LA TROISIÈME COMMISSION RÉAFFIRME LE LIEN ENTRE L’ÉLIMINATION DE LA PAUVRETÉ, LE PLEIN EMPLOI ET L’INTÉGRATION SOCIALE
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Troisième Commission
3e et 4e séances - matin et après-midi
LA TROISIÈME COMMISSION RÉAFFIRME LE LIEN ENTRE L’ÉLIMINATION DE LA PAUVRETÉ, LE PLEIN EMPLOI ET L’INTÉGRATION SOCIALE
Près de 88 millions de jeunes, femmes et hommes dans le monde sont sans emploi tandis que des millions d’autres sont astreints à des emplois informels peu rémunérés. Les jeunes, selon les estimations de l’Organisations mondiale du Travail (OIT), représentent 47% des 186 millions de sans–emploi à l’échelle mondiale. C’est sur cette toile de fond que s’est ouvert le deuxième jour du débat général que la Troisième Commission (affaires sociales, culturelles et humanitaires) consacre à la situation sociale.
Une trentaine de délégations se sont succédé tout au long de la journée pour réaffirmer l’interdépendance des trois éléments du développement social, tel que consacrés par le Programme d’action de Copenhague, à savoir: l’élimination de la pauvreté, le plein emploi et l’intégration sociale. Pourtant, a regretté le représentant de la République de Corée, il est préoccupant de constater que si la lutte contre la pauvreté a toujours fait figure de priorité, le plein emploi et l’intégration sociale sont passés au second rang. Il a estimé que l’intégration sociale avait perdu du terrain alors que les inégalités avaient été exacerbées.
Ce point de vue a été partagé par d’autres délégations, notamment celle du Venezuela, qui a identifié deux problèmes fondamentaux, à savoir: la pauvreté croissante dans le monde et l’orientation du système financier internationale qui ne fait que creuser les inégalités. Il est dommage, a-t-il précisé, de traiter ces deux questions de manière distincte. Le représentant a par ailleurs jugé que le bilan du Sommet de haut niveau de l’Assemblée générale était pauvre, dans la mesure où l’objectif central du Sommet avait été dilué au profit des intérêts des grandes puissances.
Pour d’autres intervenants, les objectifs en matière de développement ne peuvent être atteints que s’ils sont financés de manière adéquate. Ainsi, le représentant des Philippines a demandé que des efforts importants soient consentis pour aider les pays en développement à atteindre ces objectifs sur le plan technique mais également financier. Il a par ailleurs encouragé les pays développés et les institutions financières internationales à prendre sérieusement en compte la proposition de son pays qui est de verser 50% d’un montant convenu du payement du service de la dette à des programmes sociaux.
Les représentants des pays suivants ont pris la parole: Algérie, Bangladesh, Ghana, Japon, Jamahiriya arabe libyenne, Mexique, Philippines, République de Corée, Fédération de Russie, Soudan, République arabe syrienne, Saint-Siège, Indonésie, Ukraine, Thaïlande, Venezuela, Azerbaïdjan, Bénin, Malawi, Jordanie, Népal, Viet Nam, République-Unie de Tanzanie, Colombie, Guinée, Bélarus, Afrique du Sud et Nigéria.
Les organisations suivantes ont également pris la parole: Organisation internationale des migrations et Organisation de la conférence islamique.
Le débat général se poursuivra demain, mercredi 5 octobre, à partir de 10 heures
Suite donnée au sommet mondial pour le développement social à la vingt-quatri è me session extraordinaire de l’Assembl é e générale (point 61)
Développement social, y compris les questions relatives à la situation sociale dans le monde et aux jeunes, aux personnes âgées, aux handicapés et à la famille (point 62)
Suite donnée à l’Ann é e internationale des personnes âgées, Deuxième Assemblée mondiale sur le vieillissement (point 63)
Suite du débat général
M. IFTEKHAR AHMED CHOWDHURY (Bangladesh) a indiqué que son pays restait fermement engagé en faveur du Programme d’action de Copenhague et des Objectifs du Millénaire pour le développement. Résumant les réalisations de son pays dans le domaine social, il a précisé que le Bangladesh a déjà atteint un des ces objectifs avec un taux de scolarisation de plus de 97%. L’incidence de la pauvreté est passée de 70% en 1971 à moins de 42% en 2004. Les programmes de microcrédit ont permis à 12 millions de personnes d’en bénéficier, la plupart d’entre elles étant des femmes. Le rapport sur le développement humain a placé le Bangladesh dans la catégorie des pays intermédiaires en matière de développement et souligne que ces réalisations sont le reflet de la volonté politique et d’un engagement civique.
Le représentant a évoqué les ravages causés par la pauvreté dans la région de l’Asie du Sud où 500 millions de personnes sont pauvres. Des efforts concertés sont urgents pour vaincre la tyrannie de la pauvreté. Passant à la situation des personnes handicapées, le représentant a reconnu que le Comité ad hoc chargé d’élaborer une convention sur les droits des personnes handicapées avait réalisé des progrès tout en précisant que les pays en développement avaient besoin d’une aide technique et financière pour pouvoir devenir partie à la convention. Pour ce qui est des personnes âgées, il a estimé que le vieillissement de la population mondiale constituait un problème et a appelé à des efforts soutenus pour la mise en œuvre du Programme d’action de Madrid. Par ailleurs, il a précisé que l’Asie du Sud comptait le plus grand nombre de jeunes vivant en dessous du seuil de pauvreté, suivi par l’Afrique sub-saharienne. L’intégration de cette dimension dans les mesures d’élimination de la pauvreté est indispensable.
M. SAEED (Soudan) a constaté que dix ans après le Sommet de Copenhague en 1995, qui avait défini une approche mondiale pour le développement social et avait intégré ces questions dans l’Agenda des Nations Unies, le fossé demeure large par rapport aux ambitions en matière de lutte contre la pauvreté et le chômage et en matière d’intégration sociale. Il a estimé que l’accent devait être mis sur la coopération internationale et régionale.
Rappelant que le Sommet mondial venait de renouveler l’importance de parvenir à mettre en œuvre les Objectifs du Millénaire pour le développement, le représentant a insisté sur la nécessité d’alléger le poids de la dette pour les pays les plus pauvres afin de leur offrir une chance de se développer.
