DÉVELOPPEMENT DE L’AFRIQUE: LES DÉLÉGATIONS RAPPELLENT L’IMPORTANCE DE LA BONNE GOUVERNANCE ET D’UN CLIMAT PROPICE AUX INVESTISSEMENTS
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Assemblée générale
33e séance plénière - matin
DÉVELOPPEMENT DE L’AFRIQUE: LES DÉLÉGATIONS RAPPELLENT L’IMPORTANCE DE LA BONNE GOUVERNANCE ET D’UN CLIMAT PROPICE AUX INVESTISSEMENTS
L’Assemblée générale a achevé ce matin son débat sur les progrès accomplis dans la mise en œuvre du Nouveau Partenariat pour le développement en Afrique (NEPAD), au cours duquel de nombreux délégués se sont notamment félicités du fait que les pays africains se soient engagés à respecter les principes de bonne gouvernance et à créer un climat propice aux investissements privés. L’Afrique est un continent qui est en train de se réinventer, a ainsi déclaré le représentant de l’Indonésie.
Le NEPAD a été adopté il y a quatre ans par les dirigeants africains comme cadre directif pour le développement et l’intégration du continent dans l’économie mondiale. D’importantes initiatives régionales ont vu le jour dans ce cadre durant l’année passée et la communauté internationale s’est engagée plus avant à soutenir le continent. L’opinion internationale s’est aussi mobilisée en faveur de l’Afrique. Lançant la débat hier matin, le Président de cette soixantième session de l’Assemblée générale, Jan Eliasson, avait encouragé les dirigeants africains à mieux faire connaître les efforts qu’ils fournissent.
M. Eliasson a dressé aujourd’hui un bref résumé des trois séances de débat auquel ont pris part 43 orateurs, en se réjouissant d’abord des progrès réalisés sur le front de la sécurité et de la paix en Afrique. Il s’est en outre félicité que l’Union africaine se soit fixé comme objectif pour l’horizon 2010 « une Afrique sans conflit ». Les délégations, a-t-il dit, ont démontré que l’on pouvait compter sur les organisations internationales et que le Chapitre VIII de la Charte était utile et pouvait être traduit dans la réalité. M. Eliasson a par ailleurs mis l’accent sur la volonté des États Membres à créer rapidement une Commission de consolidation de la paix. Un message très fort a été lancé en ce sens, a-t-il souligné.
Tout au long de ce débat, les délégations ont demandé à la communauté internationale de respecter ses promesses en matière d’aide au développement. De nombreux représentants ont loué le fait que l’Afrique se soit engagée à respecter les principes de bonne gouvernance et à créer un climat plus propice aux investissements privés. Ils ont aussi salué les différents progrès accomplis dans le domaine de l’allègement du fardeau de la dette, citant en particulier l’initiative des pays du G-8 d’annuler la dette extérieure des 18 pays les plus pauvres, et demandant que cette mesure soit élargie à tout le continent. Selon M. Eliasson, ce débat, utile également dans la poursuite des efforts en matière de lutte contre le paludisme, venait à point nommé, tout juste après le Sommet mondial de septembre 2005.
Parmi les représentants qui sont intervenus ce matin, celui du Congo a rappelé que tout progrès en Afrique restait hypothéqué par l’ampleur des défis tels que le trafic illicite des armes légères et de petit calibre, le mercenariat, l’exploitation illégale des ressources naturelles, le chômage des jeunes et le VIH/sida. Celui du Pakistan a estimé pour sa part qu’il fallait utiliser le développement comme le meilleur outil pour la prévention des conflits et non pas seulement pour éviter qu’un pays ne retombe dans un conflit.
Les représentants des pays suivants ont pris la parole: Indonésie, Congo, Zambie, Azerbaïdjan, Pakistan, Jamahiriya arabe libyenne, Bélarus, Venezuela, Éthiopie, République arabe syrienne et Saint-Kitts-et-Nevis. L’Observateur de la Fédération des sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge s’est également exprimé.
