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AG/SHC/3823

VIOLENCE, TRAVAIL FORCÉ ET CONFLITS ARMÉS: LA COMMISSION SOCIALE ET CULTURELLE CONTINUE SON DÉBAT SUR LA PROTECTION DES DROITS DE L’ENFANT

17/10/05
Assemblée généraleAG/SHC/3823
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

Troisième Commission

16e et 17e séances – matin et après-midi


VIOLENCE, TRAVAIL FORCÉ ET CONFLITS ARMÉS: LA COMMISSION SOCIALE ET CULTURELLE CONTINUE SON DÉBAT SUR LA PROTECTION DES DROITS DE L’ENFANT


La Commission des affaires sociales, humanitaires et culturelles (Troisième Commission) a poursuivi son débat général sur la protection et la promotion des droits de l’enfant qui a été consacré en partie à commenter l’étude sur la violence envers les enfants.  Cette étude a été menée à la demande du Secrétaire général par l’expert indépendant Paulo Sérgio Pinheiro.  Plus de 260 enfants ont contribué directement aux travaux des consultations et à l’élaboration de l’étude.  Les délégations se sont également appuyées sur les travaux de la Représentante spéciale du Secrétaire général pour les enfants dans les conflits armés, Mme Karin Sham Poo. 


Les représentants ont confirmé les conclusions de l’expert indépendant qui a relevé, entre autres, le fait que les châtiments corporels infligés à la maison et à l’école sont maintenus en toute légalité.  À ce propos, la représentante de la Norvège a rappelé que jusqu’en 1986 les enfants bénéficiaient d’une protection inférieure à celle accordée aux adultes.  C’est en effet seulement à cette date que la Norvège a interdit toutes punitions corporelles.  Elle a déclaré que si la communauté internationale entend prendre au sérieux ses engagements en matière des droits de l’homme, elle doit s’attacher à l’élimination de cette forme de violence légalisée.


D’autres délégations se sont élevées contre le travail forcé des enfants.  Ainsi, dans le monde entier en 2000, il y avait 246 millions d’enfants qui travaillaient, quelque 8 millions d’entre eux étant exploités par les pires formes de travail, que ce soit le travail forcé, l’exploitation sexuelle ou commerciale ou l’enrôlement dans les conflits armés.  Pourtant, a indiqué la représentante de l’Organisation mondiale du Travail (OIT), une étude publiée en 2003 a montré que le travail des enfants peut être éliminé dans les 20 prochaines années pour un coût de 750 milliards de dollars, ce qui est ni exorbitant, ni insurmontable et représente 10% du service de la dette pour les 20 prochaines années. 


La situation des enfants dans les conflits armés a également été abordée.  Comme l’a indiqué Mme Karin Sham Poo au cours des réunions précédentes, six millions d’enfants souffrent en effet d’un handicap permanent en raison des conflits, 250 000 ont été exploités en tant qu’enfants soldats et 14 millions d’enfants ont été déplacés en raison d’un conflit.  Les délégués ont appuyé le travail accompli par la Représentante spéciale du Secrétaire général pour les enfants dans les conflits armés.  Le représentant du Sri Lanka a précisé qu’un dialogue entre gouvernement et insurgés, dialogue qui pouvait avoir des conséquences importantes sur les enfants, ne devait en aucune manière conférer une légitimité ou un statut particulier à ces groupes rebelles. 


En début de séance, la Commission avait été saisie du projet de résolution sur la coopération internationale face au problème mondial de la drogue[1] présenté par la représentante du Mexique.


La Commission achèvera son débat sur cette question demain mardi 18 octobre à 10 heures.



PROMOTION ET PROTECTION DES DROITS DE L’ENFANT


Suite du d ébat général


Mme AMNA ALI AL-MUHAIRY (Émirats arabes unis) a déclaré que son pays avait adopté une série de mesures visant à promouvoir l’intérêt de l’enfant.  En 1997, les Émirats arabes unis ont ainsi ratifié la Convention des droits de l’enfant, qu’ils mettent en œuvre en partenariat avec les organisations de la société civile, conformément aux préceptes de la religion musulmane et aux traditions de la société.  Le Gouvernement a par ailleurs mis en place des centres de prise en charge médicale de la femme et de l’enfant, ce qui a permis de réduire fortement le taux de mortalité des enfants de moins de cinq ans.  Les campagnes de vaccination ont en outre mis un terme à la poliomyélite en 2002.


La représentante a également souligné que l’État assurait une éducation primaire obligatoire et la gratuité de l’enseignement jusqu’au niveau universitaire.  Le taux de scolarisation des garçons et des filles atteint aujourd’hui 83%, a-t-elle précisé.  Des lois visent par ailleurs à assurer la protection de l’enfant par l’intermédiaire de la famille et des institutions compétentes de l’État, ainsi qu’à prendre en charge les orphelins et les enfants naturels.  Elle a enfin indiqué qu’un Conseil supérieur de la mère et de l’enfant avait été créé pour veiller au bien-être de l’enfant du point de vue de son éducation, de sa santé et de la culture, et consolider le rôle de la mère dans la société.


M. AIZAZ AHMAD CHAUDHRY (Pakistan) a expliqué que son pays avait identifié 4 domaines d’actions prioritaires qui exigent encore des actions sur le plan national et international.  Dans un premier temps, il s’agit de promouvoir la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement pour permettre d’éliminer la pauvreté.  Nous devons en second lieu travailler au règlement des conflits qui affectent des millions d’enfants dans 30 conflits armés.  Six millions d’enfants souffrent d’un handicap permanent en raison des conflits, 250 000 ont été exploités en tant qu’enfants soldats et 14 millions d’enfants ont été déplacés en raison d’un conflit.  Les maladies qui touchent tous les ans 10,8 millions d’enfants tuent chaque année 6 millions d’enfants.  De même la scolarité des enfants constitue une priorité dans la mesure où 150 millions d’enfants, dont 62 millions de fillettes ne sont pas scolarisées.  Autre priorité, la lutte contre la violence et l’exploitation auxquelles sont soumis 300 millions d’enfants dans le monde.


Les efforts du gouvernement du Pakistan envers les enfants, qui constituent 48 millions de la population, reposent sur les conventions internationales et le Plan d’action nationale.  Une Commission nationale pour le bien-être de l’enfant a été créée.  Nous sommes parties à la Convention sur les droits de l’enfant et ses deux Protocoles.  Les punitions corporelles ont été abolies dans l´État du Penjab et d’autres États devraient suivre cet exemple.  Nous encourageons la scolarisation des fillettes ainsi que l’accès universel aux soins de santé.  Nous fournissons une aide aux familles pauvres par le biais de dons leur permettant d’envoyer les enfants à l’école et de prévenir le travail des enfants et la traite des enfants.  L’élimination du travail des enfants qui est une priorité a permis d’éliminer leur présence dans la fabrication des ballons de football, de tapis et d’instruments chirurgicaux.


