En cours au Siège de l'ONU

AG/10398

LES JEUNES REVENDIQUENT L’ACCES A L’EDUCATION ET AU PLEIN EMPLOI, LEUR PARTICIPATION A LA SOCIETE CIVILE ET L’ACCES AUX SOINS DE SANTÉ SEXUELS

05/10/2005
Assemblée généraleAG/10398
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

Assemblée générale

après-midi


LES JEUNES REVENDIQUENT L’ACCES A L’EDUCATION ET AU PLEIN EMPLOI, LEUR PARTICIPATION A LA SOCIETE CIVILE ET L’ACCES AUX SOINS DE SANTÉ SEXUELS


Quelque 209 millions de jeunes dans le monde vivent avec moins d’un dollar par jour, la grande majorité d’entre eux en Asie du sud et en Afrique sub-saharienne, indique le rapport mondial sur la jeunesse pour 2005.  Près de 50% des nouvelles infections par le VIH sont parmi les jeunes.  Et si la dernière décennie a vu une reconnaissance accrue du rôle des jeunes dans les processus de prise de décisions, on ne prend toujours pas en compte le fait que les jeunes participent déjà pleinement à la marche de la société.


Organisées en marge des débats de la Troisième Commission (Commission des affaires sociales, culturelles et humanitaires) trois tables rondes ont permis cet après-midi aux représentants de la jeunesse de faire entendre leurs préoccupations et leurs attentes dans le cadre du processus de mondialisation, au sein de la société civile et d’évoquer les risques qui menacent leur bien-être. 


Évoquant la place des jeunes dans l’économie mondiale, Renaldas Vaisbrodas de la Lituanie qui s’exprimait au nom des États d’Europe et l’organisation « European Youth Forum », a plaidé en faveur de l’éducation des jeunes tout en précisant qu’il fallait accorder davantage d’attention à la complémentarité entre les enseignements formel et informel.  Celui-ci a ajouté qu’en l’absence d’éducation et du plein emploi, on ne pourra pas éliminer la pauvreté.  De son côté, Fatouma Diakhaby, qui s’exprimait au nom des États d’Afrique et l’organisation « Youth Employmnent Summit », a invité la communauté internationale à faire des jeunes des milieux ruraux le point focal de leurs activités de lutte contre la pauvreté.


La deuxième table ronde, qui portait sur « les jeunes et la société civile », à laquelle ont participé Nguyen Hong Nhgung, qui s’exprimait au nom du Vietnam, et M. Andrew Dunkelman, au nom des États-Unis, a été l’occasion pour les représentants de la jeunesse de faire part du désir des jeunes de participer à la vie de la cité, que ce soit sous la forme d’une participation à la société civile, dans des associations ou par le volontariat, ou sous la forme d’une participation aux processus de décision politique.  La création d’un conseil des jeunes auprès de l’ONU a été proposée, de même qu’a été souhaitée la promotion de la participation des jeunes par les Gouvernements, qu’il s’agisse de les former, de les rémunérer ou de leur permettre de contribuer à l’élaboration des lois.


Dans le monde arabe, a déclaré Danah al Dajani de Jordanie qui s’exprimait au nom des États arabes, dans le cadre de la troisième table ronde, les conflits mais également l’accès aux soins de santé constituent des défis importants.  Il faut que le monde arabe trouve des réponses aux questions culturelles liées à la santé génésique et sexuelle.  Pour Maria Pereyra de l’Argentine qui s’exprimait au nom des pays d’Amérique latine et des Caraïbes, les jeunes se trouvent dans des situations à risque et posent des risques au reste de la population.  Il faut mettre en œuvre des politiques bien ciblées, lancer des campagnes de sensibilisation sur la nécessité pour les jeunes de modifier leurs comportements devant le VIH/sida et les maladies sexuellement transmissibles.


La première table ronde sur les jeunes dans l’économie mondiale était présidée par Jan Eliasson, Président de l’Assemblée générale, la deuxième table ronde sur le thème des jeunes dans la société civile était présidée par Ismael Abraao Gaspar Martins, Représentant permanent de la Jamaïque, et la troisième table ronde sur les jeunes et leur bien-être l’était par Azalina Othman Said, Ministre de la jeunesse et des sports de la Malaisie.