Par ailleurs, l’Assemblée générale a autorisé l’Institut international de recherche et de formation pour la promotion de la femme (INSTRAW) à poursuivre sa session à New York, pendant la soixantième session de l’Assemblée générale.
La prochaine séance plénière de l’Assemblée générale aura lieu lundi, 17 octobre, à 10 heures. Elle sera consacrée à l’élection de 18 membres du Conseil économique et social.
DÉVELOPPEMENT DE L’AFRIQUE
Nouveau Partenariat pour le développement de l’Afrique: Progrès accomplis dans la mise en œuvre et appui international; Les causes des conflits et la promotion d’une paix et d’un développement durables en Afrique
Déclarations
M. REZLAN ISHAR JENIE (Indonésie) a déclaré que malgré la médiatisation négative dont souffre l’Afrique aujourd’hui, le rapport du Secrétaire général donne l’image d’un continent qui se réinvente, avec le NEPAD comme vecteur de son développement. M. Jenie a toutefois rappelé que les obstacles étaient nombreux sur la route, et que sans un appui soutenu de la communauté internationale, les pays africains ne seraient pas en mesure de réaliser les OMD. Dès lors, le représentant indonésien a encouragé les bailleurs de fonds à faciliter l’accès des pays africains à leurs marchés. Il a aussi plaidé pour l’accès aux médicaments antirétroviraux afin de contenir la pandémie du VIH/sida.
Après avoir appelé le G-8 à étendre l’annulation de la dette aux pays ne faisant pas partie du groupe des PPTE et aux pays non africains à revenu intermédiaire, le représentant indonésien a rappelé que son pays, fort d’une coopération avec l’Afrique qui remonte à la conférence de Bandung, s’était engagé activement dans les initiatives en faveur du NEPAD et des OMD. Ainsi, le Partenariat stratégique Afrique-Asie lancé en avril 2005 et le développement du réseau universitaire Afrique-Asie témoignent de la coopération économique, politique et sociale entre les deux continents. Le Partenariat Afrique-Asie se concentrant sur le commerce et l’investissement, M. Jenie a encouragé les secteurs privés des deux régions à redynamiser leurs marchés respectifs tout en recherchant, avec l’appui du secteur public, des solutions en matière d’énergies renouvelables grâce à un plan d’action couvrant la période 2005-2015. Enfin, M. Jenie s’est félicité du fait que, de par la coopération technique entre les pays en développement et la coopération Sud-Sud, les pays asiatiques -Indonésie incluse- aient pu partager des informations et leur niveau d’expertise en matière de développement avec les pays africains.
M. LUC JOSEPH OKIO (Congo) a déclaré que tout progrès en Afrique restait hypothéqué par l’ampleur des défis tels que le trafic illicite des armes légères et de petit calibre, le mercenariat, l’exploitation illégale des ressources naturelles, le chômage des jeunes et le VIH/sida. Toutefois, M. Okio a tenu à saluer les pays africains pour les progrès accomplis en matière de paix et de sécurité et a remercié la communauté internationale pour son soutien et sa mobilisation autour du NEPAD. Ainsi, le représentant congolais a félicité le G-8 pour l’initiative de l’annulation de la dette et a espéré que celle-ci sera élargie aux pays qui n’en ont pas bénéficié alors qu’ils sont admissibles à l’initiative PPTE.
M. Okio a ensuite plaidé pour un renforcement des institutions nationales et régionales, pour une cohérence et une coordination accrues entre les plans de développement nationaux et les priorités du NEPAD, ainsi que pour une plus grande participation du secteur privé à la mise en œuvre des programmes et projets du NEPAD. Au niveau international, le représentant a exhorté les partenaires de l’Afrique à accélérer les décaissements des montants prévus et a encouragé la coopération Sud-Sud et le Partenariat stratégique Afrique-Asie. De plus, insistant sur la responsabilité qui incombait à l’Organisation mondiale du commerce (OMC); à savoir la nécessité d’éliminer les subventions des pays riches et de faciliter l’accès des produits africains sur les marchés internationaux, M. Okio a conclu son intervention en appelant les Nations Unies et l’Union africaine à organiser des consultations régulières afin d’améliorer la coordination de l’appui fourni au NEPAD.