M. CHRISTOPHER HACKETT (Barbade) a déclaré, au nom de la Communauté des États des Caraïbes (CARICOM), que la pauvreté, les conflits, la pandémie du VIH/sida et la dégradation de l’environnement constituaient autant d’obstacles au développement de nombreux pays, ce qui ne manquait pas de se répercuter sur les membres les plus vulnérables de ces sociétés: les enfants.  Il a estimé qu’il était peu probable que l’ensemble des pays de la région parvienne à réaliser les Objectifs du Millénaire pour le développement d’ici 2015, à moins que la communauté internationale renforce son assistance financière et adopte de nouvelles approches.  Les États de la CARCICOM lancent par conséquent un appel pour que soit appliqué le Consensus de Monterrey et le Plan de mise en œuvre de Johannesburg, en particulier du point de vue de leurs engagements en faveur d’une mobilisation des ressources nationales et internationales; de l’investissement dans les infrastructures économiques et sociales de base; et dans les programmes d’éducation, de santé, d’alimentation et de sécurité sociale, en prêtant une attention particulière aux enfants.  Il a estimé qu’une approche multisectorielle était également essentielle, ce qui impliquait de garantir un accès universel à des services sociaux de bonne qualité, conformément à l’initiative 20/20 formulée lors du Sommet de Copenhague en 1995.


M. Hackett a en outre rappelé que le VIH/sida était la quatrième cause de décès dans le monde, que la moitié de ces cas concernaient des jeunes âgés de 15 à 25 ans et que 1,5 million d’enfants de moins de 15 ans vivaient avec le virus.  Or, a-t-il souligné, le spectre mortel du virus représente une menace particulière pour les petits États insulaires qui composent la CARICOM, dont la principale richesse réside dans leur population.  Il a indiqué qu’à cet égard, les États Membres de la région avaient accordé davantage de ressources à la lutte contre la pandémie, en vue de réduire le taux de transmission de la mère à l’enfant, et avaient mené, notamment avec l’aide de l’UNICEF, des campagnes de prévention.


Mme RAGNE BIRTE LUND (Norvège) a déclaré que le travail du Professeur Pinheiro, Rapporteur spécial sur la violence envers les enfants constitue un travail de base important qui devrait orienter les actions de la communauté internationale.  Abordant les actions prises dans son pays, elle a précisé que la Norvège a interdit toute punition corporelle en 1986.  Il semble extraordinaire toutefois, a relevé la représentante, que jusqu’à cette date les enfants bénéficiaient d’une protection inférieure à celle accordée aux adultes.  Si nous devons prendre au sérieux nos engagements en matière des droits de l’homme, nous devons nous attacher à l’élimination de cette forme de violence légalisée.  La participation active des enfants à l’étude du Rapporteur spécial a renforcé la dynamique du processus et lui a donné toute sa légitimité.


Les enfants sont particulièrement vulnérables dans les situations de guerres et de conflits armés.  Nous nous félicitons de l’adoption par le Conseil de sécurité de la résolution sur les enfants et les conflits armés.  Mme Lund a également rappelé que la Représentante spéciale pour les enfants dans les conflits avait insisté sur la nécessité de déployer des Conseillers en matière de droits de l’enfant dans les opérations de maintien de la paix.  Enfin, elle a signalé que le gouvernement de la Norvège avait lancé un Programme d’action sur les enfants et le développement et avait nommé un Ambassadeur pour les enfants.


M. RAWAR KHOSHNAW (Iraq) a déclaré que la guerre et l’embargo économique qu’a récemment connus son pays ont particulièrement affecté le développement des enfants, tandis que le terrorisme continue de faire peser une menace constante sur leur vie.  En dépit de ces risques graves et quotidiens, a-t-il cependant noté, l’État encourage les familles iraquiennes à envoyer leurs enfants à l’école, afin que ceux-ci contribuent à la reconstruction du pays.  Le représentant a en outre déclaré que la nouvelle Constitution garantissait un certain nombre de droits fondamentaux aux enfants.  En particulier, l’article 29 prohibe l’exploitation économique des enfants, tandis que l’article 30 oblige l’État à assurer une protection à l’individu et à la famille par le biais d’un système sanitaire, de sécurité sociale, de revenus et d’un habitat adéquats.  Des amendements ont par ailleurs été apportés à un certain nombre de lois en vue de prévenir toute forme de violence à l’encontre des enfants.


Il a conclu que le nouvel État iraquien entendait ratifier le Protocole facultatif de la Convention des droits de l’enfant interdisant le recrutement d’enfants soldats et en a appelé aux institutions de l’ONU et organisations internationales pour qu’elles coopèrent avec le prochain gouvernement afin d’alléger les souffrances des enfants et de contribuer à créer « un monde digne des enfants ».


M. LEONIDAS NKINGIYE (Burundi) a axé son intervention sur la situation des enfants dans les conflits armés.  Abordant la situation dans son pays, le représentant a relevé que le rapport qui y est consacré couvre la période allant du 10 novembre 2003 à décembre 2004, période où le processus de paix connaissait une normalisation timide.  Après décembre 2004, des développements positifs ont vu deux des trois parties au conflit citées dans le rapport, se transformer en partis politiques ce qui a permis de cantonner leurs combattants y compris les enfants soldats.  Nous attentons un appui de la communauté internationale pour assurer la réintégration de ces enfants à la vie socioéconomique du pays.  Le Front national de libération (FNL) en revanche n’a pas encore déposé les armes et nous souhaitons que ce groupe s’engage à son tour sur la voie des négociations.  Entre temps, nous demandons qu’un message clair lui soit envoyé pour qu’il cesse le recrutement d’enfants soldats.


M. TURKI AL-MEKRAD (Koweït) a déclaré que son pays avait élaboré un certain nombre de plans et de programmes visant à coordonner les efforts de l’ensemble des institutions gouvernementales dédiées aux enfants.  Il a rappelé que le défi de la promotion de l’enfant était d’autant plus important au Koweït que plus de 50% de la société a moins de 18 ans, les moins de 14 ans représentant 27,5%.  Cette réalité a conduit le Gouvernement à mettre en œuvre des plans en faveur de l’éducation et de la santé infantile et à appliquer l’ensemble des recommandations internationales visant le bien-être des enfants et de la famille.  Le Koweït comprend ainsi des centres de prise en charge des enfants handicapés et prévoit de créer un centre pour les enfants malades et leurs familles.


M. Al-Mekrad a ajouté que l’intérêt de son pays pour la promotion de l’enfant dépassait ses propres frontières.  Ainsi, l’association koweitienne pour le progrès de l’enfant arabe est dédiée au cas particulier des enfants précoces et diffuse dans la région les résultats de ses recherches.  Un magazine centré autour des jeunes arabes vise à faire connaître la culture des différents pays.  Le représentant a enfin indiqué que son pays avait ratifié la Convention des droits de l’enfant dès 1991, ainsi que les deux Protocoles additionnels relatifs aux enfants soldats et à l’exploitation sexuelle des enfants.

