En cours au Siège de l'ONU

AG/10391

LA SITUATION AU MOYEN-ORIENT AU CENTRE DU DÉBAT GÉNÉRAL DE L’ASSEMBLÉE GÉNÉRALE

20/09/2005
Assemblée généraleAG/10391
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

Assemblée générale

15e, 16e & 17 séances plénières

matin & après-midi


LA SITUATION AU MOYEN-ORIENT AU CENTRE DU DÉBAT GÉNÉRAL DE L’ASSEMBLÉE GÉNÉRALE


Le programme nucléaire iranien et la situation dans les territoires palestiniens après le retrait israélien de Gaza ont été au centre d’une partie des interventions aujourd’hui, lors de la poursuite du débat général à l’Assemblée générale des Nations Unies, Israël évoquant la chute du « Mur de fer » qui a caractérisé pendant des générations ses relations avec les États arabes et musulmans.


Les contacts d’Israël avec les États arabes et musulmans progressent à un niveau jamais atteint auparavant, s’est ainsi félicité le Ministre israélien des affaires étrangères, Silvan Shalom.  Soulignant qu’il n’y avait plus de présence israélienne à Gaza et notant l’engagement de son pays en faveur de la Feuille de route, il a affirmé que la responsabilité politique et économique de Gaza était désormais entre les mains des Palestiniens.  Il a ainsi exprimé l’espoir que Gaza servirait de modèle concernant la capacité de l’Autorité palestinienne à bâtir une société démocratique, pacifique et opérationnelle.


Le monde arabe est aujourd’hui le théâtre d’évolutions prometteuses pour l’épanouissement démocratique et la prospérité économique de ses peuples, a assuré son homologue algérien, M. Mohamed Bedjaoui.  Cependant, aucune paix ni aucun essor économique durables ne peuvent, selon lui, se construire au Moyen-Orient sans que le peuple palestinien ne recouvre sa souveraineté pleine et entière sur les territoires occupés.  Le retrait israélien de Gaza, a-t-il poursuivi, ne saurait être ni un substitut ni un prétexte pour retarder davantage un règlement juste et définitif qui fasse également droit à la récupération par la Syrie et le Liban de leurs territoires respectifs encore occupés. 


Pour le Ministre des affaires étrangères du Koweït, Cheikh Mohammad Al-Salem Al-Sabah, qui a par ailleurs plaidé pour une réforme du Conseil de sécurité assurant une meilleure représentation des groupes régionaux et en particulier des groupes arabe et musulman, le retrait israélien de Gaza est certes un premier pas, mais qui devrait être suivi de mesures supplémentaires pour mettre fin à l’occupation, pour  ouvrir la voie à la création d’un État palestinien indépendant ayant pour capitale Jérusalem.


Aux yeux d’Israël, la menace centrale à la sécurité mondiale provient des ambitions nucléaires de l’Iran, pays dont le Gouvernement est déterminé à poursuivre son programme d’armement nucléaire.  Le chef de la diplomatie israélienne a appelé les États membres du Conseil des gouverneurs de l’Agence internationale pour l’énergie atomique (AIEA) à empêcher l’Iran d’acquérir des armes nucléaires.  Il est essentiel et urgent que le Conseil de sécurité agisse, a-t-il dit.


Le Vice-Ministre allemand des affaires étrangères, Klaus Scarioth, a de son côté invité l’Iran à reprendre les négociations avec l’AIEA et à s’abstenir de toute mesure unilatérale.  Les violations répétées des obligations internationales de l’Iran, son manque de transparence et son insuffisante coopération avec les équipes d’enquêteurs valident les soupçons de la communauté internationale selon lesquels le programme nucléaire iranien n’est pas exclusivement civil et pacifique, a-t-il expliqué, ajoutant que l’Allemagne, la France et le Royaume-Uni, conjointement avec le Haut Représentant de l’Union européenne, avaient travaillé étroitement avec Téhéran afin de tenter de trouver les voies et moyens de rétablir la confiance, des efforts compromis par le refus iranien de coopérer, a-t-il regretté.


Le représentant de l’Iran, répliquant à Israël, a dénoncé des accusations sans fondements et assuré que son pays était prêt à se soumettre à un contrôle des instances internationales, sans toutefois renoncer à son programme nucléaire pacifique et civil.


Outre les orateurs cités, le Président de Kiribati, le Chef du Gouvernement de Guinée-Bissau, les Ministres de la République démocratique Lao, de l’Espagne, du Niger, d’Andorre, du Tadjikistan, du Guatemala, du Togo, de l’Autriche, du Maroc, de l’Islande, de l’ex-République yougoslave de Macédoine, de la Mauritanie, du Danemark, de la République centrafricaine, de Saint-Marin, des Comores, des Pays-Bas, de la Guinée, de Timor-Leste, des Îles Salomon, de Géorgie, de Lituanie et la représentante de la Suisse ont également pris la parole.


Les représentants du Royaume-Uni, de la République islamique d’Iran et d’Israël ont exercé leur droit de réponse.


Le débat général se poursuivra demain à 10 heures.


DÉBAT GÉNÉRAL


Déclarations


M. ANOTE TONG BERETITENTI, Président de la République de Kiribati, a rappelé que lors du Sommet de haut niveau qui s'est tenu la semaine dernière, l’avenir, les succès et les carences de l’Organisation ont fait l'objet de discussions.  Il a indiqué que bien que son pays soutienne pleinement la nécessité de procéder à une réforme de l'Organisation, des inquiétudes demeurent en matière de promotion du développement durable des petits États insulaires en développement.  Il a précisé  qu'en raison de la mondialisation et de l'interdépendance croissantes, les nations insulaires ne peuvent accéder à un développement durable sans coopération et sans soutien extérieurs. Il a indiqué que bien que Kiribati puisse être cataloguée comme appartenant à la catégorie des pays les moins avancés (PMA), ses habitants sont animés d'un désir réel de développement.  Il a insisté que son Gouvernement porte tout particulièrement ses efforts sur la planification familiale, la création d'emplois stables afin d'endiguer le chômage qui affecte les travailleurs des sociétés de fret maritime, des pêcheries et des compagnies de croisières.  Kiribati souhaite renforcer sa coopération avec la Nouvelle-Zélande, a-t-il indiqué.  Il a ensuite dit que la flambée des prix des hydrocarbures était un obstacle majeur aux efforts des pays en développement, et il a recommandé que le développement de sources alternatives d'énergie propres et renouvelables soit accéléré.  Le Président de Kiribati a indiqué que son pays avait besoin d'une aide financière destinée à son industrie de la pêche.  Evoquant les problèmes environnementaux, il a attiré l’attention sur les effets des changements climatiques qui provoque  la montée des océans.  La montée du niveau des mers affecte l’intégrité territoriale des petits États insulaires dont certaines populations doivent être déplacées de leurs lieux d’origine, a-t-il indiqué.