Il a ajouté que les efforts déployés par le Soudan en matière de développement social étaient constants et qu’ils se centraient sur l’être humain. Il a en outre souligné que l’accord de paix global récemment signé pour mettre un terme à la guerre qui sévissait au sud du pays, devait contribuer à cet objectif, par une plus grande stabilité et une meilleure sécurité dans le pays. Il a également souligné les efforts du Soudan en faveur de la paix au niveau régional.
Apportant son appui au Plan d’action international de Madrid, le représentant a indiqué que son Gouvernement soutenait en particulier les efforts du Qatar qui tenait une réunion en 2005 sur la question des personnes âgées, visant à définir une approche internationale et leur participation à la vie sociale.
Mme SATOMI OKAGAKI (Japon) a rappelé que son pays avait fait de la sécurité humaine un des éléments clé de sa politique étrangère. Le Japon a lancé en février 2005 sa politique à moyen terme pour ce qui est de l’Aide publique au développement qui réitère son engagement en faveur des Objectifs du Millénaire pour le développement qui doivent être atteints à travers le prisme de la sécurité humaine. Nous sommes déterminés à jouer un rôle de chef de file dans les discussions sur cette question. La représentante a également insisté sur l’engagement de son pays à mettre en œuvre le Programme d’action de Madrid sur les personnes âgées et a appuyé l’idée d’intégrer le vieillissement dans les plans nationaux. Le Japon de son côté prévoit une mise à la retraite à 65 ans et a mis au point un programme d’emploi des retraités. Nous avons également lancé une réforme des programmes de retraites et de soins de santé.
Abordant la question du handicap, la représentante a indiqué que son pays avait joué un rôle actif dans le cadre des travaux du Comité ad hoc chargé d’élaborer une convention sur les droits des personnes handicapées. Nous nous félicitons des progrès réalisés lors de la sixième session du Comité ad hoc, a ajouté la représentante. Nous partagerons les vues exprimées dans le rapport du Secrétaire général et nous avons accru notre dialogue et partenariat avec les organisations de la société civile. En 2004, la loi sur les droits des personnes handicapées a été amendée et prévoit leur plus grande participation dans les organes de prise de décisions.
M. NANA EFFAH-APENTENG (Ghana) a regretté que les objectifs de développement social demeurent un mirage, pour les jeunes, comme pour les personnes âgées, pour les riches comme pour les pauvres, soulignant qu’en Afrique sub-saharienne, les obstacles étaient majeurs, notamment du fait de conflits permanents, d’une malnutrition et d’un chômage latents.
Il a indiqué que le Ghana avait pris des mesures pour accélérer la croissance, réduire la pauvreté et accélérer le développement humain, mais aussi pour renforcer le respect des droits de l’homme et l’État de droit, soutenir le secteur privé et les exportations et augmenter les investissements dans l’infrastructure et dans les services aux femmes et aux personnes âgées. Le Gouvernement ghanéen a également élaboré une stratégie de réduction de la pauvreté par le biais de programmes stratégiques sur trois ans (2003-2005), a-t-il indiqué, précisant qu’en 2004, le Gouvernement avait fourni un nombre plus élevé de services sociaux aux populations démunies, en leur consacrant 30% des dépenses gouvernementales.
En matière d’éducation, M. Effah-Apenteng a déclaré que son Gouvernement avait mis sur pied un programme d’éducation gratuite au niveau de l’école primaire et de l’école maternelle qui devrait être achevé d’ici 2006. Le taux de scolarisation était de 85% en 2002, avec une part plus importante de garçons que de filles, ce que devrait corriger une politique visant à encourager la scolarisation des petites filles, a-t-il indiqué. Il a également annoncé qu’un fonds national pour la jeunesse avait été créé pour apporter une aide en matière de création d’entreprise à cette catégorie.
M. CHERNENKO (Fédération de Russie) a établi un lien d’interdépendance entre sécurité humaine, droits de l’homme et développement. La 43ème session de la Commission du développement social de février dernier a permis de procéder à un examen décennal du Programme d’action de Copenhague et les décisions prises imprimeront un nouvel élan à la coopération internationale dans le domaine social. En Fédération de Russie, nous avons modifié le système de protection sociale pour qu’il soit adapté à notre économie de marché. Nous avons pour priorité de réduire la pauvreté et de ramener à 10% le taux de population vivant en dessous du seuil de pauvreté, taux qui est de 19% à l’heure actuelle. Nous souhaitons renforcer le rôle et la fonction sociale de la famille. Nous nous félicitons par ailleurs des progrès réalisés lors des réunions du Comité ad hoc sur une convention sur les droits des personnes handicapées. Nous sommes en outre en faveur d’un protocole facultatif à la Convention sur les droits civils, politiques et culturels
M. ABDALLAH BAALI (Algérie) a regretté que les richesses générées par la mondialisation n’aient profité qu’à un faible nombre de pays, tandis que les autres en avaient subi les conséquences négatives, leur population ayant à souffrir des politiques de réajustement et d’une concurrence déloyale. Une coopération équitable doit donc, selon lui, rééquilibrer les effets de la mondialisation et en répartir les fruits plus justement.
Il a également souligné que les inégalités s’étaient encore accrues en Afrique, où les conditions sociales sont les plus défavorables. Si le NEPAD s’emploie à combler ce retard, en identifiant, en concertation avec les pays concernés, les actions concrètes devant permettre d’accélérer l’intégration de l’Afrique dans l’économie mondiale, il n’en demeure pas moins, a-t-il insisté, que les ressources financières du NEPAD et des pays africains sont trop limitées pour mettre en œuvre ces actions. Une solidarité internationale est donc essentielle, selon lui, et passe notamment par l’aide publique au développement, l’élimination de la dette et la conversion de la dette en projets de développement.
M. Baali a enfin déclaré que le Gouvernement algérien avait intégré la dimension sociale du développement dans ses politiques économiques, ce qui lui a permis d’améliorer les conditions de vie de ses citoyens, de promouvoir la solidarité, de réduire le taux de chômage et de mettre en œuvre des programmes intersectoriels favorisant l’intégration des populations les plus vulnérables.