Mme MIKIKO OTANI (Japon) a fait état de l’évolution de l’architecture juridique de protection des enfants au Japon comme la loi sur la prévention de la violence envers les enfants qui a été révisée l’année dernière.  En janvier dernier, nous avons ratifié le Protocole sur la vente d’enfants et la pornographie enfantine à la Convention sur les droits de l’enfant.  Une série d’amendements a été apporté au Code pénal rendant criminel tout acte lié à la vente d’êtres humains.  Les enfants vivant dans les conflits armés sont des cibles privilégiées de la violence, a également relevé la représentante.  Le Japon a renforcé sa coopération avec l’UNICEF en Sierra Leone et au Rwanda.  Pour appuyer la consolidation de la paix au Soudan, nous avons décidé de verser une contribution d’urgence à l’UNICEF qui permettra de mener à bien un projet de construction d’écoles.  En période de catastrophes naturelles, les enfants sont également les plus vulnérables.  À cette fin, nous avons alloué 250 millions de dollars pour l’aide d’urgence comme c’est le cas au Pakistan.


Mme VILMA THOMAS (Cuba) a déclaré que la réalité des enfants dans le monde était encore cruelle.  En effet, 10,8 millions meurent chaque année, 6 millions sont condamnés à vivre avec des maladies qui sont pourtant curables.  En outre, 29 millions d’enfants n’ont pas accès aux vaccins contre les principales maladies infantiles, tandis que plus de 100 millions n’ont pas la possibilité de suivre un enseignement primaire.  Enfin, parmi les 40 millions de personnes vivant avec le sida en 2004, 2,2 millions sont des enfants de moins de 15 ans, tandis que les orphelins du sida sont près de 15 millions.


Elle a estimé que ces chiffres pour le moins scandaleux exigeaient que l’ensemble de la communauté internationale œuvre en faveur de l’élimination des causes profondes de la pauvreté, c'est-à-dire contre un ordre international injuste.  Elle a par ailleurs indiqué que Cuba avait élaboré un certain nombre de garanties visant à promouvoir et protéger effectivement les droits de l’enfant.  Actuellement, a-t-elle souligné, la totalité des enfants cubains ont accès aux soins sanitaires, ce qui a permis de réduire le taux de mortalité infantile au niveau de 5,8 pour mille naissances, tandis que le taux de scolarisation est de 99,4%.


Mme WARIF HALABI (République arabe syrienne) a rappelé que les enfants de moins de 9 ans constituent 53% de la population et en tant que tels, ils représentent la pierre angulaire du développement du pays.  Pour cela, notre plan d’action national accorde la priorité à leur éducation, à leur santé, à leur situation juridique.  Nous avons créé un Comité de haut niveau qui est chargé de suivre la mise en œuvre de la Convention sur les droits de l’enfant et de ses deux Protocoles facultatifs et les résultats de la Session extraordinaire de l’Assemblée générale de 2002.  Notre plan d’action national pour les enfants reflète une vision globale qui vise l’accès à l’éducation, à la santé et la protection face aux violence.


Les taux de mortalité des enfants de moins de 5 ans ont baissé dans presque toutes les régions du pays.  L’éducation primaire et secondaire est obligatoire depuis l’adoption de la loi de 2002.  Le travail des enfants de moins de 15 ans est interdit.  Le Code pénal protège tous les enfants face à toutes formes de violence.  L’occupation continue du Golan syrien constitue un obstacle important à la jouissance de tous les droits de l’enfant en ce qu’elle a causé le déplacement de milliers de personnes qui ont perdu leurs terres.  Il existe par ailleurs très peu de centres de santé dans le Golan occupé.  Elle a regretté que le Représentant spécial n’ait pas fait un rapport spécial sur la situation des enfants dans le Golan syrien occupé.

Mme SALIMA ABKELHAK (Algérie) a déclaré que l’Afrique, où la situation des enfants est des plus dramatiques, s’était dotée d’une charte des droits et du bien-être de l’enfant, tandis que la nouvelle initiative africaine pour le développement (NEPAD) a notamment vocation à servir de cadre global à la mise en oeuvre des mesures visant à éradiquer les causes socioéconomiques qui entravent l’épanouissement des enfants dans la région.  Elle a par ailleurs souligné les efforts gigantesques fournis par l’Algérie depuis son indépendance pour favoriser les droits de l’enfant, à travers des plans de réduction de la mortalité infantile, l’amélioration du statut nutritionnel de l’enfant, l’accès universel à une éducation de base et une assistance aux enfants vivant dans des conditions précaires.  Elle a indiqué que son pays avait ratifié la Convention des droits de l’enfant, en 1993, ainsi que la Convention de l’OIT sur l’élimination des pires formes de travail des enfants.


Enfin, Mme Abkelhak a rappelé que parce que l’enfant est, par essence, un être vulnérable qui dépend, à tous égards, de nous et qu’il faut donc prendre en charge et protéger son sort, où qu’il soit, nous interpelle collectivement.  C’est notre obligation en tant qu’adultes et notre responsabilité en tant qu’Organisation.


Mme ROMY TINCOPA (Pérou) a estimé que la protection et la promotion des droits de l’enfant étaient indispensables et constituaient un objectif de développement du Pérou.  Nous disposons d’un plan d’action pour les enfants et les adolescents valable pour la période 2002-2010 sur la base du principe de chances égales pour tous.  Les inégalités sociales sont un phénomène contre lequel il faut lutter et qui prend souvent la forme d’une entrée précoce sur le marché du travail, de grossesses prématurées, de maladies sexuellement transmissibles, d’abandon scolaire. 


Le Gouvernement s’est fixé comme priorité la lutte contre la pauvreté et contre les inégalités sociales.  Nous avons lancé deux campagnes nationales, l’une sur le thème du droit à un nom et à une identité car nous avons constaté que 15% des naissances ne sont pas enregistrées.  La deuxième campagne a été lancée pour lutter contre les inégalités et la violence contre les enfants et les adolescents.  Nous nous sommes engagés à nous acquitter de nos engagements et nous poursuivrons sur cette lancée.


M. HJALMAR HANNESSON (Islande) a déclaré que son pays appuyait l’étude approfondie réalisée par l’expert indépendant, M. Pinheiro, sur la violence contre les enfants et attendait avec impatience le rapport final sur cette question cruciale.  Il a estimé que la Réunion consultative régionale ayant pour thème l’étude sur la violence contre les enfants pour l’Europe et l’Asie centrale, qui s’est tenue en juillet 2005 à Ljubljana, avait montré l’importance d’élaborer des stratégies cohérentes pour combattre cette violence aux différents niveaux de la société.  L’Islande apporte ainsi son soutien aux conclusions de la réunion consultative, aux termes desquelles il est urgent d’agir dès à présent.


M. Hannesson a par ailleurs affirmé l’attention particulière que l’Islande portait à la récente recommandation du Conseil de l’Europe sur les droits des enfants vivant dans des institutions.  Il a également assuré le plein soutien de son pays à la recommandation formulée par le Comité des droits de l’enfant visant à élaborer des standards internationaux en matière de protection des enfants et de soins de substitution aux enfants ne bénéficiant pas de l’attention de leur parent, recommandation qui sera soumise à l’adoption de l’Assemblée générale en 2006.

