LUTTE CONTRE LES ARMES LÉGÈRES: IL FAUT PLUS DE RESSOURCES POUR APPLIQUER LE PROGRAMME D’ACTION ET SOUTENIR L’EFFORT CONNEXE DE DÉVELOPPEMENT
Communiqué de presse CD/2977 |
Réunion d’examen du Programme d’action
sur le commerce illicite des armes légères
3e & 4e séances – matin & après-midi
LUTTE CONTRE LES ARMES LÉGÈRES: IL FAUT PLUS DE RESSOURCES POUR APPLIQUER LE PROGRAMME D’ACTION ET SOUTENIR L’EFFORT CONNEXE DE DÉVELOPPEMENT
La Réunion des États pour l’examen de la mise en œuvre du Programme d’action sur le commerce illicite des armes légères, a poursuivi aujourd’hui l’examen de l’exécution du Programme. Comme hier, de nombreuses délégations se sont félicitées de l’adoption d’un projet d’instrument international d’identification et de traçage des armes légères illicites*. Le représentant du Kazakhstan a ainsi souligné que l’instauration d’un tel instrument, couplée à l’entrée en vigueur du Protocole contre la fabrication et le trafic illicite d’armes à feu, de leurs pièces, éléments et munitions, additionnel à la Convention des Nations Unies contre la criminalité transnationale organisée, devrait permettre d’élargir et de renforcer la crédibilité des mesures prises par les États dans le cadre du Programme d’action.
Toutefois, de nombreuses délégations ont regretté le fait que cet outil d’identification et de traçage ne soit pas juridiquement contraignant. Le représentant de la Sierra Leone s’est ainsi fait l’écho des pays les plus affectés par la présence excessive, sur leur sol national et dans leur région, d’armes à feu et de munitions alimentant les conflits et les cycles de la violence. Estimant que le Programme d’action devait être une base solide à partir de laquelle les États doivent négocier des instruments juridiquement contraignants, il a vivement regretté l’absence de consensus qui aurait permis de s’accorder sur un instrument de traçage véritablement efficace. Au lieu de quoi le projet d’accord n’est en réalité, à ses yeux, qu’une « déclaration d’intention des États ». Ce projet d’instrument sera transmis à la 60e session de l’Assemblée générale pour adoption. Le Groupe de travail qui a mené les négociations, sous la direction d’Anton Thalmann (Suisse), recommande que la question des munitions pour armes légères soit abordée d’une manière globale dans un processus distinct mené dans le cadre de l’Organisation des Nations Unies; et que la question de l’applicabilité des dispositions du projet d’instrument aux opérations de maintien de la paix des Nations Unies soit examinée plus avant dans le cadre de l’ONU.
De nombreuses délégations ont en outre insisté sur les liens existants entre les trafics illicites d’armes légères et le développement d’activités criminelles en rapport notamment avec le commerce de la drogue. « La prolifération de telles armes, qui est à l’origine de manifestations de violence, mine le développement économique et social de nos pays », a ainsi déclaré le représentant de la Colombie. Celui-ci a ainsi demandé à l’instar de nombreuses délégations, que les législations nationales soient renforcées en vue de prévenir la circulation incontrôlée des armes à feu et de leurs munitions. De son côté, le représentant du Myanmar a fait savoir que les pays de l’ANASE étaient engagés dans une action de lutte contre les armes légères combinée aux différentes initiatives visant à combattre le terrorisme, le blanchiment d’argent, la contrebande d’armes et le trafic de drogue.
De nombreux représentants africains ont par ailleurs fait part de leurs grandes difficultés à mettre en œuvre le Programme d’action dans leur pays. Le manque de moyens financiers retarde la collecte d’information sur le terrain ainsi que l’informatisation des données recueillies en matière d’enregistrements des différents types d’armes contrôlés ou confisqués, ont-ils indiqué. « Dans ce cadre, a noté le représentant du Burkina Faso, nous constatons que l’aide des institutions et des ONG est très élective car consacrée à deux ou trois domaines dont le DDR et les enfants soldats. Les donateurs devraient donc en tenir compte et élargir l’éventail des conditions pour être éligible à ces aides. »
La question de la relation entre l’éradication des armes légères et l’effort de développement a encore fait l’objet de commentaires portant là aussi sur le manque de ressources financières et techniques dont pâtissent en particulier les pays les plus pauvres. Le représentant de l’Albanie a expliqué que son pays mène de front la lutte contre la proliférations des armes légères illicites, des campagnes de sensibilisation auprès des jeunes sur le danger que représentent les armes à feu et des programmes nationaux d’éducation en faveur de la paix et la viabilité du développement.
Ces vues ont été corroborées par les interventions des représentants d’organisations internationales et régionales. M. Peter Batchelor, du Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD), a en effet noté que, si le thème du lien entre développement durable et lutte contre le commerce illicite des armes légères n’était pas clairement explicité dans le Programme d’action, les activités du PNUD sur le terrain s’associaient à la lutte pour l’éradication des armes à feu. « La lutte contre le commerce illicite des armes légères s’intègre à l’effort de réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement qui sera examiné en septembre prochain, à l’occasion du Sommet des Nations Unies », a-t-il dit. De son côté, M. David Meddings, de Organisation mondiale de la santé (OMS), a jugé que pour contrer la demande d’armes à feu, il convenait de miser plus avant sur la mise en place de programmes éducatifs et de développement durable en vue, entre autres, de renforcer les relations intrafamiliales et d’empêcher les jeunes gens de basculer dans la violence. « Améliorer les conditions d’éducation et réduire l’accès à la consommation d’alcool sont des initiatives qui ont fait la preuve de leur efficacité », a-t-il ajouté.
La réunion poursuivra ses travaux mercredi 13 juillet, à 10 heures. Elle entendra les rapports des organisations non gouvernementales et des associations civiles sur l’examen de l’exécution du Programme d’action.
* Ce projet figure au document A/60/88.
DEUXIÈME RÉUNION BIENNALE DES ÉTATS POUR L’EXAMEN DE LA MISE NE ŒUVRE DU PROGRAMME D’ACTION EN VUE DE PRÉVENIR, COMBATTRE ET ÉLIMINER LE COMMERCE ILLICITE DES ARMES LÉGÈRES SOUS TOUS SES ASPECTS
Examen de l’exécution du Programme d’action
Déclarations
M. CAMILIO REYES (Colombie) a rappelé que les armes à feu avaient fait 300 000 morts cette année dans les pays en développement. Ces armes et munitions continuent d’alimenter les conflits internes dans de nombreux pays, ce qui a pour effet de saper les négociations de paix et les efforts de reconstruction. Dans ce cadre, nous regrettons que les trafiquants d’armes ne soient pas poursuivis et jugés pour leurs méfaits. Il n’existe pas en effet de statistiques sur ce problème, de même qu’à notre connaissance, il n’existe pas de mesures visant à lutter contre les revenus illégaux provenant du trafic d’armes. Selon nous, c’est aux racines du problème qu’il convient de s’attaquer, ce qui suppose de porter nos efforts à tous les niveaux national, sous-régional et mondial, a poursuivi l’intervenant. Il est en outre crucial de définir une vision commune en vue de faire face plus efficacement aux problèmes posés par le commerce illicite des armes légères. Un contrôle accru des armes est indispensable, sachant que 60% des armes à feu dans le monde appartiennent à des civils. C’est pourquoi, les législations nationales doivent être renforcées afin de prévenir la prolifération de telles armes qui est à l’origine de manifestations de violence et qui mine le développement économique et social de nos pays.
Le représentant a également encouragé les États à coopérer aux programmes DDR des ex-combattants dans les pays sortant de conflits. C’est seulement par le biais de tels programmes que nous serons à même de réhabiliter les victimes d’armes à feu et de garantir que ces armes ne seront plus jamais réutilisées. M. Rodriguez a estimé que le Programme d’action était un outil particulièrement important dans la lutte contre le fléau des armes légères, en particulier à travers des mesures de marquage et de traçage qu’il préconise. Toutefois, le Programme d’action devrait être secondé par la création d’instruments juridiquement contraignants
M. NORBERT HACK (Autriche) a déclaré que l'Autriche assure actuellement la présidence de la réunion plénière de l'Accord de Wassenaar, instrument essentiel dans la lutte contre les armes légères illicites grâce à un contrôle des exportations des armes classiques et des technologies à double usage. Regrettant que l'absence de consensus ait empêché une représentation de cette instance multilatérale à la présente réunion biennale, le représentant de l'Autriche a souhaité souligner l'intérêt de la démarche de Wassenaar dans la lutte contre le trafic illicite des armes légères, à travers la promotion de politiques d'exportations responsables. En 2002, les États parties à l'accord de Wassenaar ont adopté un guide des meilleures pratiques sur les exportations des armes légères, tandis qu'en 2003, ce sont des mesures législatives nationales d'encadrement du courtage qui ont été impulsées.
M. AIZAZ AHMAD CHAUDHRY (Pakistan) a indiqué que son pays soumettait annuellement son rapport national d’application du Programme d’action, et ce, depuis 2003. Dans ce cadre, le Pakistan continue d’évaluer sa législation en matière de désarmement national, il applique des sanctions pénales contre ceux qui possèdent illégalement de petites armes, il s’assure que les armes légères produites et vendues au Pakistan sont marquées et enregistrées et il observe un contrôle strict du régime d’exportation. L’exportation de telles armes est en effet régulée par le Ministère de la défense en coopération avec le Ministère des affaires étrangères.