Il a ensuite réaffirmé son soutien à une réforme du système des Nations Unies, a condamné le terrorisme sous toutes ses formes et ses manifestations, et a rappelé la participation de son pays à la Mission régionale d’assistance aux îles Salomon (RAMSI) ainsi que sa volonté d'affecter des éléments de police civile aux missions de maintien de la paix actuelles des Nations Unies.  Enfin, il a rappelé que Kiribati soutient l'élargissement du nombre de membres permanents et non permanents du Conseil de Sécurité, ainsi que l'accession du Japon à titre de membre permanent à cet organisme.  Il a ensuite recommandé l'admission de Taiwan au sein des Nations Unies et a manifesté son opposition à l’adoption de « lois anti-sécession » qui pourraient avoir des répercussions importantes sur le plan de la stabilité régionale et mondiale.


M. CARLOS GOMES JR, Premier Ministre de la Guinée-Bissau, a déclaré que son pays souscrivait aux conclusions et recommandations contenues dans le rapport du Secrétaire général et a demandé que l’Afrique bénéficie d’un siège permanent au Conseil de sécurité.  Il s’est dit particulièrement préoccupé par le phénomène de la mondialisation qui, en son étape actuelle, reste inégal et peu inclusif.  L’exclusion et la marginalisation de nombreux pays dans les relations internationales sont des effets négatifs de la mondialisation, et contribuent à créer des tensions et des conflits, a estimé M. Gomes Junior.  Le Premier Ministre bissau-guinéen a ensuite formulé le vœu qu’il y ait une volonté politique internationale suffisante pour soutenir le Nouveau partenariat pour le développement en Afrique (NEPAD).  Il s’est par ailleurs félicité de la décision récente prise par le G-8 concernant la réduction de la dette de 18 pays pauvres, dont quatorze en Afrique, et des perspectives qui s’ouvrent à d’autres, dont son pays.  Le succès de la transition politique en Guinée-Bissau, a-t-il poursuivi, est le fruit de la création d’un climat de dialogue entre les principaux acteurs politiques et la société civile, qui a reçu le soutien inlassable de la communauté internationale.


Tout  en remerciant la communauté internationale, en particulier les Nations Unies, la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), et l’Union économique et monétaire de l’Afrique de l’Ouest (UEMOA), M. Carlos Gomes Junior leur a néanmoins demandé encore plus d’efforts pour aider le relèvement économique de son pays et créer les conditions minimales de bonne gouvernance.  Tout en faisant explicitement référence à l’importance de la Commission de consolidation de la paix proposée dans le document final du Sommet de 2005, le Premier ministre a sollicité l’appui de la communauté internationale afin que la Table ronde avec les partenaires au développement, prévue pour novembre prochain, soit un véritable succès pour son pays et permette l’adoption du Document de stratégie nationale pour la réduction de la pauvreté (DSRP). 


M. SOMSAVAT LENGSAVAD, Vice-Premier Ministre et Ministre des affaires étrangères de la République démocratique populaire lao, s’est prononcé en faveur d’une revitalisation de l’Assemblée générale et d’un rééquilibrage entre les différents organes de l’ONU.  Partisan du désarmement et de la non–prolifération nucléaire, il a par ailleurs regretté que les États parties au TNP n’aient réussi à trouver un consensus lors du Sommet de mai 2005.  En outre, il a estimé qu’il était urgent de venir en aide au groupe des pays les moins avancés (PMA) et au groupe des pays en développement enclavés pour qu’ils puissent tirer profit de la mondialisation et sortir de la pauvreté.  À cet égard, M. Lengsavad appelle à plus de cohérence entre les systèmes commerciaux, monétaires et financiers et apporte son soutien au Programme d’action d’Almaty et au Consensus de Sao Paulo qui soulignent la spécificité des groupes les plus vulnérables.  Le Lao encourage aussi les initiatives du Groupe des 77 et du Partenariat stratégique afro-asiatique visant à renforcer la coopération Sud-Sud.


M. Lengsavad a ensuite exhorté les États-Unis à cesser leur embargo sur Cuba.  Il a encouragé la reprise du dialogue entre les deux Corée et apporté son soutien à la lutte du peuple palestinien et au processus de reconstruction en Iraq.  Soulignant les progrès économiques, politiques et sociaux réalisés depuis l’indépendance du Lao 30 ans auparavant, M. Lengsavad s’est félicité de la coopération renforcée visant à réduire les écarts de développement au sein de l’ANASE dont il fait partie.


M. SILVAN SHALOM, Vice Premier Ministre et Ministre des affaires étrangères d’Israël, a déclaré que le Mur de fer, qui a caractérisé pendant des générations les relations d’Israël avec la plupart des Arabes et des Musulmans du monde, était en train de tomber.  Les contacts d’Israël avec les États arabes et musulmans progressent à un niveau jamais atteint auparavant, a-t-il souligné, citant en particulier des pays comme le Pakistan, la Turquie, l’Égypte et la Jordanie.  Le Ministre a ajouté que cette semaine, à New York, il avait rencontré plus d’une dizaine de ses homologues du monde arabe et musulman, un nombre impensable il y a encore deux ans.  Il a encouragé les États voisins d’Israël à construire sur les fondations d’aujourd’hui, précisant que les contacts entre Israël et ses voisins étaient bons pour la région et bons pour la paix.  M. Shalom a néanmoins regretté que nombre de ses contacts avec le monde arabe et musulman demeurent encore dans l’ombre, loin des yeux du public.  Il a ainsi appelé ses collègues arabes et musulmans à porter leurs contacts avec Israël à la lumière du jour, et les dirigeants de ces pays à se joindre à Israël pour parler de leurs opinions de paix plutôt que de conflit, des raisons de coopérer, plutôt que des raisons de boycotter.


Soulignant qu’il n’y avait plus de présence israélienne à Gaza, M. Shalom a affirmé que la responsabilité des affaires de Gaza et de ses habitants était désormais entre les mains des Palestiniens, notant l’engagement de son pays en faveur de la Feuille de route.  Il a exprimé l’espoir que Gaza servirait de modèle concernant la capacité de l’Autorité palestinienne à bâtir une société démocratique, pacifique et opérationnelle.  Selon lui, la priorité de la communauté internationale doit être désormais de faire en sorte que l’Autorité palestinienne et ses institutions puissent fournir les services et les résultats que les deux peuples attendent.  L’Autorité palestinienne doit en outre respecter ses engagements pour mettre un terme à la campagne de terreur contre Israël, a-t-il poursuivi, précisant que la sécurité de son pays constituait une question qui ne ferait jamais l’objet de compromis.  Le Ministre israélien a par ailleurs affirmé que la menace centrale à la sécurité mondiale provenait des ambitions nucléaires de l’Iran, pays dont le Gouvernement est déterminé à poursuivre son programme d’armement nucléaire.  Il a appelé les États membres du Conseil des Gouverneurs de l’Agence internationale pour l’énergie atomique (AIEA) à empêcher l’Iran d’acquérir des armes nucléaires.  Il est essentiel et urgent que le Conseil de sécurité agisse, a-t-il dit.  Le Ministre a, enfin, présenté la candidature de son pays, pour la première fois, à un siège du Conseil de sécurité.  Israël cherche à prendre sa juste place en tant que pays avec des droits égaux dans cette institution, a-t-il estimé.