M. YOUSEF AL-AFIFI (Oman) a déclaré que les enfants sont la fin et les moyens du développement du pays.  Les soins se sont traduits par des programmes et des plans nationaux notamment la reconstitution de la Commission nationale de l’enfance permettant de suivre les efforts et la mise en œuvre des dispositions de la Convention des droits de l’enfant.  Mentionnant certaines réalisations nationales, il a expliqué que les taux de mortalité des enfants de moins de 5 ans avaient reculé.  Il a rappelé qu’en coopération avec l’UNICEF, Oman avait organisé une conférence sur la violence envers les enfants il y deux ans.  À cet égard, il affirme le respect de tous ses engagements internationaux et a ratifié l’année dernière les deux Protocoles facultatifs à la Convention sur les droits de l’enfant.  Deux commissions nationales ont été créées pour accroître la prise de conscience des dispositions de la Convention.


Mme ZHANAR KULZHANOVA (Kazakhstan) a déclaré que son pays procédait actuellement au renforcement de sa législation dans les domaines de l’enseignement, de la santé et de la sécurité sociale, afin de mettre en œuvre la Convention sur les droits de l’enfant, le Plan d’actions sur « Un monde digne des enfants » et les Objectifs du Millénaire pour le développement.  Déjà, a-t-elle souligné, 99% des enfants du Kazakhstan ont accès à une éducation primaire.


L’adoption d’un programme national sur la protection de l’enfance a permis d’identifier des lignes directrices en la matière et d’établir un système apportant des garanties à la fois légales et sociales à tous les enfants, a-t-elle poursuivi.  Un plan d’actions gouvernemental sur la prévention de la criminalité liée à l’exploitation des enfants est par ailleurs en cours de rédaction, tandis qu’est actuellement élaboré un projet de loi sur la violence familiale.  Soulignant que la délinquance juvénile et la mortalité infantile demeuraient deux sujets de préoccupation majeurs pour son Gouvernement, elle a déclaré que les efforts actuellement fournis par son pays étaient déployés avec le concours des Fonds et des Programmes spécialisés des Nations Unies, en particulier de l’UNICEF.


M. TUVIA ISRAELI (Israël) a déclaré que l’investissement dans les enfants est un investissement pour le futur.  Nous sommes déterminés à appliquer les dispositions de la Convention sur les droits de l’enfant et du Document final de la session extraordinaire de l’Assemblée générale de 2002, a ajouté le représentant.  Nous avons mis en place une infrastructure transversale permettant de promouvoir le bien-être des deux millions d’enfants que compte Israël.  Il va sans dire que notre principale préoccupation est la sécurité de l’enfant.  La nature multiculturelle de notre société pose par ailleurs des problèmes particuliers en ce qu’il faut trouver des réponses communes à la protection d’enfants issus de différentes origines, qu’ils soient bédouins ou juifs orthodoxes


M. SAEED (Soudan) a souligné l’importance de la Session extraordinaire de l’Assemblée générale qui s’est tenue en mai 2002 et a conduit à l’adoption du plan d’action intitulé « Un monde digne des enfants », dont les principaux axes sont l’éducation, la santé, la lutte contre les violences et l’exploitation des enfants et la lutte contre la propagation du VIH/sida.  Il a estimé que la mise en oeuvre de ce plan exigeait de renforcer les partenariats au niveau bilatéral et international.


Le représentant a indiqué que le Soudan avait ratifié la Convention sur les droits de l’enfant et ses deux Protocoles facultatifs.  Conformément à ces textes, l’État soudanais a mis en oeuvre des programmes en matière d’éducation, de santé, de fourniture d’eau potable, a adopté de nouvelles lois adaptées à la Convention et a créé un Haut conseil à la promotion de l’enfance.  Il a souligné que l’accord de paix global signé récemment pour mettre fin à la guerre au sud du pays constituait un préalable à la reconstruction du pays et à la promotion du bien-être de l’enfant.


M. PRASAD KARIYAWASAM (Sri Lanka) a estimé que la Déclaration “Un monde digne des enfants” adoptée en 2002 doit guider les travaux de la communauté internationale.  Une attention particulière doit être accordée aux enfants dans les conflits armés, ce que réaffirme la Document final du Sommet de haut niveau de l’Assemblée générale du mois de septembre dernier.  Nous nous attendons à ce que les organismes du système des Nations Unies redoublent d’efforts pour assurer la protection des enfants dans les conflits armés.  Le représentant a appuyé le travail accompli par la Représentante spéciale du Secrétaire général pour les enfants dans les conflits armés et a souhaité que son mandat soit renouvelé. 


Mentionnant le paragraphe 51 du rapport de la Représentante spéciale, le représentant a jugé essentiel d’engager un dialogue entre gouvernement et insurgés dont les activités ont des conséquences importantes sur les enfants sans que cela ne confère une légitimité ou un statut particulier à ces groupes rebelles.  Le dialogue doit se dérouler dans la transparence totale au vu et au su des gouvernements.  Le représentant a regretté que le dialogue engagé avec les groupes armés ait été interprété comme la légitimation de ces groupes.  Il a aussi indiqué que son pays avait assisté à une forte augmentation du nombre d’enfants soldats qui sont arrachés à leur écoles ou aux centres de santé.  Il y a une semaine, deux directeurs d’écoles ont été assassinés car ils refusaient de laisser leurs écoles se transformer en centres de conscription. 


M. BALY OUATTARA (Burkina Faso) a annoncé que, pour lutter contre l’atteinte grave aux droits de l’enfant que représentent dans son pays les mutilations génitales des fillettes, le Burkina Faso a mis en œuvre un plan de tolérance zéro visant à leur éradication d’ici 2010.  Il a par ailleurs indiqué qu’en 2004, 394 enfants victimes de trafic avaient été interceptés par les services sociaux de son pays et que cinq réseaux de trafiquants avaient été démantelés.  Pour lutter contre cet autre fléau, une convention vient d’être signée à Abidjan, visant à l’élaboration d’une stratégie au niveau régional.


Le représentant a souligné que pour réduire le nombre, encore élevé, d’enfants livrés à eux-mêmes dans les rues, il s’agissait non seulement de lutte contre la pauvreté des parents, mais aussi de renforcer la préscolarisation des enfants de 3 à 6 ans.  Or celle-ci est considérée comme un luxe dans les pays en voie de développement.  Dans ce but, le Gouvernement burkinabé a donc adopté un document de politique nationale visant au développement intégré de la petite enfance.  M. Ouattara a également indiqué que les efforts de son Gouvernement au titre du renforcement de la prévention pour la réduction de la vulnérabilité des jeunes face au VIH/sida, s’étaient poursuivis en 2004, avec l’appui des partenaires techniques et financiers du pays. 


M. SIMIONE ROKOLAQA (Fidji) a rappelé que la Convention sur les droits de l’enfant est un des instruments internationaux les plus ratifiés ce qui montre l’importance que la communauté internationale attache au bien-être des enfants.  Fidji a créé un Comité de coordination nationale qui a pour mandat de traduire la Convention en action.  Nous avons aussi introduit une loi sur la famille qui renforce les responsabilités familiales et parentales.  Les politiques d’éducation sont formulées dans le cadre des objectifs nationaux pour qu’elles aboutissent aux objectifs fixés dans le cadre des Objectifs du Millénaire pour le développement.  Nous avons aussi réalisé des avancées dans le domaine de la santé et de la mortalité infantile.  Nous essayons aussi de mettre en œuvre des programmes pour lutter contre le travail des enfants et leur exploitation sexuelle.  Nous avons ratifiés les deux Protocoles facultatifs à la Convention sur les droits de l’enfant ce qui est une indication de notre détermination à les protéger de l’exploitation sexuelle et des conflits armés.