S’agissant de la lutte nationale contre le terrorisme, le Pakistan a mis en place plusieurs groupes de travail contre-terroristes au niveau régional incluant la Fédération de Russie et la Chine. Par ailleurs, une Commission tripartite, composée du Pakistan, de l’Afghanistan et des États-Unis a été établie en 2003 pour promouvoir la coopération notamment en matière de contrôle des armes légères et de petit calibre. Au niveau international, le Pakistan a participé activement aux négociations sur un instrument international d’identification et de traçage rapides et fiables des armes légères illicites. Il a également toujours soutenu toutes les possibilités de renforcement du Système international de traçage des armes et explosifs d’Interpol.
M. JUAN CARLOS LEAL (Guatemala) a déclaré être convaincu que le Programme d'action adopté par les États Membres en 2001 représentait l'aboutissement d'une démarche multilatérale essentielle. Il a ensuite présenté quelques-unes des mesures mises en œuvre par son pays dans cette perspective, dont le principe directeur est d'associer l'ensemble des acteurs concernés. Une Commission nationale a en particulier été créée dans le but de rédiger et de coordonner la mise en œuvre d'un programme national de désarmement en vue d'assurer la sécurité citoyenne.
Le Guatemala et le PNUD ont par ailleurs signé un projet d'appui au programme national sur l'éradication des armes légères. Dans ce cadre, des études sur la perception et l'usage des armes à feu ont été lancées. Il est également prévu de renforcer les capacités de l'État dans ce domaine, en facilitant la coordination des organismes publics et en formant les fonctionnaires. La société civile sera associée au suivi des progrès réalisés. Enfin, plusieurs campagnes de sensibilisation de la population ont été conduites. L'une d'elles avait pour slogan: Armez-vous de courage, désarmez vous! Le représentant a, enfin, demandé que le Département des affaires de désarmement des Nations Unies apporte à son pays une assistance pour procéder à la destruction des armes à feu liées à des actes illicites et une coopération technique dans le domaine de la sécurité et de la gestion des armements.
Mme GABRIELA MARTINIC (Argentine) a expliqué que le fléau des armes légères avait des incidences particulièrement néfastes sur le développement économique et humain des peuples. C’est pourquoi le Programme d’action, en luttant contre le trafic de ces armes doit également être considéré comme un instrument des droits de l’homme. Au titre de partie prenante au Programme, notre pays a renforcé ses mécanismes de transparence nationale en matière de désarmement régional et sous-régional, a poursuivi le représentant. Dans ce cadre, elle coopère avec les autres pays du Mercosur et elle est membre de la Convention interaméricaine visant à lutter contre les armes à feu depuis 1997, le premier instrument juridiquement contraignant sur ce sujet.
Récemment, a poursuivi la représentante, le Mercosur et les États associés ont mis au point une série de mesures en vue de faciliter les échanges d’informations, en particulier en ce qui concerne les pratiques de traçage et l’identification des groupes criminels. Nous assurons également que les armes saisies et confisquées ne sont pas réutilisées, en étant par exemple détournées vers des groupes non étatiques illégaux. Les liens renforcés avec les ONG nous sont en outre d’une grande utilité, les ONG étant très expérimentées dans le domaine notamment de la sensibilisation auprès du grand public.
M. MEHDI DANESH-YAZDI (République islamique d’Iran) a rappelé que son pays était situé sur la route du trafic des armes légères dans la région et avait, à ce titre, enregistré des pertes élevées, tant humaines que matérielles. Cette situation dramatique est exacerbée, dans la région, par le trafic de drogue, la criminalité organisée et le terrorisme. Ceci explique la motivation particulièrement forte de l'Iran à mettre en œuvre le Programme d'action des Nations Unies, en vue de prévenir, combattre et éliminer le trafic illicite des armes légères sous tous ses aspects.
Depuis 2001, de nombreuses mesures ont été prises ou sont en cours d’application par le Gouvernement iranien. L'accent est mis sur la prévention du commerce des armes légères illicites, ainsi que sur son contrôle, afin de contribuer à la stabilité et à la sécurité régionales. Considérant que le lien est particulièrement étroit entre le commerce des drogues et le trafic illicite des armes légères, le représentant de l'Iran a souligné l'importance d'une coopération et d'une assistance aux États concernés, ainsi que d'une aide financière devant favoriser la mise en œuvre du Programme d'action. Selon lui, il serait utile que la présente réunion et la prochaine conférence d'examen prennent des mesures pratiques supplémentaires tenant compte de ce lien étroit.
M. FERMIN TORO JIMENEZ (Venezuela) a défendu la mise en place d’approches équilibrées et cohérentes qui tiennent compte des spécificités par pays en vue de lutter efficacement contre le commerce et la prolifération des armes légères illicites. Seule la coopération multilatérale nous permettra de faire face à une tâche dont l’ampleur dépasse de loin la capacités des États les plus touchés par ce fléau. Nous souscrivons pleinement aux dispositions du Programme d’action. S’agissant de l’adoption du projet d’instrument international d’identification et de traçage rapides et fiables des armes légères illicites, notre pays regrette que le projet qui a fait un accord ne revête pas de caractère juridiquement contraignant, ce qui le réduit de fait à une déclaration politique d’intention. Au plan national, nos mesures et lois sur le désarmement et le contrôle des arsenaux en circulation, des stocks d’armes et de munitions ont abouti à la saisie et à la destruction de 43 tonnes d’armes à ce jour. Nous portons également assistance aux victimes blessées par armes à feu et nous imposons des examens psychologiques des usagers légaux d’arme à feu.
M. BASILE IKOUEBE (Congo) a pris la parole au nom des 10 États Membres de la Communauté économique des États de l'Afrique centrale (CCEAC). Il a déclaré s'associer à la déclaration du représentant du Nigéria au nom du Groupe africain et à son appel en faveur d'une assistance accrue aux États de l'Afrique centrale pour leur permettre de lutter efficacement contre le fléau du commerce illicite des armes légères.
Les pays de la CCEAC, lors de leur 22e réunion ministérielle, qui s'est tenue à Brazzaville en mars 2005, se sont félicités de l'adoption de légalisations nationales réprimant les infractions liées à la possession ou à la commercialisation des armes légères, ainsi que, entre autres avancées, de la création d'unités spécialisées dans la lutte contre le grand banditisme et le trafic illicite des armes légères. Les efforts restent cependant fragiles, du fait de la porosité des frontières, du manque d'équipements appropriés de détection et de personnel qualifié et de l'absence de données exactes sur la nature et la quantité des armes en circulation. Les États membres de la CCEAC ont souligné l'importance d'harmoniser les législations nationales de la région, mais aussi de celles des Grands Lacs, et a lancé un appel à la communauté internationale pour qu'elle apporte un appui à ces pays.
M. LEANDRO MARIN-ABAUNZA (Nicaragua), au nom du Système d’intégration d’Amérique centrale, a déclaré que les gouvernements d’Amérique centrale partageaient les vues de la communauté internationale sur le combat contre le trafic illicite des armes légères. Dans ce cadre, le Programme d’action constitue une base solide guidée par le principe de responsabilité partagée auquel nous souscrivons. Cet instrument démontre par ailleurs la volonté commune d’agir à l’unisson face au fléau des armes légères illicites. Ces armes sapent dramatiquement les possibilités de développement des peuples, en particulier des pays en développement. Les pays d’Amérique centrale font tout pour renforcer régionalement la coopération interétatique pour donner plus d’effet à la lutte contre le commerce et la prolifération des armes légères, et pour soutenir ce faisant l’effort le développement. Les plans et programmes conjoints ont ainsi pour but d’identifier des zones prioritaires, telles que, entre autres, l’harmonisation des législations en matière de désarmement, le renforcement des capacités nationales en vue d’améliorer les activités de collecte d’armes, le développement de programmes de prévention et de réduction des armes légères, encourager une culture de paix.
Le Nicaragua a également mis l’accent sur la formation de personnels chargés du contrôle des exportations, importations et du transfert des armes légères. Le niveau de la délinquance dans nos pays dépasse les capacités des États dans la région, a continué le représentant. C’est pourquoi, face aux bandes et autres gangs qui utilisent massivement les armes légères pour commettre leurs crimes, nous prônons la conduite d’une politique commune sur le transfert des armes, première source d’approvisionnement des armes à feu.
M. CRISPIN GREY-JOHNSON (Gambie) a rappelé que dans sa région circulaient huit millions d'armes légères, qui sont source de souffrances indicibles pour les populations, tandis que des milices armées et des mercenaires continuent de menacer la sécurité des Gouvernements et des populations. Il est donc essentiel de mettre fin au commerce illicite des armes légères, conformément, notamment au moratoire décrété par la CEDEAO. Le représentant a par ailleurs précisé que son pays avait mis en place des structures et des mécanismes de lutte contre le commerce illicite des armes légères. Une campagne de sensibilisation a en outre récemment été lancée pour favoriser l'application effective par la police de la législation sur les armes à feu. Celle-ci a permis de récupérer de nombreuses armes légères qui étaient détenues de manière illégale.
Soulignant que les embargos de l'ONU sur la vente d'armes à certains pays ne sont pas respectés par certains vendeurs d'armes traditionnels peu scrupuleux, le représentant de la Gambie en a appelé à l'application des dispositions du Programme d'action sur l’interdiction de la vente d'armes légères à des acteurs non étatiques. Il a de surcroît plaidé pour la création d'un système permettant d'identifier ceux qui violent ces normes et de les traduire en justice.