M. ALEJANDRO ALDAY (Mexique) a déclaré que le développement social devrait être centré sur l’être humain. Il est essentiel de disposer de programmes de lutte contre la pauvreté qui suivent le cycle de vie de la personne humaine. Il a fait état de progrès réalisés dans son pays comme par exemple la hausse des taux de scolarité, la réduction de la pauvreté extrême et des maladies. Par ailleurs, le Mexique a participé activement aux manifestations organisées à l’occasion du dixième anniversaire de l’Année internationale de la famille et a réaffirmé l’importance des engagements internationaux pris en faveur de la famille et de ses membres. Pour ce qui est des personnes handicapées, le représentant a assuré la Commission que son pays continuera à être activement engagé dans les négociations en cours sur une convention sur les droits des personnes handicapées.
Abordant la question de la jeunesse, le représentant a dit appuyer l’approche intégrale présentée dans le rapport du Secrétaire général et a dit reconnaître le rôle stratégique que les jeunes peuvent jouer dans le développement du pays. Nous nous sommes joints cette année aux pays qui ont intégré dans leur délégation des représentants de jeunes. Pour ce qui touche aux personnes âgées, le Mexique mène des actions visant à améliorer leur condition de vie par la création « d’espaces emploi » leur permettant de rester actifs s’ils le souhaitent. Nous promouvons un vieillissement actif qui garantisse leur bien-être et l’autonomie des personnes âgées.
M. AHMED Y. Y. GZLLAL (Jamahiriya arabe libyenne) a souligné les déficits dont souffre l’Afrique en matière de développement social, notant qu’alors que dans les années 70, les populations des pays pauvres ne mourraient pas de faim, c’est le cas aujourd’hui de près de 40 millions de personnes. Cette situation relève de la responsabilité de la communauté internationale, a-t-il insisté, car si elle n’est pas réglée, il en résultera inévitablement une menace sur la stabilité et la paix mondiales.
Il a par ailleurs indiqué que les changements climatiques qui se traduisaient par l’avancée du désert, les cyclones et les catastrophes naturelles avaient d’importantes répercussions sur la productivité agricole, ce qui signifiait que les problèmes liés à la malnutrition et à la faim risquaient de durer encore longtemps. Or les premières victimes sont, à nouveau, a-t-il souligné, les pays qui ont le moins les moyens d’y faire face.
Il a ajouté que l’augmentation des maladies infectieuses, comme le VIH/sida, mais aussi le SRAS et la grippe aviaire, qui sont susceptibles de tuer des millions de personnes et d’atteindre très rapidement l’ensemble des continents, avait un impact sur la situation économique et sociale des pays développés comme des pays en développement et devait donc être prise en charge au niveau international.
M. Gzllal a par ailleurs fait part de l’inquiétude des pays en développement à l’égard du manque d’enthousiasme des pays développés à procéder aux transferts de technologies, et ce, alors que ces transferts pourraient permettre d’endiguer la pauvreté persistante qui empêche leur développement social
Il a enfin insisté sur l’importance d’un environnement international économique, politique et social juste qui permette l’accès des pays en développement aux marchés mondiaux, ajoutant que ceux-ci devaient, pour leur part, accorder la plus grande attention à l’éducation et à la santé, à l’égalité entre les sexes, mais aussi à une culture de paix, de tolérance et de dialogue.
M. BAYANI S. MERCADO (Philippines) a assuré la Commission que son pays restait engagé en faveur du Programme d’action de Copenhague qui avait placé l’être humain au cœur du développement. Le programme de développement des Philippines qui s’articule en dix points pour les six prochaines années vise à lutter contre la pauvreté en assurant la prospérité du plus grand nombre de Philippins. Le Gouvernement intensifie également la mise en œuvre de son plan de développement à moyen terme pour 2004/2010 qui vise la mise en place de stratégies de promotion des moyens de subsistance, le renforcement de l’éducation, la stabilité fiscale, un développement décentralisé et une harmonie nationale durable.
Pour le représentant, les objectifs en matière de développement ne peuvent être atteints que s’ils sont financés de manière adéquate. Des efforts importants doivent être consentis pour aider les pays en développement à atteindre ces objectifs sur le plan technique mais également financier. L’engagement des pays développés à verser 0,7% de leur produit intérieur brut à l’aide publique au développement revêt dans ce contexte toute son importance. Nous estimons par ailleurs que l’APD ne constitue pas la seule source de financement et nous devons faire preuve de davantage d’ingéniosité pour trouver de nouvelles sources de financement. Nous aimerions encourager les pays développés et les institutions financières internationales à prendre sérieusement en compte la proposition des Philippines visant à verser 50% d’un montant convenu du payement du service de la dette à des programmes sociaux.
Le représentant a observé qu’avec la hausse des mouvements transfrontaliers, il est important de mettre en place une coopération internationale permettant de gérer cet aspect de la mondialisation. Il est essentiel, a insisté le représentant, d’établir un lien entre mondialisation, développement, mouvements de personnes et droits de l’homme des migrants, compte tenu du fait que les migrations les exposent davantage à des violations de leurs droits humains. Ce phénomène exige davantage d’attention. Le représentant s’est toutefois dissocié de l’analyse faite dans le rapport du Secrétaire général sur la situation sociale dans le monde qui établit un lien entre migration et inégalités ou encore de l’idée que les migrations sont sources d’inégalités.
M. FAYSSAL MEKDAD (Syrie) a indiqué que son pays avait réalisé d’importants progrès en matière de développement social, notamment par le biais d’une éducation obligatoire dans toutes les provinces, et d’un accès aux soins amélioré. Des campagnes de vaccination menées sur tout le territoire ont permis en particulier d’atteindre les populations isolées et ont conduit à réduire les taux de mortalité infantile et maternelle, mais aussi à contenir les épidémies du VIH/sida et du paludisme, a-t-il déclaré.