L’Assemblée générale consacrera deux séances plénières demain jeudi 6 octobre à l’évaluation des progrès dans la mise en œuvre du Programme d’action mondial pour la jeunesse à l’horizon 2000 et au-delà.



Développement social, y compris les questions relatives à la situation sociale dans le monde et aux jeunes, aux personnes âgées, aux handicapes et à la famille: Programme d’action mondial pour la jeunesse à l’horizon 2000 et au-delà:


Table ronde 1: Les jeunes dans l’économie mondiale


M. RENALDAS VAISBRODAS de la Lituanie, représentant les États d’Europe et l’organisation « European Youth Forum », s’est demandé quel était l’impact de la mondialisation sur la vie des jeunes qui ne sont pas les champions du processus de mondialisation mais en sont, dans une certaine mesure, des victimes.  L’éducation doit permettre de surmonter les difficultés que les jeunes rencontrent à l’heure actuelle et celle-ci ne doit pas se limiter au cursus scolaire.  L’éducation  formelle et informelle doivent faire partie du cycle de vie et doivent se compléter.  Il faut accorder davantage d’attention aux organisations des jeunes et à la complémentarité entre l’enseignement formel et informel. 


L’emploi est aussi une source de préoccupation importante qui exige une action rapide.  Malheureusement les résultats sont en deçà des attentes, les jeunes étant de plus en plus vulnérables au chômage.  Il est crucial d’investir dans la jeunesse si l’on veut obtenir des résultats positifs dans la mise en œuvre du Programme d’action en faveur des jeunes adopté en 1995.


En absence d’éducation et du plein emploi, nous ne pourrons pas éliminer la pauvreté, a insisté le représentant.  Les organisations de jeunes, en coopération avec l’ONU et les institutions internationales, doivent travailler de concert à la création d’emploi leur permettant d’échapper au piège de la misère et des inégalités.  Pour cela nous avons besoin de votre aide, a insisté le représentant, à l’intention des Etats membres.  Il suffit simplement de donner un sens aux engagements pris lors de l’adoption en 1995 du Programme d’action pour la jeunesse.


Mme FATOUMA DIAKHABY du Sénégal, représentant les États d’Afrique et l’organisation « Youth Employmnent Summit », a rappelé que plus d’un milliard de personnes sont pauvres, dont 300 millions en dessous du seuil de pauvreté.  La plupart d’entre eux se trouvent dans les zones rurales et reculées qui elles-mêmes se trouvent pénalisées par le  manque d’infrastructures de base.  Les jeunes des milieux ruraux doivent ainsi être la cible des actions de lutte contre la pauvreté qui se trouve exacerbée par l’assèchement des cours d’eau, la baisse des rendements agricoles et les catastrophes naturelles.


96 millions de jeunes femmes et 57 millions de jeunes hommes sont analphabètes, a encore ajouté la représentante.  Celle-ci a plaidé en faveur d’une éducation pour tous et pour toute la vie.  Elle a également plaidé en faveur de l’amélioration de la qualité de l’éducation qui influe toutes les composantes du développement.  Le chômage des jeunes est de 14,3%, soit 88 millions de jeunes dans le monde.  Il est impérieux de renforcer les capacités des jeunes et de mettre en place des mécanismes durables assurant leur participation dans les processus de prise de décisions.  Du 24 au 25 octobre 2005, a indiqué la représentante, aura lieu le Conseil des jeunes de la francophonie.


De nombreux commentaires ont été faits notamment par la Fédération internationale des scouts et par l’Association internationale des étudiants en sciences économiques et commerciales (AIESEC).  Ainsi, l’impact de la libération économique et de la mondialisation sur les jeunes a été évoqué, notamment sur les jeunes des zones rurales.  Il a également été question de l’importance de l’éducation qui permettra aux jeunes de la prochaine génération de prendre leur place dans l’économie mondiale.  Certains intervenants ont souligné la nécessité pour les institutions des Nation Unis de travailler aux questions relatives aux jeunes, relevant que l’Organisation internationale du travail (ILO) et la Banque mondiale ne consacraient pas assez d’intérêt à ces questions.


Table ronde 2: Les jeunes dans la société civile


M. ISMAEL ABRAÃO GASPAR MARTINS (Angola), qui présidait la table ronde sur les jeunes et la société civile, a précisé que ce thème recouvrait les sujets de l'environnement, des loisirs, de la participation au processus de décision, des technologies de l'information et de la communication et des relations entre les générations.