SCHEIK MOHAMMAD SABAH AL-SALEM AL-SABAH, Ministre des affaires étrangères du Koweït, a plaidé pour une réforme du Conseil de sécurité qui y assurerait une meilleure représentation des groupes régionaux et en particulier des groupes arabe et islamique.  Scheik Al-Sabah a par ailleurs indiqué que le Koweït s’était engagé dans la lutte contre le terrorisme en signant la semaine dernière la Convention pour la répression des actes de terrorisme nucléaire, et en soutenant la proposition du Roi d’Arabie saoudite visant à créer un Centre de lutte anti-terroriste.  Le Ministre des affaires étrangères du Koweït a par ailleurs soutenu le processus de reconstruction de l’Iraq et a appelé le Gouvernement iraquien actuel à traduire en justice les anciens dirigeants de ce pays pour les crimes contre l’humanité perpétrés à l’encontre du peuple koweïtien.  Scheik Al-Sabah a ensuite exhorté Israël à respecter les résolutions du Conseil de sécurité, notamment les résolutions 242, 338 et 1515, ainsi que le « principe de la terre contre la paix », dans le cadre de l’Initiative de paix des États arabes.  Israël devrait, d’autre part, respecter les accords bilatéraux qu’il a signé avec l’Autorité palestinienne dans le cadre du processus de paix de la Feuille de route en respectant toutes ses obligations et dispositions, a souligné le Ministre des affaires étrangères du Koweït en demandant à Israël de « mettre fin à l’oppression du peuple palestinien, de libérer les prisonniers palestiniens et de démanteler son mur de séparation ».  Pour le Koweït, le retrait israélien de Gaza est un premier pas qui devrait être suivi de mesures supplémentaires devant mettre fin à l’occupation, en vue d’ouvrir la voie à la création d’un État palestinien indépendant ayant pour capitale Jérusalem, a indiqué Scheik Al-Sabah.


Parlant du rôle joué par son pays dans le maintien de l’équilibre de sécurité de la région du Golfe, le Ministre a indiqué que le Koweït contribuait à la résolution du différend territorial mettant en jeu trois îlots, qui oppose l’Iran aux Émirats Arabes Unis.  Le Koweït soutient la position adoptée par les États membres du Conseil de coopération du Golfe sur cette question, a-t-il précisé.  Les parties à la dispute devraient se mettre d’accord sur la création d’un mécanisme de négociation qui permettrait la résolution du contentieux dans le respect des principes du droit international et des relations de bon voisinage.


M. MOHAMED BEDJAOUI, Ministre des affaires étrangères de l’Algérie, a estimé qu’il n’y avait pas d’alternative à une coopération internationale résolue qui reconnaisse d’abord que le terrorisme transnational appelait une réponse efficace qui ne pouvait être que collective.  Il est impérieux, a-t-il dit, d’appliquer les accords existants en matière de lutte contre le terrorisme et de finaliser la conclusion d’une convention globale qui surmonte la difficulté d’une définition consensuelle du terrorisme, mais qui ne serve pas d’excuse à l’oppression des peuples en quête de leurs droits légitimes.  Selon le Ministre, mettre en cause l’Islam, comme le font quelques milieux restreints mais néanmoins influents, c’est oublier qu’avant que le terrorisme ne soit reconnu comme phénomène international, il a aussi, et d’abord, frappé des musulmans qui en renient les auteurs  et leur refusent toute représentativité.  M. Bedjaoui a ainsi réaffirmé avec force, au nom d’un pays meurtri par une décennie de terrorisme qui a su trouver dans sa religion et sa culture, l’endurance et la volonté pour triompher de la barbarie, panser ses blessures, renouer avec l’espoir et s’engager dans la voie de la réconciliation et de la fraternité, que ces criminels s’étaient placés hors Islam et n’avaient aucun titre à s’en prévaloir. 


M. Bedjaoui a ajouté que le monde arabe était aujourd’hui le théâtre d’évolutions prometteuses pour l’épanouissement démocratique et la prospérité économique de ses peuples.  On aurait tort, selon lui, de voir dans ces évolutions une simple réponse à une attente pressante venue de l’extérieur.  Elle est d’abord et avant tout portée par des peuples soucieux de participer activement à la maîtrise de leur destin et impatients de peser de leur contribution spécifique sur la gestion des affaires d’un monde où rien de ce qui s’y passe ne peut et doit leur être étranger, a-t-il précisé.  Selon le Ministre algérien, aucune paix ni aucun essor économique durables ne sauraient se construire au Moyen-Orient sans que le peuple palestinien ne recouvre sa souveraineté pleine et entière sur les territoires occupés.  Le retrait israélien de Gaza, a-t-il poursuivi, ne saurait être ni un substitut ni un prétexte pour retarder davantage un règlement juste et définitif qui fasse également droit à la récupération par la Syrie et le Liban de leurs territoires respectifs encore occupés.  Évoquant le conflit du Sahara occidental opposant le Maroc au Front Polisario, il a souligné que son pays considérait le Plan Baker comme le seul cadre susceptible de conduire au règlement de cette question et soutenait pleinement dans ce but les efforts des Nations Unies.  S’agissant de la réforme du Conseil de sécurité, il a estimé que celle-ci ne devait pas faire perdre de vue ni les revendications légitimes de l’Afrique ni la préoccupation de préserver les équilibres sensibles entre les différents organes. 


M. MIGUEL ANGEL MORATINOS, Ministre des affaires étrangères et de la coopération de l'Espagne, a rappelé que l'Organisation des Nations Unies avait remporté, sur le plan économique, d’importants succès dans les domaines suivants: assistance aux victimes du terrorisme, initiative Alliance des Civilisations, aide continue aux pays à revenu intermédiaire, tout en soutenant la création de sources innovantes de financement afin de permettre la mise en œuvre de l'Initiative contre la faim et la pauvreté.  Il a indiqué que le développement, la paix, la sécurité ainsi que les droits de l'homme sont les trois piliers fondamentaux, interdépendants et interconnectés du système des Nations Unies, et constituent l'ossature de la sécurité et du bien-être collectifs; au sein d'un environnement caractérisé par la mondialisation, les problèmes internationaux, les nouveaux défis et les nouveaux risques ne sauraient être résolus à son avis sans le recours à une action concertée et solidaire.  Il a rappelé que la lutte contre le terrorisme demeurait une priorité pour l'Espagne, que son pays avait signé la Convention internationale pour la suppression des actes de terrorisme nucléaire et que l'Espagne apportait son soutien plein et entier à la convention sur le terrorisme international.