M. Mekdad a ajouté que l’égalité entre les femmes et les hommes s’était accrue, signalant que le plan national élaboré pour 2005 insistait sur le rôle des femmes dans la famille, mais aussi dans la société syrienne. Un Ministère des affaires sociales a en outre été créé pour améliorer les conditions de vie des familles et leur permettre de contribuer au développement humain, tandis que le Gouvernement a promu la Convention sur l’élimination de toutes les formes de discrimination à l’égard des femmes. 2005 a été déclarée Année de la famille en Syrie. A cette occasion, un partenariat a été conclu par lequel la famille a été reconnue comme participant au développement de la société, a-t-il annoncé.
M. Mekdad a par ailleurs déclaré qu’une conférence s’était tenue sur la question des personnes handicapées, à l’occasion de laquelle une équipe paralympique syrienne avait été créée, des discussions s’étaient tenues sur les personnes souffrant de retard mental et une stratégie avait été élaborée pour soigner ce handicap.
Le représentant syrien a enfin déclaré que l’occupation israélienne du Golan syrien obérait les ressources de son pays, du fait d’une situation économique, sociale et humanitaire qui ne cessait de se détériorer dans ces territoires.
M. KIM IL-SUK (République de Corée) a rappelé lui aussi que le développement social traitait de personnes humaines. Tant que l’être humain n’est pas au centre de nos activités, les trois piliers du développement social, à savoir l’élimination de la pauvreté, le plein emploi et l’intégration sociale, ne seront pas réunis. Pourtant, il est préoccupant de constater que si la lutte contre la pauvreté a toujours fait figure de priorité, le plein emploi et l’intégration sociale sont passés au second rang. Il est également impératif de régler la question de la distribution déséquilibrée des richesses, des services et des opportunités dans le monde. Dans ce contexte, nous sommes préoccupés par le taux élevé du chômage des jeunes.
L’intégration sociale a perdu du terrain, a regretté le représentant. Les inégalités dans le progrès économique des nations et au sein même des nations, entre régions, ont exacerbé l’exclusion sociale et ont imposé des pressions sur les familles, les sociétés et les institutions. Dans ce contexte, les groupes sociaux ayant des besoins particuliers se sont trouvés davantage marginalisés. Les instruments juridiques doivent protéger les droits et opportunités de tels groupes et c’est la raison pour laquelle nous demandons l’inclusion d’un paragraphe distinct sur les femmes à la Convention sur les droits des personnes handicapées.
Evoquant les personnes âgées, le représentant a rappelé que le taux de natalité dans son pays était bas et que les personnes âgées constituaient 9,1% de la population totale. Le gouvernement met en place des programmes permettant de fournir des soins de santé adéquats aux personnes âgées tout en leur permettant de réaliser leur potentiel.
L’Archevêque CELESTINO MIGLIORE (Saint-Siège) a rappelé que les personnes âgées constituaient les garants des relations entre les générations, estimant que le vieillissement croissant de la population mondiale exigeait de redéfinir leur rôle dans la société. Il s’agit, selon lui, de trouver des solutions innovantes qui permettraient à ces personnes de partager leur expérience, afin de rester en contact avec la société tout en apportant leur contribution, par un travail volontaire ou rémunéré.
Mgr. Migliore a également insisté sur l’importance de reconnaître aux personnes âgées une place dans la famille, afin qu’elles bénéficient de la sécurité et du bien-être, mais aussi afin d’éviter qu’elles souffrent de stigmatisation ou de rejet. Les soins aux personnes dépendantes et malades étant souvent prodigués par les femmes âgées, il a par ailleurs déclaré que l’accent devait être mis sur l’accès des personnes âgées aux soins et la prise en compte de leurs besoins médicaux et alimentaires spécifiques.
Mgr. Migliore a en outre indiqué que le Saint-Siège offrait son appui aux personnes âgées par l’intermédiaire de divers programmes d’assistance. À l’heure actuelle, dans tous les continents, les agences et organisations caritatives catholiques mettaient à la disposition des personnes âgées plus de treize mille centres d’assistances. Il a enfin estimé que des valeurs comme la compassion, l’amour, le respect et la tendresse avaient aussi leur importance et que les Gouvernements devraient veiller à les enseigner dans les écoles et encourager leurs populations à les appliquer chez eux. Il a conclu en soulignant que la transition démographique à venir, qui se traduira par une population de personnes âgées trois fois plus élevée d’ici 2050, dont 71% dans les pays en développement, exigeait que les sociétés soient ouvertes à tous les âges.
M. LUCA DALL’OGLIO, Observateur de l’Organisation internationale pour les migrations (OIM), a rappelé que le Programme d’action de Copenhague avait reconnu la situation particulière des travailleurs migrants et avait appelé à la formulation de politiques adéquates, qu’il s’agisse de leurs droits, de leur intégration sociale, de leur éducation, des opportunités de formation ou encore de prévention de la traite des êtres humains. Ce Programme d’action s’est trouvé renforcé par le Sommet de haut niveau de l’Assemblée générale dans la mesure où son Document final fait référence spécifiquement à la nécessité de promouvoir les droits des travailleurs migrants.
La force de l’ordre du jour des Nations Unies en faveur du développement réside dans son approche intégrée et globale. Cette approche est d’autant plus pertinente que les migrants sont souvent considérés comme de simples éléments productifs. Pourtant, l’inclusion des migrants dans la vie économique, sociale et culturelle d’un pays et d’une société est porteuse d’opportunités dans les pays d’accueil. En fin de compte, l’impact des migrations sur le pays d’accueil dépend de la manière dont les diverses facettes du processus d’intégration sont gérées. Il n’existe pas un seul modèle d’intégration applicable à tous les pays, a averti le représentant. Pour les pays qui ne sont pas encore des pays d’accueil, il devient urgent de trouver un modèle d’intégration des populations migrantes. M. Dall’oglio a enfin mentionné l’initiative de Berne menée dans le cadre d’un processus consultatif intergouvernemental dans le but de développer un cadre normatif de gestion des migrations.
Mme ADIYATWIDI ADIWOSO ASMADY (Indonésie) a déclaré que, pour mettre en œuvre les objectifs du développement social définis lors du Sommet de Copenhague, son pays avait mis en place une stratégie fondée sur trois piliers en faveur, d’une part, d’une croissance plus élevée et durable, d’autre part, de l’emploi par la stimulation des secteurs générateurs d’emplois et, enfin, de la lutte contre la pauvreté par le développement de l’économie rurale et de l’agriculture. Ceci passe notamment par des réformes du secteur financier, des dépenses allouées aux programmes sociaux et des investissements dans les infrastructures, a-t-elle ajouté.