M. SYLVESTER EKUNDAYO ROWE (Sierra Leone) a reconnu la dimension internationale des problèmes importants posés par le commerce illicite des armes légères et de petit calibre. En tant que membre actif du Programme d’action, nous ne pouvons ignorer le fait qu’il est nécessaire de prévoir des instruments juridiques contraignants en vue de renforcer le combat contre le fléau des armes légères. C’est pourquoi la Sierra Leone a signé le Protocole contre la fabrication et le trafic illicite d’armes à feu. Selon nous, le Programme d’action doit être une base à partir de laquelle les États doivent convenir d’autres instruments juridiquement contraignants. Malheureusement, notre espoir de voir créer un instrument international véritablement efficace portant sur le marquage et le traçage des armes légères a été déçu avec, le mois dernier, l’adoption d’un projet d’accord politique qui n’est en réalité qu’une déclaration d’intention des États. Nous appuyons le projet de création d’un traité international sur le commerce des armes présenté par le Royaume-Uni. Nous souhaitons que ce texte comprenne des obligations strictes sur les armes légères. Un tel instrument juridiquement contraignant viendrait renforcer la mise en œuvre du Programme d’action. Il serait en outre adapté aux défis actuels en matière notamment de sécurité humaine.
M. SHIN KAK-SOO (République de Corée) a souligné l'intérêt essentiel du Programme d'action en vue de prévenir, de combattre et d'éliminer les armes légères illicites, qui génère des actions tant nationales que régionales. Le représentant a salué le projet d'accord adopté par le Groupe de travail à composition non limitée sur le marquage et le traçage des armes légères, considérant que l'absence de contrainte juridique devra être compensée par la volonté forte des États de le mettre en œuvre. Le représentant de la Corée a en outre indiqué que son Gouvernement avait pris de nombreuses mesures visant à mettre en œuvre le Programme d'action. L'une d'elles a consisté à créer un inventaire informatique des armes légères militaires et à renforcer le contrôle des exportations dans le cadre de l'arrangement de Wassenaar.
Estimant nécessaire d'améliorer les procédures des rapports nationaux, sur la forme comme sur le fond, le représentant a souhaité que cette question soit traitée lors de la conférence d'examen de 2006. Enfin, il a tenu à souligner le rôle louable joué par les ONG et la société civile dans la mise en œuvre du Programme d'action, dont l'expérience de terrain et l'engagement fort en faveur de l'élimination des problèmes causés par les armes légères sont précieux.
M. YERZHAN KH. KAZYKHANOV (Kazakhstan) a estimé qu’il était crucial d’élaborer des mesures concertées au niveau international pour combattre efficacement la fabrication des armes légères et réduire leur accumulation excessive. Dans ce cadre, les Nations Unies ont un grand rôle à jouer dans le processus de lutte contre la prolifération des armes légères. Depuis la première Réunion biennale de 2003, des efforts importants ont été menés pour réduire le trafic illicite des armes légères. L’entrée en vigueur récente d’un Protocole juridiquement contraignant répond aux exigences actuelles sur ce sujet. Concernant l’instrument international d’identification et de traçage adopté le mois dernier, nous pensons qu’il permettra d’élargir et de renforcer la crédibilité des mesures prises par les États dans le cadre du Programme d’action. À l’échelle nationale, nous avons renforcé notre système national de contrôle des exportations pour contrer la menace terroriste. L’échange d’informations au niveau régional est à cette fin la clef de nos efforts, en ce qu’un tel échange facilite le partage des expériences respectives, en particulier celles relatives à l’action des ONG et des représentants de la société civile. Cette action a ainsi contribué au Kazakhstan à la saisie à ce jour de plus de 11 000 armes illicites.
M. LARBI EL HADJ ALI (Algérie) a déclaré que le caractère conciliant et consensuel du langage du Programme d’action a fait que l’impact réel des actions arrêtées a été moins grand que sa délégation l’aurait souhaité, en témoigne, le caractère de l’Instrument sur le traçage adopté en juin dernier. Elle continue de penser que la lutte contre le commerce illicite des armes légères ne saurait se satisfaire de déclarations d’intentions politiques. C’est aux États Membres qu’incombe la responsabilité première de neutraliser la production illicite de ces armes légères et de démanteler les filières de courtiers illégaux impliqués dans ce trafic. L’Algérie, qui a affronté durement les affres du terrorisme alimenté par le commerce illicite des armes légères, a mis en place, bien avant l’adoption du Programme d’action, un arsenal juridique permettant d’exercer un contrôle effectif sur toutes les catégories d’armes et de munitions. Parmi les dernières mesures prises par le Gouvernement, le représentant a cité l’affinement des procédures d’autorisation de fabrication, d’importation/exportation et d’acquisition, de détention des armes ainsi que l’affinement des mécanismes de contrôle et de tenue des statistiques.
Aux niveaux régional et international, l’Algérie a participé activement aux rencontres régionales d’Amman et du Caire qui s’inscrivent dans le cadre de la mise en œuvre par les États de la Ligue arabe du Programme d’action des Nations Unies. Par ailleurs, consciente de la nécessité d’établir une coopération régionale en matière de lutte contre le trafic illicite transfrontalier des armes légères dans les régions du monde arabe et de l’Afrique subsaharienne, l’Algérie a organisé avec le concours du Département des affaires de désarmement de l’ONU et des pays intéressés, une rencontre régionale sur ce terme.
M. BALKI ILKIN (Turquie) a déclaré s'associer à l'intervention faite par le représentant du Royaume-Uni au nom de l'Union européenne. Il s'est félicité de l'adoption par le groupe de travail à composition non limitée d'un instrument de marquage et de traçage des armes légères. Il aurait cependant souhaité que celui-ci soit juridiquement contraignant et qu'il soit étendu aux munitions.
Pour mettre en œuvre le Programme d'action des Nations Unies en vue de prévenir, combattre et éliminer le commerce illicite des armes légères sous tous ses aspects, le représentant de la Turquie a notamment préconisé que ces armes soient intégrées au registre des armes conventionnelles et que la coopération régionale soit renforcée entre les autorités douanières et les forces de sécurité, notamment par des mesures de formation. Une étude de faisabilité mériterait en outre d'être conduite sur la mise en place d'un système de certification de l'utilisateur final. Enfin, des mesures de contrôle sur la fabrication et l'exportation des MANPADS devraient être prises, leur prolifération, telle qu'elle est constatée à l'heure actuelle, étant particulièrement préoccupante.
M. KYAW TINT SWE (Myanmar) a déclaré que l’ANASE, en tant qu’organisation engagée pleinement à l’échelle internationale à maintenir la paix et la sécurité dans la région, participe activement à la lutte contre le crime transnational, ce qui inclut la lutte contre la contrebande d’armes légères. Notre effort lie le combat contre le terrorisme, le blanchiment d’argent, la contrebande d’armes et le trafic de drogue. Dans ce cadre, notre programme de travail national met l’accent sur l’échange d’informations, le renforcement des législations pertinentes, la formation et la promotion des représentants de la société civile régionales et extrarégionales. L’ANASE est en train de mettre en place une banque de données en vue de faciliter la diffusion d’informations sur les mesures légales prises au niveau national. Un réseau d’entraide a par ailleurs été développé pour mettre en rapport les polices nationales luttant contre le crime transnational. Dans ce contexte, la question des armes légères s’intègre à la problématique générale de la sécurité des pays de la région de l’ANASE.
M. VIKTOR KRYZHANISKYI (Ukraine) a indiqué que l'Ukraine avait conçu une législation et des structures gouvernementales pour contrôler le commerce des armes légères. Des destructions d'armes illicites sont en outre régulièrement effectuées et les informations sont transmises à l'Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE). L'Ukraine adhère par ailleurs fermement au Programme d'action des Nations Unies, ainsi qu'au document de l'OSCE sur les armes légères et à l'arrangement de Wassenaar. Elle respecte également le moratoire édicté par la CEDEAO sur l'exportation des armes légères aux pays d'Afrique de l'Ouest et le Code de bonne conduite de l'Union européenne sur les armes classiques. L'Ukraine s'astreint ainsi à une politique d'exportations responsable.
Le représentant a estimé que la stricte mise en œuvre par les États de ces différents instruments, ainsi que l'accord sur la création d'un instrument sur le marquage et le traçage des armes légères constituaient des moyens essentiels pour lutter contre le commerce illicite de ces armes. Le représentant de l'Ukraine a enfin indiqué que son pays avait signé, le 14 avril 2005, un partenariat avec l’OTAN visant à créer un fonds spécial pour la paix.
M. ORLANDO REQUEIJO GUAL (Cuba) a jugé que le trafic illicite des armes légères et l’accumulation excessive de ces armes ont des conséquences socioéconomiques et humanitaires très importantes selon les pays. La présence de ces armes sape les efforts de reconstruction nationale et incitent à la délinquance et au terrorisme. L’action des gouvernements ne peut dans ce contexte aller sans soutien extérieur, aux plans financier et technique notamment. Nous souhaitons à cet égard que la présente réunion permette de prendre des mesures nouvelles et pratiques dans ce domaine. Il convient également d’assurer véritablement que les transferts d’armes légères s’effectuent uniquement entre gouvernements. Or, cette question n’est pas incluse dans le Programme d’action du fait du rejet direct d’un pays. Nous réaffirmons, conformément à ce qu’édicte la Charte des Nations Unies, le droit de tous les États à fabriquer et importer des armes légères pour pouvoir exercer leur droit de légitime défense. Nous regrettons enfin qu’un consensus n’ait pas pu être trouvé au terme des négociations du Groupe de travail chargé d’établir un instrument juridiquement contraignant d’identification et de traçage rapides et fiables des armes légères illicites. Cet échec est imputable uniquement au refus des États-Unis de souscrire au caractère contraignant de cet instrument.
