LA COMMISSION DES AFFAIRES SOCIALES ET HUMANITAIRES ADOPTE DEUX PROJETS DE RÉSOLUTION SUR LE DÉVELOPPEMENT SOCIAL
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Troisième Commission
13e et 14e séances – matin et après midi
LA COMMISSION DES AFFAIRES SOCIALES ET HUMANITAIRES ADOPTE DEUX PROJETS DE RÉSOLUTION SUR LE DÉVELOPPEMENT SOCIAL
Elle achève son débat général sur la promotion
de la femme et le suivi de la Quatrième Conférence sur les femmes
La Commission des affaires sociales, humanitaires et culturelles (Troisième Commission) a entamé aujourd’hui l’adoption de ses projets de résolution qu’elle soumettra à l’Assemblée générale ultérieurement.
Aux termes du projet de résolution sur le rôle des coopératives dans le développement social adopté sans vote, l’Assemblée générale appellerait l’attention des États Membres sur les recommandations formulées dans le rapport du Secrétaire général concernant de nouvelles mesures visant à promouvoir la participation accrue des coopératives à l’action menée en vue de réduire la pauvreté. Elle encouragerait les gouvernements à garder à l’étude les dispositions légales et administratives régissant les activités des coopératives, afin d’en encourager leur croissance et leur pérennité.
Aux termes du projet de résolution sur le suivi de l’Année internationale des Volontaires, adopté sans vote, l’Assemblée générale réaffirmerait la nécessité de valoriser et promouvoir toutes les formes de volontariat, activité qui fait intervenir et touche tous les secteurs de la société et en particulier les enfants, les jeunes, les personnes âgées, les handicapés, les minorités et les immigrants ainsi que les personnes exclues pour des raisons sociales ou économiques.
La Commission a également poursuivi son débat sur la promotion de la femme et le suivi de la Conférence mondiale sur les femmes, ce qui a permis aux délégations de prendre toute la mesure des obstacles qui freinent l’égalité entre les sexes. Ainsi, chaque année, deux millions de femmes infectées par le virus du sida passent le virus à 700 000 nouveaux-nés. Les femmes subissent des taux de chômage plus élevés que les hommes, ce taux étant par exemple de 20% chez les femmes en Amérique latine alors qu’il est de 15% chez les hommes.
Des délégations, ont apporté une note positive aux débats, la représentante iraquienne expliquant que les femmes avaient contribué de manière efficace au processus électoral législatif du 30 juin 2005, la proportion de candidates ayant dépassé celle des hommes sur différentes listes électorales. De même, 65% d’entre elles ont pris part au vote. Les femmes occupent 31% des sièges à l’Assemblée nationale et occupent six postes ministériels. Aux Bahamas, 20% des membres de l’Assemblée nationale, 37% du Sénat et 25% du cabinet sont des femmes. Une femme est Gouverneur général et une autre a été nommée Vice-Premier ministre.
En début de séance la Commission avait été saisie des projets de résolution suivants: Renforcement du Programme des Nations Unies pour la prévention du crime et la justice pénale, en particulier de ses capacités de coopération technique, présenté par l’Italie; Institut africain des Nations Unies pour la prévention du crime et le traitement des délinquants présenté par la représentante de la Namibie et Suivi du onzième Congrès des Nations Unies pour la prévention du crime et la justice pénale présenté par la Thaïlande.
Les pays suivants ont pris part au débat général : Chili, Etats-Unis, Bangladesh, Jamahiriya arabe libyenne, Ouganda, Bahamas, Saint-Marin, Cameroun, Népal, Iraq, Singapour, Monaco, Burkina Faso, République islamique d’Iran, Qatar, Ukraine, Venezuela, Équateur, Kazakhstan, Brésil, Arabie saoudite, Suriname, Jordanie, Fidji, Belarus, Croatie, Myanmar, Mali, Malaisie, Nouvelle-Zélande, Mongolie et Colombie. L’Observateur du Saint-Siège et l’observatrice de la Palestine ont également pris la parole. Les représentants de l’Organisation de la conférence islamique, de l’Union interparlementaire et de la Banque mondiale ont aussi fait des déclarations.
La Commission entamera demain à partir de 10 heures l’examen de son point de l’ordre du jour sur la promotion et la protection des droits de l’enfant.
PROMOTION DE LA FEMME
SUITE DONN ÉE À LA QUATRIÈME CONFÉRENCE MONDIALE SUR LES FEMMES ET À LA VINGT-TROISIÈME SESSION EXTRAORDINAIRE DE L’ASSEMBLÉE GÉNÉRALE INTITULÉE « LES FEMMES EN L’AN 2000: ÉGALITÉ ENTRE LES SEXES, DÉVELOPPEMENT ET PAIX POUR LE XXIÈME SIECLE »
Suite du d ébat général
M. ALFREDO LABBÉ (Chili) a déclaré que la coopération régionale avait joué un rôle essentiel dans la mise en oeuvre des politiques chiliennes de promotion de la femme, permettant de profiter d’un partage des expériences des pays voisins et d’une recherche commune de solutions. Les instruments de coopération les plus utiles ont été la réunion spécialisée sur la femme, dans le cadre du MERCOSUR, ainsi que les initiatives menées dans le cadre de l’Organisation des États américains et de la Commission économique pour l’Amérique latine (CEPAL).
M. Labbé a souligné que la présence des femmes dans vie du pays était de plus en plus visible. Il a déclaré que la mise en œuvre des politiques orientées vers l’autonomisation de la femme, qui avait été confiée au Service national de la femme, a donné lieu à de nombreux changements. En particulier, l’augmentation régulière et rapide du nombre de femmes participant au monde du travail, dont le taux s’élève aujourd’hui à 37% et, qui plus est, dans des emplois décents, a contribué à réduire la pauvreté, a-t-il précisé. En outre, une loi définissant et pénalisant le harcèlement sexuel au travail est entrée en vigueur le 8 mars 2005.
L’enseignement étant la base essentielle du processus d’autonomisation des femmes, a-t-il précisé, le Gouvernement a porté ses efforts sur l’accroissement du taux de scolarisation des jeunes filles (il est aujourd'hui supérieur à celui des garçons) et à l’amélioration de la qualité de l’enseignement. M. Labbé a en outre souligné que depuis quelques années, le Chili avait vu apparaître les premières femmes pilotes de guerre, avait nommé des femmes aux postes de Ministre des affaires étrangères, Ministre de la défense et Juge à la Cour suprême.
M. Labbé a également mis en avant l’importance du problème de la violence à l’égard des femmes et a assuré de la participation de son pays à la préparation du rapport du Secrétaire général sur le sujet. Plusieurs initiatives prises par son Gouvernement visent d’ores et déjà à contribuer à l’élimination de ce fléau, a-t-il précisé, indiquant que la loi sur la violence familiale était en cours de modification et que la loi sur la filiation avait mis fin à l’absence de droits dont souffraient les enfants hors mariage. Il a ajouté que la loi sur le mariage civil ouvrait désormais droit au divorce.
Il a conclu que beaucoup restait cependant à faire pour obtenir de meilleurs résultats dans le domaine des discriminations dont sont victimes les femmes.