Parmi les autres mesures décidées par l’Indonésie, Mme Asmady a cité: le vote d’une loi sur la sécurité sociale, en octobre 2004, incluant les questions de santé, d’allocation chômage et de retraite; la proclamation du 29 juin comme journée nationale de la famille, qui est l’occasion de multiples actions de promotion; la création d’une Commission nationale sur le vieillissement; l’élaboration d’un plan d’action national sur le handicap,et la tenue régulière de réunions entre les Ministres des affaires sociales des Etats membres de l’ANASE. La dernière, à Bangkok, en décembre 2004, a insisté sur la nécessité de créer une communauté de sociétés, concernées par le sort de chaque individu et de l’ensemble de la société.
La représente a enfin dit sa reconnaissance devant les efforts déployés par les nombreux volontaires nationaux et étrangers lors du tsunami qui a touché Aceh et le nord de Sumatra, tout en soulignant la nécessité pour l’avenir d’une coordination plus professionnelle des volontaires, afin d’accroître l’efficacité de leurs divers apports.
M. PAVLYCHKO (Ukraine) a déclaré que le Sommet de Copenhague de 1994 a été le reflet de la reconnaissance au plan politique des questions relatives à l’inclusion sociale et au développement social. Comme le dit le Secrétaire général, des avancées ont été réalisées depuis mais des revers ont également été infligés au développement des peuples. Ainsi, il faut améliorer les systèmes sanitaires et scolaires, mettre en place des systèmes sociaux de qualité, promouvoir l’égalité des sexes et permettre une meilleure conjugaison des vies professionnelles et familiales. Il faut également mettre l’être humain au centre du développement social. La démocratie, la primauté du droit sont les bases du développement de la nation ukrainienne. À Propos des mesures mises en place en Ukraine, le représentant a expliqué que la priorité était de faciliter l’émergence d’une classe moyenne et de lutter contre la pauvreté. Assurer la promotion de l’emploi et la stabilité macroéconomique constitue notre stratégie principale. Nous travaillons également à l’amélioration de la couverture sociale des groupes vulnérables comme les femmes, les personnes âgées et les personnes handicapées.
Mme KHUNYING LAXANACHANTORN LAOHAPHAN (Thaïlande) a déclaré que son pays entendait aller au-delà des Objectifs du Millénaire pour le développement, en réduisant le nombre des pauvres à un niveau inférieur à 4% de la population d’ici 2009. Elle a indiqué que son Gouvernement avait adopté divers plans, lois et programmes visant à offrir une couverture sociale égale pour tous.
Le plan national adopté pour les personnes handicapées (2001-2006) vise à améliorer leur qualité de vie et à leur permettre de se réaliser pleinement, a-t-elle précisé, indiquant que les mesures prises consistaient à améliorer les services sociaux qui leur sont offerts et leur accès à l’emploi et aux loisirs. Un budget est par ailleurs consacré aux technologies de l’information dédiées aux handicapés, tandis qu’une base de données a été créée pour favoriser l’élaboration de politiques pertinentes, a-t-elle indiqué.
Mme Laohaphan a en outre déclaré que la Thaïlande s’était dotée en 2004 d’une stratégie nationale visant à renforcer le rôle de la famille comme unité de revitalisation économique. Celle-ci entend encourager les activités contribuant à son renforcement. S’agissant des personnes âgées, elle a déclaré que la Thaïlande avait mis en œuvre son deuxième plan national, dont l’objectif est de placer celles-ci au cœur du développement, dans tous les secteurs de la société, de promouvoir leur santé physique et mentale, de développer le potentiel de chacune des classes d’âge et de reconnaître l’atout précieux que représentent les personnes âgées par leur contribution à la société.
Mme Laohaphan a enfin noté que le Document final ne mentionnait ni les personnes âgées, ni la famille, alors que les Gouvernements en tiennent compte dans leurs politiques, comme le montrent les rapports nationaux. Elle a conclu que les efforts en faveur de la réalisation des OMD ne devaient pas se faire au détriment de l’un ou l’autre des groupes sociaux.
M. ELEYDA GARCIA (Venezuela) a souligné que les deux problèmes fondamentaux qui se posent à l’heure actuelle sont ceux de la pauvreté croissante dans le monde et du fonctionnement du système financier international. Il est dommage de traiter ces deux questions de manière distinctes dans la mesure où l’on sait que les Objectifs du Millénaire pour le développement seront loin d’être atteints d’ici 2015. Le bilan du Sommet de haut niveau de l’Assemblée générale est pauvre dans la mesure où son objectif central s’est trouvé dilué. Au lieu de nous concentrer sur les vrais problèmes comme la faim et les maladies, nous avons dépensé davantage d’énergie à contrer les visées des grandes puissantes qui ont mis en place un agenda de guerre. La résolution de l’Assemblée générale approuvant ce texte est nulle et non avenue pour le Venezuela qui est déterminé à trouver des formes alternatives pour améliorer la vie de ceux qui se trouvent en marge de la société. Mais des changements profonds et structurels sont nécessaires. Nous devons donner accès au crédit, accorder la place aux capacités endogènes, garantir l’accès aux services de santé intégré et de qualité, promouvoir l’alphabétisation, mettre en place des programmes de lutte contre la faim et élaborer des modèles de développement qui doivent être durables et endogènes. Le Venezuela a mis en place des réseaux productifs, réorganisé le régime foncier, développé les coopératives qui sont au nombre de 21 000 et qui vont des services d’épargne à la pisciculture.
M. YASHAR ALIYEV (Azerbaïdjan) a déclaré que la persistance de la pauvreté, dans les pays développés comme dans les pays en développement, était synonyme d’instabilité et que les politiques devaient en traiter les causes profondes, ce qui exigeait la collaboration de toutes les parties prenantes.
