L’ASSEMBLÉE GÉNÉRALE ÉTUDIE LE RAPPORT 2005 DE L’ECOSOC
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Assemblée générale
37e séance plénière – après-midi
L’AssemblÉe gÉnÉrale Étudie le Rapport 2005 de l’ECOSOC
Dans le cadre de ses efforts de promotion d’une croissance économique soutenue et du développement durable, l’Assemblée générale s’est penchée cet après-midi sur le Rapport 2005 du Conseil économique et social (ECOSOC)* dont la session de fond, tenue en juin et juillet derniers, avait été « délibérément conçue comme devant faire partie intégrante du Sommet mondial de septembre », comme l’a rappelé son Président, M. Munir Akram (Pakistan).
Le Document final du Sommet mondial a en effet reconnu qu’il fallait renforcer le rôle de l’ECOSOC, notamment en promouvant « un dialogue mondial et un partenariat sur les politiques et les tendances mondiales dans les domaines économique, social, écologique et humanitaire », et en adaptant « l’organisation des travaux du Conseil, de son ordre du jour et de ses méthodes de travail actuelles ». De nombreux intervenants ont rappelé l’importance de la question du développement dans l’agenda du Conseil. Ainsi, pour Mme Bai Yongjie (Chine), l’attention de la communauté internationale devait être concentrée sur la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement, en tant que premier chapitre pour la mise en œuvre de tous les objectifs pertinents du développement. De même, s’exprimant au nom du Groupe des 77 et de la Chine, M. Stafford Neil (Jamaïque), a souligné l’urgence d’un engagement plus important des institutions de Bretton Woods, de l’Organisation mondiale du commerce (OMC) et de la Conférence des Nations Unies sur le commerce et le développement (CNUCED), dont les politiques ont un impact direct sur le développement. À cette fin, a-t-il ajouté, l’ECOSOC doit donc être à même de faciliter le travail en réseau dans ce secteur et assurer aussi un meilleur suivi du processus de prise de décisions économiques au niveau mondial.
L’Assemblée générale a en outre entamé un débat sur l’« Application des textes issus des grandes conférences et réunions au sommet des Nations Unies dans les domaines économique et social et dans les domaines connexes » et sur la « Suite à donner aux textes issus de la session extraordinaire de l’Assemblée générale consacrée aux enfants ». Cette session avait eu lieu du 8 au 10 mai 2002 et avait débouché sur la définition d’un « monde digne des enfants ». M. Makayat-Safouesse (Congo) a rappelé qu’en Afrique subsaharienne, la moitié des enfants de moins de cinq ans était mal nourris, que moins des deux tiers des enfants allaient à l’école primaire et que les femmes n’étaient pas assez représentées dans les instances décisionnelles, en dépit des progrès modestes enregistrés dans certains pays. Dans ce contexte, M. Makayat-Safouesse a souligné que l’ECOSOC avait un rôle crucial à jouer.
Par ailleurs, l’Assemblée, à l’initiative des Pays-Bas, a décidé d’inscrire un nouveau point à l’ordre du jour de cette session intitulé « Octroi du statut d’observateur à la Conférence de La Haye de droit international privé ». La Sixième Commission chargé des questions juridiques s’est vu confier la question. La Conférence de La Haye de droit international privé est une organisation intergouvernementale dont les travaux couvrent les champs d’activités suivants: coopération judiciaire internationale et litiges internationaux; protection internationale de l’enfant, relations internationales de famille et de propriété et adultes vulnérables; droit commercial et financier international.
Enfin, le Président de l’Assemblée générale a annoncé qu’une réunion du Bureau se tiendrait le jeudi 27 octobre 2005 à 9h45 pour examiner une demande de l’Espagne pour l’addition d’une autre question supplémentaire à l’ordre du jour, celle-ci portant sur l’octroi à la Conférence ibéro-américaine de la qualité d’observateur à l’Assemblée générale.
Les représentants des pays suivants ont pris la parole: Pakistan, République de Corée, Royaume-Uni (au nom de l’Union européenne), Bélarus, Islande, Congo, Chine, Jamaïque (au nom du Groupe des 77 et de la Chine), République islamique d’Iran, Indonésie, Fédération de Russie, Inde, Malaisie et Myanmar.
L’Assemblée générale poursuivra son débat demain à partir de 10 heures.