M. HERNAN TEJEIRA (Panama) a déclaré s'associer à la déclaration du Nicaragua, formulée au nom des États membres du Système d’intégration d'Amérique centrale. Le représentant a indiqué que le Panama avait signé et ratifié de multiples conventions internationales et régionales visant à lutter contre le fléau que représente la prolifération des armes légères illicites. Des mesures ont par ailleurs été prises au niveau national. Toute entreprise souhaitant exporter ou importer des armes et des munitions est ainsi soumise au contrôle de l'État. Une Commission multidisciplinaire sur le contrôle des armes et des munitions a en outre été créée, tandis qu'un projet de loi, tenant compte de toutes les initiatives internationales relatives au contrôle des armes légères, est en cours d'élaboration.
M. FILIMONE KAU (Fiji) a indiqué que la région Asie-Pacifique était particulièrement vulnérable. C’est pourquoi, nous appelons le système des Nations Unies à nous apporter tout leur soutien. Nous croyons fermement que le combat contre le commerce illicite et la prolifération des armes légères doit aller de pair avec l’effort de développement mené aux niveaux régional et sous-régional. Dans ce cadre, les initiatives de désarmement s’intègrent dans le processus de réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement. Pour notre État, qui est une île en développement disposant de peu de ressources et d’expertise, la question des capacités visant à contrôler la circulation des armes illicites se heurte à de nombreux obstacles. Nous avons besoin de plus d’assistance extérieure afin de nous aider à mobiliser les ressources adaptées au mandat qui incombe aux parties prenantes au Programme d’action. Nos concitoyens attendent de notre gouvernement qu’il lui assure sécurité et protection. L’assistance devrait donc porter sur l’aide à l’effort national en vue de redonner confiance à notre peuple dans notre action.
M. FRANCISCO OVALLE (République dominicaine) a déclaré que son pays avait développé des programmes ambitieux en matière de lutte contre le trafic illicite des armes légères. Un avant-projet de loi sur la question, répondant aux besoins d'une société moderne, a été présenté au Sénat, tandis que des formations dispensées aux institutions chargées de veiller au respect de l'ordre public ont été initiées.
Considérant que le lien est évident entre la délinquance de droit commun, le trafic de drogue, la corruption et le commerce illicite des armes légères, et compte tenu des ressources substantielles dont disposent les organisations criminelles, le représentant a déclaré qu'il était évident que des mesures d'ordre judicaire seules étaient insuffisantes. La République dominicaine a ainsi jugé qu'il était essentiel d'avoir recours à des moyens durables, en agissant notamment dans le champ social. Les pays les plus affectés par le commerce illicite des armes légères étant souvent ceux dont les frontières sont particulièrement poreuses, des efforts conduits au niveau régional et mondial sont par ailleurs indispensables. À ce titre, le représentant de la République dominicaine a solennellement demandé l'appui concret de la communauté internationale en faveur d'Haïti, afin de contribuer à la stabilité de ce pays, étape nécessaire pour mettre en place un État démocratique et permettre d'engager une politique bilatérale opportune avec la République dominicaine sur le contrôle des armes légères.
M. ABDUL ATTA (Égypte) a indiqué que son pays avait participé activement aux négociations du Groupe de travail à composition non limitée chargée de convenir d’un instrument international de d’identification et de traçage rapides et fiables des armes légères illicites. Le résultat, pour satisfaisant qu’il est en vue de faciliter les conditions d’application du Programme d’action, nous frustrent car aucun consensus n’a pu être trouvé pour que cet instrument soit juridiquement contraignant. Les négociations à venir sur un instrument de courtage des armes illicites devront tenir compte des différends qui ont empêché le Groupe de travail de dégager un consensus. Il conviendrait également d’augmenter l’assistance financière et technique aux pays en développement afin de prévenir et combattre efficacement la prolifération des armes légères, en partie dans les zones en ont le plus besoin, à savoir les zones de conflits et post-conflits.
M. LE LUONG MINH (Viet Nam) a déclaré s'associer à la déclaration formulée par le représentant du Myanmar, au nom de l'Association des nations de l’Asie du Sud-Est. Le représentant du Viet Nam a souligné que, dans son pays, l'État contrôlait tous les types d'armes, dont la possession est réservée aux autorités publiques. Des efforts constants ont par ailleurs été conduits pour mettre en œuvre le Programme d'action des Nations Unies, qu'il s'agisse de la collecte des armes illicites, du marquage des armes légères, de leur contrôle ou de campagnes de sensibilisation de la population à l'usage des armes et des explosifs. Le Viet Nam participe en outre aux efforts déployés au niveau régional, en particulier dans le cadre de l'ANASE, dans la lutte contre la criminalité transnationale.
M. MARIN-ABAUNZA (Nicaragua) a souligné que l’accumulation des armes légères représentait une menace majeure pour la sécurité nationale, régionale et mondiale. Rappelant que le Nicaragua avait lui-même particulièrement souffert des horreurs de la guerre, le représentant a déclaré que son pays était prêt à contribuer à tous les efforts déployés pour combattre efficacement le trafic illicite des armes. Depuis les années 80, un certain nombre de programmes ont été mis en œuvre pour recueillir et détruire les armes légères disséminées dans le pays. Le Nicaragua a récemment initié un nouveau programme en ce sens, dont les résultats sont déjà visibles. Le représentant a souligné l’importance d’une nouvelle impulsion de la région en faveur de la lutte contre le trafic illicite des armes légères, en vue de renforcer la paix et de promouvoir la stabilité et la transparence en Amérique centrale. Dans cette perspective, les efforts des pays de la région doivent être davantage coordonnés, tandis qu’au niveau mondial, des normes communes doivent être édictées afin de réguler l’importation, l’exportation et le transfert des armes légères, en conformité avec les législations nationales et les accords internationaux.
M. VLADO RADI (Serbie-et-Monténégro) a annoncé que la création d'un organisme de coordination des organes compétents en matière de lutte contre le commerce illicite des armes légères était en cours dans son pays. Une loi sur la vente à l'exportation de matériels militaires a en outre été adoptée en février 2005, qui prévoit notamment que le Ministère de la défense et celui des affaires étrangères participent à l'octroi de licences.
S'agissant par ailleurs de la destruction des armes légères illicites, la Serbie-et-Monténégro a fait disparaître, en 2003, plus de 100 000 armes et plus de 2 millions de munitions. Des actions de prévention ont en outre été engagées pour éviter que des systèmes portatifs de défense aérienne (MANPADS) tombent entre les mains des terroristes. 1 200 ont été détruits en 2004. Enfin, le représentant de la Serbie-et-Monténégro a souligné que la coopération de son pays au niveau régional sur tous les aspects des armes légères a été améliorée, notamment dans le cadre de la lutte contre la criminalité transnationale et le terrorisme.
M. PAUL YAMEOGO (Burkina Faso) a expliqué que, poursuivant ses activités dans la lutte contre la détention et l’utilisation illicite des armes à feu, son Gouvernement avait mis en place un numéro vert accessible à tous. Ce numéro permet de joindre les Forces de sécurité et de défense pour donner toutes informations relatives aux armes, telles que portant sur la détention et l’utilisation illégales, le commerce illicite ou toutes autres activités ou comportements contraires aux termes du décret sur le régime des armes et munitions en vigueur dans notre pays. La mise en service de ce numéro est également le moyen pour les populations de s’impliquer dans la lutte contre les armes légères et l’insécurité qu’elle cause. Avec l’aide du PNUD, nous avons initié une étude pour cerner tous les aspects du phénomène dans le pays. Le Burkina Faso continue en outre de travailler à la mise à jour de son registre des armes, en conformité avec le Programme d’action.
Poursuivant, le représentant a noté que la collecte des informations sur le terrain et l’informatisation des données étaient des opérations coûteuses demandant des moyens dont le manque constitue un handicap pour des avancées rapides dans ce domaine. Il a encore indiqué que le plan d’action et le programme d’activités élaborés par son pays butaient, pour leur mise en œuvre, sur le manque de ressources dans tous les domaines, en particulier financier. Dans ce cadre, nous constatons que l’aide des institutions et des ONG est très élective car consacrée à deux ou trois domaines dont le DDR et les enfants soldats. Les donateurs devraient donc en tenir compte et élargir l’éventail des conditions pour être éligible à ces aides.
M. ARMEN MARTIOSYAN (Arménie) a indiqué que des premières mesures avaient été prises par l'Arménie pour lutter contre le fléau que représente le commerce illicite des armes légères. En effet, la lutte contre la prolifération des armes légères constitue une priorité pour le Gouvernement arménien depuis son accession à l'indépendance, alors que régnaient de nombreux groupes paramilitaires. De multiples mesures sont venues compléter son arsenal depuis 2003, notamment en matière de règles d'octroi de licences, de création d'un inventaire national sur les armes et de campagnes de sensibilisation télévisées sur la possession illicite des armes légères. Le représentant de l'Arménie a par ailleurs estimé que la coopération régionale transfrontalière pourrait être renforcée, notamment par la mise en place d'un mécanisme régional de concertation entre les forces nationales chargées de la lutte contre le commerce illicite des armes légères. De telles mesures doivent empêcher une course aux armements des pays du Caucase et contribuer à pacifier la région.
M. EL HADI LUHASHI (Jamahiriya arabe libyenne) a expliqué que son pays se montrait intraitable à l’égard des trafiquants d’armes à feu et de leurs munitions. La législation nationale en la matière autorise par exemple le port d’armes uniquement aux professions qui l’exigent, policiers et douaniers notamment. Les contrevenants peuvent tomber sous le coup de peines de prison allant jusqu’à la perpétuité. Il en va de même pour les personnes qui remettent ou transportent des armes à feu aux fins de leur trafic illicite. Nous collaborons au niveau régional avec les pays voisins, en particulier en ce qui concerne les activités de traçage et le marquage des armes légères, y compris leurs munitions et explosifs connexes. En matière de lutte contre le crime transfrontalier, nous avons signé les 12 accords sur le terrorisme visant, entre autres, à intensifier la coopération interétatique.