Il a indiqué qu’à travers son programme de développement, l’Azerbaïdjan travaillait à éradiquer la pauvreté. Signalant que son pays avait toutefois des lacunes sur le plan technique, technologique et des sciences de l’environnement, il a estimé que les efforts des pays développés devaient être intensifiés par une augmentation des aides techniques et financières, mais aussi par l’élimination de la dette, y compris celle des pays à revenu faible et moyen.
Il a également indiqué que le programme de réduction de la pauvreté élaboré par l’Azerbaïdjan pour la période 2006-2015 consistait à renforcer les services sociaux, encourager le secteur privé et favoriser un accès équitable pour tous à la protection sociale. La promotion du développement social dans les zones rurales a fait l’objet d’une attention particulière, a-t-il signalé, par le biais d’un plan national visant à stimuler les entrepreneurs locaux sur la base des avantages comparatifs de chaque région. Sur les 600 000 emplois qui devraient être créés en cinq ans, 100 000 l’ont déjà été, a-t-il fait observer.
M. Aliyev a en outre indiqué que la stratégie nationale de l’emploi de l’Azerbaïdjan mettait l’accent sur les jeunes, les personnes handicapées et les personnes réfugiées et déplacées, ajoutant que ces dernières étaient également prises en charge sur le plan du logement et des conditions de vie, ce qui représente un fardeau particulièrement lourd pour une économie en transition.
M. BERTIN BABADOUDOU (Bénin) a axé son intervention sur la famille car en effet toutes les questions sociales, notamment celles se rapportant aux jeunes, aux personnes âgées et aux handicapés peuvent dans une logique d’intégration être traités sous l’angle de la famille. Le représentant a précisé que son pays a en 2004 adopté le Plan d’action sur la famille. Celui-ci a par ailleurs regretté qu¡’en dépit de toute la volonté manifestée dans la cadre de la célébration du 10ème anniversaire de l’Année internationale de la famille, la communauté internationale n’a pas vraiment fait le pas vers « l’approche famille ». C’est dire qu’il y a encore du chemin à parcourir, il va falloir dans un premier temps s’accorder sur le fait que la famille est l’unité sociale de base qui tire son essence d’une culture dont elle est à la fois la représentation et le véhicule. La dimension culturelle reste donc fondamentale dans la définition de la famille.
Le représentant a souhaité que la communauté internationale prenne des mesures normatives qui conduirait à l’élaboration d’un instrument sur les droits de la famille. Il a également attiré l’attention sur la situation de la famille africaine qui souffre de faire face à de nombreux défis comme l’augmentation de la pauvreté, les violations continues des droits de la famille, la fourniture de soins de santé inadéquats et aux services sociaux comme l’éducation, la dégradation de l’environnement et la désintégration de la cellule familiale. En ce début de Millénaire, l’Afrique doit repenser ses stratégies de développement et la famille doit en être le premier bénéficiaire. Le représentant a appelé la communauté internationale à mettre en oeuvre le Plan d’action sur la famille en Afrique et notamment en aidant au suivi des politiques ; en aidant à mettre en place les structures et mécanismes permettant de trouver des solutions aux problèmes qui affectent la famille, en aidant à créer5
Mme MCHIELA (Malawi) a indiqué qu’en matière de développement social, son pays avait créé des mécanismes multisectoriels servant à mieux formuler les politiques et à mettre en œuvre les programmes adéquats. Elle a par ailleurs estimé que le formidable potentiel que représentait la jeunesse pour le développement du pays avait conduit le Malawi à appuyer la création d’un parlement des enfants et de clubs de jeunes visant à accroître la participation des jeunes gens dans la prise de décision. De nombreux problèmes entravent cependant leur contribution, a-t-il souligné, tels que la pauvreté, une santé déficiente, l’analphabétisation, le chômage, l’accès réduit aux technologies de l’information, l’inégalité entre les sexes et la pandémie du VIH/sida. Pour atténuer l’impact de ces problèmes, le Malawi a mis en œuvre un programme stratégique de lutte contre la pauvreté et a intégré ces enjeux à sa stratégie de croissance.
La représentante a en outre déclaré que son pays avait enregistré des progrès en matière d’emploi grâce à la libéralisation du marché du travail, des investissements nationaux, notamment par des programmes de travaux publics, d’amélioration de la production agricole et de la formation professionnelle dans le domaine technique. Un appui technique et financier est cependant nécessaire pour permettre aux pays en développement de réaliser leurs objectifs de développement social, a-t-il souligné.
M. MU’TAZ HYASSAT (Jordanie) a dit être satisfait du Document final issu du Sommet de haut niveau de l’Assemblée générale. La Jordanie a adopté la stratégie nationale de lutte contre la pauvreté ce qui a permis de faire baisser les taux d’analphabétisme à 9,4 % en 2004 et dans le secteur de la santé elle accorde une importance particulière à la santé maternelle et infantile. Avec le Conseil national de protection de la famille, la Jordanie ne ménage aucun effort pour promouvoir une famille saine et solide où les personnes âgées ont leur place. La Jordanie dispose d’un Conseil de la jeunesse qui développe de nombreux partenariats entre les secteurs public et privé afin d’exploiter le potentiel des jeunes et de réaliser l’égalité entre les jeunes hommes et les jeunes femmes. Le représentant a dit toute l’importance que son pays accorde aux personnes handicapées et a rappelé à cet égard que la Jordanie avait remporté le Prix Franklin Delanoë Roosevelt.
Mme SHARADA SINGH (Népal) a demandé solennellement à la communauté internationale d’adopter des mesures visant à créer un environnement économique propice au développement, à accroître la coopération financière et technique, à alléger le fardeau de la dette des pays les plus pauvres, autant d’outils qui sont favorables au développement économique et social et permettent de pallier les effets négatifs de la mondialisation, en tenant compte de la vulnérabilité de certains pays.
