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AG/10393

PLUSIEURS PAYS INSISTENT DEVANT L’ASSEMBLÉE GÉNÉRALE SUR L’IMPORTANCE DU DIALOGUE ENTRE LES CIVILISATIONS ET LES RELIGIONS POUR COMBATTRE LE FLÉAU DU TERRORISME

22/09/2005
Assemblée généraleAG/10393
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

Assemblée générale

20e & 21 séances plénières

matin & après-midi


PLUSIEURS PAYS INSISTENT DEVANT L’ASSEMBLÉE GÉNÉRALE SUR L’IMPORTANCE DU DIALOGUE ENTRE LES CIVILISATIONS ET LES RELIGIONS POUR COMBATTRE LE FLÉAU DU TERRORISME


La lutte contre le terrorisme exige que l’on s’attaque aux racines de celui-ci.  La plupart des États Membres s’accordent sur ce constat.  Aujourd’hui, au sixième jour du débat général de la 60e session de l’Assemblée générale, plusieurs d’entre eux ont insisté sur le nécessaire dialogue entre les civilisations et les religions.


Les Ministre des affaires étrangères de la Jordanie, Farouk Kasrawi, a mis en garde contre toute tentative de lier ce fléau à une religion ou à une culture.  L’Islam, a-t-il assuré, est fondé sur la modération et a joué un rôle fondamental dans la promotion de la dignité et les droits de l’homme et ne peut être associé à des actes terroristes contre les innocents.


Il est ridicule de dire que le terrorisme est inhérent à l’Islam, au même titre que le Judaïsme et le Christianisme ne doivent faire l’objet d’un tel amalgame, a déclaré George Yeo, son homologue de Singapour.  Dans un discours salué par le Président de l’Assemblée générale, Jan Eliasson, comme un message porteur de compréhension, de tolérance et de respect mutuel, le Ministre a ajouté qu’il était indispensable de maintenir des relations harmonieuses entre musulmans et non-musulmans dans la lutte contre le terrorisme international.  Singapour, ville-État cosmopolite particulièrement vulnérable, a tiré les leçons de l’harmonie religieuse et raciale, a poursuivi M. Yeo, énumérant un certain nombre de mesures prises par le Gouvernement pour éviter tout conflit entre les différentes communautés et religions de son pays.


Une culture de paix peut être renforcée de manière significative à travers le dialogue, lequel permet de promouvoir la compréhension mutuelle, le respect et la tolérance parmi les régions, les cultures et les peuples, a estimé le représentant du Suriname, rappelant, lui aussi, le caractère multiethnique, multireligieux et multiculturel de la société de son pays.


Les interventions de plusieurs Ministres de petits États insulaires en développement ont d’ailleurs été l’occasion pour l’Assemblée générale d’être à nouveau sensibilisée à la vulnérabilité de ces nations face, notamment, à la mondialisation et aux catastrophes naturelles.  Se faisant le porte-voix de la région des Caraïbes, le Ministre des affaires étrangères et de la fonction publique des Bahamas, Frederick Mitchell, a ainsi réclamé une plus grande attention de la part des partenaires des pays développés, mettant l’accent sur la nécessité d’investir dans les domaines de l’éducation, de la santé, de la gouvernance démocratique. 


En outre, les ouragans, qui sévissent avec une violence sans précédent, justifient la mise en place d’une politique publique de développement durable et l’application de la Stratégie de Maurice pour les petits États insulaires en développement.  En quelques heures, des décennies de progrès peuvent être éliminées, a souligné le représentant de Sainte-Lucie, Julian Hunte.  À titre d’exemple, le Premier Ministre de Saint-Kitts-et-Nevis, Denzil L. Douglas, a souligné que les dégâts causés par les glissements de terrain et les inondations qui avaient touché sa région s'étaient chiffrés à plus de 500 millions de dollars, forçant ainsi son pays à réaffecter des sommes destinées au développement à des initiatives de relance.  La Ministre des affaires étrangères de la Barbade, Billie A. Miller, a exprimé de son côté les attentes pour son pays et sa région placés dans les négociations commerciales de l’Organisation mondiale du commerce (OMC), dans le cadre du Cycle de Doha.


Les Ministres des Bahamas et de la Barbade ont également tous deux manifesté leur inquiétude face à la grave menace posée à la sécurité et au développement économique par le transport des déchets nucléaires dans la mer des Caraïbes. 


Outre les orateurs cités, les ministres de la Belgique, du Congo, de la Croatie, de la Serbie-et-Monténégro, du Soudan, du Mozambique, de la République populaire démocratique de Corée, de la Palestine, de la Jamahiriya arabe libyenne, des Philippines, de la Hongrie, du Sénégal, du Costa Rica, de la Bulgarie et les représentants du Yémen, des Palaos, de Fidji, du Turkménistan, de l’Angola et de l’Estonie ont également pris la parole.


Les représentants du Japon et de l’Arménie ont exercé leur droit de réponse.


L’Assemblée générale poursuivra ses travaux demain à 10 heures.


DÉBAT GÉNÉRAL


Déclarations


M. DENZIL L. DOUGLAS, Premier Ministre de Saint-Kitts-et-Nevis, a d'abord exhorté les États Membres à reconnaître la vulnérabilité des petits États face aux catastrophes naturelles et autres facteurs économiques externes, à leur octroyer un traitement préférentiel et différentiel en matière d'échanges, et à faciliter l'accès aux marchés des pays en développement.  Sur le plan interne, il a indiqué qu'à Saint-Kitts-et-Nevis, le taux de scolarisation des adultes se situait à 97,8%, l'espérance de vie à 70 ans et le ratio combiné de l'inscription dans le primaire, secondaire et tertiaire atteignait 89%.  Il a aussi indiqué que le PANCAP, chargé de la lutte contre le VIH/sida s'était révélé utile et pragmatique.


Il a réaffirmé que le coût total des ouragans, glissement de terrains et des inondations qui avaient frappé sa région s'était chiffré à plus de 500 millions de dollars, forçant son pays à réaffecter des sommes destinées au développement à des initiatives de relance; le prix élevé des carburants, le coût des importations alimentaires, la mise en œuvre de mesures sécuritaires, ainsi que les répercussions de décisions récentes de l'Organisation mondiale du commerce en matière d'échanges préférentiels -qui se sont révélées particulièrement désastreuses pour la région des Caraïbes.  Il a rappelé que son pays avait dû abandonner sa production sucrière, du fait de prix mondiaux bas et de pratiques commerciales injustes de la part de certaines nations; eu égard au processus de diversification économique, il a précisé que son Gouvernement avait besoin d'un soutien international.  Il a indiqué que si le monde développé exhortait les pays en développement à s'associer à la lutte contre le terrorisme, le trafic des stupéfiants, la criminalité transnationale organisée, il ne serait pas déraisonnable de demander à celui-ci d'aider à lutter contre les problèmes quasiment insolubles des petits États.  Il a ensuite précisé que son pays soutenait la création d'un Conseil des droits de l'homme, et qu'une plus grande attention devait être accordée aux problèmes de développement et aux préoccupations des petits États insulaires en développement.  Enfin, il a recommandé que Taiwan cesse d'être exclue de l'Organisation, et a rappelé que la mondialisation pouvait en fait servir de moteur à des changements positifs.