* A/60/3
Déclaration
M. JAN ELIASSON (Suède), Président de l’Assemblée générale, a exprimé sa sympathie aux familles des victimes du séisme qui a frappé le Pakistan, l’Inde et l’Afghanistan. Plus de 40 000 km2 ont été dévastés par le séisme, des villes et des villages entiers ont disparu de la face de la terre, a-t-il dit, précisant qu’au moins 50 000 personnes avaient été tuées. Ces chiffres sont pratiquement incompréhensibles, a-t-il souligné. M. Eliasson s’est déclaré solidaire des Gouvernements et des peuples de ces trois pays. Évoquant la réunion des bâilleurs de fonds qui aura lieu demain à Genève, en présence du Secrétaire général, le Président de l’Assemblée générale a observé que les Nations Unies devraient s’assurer de la bonne mise en place d’une planification pour une aide à long terme. Il s’est dit certain que l’Assemblée générale jouera pleinement son rôle. Notre réponse doit être à la mesure de notre humanité commune, a-t-il conclu.
RAPPORT DU CONSEIL ÉCONOMIQUE ET SOCIAL
Déclarations
M. MUNIR AKRAM (Pakistan), Président du Conseil économique et social (ECOSOC), a remercié le Président de l’Assemblée générale pour son message de sympathie à l’adresse des familles des victimes du séisme et du Gouvernement du Pakistan. Les autorités pakistanaises sont confrontées à une lutte contre la montre pour aider les populations sinistrées avant la venue de l’hiver, a-t-il souligné. Nous comptons sur l’aide de la communauté internationale, a-t-il dit, évoquant la réunion des bâilleurs de fonds qui aura lieu demain à Genève, en présence du Secrétaire général. Il a également indiqué que sa délégation présenterait prochainement devant l’Assemblée générale un projet de résolution sur le séisme qui a frappé l’Asie du Sud.
Présentant le rapport 2005 de l’ECOSOC, M. Akram a souligné que la session 2005 du Conseil, qui a eu lieu en juin et juillet dernier, avait été délibérément conçue comme devant faire partie intégrante du Sommet mondial de septembre. Lors de la réunion du printemps et pendant la session de fonds, il y a eu un niveau de participation encourageant, de même qu’une implication des gouvernements, des autres institutions internationales, ainsi que des organisations de la société civile. L’une des innovations importantes de la session de cette année a été l’organisation d’un segment sur les « voix des pauvres », a-t-il noté. Des messages forts ont, en cette occasion, été lancés, a-t-il ajouté, citant, entre autres, le fait que la croissance économique et l’éradication de la pauvreté exigeaient des politiques inter alia pour régler le problème du chômage et que l’ECOSOC avait un rôle unique à jouer pour assurer la coordination et la cohérence des politiques. D’autres messages importants ont été lancés, a-t-il poursuivi, soulignant notamment que la communauté internationale n’était pas en train de tenir le calendrier pour la plupart des Objectifs du Millénaire pour le développement. Un effort accéléré et concerté s’impose donc, a-t-il considéré. Selon lui, la coopération internationale pour le développement reste essentielle pour que les pays en développement puissent mener à bien l’agenda des Nations Unies pour le développement. Sans paix et sécurité, les pays en développement ne pourront atteindre les Objectifs du Millénaire pour le développement, a-t-il également souligné, affirmant, en outre, que l’ECOSOC pouvait jouer un rôle central pour la promotion internationale du développement.
Le Président de l’ECOSOC a par ailleurs indiqué que le Conseil avait eu un débat riche sur les moyens d’atteindre les Objectifs du Millénaire pour le développement. Le Sommet mondial a reconnu qu’il fallait un Conseil économique et social plus efficace, a-t-il dit, citant, notamment, les mesures prises visant à renforcer son rôle dans les domaines de la politique de dialogue et de mise en œuvre, de la coopération du développement, de la coordination et de la cohérence, de la réaction aux situations d’urgence et l’établissement de la paix.