Mme ELLEN SAUERBREV (États-Unis) a indiqué que son pays avait adopté en 2000 la loi sur la protection des victimes de la traite des êtres humains et que depuis 2001, 280 millions de dollars ont été alloués aux efforts de lutte contre la traite dans 120 pays. Nous disposons également d’une loi sur le tourisme sexuel, adoptée en 2003, qui punit sévèrement les ressortissants américains s’adonnant au tourisme sexuel à l’étranger impliquant des enfants. La représentante a rappelé
que la résolution adoptée en 2005 par la Commission de la condition de la femme pour la première fois s’est attachée à voir comment la demande, en particulier à des fins d’exploitation sexuelle, encourage la traite des êtres humains. La semaine dernière, le Président Bush a demandé au Sénat américain d’accorder son consentement à la ratification du protocole pour prévenir, supprimer et punir la traite des êtres humains, en particulier des femmes et des enfants.
La représentante a également mentionné l’Initiative sur trois ans dont bénéficient le Bénin, le Kenya et l’Afrique du Sud visant à améliorer le statut juridique des femmes. Nous disposons aussi d’un programme sur cinq ans de 15 milliards de dollars pour lutter contre la pandémie du VIH/sida dans 123 pays, dont 15 se trouvant en Afrique. La représentante a rappelé que chaque année, deux millions de femmes infectées par le virus du sida passent le virus à 700 000 nouveaux-nés. Pour lutter contre ce phénomène, nous disposons d’une initiative de prévention de la transmission du VIH de la mère à l’enfant qui bénéficie d’une enveloppe financière de 500 millions de dollars. Rappelant que son pays attache une importance particulière à l’autonomisation économique des femmes, la représentante a précisé q’elle présentera un projet de résolution à cet effet. Elle a également abordé les activités menées par les États-Unis en Afghanistan pour promouvoir la participation politique des femmes.
M.HEMAYET HEMAYETUDDIN (Bangladesh) a déclaré que, dans son pays, non seulement l’égalité entre hommes et femmes était garantie par la Constitution, mais des dispositions constitutionnelles permettent d’adopter des mesures en faveur de la promotion des femmes et des enfants. Il a ajouté qu’un Ministère était spécialement dédié à la promotion des femmes et des enfants et que le Conseil national pour le développement des femmes était présidé par le Premier ministre lui-même. Il a estimé que les efforts en faveur de l’autonomisation des femmes étaient essentiels pour réduire la pauvreté. Dans cette perspective, la stratégie définie par le Gouvernement alloue une part du budget à la formation des femmes. De même, des mécanismes de microcrédit ont été créés, notamment pour les 1,8 million de femmes qui travaillent dans le secteur du textile.
Le représentant a ajouté que son pays avait adopté un certain nombre de mesures pour protéger les femmes contre la violence: la loi de 2000 (amendée en 2003) sur la répression de la violence contre les femmes et les enfants et la loi de 2002 sur la répression des crimes commis en utilisant de l’acide. Des foyers d’accueil pour protéger les femmes et les adolescents contre les sévices sexuels et le harcèlement ont en outre été créés. Il a enfin indiqué que l’autonomisation économique des femmes avait par ailleurs conduit à une autonomisation politique. Ainsi, ce sont 13 000 femmes qui ont été élues au niveau local, tandis que le nombre de femmes députés dépasse de plus en plus largement les 45 sièges qui leur sont réservés au Parlement national.
Mme SUAD ABDULLAHALJOUIKI (Jamahiriya arabe libyenne) a déclaré que les conférences sur les femmes ont posé les jalons des stratégies nationale et internationale en faveur des femmes. Les Objectifs du Millénaire pour le développement, a-t-elle aussi relevé, sont liés au Programme d’action et à la Déclaration de Beijing. Nous ne parviendrons pas à les réaliser sans réaliser le Programme d’action de Beijing qui a reconnu pour la première fois l’existence des droits politiques et civils des femmes.
La violence dont souffrent les femmes ne connaît pas de barrière sociale et géographique. Elle existe aussi bien dans le monde développé que le monde en développement. Il est indispensable de donner une instruction aux jeunes filles. Elles seules, armées du savoir, sauront imposer une égalité avec les hommes dans tous les domaines de la vie. La représentante a fait part de sa préoccupation quant à la situation de la femme en Afrique, notamment en raison de la pandémie du VIH/sida, qui exige un effort international sérieux. Nous sommes également préoccupés par la situation de la femme palestinienne qui subit les conséquences de l’occupation israélienne. La représentante a également abordé la question de la traite de millions de jeunes filles qui quittent leur pays à la recherche d’une vie meilleure et se retrouvent entre les griffes de criminels.
Au niveau national, la représentante a expliqué que le gouvernement avait mis un terme aux pratiques traditionnelles discriminatoires. La femme libyenne occupe aujourd’hui une place importante dans la société libyenne, qu’elle soit employée dans l’armée, docteur ou avocate.
Mme CATHERINE OTITI (Ouganda) a déclaré que l’autonomisation des femmes supposait que celles-ci soient en mesure de maîtriser leur avenir et d’avoir une influence sur les décisions prises en matière de croissance économique et de distribution des richesses. Elle a indiqué que tel était l’objectif poursuivi par son Gouvernement, par le biais du Ministère de l’équité entre les sexes, du travail et du développement social, qui coordonne les mécanismes et élabore des politiques axées sur l’équité entre les sexes. A notamment été créé un Plan d’investissement dans le secteur du développement social qui vise à promouvoir la protection sociale, l’égalité entre les sexes et les droits de l’homme pour les pauvres et les vulnérables.
Considérant que les femmes ougandaises travaillent surtout en zone rurale et qu’elles accomplissent des tâches répétitives, difficiles et mal payées, le Gouvernement a adopté une série de mesures devant favoriser leur accès aux ressources, aux nouvelles technologies et au marché du travail. Des centres de formation à distance pour les femmes rurales ont ainsi été créés à titre expérimental, afin de contribuer à l’alphabétisation de ces femmes et au développement de leurs compétences en matière de gestion. Dans le même esprit, le Ministère de la pêche et de l’agriculture dispense des formations en matière d’aquaculture, de gestion agricole et de comptabilité, tandis qu’un fonds est dédié à l’accès des femmes aux ressources, notamment aux mécanismes de crédit.
Mme PAULETTE BETHEL (Bahamas) a expliqué que les femmes des Bahamas ont toujours surpassé en nombre les hommes dans l’exercice de leurs droits politiques, qu’il s’agisse d’exercer leur droit de vote ou de se présenter à des postes électifs. Ainsi, 20% des membres de l’Assemblée nationale, 37% du Sénat et 25 % du cabinet sont des femmes. Une femme est Gouverneur générale et une autre a été nommée Vice-premier Ministre. Les femmes ont également accédé à des postes élevés de l’appareil judiciaire. Il est clair que ces niveaux de participation ne seraient pas possibles si nous n’avions pas atteint les Objectifs du Millénaire en matière d’éducation primaire et secondaire. De même, les Bahamas on lancé un vaste programme de sensibilisation à la pandémie du VIH/sida qui a un effet disproportionné sur les femmes et les fillettes. Nous fournissons d’ailleurs un traitement gratuit aux antirétroviraux aux femmes enceintes.
Pour la représentante, l’autonomisation économique des femmes est peut-être la stratégie la plus efficace pour la promotion de la femme. Elle a expliqué que son gouvernement avait dans ce contexte amendé ses lois discriminatoires touchant à l’emploi et à l’héritage. De même, l’autonomisation économique et politique des femmes restera sans effet si l’on ne met pas un terme à la violence dont elles sont les victimes. Les Bahamas ont pris des mesures dans ce domaine en nommant en 2003 une Équipe spéciale de lutte contre la violence domestique.