Il a par ailleurs précisé que son pays demeurait fermement engagé en faveur des Objectifs du Millénaire pour le développement et que son Gouvernement comptait atteindre le plus rapidement possible l’objectif officiel de 0,7% du PNB consacré à l'aide au développement; de même, les contributions de son pays aux organismes, fonds et programmes des Nations Unies seront augmentées de manière notable, a-t-il précisé.  Enfin, l'Espagne s'associait à l'Initiative contre la faim et la pauvreté, afin d'identifier des sources innovatrices et additionnelles de financement du développement, et soutenait l'annulation de la dette des pays pauvres très endettés.  Il a rappelé l'attachement de son pays aux opérations de maintien de la paix, y compris à la création d'une Commission de consolidation de la paix, ainsi qu'à la défense des droits de l'homme et à la constitution d'un Conseil des droits de l'homme.  Il a précisé à cet égard que son pays s'était engagé à promouvoir l'égalité de tous ses citoyens.  Le Ministre a en outre rappelé le soutien de son pays à l'élargissement du consensus au sein du Conseil de sécurité, ainsi qu'à une démocratisation, une efficacité et une transparence renforcées, assorties d'une gestion assainie du Secrétariat.


Mme MICHELINE CALMY-REY, Chef du Département fédéral des affaires étrangères de la Suisse, a principalement axé son discours sur la création d’un Conseil des droits de l’homme, la réforme du Conseil de sécurité, la Commission de consolidation de la paix et la gestion interne des Nations Unies.  Elle a insisté sur la création nécessaire et rapide d’un Conseil des droits de l’homme en remplacement de la Commission existante qui présente des carences.  Ce nouveau conseil doit être un organe principal des Nations Unies ou « du moins, être directement subordonné à l’Assemblée générale » afin de bénéficier de la légitimité suffisante et de son bon fonctionnement.  Rappelant le rôle actif de la Suisse dans la réforme du Conseil de sécurité, elle a insisté sur la nécessité d’établir de nouvelles méthodes de travail pour en augmenter l’efficacité.  L’établissement d’une Commission de consolidation de la paix, décidée au cours du Sommet, permettra à l’ONU de gérer, dans un même temps, grâce à une composition large et diversifiée, le maintien de la paix, l’action humanitaire et le développement dans des pays sortant de conflits.  Enfin, une réforme générale de la gestion interne de l’Organisation, qui passe entre autre par un élargissement et un renforcement des moyens d’action du Bureau des services de contrôle interne, est tout aussi nécessaire, selon Mme Calmy-Rey, afin d’éviter la répétition des affaires récentes qui ont terni la réputation générale de l’Organisation et entravent la réalisation de ses missions sur le terrain.  Ces réformes permettront à l’Organisation des Nations Unies de pouvoir répondre de façon optimale aux défis et enjeux du XXIe siècle, a-t-elle conclu.


Le maintien de la paix et de la sécurité nécessite l’adoption de mesures efficaces contre la prolifération des armes, a déclaré Mme AÏCHATOU MINDAOUDOU, Ministre des affaires étrangères, de la coopération et de l’intégration africaine du Niger.  Elle s’est félicitée de l’initiative de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), dont le Niger assure la présidence, visant à transformer en instrument juridique contraignant son Moratoire sur la fabrication, l’importation et l’exportation d’armes et de munitions.  Déplorant la persistance de certains foyers de tensions en Afrique de l’Ouest, la Ministre a émis l’espoir de voir une évolution positive de la situation qui prévaut en Côte d’Ivoire.  Elle a, à cet égard, salué la proposition de créer la Commission de consolidation de paix, qui est contenue dans le document final du Sommet de 2005.


En ce qui concerne la coopération internationale en faveur du développement, Mme Mindaoudou a émis le vœu que son pays, le Niger, qui est victime d’une sévère crise alimentaire, puisse recevoir le soutien de la communauté afin de pouvoir garantir à son peuple une sécurité alimentaire de longue durée.  Sans une revitalisation de la solidarité, a-t-elle poursuivi, de nombreux pays africains risquent de ne pas atteindre les Objectifs du Millénaires pour le développement (OMD).  Tout en saluant les récentes décisions des pays développés sur la mise en place d’un calendrier visant à planifier l’augmentation de l’aide publique au développement ainsi que la prise de mesures de réduction de la dette par les pays du G-8, la Ministre a souhaité qu’aboutissent les négociations commerciales du Cycle de Doha.  En ce qui concerne la réforme institutionnelle de l’Organisation des Nations Unies, elle s’est félicitée de la création de la Commission de la consolidation de la paix et a souhaité voir un consensus sur la création d’un Conseil des droits de l’homme qui soit inclusif.  La réforme de l’ONU, a-t-il insisté, doit aboutir à la création d’un cadre de gouvernance internationale juste, représentatif et démocratique.


M. JULI MINOVES-TRIQUELL, Ministre des affaires étrangères de la Principauté d’Andorre, a alerté l’Assemblée générale sur les risques et dangers liés à l’innovation technologique.  Il a expliqué que si l’essor des technologies avait permis de résoudre nombre de problèmes, celui-ci avait également contribué à éveiller les extrémismes les plus violents.  Il s’est alors interrogé sur les formes radicales que pourrait prendre le progrès au XXIe siècle.  Considérant l’écart croissant qui s’établit entre les pays les plus riches et les plus pauvres, le Ministre a appelé à plus de solidarité entre les nations en plaidant pour un rééquilibrage de l’économie et la mise en œuvre de la Déclaration du Millénaire.  En tant que petit pays stable et pacifique, Andorre a adhéré à plus de 130 conventions internationales visant à renforcer le multilatéralisme et les droits de l’homme.  Il apporte son soutien à la Cour pénale internationale et appuie la création d’un Conseil des droits de l’homme.  « Nous devons nous efforcer de faire en sorte qu’un nouveau siècle des Lumières, celui des Nations Unies, ait lieu », a-t-il conclu.


M. TALBAK NAZAROV, Ministre des affaires étrangères du Tadjikistan, a rappelé l’importance de la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement et le rôle central qu’une Organisation des Nations Unies réformée et renforcée doit y jouer.  Le Tadjikistan a réalisé des progrès notables dans la réalisation de ces buts, notamment dans la réduction de la pauvreté et la sécurité alimentaire et espère tous les atteindre d’ici à 2015, a-t-il déclaré.  Mon pays est en outre à un tournant de son développement, la stabilisation politique et l’application des réformes de premières générations lui ayant permis un accroissement du PIB de 9,3%.  Toutefois, a précisé le Ministre, le Tadjikistan aura besoin de 13 milliards de dollars supplémentaires dans les dix prochaines années pour accélérer les progrès sociaux et économiques de ce pays qui sort d’un conflit.  M. Nazarov a lancé un appel à la communauté internationale pour qu’elle double son assistance financière à son pays, affirmant que la gestion et la réduction de la dette ainsi que la situation enclavée du Tadjikistan pesaient lourdement sur ses efforts de développement.  Par ailleurs, a dit le Ministre, la coopération régionale, particulièrement avec l’Afghanistan, est un moyen important de favoriser le développement de l’ensemble de la région.