M. OH YOUNG-KYO, Ministre de l’intérieur de la Corée, a apporté son soutien à la réunion biennale que constitue le Forum développement et coopération. Le monde change à un rythme inédit dans l’histoire de l’humanité, a-t-il fait remarquer avant d’ajouter qu’outre le développement, les États devaient également s’attacher à réaliser les défis liés à la démocratisation et à la mondialisation. Par ailleurs, M. Young-Kyo a salué la tenue, en mai 2005, du sixième Forum mondial sur la réinvention du Gouvernement durant lequel les participants ont adopté un programme en faveur de la participation, de la bonne gouvernance et de la transparence. Ainsi, a souligné M. Young-Kyo, par la Déclaration de Séoul, les participants ont établi que le développement économique et social durable pouvait se réaliser grâce au libre-échange et au commerce équitable. Dès lors, les entreprises locales doivent maintenir de bonnes relations avec les communautés locales où elles exercent et les firmes multinationales doivent suivre des règles éthiques et commerciales strictes, a-t-il souligné.
Considérant que la décentralisation était un facteur clef de la bonne gouvernance, les participants ont estimé que les gouvernements locaux devaient se renouveler et améliorer la participation de la société civile ainsi que la transparence. Les participants du Forum ont salué la décision de mener une étude de faisabilité sur la création du Centre des Nations Unies pour la gouvernance à Séoul, a rappelé M. Young-Kyo. Il a assuré que son pays se préparait activement à l’installation de ce centre qui permettra de lutter contre la corruption. Toutefois, le représentant coréen a prévenu l’Assemblée des risques de trop innover pour mieux rechuter plus tard et a recommandé qu’une stratégie qui freinerait les chocs externes soit systématiquement adoptée. Mon Ministère, a-t-il poursuivi, a adopté certaines innovations telles que la réorganisation de certaines sections en équipes, l’élaboration de politiques de gestion centrées sur la performance avec notamment une « carte de bons points », la création d’un index d’innovation gouvernementale ou la mise en ligne de documents sur les actions du Gouvernement. Enfin, M. Young-Kyo a fait savoir que son pays avait adopté en mars dernier le Pacte social coréen anticorruption et pro-Transparence (K-PACT) et qu’il s’apprêtait à adhérer à la Convention des Nations Unies contre la corruption.
M. MICHAEL O’NEILL (Royaume-Uni), s’exprimant au nom de l’Union européenne, a déclaré que l’ECOSOC avait apporté une grande contribution au Document final du Sommet mondial, en ce qui concerne les accords pris au niveau international en matière de développement, y compris les Objectifs du Millénaire pour le développement. Il s’est félicité des décisions du Sommet pour améliorer le rôle de l’ECOSOC et des travaux du Segment opérationnel dans le secteur humanitaire. Rappelant le ferme engagement de l’UE pour respecter ses engagements en matière de développement et assurer la mise en œuvre des décisions du Sommet, le représentant a affirmé que l’Union compte faire des propositions à cette fin. L’UE entend prendre une part active à la Conférence des Nations Unies sur les crises alimentaires et sur la crise aviaire en Afrique et en Asie qui doit se tenir la semaine prochaine, a-t-il conclu.
M. ANDREI DAPKIUNAS (Bélarus) a salué la performance de l’ECOSOC qui selon lui a réalisé des progrès importants. Il a toutefois regretté que certaines mesures, qui auraient permis davantage de progrès, n’aient pas été adoptées. Le représentant du Bélarus a souligné que l’ECOSOC avait activement coopéré avec les institutions de Bretton Woods et d’autres bailleurs de fonds internationaux. Il a par ailleurs salué la décision importante prise par l’ECOSOC sur l’amélioration des activités opérationnelles des Nations Unies. En outre, le représentant du Bélarus a salué les activités du Groupe consultatif de l’ECOSOC pour les pays ayant connu des conflits armés. Il a appuyé les propositions figurant dans le Document final du Sommet 2005 en faveur d’une réforme juste et optimale de l’ECOSOC et a encouragé les États Membres à examiner rapidement toutes ces propositions.
M. HJALMAR W. HANNESSON (Islande) a d’abord rappelé l’appui de son pays à la parité entre les sexes au sein de l’ensemble des politiques et des programmes de l’Organisation des Nations Unies, et que celle-ci devrait encourager et entraîner l’adoption de mesures similaires au niveau des États Membres. Il a précisé que l’égalité des sexes était fondamentale pour la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement, notamment afin de contrer la féminisation de la pauvreté, le manque d’accès des femmes aux ressources essentielles telles que le crédit, la propriété des terres et le droit d’héritage, ainsi que leur participation minimale au niveau de la prise de décisions au foyer ou au sein de la communauté.