M. FREDERICK MITCHELL, Ministre des affaires étrangères et de la fonction publique des Bahamas, a souligné que la région des Caraïbes était ni riche ni pauvre.  Elle se trouve au milieu, a-t-il dit, précisant qu’elle avait accompli la plupart, mais pas tous, des Objectifs du Millénaire pour le développement.  Toutefois, alors que nous assistons au développement de la mondialisation, nous observons une tendance à oublier que cette région relativement peu peuplée et composée de petites nations a besoin du soutien continu du monde développé, a-t-il ajouté, évoquant les décisions prises concernant le sucre et la banane.  Une plus grande attention des partenaires des pays développés doit être accordée à cette région en transition, a-t-il affirmé, mettant l’accent sur la nécessité d’investir dans les domaines de l’éducation, de la santé, de la gouvernance démocratique.  Nous n’avons pas besoin de charité, mais d’un investissement dans notre avenir commun, a-t-il poursuivi.


Le Ministre s’est également penché sur les conséquences de l’ouragan Katrina, dont les images de destruction sont si familières pour les petits États insulaires en développement.  Ces tempêtes, qui sévissent avec une violence sans précédent, soulignent la nécessité d’une politique publique de développement durable et de l’application de la Stratégie de Maurice pour les petits États insulaires en développement.  Nous avons une chance de faire une déclaration au cours de la présente session dans laquelle nous ne négligerons pas notre responsabilité commune à protéger notre environnement et nous enverrons un message à Montréal, où, en novembre prochain, le Protocole de Kyoto commencera finalement à prendre une forme conséquente, a-t-il assuré.  Le Ministre a par ailleurs réitéré la profonde inquiétude de son pays face à la grave menace posée à la sécurité et au développement économique des pays des Caraïbes par le transport des déchets nucléaires dans la mer des Caraïbes.  Il a appelé les États concernés à cesser cette pratique. 


M. GEORGE YEO, Ministre des affaires étrangères de Singapour, a souligné l’importance du dialogue entre les civilisations et les religions, particulièrement en face du développement du terrorisme international.  Depuis le 11 septembre 2001, a-t-il regretté, les musulmans dans le monde, aussi bien ceux qui vivent en Occident que ceux qui s’y rendent, sont de plus en plus l’objet de profilage par les agents de sécurité, y compris dans les pays d’Asie de l’est où l’islam est fortement implanté.  Pourtant, a-t-il poursuivi, il est indispensable de maintenir des relations harmonieuses entre musulmans et non-musulmans dans la lutte contre le terrorisme international qui constitue une des préoccupations majeures de l’Organisation des Nations Unies.  C’est à cette condition, à laquelle il faut ajouter le changement à l’intérieur du monde islamique lui-même, a-t-il expliqué, que la lutte contre ce fléau pourra aboutir.  La réaction des sociétés islamiques face aux défis de la modernité affectera en ce siècle le développement du monde entier, a prédit le Ministre, et prendra sans doute beaucoup de temps du fait de la diversité des composantes et des idéologies politiques et religieuses des États musulmans.  Si la bonne gouvernance, la démocratie et la transparence représentent des questions cruciales pour certains d’entre eux, a-t-il affirmé, des groupes extrémistes, comme Al-Qaida, aujourd’hui inspiré par l’idéologie des frères musulmans du début du XXe siècle, cherchent également à recréer un retour à un islam romantique, idéalisé et unique.  M. Yeo a par ailleurs estimé qu’il revient aux musulmans eux-mêmes de décider l’évolution de la société musulmane dans les décennies à venir, même si celle-ci nécessite aussi la participation de l’ensemble de la communauté internationale dans la mesure où les extrémistes islamistes constituent une menace pour tous et qu’il existe de fortes minorités musulmanes en Occident souvent injustement assimilés à des terroristes.


À cet égard, s’est-il indigné, il est ridicule de dire que le terrorisme est inhérent à l’islam, au même titre que le judaïsme et le christianisme ne doivent faire l’objet d’un tel amalgame.  Le combat contre le terrorisme, a-t-il indiqué, doit se faire aussi contre tous les préjugés et doit être gagnée au sein des sociétés musulmanes elles-mêmes avec la collaboration des non-musulmans, luttant contre la stratégie des extrémistes visant à élargir la sympathie des musulmans dans le monde entier.  Singapour, ville-État cosmopolite particulièrement vulnérable, a appris que l’harmonie religieuse et raciale ne va pas de soi, a déclaré le Ministre, qui a énuméré un certain nombre de mesures prises par son Gouvernement pour éviter tout conflit entre les différentes communautés et religions de son pays.  Le Ministre a également précisé que le pluralisme cher aux Nations Unies, n’est pas un choix mais une nécessité, comme en témoigne notamment le lancement en 1998, à l’initiative de l’Iran, de 2001 comme « année de l’ONU pour le dialogue de civilisation » et la proclamation en 2004 par le Secrétaire général de l’ONU de l’ « alliance des civilisations ».  Alors que la communauté internationale s’efforce aujourd’hui de réaliser les Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD), il convient d’accepter et même de célébrer les différences mutuelles, a-t-il signalé.  M. Yeo a conclu en rappelant que le Pape Jean-Paul II avait déclaré que « c’est seulement parce que nous sommes plusieurs que nous sommes un ». 


M. KAREL DE GUCHT, Ministre des affaires étrangères de la Belgique, a alerté l’Assemblée générale sur le risque que certains États en déliquescence ne deviennent des zones de non-droit, propices au terrorisme et à la criminalité, à l’exploitation incontrôlée de leurs ressources et aux trafics d’armes.  Dès lors, M. De Gucht a plaidé pour la mise en place d’une Commission de consolidation de la paix qui permettrait de coordonner les moyens permettant de mener à bien le sauvetage de ces pays.  Ainsi, forte de son expérience lors des transitions au Burundi et au Congo et consciente de sa « responsabilité à protéger », la Belgique se félicite du renforcement du Bureau du Haut Commissaire aux droits de l’homme et soutient la création d’un Conseil des droits de l’homme. 


Le Ministre a par ailleurs déclaré que la bonne gouvernance se devait avant tout d’être efficace, c’est-à-dire capable de créer un environnement favorable pour le développement et un résultat concret sur le terrain, comme le préconisent le Document final, le Consensus de Monterrey et le Plan de mise en œuvre de Johannesburg auxquels la Belgique apporte son plein soutien.  M. De Gucht a toutefois expliqué que la démocratie et l’état de droit ne devaient pas être imposés de l’extérieur puisqu’il était nécessaire de favoriser au préalable la modernisation et les « conditions idoines » à l’émergence de ces valeurs dans une société donnée.  En définitive, « une grande responsabilité nous incombe », a-t-il souligné avant d’encourager la mise en place d’une Commission de consolidation de la paix avant la fin de l’année.


M. RODOLPHE ADADA, Ministre des affaires étrangères et de la francophonie du Congo, a affirmé que son pays était satisfait de la réaffirmation clairement exprimée par tous les chefs d’État et de gouvernement de leur engagement à poursuivre les débats et la recherche des solutions aux principales préoccupations du monde comme les questions de développement, la paix et la sécurité collective, les droits de l’homme et l’état de droit et le renforcement de l’ONU.  Il s’est ainsi dit heureux du consensus sur la nécessité de créer la Commission de consolidation de la paix et le Conseil des droits de l’homme.  Le Ministre a néanmoins déploré que la grave question du désarmement n’ait pu trouver la moindre place dans le Document final faute de consensus, alors que les armes nucléaires, les armes de destruction massive, ainsi que le commerce illicite des armes légères et de petit calibre constituent la plus grande menace pour l’humanité.