Au nom des États d'Asie et du Pacifique et du partenariat entre son journal TakingITGlobal et la Campagne des Nations Unies pour le Millénaire, Mme NGUYEN HONG NHGUNG (Viet Nam) a rappelé tout d’abord que les jeunes jouaient de facto un rôle majeur dans la société civile, dans la mesure où ils représentaient une partie importante de la société mondiale.  Elle a indiqué que parmi les multiples activités dans lesquels s'engageaient les jeunes, le volontariat tenait une part importante.  Reprenant le slogan du Programme des jeunes leaders d'Asie du Sud-Est, "On ne peut pas diriger si l'on n'est pas prêt à servir", elle a souligné que le volontariat ne devait pas être considéré comme une activité de loisirs, mais comme une activité clé pour la société civile.  Elle a ajouté que le développement des technologies de l'information et de la communication favorisait la participation des jeunes à la société civile, en leur permettant non seulement de se former, mais aussi de participer à des projets et d'échanger des idées. De fait, le rapport des Nations Unies insiste sur la nécessité de développer les technologies de l'information dans les zones rurales, a-t-elle signalé, ajoutant que les Gouvernements et les ONG n'avaient pas pris suffisamment conscience de la nécessité de créer davantage d'opportunités pour les jeunes vivant dans ces territoires.


Au nom du Mouvement national des jeunes 4-H, M. ANDREW DUNKELMAN (États-Unis) a déclaré que les jeunes étaient conscients de la nécessité de maintenir un environnement sain et durable.  Il a cité l’exemple de la double approche développée par son association aux États-Unis, fondée sur un apurement des lacs et des rivières et un encouragement des citoyens à utiliser l'eau de façon raisonnable.  Il a également estimé que les adultes et les jeunes devaient s'engager ensemble au niveau local, sur tous les sujets.  Si les jeunes sont désireux de participer aux processus de décision politique, ils souhaitent également apprendre à travailler avec les adultes, à faire preuve de créativité et veulent avoir accès aux moyens de communication, a-t-il déclaré.


D’autres recommandations ont été formulées à l’adresse des Gouvernements provenant des associations de jeunes de la francophonie, telles que le lancement de campagnes sur l’écocitoyenneté, la garantie des loisirs pour tous, la promotion de la participation des jeunes aux instances de décisions nationales et internationales, le développement de programmes en faveur d’un dialogue et d’un partage d'expériences et de savoir-faire entre les générations.


Plusieurs intervenants ont souligné la volonté des jeunes de prendre une part active aux décisions qui les concernent.  Certains ont souligné que si les jeunes souhaitaient participer à la vie politique, ils étaient souvent insuffisamment formés pour cela.  Ils ont donc milité pour une formation sur le terrain, mais aussi pour une sensibilisation des jeunes qui ne se disent pas intéressés a priori par la vie de la cité, par le biais des médias et de la culture des jeunes ou dans des cadres informels.


Le représentant du Conseil de la jeunesse de Norvège a, pour sa part, appelé les Gouvernements à recenser les meilleures pratiques de participation des jeunes aux processus de décision, mais aussi à les inclure dans l'élaboration des politiques elles-mêmes.  Il a estimé que les ONG et les associations de jeunes constituaient également d'autres moyens de participer à la vie politique et que les Gouvernements devaient promouvoir une culture démocratique de la participation parmi les jeunes.


À propos de ce thème, le Secrétaire à la jeunesse du Gouvernement du Nicaragua a déclaré que les jeunes voulaient non seulement être la génération du changement, mais être au cœur de ces changements.  Soulignant la différence de préoccupations entre les jeunes vivant dans les pays développés et ceux ne subsistant qu’avec moins d’un dollar par jour, il a insisté sur la nécessité non seulement d’investir dans l'éducation et dans la lutte contre le sida, mais aussi de permettre aux jeunes de participer aux politiques internationales de réduction de la dette, de lutte contre la corruption, de développement de l'économie et de réduction de l'exclusion sociale.