M. GUILLERMO MELENDEZ (El Salvador) a félicité les ONG humanitaires et la société civile qui déploient des efforts parallèles à ceux des États pour contribuer à la sécurité citoyenne. El Salvador a pris diverses mesures administratives et juridiques dans le but de mettre en œuvre le Programme d'action des Nations Unies. Il a aussi détruit de grandes quantités d’armes légères. Entre 1996 et 2005, ce sont ainsi 24 566 armes à feu de toutes catégories qui ont été éliminées suite à leur confiscation, notamment dans le cadre de campagnes citoyennes. Le Code pénal salvadorien a par ailleurs fait l'objet de réformes. Enfin, depuis 2005, le coût des licences d'armes légères a été augmenté de 85%. Les ressources ainsi générées ont été utilisées pour la réforme du fonds public de santé.
Dans le cadre du Système d’intégration de l’Amérique centrale (SICA), El Salvador a en outre demandé solennellement que le projet d'Amérique centrale en faveur de la prévention et de la lutte contre le commerce illicite des armes légères soit mis en œuvre. Il déplore, enfin, que les négociations sur un instrument relatif au traçage et au marquage des armes légères aient abouti à un accord qui n'est pas juridiquement contraignant et qui n'inclut pas la question des munitions.
Mme NANA FREMA BUSIA (Ghana) a indiqué que la Commission nationale du Ghana sur les petites armes avait été établie avec pour mandat de développer et de mettre en œuvre le plan national d’action du Gouvernement. C’est dans ce contexte que la Commission a pu recevoir le soutien du PNUD et du Bureau de la prévention des crises et du relèvement, ainsi que l’assistance financière du Gouvernement britannique dans le cadre d’un projet pilote de prévention des conflits. Cette approche, dite de développement préventif, a inclus une initiative visant à favoriser le contrôle des armes légères illicites. Ce qui implique un contrôle renforcé aux frontières, des réformes législatives, l’informatisation de notre registre des armes et la mise en place de campagne de sensibilisation du problème posé par les armes légères auprès de la population.
Nous devons en particulier faire face à des restes de production d’armes datant de la période coloniale. Ces armes étaient à l’origine employées pour les activités de chasse. Aujourd’hui, le trafic illicite de ces arsenaux alimente l’insécurité générale et les activités criminelles des rebellions. Nous avons aujourd’hui recours à l’assistance des médias pour intervenir, par le biais de la Commission, auprès des écoles pour y sensibiliser les plus jeunes au fléau des armes légères, ennemies du développement économique et sociale et génératrices d’insécurité humaine.
Mme LIPUO MOTEETEE (Lesotho) a déclaré qu'il était impossible d'oublier les images d'enfants de nombreux pays, qui sont privés de tout espoir mais reçoivent des armes. Le Lesotho trouve cependant quelques encouragements dans la reconnaissance par la communauté internationale du fait que le trafic illicite des armes légères est susceptible d'aggraver les fléaux que sont le crime organisé et le terrorisme, phénomènes qui vont à l'encontre du développement durable.
Parmi les mesures adoptées par le Lesotho dans le cadre de la mise e œuvre du Programme d'action de 2001, le représentant a cité la construction d'installations de stockage pour les armes confisquées ou restituées volontairement par les civils, l'amendement par le Gouvernement de toutes les législations pertinentes et la coopération avec les autres pays de la région de l'Afrique australe, notamment à travers l'adhésion au Protocole de la SADC. Dans le même sens, l'accord de défense conclu par le Lesotho avec l'Afrique du Sud a conduit, en 2001, à la destruction de l'ensemble des armes excédentaires des deux pays.
Mme JANICE MILLER (Jamaïque) a indiqué que la prolifération d’armes légères liée au développement du crime transnational organisé et du commerce de la drogue était une situation à laquelle devait faire face de nombreux pays en développement. L’entrée de ces armes sur le territoire jamaïcain continue d’être une source importante d’inquiétude pour notre Gouvernement. Nous ne produisons pas ces armes, qui nous sont imposées du dehors par les pratiques de contrebande. La Jamaïque, en conformité avec le Programme d’action, a pris des mesures vigoureuses au niveau national en vue de résoudre ce problème. Ce qui inclut l’identification des sources d’émission de ces armes, le renforcement de nos frontières par un contrôle accru de nos ports et la réforme de la législation existante en matière d’importation des armes.
Au niveau sous-régional, la Jamaïque est un membre actif de l’Équipe de pays de la CARICOM sur le crime et la sécurité qui a soumis aux chefs de gouvernements de la Communauté des recommandations sur les mesures pratiques à prendre en matière de lutte contre la circulation illicite des armes légères. Dans ce cadre, l’accent est mis sur l’échange d’information en vue d’améliorer l’efficacité de la prévention de la prolifération du commerce illicite de ce type d’armes.
M. STANISLAUS KAMANZI (Rwanda) a rappelé que la prolifération des armes légères était dévastatrice dans les pays de la région des Grands Lacs. Elle doit par conséquent être réglée de manière urgente car des milliers de vies sont fauchées chaque année, tandis que ces armes continuent à alimenter les conflits. La mise en œuvre du Programme d'action des Nations Unies joue un rôle central dans la stabilisation et le développement de l'Afrique dans son ensemble. Parmi les mesures prises par le Rwanda depuis 2001, le représentant a cité le renforcement du cadre juridique et des mesures administratives visant à assurer un contrôle plus efficace des armes, la création d'un point de contact national et d'un comité chargé de superviser la mise en œuvre du Programme d'action et la signature et la ratification d'un accord relatif à la création d'un Centre régional sur les armes légères.
M. ZULFIQUR RAHMAN (Bangladesh) a déclaré que les conflits armés avaient pour conséquences de dégrader la sécurité de régions entières. Ils menacent l’état de droit et sapent l’effort de développement économique et social des Etats. Même dans un pays en paix comme le nôtre, le trafic illicite des armes légères pousse notre gouvernement à adapter sa législation en matière de désarmement régional, a expliqué le représentant. Le contrôle indispensable de nos frontières, par exemple, constitue désormais un obstacle au développement pacifique des régions nécessitant ces mesures regrettables mais vitales pour notre sécurité. Nous sommes par ailleurs d’avis qu’une coopération régionale plus efficace contribuerait de manière importante à la prévention, à la lutte et à l’éradication du commerce illicite des armes légères et de petit calibre. Dans ce cadre, l’échange d’information est un élément clef de succès en la matière, s’agissant en particulier du contrôle de la circulation des armes. Si nous voulons réussir dans notre entreprise, il est indispensable de s’attaquer aux causes de la violence, en recherchant les solutions qui permettront de réduire les injustices économiques et sociales qui prévalent dans de nombreuses parties du monde. C’est pourquoi, la culture de la paix, qui prône la tolérance entre les peuples, doit s’imposer par le dialogue et le renforcement de l’unité dans le respect de la diversité.
M. TUVAKO N. MANONGI (République-Unie de Tanzanie) a rappelé que de nombreux pays subsahariens étaient ravagés par des conflits armés internes, entretenus par les armes illicites. Ces conflits ont de profondes conséquences sur le développement et la sécurité de ces pays et de leur région. Les gouvernements détournent leurs ressources nationales du développement pour pouvoir acquérir des armes, aggravant la pauvreté de leur population, encourageant la prolifération du crime organisé et les crimes contre l’humanité, et entravant le développement économique et social. La Tanzanie soutient donc le Plan d’action des Nations Unies ainsi que le Protocole contre la production et le trafic des armes à feu qui vient d’entrer en vigueur.
La Tanzanie a créé en 2001 le Comité de financement, désarmement et gestion des armes, mais ses activités de contrôle avaient débuté dès 1997. Un Comité spécial a révisé les législations nationales pour les harmoniser avec les déclarations internationales. Le pays a développé une politique nationale et promulgué des lois, il a développé la formation des officiers manipulant des armes, établi une ONG nationale, collecté et détruit de nombreuses armes, participé à des ateliers de travail régionaux et noué des partenariats internationaux. Par ailleurs, le trafic d’armes doit être envisagé dans le contexte plus large de la paix et de la sécurité internationales et il est donc nécessaire de parvenir à un consensus sur un Traité concernant le commerce international d’armes afin de mettre un terme au commerce illicite. La relation entre les pays d’Afrique sub-saharienne et les partenaires de développement est un gage de succès, a-t-il estimé, mais les pays de la région doivent aussi s’approprier le procédé pour en assurer la bonne coordination. De plus, les programmes doivent être liés aux stratégies visant à la réalisation des objectifs du Millénaire pour le développement correspondants dans chacun des pays.
M. MAHMOUD CISSE (Guinée) a rappelé que la propagation incontrôlée des armes légères constituait un frein au développement des États africains. La Guinée met en œuvre le Programme d’action des Nations Unies à travers une Commission nationale de lutte contre la prolifération et la circulation illicite des armes légères, créée en 2000. Une législation a été adoptée et le contrôle et la gestion des stocks des forces armées et de sécurité ont été améliorés. De très nombreuses armes, munitions ou mines anti-personnel ont été détruites grâce au soutien technique et financier du Gouvernement américain. Un programme de démobilisation, désarmement et de réinsertion (DDR) a été mis en œuvre au profit de quelques milliers de jeunes volontaires qui s’étaient engagés aux côtés des Forces armées et de sécurité pour anéantir les attaques rebelles de septembre 2000. Enfin des campagnes de sensibilisation aux dangers des armes légères ont été menées dans les médias.