S’agissant des questions liées à l’Afrique, le Ministre congolais, qui a souligné les évolutions positives au Burundi, en République centrafricaine, et a souhaité un engagement plus fort de la communauté internationale au Soudan ou en Côte d’Ivoire, a estimé que la Conférence internationale sur la région des Grands Lacs constituait une expérience unique de consolidation de la paix au niveau régional.  Il a souhaité, à ce titre, que cette région soit le premier terrain de mise en œuvre des réformes proposées par le Secrétaire général concernant la consolidation de la paix.  Le Ministre a également renouvelé l’appel lancé par le Président du Congo, M. Denis Sassou Nguesso, à la communauté internationale en général, aux partenaires en développement en particulier, pour que la région des Grands Lacs soit déclarée « Zone spécifique de développement ».


Mme KOLINDA GRABAR KITAROVIĆ, Ministre des affaires étrangères et de l'intégration européenne de la Croatie, a rappelé l'attachement de son pays aux Objectifs du Millénaire pour le développement, à l'établissement de la Commission de consolidation de la paix et du Conseil des droits de l'homme, ainsi qu'aux divers processus de réforme en matière de gestion du Secrétariat.  Elle a précisé qu'un allègement intégré de la dette, un meilleur accès des nations pauvres aux marchés des pays développés et la recherche de sources innovantes de financement étaient indispensables.  Sur le plan interne, elle a rappelé que son pays, doté d'une économie en transition et candidat à l'Union européenne, traversait de profonds bouleversements structurels, associés à un examen minutieux de sa politique extérieure.  Elle a indiqué que la protection de l'environnement demeurait une préoccupation majeure de son pays; elle  s'est aussi félicitée de la signature par celui-ci de la Convention pour la répression des actes de terrorisme nucléaire, tout en déplorant l'échec constaté en matière de désarmement et de non-prolifération.  Elle a indiqué que la Croatie soutenait la création d'une Commission de consolidation de la paix, soulignant l’apport inestimable de petits pays, tels le sien, qui avaient fait l’expérience du conflit, de la relance et du développement.


Elle a rappelé que son pays approuvait une réforme du Conseil de sécurité.  Fournisseur de contingents dans plus de la moitié des opérations de maintien de la paix dans le monde, son pays avait présenté sa candidature à titre de membre non permanent au Conseil de sécurité en 2007.  Elle a précisé que son pays soutenait le renforcement du Haut Commissariat aux droits de l'homme; en tant que signataire de la Déclaration de Varsovie, elle a indiqué que son pays soutenait le renforcement des capacités qui assuraient la primauté du droit, l'équité de l'accès et la gouvernance stable; elle a aussi précisé que son pays avait versé une contribution financière pour l'établissement du Fonds pour la démocratie, et que celui-ci appuyait les réformes du Secrétariat -tant au niveau de la gestion que des ressources humaines- une transformation qui permettrait à l'Organisation d'être de plein pied dans le XXIe siècle.


M. FAROUK KASRAWI, Ministre des affaires étrangères de la Jordanie, a déclaré que pour réformer l’ONU, il faut d’abord reconnaître que l’Organisation a connu, depuis 1945, un certain nombre de succès dans l’application des buts et principes de la Charte.  Mais, c’est en tenant compte des changements survenus dans le système international, qu’il faut revoir le rôle de l’Organisation.  Saluant les résultats du Sommet mondial et l’adoption du Document final, le Ministre a indiqué que celui-ci constitue néanmoins un point de départ.  En matière de sécurité collective, il a demandé que les principes d’usage de la force et de non-ingérence soient appliqués conformément au droit international et à la Charte des Nations Unies.  Sur la réforme de l’Organisation, il a déclaré que le nombre des sièges permanents et non permanents du Conseil de sécurité devrait être augmenté et que l’Assemblée générale, dont le rôle est central, devrait être entièrement revitalisée afin qu’elle s’emploie efficacement à la coopération multilatérale.  Sur les questions de développement, le Ministre a affirmé l’appui de son pays à l’action du Conseil économique et social, tout en soulignant l’importance de son rôle dans la promotion des Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD).  Il faut envisager une meilleure coordination des mesures pour le développement, réduire la dette, et il faut que les États prennent des engagements en matière de bonne gouvernance, de l’état de droit, et des droits de l’homme, a-t-il ajouté.


Condamnant fermement le terrorisme, M. Kasrawi s’est cependant insurgé contre toute tentative de lier ce fléau ou à une religion, à une culture.  L’Islam, a-t-il assuré, est fondé sur la modération et a joué un rôle fondamental dans la promotion de la dignité et les droits de l’homme et ne peut être associé à des actes terroristes contre les innocents.  Le Ministre a par ailleurs indiqué que son pays appuie la proposition de l’Arabie saoudite de créer un centre international de lutte contre le terrorisme.


Enfin, en ce qui concerne le conflit israélo-palestinien, M. Kasrawi, a appelé les deux parties à œuvrer de concert au processus de paix.  Saluant le retrait israélien de la bande de Gaza et de certaines colonies du nord de la Cisjordanie, il a néanmoins demandé à Israël de respecter ses engagements pris dans la Feuille de route.  Israël, a-t-il insisté, doit se retirer des autres territoires occupés de la Cisjordanie, y compris Jérusalem-Est, cesser ses activités d’implantation, démolir les parties construites du mur de séparation qui est une violation claire du droit international, comme l’a confirmé un arrêt de la Cour internationale de justice.  Il a également appelé la communauté internationale, en particulier le Quatuor, à soutenir l’Autorité palestinienne et souhaité qu’une solution concertée soit trouvée pour les réfugiés palestiniens.  Il a aussi demandé un appui international pour le projet jordano-israélo-palestinien de lutte contre l’assèchement de la Mer morte grâce à la construction d’un canal.


M. VUK DRAŠKOVIĆ, Ministre des affaires étrangères de la Serbie-et-Monténégro, s'est montré préoccupé par la situation au Kosovo, affirmant toutefois qu'il acceptait qu’il n'y aurait pas de retour à la situation qui prévalait avant le 8 juin 1999.  C’est ainsi que M. Drašković s'est félicité de l'établissement du protectorat établi au Kosovo par la communauté internationale, précisant que cette mesure ne remettait pas en cause à son avis l'intégrité de son pays et qu’il n'était pas possible d'envisager une indépendance du Kosovo.  Il a regretté à son sujet que la volonté de compromis du Gouvernement de Belgrade sur cette question n’ait pas trouvé d’écho chez les Albanophones du Kosovo, qui campaient à son avis sur leurs positions d'avant 1999.  M. Drašković a par ailleurs imputé une importante responsabilité à la communauté internationale dans ce conflit, arguant ainsi que celle-ci avait maltraité les minorités serbes du Kosovo et encouragé l'extrémisme de certains groupes albanais.  Près de 80% du Kosovo est habité par des Albanophones, a-t-il remarqué, avant de déplorer le fait que près de 40 000 maisons appartenant à des Serbes avaient été détruites ou incendiées.  M. Drašković a par ailleurs accusé les milieux « extrémistes albanophones » de proférer des menaces de pogromes et d’autres actes terroristes contre les habitants serbes du Kosovo et exigé des mesures de protection pour ces habitants, conformément à la résolution 1244 du Conseil de sécurité.  « Un Kosovo stable sera le symbole d'une région pacifiée », a-t-il conclu.