Il a indiqué que son pays demeurait attaché de manière pleine et entière aux principes énoncés dans le Programme d’action et dans la Déclaration de Beijing, ainsi qu’à ceux du Document final du Sommet mondial de 2005. Il a ensuite rappelé qu’à l’occasion du 30e anniversaire de la date du 24 octobre –où 90% des femmes islandaises avaient cessé toute activité- plus d’un tiers des Islandaises avaient repris la même stratégie, tant au niveau de la maison que sur les lieux du travail afin de mettre en évidence l’importance de leur apport à la société. Enfin, il a réitéré que la parité entre les sexes n’avait pas été atteinte en Islande, et que son pays allait continuer d’œuvrer à la réalisation de cet objectif.
M. LAZARE MAKAYAT-SAFOUESSE (Congo) a déclaré qu’à l’heure de la mondialisation, la coordination des efforts et la concertation de tous les acteurs était nécessaire pour mettre en œuvre les objectifs globaux en matière de développement. Le représentant congolais s’est ensuite félicité que l’ECOSOC ait été cette année le cadre de la promotion d’une coopération internationale cohérente et coordonnée et de ce que grâce aux débats tenus lors de la réunion d’avril 2005 et de la session de fond, l’ECOSOC ait pu relancer le processus de réflexion sur la mise en œuvre de la Déclaration du Millénaire et du Consensus de Monterrey.
M. Makayat-Safouesse a rappelé qu’en Afrique subsaharienne, la moitié des enfants de moins de cinq ans était mal nourris, que moins des deux tiers des enfants allaient à l’école primaire et que les femmes n’étaient pas assez représentées dans les instances décisionnelles, en dépit des progrès modestes enregistrés dans certains pays. Il a ensuite déploré la stagnation du taux de mortalité des enfants et les ravages liés aux pandémies du paludisme et du sida. Dans ce contexte, M. Makayat-Safouesse a souligné que l’ECOSOC avait un rôle crucial à jouer, conformément aux orientations prises dans le rapport du Secrétaire général « Dans une liberté plus grande » et dans le Document final. Il s’agit de rendre le Conseil économique et social plus efficace et plus actif afin de lui permettre de mettre en œuvre ce qui a été décidé, a-t-il conclu.
Mme BAI YONGJIE (Chine) s’est réjouie de constater que l’ECOSOC avait réalisé un travail efficace dans les domaines économique et social, et tenu des discussions complètes sur un certain nombre de questions importantes, établissant ainsi des bases solides pour le succès du Sommet mondial 2005. La représentante a estimé que l’attention de la communauté internationale devait être concentrée sur la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement, en tant que premier chapitre pour la mise en œuvre de tous les objectifs pertinents du développement. L’action au niveau national est un lien pivot dans la mise en œuvre intégrée et coordonnée des résultats des sommets et conférences des Nations Unies, a-t-elle également observé, précisant que ce n’est qu’en combinant le consensus qui se dégage des conférences internationales avec les conditions nationales spécifiques que des actions peuvent être entreprises de manière réaliste et effective.
La représentante a également plaidé en faveur d’une plus grande communication et coordination entre les organisations et les agences pour assurer une meilleure cohérence politique et éviter les contradictions et les chevauchements. Elle a par ailleurs mis l’accent sur la nécessité pour l’ECOSOC de procéder à des ajustements afin de mieux allouer ses ressources, y compris ses ressources humaines, et de changer ses méthodes de travail. De même, elle a souhaité que l’ECOSOC ferait bon usage de l’occasion qui lui est donnée de renforcer ses fonctions de coordination, de former un mécanisme d’examen intégré sur la base des bilans effectués par les commissions techniques et les autres agences concernant les progrès des différentes conférences et sommets.