M. TENS C. KAPOMA (Zambie) a affirmé qu’en dépit du fait que le NEPAD soit une initiative des pays africains, pour les Africains, il était absolument urgent qu’ils puissent compter sur un appui plus fort de la communauté internationale. Il a souligné que dans le cadre du Mécanisme africain d’évaluation par les pairs (MAEP), dont le mandat est de veiller à ce que les politiques mises en œuvre par les pays qui choisissent de s’y inscrire soient conformes à un certain nombre de valeurs et normes dans les domaines économiques et politiques, les États Membres de l’Union africaine se sont engagés à adopter des législations et des politiques appropriées, ainsi qu’à renforcer leurs capacités institutionnelles et humaines. M. Kapoma a par ailleurs indiqué que l’État zambien avait lancé une Stratégie nationale pour maîtriser le paludisme et qu’un Conseil du VIH/sida, de la tuberculose et des autres maladies transmissibles avait également été établi. L’intervenant a conclu son propos en lançant un appel à l’ensemble de la communauté internationale, et en particulier au système des Nations Unies, pour qu’ils continuent à soutenir la Zambie dans ses efforts.
M. YASHAR ALIYEV (Azerbaïdjan) a noté avec satisfaction l’accroissement considérable de l’aide octroyée à l’Afrique par la communauté internationale alliée aux progrès réalisés par le continent en matière de bonne gouvernance, de stabilité macroéconomique et de parité entre les sexes. Il a noté toutefois que les secteurs des infrastructures, de la santé et de l’éducation demeuraient à la traîne; et qu’une attention soutenue –par le biais de partenariats de coopération régionaux et sous-régionaux- devait être accordée au développement de centres de production énergétique et à la construction d’axes de transport et de transit. Eu égard au secteur social, nommément la santé et l’éducation, il a émis l’avis qu’une coopération Sud-Sud, par le canal de la formation des professionnels de la santé et des programmes d’échanges, permettrait de relever les défis en matière de prestations médicales et de gestion du système sanitaire. Il a loué les initiatives concrètes prises en matière d’aide et d’allègement de la dette, et a réaffirmé que son pays attendait avec intérêt la tenue prochaine de la réunion ministérielle de l’OMC en tant qu’opportunité déterminante permettant aux pays les moins avancés de bénéficier des échanges commerciaux et de l’accès aux marchés.
Il a indiqué que les volets de prévention de conflits, de résolution de conflits, de reconstruction et de réhabilitation étaient des éléments clefs du développement et que la communauté internationale devait les traiter de manière opportune, cohérente et intégrée. Il s’est félicité du renforcement des capacités de consolidation de la paix et de maintien de la paix de l’Union africaine, et a prôné l’établissement de forces en attente au plan continental. Il a également réaffirmé que le désarmement et la réinsertion des réfugiés était l’une des composantes essentielles des activités d’après conflit. Enfin, en tant que pays producteur et exportateur de pétrole, il a réitéré que son pays continuerait à former des ingénieurs, des chercheurs et du personnel connexe dans cette industrie, reconduisant un partenariat qui contribuerait à édifier les capacités humaines africaines et garantiraient une gestion viable et rationnelle des ressources nationales au niveau du continent.