Mme ELENA MOLARONI (Saint-Marin) a annoncé que son pays venait d’adhérer au Protocole facultatif à la Convention internationale sur l’élimination de toutes les formes de discrimination à l’égard des femmes.
Elle a indiqué que la participation des femmes au monde du travail augmentait régulièrement, notamment grâce à des systèmes d’allocations maternité, des avantages fiscaux pour les entreprises qui engagent plus de femmes, ainsi que des aides pour les femmes entrepreneurs. De fait, a-t-elle constaté, le nombre de femmes travaillant dans le secteur privé est croissant, notamment à des postes élevés.
En termes de participation à la vie politique, la représentante a indiqué que des progrès restaient à faire. Ainsi, sur les huit membres du Gouvernement, un seul est une femme, tandis que celles-ci ne représentent que 15% des parlementaires et 11% des maires. Il est cependant notable de constater que depuis 1981, huit femmes ont été chef d’État.
Pour favoriser la participation des femmes dans les différents secteurs de la vie publique, plusieurs ONG se sont créées, qui oeuvrent en faveur de l’éducation politique, de l’égalité juridique des femmes, des droits civils des femmes, des questions culturelles et des activités sociales et humanitaires. C’est parce qu’il soutient les activités des ONG de femmes que le Gouvernement a, par exemple, organisé une série de tables rondes ayant pour thème « Les femmes en l’an 2000 ».
M. IYA TIDJANI (Cameroun) s’est félicité que le Document final du Sommet de l’Assemblée générale ait consacré deux chapitres importants à la question de l’égalité entre les sexes et à la promotion de la femme. Il a relevé que malheureusement, les progrès en faveur des femmes avaient été inégaux. Ainsi en Afrique sub-saharienne, la violence envers les femmes et le VIH/sida chez les jeunes femmes progressent inexorablement. Le représentant a attiré l’attention de la Commission sur la situation de la femme en milieu rural dont le rôle est incommensurable dans le combat pour réunir les moyens de subsistance quotidiens de la famille. S’agissant de la violence à l’égard des femmes, le représentant a convenu qu’il s’agissait là d’une grave dénégation d’un droit élémentaire.
Le représentant a évoqué les progrès réalisés dans son pays qui reposent sur une feuille de route nationale « femmes et développement ». Cette initiative met l’accent sur l’amélioration des conditions de vie de la femme qui constitue 52% de la population. Sur le plan juridique le Cameroun a intégré à sa législation nationale les dispositions des textes internationaux auxquels il est partie. De même, une place de plus en plus importante est accordée aux femmes dans les processus de prise de décision. Elles sont 8 ministres, 19 députés et 33 suppléants à l’Assemblée nationale. Une femme est Recteur d’université et deux sont Vice-Recteurs.
Mme SHARADA SINGH (Népal) a déclaré que dans son pays, les femmes, qui représentent plus de la moitié de la population, étaient particulièrement frappées par l’analphabétisme, la violence familiale et les discriminations. L’absence d’éducation, la persistance des traditions et le non respect des droits de l’homme contribuent à rendre plus difficile la protection des femmes et des enfants, a-t-elle souligné. Le sort des membres les plus vulnérables de la société est de surcroît frappé depuis quelques années par le terrorisme, qui bloque les efforts de lutte contre la pauvreté, en particulier en zone rurale.
Mme Singh a déclaré que le Gouvernement népalais avait toutefois pris un certain nombre de mesures pour contribuer à l’autonomisation des femmes, en particulier à travers le Plan de développement quinquennal (2002-2007), qui accorde une priorité élevée à l’éducation, à l’accès aux ressources et à l’élimination des discriminations contre les femmes. Des bourses d’études et la distribution de matériel scolaire contribuent également à augmenter le taux de scolarisation des petites filles, a-t-elle ajouté. En outre, plusieurs lois ont été modifiées ces dernières années pour améliorer la condition des femmes, notamment en leur réservant un certain nombre de sièges dans les assemblées législatives locales et au Parlement national.
Mme JWAN H. TAWFIQ (Iraq) a évoqué les conséquences des conflits sur les femmes iraquiennes en précisant que la femme en Iraq reprend aujourd’hui sa place ordinaire dans la société. Elle a contribué de manière efficace au processus électoral législatif du 30 juin 2005, la proportion de candidates ayant dépassé celle des hommes sur différentes listes électorales. De même, 65% d’entre elles ont pris part au vote. Les femmes occupent 31% des sièges à l’Assemblée nationale et occupent 6 postes ministériels. Elles occupent également des postes de direction au sein de l’administration. La femme iraquienne a ainsi pénétré les divers domaines d’activités, y compris au sein de la police et autres. Elle contribue aussi à la marche de la société civile, étant à l’origine de la création de dizaines d’ONG.
Le projet de constitution iraquienne qui sera soumis à référendum prochainement comporte beaucoup de dispositions ayant trait aux droits de la femme, le préambule appelant à ce que l’on accorde un intérêt particulier à la femme iraquienne, tout comme son article 18 qui reconnaît le droit de la femme iraquienne à transmettre sa nationalité à ses enfants. La Constitution interdit la traite des femmes et des enfants aux fins de la prostitution. Le Gouvernement examine actuellement tous les textes de loi sur les femmes pour examen afin de faire refléter les changements que connaît le monde et de promouvoir la participation de la femme à la vie de la société iraquienne.
M. CHNG TZE CHIA (Singapour) a fait état des mesures que son pays avait adoptées récemment dans la perspective de la mise en œuvre du Programme d’action de Beijing. Il a ainsi déclaré qu’en 2000, la loi sur la citoyenneté avait été amendée afin que les enfants puissent acquérir la nationalité singapourienne, si seule leur mère l’a déjà, non plus seulement leur père.
En matière de participation des femmes à la vie politique, le Premier Ministre a nommé trois femmes dans l’équipe qu’il a constituée en août 2004 et a demandé que plus de femmes soient représentées dans les instances politiques locales.
M. Chia a poursuivi en indiquant que, dans le domaine professionnel, les employeurs et les syndicats s’étaient vus demander d’inscrire dans leurs accords une clause sur l’égalité de salaire entre les hommes et les femmes. Le Gouvernement a en outre adopté une mesure sur l’égalité en matière de protection médicale, qui devrait favoriser le partage des tâches dans les foyers. L’accès des deux parents au congé parental devrait en outre contribuer au même effet, a-t-il estimé.
Mme VALERIE BRUELL MELCHIOR (Monaco) a dressé le bilan des activités que déploie Monaco pour promouvoir le bien-être et les droits des femmes. Elle a précisé que Monaco a adhéré le 18 mars 2005 à la Convention sur l’élimination de toutes les formes de discrimination à l’égard des femmes. Les femmes, à Monaco, qu’elles soient mères de famille, âgées ou handicapées bénéficient d’une protection sociale adéquate. Un ensemble de mesures contribue ainsi à l’épanouissement de la femme et au respect de son rôle primordial au sein de la société monégasque. Elles occupent d’ailleurs des positions toujours plus élevées au sein de l’administration et de la société civile.
La représentante a par ailleurs évoqué l’aide que fournit Monaco aux femmes des zones rurales de pays comme le Maroc, dans le cadre de sa politique d’aide au développement. Des projets sont en cours au Mali dans le cadre du Programme spécial de développement de la Francophonie. Il s’agit de projets d’installation de banques de céréales pour des groupements de femmes, de transformation de produits alimentaires ainsi que d’un projet de protection et d’éducation des enfants déscolarisés. Monaco contribue aussi à un programme de coopération bilatérale en faveur des femmes et des jeunes filles d’Afrique, principalement en Afrique sub-saharienne.