M. MUSTAFA OSMAN ISMAIL, Ministre des relations extérieures du Soudan, a affirmé que la paix était devenue une réalité au Soudan après la signature de l’Accord de paix complet.  Le calendrier a été respecté, a-t-il dit.  Il a en outre estimé que la mort du Vice-Président John Garang était non seulement une perte pour le Soudan, mais aussi pour l’Afrique et pour tous les peuples épris de paix.  L’Accord de paix ne s’est pas contenté de résoudre les différends entre le Nord et le Sud, mais a établi un cadre pour tous les problèmes du pays, comme la nécessité de respecter les droits et de la démocratie, a-t-il souligné.  Il a donc  assuré que son pays acceptait cette responsabilité et demeurait convaincu que la paix au Soudan aurait un effet positif sur la stabilité dans la région. 


Le Ministre a par ailleurs demandé à la communauté internationale de lever toutes les sanctions économiques internationales et de donner effet aux divers accords internationaux afin de permettre la reconstruction du Soudan.  Il a remercié les Nations Unies pour la mise en œuvre de l’Accord.  La paix, a-t-il déclaré, sera incomplète tant que la population du Darfour n’en profitera pas.  Il faut ainsi poursuivre les efforts entrepris pour réaliser l’accord signé à Abuja, a-t-il ajouté, souhaitant que le Darfour retrouve la stabilité.  Il a indiqué que le Gouvernement soudanais jugeait important d’aboutir à une paix complète et durable au Darfour et espérait parvenir à la solution des causes profondes des différends.  Le Ministre a rappelé que le Soudan disposait d’une constitution de transition, d’un gouvernement d’unité nationale qui devrait continuer le processus déjà commencé afin d’avoir un dialogue avec tous les membres de l’opposition.  Il a ajouté que de grands efforts avaient été fournis pour réaliser les Objectifs du Millénaire pour le développement, développant l’accès à l’éducation et réduisant la pauvreté.  Il a également mis l’accent sur les conséquences positives importantes de l’annulation de la dette des pays les plus pauvres, dette qui représente un obstacle au développement.


Mme ALCINDA ANTÓNIO DE ABREU, Ministre des affaires étrangères et de la coopération du Mozambique, a rappelé l’importance vitale d’un multilatéralisme effectif.  Elle a estimé que la réforme du Conseil de sécurité devrait avoir pour objectif d’établir des relations avec toutes les régions du monde, fondées sur la transparence, la démocratie, l’ouverture et la cohérence.  Au vu de l’engagement politique croissant de l’Afrique en matière d’initiatives de paix et de stabilité, elle a appelé à une représentation élargie de l’Afrique au Conseil de sécurité.  Elle a indiqué également que son pays soutenait la création d’une Commission de consolidation de la paix, dont l’existence faciliterait le processus de transition des pays sortant d’un conflit vers la reconstruction et le développement.


En matière des Objectifs du Millénaire pour le développement, elle a accueilli avec intérêt la décision des pays de l’Union européenne de consacrer 0,7% de leur PNB à l’Aide publique au développement d’ici 2015.  Elle a réaffirmé le soutien du Mozambique à l’Accord de Cotonou afin d’établir un système d’échanges plus ouvert, équitable et multilatéral.  Elle s’est félicitée de la décision prise par les ministres des finances du G-8 en matière d’annulation de la dette et en faveur de 18 pays en développement, dont le Mozambique et a rappelé l’apport inestimable du NEPAD et du Programme d’action en faveur des pays les moins avancés pour la décennie 2001-2010 de Bruxelles.  Sur le plan interne, elle a précisé que son pays s’efforçait de réduire les déséquilibres régionaux, d’assurer l’approvisionnement en services de base, tels que la santé, l’éducation et l’accès à l’électricité et l’eau salubre, et qu’il avait entrepris la lutte contre le VIH/sida, le paludisme et d’autres maladies.  La Ministre a aussi indiqué que son pays était parvenu à atteindre une croissance économique de l’ordre de 7,5% entre 2000 et 2005, et que le niveau de pauvreté avait fortement décru, passant de 69,5% en 1997 à 54,1% en 2003.  Enfin, elle a rappelé l’adhésion de 28 pays africains au Mécanisme d’évaluation intra-africaine, dont la mise en œuvre devrait permettre une concordance des politiques et des pratiques avec des valeurs, des codes et des normes partagés.


M. CHOE SU HON, Chef de la délégation de la République populaire démocratique de Corée (RPDC), a déclaré qu’en dépit de l’adoption du Document final de la Réunion plénière de haut niveau et des aspirations de l’humanité, le monde est toujours gouverné par la peur, l’instabilité, produits de l’unilatéralisme et de l’autoritarisme de la superpuissance.


En Asie du Nord-Est, au centre de laquelle se trouve la péninsule coréenne, a-t-il poursuivi, des tentatives militaires aventureuses, des alliances stratégiques militaires, l’introduction de missiles hautement sophistiqués, de système de défense, continuent à aggraver les tensions dans la région.  Cette situation est rendue plus grave par le caractère arbitraire des forces unilatérales et requiert de toute urgence un effort collectif de la part des États Membres de l’ONU pour mettre en œuvre une action multilatérale dans le respect des principes de souveraineté, d’égalité, d’intégrité territoriale et de bénéfices mutuels, a-t-il ajouté.  M. Choe a ensuite justifié la politique nationale de Songun accordant une priorité aux affaires militaires et mise en place par le général Kim Jong Il, comme la garantie de la souveraineté de la RPDC face aux menaces continuelles des États-Unis.  Il a par ailleurs assuré de la ferme volonté de son gouvernement de tout mettre en œuvre pour la paix et la stabilité dans la région. 


Aussi, a-t-il mis en exergue les efforts de la RPDC sur la question du nucléaire.  La RDPC s’est dotée d’armes nucléaires dissuasives, a-t-il soutenu, pour se défendre de la menace américaine préemptive contre ce pays depuis 50 ans.  Mais le Gouvernement demeure déterminé à aborder la question nucléaire de façon pacifique, a-t-il affirmé, et souhaite dénucléariser la péninsule, comme en témoigne la déclaration conjointe sur la dénucléarisation Corée du Nord-Corée du Sud de 1992 et celle avec les États-Unis de 1994.


Il a par ailleurs fait état du quatrième round de négociations à six de Beijing.  La déclaration finale, a-t-il indiqué, spécifie clairement les obligations de la Corée du Nord et des États-Unis.  Mais, a-t-il ajouté, si la confiance bilatérale entre la RDPC et les États-Unis est instaurée, si la RPDC n’est plus exposée à la menace américaine, alors son gouvernement dénucléarisera totalement le pays, à condition que les Américains leur apportent une assistance pour un usage pacifique de réacteurs nucléaires.


Réaffirmant l’opposition nord-coréenne à la candidature du Japon au Conseil de sécurité, qui refuse toujours de solder son passé à l’encontre des autres pays de la région, M. Choe a appelé à une réforme de l’ONU qui doit tenir compte de la représentativité des États Membres, du respect de la Charte et de toute opposition à l’unilatéralisme.