M. JORGE BRIZ ABULARACH, Ministre des affaires étrangères du Guatemala, a d'abord précisé que son pays soutenait en particulier l’établissement d'une Commission de consolidation de la paix, la rédaction d’une convention de lutte contre le terrorisme, la création d'un Conseil des droits de l'homme ainsi que toutes les initiatives visant à rendre l’ONU plus efficace et plus adaptée aux données du XXIe siècle.  Il s’est prononcé à ce sujet en faveur des candidatures du Brésil, de l'Allemagne, de l'Inde et du Japon comme Membres permanents du Conseil de sécurité.


Il a par ailleurs déclaré que son pays avait pris des mesures visant à améliorer les conditions de vie des populations, en affectant 60% du budget national de 2006 aux dépenses publiques.  La lutte contre la pauvreté et l'exclusion sociale continuait d'occuper une place de choix dans les préoccupations de son Gouvernement, a-t-il ajouté; ces efforts sont déployés parallèlement avec la lutte contre la corruption et l’application du principe de la transparence.  Sur le plan extérieur, le Ministre a réitéré que la politique de son pays consistait à mieux intégrer le Guatemala en Amérique centrale et du Sud et dans les Caraïbes, par le truchement d’accords bilatéraux et multilatéraux.


M. ZARIFOU AYEVA, Ministre des affaires étrangères et de l’intégration africaine du Togo, a estimé que l’ONU se trouvait à la croisée des chemins, et a appelé à plus de solidarité.  Il a estimé qu’il était nécessaire de réformer l’Organisation et d’adapter ses organes et son fonctionnement au nouveau contexte international.  Le Ministre a en outre souligné la nécessité d’intensifier la lutte contre la pauvreté et la faim, l’analphabétisme, les inégalités entre les sexes, la mortalité infantile, les maladies, la dégradation de l’environnement, et les conflits dévastateurs et meurtriers.  M. Ayeva a assuré que son pays était sorti de la période de troubles et d’agitations qu’il venait de traverser.  Le calme et la sérénité règnent à nouveau et laissent entrevoir une ère nouvelle d’espoir pour le Togo, a-t-il dit.  Selon lui, en dépit de la tension et des violences qui ont caractérisé le processus de l’élection présidentielle, le Togo a avancé sur la voie de l’apaisement et de la décrispation de la vie politique.  Un gouvernement d’union nationale a été mis en place, avec des représentants de toutes les tendances politiques et de la société civile, a-t-il ainsi affirmé.  Il a également indiqué qu’une Commission nationale spéciale d’enquête avait été mise en place dans le but de faire la lumière sur les violences et les actes de vandalisme perpétrés au cours du processus électoral, et que les autorités togolaises avaient pleinement coopéré avec la Mission d’établissement des faits des Nations Unies dont le mandat consistait à enquêter sur les violences et les allégations de violations des droits de l’homme survenues entre le 5 février et le 5 mai 2005.


Le Ministre a néanmoins reconnu que la jeune démocratie togolaise avait besoin du soutien de la communauté internationale pour s’enraciner durablement et contribuer au renforcement de la paix et de la stabilité en Afrique de l’Ouest.  Il a invité les partenaires au développement de son pays à le soutenir dans sa marche résolue et irréversible vers la démocratie et la consolidation d’un état de droit.  M. Ayeva a en outre estimé que l’Afrique devait mettre en place des institutions démocratiques d’un type nouveau, axées sur la valorisation du dialogue et la recherche permanente du compromis et du consensus, plus proches des traditions de la palabre que le diktat d’une majorité sur une opposition.  Il a enfin souligné la nécessité de renforcer la capacité de gestion des États où l’administration est encore fragile, de manière à améliorer la qualité et l’efficacité des services publics et administratifs pour placer l’État au service du citoyen.


Mme URSULA PLASSNIK, Ministre des affaires étrangères de l’Autriche, a rappelé que la promotion de la paix devrait être la principale raison d’être de l’Organisation et que, l’Autriche se félicitait de sa participation à de nombreuses opérations de maintien de la paix de l’ONU depuis son entrée dans l’Organisation en 1955.  Mme Plassnik a indiqué que son Gouvernement continuerait à prendre part aux initiatives de promotion de la paix aux côtés de l’Union européenne.  Regrettant l’absence d’accord sur la non-prolifération nucléaire lors du Sommet de 2005, l’Autriche encourage le renforcement des méthodes d’intervention de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) en laquelle elle renouvelle sa confiance, a dit Mme Plassnik.  Elle a ensuite souligné la nécessité de promouvoir le dialogue et la solidarité entre les peuples, les religions et les cultures, et a annoncé à ce titre l’organisation d’une conférence sur le thème « L’Islam dans un monde pluriel » en Autriche en novembre prochain.  Concernant le soutien de son pays aux efforts de développement, elle a indiqué que l’Autriche porterait le niveau de son APD à 0,51% de son PNB d’ici à 2010.


Mme Plassnik a ensuite déclaré que l’Autriche serait candidate à un siège au Conseil de sécurité pour la période 2009/2010, afin de contribuer à la création d’un climat de confiance et de paix entre les différentes sociétés et cultures.  Elle s’est ensuite prononcée en faveur d’un Conseil sur les droits de l’homme dont le principal enjeu serait « de faire la différence en faveur de ceux qui sont le plus dans le besoin », en particulier les femmes, victimes de violence, et les enfants.  À cet égard, la Ministre des affaires étrangères de l’Autriche a recommandé la dissémination et l’utilisation par l’ONU du manuel d’éducation sur les droits de l’homme qui vient d’être élaboré par son pays.  Mme Plassnik a ensuite plaidé en faveur des pays en développement pour qu’ils obtiennent de meilleurs termes commerciaux qui permettraient la création d’un « marché pour tous » à l’issue des négociations de l’OMC se déroulant dans le cadre du Cycle de Doha. 


M. MOHAMED BENAISSA, Ministre des affaires étrangères et de la coopération du Maroc, a affirmé que la réunion au sommet de la semaine dernière avait constitué un événement clef de l’histoire des Nations Unies et un tournant dans ses activités.  Le Document final, bien qu’inférieur aux aspirations, a réitéré les engagements internationaux et ouvre la voie à la consolidation et à l’efficacité de l’Organisation et son adaptation aux défis imposés par les développements mondiaux, a-t-il souligné.  Le Ministre a souligné que son pays, frappé par le terrorisme, avait participé aux niveaux national, régional et international aux efforts visant à combattre ce fléau, grâce à l’élaboration d’instruments juridiques et d’arrangements pratiques.  Le Royaume du Maroc contribuera, au cours de cette session, aux efforts en vue d’adopter une Convention contre le terrorisme, a-t-il dit.  L’Afrique demeure la seule région qui ne sera pas en mesure de réaliser les Objectifs du Millénaire pour le développement dans les délais prévus à moins que la communauté internationale ne lui apporte son plein appui, a-t-il également estimé.  Selon le Ministre, le démarrage économique de l’Afrique ne pourra être réalisé que grâce à un partenariat efficace et réaliste, impliquant toutes les parties concernées, les pays donateurs et les organisations régionales et internationales, un partenariat fondé, a—t-il souligné, sur une base intégrée et durable qui bénéficie aux mécanismes de coopération Sud-Sud et Nord-Sud.