Mme Singh a par ailleurs indiqué que le dixième plan quinquennal de réduction de la pauvreté du Népal reposait sur quatre piliers: la croissance économique, le développement du secteur social, des programmes d’intégration sociale et la bonne gouvernance. Elle a cependant noté que l’absence d’infrastructures et la corruption avaient entraîné un retard social qui, à son tour, avait engendré des tensions et des violences au sein de la société, tandis que le terrorisme avait mis à bas les nombreux efforts que le Népal avait consacrés au développement social. Elle s’est ainsi réjouie que la pauvreté ait malgré tout diminué de 11% depuis dix ans, que les taux de mortalité maternelle et infantile aient diminué, que le taux d’alphabétisation ait augmenté et que les services publics se soient améliorés, en particulier les services d’eau potable et d’assainissement.
Considérant par ailleurs que la génération actuelle des jeunes gens était confrontée à des problèmes bien plus complexes que les générations précédentes, la représentante du Népal a indiqué que son Gouvernement estimait que le Programme d’action pour la jeunesse devait accorder une plus grande attention aux jeunes vivant dans les zones rurales et à ceux participant aux migrations des campagnes vers les villes, à la recherche d’un travail.
M. NGUYEN TAT THANH (Viet Nam) a lui aussi relevé les inégalités qui persistent dans le monde comme le confirme le rapport sur le développement social. Les défis restent les mêmes mais sont plus difficiles à relever. Ainsi le fossé entre pays riches et pays pauvres ne cesse de croître tout comme s’accentuent les inégalités engendrées par le régime commercial international, par le problème de la dette, par la propagation des maladies infectieuses, par les catastrophes naturelles ou encore par les conflits armés. La réalité est que le développement social ne peut pas être réalisé en marge du développement économique. Au niveau international, les pays développés et les institutions financières doivent honorer leurs engagements relatifs à l’annulation de la dette, aux transferts de technologies et à l’accès aux marchés des pays développés.
Au Viet Nam, a expliqué le représentant, la priorité est l’harmonisation de la croissance économique et du développement social. Nous avons intégré des objectifs de développement social dans notre Stratégie de réduction de la pauvreté pour la période 2001-2010. Nous sommes parvenus à accroître nos dépenses sociales qui comptent pour 36,9% du budget national. Le taux de pauvreté est passé de 58,1% en 1993 à 24,1% en 2004, notre objectif étant de faire tomber ce taux à 15% en 2010. Pour promouvoir l’emploi, nous avons accru les ressources allouées à la promotion du plein emploi. Notre objectif est de créer d’ici 2010 un total de 8 millions de nouveaux emplois. Le Viet Nam déploie par ailleurs tous ses efforts en vue de l’intégration sociale en particulier en faveur des groupes sociaux vulnérables comme les femmes, les enfants et les personnes âgées. Le représentant a également évoqué les mesures prises par son gouvernement en faveur des personnes handicapées en précisant que les efforts étaient dirigés vers l’emploi et la formation professionnelle.
Mme JOYCE SHAIDI (Tanzanie) a déclaré que son pays avait accru les dépenses sociales en faveur des pauvres. Elle a cependant estimé que des défis demeuraient pour réduire la pauvreté et garantir des services sociaux égaux pour toutes les catégories sociales et sur tous les territoires, urbains comme ruraux. Le Gouvernement tanzanien a ainsi élaborée une stratégie nationale pour la croissance et la réduction de la pauvreté (2005-2010), fondée sur les Objectifs du Millénaire pour le développement, dont les principaux axes sont la croissance économique, l’amélioration de la qualité de vie et des conditions de vie, la bonne gouvernance et la responsabilisation.
Mme Shaidi a par ailleurs souligné l’importance de la coopération internationale et du financement pour l’amélioration du secteur social, indiquant que les partenaires de la Tanzanie lui avaient permis de rendre l’école primaire gratuite et de mettre ainsi en place une scolarisation universelle. Elle a signalé que des lois avaient été promulguées en faveur de la protection sociale des personnes âgées, des femmes, des jeunes et des personnes handicapées, reconnaissant par là les problèmes particuliers auxquels ces populations sont confrontées et le rôle positif qu’elles sont susceptibles de jouer dans la société. Les mesures prises en matière d’emploi ont en visé particulier les jeunes et les zones rurales, a-t-elle indiqué, et ont tendu à officialiser le secteur informel, particulièrement dans les zones urbaines.
Mme MARIA ANGELA HOLGUIN CUELLAR (Colombie) a estimé qu’il fallait exiger des Nations Unies une approche ambitieuse du développement social. Elle a expliqué qu’au niveau national, il existait une prise de conscience croissante de l’importance d’une bonne gestion du service public et des investissements sociaux. Le rapport sur la compétitivité dans le monde, publié récemment a montré que la Colombie était le pays d’Amérique latine à avoir le plus progressé en terme de compétitivité mondiale en raison notamment de ses bons résultats en matière de gestion publique et de macroéconomie. Par ailleurs, la création d’emploi constitue la priorité de notre gouvernement a expliqué la représentante. La réhabilitation des zones rurales est également prioritaire avec la promotion de cultures alternatives pour endiguer la production illicite de drogues. Par ailleurs, l’éducation est d’une importance fondamentale pour garantir un développement social durable. Il s’agit du dénominateur commun minimal pour tous les individus, leur permettant de participer à la société et de trouver un emploi productif. Nous essayons de fournir une éducation à tous les segments de la population, en particulier aux plus pauvres, a précisé Mme Cuellar. De même, nous avons investi dans les sciences et les technologies qui constituent des éléments importants de la politique scolaire.
M. PAUL GOA ZOUMANIGUI (Guinée) a déclaré que, le programme d’action de Copenhague devant constituer le cadre de base du développement social, au niveau national comme international, le Gouvernement guinéen s’est appuyé sur ce dernier pour élaborer en 2000 un document stratégique de réduction de la pauvreté, dont les axes sont l’accélération de la croissance économique, l’accès de tous aux services sociaux de base et la bonne gouvernance. Les programmes qui en découlent portent notamment sur l’éducation, la santé, le développement rural et les infrastructures hydrauliques en milieu rural, a-t-il précisé.
Considérant que l’instabilité de la sous-région ouest africaine avait eu des effets dévastateurs sur le développement du pays, M. Zoumanigui a renouvelé l’appel de la Guinée à la communauté internationale, afin que celle-ci lui apporte son aide pour assumer les conséquences des conflits dans la région, rappelant qu’il n’est pas de développement sans paix, ni de paix sans développement. Le représentant a enfin rappelé que le développement social relevait de la responsabilité partagée des pays développés et des pays en développement et qu’il était fondé sur la bonne gouvernance nationale et internationale et la remise mutuelle de rapports d’activités.