M. NASSER AL-KIDWA, Ministre des affaires étrangères, Observateur de la Palestine, a affirmé que, si le Premier Ministre israélien a pu annoncer il y a quelques jours qu’il venait aux Nations Unies en provenance de Jérusalem, lui ne pouvait pas en dire autant, Jérusalem-Est, capitale de la Palestine demeurant encore sous occupation israélienne, malgré les nombreuses résolutions de l’ONU sur cette question.  La situation anormale de cette ville, sacrée pour les trois religions monothéistes, montre clairement que le Moyen-Orient est encore loin de la paix, a-t-il dit.  Seulement lorsque Jérusalem-Est reviendra à son peuple, lorsque les résolutions des Nations Unies seront totalement respectées et que les dirigeants des deux pays seront capables de venir librement de Jérusalem, nous aurons pleinement réalisé la paix que nous attendons depuis longtemps, a-t-il poursuivi.  Qualifiant de développement important la fin de la colonisation d’une partie du territoire palestinien tout comme le retrait des forces d’occupation, le Ministre a néanmoins affirmé qu’Israël avait laissé la bande de Gaza complètement dévastée.  Au fil des ans, Israël a détruit les infrastructures, les capacités économiques, le tissu social et le dispositif sécuritaire de l’Autorité palestinienne, a-t-il précisé.  En outre, après le désengagement, la bande de Gaza demeure sous le contrôle d’Israël, qui continue de contrôler l’espace aérien, les eaux territoriales et les frontières, de même que la circulation des personnes et des biens de ce territoire.  D’une manière générale, a-t-il observé, l’occupation israélienne et la colonisation de la bande de Gaza représentent une des pires injustices de l’histoire récente.


Le Ministre a par ailleurs évoqué la poursuite de la construction du mur de séparation, des colonies, des saisies de terre, des annexions.  Il a mis l’accent sur la nécessité de parvenir à un arrêt complet des colonisations et de la construction du mur.  Il faut trouver des solutions rapides pour les questions en suspens au sujet de la bande de Gaza, a-t-il dit.  De même, les Accords de Charm el-Cheikh devraient être mis en œuvre, notamment s’agissant de la libération des personnes détenues.  Il convient en outre, selon lui, de reprendre les négociations et la mise en œuvre de la Feuille de route.  Il a ainsi indiqué que l’Autorité palestinienne se déclarait prête à reprendre les négociations sur un statut définitif.  Énumérant les efforts fournis par les Palestiniens pour sortir de la spirale de la violence, il a souligné la nécessité d’obtenir l’engagement de tous les groupes pour aboutir à une cessation complète des attaques contre des civils israéliens.  M. Al-Kidwa a exprimé l’espoir que les autorités israéliennes commenceraient à penser sérieusement à changer leur politique et leurs positions au lieu d’essayer de les marchander aux Nations Unies ou dans d’autres instances internationales et qu’elles déclarent leur respect des résolutions des Nations Unies et leur détermination à les mettre en œuvre.


M. ABDURRAHMAN MOHAMED SHALGHAM, Ministre des affaires étrangères de la Jamahiriya arabe libyenne, a affirmé que les puissances victorieuses de la Seconde Guerre mondiale s’étaient octroyées des privilèges en rédigeant la Charte des Nations Unies, entraînant la marginalisation de l’Assemblée générale, le Conseil de sécurité devenant l’organe dominant.  Les Nations Unies sont incapables d’agir conformément aux exigences de la justice, a-t-il estimé, ajoutant qu’il fallait remettre le pouvoir entre les mains de tous les États Membres, c’est-à-dire de l’Assemblée générale.  L’Union africaine devrait se voir accorder un siège de membre permanent au Conseil de sécurité, avant même que ne soit mise en œuvre la réforme de cet organe, a-t-il souligné.  L’élimination des armes de destruction massive est un facteur fondamental de la sécurité, a-t-il également observé, précisant que son pays avait abandonné volontairement le 19 décembre 2003 ses programmes et outils pouvant mener à la production d’armes internationalement prohibées et leurs moyens de les distribuer, et collaborait de façon permanente avec l’AIEA et l’Organisation du Traité pour l’interdiction des armes chimiques.


Le Ministre a par ailleurs indiqué que son pays condamnait de toutes ses forces le terrorisme, y compris le terrorisme d’État.  La Jamahiriya arabe libyenne collabore avec le Comité du Conseil de sécurité constitué à cette fin, a-t-il précisé.  Selon lui, le terrorisme ne peut pas être éliminé par des actions unilatérales, de même que la recherche d’une solution à un tel problème ne peut être lié à une religion ou à une nationalité quelconque.  Nous devons rechercher à coordonner nos efforts, sous le pavillon des Nations Unies, pour lutter contre le terrorisme, a assuré le Ministre.  Il a appelé les États Membres à aider l’Union africaine dans ses efforts visant à créer un continent unifié, capable de participer efficacement à la marche vers le progrès.  Il a par ailleurs estimé que les forces d’occupation israéliennes devaient se retirer de tous les territoires occupés, et que tous les efforts devaient être entrepris pour assurer une fin rapide de ce qu’il a qualifié d’occupation en Iraq, en permettant aux Iraquiens de retrouver leur indépendance et leur souveraineté.


M. ALBERTO GATMAITAN ROMULO, Ministre des affaires étrangères des Philippines, a rappelé que son pays avait été frappé par l’épidémie du SRAS et que les autres menaces à la sécurité mondiale telles que le terrorisme et la pauvreté devaient être combattues par l’ensemble de l’humanité et selon les principes du multilatéralisme.  Ainsi, en matière de développement, M. Romulo a appelé l’Assemblée générale a plus de coopération internationale sur l’énergie, en particulier entre les pays non producteurs de pétrole, afin de faciliter la réalisation des OMD.  Les Philippines saluent l’annulation totale de la dette des pays pauvres très endettés (PPTE) mais se montrent très préoccupées par l’endettement des pays à revenu intermédiaire.  À cet égard, les Philippines apportent leur soutien à la proposition un plan de conversion de 50% du service de la dette dans des avoirs pour des projets de réalisation des OMD.  Les Philippines étant l’un des premiers pays de départ de travailleurs migrants, le Ministre a en outre insisté sur la nécessité de mettre en œuvre des mécanismes permettant de mieux maîtriser ce phénomène.  Partisan du dialogue, M. Romulo a souligné la récente adoption d’une Déclaration sur la promotion du dialogue œcuménique appelant à un plus grand dialogue et une paix durable entre les peuples.  M. Romulo a ensuite exhorté la communauté internationale à multiplier leur coopération en matière de technologie, cet « outil à double tranchant » permettant à la fois de faciliter la communication mais aussi le financement des activités terroristes. 


En ce qui concerne les réformes, la délégation des Philippines aspire à une limitation de l’usage du droit de veto, à un renforcement de l’Assemblée générale et à une meilleure représentativité au Conseil de sécurité.  À cette fin, la formulation de stratégies nationales et une coopération renforcée ont été vivement encouragées par M. Romulo.  Alors que les Philippines avaient été ravagées par la guerre, « la seule ligne de défense imprenable est celle de la coopération humaine », a conclu M. Romulo.


Mme BILLIE A. MILLER, Ministre d’État, des affaires étrangères et du commerce extérieure de la Barbade, a déclaré que bien que les progrès réalisés par son pays pour mettre en œuvre les Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD) aient été encourageants, la région des Caraïbes devait encore faire face à de sérieuses difficultés, telles que sa vulnérabilité face aux crises économiques et aux catastrophes naturelles.  C’est pourquoi, a-t-elle ajouté, l’aboutissement des négociations commerciales de l’Organisation mondiale du commerce, dans le cadre du Cycle de Doha, était très attendu dans la région et à la Barbade en particulier.  La Ministre a ensuite insisté sur la nécessité de prendre en compte les questions liées aux droits à la liberté sexuelle et à la santé reproductive, la Barbade considérant que la situation des femmes était centrale dans la mise en œuvre des OMD. 