Évoquant le Sommet de haut niveau de l’Assemblée générale de septembre dernier, la représentante a précisé que Monaco soutient les recommandations et conclusions énoncées dans le rapport du Secrétaire général sur la violence à l’égard des femmes et estime judicieux de prêter une attention particulière aux nouvelles formes de violence dont elles sont victimes.
Mme JACQUELINE OUBIDA (Burkina Faso) a déclaré que dix des douze domaines prioritaires de la plate-forme de Beijing avaient été retenus par le Gouvernement burkinabé, notamment la pauvreté, l’éducation, la santé, les droits fondamentaux et les violences, ce qui s’est traduit par une série de politiques et de mesures législatives. En particulier, le pays a ratifié la plupart des conventions internationales et régionales en faveur de la promotion de la femme, a adopté des lois visant à l’interdiction du lévirat, aux violences faites aux femmes, au mariage forcé et/ou précoce et aux mutilations génitales. Le Gouvernement a en outre renforcé les actions de la Commission nationale de lutte contre les discriminations faites aux femmes et a révisé en 2003 le cadre stratégique de lutte contre la pauvreté en y intégrant la dimension sexospécifique.
La priorité a en outre été donnée à la scolarité des filles, a-t-elle ajouté. On a ainsi procédé à l’ouverture de nombreux centres permanents d’alphabétisation et de formation, ce qui a permis de faire passer le taux brut d’alphabétisation de 36,8% en 1999 à 72,1% en 2004. Une politique de discrimination positive en faveur des filles a de surcroît été engagée qui attribue des bourses à celles qui réussissent l’examen d’entrée à l’école secondaire.
Des difficultés subsistent cependant dans le domaine de la santé, a-t-elle souligné, en particulier du fait de la pandémie du VIH/sida, dont le taux de prévalence chez les femmes en âge de procréer est passé de 6 à 7%, mais aussi de la mortalité maternelle, qui est, au Burkina-Faso, l’une des plus élevées au monde avec 500 décès pour 100 000 naissances.
M. MOSTAFA ALAEI (République islamique d’Iran) a estimé que les nombreux obstacles qui freinent la promotion de la femme sont dus au phénomène de mondialisation qui a eu un impact sur la capacité des pays en développement à créer des emplois et à atteindre les objectifs d’élimination de la pauvreté. La réalisation des Objectifs de la Conférence Beijing exige une approche équilibrée qui intègre divers éléments ayant eux-mêmes un impact décisif sur chacun d’entre eux. Par exemple, l’élimination de la pauvreté peut générer un environnement qui permette de lutter contre la violence envers les femmes de manière plus efficace. Le représentant a souhaité que l’étude de fond sur la violence lancée par le Secrétaire général ait la capacité de dépasser les frontières traditionnelles de la famille, de la communauté et de l’État pour identifier les dynamiques responsables d’une manière ou d’une autre des nouvelles formes de violence envers les femmes. Le représentant a donné quelques statistiques aux membres de la Commission en précisant que les femmes en Iran constituent plus de 30% de la force productive du pays et qu’elles sont alphabétisées à hauteur de 78,2% en 2002 contre 25,5% en 1976.
Mme MANAL YOUSEIF AL-MAHMOOD (Qatar) a déclaré que l’exercice par les femmes de leurs droits requérait toute l’attention de son Gouvernement. Elle a indiqué que le Conseil de haut niveau pour les affaires familiales qatariennes avait pour mandat d’élaborer des politiques visant à améliorer la condition des femmes dans le pays. Elle a en outre assuré qu’aucune discrimination n’était appliquée en matière d’éducation entre les garçons et les filles et que la plus grande attention était apportée à l’éducation des filles, afin que celles-ci bénéficient des mêmes opportunités que les garçons.
En termes de participation à l’économie nationale, la représentante a signalé que de nombreuses femmes occupaient des postes importants, tels que le Ministère de l’éducation, la présidence de l’Autorité de la santé et la présidence de nombreuses institutions. Elle a souligné que la Direction politique de son pays veillait tout particulièrement à ce que les femmes participent à la vie démocratique. C’est l’une des tâches du comité permanent pour les élections, a-t-elle déclaré. Des institutions ont par ailleurs été mises en place pour garantir la protection des femmes et des enfants contre les abus.
M. VOLODYMYR PEKARCHUK (Ukraine) s’est félicité des efforts déployés par de nombreux pays pour garantir la promotion de la femme, efforts qui figurent désormais à l’ordre du jour de la communauté internationale. Toutefois, les femmes sont encore victimes d’une violence endémique et de la traite des êtres humains qui constitue la forme de violence la pire. La nature multidimensionnelle de ce phénomène exige une approche intégrée qui englobe des facteurs socioéconomiques. La Convention sur l’élimination de toutes les formes de discrimination et son Protocole est un instrument indispensable auquel l’Ukraine est partie.
Pour notre pays, a insisté le représentant, la promotion de l’égalité entre les sexes est une priorité nationale et constitue aussi un moyen de réaliser les Objectifs du Millénaire pour le développement. Nous favorisons une approche proactive en accordant une attention particulière à la traite des êtres humains. Nous mettons graduellement en application le Programme d’action de Beijing et nos activités nationales ont reçu une nouvelle impulsion avec l’adoption récente d’une loi sur l’égalité.
Mme IMERIA NUNEZ DE ODREMAN (Venezuela) a déclaré que son Gouvernement avait élaboré une série de politiques ciblées visant à promouvoir les femmes, en particulier grâce au plan national d’égalité des chances pour les femmes, dont le budget, consacré à la progression de leur droits, a augmenté de 500% entre 2000 et 2005. La mission de l’Institut national de la femme, a-t-elle ajouté, est en outre d’élaborer et de mettre en œuvre les politiques relatives à la condition des femmes et d’intervenir dans la formulation des politiques publiques qui ont un impact sur la vie des femmes, en particulier dans les domaines de la santé, de l’éducation, de la formation professionnelle, des revenus, de la sécurité sociale, de l’emploi et de l’assistance juridique. Pour veiller aux droits spécifiques des femmes, deux institutions ont en outre été créées: l’Institut de défense des droits de la femme en 1999 et l’Institut de défense spéciale des femmes, rattaché à l’Institut de défense du peuple en 2004.
Dans le domaine de la vie économique, a-t-elle poursuivi, la Banque de développement de la femme, créée en 2001, veille à favoriser l’accès des femmes aux mécanismes de financement, notamment aux formules de microcrédit, et leur offre une assistance technique dans l’élaboration de projets de création d’entreprise, de gestion et de commercialisation. Ces facilités sont notamment offertes aux femmes autochtones.
M. SHAHID HUSSAIN, Organisation de la Conférence islamique a expliqué que d’après les enseignements islamiques, les hommes et les femmes sont égaux dans tous les aspects socioéconomique de leur existence, conjugués à la vie familiale. Les femmes sont des êtres humains responsables. Des anomalies existent dans les législations nationales et reflètent les valeurs dévoyées des anciens régimes coloniaux. S’agissant du rapport du Secrétaire général sur la violence envers les femmes, le représentant a estimé que les progrès devraient être réalisés dans le domaine législatif, expliquant que l’Islam ne tolère aucune forme de violence envers les femmes. La mondialisation implique une mobilité accrue des femmes qui se trouvent exposées à nombreuses formes de violence et de discrimination. Il s’agit de tenir compte de ce phénomène dans les plans de développement économique. Nous appuyons le principe de la promotion des femmes pour leur épanouissement dans le cadre des préceptes islamiques.