Par ailleurs, la Guinée est résolument engagée au sein de l’Union africaine et de la CEDEAO dans le combat commun contre les armes légères. Un Programme sous-régional a été initié par le Canada dans quatre pays de la CEDEAO, et il existe un Programme de contrôle des armes légères de la CEDEAO. La Guinée fonde beaucoup d’espoir sur ce nouveau programme de la sous-région, et elle demande à la communauté internationale et aux bailleurs de fonds d’y apporter leur appui financier et technique. Le pays poursuivra l’application du Programme d’action des Nations Unies dans les limites de ses besoins de défense et de sécurité, et dans les limites de ses moyens et de l’aide reçue. La Guinée soutient également l’initiative de OXFAM et d’Amnesty International sur l’adoption d’un traité sur le commerce des armes et la transformation du moratoire de la CEDEAO de 1998 en un instrument juridique contraignant.
M. GORAN PAVLOSKI (ex-République yougoslave de Macédoine) a estimé que le rôle de la prévention était essentiel pour faire face au commerce illicite des armes légères. C'est dans cette perspective que la Macédoine a entendu mettre en œuvre le Programme d'action des Nations Unies, aidée en cela par le PNUD. Le représentant a indiqué que la Macédoine s'était engagée dans un programme de coopération avec Belgrade.
En 2003, une campagne de sensibilisation du grand public a en outre permis de récupérer plus de 7 000 armes légères, dont certaines ont été légalisées et d'autres détruites. Une nouvelle loi relative au contrôle intégré de la possession des armes a enfin été adoptée par la Macédoine. À la suite de son entrée en vigueur en 2004, ce sont 1 314 armes qui ont été collectées par la police. Il en résulte une tendance à la réduction de la criminalité.
M. BROWN BESWICK CHIMPHAMBA (Malawi) a estimé que, en tant que pays en développement, le Malawi attendait davantage d’aide extérieure en vue de faciliter la mise en œuvre du Point focal national. Cette mise en oeuvre dépend de moyens à même d’accélérer les échanges d’information, de faciliter la formation de personnels compétents et la mise en place de mécanismes permettant aux pays de se doter de capacités propres. Aux niveaux mondial et régional, le Malawi a participé activement aux négociations sur l’établissement d’instruments juridiques contraignants dans le domaine de la lutte contre le commerce illicite des armes légères. Comme État, il est signataire du Protocole de Vienne, de la Déclaration de Bamako et du Protocole de la Communauté de développement de l'Afrique australe (SADC). Notre pays ne fabrique pas d’armes légères, mais en dépit de cela il a été observé une augmentation au cours des 15 dernières années de la présence sur son sol d’armes volées et un développement des activités criminelles transfrontalières. Dans ce contexte, les ONG et les représentants de la société civile ont joué un rôle crucial dans le combat du commerce illicite des armes légères dans ces zones.
Mme MAJALI (Jordanie) a déclaré que la Jordanie avait toujours manifesté sa volonté de lutter contre le commerce illicite des armes légères, qu'il s'agisse de les confisquer ou d'aider les organismes internationaux à combattre leur trafic illicite. La Jordanie dispose actuellement d'un dispositif législatif et administratif relatif à la production, l'exportation, l'importation, le transfert et le stockage des armes légères, a dit la représentante. Elle a ajouté que le renforcement de la coopération internationale dans ce domaine était désormais essentiel. Celle-ci passe notamment par une assistance aux pays qui en ont besoin pour lutter contre ce fléau, mais également par une aide leur permettant d'améliorer le niveau de vie de leurs citoyens, contribuant ainsi à éliminer l'une des causes fondamentales qui sous-tend les tensions.
Pour renforcer l'efficacité de cette lutte, la représentante de la Jordanie a par ailleurs suggéré de placer les usines de production des armes légères sous le contrôle des États, de ne pas exporter de telles armes à des acteurs non gouvernementaux, de renforcer la coopération et les échanges d'informations entre États et d'accroître le rôle d'INTERPOL dans le contrôle sur les groupes impliqués dans le trafic illicite d'armes légères. Pour conclure, elle a dit que le règlement du conflit israélo-palestinien contribuera certainement à mettre fin au commerce illicite des armes légères dans la région du Moyen-Orient.
M. SAIMIR F. REPISHTI (Albanie) a expliqué que son pays attachait la plus grande importance à la pleine mise en œuvre du Programme d’action. Des mesures ont été prises au niveau national visant notamment à lutter contre la prolifération des armes légères dans notre pays. La législation nationale a ainsi été revue pour accélérer la collecte et la destruction rapides des armes et de leurs munitions, et également pour renforcer le contrôle des exportations et des importations non seulement des armes mais aussi des technologies à double usage. Nous souhaitons que les négociations du groupe d’experts qui sera chargé de trouver un instrument sur le courtage des armes légères aboutissent à des résultats probants, ce problème important ne faisant pas à ce jour l’objet de mesures prises dans le cadre du système des Nations Unies. Par ailleurs, notre pays manque de ressources pour la destruction de surplus existants d’armes stockées dans de piètres conditions. Il est urgent que l’aide extérieure nous donne les moyens financiers et techniques de mener à bien nos efforts de confiscation et de destruction des armes et des explosifs.
Nos activités de contrôle nous permettent en l’état de contrôler la possession privée des armes et de mener des campagnes de sensibilisation auprès des jeunes sur le danger que représentent les armes à feu. Ces activités sont conduites parallèlement à nos programmes nationaux d’éducation en faveur de la paix et la viabilité du développement.
M. JEAN-FRANCIS RÉGIS ZINSOU (Bénin) a indiqué que des mesures significatives avaient été prises depuis la première Réunion biennale des États chargée d'examiner l'application du Programme d'action en vue de prévenir, combattre et éliminer le commerce illicite des armes légères sous tous ses aspects, en 2003. Le Bénin a tiré parti de la Commission nationale de lutte contre la prolifération des armes légères, que le Gouvernement a instituée en 2003, manifestant ainsi sa volonté de lutter efficacement contre ce fléau. Les résultats les plus significatifs de cette commission résident dans l'organisation de séminaires nationaux visant à former ses membres et les agents des forces de la défense nationale et de la sécurité publique et dans la mise en valeur de l'implication de la société civile, de la surveillance de la fabrication des armes artisanales et du renforcement des contrôles transfrontaliers.
Une concertation a par ailleurs été engagée avec les communautés économiques régionales de l'Afrique de l'Ouest, notamment à travers une réunion dédiée au problème des armes légères, qui s'est tenue à Abidjan en juin 2005. À cette occasion, a été soulignée la nécessité de programmes conjoints et d'un renforcement interétatique des frontières. Sur le plan multilatéral, le Bénin a organisé en février 2005, dans le cadre de sa présidence du Conseil de sécurité, deux réunions publiques, sur les armes légères, d'une part, et sur la présence des enfants dans les conflits armés, d'autre part. Le représentant du Bénin a, enfin, indiqué que le programme d'activités de son pays pour 2005 était axé sur la poursuite de la formation des agents militaires et paramilitaires. À ce titre, sa délégation a lancé un appel aux pays donateurs afin qu'ils participent au financement du programme.
M. DATO’HAMZAH MOHAMAD RUS (Malaisie) a estimé que le commerce illicite des armes légères et de petit calibre faisait peser une menace sérieuse à la paix et à la sécurité aux niveaux international, national et régional. Ce commerce freine le développement économique et social des pays et il constitue un affront à l’état de droit. Dans ce contexte, le Programme d’action fournit un cadre d’action concrète en vue de lutter efficacement contre le trafic des armes légères à tous les niveaux. C’est pourquoi, la Malaisie croit fermement que l’application du Programme contribuerait grandement au maintien de la paix et de la sécurité internationale. Nous souhaitions que, à cette fin, la communauté internationale fasse davantage d’efforts pour mobiliser les ressources nécessaires à la promotion de l’application du Programme d’action, en fournissant par exemple une aide adaptée et accrue aux pays qui en ont le plus besoin. Au plan national, le Ministère de la sécurité intérieure, la Police royale et le département royal des douanes de la Malaisie font front commun dans l’effort de lutte contre le commerce illicite des armes légères.
Des lois très strictes régissent la possession privée des armes à feu, le transfert, la fabrication, le stockage, le courtage, l’exportation et l’importation des armes légères et de petit calibre. Ces lois ont été votées ou revues dans le contexte de développement des activités terroristes ces dernières années. Elles portent en particulier sur la lutte contre le blanchiment d’argent, le financement occulte, le contrôle renforcé aux frontières ainsi que la maintenance d’une banque de données sur les activités terroristes.
M. ISMAEL ABRAAO GASPAR MARTINS (Angola) a déclaré que la large disponibilité des armes légères constituait l'un des problèmes majeurs de l'Angola. En effet, après trois décennies de guerre civile, la délinquance progresse. La réduction de celle-ci passe ainsi par la lutte contre la circulation des armes légères. Le représentant a par ailleurs indiqué qu'après avoir participé à la Conférence des Nations Unies de 2001, qui a donné lieu à l'adoption du Programme d'action, l'Angola a signé un accord en 2002 visant à désarmer les anciennes forces rebelles, à entreposer leurs armes et à réintégrer les 200 000 soldats et les 300 000 civils qui avaient été impliqués dans les combats.