Mon pays, a-t-elle poursuivi, est également très préoccupé par le dépôt des déchets nucléaires et radioactifs dans les eaux de la Caraïbe et entend défendre ses intérêts.  Mme Miller a conclu son discours par un appel à un système multilatéral fort, avec les Nations Unies en son centre.


M. FERENC SOMOGYI, Ministre des affaires étrangères de Hongrie, a rappelé qu'un multilatéralisme efficace est un objectif primordial de la Hongrie en matière de politique étrangère.  Il a ensuite précisé que la Hongrie, partie intégrante de l'Union européenne et de l'OTAN, avait condamné le terrorisme, tout en rappelant que la lutte menée devait aller de pair avec le respect des droits de l'homme, le droit des réfugiés et le droit humanitaire.  Il a aussi rappelé que les mécanismes de mise en œuvre et de surveillance en matière des droits de l'homme devaient se voir allouer des ressources suffisantes, que la Hongrie avait établi le Budapest International Centre for Democratic Transition et avait appuyé l'établissement d'un Fonds de la démocratie.  Il a aussi émis l'avis que la nomination d'un expert indépendant sur les questions ayant trait aux minorités représentait un pas dans la bonne direction.  Il a rappelé que la Hongrie appuyait la commémoration de l'Holocauste et son inscription à l'ordre du jour de l'Assemblée générale.  Enfin, il a recommandé d'accroître l'aide apportée à l'Afrique.


Au plan européen, il a rappelé que le Kosovo devait devenir une entité viable, à même d'exercer un contrôle administratif efficace avec un environnement où la loi et l'ordre prévaudraient et dotée d'une économie transparente et prévisible, avec des rapports inter ethniques harmonieux.  Eu égard au conflit du Moyen-Orient, il s'est félicité du retrait israélien de la bande de Gaza, et a affirmé la nécessité pour Israël de reprendre le processus de la Feuille de route et pour l'Autorité palestinienne d'entreprendre des réformes internes et de rétablir la situation sécuritaire.  Il a précisé que son pays condamnait avec énergie les actes terroristes en Iraq et se félicitait de l'adoption récente d'une constitution.  Concernant l'Afghanistan, il a loué la tenue d'élections parlementaires et la facilitation du processus de stabilisation politique.  Il a déploré l'échec de la Conférence de 2005 sur le Traité de non-prolifération, a réaffirmé le besoin de renforcer la Convention sur les armes biologiques et bactériologiques, et a rappelé que son pays -conformément au Traité d'Ottawa- aura détruit ses stocks d'armes biologiques d'ici à la fin de 2005.


CHEIKH TIDIANE GADIO, Ministre des affaires étrangères du Sénégal, a déploré le fardeau de l’endettement qui continue de retarder le décollage des pays en développement et leur dépendance à l’égard des bailleurs de fonds, malgré l’annulation de la dette multilatérale pour les pays pauvres très endettés (PPTE).  M. Gadio a en outre dénoncé les mesures protectionnistes et autres subventions à l’exportation qui selon lui contribuent à fragiliser les pays en développement en diminuant leur compétitivité.  Le Ministre sénégalais a par ailleurs affirmé qu’il plaçait tous ses espoirs dans la prochaine conférence de l’OMC visant à accomplir le Cycle de Doha et à développer un système commercial multilatéral non discriminatoire et équitable pour tous. 


Regrettant le déficit de mise en œuvre du NEPAD, M. Gadio a appelé les institutions de Bretton Woods à honorer leurs engagements en matière d’aide au continent africain et a salué la création du Fonds de solidarité numérique en mars 2005 par la communauté internationale en vue d’aider les pays du sud à réduire leur déficit numérique. M. Gadio s’est félicité des résultats encourageants obtenus par son Gouvernement en matière de lutte contre le sida, tout en prévenant que les efforts de lutte contre les pandémies ne sauraient être consolidés sans un appui plus substantiel des bailleurs de fonds internationaux.  En matière d’agriculture, le Sénégal, pays sahélien, a demandé aux pays industrialisés de renouveler l’engagement des partenaires afin d’atténuer la « fracture agricole » d’une part, mais aussi pour freiner la menace que constitue l’extension du Sahara sachant que 2006 a été proclamé Année mondiale de lutte contre la désertification.  En ce qui a trait aux reformes de l’ONU, M. Gadio s’est prononcé en faveur d’une revitalisation de l Assemblée générale, de la mise en place d’une Commission de consolidation de la paix et de la création d’un Conseil des droits de l’homme.  Alors que les deux tiers de l’ordre du jour du Conseil de sécurité concernent l’Afrique, M. Gadio a souligné qu’il était indispensable que deux sièges soient attribués à ce continent.  Concernant la situation en Guinée-Bissau, le Ministre sénégalais a invité la communauté internationale à accompagner ce pays dans le processus de paix en cours. 


M. MARCO VINICIO VARGAS PEREIRA, Vice-Ministre des relations extérieures et du culte, a d'abord réaffirmé que l'Assemblée générale devait se doter de plus de transparence et qu'elle devait maintenir son impartialité.  Il a précisé qu'eu égard au Conseil de sécurité, son Gouvernement ne pouvait accepter une augmentation des membres permanents, mais uniquement celle des membres non permanents, avec possibilité de réélection.  Il a indiqué que son pays demeurait opposé au droit de veto.  De même; il a émis l'avis que le Conseil de Sécurité devait garantir le plein respect des droits de l'homme, en particulier en ce qui concerne les droits de la défense des personnes visées par les sanctions, et qu'il devait refléter une répartition géographique équitable.  Quant à la Commission de consolidation de la paix, il a émis l'idée qu'elle devait être un organe subsidiaire de l'Assemblée générale, avec des membres élus, ouverte à tous les États Membres contribuant de manière efficace à la paix et privée du droit de veto.


En ce qui concerne la lutte contre le terrorisme, il a rappelé que son pays avait suggéré la création d'un Haut Commissariat contre le terrorisme, une instance indépendante, compétente et permanente qui siégerait au sein du Secrétariat, chargée d'une coordination renforcée et d'une meilleure utilisation des moyens utilisés au niveau international.  Il a renouvelé l'appui de son pays à la Cour internationale de Justice et à la Cour pénale internationale.  Il a déploré l'échec des négociations sur le désarmement et la non-prolifération, rappelé l'importance de l'éradication du Trafic illicite des armes légères et de petit calibre.  Enfin, il a émis le vœu que les pays développés consacrent effectivement 0,7% de leur PNB à l'aide au développement et qu'ils éliminent les barrières tarifaires et les subventions.  Il a rappelé en outre que la région de l'Amérique centrale et des Caraïbes détenait l'indice le plus élevé du monde en matière de vulnérabilité aux catastrophes naturelles, d'où la nécessité de renforcer les mécanismes d'aide et de prévention de celles-ci et a mis l'accent sur l'inclusion d'une défense des forêts tropicales dans le Protocole de Kyoto.  Il a également mis l'accent sur le principe d'une transparence absolue et d'une lutte renforcée contre la corruption au sein de l'Organisation, en recommandant d'examiner le rapport Volcker.  Enfin, il a ajouté que son pays soutenait l'inclusion de Taiwan au sein de l'Organisation.


