LE COMITÉ DES DROITS DU PEUPLE PALESTINIEN ACCUEILLE LE RETRAIT ISRAÉLIEN DE COLONIES DE GAZA ET DE CISJORDANIE COMME UN PAS VERS LA REVITALISATION DE LA FEUILLE DE ROUTE
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Comité pour l’exercice des droits inaliénables
du peuple palestinien
287e séance – matin
LE COMITÉ DES DROITS DU PEUPLE PALESTINIEN ACCUEILLE LE RETRAIT ISRAÉLIEN DE COLONIES DE GAZA ET DE CISJORDANIE COMME UN PAS VERS LA REVITALISATION DE LA FEUILLE DE ROUTE
Le Comité pour l’exercice des droits inaliénables du peuple palestinien s’est félicité, ce matin, du fait qu’Israël se soit retiré de 21 colonies de peuplement de Gaza et de 4 autres du nord de la Cisjordanie. Au cours d’une réunion tenue, ce matin, le Président du Comité, Paul Badji du Sénégal, a estimé que ce retrait représente une étape encourageante susceptible de raviver les négociations dans le cadre de la Feuille de route et de surmonter l’impasse dans laquelle se trouve le processus de paix*. Avant que l’Observatrice de la Palestine, Somaia Barghouti, ne lise une longue liste de principes sur lesquels doit reposer ce processus, le Président du Comité a exprimé l’espoir que la dynamique résultant du retrait des colonies sera suivie de mesures similaires dans le reste de la Cisjordanie, y compris Jérusalem-Est, pour donner un nouveau souffle au processus politique et aboutir à une solution globale, juste et durable de la question de Palestine.
Après que le représentant de la République arabe syrienne, Fayssal Mekdad, eut fait des commentaires, le Comité a pris note du rapport de la Conférence internationale de la société civile à l’appui de la paix au Moyen-Orient qui s’est tenue à Paris, au Siège de l’Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture (UNESCO) les 12 et 13 juillet dernier.
Dans son intervention, l’Observatrice de la Palestine a reproché à Israël de ne pas avoir encouragé la coordination avec l’Autorité palestinienne dans la mise en œuvre de cette décision unilatérale que constitue le retrait israélien. Elle a tout de même signalé la conclusion d’accords sur certaines questions liées au redéploiement, tout en ajoutant que d’autres questions de grande importance, telles que celles liées aux frontières nord et postes de contrôle, doivent encore faire l’objet d’accords. L’Autorité palestinienne, qui veut garantir le succès de l’initiative, a-t-elle poursuivi, souhaiterait que le processus politique se fonde sur certains principes.
Dans ce contexte, l’Observatrice a réaffirmé la souveraineté de l’Autorité palestinienne sur tous les territoires dont les Israéliens se retireront. Rejetant toute action unilatérale, elle a encore dit que l’Autorité insiste sur l’unité géographique dans la Bande de Gaza, de la Cisjordanie et de Jérusalem-Est. L’Autorité insiste aussi sur la nécessité de ne pas intervenir dans la Bande de Gaza et de préserver son statut juridique après le retrait israélien. Le Gouvernement israélien, a souligné l’Observatrice, en est responsable en vertu des Accords de Genève et de La Haye.
L’Observatrice a également mis l’accent sur la nécessité de fournir les bases financières et économiques pour que le processus politique survive après le retrait, et à ce propos, a accueilli « avec soulagement » les promesses du G-8. Elle a considéré que toutes les questions en suspens ne doivent pas empêcher de passer à l’étape suivante du processus politique. A l’avenir, a-t-elle mis en garde, les initiatives politiques doivent être décidées entre les deux parties. Toute solution doit être négociée et dans ce cadre, la solution de deux Etats vivant côte à côte doit se fonder sur le plan de trêve de 1949. L’Observatrice a aussi souligné que le règlement de la question palestinienne est une condition sine qua non du retour à la stabilité au Moyen-Orient et des progrès dans la lutte contre le terrorisme. Elle a tenu à réitérer le fait que la construction du mur de séparation est contraire au droit international. Elle a ajouté qu’il faut réaffirmer l’illégalité des colonies de peuplement et de tout ce que Israël entreprend dans Jérusalem-Est dont la séparation de cette partie du territoire de la Cisjordanie.