Certains intervenants ont abondé dans ce sens en avançant l’idée de cogestion des jeunes.  Il a été proposé qu’un conseil consultatif des jeunes soit créé à l’ONU, afin que ceux-ci puissent contribuer à toutes les politiques mises en œuvre par l’Organisation.  Il a également été demandé que des indicateurs d’évaluation du Programme d’action pour la jeunesse soient élaborés, afin que les Gouvernements rendent des comptes sur leurs actions en toute transparence.


Certains représentants de pays en situation de conflit ou de post-conflit ont enfin estimé qu’une réflexion devait également être menée pour tenir compte du cas particulier des jeunes combattants et déterminer la meilleure manière de les réintégrer à la vie civile, en particulier lorsque l’État manque de moyens pour mettre en œuvre des programmes de réinsertion et que ces jeunes sont tentés de se diriger vers le grand banditisme pour survivre.


Table ronde 3: Les jeunes et leur bien-être : santé, drogue, délinquance juvénile, et conflits.


Mme DANAH DAJANI de la Jordanie, s’exprimant au nom des États arabes, a déclaré que la moitié de la population dans sa région a moins de 25 ans et que les questions complexes auxquels les jeunes sont confrontés entraînent des pressions sociales énormes.  Au cours des décennies passées, a-t-elle ajouté, les jeunes ont connu des conflits qui les empêchaient de jouir de la vie et sont devenus de plus en plus vulnérables.  Soulignant qu’ils doivent désormais faire face à des défis auxquelles les générations passées n’étaient pas confrontées, comme le poids des traditions et les difficultés politiques de la région telle que l’occupation, Mme  Dajani a demandé qu’on leur donne les qualifications et le savoir nécessaire afin qu’ils participent à et s’engagent dans la vie active malgré un avenir incertain.  Elle a enfin exprimé le souhait que la jeunesse arabe participe aux prises de décision et d’application des mesures politiques qui la concernent directement.


Mme GABRIELA PEREYRA, s’exprimant au nom de l’Amérique latine et des États caribéens, a déclaré que cette table ronde était une occasion importante pour permettre de décider ensemble de quelles manières il faut améliorer les activités quotidiennes des jeunes.  Il ne faut pas que nous soyons seulement les récipiendaires de ce Programme d’action mondiale pour la jeunesse, il faut que nous soyons aussi actifs, a-t-elle précisé, rappelant qu’en Amérique latine plus de 700 000 jeunes connaissent des conditions de vie difficiles, comme la maladie, la drogue, qui constitue un risque non seulement pour eux-mêmes mais aussi pour l’ensemble de la société.  À ce sujet, la représentante de l’Espagne a déclaré que le 11 octobre à Badajoz (Espagne), il sera signé une Convention latino-américaine qui sera un instrument pour la protection des jeunes et a invité les Nations Unies à participer à cet événement important.  Dans cet esprit, le représentant de la Jamaïque a suggéré que dans le cadre de l’institutionnalisation de la participation des jeunes aux activités de l’ONU, il faudrait veiller à ce que chaque mission ait un représentant permanent de jeunes auprès de l’Organisation.


Le représentant du Soudan, faisant référence aux deux tables rondes précédentes, a déclaré que les jeunes devaient arracher leurs droits aux gouvernements et il a demandé que la priorité soit donnée à des pays comme le Soudan qui connaissent encore les conflits, pour aider à la reconversion des jeunes ex-combattants.  Dans le même esprit, le représentant de la Turquie a rappelé que les gouvernements devaient accorder une certaine responsabilité aux jeunes pour qu’il y ait une meilleure compréhension mutuelle.  La représentante de la Suède a insisté quant à elle sur le fait que, dans de nombreux domaines et compte tenu de leur expertise, les jeunes étaient de fait les dirigeants d’aujourd’hui; en foi de quoi les États Membres et les Nations Unies devraient donc faire plus d’efforts pour faire participer les jeunes dans leurs activités.  Pour sa part, le représentant du Saint-Siège a rappelé que les jeunes avaient besoin de modèles qui puissent leur enseigner, par la pratique, comment être sains et bien informés pour prendre les bonnes décisions, notamment sur la sexualité et la vie humaine.  Enfin, certains représentants, comme celui de la Tanzanie et celle du Malawi, ont appelé au soutien de la communauté internationale pour que les préoccupations des jeunes en zones rurales soient prises en compte.


*   ***   *

À l’intention des organes d’information • Document non officiel
À l’intention des organes d’information. Document non officiel.