Estimant que le décollage de l’économie africaine dépendait du succès des mécanismes d’intégration régionaux mis en place à travers le continent, il s’est dit convaincu que la réactivation de l’Union arabe du Maghreb constituait un impératif politique, une nécessité économique et une réalité historique qui répondait aux aspirations des peuples de la région et reflétait les attentes des pays voisins du Maroc.  Le Ministre a abordé la question du conflit, qualifié d’artificiel, du « Sahara marocain ».  Ce conflit de nature géostratégique entre deux voisins frères exige la participation de l’Algérie à un dialogue sérieux et constructif, a-t-il assuré.  Il est urgent, selon lui, de donner suite à l’aspect humanitaire en livrant des informations sur le sort des personnes disparues et des prisonniers.  Le Bureau du Haut Commissaire aux réfugiés devrait ainsi avoir la possibilité de procéder à un recensement juste et libre.  Le Ministre marocain s’est en outre félicité du retrait d’Israël de la bande de Gaza, le considérant comme une décision importante et positive sur la voie de l’application totale de la Feuille de route.


M. DAVID ODDSSON, Ministre des affaires étrangères de l’Islande, a déclaré que malgré les grands espoirs que son pays avait placés dans le Sommet de la semaine dernière, beaucoup restait à faire.  Les questions relatives aux droits de l’homme et à la responsabilité des États envers leurs citoyens sont insuffisamment traitées.  L’Islande applaudit la déclaration du Secrétaire général sur la responsabilité de la communauté internationale en cas de violations massives des droits de l’homme ou de génocide et soutient l’établissement d’un Fond des Nations Unies pour la démocratie, a poursuivi M. Oddsson.  Pour l’Islande, a précisé le Ministre, la composition du futur Conseil des droits de l’homme devrait être plus restreinte que celle de la Commission et devrait se réunir en session toute l’année afin de pouvoir répondre aux situations d’urgence.


La convention générale sur le terrorisme international devrait inclure, de l’avis de M. Oddsson, une définition juridique des actes terroristes.  Bien que le document final du Sommet n’ait pas réussi à traiter la question de la prolifération des armes de destruction massive, ce thème devra être confronté par l’Organisation de manière décisive, a-t-il précisé.  M. Oddsson s’est également prononcé en faveur de la proposition visant à créer une Commission de reconstruction de la paix et d’un Bureau de soutien au sein du Secrétariat.  Il a réaffirmé le soutien de son pays à la proposition de réforme du Conseil de sécurité formulée par le G-4.  S’agissant de l’aide au développement, il a appelé les pays en développement à créer un environnement transparent et responsable, respectueux de la bonne gouvernance et de l’état de droit, capable d’attirer les investissements intérieurs et extérieurs.


Mme ILINKA MITREVA, Ministre des affaires étrangères de l’ex-République yougoslave de Macédoine, a rappelé que son pays avait bénéficié du premier déploiement préventif de maintien de la paix organisé par les Nations Unies.  Elle a ensuite suggéré de renforcer les capacités d’opérations de l’ONU et de renforcer sa visibilité, après avoir rappelé que son pays partageait la vision contenue dans la déclaration de l’Union européenne concernant la réforme de l’Organisation.  Le respect des droits de l’homme, de la primauté du droit et de la démocratie, et le renforcement de la promotion du développement permettraient de prévenir de nombreux conflits, a-t-elle estimé en notant que ces actions sont une condition essentielle à l’établissement de la paix et de la prospérité.  L’ex-République yougoslave de Macédoine soutient la création d’une Commission de consolidation de la paix et celle d’un Conseil des droits de l’homme, a indiqué Mme Mitreva.  Elle a salué la proposition concernant la responsabilité de protéger et la création d’un Fonds pour la démocratie.  Concernant la question du terrorisme, elle a rappelé que son pays avait signé la Convention internationale pour la répression des actes de terrorisme nucléaire.  La Ministre a d’autre part souligné la nécessité pour la communauté internationale de se donner les moyens de mettre en œuvre une stratégie de prévention des catastrophes naturelles, et d’atténuation de leurs risques et effets.


Abordant la politique nationale de son pays, elle a rappelé que celui-ci avait développé un véritable partenariat avec l’Union européenne et l’Organisation du Traité de l’Atlantique Nord (OTAN), et a exprimé l’espoir que l’UE accepterait le principe de la candidature d’accession à l’Union européenne de l’ex-République yougoslave de Macédoine lors du prochain sommet européen de décembre 2005.  Elle a précisé que son Gouvernement venait de publier son programme économique national, qui vise prioritairement à renforcer sa croissance économique, à réduire le chômage, à accélérer la réforme de l’appareil judiciaire, et à lutter contre la criminalité organisée et la corruption.  Enfin, elle a conclu en déclarant que la coopération régionale était devenue l’un des axes principaux de la politique étrangère des pays de l’Europe du Sud-Est, dont le sien.


M. AHMED OULD SID’AHMED, Ministre des affaires étrangères et de la coopération de la Mauritanie, a jugé que l’atteinte des objectifs de développement, de sécurité, de stabilité dépendait du traitement adéquat des questions de violence et de terrorisme.  Le caractère global du phénomène du terrorisme exige un traitement global de la question et ce, par le biais de la complémentarité entre les cultures et les nations et par le refus de la confrontation et de l’affrontement entre elles, a-t-il poursuivi, avant de souligner qu’il importait également de ne pas oublier l’écart considérable séparant pays pauvres et pays riches.  Abordant ensuite la question du Moyen-Orient, le Ministre a estimé que le retrait israélien de Gaza et de quelques villes de Cisjordanie constituait un pas important vers l’application de la Feuille de route et l’initiative de paix arabe par laquelle les pays arabes proposent à Israël une paix globale contre le retrait total de tous les territoires palestiniens, syrien, et libanais, le retour aux frontières de 1967, l’établissement d’un État palestinien avec Jérusalem-Est comme capitale, et une solution négociée du problèmes des réfugiés palestiniens.  Après avoir évoqué l’Iraq et le Soudan, il a assuré, concernant le Sahara occidental, que la Mauritanie soutenait les efforts menés par l’ONU et son Secrétaire général pour trouver une solution définitive qui assure la stabilité dans la région.