M. STAFFORD O. NEIL (Jamaïque), s’exprimant au nom du Groupe des 77 et de la Chine, a déclaré que cette année avait été une année significative pour l’ECOSOC, dans la mesure où avaient été fournies d’importantes contributions pour le Document final de la Réunion plénière de haut niveau de l’Assemblée générale. Presque toutes les discussions ont été consacrées aux accords pris sur le plan international en matière de développement, y compris les Objectifs du Millénaire pour le développement, a-t-il observé. Le représentant a affirmé que le G-77 et la Chine accordait une grande importance à voir s’engager davantage les institutions de Bretton Woods, l’Organisation mondiale du commerce (OMC) et la Conférence des Nations Unies sur le commerce et le développement (CNUCED) dont les politiques ont un impact direct sur le développement. À cette fin, l’ECOSOC doit donc être à même de faciliter le travail en réseau dans ce secteur et assurer aussi un meilleur suivi du processus de prise de décisions économiques au niveau mondial, a-t-il ajouté. M. Neil a par ailleurs indiqué que le Groupe était déçu que la session annuelle de fonds de l’ECOSOC de juin-juillet 2005 ait été réduite à un résumé de délibérations. Nous reconnaissons les difficultés qu’un tel travail implique, a-t-il regretté, mais nous aurions souhaité voir une reconnaissance plus substantielle des nombreuses idées et propositions importantes avancées lors des discussions, notamment en ce qui concerne les tendances actuelles de l’économie mondiale, la création d’emplois et l’éradication de la faim et de la pauvreté.
Le représentant a également estimé qu’il était urgent que les travaux de l’ECOSOC accordent une priorité à l’aide d’urgence, et à l’assistance spéciale économique et humanitaire aux pays affectés par les catastrophes naturelles, en tenant compte du rôle principal qui revient aux pays touchés. Se félicitant des décisions du Sommet mondial visant à renforcer certains domaines de compétences de l’ECOSOC, l’intervenant a achevé son propos en insistant sur trois points allant dans le sens de la revitalisation de cet organe: le maintien du processus intergouvernemental; la préservation de l’intégrité de chacun des divers processus concernant la coordination des décisions issues du Sommet mondial; une plus grande flexibilité des travaux du Conseil, qui devrait se prononcer sur les questions de développement à mesure qu’elles se posent. Nous espérons que la question du financement du développement n’affectera pas le processus de renforcement de l’ECOSOC, a-t-il conclu, soulignant que le Groupe des 77 et la Chine se tenait prêt à apporter son soutien aux futures discussions.
M. SOLOMON KARANJA (Kenya) a affirmé que les travaux de l’ECOSOC lors de la session de fond de 2005 avaient permis d’aboutir à la conclusion que la réalisation des OMD restait problématique en Afrique, notamment à cause de contraintes telles que le manque de ressources. Il a toutefois précisé que son pays avait fait des progrès en matière d’éducation et de santé. Il a encouragé la formation de partenariats internationaux pour aider à la réalisation des OMD en Afrique. En ce qui concerne la lutte contre le VIH/sida qui a des effets terribles sur les catégories les plus productives de la population, M. Karanja a souligné que le Kenya avait adopté une stratégie englobant la prévention, les soins, le soutien aux malades et la recherche et ayant permis une réduction du taux d’infection de la population, celui-ci étant passé de 14% à 6% au cours des trois dernières années.
« La gouvernance internationale dans le domaine de l’environnement fait partie intégrante du développement » a ensuite déclaré M. Karanja avant d’ajouter que sa délégation encourageait la prise en compte de la Convention de Carthage et souhaitait renforcer le cadre d’action du PNUE. Considérant que la forêt constituait une source de subsistance pour les plus pauvres et qu’elle était potentiellement créatrice de revenus et d’emplois, le représentant kenyan a appelé les Nations Unies à adopter la gestion forestière comme un élément moteur du développement durable. S’agissant de la réalisation des OMD, M. Karanja a estimé qu’elle avait était « inégale tant du point de vue des cibles que du point de vue des régions ». En outre, il a encouragé l’amélioration des fonctions de coordination de l’ECOSOC ainsi que la consolidation des liens entre les agences de l’ONU et des commissions régionales sur le terrain, en veillant à bien distinguer les fonctions de coordination des fonctions d’intégration. M. Karanja a ensuite fait part de son souhait de voir le thème de 2006 « Croissance économique soutenue pour le développement social, y compris l’éradication de la faim et de la pauvreté » permettre la facilitation de la réalisation de OMD. Par ailleurs, le représentant du Kenya s’est dit favorable au renforcement des activités opérationnelles des systèmes sur le terrain afin qu’une image unifiée des Nations Unies puisse être diffusée sur le terrain. Il s’est par ailleurs dit favorable au renforcement des activités opérationnelles des systèmes sur le terrain, considérant que cela permettrait de diffuser une image unifiée des Nations Unies sur le terrain. Enfin, en ce qui concerne les secours d’urgence intervenant lors des catastrophes naturelles, il a suggéré une amélioration du fonds renouvelable d’urgence avec une composante de dons, comme cela avait été proposé lors des délibérations de l’ECOSOC.