M. ALESSANDRO MOTTER, Représentant du Bureau de liaison de l’Union interparlementaire (IPU), a souligné le rôle particulier qui incombait aux parlements dans la mise en œuvre de la Déclaration de Beijing et des Objectifs du Millénaire pour le développement. C’est à ce titre, a-t-il indiqué, que l’IPU a contribué à toutes les conférences mondiales sur les femmes, en mettant l’accent sur les activités et le rôle de suivi des parlements. Il a estimé que la lutte pour la garantie d’égalité entre les sexes nécessitait des parlements forts. Deux enjeux lui ont paru de la première importance: la faible présence des femmes dans les instances de décision (elles représentent en moyenne 16% des parlementaires dans le monde) et le renforcement des capacités des parlements à traiter des enjeux d’égalité entre les sexes. Il a estimé que la solution des quotas ne constituait pas la panacée et qu’il était préférable d’œuvrer à un changement des mentalités, de renforcer les capacités des femmes et d’apporter un soutien financier aux femmes candidates.
Il a par ailleurs fait état de la recommandation de l’IPU en faveur de l’établissement de comités parlementaires sur l’égalité entre sexes et de la création d’environnements plus favorables aux femmes dans les parlements, notamment par la mise en place d’horaires de travail permettant de concilier plus facilement vie politique et vie familiale.
Il a souligné que les femmes rencontraient encore de grandes difficultés, non seulement à se faire élire, mais à surmonter leur manque d’expérience et de confiance en elles, et doivent lutter contre les stéréotypes qui les ont longtemps exclues de la vie politique. C’est dans cet esprit, a-t-il indiqué, que l’IPU a organisé à Bahreïn en septembre 2005, un séminaire de formation de deux jours destiné aux femmes candidates aux élections de 2006, qui leur a permis de partager leurs expériences et de bénéficier d’une formation sur leur rôle de représentante à venir, sur les moyens de mener à bien une campagne et sur les difficultés particulières que rencontrent les femmes dans un environnement traditionnellement favorable aux hommes.
Mme NICOLE KEKEH, Banque mondiale, a estimé que le Programme d’action de Beijing est indispensable à la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement. Depuis la quatrième Conférence mondiale sur les femmes de Beijing, les progrès ont été inégaux, a-t-elle regretté. Par exemple, l’objectif d’éliminer les disparités entre les sexes dans le primaire et le secondaire n’a pas été atteint, les femmes subissent des taux de chômage plus élevés que les hommes, ce taux étant de 20% chez les femmes en Amérique latine et de 15% chez les hommes par exemple. Ignorer le lien entre les disparités et la pauvreté est nuisible.
L’amélioration de la vie des femmes et des fillettes n’est pas sans solution. La Banque devra aider les pays à favoriser l’accès des femmes aux outils économiques. Des études ont montré qu’une plus grande égalité entre les sexes mène à une plus grande croissance économique. Les projets de la Banque aident les femmes dans leur participation au secteur privé en leur fournissant accès au crédit ou à l’éducation. Le taux de remboursement des femmes ayant contracté des prêts est de 98%. Les inégalités affectent aussi les aspects non monétaires de la pauvreté comme par exemple l’incidence du VIH/sida chez les femmes, le niveau bas de participation politique et l’incidence de la violence.
PRÉVENTION DU CRIME ET JUSTICE PÉNALE
DÉVELOPPEMENT SOCIAL, Y COMPRIS LES QUESTIONS RELATIVES À LA SITUATION DANS LE MONDE ET AUX JEUNES, AUX PERSONNES ÂGÉES, AUX HANDICAPÉS ET À LA FAMILLE
Adoption des projets de résolution sur le développement social
Aux termes du projet de résolution sur le rôle des coopératives dans le développement social (A/C.3/60/L.4), adopté sans vote, l’Assemblée générale appellerait l’attention des États Membres sur les recommandations formulées dans le rapport du Secrétaire général concernant de nouvelles mesures visant à promouvoir la participation accrue des coopératives à l’action menée en vue de réduire la pauvreté. Elle encouragerait les gouvernements à garder à l’étude les dispositions légales et administratives régissant les activités des coopératives, afin d’en encourager leur croissance et leur pérennité.
Elle engagerait les gouvernements, ainsi que les institutions spécialisées et les organismes internationaux compétents, agissant en collaboration avec les organisations coopératives nationales et internationales, à utiliser et développer pleinement le potentiel et la contribution des coopératives en vue de la réalisation des objectifs du développement social – en particulier l’élimination de la misère, la création d’emplois productifs, le plein emploi et le renforcement de l’intégration sociale.
Elle les encouragerait à prendre les mesures voulues pour créer un environnement favorable et propice à l’établissement de coopératives, notamment en instaurant un partenariat effectif entre les pouvoirs publics et le mouvement coopératif dans le cadre de conseils ou d’organes consultatifs mixtes, et en veillant à promouvoir et appliquer une meilleure législation ainsi qu’en stimulant la formation, la recherche, l’échange de bonnes pratiques et la mise en valeur des ressources humaines.
L’Assemblée générale inviterait les gouvernements, en collaboration avec le mouvement coopératif, à définir des programmes susceptibles d’aider les coopératives à mieux développer leurs moyens, notamment en étoffant les capacités d’organisation et de gestion et les aptitudes financières de leurs membres, et à introduire et soutenir des programmes ouvrant plus largement l’accès des coopératives aux technologies nouvelles.
Aux termes du projet de résolution sur le suivi de l’Année internationale des Volontaires (A/C.3/60/L.7), adopté sans vote, l’Assemblée générale réaffirmerait la nécessité de valoriser et promouvoir toutes les formes de volontariat, activité qui fait intervenir et touche tous les secteurs de la société et en particulier les enfants, les jeunes, les personnes âgées, les handicapés, les minorités et les immigrants ainsi que les personnes exclues pour des raisons sociales ou économiques;
Elle considèrerait que le volontariat, à l’échelon local en particulier, aidera à atteindre les objectifs de développement convenus au niveau international, et notamment ceux qui figurent dans la Déclaration du Millénaire. Elle considèrerait également que des cadres législatif et budgétaire favorables sont importants pour l’expansion et le développement du volontariat, et encourage les gouvernements à promulguer des mesures de cette nature.
L’Assemblée générale demanderait à tous les organismes et institutions compétents des Nations Unies de faire une place au volontariat sous ses diverses formes dans leurs politiques, programmes et rapports, et les encourage à tenir compte de la contribution des volontaires et de l’intégrer aux futures conférences des Nations Unies et autres conférences internationales pertinentes.