M. AIZAZ AHMAD CHAUDHRY (Pakistan) a déclaré qu’une paix durable ne pouvait être atteinte sur le continent qu’à travers une stratégie globale comprenant la prévention, la lutte contre les causes profondes des conflits, le renforcement des capacités à long terme de gestion pacifique des différends, les négociations de paix et le maintien de la paix, ainsi qu’un vaste ensemble systémique cohérent pour aider à la reconstruction et au développement des pays sortant d’un conflit. L’Afrique est le seul continent qui n’est pas sur la voie pour réaliser les Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD), a-t-il rappelé en se félicitant à cet égard que les dirigeants du monde entier se soient résolus, lors du Sommet mondial de septembre 2005, à apporter plus d’appui au NEPAD en mobilisant des ressources financières externes et internes. Il a également salué un certain nombre de décisions importantes du Sommet comme l’établissement d’une Commission de consolidation de la paix dont l’Afrique pourra tirer le plus grand bénéfice. Le grand défi consiste désormais à mettre en œuvre toutes ces décisions, a-t-il poursuivi, en affirmant que l’Afrique aura besoin du soutien constant de la communauté internationale.
M. Chaudhry a souligné qu’il fallait utiliser le développement comme le meilleur outil pour la prévention des conflits et non pas seulement pour éviter qu’un pays ne retombe dans un conflit. Après avoir évoqué la contribution apportée par son pays à nombre de missions de maintien de la paix de l’ONU en Afrique, le représentant a fait état des bonnes relations économiques qu’entretient le Pakistan avec les États africains. Le NEPAD représente un plan d’action réaliste pour relever les défis colossaux de l’Afrique, mais la communauté internationale dispose aussi de moyens énormes pour l’aider, a-t-il conclu.
M. RAMADAN IRHIAM (Jamahiriya arabe libyenne) a affirmé que depuis longtemps les chefs d’État africains avaient compris que la paix et la sécurité étaient une condition sine qua non du développement du continent. L’Union africaine a multiplié ses efforts pour assurer la paix sur le continent, en particulier par le biais de son Conseil de paix et de sécurité, a-t-il dit, précisant qu’elle avait également renforcé ses capacités grâce à la Facilité de soutien par la paix à l’Afrique. Le représentant a espéré que la communauté internationale apporterait l’appui financier nécessaire pour renforcer les capacités de l’Union africaine en matière de maintien de la paix, afin qu’elle puisse mettre un terme à tous les conflits du continent.
L’Afrique est bien consciente que c’est à elle qu’incombe la responsabilité première d’assurer le succès du NEPAD, a encore dit le représentant. Selon lui, les maux dont souffre l’Afrique, en particulier le pillage des ressources, ne lui laisse d’autre choix que de recourir au système des Nations Unies et à l’appui financier des institutions financières et des pays développés pour donner suite avec succès aux priorités définies par le NEPAD. L’intervenant a mis l’accent sur la contribution de son pays dans la lutte contre les épidémies qui déciment l’Afrique et pour surmonter les catastrophes naturelles. Les conséquences humaines et matérielles des épidémies, actuelles et que l’on peut craindre, sont une menace non seulement pour la sécurité en Afrique, mais pour le monde entier, a-t-il déclaré. La paix, la sécurité, le développement et les droits de l’homme sont inextricablement liés et sont les piliers du système international, a-t-il rappelé, ajoutant qu’il ne saurait donc y avoir de développement et de stabilité internationale sans développement en Afrique. Le représentant a conclu son intervention en rendant hommage à l’Organisation mondiale de la santé (OMS) et à l’ONUSIDA pour leurs efforts dans la lutte contre la pandémie de VIH/sida.
M. VALERIY ZHDANOVICH (Bélarus) s’est félicité des efforts fournis par les États africains pour la mise en œuvre du NEPAD, comme en témoignent le succès du Mécanisme africain d’évaluation par les pairs (MAEP) et la bonne croissance économique de certains pays, même si celle-ci ne leur permettra pas d’atteindre les Objectifs du Millénaire pour le développement d’ici à 2015. Nous sommes convaincus que la communauté internationale doit appuyer de façon plus efficace et active le NEPAD, a-t-il ajouté, en mettant à disposition des pays africains les ressources financières nécessaires. Le représentant a par ailleurs estimé que le NEPAD constituait un exemple brillant de bonne gouvernance au niveau régional et a souhaité que le Sommet mondial soit un point de départ fort pour que les États Membres de l’ONU respectent leurs engagements en matière de développement notamment afin de faciliter une réalisation complète de cette initiative proprement africaine. L’Afrique, mais aussi l’ensemble de la communauté internationale en bénéficieront, a-t-il conclu.