M. JAVAD AGHAZADEH (République islamique d’Iran) a d’abord rappelé que l’importance primordiale de l’ECOSOC en matière de dialogue, de coordination, de coopération et de prise de décisions dans les domaines économique et social. Il a évoqué la possibilité que face aux défis, anciens et nouveaux, -les Objectifs du Millénaire pour le développement ne soient pas atteints dans les délais impartis. Certains engagements pris dans des accords régionaux et internationaux doivent encore être suivis d’actions. Un forum approprié doit donc suivre la situation et l’ECOSOC doit donc être renforcé. Pour l’intervenant, le Conseil économique et social doit d’abord examiner les tendances de la coopération internationale pour le développement. Il a ajouté que des rapports émanant des commissions régionales et des organisations internationales pertinentes, des études intégrées et analytiques élaborées sur la base d’autres comptes-rendus, une représentation de niveau élevé et une participation active des États Membres et des têtes de file des organismes internationaux pourraient permettre d’identifier les progrès accomplis ainsi que les décalages et les contraintes constatés à chaque réunion.
Eu égard aux institutions financières internationales, il a recommandé que celles-ci s’adaptent aux nouvelles politiques et tendances se faisant jour à l’Organisation des Nations Unies, et a précisé qu’afin d’assurer le succès des mandats de l’ECOSOC, il fallait que les pays développés qui s’étaient engagés à allouer 0,7% de leur PNB à l’aide publique au développement, le fassent selon un calendrier précis. Il a aussi loué le rôle joué par l’ECOSOC dans l’atténuation des effets des catastrophes naturelles et son intervention humanitaire, mais a indiqué qu’il fallait renforcer le niveau de planification préalable et de sensibilisation aux urgences en ce domaine, au regard des coûts considérables qu’elles entraînaient et de la réaffectation de sommes initialement allouées à divers secteurs du développement. Enfin, il a rappelé que la politisation du développement économique et social par le biais de stratégies et de mesures coercitives unilatérales continuaient d’entraver les initiatives internationales visant à créer un environnement favorable au développement et à l’éradication de la pauvreté tant sur le plan national que sur le plan mondial, et qu’il fallait que le développement soit reconnu comme un droit universel.
M. PRAYONO ATIYANTO (Indonésie) a rappelé que le Sommet mondial 2005 avait souligné la nécessité de renforcer le rôle de l’ECOSOC. Le Conseil économique et social a un rôle à jouer face aux urgences humanitaires, a-t-il souligné, mettant l’accent sur la nécessité de procéder à un examen devant aboutir à davantage de souplesse. À cet égard, la coopération avec les commissions techniques, les autres institutions des Nations Unies et les gouvernements est essentielle, a ajouté le représentant. Il a par ailleurs plaidé en faveur d’un renforcement de l’ECOSOC pour un appui administratif supplémentaire.
M. NIKOLAY CHULKOV (Fédération de Russie) a déclaré que son pays évaluait de façon positive les résultats des travaux de l’ECOSOC, qui a confirmé son rôle en tant que principal organe des Nations Unies pour les questions économiques et sociales. Les négociations ont été utiles parce qu’elles ont permis d’examiner les questions qui allaient être soumises au Sommet, en dépit des différences dans les positions des États Membres, a-t-il ajouté, estimant par ailleurs que le Document final créait toutes les possibilités politiques pour renforcer l’ECOSOC. Tout en rappelant l’importance du suivi des décisions du Sommet mondial, le représentant a estimé qu’il ne fallait pas que ce suivi fasse double emploi avec les efforts nationaux, comme par exemple la production des statistiques des pays eux-mêmes sur la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement. Il a enfin mis en garde contre une réorganisation générale du format de l’ECOSOC, estimant que seule la session de fond de cet organe devait être améliorée.