M. JULIAN HUNTE, Représentant permanent de Sainte-Lucie auprès des Nations Unies, évoquant les ravages causés par les ouragans ou les typhons, a affirmé que des décennies de progrès dans des pays en développement, en particulier dans les petits États insulaires en développement des Caraïbes et du Pacifique, pouvaient être complètement éliminées en quelques heures.  Au-delà des doutes, l’environnement est un élément essentiel de l’ordre du jour des Nations Unies en matière de développement, a-t-il estimé.  C’est une raison puissante pour laquelle tous les États Membres doivent, selon lui, se rallier au Protocole de Kyoto.


Le représentant a par ailleurs observé que dans bien des cas, en matière de développement, les attentes étaient déçues.  Il a affirmé qu’il était nécessaire de faire en sorte que tous les pays en développement puissent bénéficier d’une libéralisation du commerce international, afin que le déclin dans le secteur commercial soit interrompu et inversé.  La cause du développement serait hautement renforcée par un résultat positif de la prochaine série de négociations de Doha, à Hong Kong, en décembre 2005, ainsi que par une conclusion fructueuse de l’ensemble de ces négociations, a-t-il dit.  Le moment est venu de changer le paradigme dans la façon dont l’ONU appréhende le développement, a assuré le représentant. 


M. IVAYLO KALFIN, Vice-Premier Ministre et Ministre des affaires étrangères de la Bulgarie, a souligné que le récent Sommet mondial avait renforcé la certitude selon laquelle le combat contre la pauvreté, la faim et les maladies infectieuses ne pouvait être gagné que si un effort maximum était fourni et des ressources mobilisées pour la mise en œuvre des engagements réaffirmés sur le partenariat mondial entre les pays développés et les pays en développement.  Ce qui est nécessaire, c’est une aide plus importante et améliorée, un allégement des restrictions commerciales et de la dette extérieure, la promotion de la croissance économique et des investissements au moyen de stratégies nationales pour la bonne gouvernance, a-t-il observé, précisant que son pays souscrivait à la décisions prise par l’Union européenne sur une aide officielle au développement accrue.


Appuyant sans condition l’adoption par les Nations Unies d’une stratégie contre le terrorisme, le représentant a par ailleurs indiqué que son pays avait été l’un des premiers à signer, le 14 septembre dernier, la Convention internationale pour la restriction des actes de terrorisme nucléaire.  Il s’est félicité en outre du projet de création d’une Commission de consolidation de la paix.  En tant que pays d’Europe du Sud-Est, la Bulgarie a toujours œuvré au cours des dernières décennies pour surmonter les conflits potentiels dans les Balkans et promouvoir un climat de bon voisinage, de coopération et de développement, a-t-il également affirmé.  Des formes similaires de coopération sont prioritaires avec les pays de la région de la mer Noire, de la mer Caspienne et d’Asie centrale, a-t-il ajouté.  Le Ministre a également évoqué la situation au Kosovo, dont l’avenir, a-t-il dit, se trouve dans une Europe unie et ne pourra être assuré qu’à travers la mise en œuvre des normes établies par le Conseil de sécurité.


M. ABDULLAH ALSAIDI, Ministre des affaires étrangères du Yémen, a déclaré que face aux actes terroristes, tous les États de la communauté internationale doivent assumer une responsabilité partagée, notamment en ce qui concerne un échange d’informations sur les sources de financement du terrorisme.  Il faut toutefois établir une distinction entre le terrorisme et le droit des peuples à l’autodétermination, a prévenu le Ministre, condamnant par ailleurs toute forme de terrorisme contre les innocents.  Le Yémen, a assuré M. Alsaidi, soutient la proposition de l’Arabie saoudite visant à créer un Centre international sur le terrorisme.


Sur la question israélo-palestinienne, le Ministre a estimé qu’il était nécessaire de considérer le récent retrait israélien simplement comme une partie de l’application de la Feuille de route qui constitue, en elle-même, un tout et ne peut admettre aucune sélectivité possible.  Il a également invité l’État hébreux à se retirer intégralement de toutes les zones d’occupation et à régler le problème des réfugiés palestiniens conformément au droit international et aux résolutions des Nations Unies.  De même, a-t-il poursuivi, le Yémen réaffirme le droit pour tous les États membres de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) à développer leur capacité nucléaire à des fins pacifiques, ajoutant que son pays est déterminé à faire du Moyen-Orient une zone exempte d’armes de destruction massive.  Enfin, s’agissant de la situation en Iraq, M. Alsaidi a appelé au respect de l’unité, de la diversité des communautés et de la souveraineté iraquiennes pour la reconstruction du pays dans un esprit démocratique, sans toutefois porter atteinte à l’identité arabe du pays.


M. STUART BECK, Représentant permanent des Palaos auprès de l’ONU, a déploré le faible intérêt de la communauté internationale pour les petits États insulaires en développement.  Il a demandé à ce qu’une juste rétribution soit faite par rapport aux engagements internationaux que prenaient ces pays.  « Renforcer les Nations Unies, c’est en renforcer les membres marginalisés », a-t-il souligné.  Ainsi, M. Beck a souligné que les changements climatiques et la montée du niveau des eaux menaçaient l’existence des îles du Pacifique.  En outre, les importantes émissions de gaz carbonique sont telles que le chef d’État de Kiribati envisage sérieusement une relocalisation des habitants de la sous-région.  Bien que menacés, le littoral, les eaux et la biodiversité des Palaos constituent autant d’attraits pour le tourisme, un secteur particulièrement favorable à la création d’emplois et au financement du développement durable a-t-il poursuivi.  Quant à la pêche, autre grand pilier de développement pour les Palaos, M. Beck a déploré que la chaîne alimentaire soit menacée par les pratiques de pêche illégales au large des Palaos qui, de par leurs ravages, inquiètent la communauté scientifique. 


Reconnaissant pour l’aide au développement apportée par le Japon et Taiwan, M. Beck a plaidé pour qu’un siège au Conseil de sécurité et une représentation au sein de l’Assemblée générale de l’ONU soient respectivement attribuées à ces deux pays avant de déplorer la sous-représentation des nations des îles du Pacifique au sein des instances décisionnelles internationales.


M. EWALD WENSLEY LIMON, Représentant permanent du Suriname auprès des Nations Unies, soulignant que le commerce pouvait jouer un rôle important dans la promotion de la croissance économique et du développement, a réitéré la position de son pays en faveur d’un système commercial universel, fondé sur des règles, non discriminatoire, ouvert et équitable.  Il a ainsi espéré que la prochaine série de négociations commerciales multilatérales tienne compte des besoins des pays en développement.  Des mesures doivent être prises, a-t-il dit, pour faciliter l’accès aux marchés des pays développés des biens et services des pays à revenus moyens.


Le Représentant a affirmé par ailleurs que la lutte contre le terrorisme devait s’attaquer aux causes du fléau.  Rappelant que la société de son pays était multiethnique, multiconfessionnelle et multiculturelle, il a affirmé qu’une tolérance accrue et un dialogue intensifié pouvaient contribuer de manière positive à l’objectif d’accroissement de la sécurité.  Il a ajouté que Suriname continuait de soutenir le dialogue entre les civilisations et demeurait convaincu qu’une culture de paix pouvait être renforcée de manière significative à travers le dialogue afin de promouvoir la compréhension mutuelle, le respect et la tolérance parmi les régions, les cultures et les peuples.