Mme IMERIA NUNEZ DE ODREMAN (Venezuela) s’est livré à un rappel historique, rappelant que Simon Bolivar, afin de remercier le peuple et le Gouvernement d’Haïti de sa solidarité avec le mouvement d’émancipation du Venezuela avait décrété l’abolition de l’esclavage dans ce dernier pays dès 1816. Elle a indiqué que cette solidarité s’était poursuivie, notamment par l’appui du Venezuela aux nombreux mouvements d’indépendance en Afrique, telles la Namibie, ou la lutte en faveur de l’élimination de l’apartheid. Après avoir déploré la survivance du néo-colonialisme au travers d’interventions directes ou occultes de la part des anciennes métropoles coloniales, elle a indiqué que des démarches résolues étaient indispensables afin de lutter contre la division, l’exploitation, l’exclusion, la pauvreté et la faim.
Enfin, elle a rappelé qu’en décembre 2004, un Vice-Ministère pour l’Afrique avait été créé au sein du Ministère des relations extérieures du Venezuela, et que parmi ses réalisations, il fallait citer: l’établissement de relations diplomatiques avec le Soudan, la République démocratique du Congo, Maurice, le Tchad et la Somalie; la signature de la Convention des Nations Unies sur la lutte contre la désertification en 2003, l’octroi d’une aide humanitaire de l’ordre de 3 millions de dollars, répartis entre le Burkina Faso, la Mauritanie et le Niger, dans le cadre de la coopération Sud-Sud; la création au sein de l’Assemblée nationale d’une sous-commission Asie, Moyen-Orient et Afrique; la visite de nombreux pays africains en 2005; la demande d’un statut d’observateur au sein de l’Union africaine; la tenue d’un Festival culturel des peuples africains, du 13 au 20 novembre 2005, avec la participation déjà confirmée de 18 nations africaines. Enfin, elle a rappelé que son pays se félicitait des stratégies politiques adoptées et des initiatives prises par les pays et les organisations du continent africain en faveur du NEPAD.
M. TERUNEH ZENNA (Éthiopie) a affirmé que le NEPAD ne pourrait réussir sans un appui de la communauté internationale et sans l’engagement de l’Afrique à améliorer sa gouvernance et son climat politique. Le représentant a indiqué que des efforts ont été faits en Éthiopie dans les domaines de la gouvernance politique et économique. Il a ainsi rappelé qu’en mai dernier ont été organisées dans son pays les troisièmes élections multipartites. L’Éthiopie travaille en outre à améliorer le secteur public afin de le rendre plus transparent, responsable et efficace, tandis qu’ont été prises des mesures anticorruption. Si l’on ne transforme pas le secteur agricole de l’Afrique, si l’on n’investit pas dans le développement de ses ressources humaines, si l’on ne crée pas un climat favorable au secteur privé par des investissements dans les infrastructures physiques, si l’on n’améliore pas la gouvernance, si l’on ne fait pas face aux conflits et si l’on ne ramène pas la paix, on ne peut assurer une croissance durable et le développement en Afrique, a-t-il observé.
Le représentant a également consacré une partie de son intervention à la lutte contre le paludisme, épidémie qui menace les deux tiers de la population éthiopienne, a-t-il précisé. Il a souligné que le paludisme constituait un des domaines prioritaires du secteur de la santé en Éthiopie. Il a appelé la communauté internationale, les agences des Nations Unies et les donateurs à renforcer leur soutien pour permettre au pays de réaliser les objectifs définis dans la Déclaration d’Abuja.