PROMOTION DE LA FEMME
SUITE DONN ÉE À LA QUATRIÈME CONFÉRENCE MONDIALE SUR LES FEMMES ET À LA VINGT-TROISIÈME SESSION EXTRAORDINAIRE DE L’ASSEMBLÉE GÉNÉRALE INTITULÉE « LES FEMMES EN L’AN 2000: ÉGALITÉ ENTRE LES SEXES, DÉVELOPPEMENT ET PAIX POUR LE XXIÈME SIECLE »
Suite et fin du d ébat général
M. GERMAN ORTEGA (Équateur) a rappelé que la Convention sur l’élimination de toutes les formes de discrimination à l’égard des femmes (CEDAW) implique des obligations pour les États l’ayant ratifié. Depuis 1995, l’Équateur a fait des progrès sensibles en la prenant pour cadre d’action. En 1997, a été créé le Conseil national des femmes qui est le mécanisme national au plus haut niveau de l’État chargé de veiller à l’égalité entre les sexes. Nous disposons également d’un plan pour l’égalité des chances. Un autre progrès est l’adoption de la Constitution de 1998 qui inclut la promotion des droits des femmes et intègre les sexospécificités, garantit l’égalité devant la loi, l’éduction sexuelle, l’accès à la planification familiale, un salaire égal à travail égal et le droit de ne pas être victime de discrimination. Nous avons également apporté des modifications au Code de procédure pénal et amendé nos lois, a précisé le représentant.
MmeZHANAR KULZHANOVA (Kazakhstan) a déclaré que son Gouvernement était particulièrement attaché à l’égalité entre les sexes et aux droits des femmes. Le Plan d’action national qu’il a adopté vise ainsi à améliorer la condition des femmes autour de 12 axes prioritaires, qui s’imposent à toutes les institutions publiques. En outre, a-t-elle ajouté, la Stratégie nationale de développement poursuit l’objectif d’assurer la répartition égale des prérogatives dans la société et au sein de la famille. La santé maternelle et infantile en constitue également l’un des objectifs prioritaires. Le Gouvernement y a ajouté récemment l’intégration de la dimension sexospéfique dans l’ensemble des stratégies sociales dans les budgets.
La représente a en outre indiqué que le microcrédit constituait l’un des éléments phares du développement dans les zones rurales, précisant que les deux tiers des bénéficiaires étaient des femmes vivant dans de telles régions. Le programme de développement, qui est en cours d’élaboration, prévoit de créer 190 000 emplois d’ici 2007 grâce à ce moyen.
Elle a cependant admis que des défis perduraient, dans la mesure où les femmes sont encore sous-représentées dans les instances de décision, la mortalité maternelle reste élevée et le nombre de femmes affectées par le VIH/sida augmente. Le Gouvernement kazakh a l’intention de poursuive ses efforts, avec l’aide de l’ONU et des ONG, a-t-elle conclu.
M. FREDERICO DUQUE ESTRADA MEYER (Brésil) a déclaré que le Plan national de politiques en faveur des femmes, adopté par le Brésil en décembre 2004, était le résultat de débats nombreux et de l’intégration par la société brésilienne des normes et orientations arrêtées par les conventions internationales sur les droits des femmes, telles que les plans d’action de Beijing et du Caire, la CEDAW et ses Protocoles facultatifs, ainsi que par les traités sur les droits de l’homme, comme le Plan d’action de Durban. Le Plan national brésilien, a-t-il précisé, a été adopté au terme d’un long processus de consultations de la société civile, conduites dans le cadre de conférences organisées aux niveaux local, régional et national, qui se sont achevées par la Première Conférence nationale sur les politiques en faveur des femmes, présidée par le Président Lula en juillet 2004.
Le plan, qui couvre la période 2005-2007, est fondé sur la nécessité pour les provinces et les municipalités de s’engager davantage dans ce domaine, sous la houlette du Gouvernement fédéral et du Secrétariat pour les politiques en faveur des femmes. Le plan couvre quatre domaines d’action: la promotion de l’égalité dans le travail et en matière de droits civiques, la garantie d’une éducation exempte de toute discrimination à l’égard des filles, la promotion des droits des femmes à la santé génésique et reproductive, enfin, la lutte contre la violence faite aux femmes.
Le représentant a par ailleurs fait part de sa déception quant à la teneur du Document final adopté lors du Sommet mondial de septembre 2005. Il a regretté que le propos ne soit pas plus ferme quant aux questions d’égalité entre les sexes, et en particulier, de droits à la santé génésique et reproductive. En août 2005, a-t-il ajouté, les Ministres du MERCOSUR et des pays associés, ainsi que des représentants de la société civile et des parlementaires, ont adopté la Déclaration de Brasilia, qui déclare que la garantie d’un accès universel aux soins de santé génésique et reproductive constitue un élément fondamental de la promotion de la croissance économique et de la réduction des inégalités sociales et économiques.
Mme NAYDA RASHEED, Observatrice de la Palestine, a attiré l’attention de la Commission sur les conditions de vie des Palestiniennes qui ne cessent de se dégrader dans les territoires palestiniens occupés. On ne peut pas surestimer dans quelle mesure les femmes palestiniennes ont été affectées par l’occupation étrangère. La représentante a également expliqué que les Palestiniennes, comme les autres femmes dans le monde, se battent contre les discriminations et les inégalités afin de jouer un rôle actif au sein de la société. Mais comme l’a dit le Rapporteur spécial sur la violence à l’égard des femmes en février dernier, les palestiniennes subissent deux systèmes de subordination: l’occupation et le patriarcat.
La représentante a déclaré que les femmes palestiniennes doivent subir les pratiques israéliennes les plus cruelles: les femmes pleurent la mort de leurs proches; leurs maison sont détruites au bulldozer tandis que leurs terres sont englouties par la construction du mur monstrueux de séparation et par les colonies de peuplement. De même, les restrictions à la liberté de mouvement des Palestiniens les a privées de leurs droits les plus fondamentaux, y compris le droit à l’éducation, à avoir un emploi, à avoir des soins de santé. Ces restrictions constituent une menace supplémentaire pour les Palestiniennes qui se voient obligées d’accoucher aux points de contrôle mis en place par les soldats Israéliens.
MmeRAOUD JOUHARGY (Arabie saoudite) a déclaré que les femmes saoudiennes jouissaient de tous les droits qui leur sont conférés par les préceptes de l’Islam: la dignité humaine, la santé, l’égalité des chances, la sécurité, la protection de leurs biens, l’héritage, l’éducation, la participation au commerce et la propriété de biens.
Le Gouvernement saoudien s’est particulièrement attaché à favoriser l’éducation, qu’il considère comme un pilier du développement, a-t-elle indiqué, précisant que 25% du budget national lui étaient consacrés. Le nombre d’étudiantes a désormais dépassé les 2,3 millions et celles-ci sont aujourd’hui nombreuses à être titulaires de maîtrises et de doctorats dans différentes disciplines.
MmeJouhargy a en outre souligné que les femmes saoudiennes prenaient une part active à la vie économique et commerciale du pays. En effet, elles possèdent près de 30% des avoirs financiers et commerciaux et sont employées dans un grand nombre de ministères, d’entreprises, d’hôpitaux, de médias, d’écoles et d’associations caritatives diverses. Elle a enfin signalé que l’Arabie saoudite avait récemment signé la CEDAW et mettait en œuvre un plan d’action contre toutes les formes de violence.
M. EWALD LIMON (Suriname) a expliqué que son gouvernement attache une importance particulière à l’égalité entre les sexes et vise à créer des opportunités pour les femmes dans tous les domaines de la vie grâce à l’élaboration d’un plan d’action. Ce Plan a été élaboré en coopération avec les organisations non gouvernementales de notre pays, a-t-elle déclaré. Nous disposons de deux femmes ministres tandis que plusieurs membres du Cabinet, du Gouvernement et du Parlement sont des femmes. Une Commission nationale chargée de revoir la législation discriminatoire a été créée. Des propositions ont aussi été faites pour amender le Code pénal et des actions spécifiques ont été prises pour renforcer les opportunités d’emploi pour les femmes. Nous avons aussi déployé des efforts pour améliorer le cadre juridique permettant de lutter contre la pandémie du VIH/sida.