APPLICATION ET SUIVI INTEGRÉS ET COORDONNÉS DES TEXTES ISSUS DES GRANDES CONFÉRENCES ET RÉUNIONS AU SOMMET ORGANISÉES PAR LES NATIONS UNIES DANS LES DOMAINES ÉCONOMIQUE ET SOCIAL ET DANS LES DOMAINES CONNEXES; SUITE À DONNER AUX TEXTES ISSUS DE LA SESSION EXTRAORDINAIRE CONSACRÉE AUX ENFANTS
Déclarations
M. NEIL (Jamaïque), s’exprimant au nom du Groupe des 77 et de la Chine, a déclaré que le Secrétariat de l’ONU avait un rôle à jouer pour s’assurer que l’aide au développement soit bien acheminée dans les pays en développement. Il a souhaité que le Secrétariat participe au suivi du déblocage des fonds des donateurs et que les politiques fassent preuve de responsabilité dans l’utilisation de ces fonds. S’exprimant ensuite au nom de son pays, le représentant a affirmé que la mise en œuvre de la Déclaration « Un monde digne de nos enfants » constituait une priorité pour la Jamaïque. Outre la ratification de la Convention des droits de l’enfant, du Protocole optionnel sur l’implication des enfants dans les conflits armés, le Gouvernement jamaïcain a organisé une Conférence sur les enfants en 2000, au terme de laquelle le Consensus de Kingston fut adopté. Un Plan d’action national pour la protection des droits des enfants, soutenu par une législation aux niveaux national et régional, a été également mis en place ainsi que des initiatives visant à réduire la mortalité infantile et maternelle, a-t-il indiqué.
La Jamaïque continue d’accorder la priorité à la lutte contre le VIH/sida, tout en reconnaissant qu’elle est confrontée à des défis majeurs. Grâce aux médicaments antirétroviraux fournis à davantage de femmes, la Jamaïque a pu réduire le taux de transmission du virus de la mère à l’enfant. La politique du Gouvernement en la matière doit être accompagnée de ressources adéquates pour réduire de 20% le nombre d’enfants atteints du VIH/sida et de 50% d’ici à 2010, a indiqué le représentant. À cet égard, il a salué le rôle de l’UNICEF pour assister son pays à réaliser son objectif.
Mme MOHSINA KIDWAI (Inde) a d’abord rappelé que le Document final du Sommet mondial de 2005 avait décliné les éléments positifs suivants: engagement des États Membres à atteindre les Objectifs du Millénaire pour le développement d’ici à 2015, établissement d’une Commission de consolidation de la paix et d’un Conseil des droits de l’homme, conclusion d’une Convention générale sur le terrorisme international, renforcement des capacités de suivi de l’Organisation des Nations Unies, intensification de la riposte de la communauté internationale en matière de lutte contre les maladies infectieuses, appui à la réforme du Conseil de sécurité, et suppression d’une terminologie anachronique. Elle a ensuite noté que les promesses concernant l’annulation de la dette, l’aide publique au développement, les investissements directs étrangers, les transferts de ressources, le transfert de technologies d’utilisation facile, la réduction de la pauvreté et la création d’emplois restaient encore à traduire en actes ainsi que les initiatives relatives à la redistribution du pouvoir économique et politique au sein des Nations Unies, y compris au Conseil de sécurité.
La représentante s’est aussi félicitée des décisions concernant l’augmentation du budget du Haut Commissariat aux droits de l’homme, la finalisation de la stratégie de planification du Groupe des Nations Unies pour le développement eu égard au renforcement des Représentants spéciaux, des Coordonnateurs-résidents et des Coordonnateurs de l’action humanitaire a également été louée. Elle a noté que le renforcement des capacités d’audit et d’investigation du Bureau des services de contrôle interne a suscité une réaction favorable, mais a cependant évoqué un sentiment d’inquiétude par rapport au concept additionnel d’une évaluation externe indépendante de ce même Bureau. Enfin, elle a réitéré que la majorité des objectifs décrits dans le document « Un monde digne des enfants » ne sauraient être atteints qu’au travers d’une intensification des initiatives prises en faveur des enfants et des familles défavorisées du monde.