M. MILAD ATIEH (République arabe syrienne) a déclaré que les problèmes de développement des pays du Sud ne pourront être réglés dans leur ensemble que si une priorité est accordée à l’Afrique. Il s’est à cet égard félicité que le Document final du Sommet mondial ait souligné les besoins spécifiques de ce continent. Il a ensuite salué les efforts fournis par les pays africain dans le cadre du NEPAD et a estimé que d’autres succès seront enregistrés dans les prochaines années. L’avènement d’un développement durable en Afrique dépend cependant de l’amélioration de l’aide publique au développement et du commerce mondial, de l’allégement de la dette, ainsi que du soutien sans faille de la communauté internationale, a-t-il poursuivi. Le représentant a également ajouté qu’il fallait trouver une solution à la dette des pays à revenu intermédiaire et annuler celle des pays les moins avancés dont une majorité se trouve en Afrique. Il a conclu son propos en réitérant le soutien de son pays à l’Union africaine qu’il a félicitée pour les efforts qu’elle fournit pour la paix et la stabilité du continent.
M. JOSEPH CHRISTMAS (Saint-Kitts-et-Nevis) a déclaré que l’on ne voyait pas seulement apparaître un nouveau partenariat, mais également une nouvelle Afrique. Le représentant a ainsi cité le nouvel ouvrage du Président de l’Afrique du Sud, Thabo Mbeki, intitulé « Afrique définis toi ». Il a brièvement porté l’attention de l’Assemblée générale sur l’expérience de partenariat mise en œuvre dans les Caraïbes. Nous sommes prêts à partager cette expérience avec l’Afrique, a-t-il dit. Il a ainsi souligné qu’un système commun d’examen d’entrée à toutes les universités anglophones avait été mis en place dans l’ensemble de la région des Caraïbes. De même, une monnaie commune a été lancée dans huit pays des Caraïbes, tandis qu’a été élaboré un projet de passeport commun.
M. ENCHO GOSPODINOV, Observateur de la Fédération internationale des sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge, a souligné que 88% des ressources demandées dans leur Appel global de fonds –soit 53 millions de francs suisses- étaient destinés à améliorer les secteurs de la santé ou à renforcer les capacités des sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge en Afrique. Il s’est félicité de la baisse de 46% en cinq ans du taux de mortalité infantile en Afrique et de la possible éradication de la poliomyélite d’ici à 2008. Grâce au Fonds mondial pour la lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme, les sociétés du Croissant-Rouge et de la Croix-Rouge de la région préparent la distribution de 2,26 millions de moustiquaires au Niger, qui assureront la protection des quelque 3,5 millions d’enfants de moins de cinq ans. L’intervenant a aussi fait valoir que les sociétés avaient facilité la tenue de journées de vaccination contre la rougeole et la poliomyélite partout en Afrique. En ce qui concerne la lutte contre le VIH/sida, des campagnes de prévention et contre la discrimination ont été tenues grâce à la mobilisation des volontaires et malgré le manque de fonds.
M. Gospodinov a précisé que la Fédération s’attelait à impliquer les victimes à la gestion des crises et des situations d’urgence, conjointement avec le personnel humanitaire. Plus que de nourrir les affamés et de soigner les malades, investir dans les gens est un autre pas vers l’éradication de la pauvreté, la consolidation de la paix et de la stabilité, a-t-il insisté. Enfin, le représentant a rappelé la nécessité d’assurer la coordination avec ses différents partenaires, tels que Médecins Sans Frontières ou le Programme alimentaire mondial (PAM). Pour conclure, M. Gaspadinov a regretté le manque croissant d’experts francophones en Afrique, ceux-ci étant généralement envoyés en mission en Asie ou dans les Caraïbes pour aider les victimes de catastrophes naturelles, au moment même ou l’Afrique doit demeurer la priorité .
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