Mme IMERIA NUNEZ DE ODREMAN (Venezuela) a indiqué que, pour se conformer aux instruments internationaux de protection et de promotion des droits de l’enfant, son Gouvernement avait, depuis 1990, apporté un certain nombre des changements à ses politiques officielles dans les domaines de la santé, de l’éducation, de l’alimentation et des droits de l’enfant.  En particulier, a-t-elle souligné, le Venezuela a adopté une loi organique sur la protection intégrale de l’enfant et de l’adolescent, dont l’article 3 stipule que celle-ci s’applique à tous les enfants, sans discrimination de langue, de culture ou de religion.


En matière de santé, le Gouvernement a créé un fonds d’investissement social visant à favoriser la constitution de réseaux de services, ciblés en particulier sur les enfants, les adolescents et les mères célibataires, a-t-elle indiqué.  Un plan stratégique sur le VIH/sida a en outre été lancé en 2001, dont les principaux axes visent à prévenir la transmission du virus de la mère à l’enfant et à assurer un accès gratuit aux traitements rétroviraux pour les mères et les enfants atteints par la maladie.  Toujours dans le domaine de la santé, un programme multisectoriel a été élaboré pour lutter contre les violences familiales. 


En ce qui concerne l’éducation, a-t-elle poursuivi, les efforts du Gouvernement vénézuélien se sont concentrés sur le problème de l’exclusion élevée qui caractérise les écoles dans les régions les plus pauvres.  Le projet « Simoncito » a ainsi permis de créer 4 000 écoles gratuites et à accroître le nombre d’enfants scolarisés.  Pour soutenir les familles les plus exclues, une assistance alimentaire et éducative gratuite a en outre été prévue pour les enfants de 0 à 6 ans.


Mme AL-SADOON (Bahreïn) a déclaré que les mesures que prend son pays pour protéger les enfants reflètent l’importance qu’il attache à cette question.  L’article 5 de notre Constitution prévoit une protection de la part de l’État.  Le Plan d’action adopté en 2002 par 180 pays montre aussi l’importance que cette question revêt pour la communauté internationale.  Nous avons promulgué au cours des dernières années plusieurs lois visant à assurer un avenir meilleur pour les enfants qui devraient se traduire par la prise de mesures concrètes.  Il va sans dire que les Objectifs du Millénaire pour le développement concernent les enfants et sont étroitement liés aux engagements mentionnés lors de la session extraordinaire de l’Assemblée générale en 2002.  Bahreïn a adhéré à la Convention sur les droits de l’enfant en 1992 ce qui est le reflet de notre objectif qui est de former des générations qui seront en mesure de bénéficier de droits et les libertés.  Nous sommes aussi partie aux Conventions 182 et 138 de l’Organisation mondiale du travail.  Les taux de mortalité infantile sont passés de 8,6 pour 1000 à 7,3 pour 1000 naissances vivantes grâce à l’amélioration de l’accès aux soins de santé de base et de leur qualité.  Depuis juillet 2001, nous fournissons aussi une aide particulière aux enfants orphelins.


M. ELKADIRI ABDELFATTAH (Maroc), pour illustrer les efforts du Gouvernement marocain en faveur de la promotion des droits de l’enfant, a mentionné la réforme du Code pénal, entrée en vigueur en 2003, qui fixe la majorité pénale à 18 ans, met en place des tribunaux pour enfants, améliore la procédure à laquelle ceux-ci sont tenus et institue les mesures applicables aux mineurs.  Il a également fait état de la loi sur l’état civil de 2002, qui apporte, selon lui, de réels progrès, en rendant la déclaration des naissances obligatoire et en permettant aux enfants naturels d’avoir accès à l’état civil.  De même, a-t-il estimé, le Code de la famille, adopté en janvier 2004, constitue un tournant décisif dans le domaine de la promotion des droits de l’enfant, en promouvant de nouvelles règles relatives à l’intervention obligatoire du Ministère public dans toutes les affaires concernant le Code de la famille: l’âge minimum du mariage, la protection des droits de l’enfant et l’attribution du droit de garde à l’un des parents. 


Enfin, le nouveau Code du travail, entré en vigueur en juin 2004, a permis d’harmoniser la législation nationale avec les principes fondamentaux des conventions internationales, notamment celles relatives à l’interdiction du travail des enfants de moins de 15 ans et le renforcement des sanctions pénales en cas de non respect des dispositions légales.  Le représentant du Maroc a par ailleurs fait part de la stratégie annuelle pour la scolarisation mise en place par son pays, qui concerne 60 000 enfants et vise à atteindre un taux de 100% d’ici 2010.


Mme SAMANTHA DONOVAN, Organisation mondiale du Travail (OIT), a rappelé que l’élimination du travail des enfants est un des mandats de base de l’OIT.  Rappelant les textes internationaux majeurs de lutte contre le travail des enfants, elle a précisé que la Convention 182 sur les pires formes de travail des enfants a fait l’objet de 156 ratifications et que ce chiffre est en augmentation grâce à l’engagement continu de la communauté internationale.  Le suivi de l’application des divers instruments montre des améliorations dans des pays donnés qui se sont traduites par l’augmentation de l’adoption des mesures appropriées.  Toutefois, on relève encore d’importantes lacunes dans la protection accordée aux enfants.  Ainsi, dans le monde entier en 2000, il y avait 246 millions d’enfants qui travaillaient, quelques 8 millions d’enfants d’entre eux étant exploités par les pires formes de travail, que ce soit le travail forcé, l’exploitation sexuelle ou commerciale ou l’enrôlement dans les conflits armés.


L’OIT, a ajouté la représentante, met en place des programmes spéciaux d’élimination du travail des enfants dans plusieurs pays.  D’ici la fin de l’année, 20 pays en bénéficieront.  Une étude publiée en 2003 a montré que le travail des enfants peut être éliminé dans les vingt prochaines années pour un coût de 750 milliards de dollar, ce qui est ni exorbitant ni insurmontable et représente 10% du service de la dette pour les vingt prochaines années.  En 2003, l’OIT a lancé une campagne pour la réhabilitation économique des enfants soldats.  Nous mettons aussi l’accent sur la lutte de la traite d’enfants dont sont victimes un million d’enfants chaque année.  Nous recommandons à ce sujet que les pays adoptent des lois et ratifient le Protocole facultatif à la Convention sur les droits de l’enfant.


Mme ADIYATWIDI ADIWOSO ASMADY (Indonésie) a indiqué que le Programme national 2015 pour les enfants indonésiens, adopté en 2004, reprenait les quatre axes du plan d’actions « Un monde digne des enfants ».  Durant sa première année de mise en œuvre, des progrès encourageants ont été enregistrés en matière d’éducation et de protection des enfants contre les abus, l’exploitation et la violence, a-t-elle noté.