M. MU’TAZ HYASSAT (Jordanie) a déclaré que son pays poursuivait ses efforts pour améliorer la situation de la femme dans les domaines social, économique et politique. Son action passe en particulier par la révision de lois qui comportent des dispositions discriminatoires ou empêchent les femmes de jouir de tous leurs droits, et par des campagnes médiatiques qui visent à lutter contre les pratiques et les stéréotypes qui influent négativement sur la participation des femmes à la société. La Campagne des 26 jours, par exemple, entendait sensibiliser le grand public aux questions de violence familiale, a-t-il indiqué.
Le représentant a par ailleurs indiqué que son pays avait entamé l’élaboration d’un nouveau système éducatif visant à réviser les cursus, afin qu’ils tiennent compte des questions ayant trait aux deux sexes. Parmi les lois qui ont été révisées, M. Hyassat a cité le Code pénal, ainsi que les lois relatives au statut personnel, aux élections et à la participation politique, qui encouragent désormais explicitement les femmes à participer à la vie politique, notamment par des mesures incitatives.
M. ISIKIAN SAVUA (Fidji) a déclaré que les femmes représentaient un énorme potentiel qui pouvait servir à l’édification des nations. Alors que nous commémorons l’anniversaire du lancement du Programme d’action de Beijing, il ne faut pas perdre de vue les engagements pris dans le cadre de la CEDAW sur laquelle repose la Déclaration et le Programme d’action de Beijing. Il existe une prise de conscience croissante du phénomène de féminisation des migrations et de la nécessité de garantir la sécurité des femmes migrantes qui comptent pour 52% des travailleurs migrants. Celles-ci en effet sont soumises à diverses formes de violence. Fidji, a ajouté le représentant, a fait des progrès en matière d’accès à la santé reproductive même si 20% des besoins en matière de planification familiale restent sans réponse, notamment pour ce qui est des grossesses précoces chez les adolescentes.
L’archevêque CELESTINO MIGLIORE (Saint-Siège) a déclaré que la violence faite aux femmes sous toutes ses formes, y compris la violence familiale et certaines pratiques traditionnelles violentes, constituaient de graves violations de la dignité des femmes et de leurs droits fondamentaux, soulignant que l’infanticide et le foeticide continuaient à être pratiqués dans certains pays. Il a estimé que ceci résultait du fait que les femmes étaient considérées, non pas comme des sujets, ayant des droits à parité avec les hommes, mais comme des objets que l’on peut exploiter. Dans ce contexte, la traite des femmes et des fillettes et la prostitution augmentent. C’est pourquoi non seulement le Saint-Siège condamne toutes les formes de violences commises à l’égard des femmes, mais il soutient toutes les actions qui concourent à leur élimination.
C’est à ce titre qu’en juin 2005, le Conseil pontifical pour les migrants et les personnes itinérantes a organisé une réunion internationale de soins pastoraux pour la libération des filles des rues, qui avait pour but de contribuer à améliorer leur vie quotidienne et de les aider à regagner l’estime de soi, en leur faisant prendre conscience de leur valeur.
Selon l’OIT, a poursuivi Mgr. Migliore, 550 millions de travailleurs pauvres dans le monde sont des femmes. Leur manque de ressources les empêche de satisfaire leurs besoins fondamentaux, prive de surcroît l’humanité d’une contribution irremplaçable. Pour faire reculer la pauvreté, il a estimé que l’accent devait être porté sur leur accès aux ressources productives. Il a signalé que plusieurs missions catholiques, notamment au Cambodge, en Bosnie-Herzégovine, en Amérique latine et dans les Caraïbes, participaient à des programmes de microcrédit destinés aux femmes, dont l’objectif est d’aider ces dernières à s’autonomiser, en réalisant des projets autogérés.
M. ANDREI TARANDA (Bélarus) a indiqué que la questions de l’égalité entre les sexes est de plus en plus prise en compte au niveau national et international et cette tendance a désormais pris un caractère permanent grâce au rôle de chef de file des institutions des Nations Unies. En dépit des succès dans la mise en œuvre du Programme d’action de Beijing, des obstacles subsistent comme la violence, la traite des femmes et des fillettes, la pandémie du VIH/sida et le non accès à la santé reproductive. Il est indispensable de prendre désormais des décisions orientées vers l’action. Dans le contexte actuel, nous souscrivons à l’approche du Secrétaire général sur la nécessité d’adopter des recommandations concrètes pour des actions futures.
Le représentant a souhaité que la communauté internationale se concentre sur la lutte contre la traite des êtres humains, une forme d’esclavage des temps modernes qui exige une réponse efficace de la part des Nations Unies. Ce phénomène touche les pays en développement comme les pays développés. Au plan national, le Bélarus a pris des mesures très ciblées visant le développement de réseau d’aide sociale et la réhabilitation des victimes. Au niveau international, il est indispensable de prendre des mesures collectives et décisives dans le cadre d’un partenariat global.
Mme MIRJANA MLADINEO (Croatie) a déclaré que son pays avait adopté de nombreuses mesures au cours des dernières années, visant à appliquer les traités internationaux relatifs à la promotion de la femme. Ces actions ont notamment consisté à amender l’article 3 de la Constitution afin de reconnaître l’égalité entre les sexes comme l’une des valeurs les plus élevées de la société. La loi sur l’égalité entre les sexes, votée en 2003, suit par ailleurs les dispositions de la CEDAW, en ce qu’elle vise à protéger les femmes contre les discriminations et à promouvoir des politiques soucieuses de l’égalité entre hommes et femmes. Elle a conduit à doter la Croatie de son premier Médiateur pour l’égalité entre les sexes et d’un Coordinateur pour l’égalité entre les sexes chargé de coordonner l’action des différents ministères dans ce domaine. La même année, a-t-elle poursuivi, une loi sur la violence familiale et une autre sur les unions de même sexes ont été adoptées, tandis que les dispositions du Code du travail sur le harcèlement sexuel ont été amendées.
Une stratégie nationale sur violence familiale a en outre été élaborée, a-t-elle indiqué, qui a conduit à établir, le 22 septembre, une Journée nationale sur les violences familiales et à élaborer un protocole sur les procédures à suivre en cas de violence familiale, visant à assurer le fonctionnement efficace des autorités et à donner une aide aux victimes, mais aussi à modifier les valeurs traditionnelles en vue d’assurer un règlement pacifique des conflit et le respect de l’égalité entre les sexes.
Mme DAW KHIN THANDAR (Myanmar) a estimé que la communauté internationale avait fait état de progrès palpables mais qu’elle devait également relever le défi qu’est la pauvreté. La représentante a évoqué la formule du microcrédit qui permet aux femmes de gagner leur autonomie économique. Elle a souligné que l’éducation est aussi une solution importante pour l’atténuation de la pauvreté: traditionnellement, la lecture, l’écriture et les mathématiques de base étaient dispensées aux filles; dans un tel contexte, l’inscription des filles dans l’enseignement primaire et secondaire est supérieure à celui des garçons. Mme Thandar a fait remarqué que l’accès des femmes à la santé génésique est essentiel et que son pays dispose d’un plan sanitaire. Il reste cependant beaucoup à faire dans ce domaine en raison de barrières culturelles. La pandémie du VIH/sida est également une source importante de préoccupation tout comme l’est la traite des êtres humains. La représentante s’est dissociée du rapport du Secrétaire général A/60/170 sur les mesures prises par l’Assemblée générale pour promouvoir l’égalité entre les sexes qui reprend des éléments du rapport des Rapporteurs spéciaux sur la situation des droits de l’homme au Myanmar.