M. DATUK HASSAN MALEK (Malaisie) s’est d’abord félicité de l’adoption par de nombreux pays des mesures préconisées dans le document « Un monde digne des enfants ». Il a ensuite évoqué les trois volets principaux sur lesquels les initiatives de son pays s’étaient portées. Eu égard à l’éducation, la Malaisie s’est donnée pour objectif de dispenser une éducation de base étalée sur neuf ans, a dit l’intervenant, précisant que la proportion du taux d’inscription au niveau primaire des filles était de 50,4% pour les garçons contre 49,6% pour les filles et notant que la représentation des filles dans l’enseignement supérieur était plus forte que celle des garçons –que l’éducation des enfants handicapés et l’éducation universelle était maintenant obligatoire. Il a évoqué le déclin progressif du taux de mortalité maternel et infantile en Malaisie, qui se situent respectivement à l’heure actuelle entre 0,2 et 5 pour 1 000 ainsi que l’impulsion donnée aux cliniques et aux centres communautaires de santé, où des campagnes d’immunisation et une évaluation du développement des enfant étaient dispensées. Il a rappelé que la Malaisie s’était aussi engagée en matière de réhabilitation des enfants handicapés.
Concernant la protection des enfants contre les mauvais traitements, l’exploitation et la violence, il a indiqué que la Malaisie avait instauré une juridiction chargée des enfants, qui permettait à ceux affectés de participer aux discussions et aux délibérations des tribunaux et qu’en matière de mauvais traitements présumés, des mécanismes avaient été élaborés afin de protéger, de soigner et de réhabiliter les enfants en question, assortis à des programmes d’éducation parentale et d’établissement de centres d’accompagnement psychologique. Il a également rappelé que les pays de l’ANASE avaient mis au point des programmes de lutte contre le trafic d’enfants de même que traitant de la prostitution enfantine et de l’adoption entre pays. L’intervenant a aussi mentionné des programmes alternatifs de garde familiale. Ensuite, eu égard au VIH/sida, il a rappelé que son Gouvernement avait adopté une démarche intégrée afin de traiter de ce problème, qui incluait des mesures de prévention, de soins, d’appui et de traitement pour les personnes infectées et atteintes de cette maladie, en étroite collaboration avec les ONG. Enfin, il a indiqué que son pays continuerait de renforcer les initiatives visant à assurer le bien-être des enfants et des femmes, en tant qu’indicateurs sûrs d’une société vigoureuse caractérisée par la bonne gouvernance.
U KYAW TINT SWE (Myanmar) s’est d’abord félicité des progrès qui avaient été enregistrés à travers le monde trois ans après la publication du document « Un monde digne des enfants ». Concernant la mortalité infantile –ou celle des enfants de moins de cinq ans– il a rappelé que l’objectif était de la réduire des deux tiers d’ici à 2015 et que dans son pays le taux de mortalité était tombé de 130 pour 1 000 naissances vivantes en 1990 à 66,6 pour 1 000 en 2003, et qu’un objectif de 38,5 pour 1 000 avait été projeté pour 2015. Enfin, l’accès amélioré à des soins de santé primaires, une immunisation accrue, une réhydratation orale et des mesures de sécurisation de la grossesse avaient permis d’atteindre de meilleurs résultats, auxquels il fallait ajouter des programmes d’assainissement de l’eau et des conditions sanitaires renforcées dans les régions rurales.
Quant à la réduction de la pauvreté, il a exhorté les pays développés à faciliter l’accès des pays pauvres à leurs marchés, et a rappelé que les barrières protectionnistes en matière d’échanges ainsi que la prévalence des subventions agricoles représentaient un obstacle majeur au développement des pays pauvres. Il a indiqué que son pays s’était attaché à mettre en œuvre des programmes de développement afin de réduire l’écart du développement socioéconomique entre zones rurales et urbaines. Dans le domaine de l’éducation, il a précisé que le taux d’inscription au primaire était de 84,5% et que 74,5% des enfants achevaient leur ce cycle d’études. Des efforts s’étaient également portés sur l’éducation secondaire, et des réformes avaient été entreprises afin d’améliorer la qualité de l’enseignement dispensé. Il a aussi évoqué les initiatives prises en faveur du développement des écoles professionnelles et de l’éducation des femmes. Enfin, concernant le VIH/sida, il a rappelé que son pays avait intégré un programme de sensibilisation et d’information sur cette maladie dans le cursus officiel, à savoir une formation amorcée dès le primaire, et a réitéré l’impérieuse nécessité de poursuivre une coopération internationale dans le domaine de la lutte contre ce fléau.
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