Pour réduire la circulation des armes légères, l'Angola a en outre créé, en 2003, une Commission nationale de désarmement civil, dont la stratégie consiste en la sensibilisation du public, la remise volontaire des armes et la répression prise en charge par les autorités. Dans cette perspective, la police nationale s'est vu confier un rôle central, en étant chargée de récupérer toutes les armes détenues sans autorisation par les civils. À ce jour, 15 000 armes à feu et 2 000 mines ont été récupérées.
M. DZUNDEV, Pacte de stabilité d’Europe de l’Est (ex-République yougoslave de Macédoine), que les gouvernements de cette région continuaient de se féliciter de la contribution importante de la société civile en ce qui concerne la sensibilisation des populations aux sérieux problèmes posés par la prolifération des armes légères. Les États d’Europe de l’Est ont sécurisé la gestion des stocks d’armes conformément aux normes établies au niveau national et ils continuent d’appliquer les recommandations prises au titre du Guides des meilleures pratiques relatives aux armes légères. La coopération se poursuit également non seulement entre les États mais avec l’ensemble des parties prenantes à la lutte contre la prolifération et le commerce illicite des armes légères, ce qui inclut notamment le PNUD et le Centre de documentation d'Europe du Sud-Est sur la lutte contre la prolifération des armes légères (SEESAC). Le Programme d’action des Nations Unies demeure dans ce contexte un mécanisme international qui permet de s’attaquer avec efficacité au défi que représentent les armes légères.
M. YAHYA A. MAHMASSANI, Ligue des États arabes, a déclaré que l'intérêt de la Ligue arabe pour la lutte contre le commerce illicite des armes légères s'était accru dans les années passées, celle-ci étant aujourd'hui devenue l'une de ses priorités. À cet égard, le représentant a souligné que la coopération qui avait prévalu entre les États arabes depuis la Réunion biennale de 2003 avait été positive. En particulier, la Ligue arabe a organisé, en coopération avec le Département des affaires de désarmement des Nations Unies, la première conférence dédiée à ce sujet, en 2003. Elle s'est tenue au Caire et a réuni 23 pays arabes, dont les priorités en matière de lutte contre le commerce illicite des armes légères ont été examinées. Il en est résulté une coopération renforcée entre la Ligue arabe et l'OSCE.
Les ministères des affaires étrangères des États de la Ligue arabe ont par ailleurs étudié, en septembre 2004, un document de travail sur la coordination dans le domaine du commerce illicite des armes légères et ont décidé qu'il servirait de cadre général pour les mesures que les États seront amenés à prendre. Un Centre régional sur les armes légères a en outre été financé par l'Allemagne, afin d'assurer la coordination des États sur le sujet, tandis que 14 pays arabes sur 22 ont créé leur propre point de contact national. La Ligue des États arabes, consciente des progrès qu'il reste à accomplir, entend travailler davantage sur la coordination régionale, la formation dans des domaines d'intérêt commun et la création d'un réseau régional d'informations, qui servirait de base aux campagnes de sensibilisation.
M. FRANCIS K. SANG, Centre régional sur les armes légères et de petit calibre (Kenya), a déclaré que depuis la première Réunion biennale de 2003, les pays de la région des Grands Lacs et de la Corne de l’Afrique avaient accompli des progrès importants dans l’application du Programme d’action. Les pays signataires de la Déclaration de Nairobi et du Protocole y afférent ont ainsi convenu d’un accord sur l’établissement du Centre régional sur les armes légères visant précisément à coordonner la mise en œuvre de ces deux instruments dans la région. Au plan des capacités, le Centre, avec le concours des partenaires de la société civile, a développé un programme de formation des personnels qui a été testé en Tanzanie, en Ouganda et au Kenya. À ce jour le Centre a en outre organisé deux forums visant à permettre un échange fécond d’informations entre les ONG, la société civile et les États de la région.
M. ROMAN KIRN, Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (Slovénie), a déclaré que des résultats importants dans la prévention des conflits avaient été obtenus par le biais d'un contrôle renforcé sur la circulation des armes légères et par des actions de désarmement. L'adoption, en novembre 2000, par les États membres de l'OSCE d'un Document sur les armes légères visait précisément à faire face à la prolifération non maîtrisée de ce type d’armes, celle-ci contribuant inévitablement à la violence et à la criminalité. De plus, afin de mettre en œuvre le Programme d'action des Nations Unies aux niveaux national et régional, les États membres de l'OSCE ont décidé de renforcer l'adoption convenue de mesures, de mobiliser la volonté politique des États à combattre le transfert illicite des armes légères et de coopérer à cette fin. À ce titre, le Document de l'OSCE fournit un cadre aux dispositions nationales qui peuvent être prises sur le trafic illicite lié à la criminalité organisée et au terrorisme. L'OSCE a par ailleurs institué un système de points de contact et de centres d'informations, ainsi qu'un contrôle sur les pratiques nationales et la récupération d'informations sur la destruction d'armes par les États membres. Ces échanges d'informations constituent une base importante pour établir la confiance entre les États parties, ce qui ne peut que renforcer la prévention des conflits et le rétablissement de la paix après les périodes de conflit. Le manuel sur les armes légères rédigé par l'OSCE, qui prend en considération l'ensemble des expériences internationales en matière d'armes légères, propose en outre des recommandations générales, qui peuvent être pertinentes au-delà même des États membres de l'OSCE. Le manuel a été publié dans les six langues de travail de l'Organisation et en arabe.
M. ALYAKSANDR SYCHOV, Forum de coopération pour la sécurité de l’OSCE (Bélarus), a ajouté qu'en 2004, les participants au Forum de coopération pour la sécurité de l'OSCE étaient convenus de renforcer le contrôle des exportations de MANPADS. Des éléments standard de certification des utilisateurs finaux des armes légères ont par ailleurs été élaborés. Enfin, les États sont convenus de principes sur le contrôle du courtage des armes légères, qui doit passer par l'adoption de législations nationales appropriées. Un cadre a également été institué par le biais duquel un État peut demander à l'OSCE d'aider à satisfaire certains de ses besoins en matière de collecte et de destruction d'armes après un conflit.
S’exprimant au nom du Comité international de la Croix-Rouge, des Sociétés nationales du Croissant-Rouge et de la Croix-Rouge et de leur Fédération internationale, Mme CRISTINA PELLANDINA du Comité international de la Croix-Rouge (CICR) a estimé qu’un progrès significatif avait été réalisé grâce aux engagements pris par les États parties à la Convention de Genève et par les sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge dans le cadre de la 28e Conférence internationale de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge en décembre 2003. Les participants y ont affirmé l’obligation des États de respecter et faire respecter le droit humanitaire international, ce qui requiert un contrôle strict de l’accès aux armes et aux munitions afin de s’assurer qu’elles ne tombent pas entre les mains de ceux qui violent le droit international. Le CICR encourage les États à inclure dans leurs lois l’obligation d’interdire les transferts lorsqu’il paraît probable que ceux-ci contribueront à violer le droit international humanitaire. Ces efforts ont été partiellement couronnés de succès car le nombre de lois répondant à cette demande a augmenté de façon significative. Cependant, les pratiques varient fortement selon les régions et seuls quelques pays ont adopté un critère basé sur le droit humanitaire en matière de transfert d’armes. Il existe donc un fort besoin de disposer de standards communs.
Le CICR soutient le développement d’un accord international définissant les règles pour les transferts d’armes, basé sur la responsabilité des États telle que définie par le droit international, dont le droit humanitaire. Nous sommes satisfaits de constater qu’un nombre grandissant d’États partage ce point de vue, a déclaré la représentante, avant de souligner la nécessité d’agir rapidement pour prévenir le commerce d’armes illicites, car certains marchands transfèrent des armes dans les zones de conflit où se produisent des violations du droit humanitaire. Ils agissent en toute impunité grâce aux vides juridiques des mécanismes nationaux et régionaux. Tant qu’un cadre juridique global n’aura pas été établi, le CICR demande aux États d’agir à leur niveau et au niveau régional contre le trafic d’armes illicite. Par ailleurs, le CICR a salué le progrès que représente l’accord sur un outil de promotion de l’identification et de la traçabilité des armes légères illicites.
Depuis l’adoption du Programme d’action, il est devenu évident que d’autres questions méritent d’être traitées, a poursuivi le représentant. Il a notamment évoqué le contrôle des marchands d’armes et l’adoption de normes communes sur les transferts d’armes, évoquant également la nécessité d’entretenir une approche intégrée de la prévention. Le CICR a rappelé que si des progrès avaient déjà été effectués dans l’établissement de normes et de mécanismes, il restait encore beaucoup à faire avant de pouvoir conclure que le Programme d’action avait sauvé des vies sur le terrain, ou avait réduit le nombre d’armes légères illicites. Des mesures plus contraignantes et plus intégrées doivent donc être adoptées.
M. JIEFANG HUANG, Organisation de l’aviation civile internationale (OACI), a indiqué soutenir le Programme d’action et apprécier les efforts dévolus à son application. L’OACI prête une attention particulière à l’usage illicite de systèmes portables de défense aérienne (MANPADS) car ils représentent une menace pour l’aviation civile. La sécurité de l’aviation civile est au cœur des préoccupations de l’OACI, qui a adopté cinq instruments juridiques sur la question. Ils ont notamment conduit à l’instauration d’un système de marquage des explosifs. Tous les gouvernements doivent désormais produire des efforts concertés et développer des politiques responsables afin de permettre un contrôle de ces armes et de prévenir leur emploi illicite. Pour sa part, l’OACI a développé des règles et des procédures incluant des mesures préventives à terre. Un site Web, accessible à tous les États et aux industriels sur demande, traite des contre-mesures aux MANPADS. Le représentant a ensuite indiqué que l’Assemblée de l’OACI avait adopté en 2004 une résolution appelant les États contractants à exercer un contrôle strict et effectif des transferts et du stockage des MANPADS, et à détruire ceux qui ne sont pas autorisés.