M. ALASSANE DIALLO (Mali) a déclaré que si les textes fondamentaux de son pays affirment l’égalité entre les hommes et les femmes, l’exercice effectif par les femmes de leurs prérogatives rencontre des obstacles d’ordre juridique, coutumier et économique. L’analphabétisme et l’ignorance des femmes en ce qui concerne leurs droits d’une part, les habitudes et les comportements sociaux, d’autre part, accentuent, de surcroît, le fossé entre les sexes, a-t-il souligné. S’y ajoutent l’insécurité alimentaire, la pauvreté, la précarité de la couverture sanitaire, mais aussi l’excision et les violences faites aux femmes.
Le représentant du Mali a indiqué que son pays avait adopté un plan national visant à réduire le taux d’analphabétisme, à lutter contre la pauvreté des femmes et à renforcer l’égalité entre les sexes. Il en a résulté notamment une augmentation du taux de scolarisation des filles de 33,4% en 1995 à 53,6% en 2001, une plus grande participation des femmes à toutes les sphères de décision et l’institution de la prise en charge gratuite des césariennes et des malades du sida. M. Diallo a cependant conclu que le recul de la pauvreté et l’amélioration de la santé maternelle et infantile restaient insuffisants par le manque de moyens dont souffre le Mali.
M. S. GILL (Inde) a reconnu qu’il fallait parvenir à l’égalité entre les sexes et mettre fin à toute discrimination. En Inde, l’autonomisation des femmes a reçu toute l’attention possible. Aucune nation ne peut être fière d’elle même si elle entretient une quelconque discrimination contre ses citoyens quels qu’ils soient, avait déclaré notre premier Ministre. L’autonomisation des femmes constitue l’un des principes de bonne gouvernance. Nous avons adopté des programmes de discrimination positive en imposant des quotas de 33% de sièges réservés aux femmes dans les conseils de village. L’Inde a également adopté des textes favorables à la condition de la femme.
Le représentant a fait sienne les recommandations du Secrétaire général sur la violence à l’égard des femmes. Nous accordons une importance toute particulière en Inde à cette question et le Parlement a adopté en début d’année une loi sur la violence domestique. Abordant la question de la traite des êtres humains, il a expliqué que ce problème constituait également un sujet de préoccupation. 21 États en Inde ont créé des points de contact pour attirer l’attention sur ce phénomène. Il existe une prise de conscience claire de la nécessité de travailler main dans la main à la réalisation du Programme d’action de Beijing, a conclu le représentant.
M. HAMIDON ALI (Malaisie) a déclaré que son pays avait imposé d’importants changements à son cadre juridique et institutionnel, dans le but d’améliorer le statut de la femme et de veiller à ce qu’elle ne soit pas mise à l’écart du processus de développement. Il a estimé que les femmes avaient bénéficié des politiques de réduction de la pauvreté et des stratégies mises en œuvre par le Gouvernement malaisien en faveur de l’éducation, des infrastructures et de l’accès aux ressources et au marché. Selon l’UNESCO, le taux de scolarisation des filles dans le primaire et le secondaire devrait passer de 83,5% en 2000 à 89,8% en 2010. Déjà, la participation des jeunes femmes à l’enseignement supérieur a progressé de 56,2% en 2000 à 60,9% en 2003, s’est-il réjoui.
En outre, a-t-il poursuivi, l’amélioration de l’accès aux soins de santé a permis d’accroître l’espérance de vie des femmes et de réduire le taux de mortalité maternelle (celui-ci atteint aujourd’hui le niveau particulièrement faible de 0,3 pour mille naissances). Les femmes étant en outre vulnérables face au VIH/sida, des campagnes de sensibilisation ont été menées à leur adresse.
Le représentant a enfin déclaré que la violence familiale représentait un problème social majeur dans son pays et que le Gouvernement avait pris, en coopération avec les ONG, des dispositions spécifiques à cet égard, qui ont débouché sur des progrès notables.
Mme NICOLA HILL (Nouvelle Zélande, au nom du CANZ (Nouvelle-Zélande, Canada et Australie), a exhorté les États à honorer les engagements pris à Beijing, il y a dix ans. À l’heure actuelle 180 États sont parties à la CEDAW. Il existe ainsi une véritable dynamique de ratification et ce soutien doit se traduire par un appui au Comité CEDAW notamment par un système de présentation de rapport plus ponctuel. Nous appuyons l’octroi de temps et de ressources supplémentaires au Comité CEDAW. La représentante a également évoqué la résolution 1325 sur les femmes, la paix et la sécurité dont la mise en œuvre est cruciale à la paix et à la sécurité internationale. Trop de négociations nous font répéter ce qui a déjà été dit et il faut se demander si certaines initiatives apportent vraiment de l’eau au moulin des négociations internationales.
Mme ENLCHTSETSEG (Mongolie) a déclaré que son pays souscrivait à l’idée selon laquelle l’adoption de mesures visant à remédier aux inégalités entre les sexes et la nécessité que les femmes ne paient pas le plus lourd tribut de la mondialisation constituaient les principaux défis de Beijing.
En dépit des progrès réalisés par la Mongolie depuis dix ans, Mme Enlchtsetseg a estimé que la voie était encore longue pour que son pays parvienne à l’égalité entre les sexes. L’un des défi les plus urgents, a-t-elle considéré, réside dans la persistance de niveaux de pauvreté et de chômage élevés. Il est en outre essentiel, selon elle, de revenir au principe, énoncé par le Secrétaire général, d’un développement centré sur l’être humain.
Elle a indiqué que son pays avait élaboré un programme sur l’égalité entre les sexes, pour la période allant jusqu’en 2015. Celui-ci vise à garantir une participation égale des hommes et des femmes au développement économique et social, tout en promouvant la famille comme unité fondamentale de la société. Il est axé sur l’égalité entre les sexes, la famille, le développement, l’égalité dans la vie économique, le développement rural, la prise de décision et la participation accrue de la société civile. Récemment, a-t-elle indiqué, le Parlement a en outre adopté une loi sur la famille, dont l’un des axes est la lutte contre la violence familiale.
Mme MARIA ANGELA HOLGUIN CUELLAR (Colombie) a réitéré l’engagement de son pays en faveur des textes issus de Beijing. En Colombie, les femmes bénéficient d’un accès égal à l’enseignement. L’abandon scolaire est moins élevé chez les filles et celles-ci réussissent mieux au niveau universitaire. Cinq ministères sur 13 sont dirigés par des femmes ainsi que la Vice-Présidence du Congrès et de la Chambre des représentants. La politique de promotion des femmes s’articule autour de l’emploi, de la participation politique, de la lutte contre la violence et du renforcement des institutions. Notre législation consacre l’égalité des chances et nous disposons d’un Observatoire sur les questions relatives aux femmes. Nous avons aussi ratifié le Protocole à la CEDAW. Le Ministère de l’agriculture a créé un fonds pour les femmes rurales afin qu’elles aient accès aux outils politiques et nous disposons de programmes favorisant le microcrédit. Malgré ces progrès, de nombreux défis doivent encore être relevés en Colombie, a conclu la représentante.
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