La Mauritanie est aujourd’hui à l’orée d’une ère qui a commencé avec l’initiative prise par le Conseil militaire pour la justice et la démocratie, le 3 août 2005, qui a mis fin aux pratiques totalitaires et pris l’engagement, devant le peuple mauritanien, de créer les conditions propices à l’émergence d’une démocratie honnête et transparente, a-t-il dit ensuite.  Le Conseil militaire n’exercera pas le pouvoir au-delà de la période nécessaire pour préparer et mettre sur pied de véritables institutions démocratiques, période qui ne devrait pas dépasser deux ans, a-t-il assuré.  Le Conseil militaire a pris des mesures favorisant la décrispation du climat politique et la participation pleine et entière de tous les citoyens au processus de transition démocratique, a-t-il ajouté, précisant qu’une amnistie avait été proclamée en faveur de tous les Mauritaniens condamnés pour crimes et délits politiques.  Notre pays a présenté un mémorandum aux Nations Unies pour porter assistance aux observateurs internationaux invités par le Gouvernement mauritanien et pour fournir une aide technique et logistique en matière électorale en vue du référendum qui sera organisé au plus tard en juillet 2006 et des élections législatives et présidentielles prévues au plus tard le 3 août 2007. 


La Réunion plénière de haut niveau a donné à la communauté internationale un nouvel agenda ambitieux, a déclaré M. PER STIG MØLLER, Ministre des affaires étrangères du Danemark.  En matière de sécurité, le Ministre a noté qu’il était indispensable de mener une réflexion sur les moyens de rendre les sanctions plus efficaces.  Une telle approche doit privilégier à la fois des mesures incitatives et répressives, a-t-il estimé.  Le Danemark, qui préside le Comité de lutte contre le terrorisme du Conseil de sécurité, a-t-il noté, a une responsabilité particulière dans ce domaine.  Nous avons engagé un dialogue avec les acteurs et agences concernées de l’ONU dans la lutte contre le terrorisme qui doit se faire tout en respectant les droits humains, a précisé le Ministre.  Il a également souligné qu’il est urgent de signer une Convention générale sur le terrorisme.


De même, une action concertée est indispensable pour mettre fin au commerce illicite des armes légères et de petits calibres, a–t-il insisté, soulignant par ailleurs que son pays soutient l’adoption d’un Traité international sur le commerce des armes.  Saluant l’établissement de la Commission de la consolidation de la paix, M. Møller a indiqué que son pays parrainait un programme de renforcement des capacités de maintien de la paix en Afrique, en partenariat notamment avec l’Union africaine (UA).  En matière d’aide au développement, a-t-il poursuivi, le Danemark est au-dessus des 0,7% de son PNB, invitant les autres pays développés à respecter, comme le Danemark, leurs engagements sur cette question.  Mais, a-t-il précisé, il incombe aussi aux pays pauvres de tout mettre en œuvre pour assurer la bonne gouvernance, notamment en luttant contre la corruption, afin de parvenir à un développement durable.  Enfin, sur la réforme de la gestion au sein du Secrétariat de l’ONU, le Ministre a demandé que davantage de pouvoirs, de moyens et d’indépendance soient donnés au Secrétaire général, qui doit aussi être responsable de son action à la tête de l’Organisation.


M. JEAN-PAUL NGOUPANDE, Ministre d’État aux affaires étrangères, à l’intégration régionale et à la Francophonie de la République centrafricaine, a déclaré que les débats sur les réformes, notamment du Conseil de sécurité, restent d’actualité.  Seul continent à ne pas disposer d’un siège permanent au Conseil de sécurité, l’Afrique y réclame une place plus équitable, a indiqué M. Ngoupandé.  Soulignant l’importance de la solidarité internationale, le Ministre a déclaré que le succès de la « Transition consensuelle » mise en place depuis le 15 mars 2005 en République centrafricaine (RCA) a été possible grâce à l’aide de la communauté internationale, dont le soutien a été encouragé et mobilisé par l’ONU.  Entrant désormais dans une phase de reconstruction, la RCA a grand besoin de la solidarité internationale dans cet effort, a dit le Ministre.  Le poids du service de la dette et son remboursement posent des problèmes quasiment insolvables aux pays sortant de crise, tant la mobilisation des ressources est difficile, a noté M. Ngoupandé.  La résolution de ces questions interpelle la responsabilité de la communauté internationale dans la gestion des sorties de crise et la consolidation de la paix, a dit le Ministre.  M. Ngoupandé a appelé les partenaires au développement à faire preuve de solidarité et de générosité pour aider les États en reconstruction à sortir durablement des situations de crises.  S’agissant de la situation interne de la République centrafricaine, a-t-il poursuivi, le Gouvernement de réconciliation nationale a mis la priorité sur la sécurité, la maîtrise des finances publiques, et l’assainissement des secteurs productifs de l’économie.  Le redressement des secteurs de la santé et de l’éducation a besoin de davantage de soutien de la part des partenaires de développement, a indiqué M. Ngoupandé.


M. FABIO BERARDI, Ministre des affaires étrangères de Saint-Marin, a estimé que la proposition de la création d’un Conseil des droits de l’homme ne résoudra pas le problème de politicisation qui affecte l’actuelle Commission des droits de l’homme.  De ce fait, M. Berardi a considéré qu’un tel Conseil devrait voir ses compétences clarifiées par rapport à celles de la Troisième Commission afin d’éviter les doubles emplois et les inefficacités.  Le Ministre a également apporté son soutien à la proposition de la Commission de maintien de la paix afin d’assurer non seulement la résolution mais aussi la prévention des conflits.  M. Berardi a ensuite fait valoir « la responsabilité à protéger » de tous les États contre le terrorisme mais aussi contre les massacres, les génocides et les crises humanitaires.  Saint Marin salue par ailleurs le retrait de la bande de Gaza par les Israéliens et le courage du Premier Ministre Sharon à mettre en œuvre la Feuille de route et espère que le Gouvernement palestinien rejettera les actes des groupes extrémistes avec la même détermination.  Enfin, M. Berardi a exprimé sa satisfaction des récentes élections tenues en Afghanistan et de l’adoption d’une constitution en Iraq.


En matière de développement, le Ministre qui déplore le fait que les enfants soient toujours les premières victimes des guerres, de la famine et de nombreuses maladies, a indiqué que Saint-Marin avait entrepris des initiatives humanitaires en leur faveur en Afrique.  L un des plus grands scandales de notre époque est notre incapacité à sortir les femmes du joug de l’injustice et de la discrimination, a-t-il ensuite poursuivi.  C’est donc à ce titre que Saint-Marin a ratifié l’an dernier la Convention sur l’élimination de toutes les formes de discrimination contre les femmes et encourage la mise en œuvre de Pékin et de Pékin+5.  Enfin, M. Berardi a appelé la communauté internationale à renforcer ses efforts de protection de l’environnement et de protection des catastrophes naturelles notamment par le moyen du Protocole de Kyoto.