Dans le premier cas, elle a mentionné le plan « Créer des communautés d’éducation pour les enfants », visant à promouvoir des méthodes d’enseignement efficaces, une gestion transparente des écoles et à encourager un engagement actif des communautés dans ce domaine.


Dans le deuxième cas, elle a fait état de la mise en œuvre d’un plan national de lutte contre le trafic d’êtres humains, visant particulièrement les enfants et les femmes, et d’un plan de lutte contre le commerce sexuel des enfants.  Ces deux plans, a-t-elle souligné, ont abouti à l’augmentation du nombre de policiers chargés d’enquêter sur ces trafics, mais aussi au renforcement des législations anti-pornographie et de l’assistance judiciaire aux victimes.  Dans le même ordre d’idée, l’une des premières décisions du Gouvernement indonésien, à la suite du tsunami qui a frappé les habitants d’Aceh en décembre 2004, a été d’interdire que les enfants ne quittent la ville seuls, afin d’éviter qu’ils ne fassent l’objet de trafics divers et qu’ils puissent rester auprès des leurs.


Mme DANIELA PI (Uruguay) s’est dit satisfaite du nombre important de ratifications à la Convention sur les droits de l’enfant en appelant les États qui ne l’avaient pas encore fait à adhérer à cet instrument.  En Uruguay, tous les enfants et adolescents peuvent jouir des droits inhérents de la personne humaine.  L’enfant a le droit d’être entendu et d’obtenir des réponses, il a le droit à une aide judiciaire, indépendamment de son origine ethnique ou sociale.  La crise économique qui a frappé le pays en 2002 a frappé les fillettes et garçons durement même si toutefois le pays a fait des progrès en matière de scolarisation des fillettes.  L’éducation est un droit humain fondamental et doit être obligatoire et gratuite.  La représentante a attiré l’attention sur la violence dont sont victimes les enfants, sur la situation de ceux frappés par les catastrophes naturelles ainsi que sur l’incidence du VIH/sida sur les enfants.  Les fillettes, à cause de leur sexe, sont d’autant plus vulnérables. 


M. MAHMUD ABUSIF (Jamahiriya arabe libyenne) a indiqué que son pays était particulièrement inquiet des différentes violations des droits des enfants dans le monde.  Il s’est en particulier ému de la situation des enfants dans les centres de rétention, les commissariats et les prisons, où ceux-ci sont en butte à des traitements humiliants, voire inhumains.  Il a souligné que tous les rapports internationaux montraient que le viol, la torture et la violence à l’égard de ces enfants n’avaient pas cessé.


M. Abusif a également rappelé que les enfants palestiniens ne bénéficiaient pas des droits qui sont légitimement les leurs aux termes de la Convention des droits de l’enfant, puisque, a-t-il poursuivi, ils sont régulièrement victimes d’humiliations, de déplacements forcés ou de bombardement, qu’ils ne peuvent se rendre quotidiennement à l’école du fait des barrages israéliens ou des bombes israéliennes qui en détruisent les bâtiments, qu’ils manquent des niveaux élémentaires de santé et de sécurité, qu’ils vivent dans un état de terreur permanent et dans le déni de leur identité.


Il s’est également déclaré préoccupé par la situation des enfants africains qui ont à vivre avec les risques du sida, des viols, de conflits ou de pratiques traditionnelles, telles que les mutilations génitales.  Il en a appelé à l’aide internationale pour mettre en œuvre les conclusions de la Conférence de Johannesburg.


Il a enfin brièvement fait état des mesures prises par la Jamahiriya arabe libyenne pour protéger et promouvoir les droits des enfants, à savoir la ratification de tous les conventions et protocoles concernés, la création de centres de protection maternelle et infantile, l’établissement d’un Haut conseil à l’enfance et la mise en œuvre de programmes de protection de la santé et du bien-être des enfants.


Mme OCHIR ENKHTSETSEG (Mongolie) s’est dite encouragée de voir que trois ans après la session spéciale de l’Assemblée générale sur les enfants, 40 pays avaient mis sur pied des plans d’action en leur faveur et plus de 70 pays avaient émis l’intention de prendre des mesures.  Mais les efforts doivent être renforcés par une réelle volonté politique et une redistribution des moyens financiers.  Le programme national d’action de la Mongolie a été élaboré après consultations avec tous les acteurs principaux y compris les enfants eux–mêmes.  Le but est de créer un environnement juridique qui leur soit favorable, d’améliorer leur éducation et leur santé.  La politique nationale pour le développement de la petite enfance a été lancée l’année dernière et ainsi nous sommes devenus le premier pays d’Asie centrale à disposer de tels programmes. 


Le développement des politiques de l’enfance permettra de disposer des services sociaux de base qui tiendront compte des besoins de développement cognitif, physique et psychologique des enfants de Mongolie qui constituent 15% de la population du pays.  Pendant la période 2004-2008 nous avons l’intention de faire baisser les taux de mortalité infantile et maternelle.  L’État et le gouvernement ont demandé à l’un des trois Commissaires des droits de l’homme de la Mongolie de se concentrer sur les enfants et les situations de violence familiale, a ajouté la représentante qui a assuré la Commission de la détermination de son pays de créer un monde meilleur pour les enfants.


M. U WIN MRA (Myanmar) a indiqué que son pays avait élaboré un plan d’actions national pour la promotion, la protection et le développement des enfants, à la suite du programme adopté par l’Assemblée générale des Nations Unies « Un monde digne des enfants ».


Elle a précisé que pour lutter contre la violence, l’exploitation et les sévices contre les enfants, qui incluent les pires formes de travail et le mariage précoce, le Ministère des affaires sociales avait mis en place des formations destinées aux assistants sociaux et aux officiers de justice, qui seront prochainement étendues aux policiers, aux avocats, aux juges et aux fonctionnaires des prisons.  Elle a ajouté que des campagnes de sensibilisation conduites par des unités mobiles sur tout le territoire visent en outre à favoriser la prise de conscience dans la population des droits des enfants.  Les besoins particuliers des enfants qui souffrent de problèmes sociaux, d’un handicap, qui sont exploités, abusés ou victimes de trafics sont pris en charge par la Commission nationale pour les droits de l’enfant, les ministères pertinents, la Fédération du Myanmar sur les questions des femmes et diverses ONG locales et internationales.


Mme ABSI FATOUMA (Niger) a indiqué que son pays s’est attaché à donner une suite au Sommet sur les enfants avec la mise en place d’un Plan d’action pour les enfants et a inscrit ses actions dans une perspective de l’amélioration de leur bien-être et de celui de la population en général.  Elle a rappelé que son pays a aussi adhéré à la Convention africaine des droits de l’enfant et la Convention de l’OIT sur la pire forme du travail des enfants.  Pour renforcer la mise en oeuvre des instruments nationaux, des activités spécifiques ont été mises en œuvre comme la traduction dans toutes les langues nationales de la Convention, la création de Tribunaux pour enfants et la formation de juges pour enfants.  La représentante a jugé utile de mobiliser toutes les ressources pour mettre en œuvre le Plan cadre de lutte contre la pauvreté qui a une dimension multidimensionnelle; pour renforcer les systèmes de suivi des droits de l’enfant en mettant l’accent sur les inégalités et les disparités; pour mener des études afin de mieux cerner la situation des enfants exigeant une prestation spéciale et pour améliorer la qualité des soins primaires et le renforcement de la mobilisation sociale. 