M. ISIKIA RABICI SAVUA, Représentant permanent de Fidji auprès de l’ONU, a déclaré que la stratégie nationale de développement durable mise en place par son pays répond aux aspirations du Document final de la Réunion plénière de haut niveau.  Il a ensuite souligné que l’efficacité et la responsabilité de l’ONU pourraient être réalisées grâce au Comité de surveillance dont il est question depuis si longtemps.


M. Savua s’est également félicité de la participation de soldats des îles Fidji dans plusieurs opérations de maintien de la paix onusiennes en dépit des pertes en vies humaines enregistrées.  Il a par ailleurs demandé l’appui de la communauté internationale afin que la région Pacifique puisse décoller économiquement.  M. Savua a également affirmé que son pays soutenait la candidature l’Inde et le Japon comme membres permanents du Conseil de sécurité.  Pour Fidji, a enfin noté l’Ambassadeur, le droit des populations autochtones à défendre leurs intérêts, y compris celui de protéger et disposer de leurs ressources naturelles, est important.  C’est pourquoi, a-t-il conclu, son pays compte bientôt proposer une résolution devant l’Assemblée générale sur cette question.


M. AKSOLTAN ATAEVA, Représentant permanent du Turkménistan auprès des Nations Unies, a rappelé que le sol de son pays regorgeant de ressources en gaz et en pétrole (5% des réserves mondiales), les industries d’exploitation énergétique y constituaient la principale source de développement.  Il s’est ensuite félicité des initiatives de son Gouvernement ayant permis l’investissement de 30 millions de dollars dans l’économie nationale ainsi que dans l’essor de l’industrie textile et ferroviaire et de la réforme agraire amorcée depuis l’indépendance.


Soucieux de la protection sociale de sa population, le Turkménistan a fourni depuis la période de transition du début des années 1990 une assistance sociale considérable, rendant par exemple gratuite l’utilisation de l’électricité, du gaz, de l’eau potable, et renforçant par ailleurs la qualité de l’éducation, de la santé et de la culture.  Fort de son histoire, le Turkménistan privilégie la tolérance et la liberté de culte et adhère à ce titre à nombre de normes internationales visant à promouvoir les droits de l’homme.  La neutralité du Turkménistan étant inscrite dans sa Constitution depuis 1995, M. Ataeva a précisé que son pays avait accueilli plus de 20 000 réfugiés en provenance du Tadjikistan, de l’Afghanistan et de l’Arménie entre 1991 et 1997.  Enfin, M. Atateva a tenu à exprimer la gratitude de son pays à l’ONU et aux agences des Nations Unies pour l’aide qu’ils ont apporté au développement de son pays.


M. ISMAEL ABRAÃO GASPAR MARTINS, Représentant permanent de l'Angola auprès de l’ONU, a d'abord évoqué les défis auxquels l'Organisation se trouvait confrontée: conflits armés, faim, pauvreté, violations massives et flagrantes des droits de l'homme, propagation du VIH/sida, du paludisme et de la tuberculose, le fléau du terrorisme, et le risque que des acteurs non-étatiques acquièrent, développent et utilisent des armes de destruction massive.  Il a précisé qu'une attention soutenue devait être accordée aux processus de paix en République démocratique du Congo, en Côte d'Ivoire, au Soudan et en Guinée-Bissau -mettant l'accent sur l'esprit de civisme que la population de ce dernier pays avait manifesté lors des élections présidentielles.  Il s'est félicité de la tenue d'une table ronde sur la Guinée-Bissau- prévue en novembre - et a exhorté les donateurs à y contribuer des fonds; il a loué le processus de consolidation de la paix qui a lieu actuellement dans la région des Grands Lacs, adressant tout particulièrement des remerciements au Groupe des Amis et au Gouvernement canadien pour leur appui.  Il a recommandé que l'Assemblée générale, le Conseil de sécurité, l'ECOSOC, les institutions financières internationales ainsi que les secteurs privé et public travaillent de concert.  Il a rappelé que l'Angola soutenait la création d'une Commission de consolidation de la paix ainsi que de son Fonds Permanent, et que les activités de désarmement, de démobilisation et de réinsertion devaient être financées au moyen du budget ordinaire alloué aux missions de maintien de la paix.  Il a ensuite évoqué l'exploitation illicite des ressources naturelles, et a appuyé l'adoption d'une Convention internationale contre le terrorisme.


En ce qui concerne les Objectifs du Millénaire pour le développement, il a rappelé qu'une lutte efficace contre les carences en matière de développement, la pauvreté extrême, le VIH/sida, le paludisme, la tuberculose et d'autres maladies, ainsi que la dégradation de l'environnement, constituaient une garantie indispensable de la paix, de la stabilité et de la sécurité, que ce soit à titre international ou collectif; à cet effet, il a souligné tout particulièrement le rôle de la prévention et du traitement des endémies précitées. Enfin, il a réitéré que la composition du Conseil de sécurité devait refléter les réalités politiques d'aujourd'hui, ce qui le rendrait plus transparent, plus représentatif, et plus crédible.


Mme TIINA INTELMANN, Représentante permanente de l’Estonie auprès des Nations Unies, a déclaré que l’Organisation des Nations Unies ne pouvait régler tous les problèmes et s’est félicitée du renforcement de la nouvelle coopération actuellement à l’œuvre entre l’ONU et les différentes organisations régionales dans le monde, notamment l’Union européenne (UE) et l’Organisation du traité de l’Atlantique Nord (OTAN).  Il faut continuer à coordonner ces activités internationales, a-t-elle ajouté.  L’Estonie, a-t-elle affirmé, qui a pleinement conscience des besoins spéciaux de l’Afrique, a tenu il y a quelques mois un séminaire sur la formation des formateurs des forces de maintien de la paix de l’ONU, auquel ont participé activement 30 pays.  Elle a en outre indiqué que la conclusion d’une Convention globale sur le terrorisme devait être une priorité de la 60e session de l’Assemblée générale.


Mme Intelmann a également exprimé sa préoccupation devant la lenteur des progrès en matière d’aide au développement.  Malgré le statut de petit pays donateur, l’Estonie augmentera régulièrement sa contribution en la matière, a-t-elle assuré.  Enfin, en ce qui concerne la réforme institutionnelle, la représentante a affirmé que l’Estonie appuyait la création du nouveau Conseil des droits de l’homme, ainsi que la création du Fonds de l’ONU pour la démocratie.   


Droits de réponse


Le représentant du Japon a rappelé, à propos de la déclaration de la République démocratique de Corée que lors des Pourparlers à six qui se sont tenus à Beijing, les deux pays avaient pris des engagements pour régler les questions communes, et ont entamé un dialogue pour parvenir à un accord.


Le représentant de l’Arménie a dénoncé ce qu’il a qualifié d’accusations non fondées et de contrevérités contenues, selon lui, dans l’intervention de l’Azerbaïdjan portant sur la situation dans le Haut Karabakh.  Il a cité la résolution du Conseil de sécurité adoptée en 1993 qui décrit les combattants comme appartenant à des forces arméniennes locales et demande à l’Arménie d’utiliser ses bons offices pour régler le problème avec les autorités locales.  Cela prouve, a-t-il dit, que l’Arménie n’est pas impliquée dans le processus militaire.  Il n’y a pas de politique délibérée d’établissements humains dans les territoires autour du Haut Karabakh, a-t-il assuré.  Présenter des contrevérités ne contribue pas au processus de paix, a-t-il ajouté. 


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À l’intention des organes d’information • Document non officiel
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