L’Observatrice a appelé à des négociations de bonne foi, en appelant, une dernière fois, Israël à mettre fin aux colonies de peuplement, à la construction du mur de séparation et à libérer tous les prisonniers palestiniens. Les discussions sur le statut final, a-t-elle prévenu, doivent avoir en leur cœur les questions liées à Jérusalem, aux réfugiés, aux colonies de peuplement et aux frontières. Aucune partie ne doit prendre des mesures qui iraient à l’encontre de cette solution finale. L’Autorité palestinienne refuse que la question des frontières soit reposée, a-t-elle dit en exhortant le Quatuor à mettre en œuvre un nouvel agenda pour l’application des solutions proposées et la création d’un mécanisme de surveillance. L’application des Accords de Charm el-Cheikh doit intervenir dans les trois mois à venir et il revient au Quatuor d’envisager sérieusement la mise en place d’un mécanisme de transition, y compris l’organisation d’une conférence internationale, a conclu l’Observatrice.
Le représentant de la République arabe syrienne, a également estimé que le retrait d’Israël de tout territoire occupé est un pas dans la bonne direction pour aboutir à un règlement juste et global. Un tel retrait devrait se faire de tous les territoires arabes occupés, a-t-il insisté en regrettant que les faits sur le terrain n’aillent pas tout à fait dans ce sens. Il a tout de même exprimé son « plaisir » de voir les colons israéliens quitter Gaza. Nous attendons maintenant d’autres retraits de Gaza qui doit être rendu dans sa totalité aux Palestiniens et ne pas devenir, au contraire, une prison pour ces derniers, a ajouté le représentant. Il a ensuite fait remarquer qu’un grand nombre de colons n’ont pas été rapatriés en Israël mais ont été réinstallés dans d’autres colonies dont le Golan syrien occupé. La Syrie, a-t-il promis, s’emploie à ce que ces colonies ne restent pas sur place. Israël, a-t-il insisté, doit arrêter de créer de nouvelles colonies de peuplement et cesser la construction du mur de séparation. Plaçant les choses dans le contexte de la réforme de l’ONU dont celle du Secrétariat, le représentant a conclu en affirmant que la grande majorité des Etats Membres tiennent à ce que la question de Palestine soit réglée d’une manière qui garantisse une solution juste et globale.
La question du mur de séparation a été également évoquée par le Vice-Président du Comité, Ravan Farhâdi de l’Afghanistan, qui a présenté les travaux de la Conférence internationale des Nations Unies de la société civile à l’appui de la paix au Moyen-Orient. Il a, en effet, souligné que la Conférence s’est tenue à une semaine de la date du premier anniversaire de la publication de l’avis consultatif de la Cour internationale de Justice (CIJ) le 9 juillet 2004, sur les conséquences juridiques de la construction du mur. Le Vice-Président a regretté que, malgré les efforts déployés par la communauté internationale pour s’opposer à la construction du mur, le Gouvernement israélien n’y a pas mis fin. Bien au contraire, il a approuvé de nouveaux segments du tracé qui intégreront en fin de compte de vastes colonies de peuplement autour de Jérusalem-Est, du côté israélien.
La Conférence, a-t-il indiqué, a été tenue, cette année dans une capitale européenne pour faciliter la participation d’un plus grand nombre d’organisations d’Europe, d’Asie et du Moyen-Orient. Plus de 170 participants y ont assisté et 22 intervenants de toutes les régions, dont des Israéliens et des Palestiniens, ont fait des communications aux cours des séances plénières et des ateliers. La Conférence a adopté un plan d’action 2005, « La paix au Moyen-Orient: se mobiliser pour mettre fin à l’occupation israélienne »**, qui demande instamment aux organisations et mouvements internationaux, nationaux et régionaux de joindre leur voix à l’appel de la société civile palestinienne en faveur d’une campagne mondiale de boycottages, de désinvestissements et de sanctions contre les entités commerciales qui tirent profit de l’occupation israélienne et y contribuent, et de forcer ainsi Israël à mettre fin à l’occupation et à se conformer pleinement au droit international et à toutes les résolutions pertinentes des Nations Unies.
La réunion avait commencé par une mise à jour du Président du Comité sur ses activités. Il a rendu compte de deux rencontres qu’il a eues le 6 mai dernier, avec le nouveau Secrétaire général adjoint aux affaires politiques, Ibrahim Gambari, et le 5 août, avec le Secrétaire général adjoint à la communication et à l’information, Shashi Tharoor.
* Communiqué de presse du Bureau du Comité daté du 30 août 2005.
**CRP/ICCS/2005/7/Rev.3.
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