Mme KHUNYING LAXANACHANTORN LAOHAPHAN (Thaïlande) a indiqué que son pays avait rédigé une stratégie nationale et un plan d’actions (2005-2015) pour créer un monde digne des enfants.  Cette élaboration a bénéficié de la collaboration des institutions gouvernementales, des organisations internationales, mais aussi de la participation des ONG et de près de 12 000 enfants de tout le pays, a-t-elle indiqué.


Alors que la Constitution thaïlandaise stipule déjà que l’éducation est obligatoire pour tous les enfants pendant 12 ans, le Gouvernement travaille activement à réduire l’écart qui sépare malgré tout cet objectif de la réalité.  La représentante a cependant noté avec satisfaction que son pays avait déjà réussi à effacer toute disparité de traitement entre les garçons et les filles dans l’enseignement primaire et secondaire.


Mme Laohaphan a par ailleurs estimé que la violence à l’égard des enfants exigeait de lutter contre la violence à l’encontre des femmes et a invité à élaborer des stratégies plus intégrées dans ces domaines.  Elle a également indiqué que son pays travaillait en étroite collaboration avec les pays de la sous-région du Mékong pour lutter contre le trafic d’enfants, notamment à vocation pornographique et de prostitution, dans les zones frontalières.


Mme PAULETTE BETHEL (Bahamas) a estimé que les Objectifs du Millénaire pour le développement constituent un point de départ critique pour réaliser les engagements en faveur des enfants.  Au Bahamas, plus de 35% de la population ont moins de 18 ans et notre développement et prospérité dépendent de nos enfants.  La Convention sur les droits de l’enfant est aussi un point de repère à notre action.  Une baisse importante de la mortalité infantile a été réalisée et de vastes campagnes de vaccination ont été lancées.  De plus, une importance particulière est accordée à l’éducation et à l’accès aux technologies de l’information.  La triste réalité de la violence et de l’exploitation sexuelle est un fait que l’on ne peut pas ignorer.  Le Gouvernement travaille au renforcement de son cadre législatif pour mieux protéger les enfants de ces fléaux.  Par ailleurs, le pays appartient à l’une des régions les plus touchées au monde par la pandémie du VIH/sida.  Nous avons pris des mesures importantes pour prévenir la transmission du virus de la mère à l’enfant et pour venir en aide aux orphelins du sida.


M. FESSEHA TESFU (Éthiopie) a indiqué que son pays avait finalisé son plan d’actions national (2003-2010) couvrant les quatre domaines prioritaires fixés par la session extraordinaire de l’Assemblée générale en 2002: la santé, l’éducation, la violence et le VIH/sida.


Le premier objectif, intitulé « promouvoir une vie saine », vise en particulier à réduire l’incidence du paludisme de 50%, à augmenter la détection et la guérison de la tuberculose de 75% et à éradiquer la poliomyélite et le tétanos d’ici 2006.  Ceci s’est traduit par l’accroissement du budget dédié à la santé de 7 à 10% et par le développement d’un réseau électronique de santé aux niveaux national et régional, qui devra être achevé d’ici 2010, a-t-il précisé.


Les résultats enregistrés au cours de la première année de mise en oeuvre sont encourageants, a-t-il estimé, précisant notamment que les commissions pour les droits de l’enfant existantes aux niveau régional et national avaient été renforcées et qu’un plan d’actions national pour les orphelins et les enfants vulnérables avait été défini et était en cours d’application.


Le Gouvernement devrait couvrir 60% des besoins budgétaires nécessaires pour mettre en œuvre le Plan, a enfin indiqué le représentant de l’Éthiopie, mais la coopération internationale est essentielle pour permettre au pays d’atteindre les objectifs qu’il s’est fixés.


M. BROWN B. CHIMPHAMBA (Malawi), au nom des pays de la Communauté de développement de l’Afrique australe (SADC), a fait part de l’engagement complet de son pays en faveur des Objectifs du Millénaire pour le développement qui contiennent tous des dispositions relatives aux enfants.  Les statistiques indiquent que le Malawi arrive en tête de liste pour ce qui est de la mortalité infantile des enfants de moins de cinq ans, a reconnu le représentant.  Pour faire baisser cette incidence de la mortalité infantile, nous avons mis en place un plan de gestion intégrée des maladies infantiles.  Le Malawi est redevable aux institutions du système des Nations Unies qui nous ont aidé à élaborer notre Plan d’action en faveur des enfants.  Nous avons adopté un Programme d’éducation primaire gratuite en 1994 qui tient compte des sexospécificités et une attention particulière est accordée aux fillettes.  Face à l’exploitation et à la violence sexuelle, nous évaluons de façon continue nos lois pour les aligner sur les instruments des droits de l’homme comme la Convention sur les droits de l’enfant.


Mme MARYAM INNA CIROMA (Nigéria) a indiqué que le Parlement nigérian avait adopté en juillet 2003 une loi qui établit les droits et devoirs des enfants et crée le cadre nécessaire pour prendre des mesures pour assurer un système judiciaire et un système sanitaire adaptés.  D’autres lois ont par ailleurs été adoptées, qui instituent le délit de discrimination à l’égard des enfants pour des raisons culturelles, religieuses ou de langue, mais aussi prohibent les pratiques traditionnelles dangereuses pour la vie des enfants, les mariages précoces ou le retrait des filles du système scolaire.

Elle a également fait état de la création d’une agence nationale de lutte contre la traite des êtres humains, qui a pour mission de poursuivre et de traduire en justice les auteurs de ces trafics et de contribuer à la réhabilitation de leurs victimes par le biais de centres créés dans ce but.  Dans ce domaine, le Nigéria a par ailleurs conclu un accord multilatéral de coopération avec plusieurs pays de la région, a-t-elle précisé, ajoutant que pour éradiquer ce fléau, qui tue ou mutile des milliers d’enfants chaque année, son pays entendait réaffirmer son soutien au renforcement du Bureau du Représentant spécial du Secrétaire général pour les enfants et les conflits armés, en particulier par l’augmentation du budget qui lui est alloué pour exercer son mandat au titre de mécanisme de surveillance et de présentation de rapports.


Mme JESSICA BLITT (Canada), au nom de l’Australie et de la Nouvelle Zélande, a demandé aux États membres d’examiner les moyens de procéder à un débat plus constructif sur les enfants au sein des Nations Unies.  La représentante s’est félicitée de l’adoption, en juillet dernier, de la résolution 1612 du Conseil de sécurité qui prévoit un mécanisme de surveillance et comporte la menace de sanctions ciblées contre ceux qui continuent de commettre des violations.  La représentante a demandé aux États membres de soutenir les mesures suivantes: mener une campagne active pour amener le Conseil de sécurité à appliquer cette résolution en créant sans tarder le Groupe de travail prévu; faire en sorte que l’UNICEF, la société civile et les travailleurs sur le terrain disposent d’un financement suffisant; poursuivre une étroite coordination entre les organismes des Nations Unies; renouveler pour une période de trois mois le mandat du Représentant spécial pour les enfants dans les conflits armés et ratifier le Protocole facultatif  sur l’implication des enfants dans les conflits armés et le Statut de Rome.