L’OACI a également participé aux débats du Groupe de travail relatif à la négociation d’un instrument international qui permettrait aux États d’identifier et de tracer les armes légères de façon rapide et fiable. Elle se félicite que le projet d’instrument international traite de façon spécifique des armes portatives antiaériennes, des lanceurs portatifs de missiles antiaériens et des mortiers de calibre inférieur à 100 millimètres. Cependant, l’OACI déplore que le projet d’instrument n’inclut pas les munitions, même si le Groupe de travail a recommandé que la question des armes légères et de leurs munitions soit traitée de façon inclusive dans le cadre d’un processus séparé conduit dans le cadre des Nations Unies. Le représentant de l’OACI a ensuite rappelé que l’aviation civile avait constitué la première cible des actes terroristes, et que l’utilisation des armes légères était directement liée à de tels actes. La communauté internationale doit donc prévenir leur acquisition illicite, tandis que l’OACI continuera à plaider en faveur d’une application intégrale du Programme d’action.
M. TUGAY ULUCEVIK, Premier Secrétaire général adjoint de l’Organisation de coopération économique de la mer Noire (CEMN), a rappelé que les États membres de cette organisation considéraient la criminalité organisée sous toutes ses formes, et en particulier le terrorisme, comme un obstacle vers l’instauration d’un environnement économique attractif pour la coopération internationale et l’investissement privé. Aussi, la CEMN a-t-elle lancé en 1997 une série de réunions des ministres de l’intérieur de ses États membres qui a débouchée sur un accord sur la coopération en matière de lutte contre la criminalité, notamment organisée. Entrée en vigueur en 1999, l’Accord a été suivi de deux protocoles, dont l’un porte sur le terrorisme. Grâce à ces instruments, les États membres de la CEMN ont entrepris de coopérer et d’échanger des informations avec pour objectif de venir à bout du trafic illégal d’armes, de munition et d’explosifs, ainsi que des armes biologiques, chimiques et radiologiques et des matériaux nucléaires et radioactifs. En outre, dans le cadre de sa lutte contre le trafic de stupéfiants, la CEMN a indiqué que le Programme d’action 2001 des Nations Unies ne pouvait que renforcer les efforts déployés par ses États membres à l’échelle régionale.
Mme HANNELORE HOPPE, du Département des affaires de désarmement, a déclaré au nom du Mécanisme de coordination de l'action concernant les armes légères (CASA) que les efforts en vue de réduire la prolifération des armes légères et de petit calibre devaient être engagés en tenant compte des initiatives relatives à la protection des enfants, du développement économique et social, de la défense des droits de l’homme et de l’assistance humanitaire aux pays en développement. Dans ce cadre, les Nations Unies continuent de consacrer beaucoup de temps et d’énergie à l’amélioration du fonctionnement du mécanisme du CASA. Ce qui inclut le développement des échanges d’information avec notamment la création d’une banque de données Internet et la fourniture de stratégies interinstitutions dans le domaine des armes légères. Cette tâche a été rendue très difficile du fait du manque de ressources financières et techniques.
Le renforcement de tous les types de capacités est par ailleurs crucial en vue de donner les moyens aux pays affectés par les problèmes causés par les armes légères illicites de lutter efficacement contre ce fléau sous tous ses aspects. Davantage d’assistance est ainsi nécessaire pour aider les pays en développement à se doter du cadre législatif adapté à leur effort de désarmement régional et compte tenu de leurs engagements pris au titre des différents instruments internationaux pertinents. L’accent doit être notamment mis sur la collecte et la destruction des surplus d’armes à feu et d’explosifs. Il faut également s’assurer que les embargos décidés par le Conseil de sécurité des Nations Unies sont effectivement respectés sur le terrain.
Mme HAZEL DE WET, Fonds des Nations Unies pour l’enfance (UNICEF), a souligné que la prolifération et l'utilisation des armes légères avaient un impact dévastateur, en particulier sur les enfants et les femmes, notamment lorsqu'ils sont réfugiés. Face à ce défi, le PNUD et l'OMS ont mis au point un programme de prévention de la violence armée, visant à réduire la demande d'armes. Elle a rappelé que le Comité exécutif du HCR a adopté une résolution sur le caractère civil et humanitaire de l'asile, visant à encourager le désarmement et à séparer les combattants, en proposant aux pays concernés l'avis d'experts. Une assistance technique est en particulier proposée aux autorités locales pour assurer la sécurité dans les camps de réfugiés, en évitant la prolifération des armes en leur sein.
Les actions de l'UNICEF visent, quant à elles, à préserver les droits des enfants. L'UNICEF estime à cet égard que les programmes de démobilisation, de désarmement et de réintégration (DDR) doivent également être axés sur les femmes et les enfants, notamment ceux ayant été associés aux combats. La représentante de l'UNICEF a conclu sur l'urgence de traiter l'une des sources de la violence armée, en abordant tant l'offre que la demande des armes légères, à travers des programmes centrés sur l'emploi, l'éducation, mais également en impliquant les communautés locales dans les programmes de désarmement.
M. PETER BATCHELOR, Programme des Nations Unies pour le développement, (PNUD), a fait remarquer que le thème du lien entre développement durable et lutte contre le commerce illicite des armes légères n’était pas clairement explicité dans le Programme d’action. Toutefois, nos activités sur le terrain se combinent avec la lutte pour l’éradication des armes à feu. Il en va de la stabilité et du maintien de la paix et de la sécurité internationales. La lutte contre le commerce illicite des armes légères s’intègre à l’effort de réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement qui sera examiné en septembre prochain, à l’occasion du Sommet des Nations Unies. La réalisation de certains OMD, comme l’éduction primaire universelle n’est ainsi pas possible lorsque les écoles son attaquées ou que les enfants sont recrutés pour devenir des soldats. Dans ce cadre, il est de notre devoir de venir en aide aux pays en développement, en particulier ceux venant de traverser un conflit, à se sortir du cercle vicieux de la violence. Des formes d’assistance au développement existent, qui font la promotion de moyens de subsistance non fondés sur l’usage de la violence. Dans cette catégorie entrent par exemple les mesures visant à réinsérer les anciens combattants dans la société civile.
M. ANTONIO EVORA, Service des armes classiques au Département des affaires de désarmement, a déclaré que le Groupe de travail à composition non limitée chargé de négocier un projet d’instrument international sur le traçage des armes légères avait accompli des progrès significatifs, en mettant au point un instrument à caractère politique. Par ailleurs, les efforts déployés par les États Membres dans la lutte contre le courtage illicite des armes légères ont connu des progrès importants. Un consensus s'est formé autour de la nécessité de travailler davantage sur le sujet, en particulier en termes de définition et sur le sujet de la juridiction extraterritoriale. À l'heure actuelle, seuls 32 pays possèdent une législation appropriée à la lutte contre le courtage illicite, tandis que de nombreux États ont besoin d'une assistance pour mettre en place un tel arsenal de lois. Le représentant du DDA a en outre indiqué que le contrôle imparfait sur l'importation et l'exportation d'armes légères nécessitait également d'instituer des outils législatifs adéquats.
Mme PATRICIA LEWIS, Institut des Nations Unies pour la recherche sur le désarmement (UNIDIR), a indiqué que l’Institut consacrait une part significative de ses recherches à la question des armes légères. Il a souligné l’importance de la recherche dans ce domaine, rappelant cependant que les recherches entreprises n’avaient pas exploré tous les domaines. C’est la communauté des chercheurs qui a attiré l’attention de la communauté internationale sur la question du commerce illicite des armes légères. La recherche permet aux États d’accroître leur efficacité dans la mise en œuvre du Programme d’action. Le projet de collaboration sur la présentation par les États Membres de rapports sur la mise en œuvre du Programme d’action a permis de faire une distinction entre les armes légères qui reçoivent le plus d’attention et celles qui en reçoivent le moins, et il constitue désormais une source d’information très utile. La recherche est utile non seulement pour l’élaboration de politiques, mais aussi au niveau des activités, par exemple lorsqu’il s’agit d’identifier les critères d’une collecte efficace des armes. Ainsi, l’implication des communautés locales accroît l’efficacité de la collecte.
L’UNIDIR avait effectué une série d’actions dans le cadre du Mécanisme de coordination de l'action concernant les armes légères (CASA), qui joue un grand rôle dans le renforcement des connaissances des États sur les armes légères, connaissances basées sur les expériences de terrain de ses membres et sur la création de partenariats opérationnels. Cependant, la recherche en est encore à ses débuts et le rôle des armes légères dans le développement et la réduction de la pauvreté n’est pas encore pris suffisamment en compte. De même, leur lien avec les situations post-conflit n’est pas suffisamment mis en lumière.
M. DAVID MEDDINGS, Organisation mondiale de la santé (OMS), a expliqué que les études avaient montré que la demande d’armes à feu répondait à un besoin de sécurité des communautés. Pour contrer cette demande, il convient de miser plus avant sur la mise en place de programmes éducatifs et de développement durable en vue, entre autres, de renforcer les relations intrafamiliales et d’empêcher les jeunes gens de basculer dans la violence. Améliorer les conditions d’éducation et réduire l’accès à la consommation d’alcool sont des initiatives qui ont fait la preuve de leur efficacité. Notre objectif est de trouver des réponses efficaces à la violence armée par le truchement d’un soutien appuyé au développement d’un cadre politique international fondé sur une compréhension claire des causes, de la nature et de l’impact de ces formes de violence.
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