M. ANDREI A.TARANDA (Bélarus) a convenu lui aussi que les progrès en matière de développement social avaient été inégaux. Il a insisté sur l’importance de promouvoir l’accès des marchés des pays développés aux pays en transition comme le sien. Il a également souligné l’importance d’accorder une attention prioritaire au développement socio-économique de l’Afrique. Le Nouveau partenariat pour le développement de l’Afrique (NEPAD) a recueilli l’appui de la communauté internationale et doit contribuer pleinement au développement du continent africain. L’annulation de la dette doit étayer les efforts entrepris dans le contexte du NEPAD.
Le représentant a évoqué la Déclaration finale du Sommet de l’Assemblée générale qui réaffirme l’attachement de la communauté internationale aux principes de Copenhague: l’être humain doit être au centre du développement. Cette approche sociale est également consacrée dans le concept de développement socioéconomique du Bélarus pour 2015 ainsi que dans diverses mesures de protection sociale. Malgré les problèmes survenus en raison du passage à une économie de marché, nous accordons 14,5% de notre PNB au versement de prestations sociales. Une partie importante de nos dépenses sont cependant absorbées par les conséquences de la catastrophe de Tchernobyl. En avril 2006, à Minsk, se tiendra une conférence internationale sur Tchernobyl et le développement durable. Elle sera consacrée à un échange d’expérience entre pays ayant été touchés par cette catastrophe.
M. BUSANI NGCAWENI (Afrique du Sud) a considéré que les jeunes constituaient une ressource plutôt qu’un problème et qu’il était nécessaire de valoriser cette ressource pour contribuer à la transformation du pays. Il a déclaré que son Gouvernement avait créé de nombreuses instances de participation des jeunes au processus de décision, telles qu’une unité des jeunes au sein de la présidence, la Commission nationale de la jeunesse d’Afrique du Sud, dont le mandat est d’évaluer la prise en compte des problèmes des jeunes à tous les niveaux du Gouvernement, ou le Conseil de la jeunesse d’Afrique du Sud, qui est une organisation de la société civile dont la mission est de se faire le porte-parole des intérêts de la jeunesse. En outre, le Gouvernement a créé le fonds Umsobomvu dont le budget est destiné à mettre en œuvre des programmes d’information destinés aux jeunes et à soutenir la formation professionnelle et la création d’entreprise.
Pour lutter contre les différentes maladies contagieuses qui frappent particulièrement la jeunesse, le Gouvernement sud-africain a par ailleurs mis en place des programmes d’accès aux soins et à la prévention orientés vers les jeunes, a indiqué M. Ngcaweni. Des investissements importants dans des programmes de création d’emplois pour les jeunes ont également été lancés. Grâce à ses efforts dans le domaine de l’éducation, l’Afrique du Sud a enregistré une hausse de 96% du taux de scolarisation à l’école primaire, particulièrement notable auprès des jeunes filles. L’accès à l’enseignement supérieur a également été renforcé.
Le représentant a enfin indiqué que son pays avait accompli des progrès importants en matière d’intégration sociale des jeunes, à travers le Service national de la jeunesse et le Mouvement de régénération morale, qui visent à éviter que les jeunes gens ne s’orientent vers des activités criminelles ou non productives. Le gouvernement sud-africain s’est également engagé dans une coopération au sein du NEPAD et de l’Union africaine pour favoriser la mise en place de programmes pour les jeunes sur l’ensemble du continent.
M. SIMEON ADEKANYE (Nigéria) a présenté les mesures mises en place dans son pays et qui se sont traduites notamment par un Programme national d’élimination de la pauvreté. Parmi ces mesures figurent la construction de nouvelles routes, l’amélioration du système de prestations sociales et la fourniture d’infrastructures nécessaires à une éducation de qualité. L’introduction de la scolarité obligatoire dans le primaire a contribué à augmenter fortement les taux de scolarisation, en particulier l’éducation des filles. Nous sommes satisfaits, a indiqué le représentant que la question de l’éducation figure en bonne place dans le Document final du Sommet de l’Assemblée générale. Le fléau des maladies infectieuses et de la pandémie du VIH/sida constitue par ailleurs un réel défi au développement du Nigéria.
Le représentant a expliqué que le Nigéria avait établi un département de l’aide sociale dans tous les ministères compétents et au niveau des états pour subvenir aux besoins des segments de la population les plus vulnérables. De même, le Nigéria a mis en place une évaluation d’ensemble des programmes d’assurance dans le cadre de la mise en œuvre du Programme d’action de Madrid sur les personnes âgées. Le représentant a rappelé quelle était la conclusion du segment de haut niveau de la Commission du développement social qui s’est réunie en février dernier: l’élimination des causes sous-jacentes à la pauvreté exige une participation active des gouvernements, des organisations internationales et de la société civile. Il est important dans ce cadre de soutenir le Nouveau partenariat pour le développement de l’Afrique (NEPAD)
M. SAID HUSAIN (Organisation de la conférence islamique) a déclaré que plus d’un tiers des jeunes des pays en développement vivaient dans la plus grande pauvreté, ce qui devait conduire, selon lui, à ajouter cinq nouvelles priorités au Programme d’action pour la jeunesse : la globalisation, l’information et la communication, le VIH/sida, les conflits armés et les relations intergénérationnelles.
Il s’est en outre réjoui de la reconnaissance croissante au niveau international de la famille « naturelle » comme base de la société et a estimé que celle-ci devait être renforcée, afin que le développement s’accompagne de la création d’un environnement plus sain. C’est dans cet esprit que l’Organisation de la conférence islamique s’était prononcée en faveur de la création d’un mécanisme national de coordination, permettant d’harmoniser les politiques et d’aider à l’intégration de la famille dans les efforts nationaux de développement Il s’est déclaré satisfait que cette proposition ait été reprise par le Secrétaire général dans son rapport sur la « Suite donnée à l’année internationale de la famille et à la célébration de son dixième anniversaire ».
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