M. RONALDO MOTA SARDENBERG (Brésil) a déclaré que pour mettre en œuvre la Convention des droits de l’enfant et le Programme d’actions de l’ONU « Un monde digne des enfants », son pays avait retenu une approche multisectorielle.  Il a ainsi élaboré un Programme-cadre, intitulé « Bourse pour les familles », qui réunit en son sein l’ensemble des programmes et des budgets jusque-là orientés vers la santé, l’éducation, la lutte contre la violence et la lutte contre le sida. 


Il a précisé que ce Plan d’actions visait à réduire la mortalité infantile, en mettant notamment l’accent sur la santé familiale et la vaccination des enfants; à assurer une éducation de qualité à tous les enfants de 7 à 14 ans, en particulier en attribuant des bourses aux familles les plus pauvres; à éradiquer le travail des enfants par des campagnes de sensibilisation et un accès facilité à l’école; à lutter contre les violences à l’encontre des enfants, notamment par des campagnes de sensibilisation contre les abus sexuels; à lutter contre la pandémie du VIH/sida, par exemple en distribuant gratuitement des préservatifs à tous les jeunes hommes de 15 à 19 ans.


M. HAMIDON ALI (Malaisie) a expliqué que des progrès significatifs avaient été réalisés depuis le premier Plan d’action en faveur des enfants lancé en 1991.  Le deuxième Plan d’action national qui court jusqu’en 2020 a créé un cadre d’action encore plus vaste.  Plusieurs programmes ont été lancés pour renforcer le rôle des parents et de la famille.  La vision 20/20 de la Malaisie envisage que chaque enfant né doit pouvoir grandir dans un environnement sain et jouir de toutes les protections nécessaires, recevoir une éducation générale et supérieure dans la mesure du possible et recevoir une éducation culturelles et humaine.  L’adoption du Plan social national pour 2003 a permis de consolider l’engagement du gouvernement en faveur de l’enfance.  Bien que des efforts sérieux doivent être pris au niveau national par chaque état, bien des problèmes sont liés à la pauvreté et aux conflits.  Nous exhortons les institutions spécialisées des Nations Unies à poursuivre le renforcement des capacités locales de ces pays. 


Mme FARAH ADJALOVA (Azerbaïdjan) a déclaré que son pays avait l’intention de réduire ses taux de mortalité juvénile et infantile de moitié d’ici 2015.  Elle a souligné que ces taux étaient particulièrement préoccupants dans les zones rurales et les territoires où les personnes déplacées sont nombreuses.


Elle a également déclaré que son pays était par ailleurs confronté au défi majeur que représentent les enfants touchés par les conflits armés, qui donnent lieu à un grand nombre de déplacements à l’intérieur du pays.  Comme l’a reconnu l’UNICEF, le Gouvernement azerbaïdjanais a cependant déployé des efforts importants pour améliorer les conditions de vie des personnes réfugiées et déplacées, a-t-elle relevé.  À ce sujet, elle s’est félicitée de la résolution 1612 adoptée par le Conseil de sécurité, qui institue un mécanisme global de suivi des enfants touchés par les conflits armés.


M. S. K. BWISWMUTHIARY (Inde) a rappelé qu’un pourcentage important d’enfants de la région sub-saharienne continue d’être privé d’eau, de logement, de soins de santé et d’aliments.  Si nous n’abordons pas les causes sous-jacentes de la pauvreté, nous ne parviendrons pas à grand chose, a estimé le représentant.  Comment en effet pouvons-nous nous attendre à ce que les droits des enfants soient protégés quand dans de nombreux pays des millions d’individus luttent pour leur survie dans des conditions de pauvreté abjecte.  Nous demandons aux Fonds et institutions du système des Nations Unies de prêter une attention particulière à cette question.

Le représentant a indiqué que les deux Protocoles à la Convention sur les droits de l’enfant sont en cours de ratification par son pays où les enfants constituent 41% de la population.  La Constitution affirme que l’État doit faire en sorte que ses politiques protègent les enfants.  Nous avons lancé un système d’éducation universel qui couvre tout le pays et l’accent est mis sur l’éducation des filles.  Nous avons aussi lancé des services de développement de la petite enfance intégré et qui a permis de lancer plus de 4 500 projets.  Plus de 4 millions d’enfants de 4 à 5 ans et 7 millions de mères enceintes en sont les bénéficiaires.  Nous sommes aussi engagés à éliminer le travail des enfants sous toutes ses formes.


Mme NADYA RASHEED (Palestine) a rappelé que les enfants palestiniens avaient vécu toute leur vie sous occupation israélienne, ce qui ne manquait pas d’affecter leur santé physique et psychique, mais aussi leur bien-être, leur sécurité et leur développement à long terme.  Elle a souligné que les incidents violents qui interviennent fréquemment autour d’eux mettaient à bas les symboles de sécurité que représentent aux yeux de tout enfant la maison, l’école et la famille, ce qui ne pouvait qu’engendrer des cauchemars, voire un état de dépression.  Les enfants palestiniens, a-t-elle ajouté, vivent dans une peur constante, liée au bruit constant des coups de feu, voire à la mort de leurs proches.  Ils sont parfois eux-mêmes battus, terrorisés ou tués par les forces israéliennes, s’est-elle émue.


Dans ce contexte, elle a estimé qu’il était d’autant plus important de rappeler l’application impérative des conventions régissant la protection des civils en temps d’occupation, mais également des différents avis de la Cour internationale de justice, relatifs à l’occupation israélienne, du Pacte international sur les droits civiques et politiques, du Pacte international sur les droits économiques, sociaux et culturels, enfin, de la Convention sur les droits de l’enfant.  Tous les efforts devraient être déployés pour ramener l’espoir dans le cœur des enfants palestiniens, a conclu Mme Rasheed.


M. ANDREI TARANDA (Bélarus) a déclaré que le bien-être des enfants est la clé de la paix et de la sécurité.  Il est indispensable de continuer à prendre des mesures collectives afin de réaliser un monde de paix.  Le droit des enfants est une des priorités de notre politique gouvernementale a-t-il assuré.  Notre base constitutionnelle a été améliorée pour tenir compte davantage de la Convention sur les droits de l’enfant.  Le Plan national de l’amélioration de la vie des enfants constitue notre cadre d’action.  Nous avons été l’un des premiers pays à ratifier le Protocole sur la traite des enfants et la prostitution enfantine à la Convention sur les droits de l’enfant.  Cette forme d’esclavage contemporaine exige une riposte coordonnée de tous les États membres.


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[1] Projet de résolution portant la côte A/C.3/60/L.9

À l’intention des organes d’information • Document non officiel
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