M. ABOUDOU SOEFO, Ministre des relations extérieures, de la coopération et de la francophonie des Comores, a estimé qu’il importait de revigorer et de redynamiser l’ONU pour la préparer efficacement à faire face aux problèmes du monde contemporain.  Toutefois, la composition de ses organes doit être la plus représentative possible afin de mieux consacrer et illustrer son universalité, garantir l’égalité souveraine des États, notamment les plus petits.  La stabilité demeure une condition primordiale pour le succès des efforts de développement économique de l’Afrique, déployés à travers le NEPAD et les autres initiatives régionales et mondiales concourant au même objectif, a-t-il également poursuivi.  De même, selon lui, ces efforts ne sauraient être concluants si le VIH/sida, le paludisme, la drépanocytose continuent de sévir, de même que la sécheresse, la famine, l’invasion acridienne, l’extrême pauvreté et le poids de la dette. 


Dans le domaine de la protection de l’environnement, le Ministre comorien a ajouté qu’il convenait de reconnaître que les petits États insulaires en développement présentaient des particularités à prendre en considération et à traiter avec davantage d’attention.  C’est le cas, a-t-il précisé, de l’Union des Comores qui a récemment connu une éruption volcanique ayant engendré des dégâts majeurs sur l’environnement.  Par ailleurs, M. Soefo a indiqué que les autorités de son pays œuvraient à la concrétisation de la recommandation de la communauté internationale relative à la tenue d’une conférence des bailleurs de fonds en faveur des Comores.  Il a ainsi informé l’Assemblée générale que cette assise capitale pour le devenir économique et social de son pays se tiendrait le 8 décembre prochain à Maurice.  Il a, à cet égard, exhorté la communauté internationale à apporter son concours en vue de sa réussite.


M. BERNARD RUDOLF BOT, Ministre des affaires étrangères des Pays-Bas, a salué les progrès enregistrés durant le Sommet mondial de 2005, en particulier avec la création de la Commission de consolidation de la paix et l’accord de principe obtenu sur celle du Conseil des droits de l’homme.  Il s’est également félicité des engagements pris pour la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD) et pour établir le concept de « responsabilité de protéger », en estimant que l’on pouvait être satisfait des consensus et des compromis au terme des négociations, même s’ils étaient parfois en dessous de certaines attentes.  Nous devons nous atteler désormais à mettre en œuvre les engagements pris, a-t-il poursuivi, et permettre aux Nations Unies de se montrer à la hauteur des défis auxquels l’Organisation est confrontée.  Insistant ensuite sur la nécessité de maintenir le dialogue et la coopération; de renforcer les liens entre les peuples; et de promouvoir la tolérance et le respect mutuel, M. Bot a invité la communauté internationale à « protéger la tolérance contre l’intolérance ».  Il est dans l’intérêt de tous les États de s’ériger contre les idéologies radicales qui aboutissent au terrorisme, a-t-il dit ensuite, rappelant également les excès de l’intolérance ethnique, religieuse, et de leurs conséquences dramatiques au Rwanda ou en ex-Yougoslavie.


Engageons-nous à investir dans une culture de tolérance et de respect mutuel, a plaidé le Ministre néerlandais des affaires étrangères en prenant l’exemple de son pays où, récemment, des manifestations d’intolérance ont entraîné une réaction de la part de la population en vue de juguler les discours de haine et de division entre communautés.  Les Nations Unies peuvent et doivent jouer un rôle de pivot dans la protection de la tolérance face aux risques posés par l’intolérance, a poursuivi le Ministre, avant d’insister sur le caractère crucial de la séparation entre la religion et les institutions publiques et sociales.  Aux Pays-Bas, a-t-il ensuite dit, l’Islam est une religion reconnue au même titre que les autres, et les Musulmans appartiennent à la société démocratique au sein de laquelle vivent tous les Néerlandais.  M. Bot a terminé son propos en invitant la communauté internationale à semer les graines d’une culture de paix et de tolérance renforcée.


Mme SIDIBÉ FATOUMATA KABA, Ministre des affaires étrangères de la Guinée, s’est félicitée des résultats significatifs en faveur de la paix enregistrés ces derniers mois en Afrique, grâce à l’action conjuguée de l’Organisation des Nations Unies et des organisations régionales, en particulier l’Union africaine (UA).


Mais en dépit de ces progrès, a-t-elle souligné, de nombreux obstacles à la réconciliation nationale et à la stabilité existent encore dans certains pays, notamment au Libéria où il est indispensable de tout mettre en œuvre pour empêcher toute manipulation lors des prochaines élections en octobre 2005 pour garantir leur légitimité et leur équité.  Notant que la paix dans la région de l’Afrique de l’Ouest dépend aussi de la stabilité en Côte d’Ivoire, la Ministre a appelé les parties concernées à privilégier une solution politique dans le règlement du conflit ivoirien.


Mme Sidibé Fatoumata Kaba a ensuite indiqué que son pays la Guinée est résolument engagée dans lutte contre la prolifération et le commerce illicite des armes légères et de petit calibre.  Elle a invité les bailleurs de fonds à apporter un soutien adéquat à l’exécution du programme sous-régional dans l’espace de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), particulièrement en ce qui concerne la transformation du Moratoire de la CEDEAO en un instrument juridique contraignant.


Au nom de son pays, la Ministre a condamné fermement le terrorisme sous toutes ses formes et a réaffirmé la nécessité de s’attaquer aux causes profondes qui en sont à l’origine, parmi lesquelles l’injustice, la pauvreté et l’exclusion.


Les agressions rebelles, l’afflux massif des réfugiés et l’instabilité sous-régionale, a-t-elle par ailleurs expliqué, sont à l’origine de la difficulté de mise en œuvre de la Stratégie nationale de réduction de la pauvreté initiée par son pays dans le cadre des Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD).


C’est pourquoi elle a également lancé un appel pressant à tous les partenaires au développement pour qu’ils soutiennent la Guinée dans ses efforts pour la réalisation des OMD, formant aussi le vœu que la mesure d’annulation de la dette de 18 pays pauvres prise récemment par le G-8 soit concrétisée et étendue à l’ensemble des pays les moins avancées.


Enfin, s’agissant des négociations commerciales en cours à l’Organisation mondiales du Commerce (OMC), Mme Sidibé Fatoumata Kaba a exhorté les États Membres à trouver un consensus pour la conclusion d’un accord en vue d’un commerce multilatéral plus équitable avant la 6ème Conférence ministérielle de Hong Kong, prévue en décembre 2005.


M. JOSE RAMOS-HORTA, Ministre des affaires étrangères et de la coopération du Timor-Leste, a rappelé que son pays avait fait des progrès réels en matière d'édification et de consolidation de la nation, de la paix, de développement économique, de réconciliation nationale, et de renforcement des liens avec les pays avoisinants.  Il a indiqué que les recettes résultant de l'exploitation des gisements de pétrole et de gaz naturel de son pays vont entraîner une forte croissance de l'économie, que 36% du budget national était alloué aux secteurs de l'éducation et de la santé, et que son pays avait l'intention de rejoindre l'Association des États de l’Asie du Sud-Est.


Il a également indiqué que Timor-Leste et l'Indonésie avaient conjointement établi une Commission sur la Vérité et la Réconciliation, se donnant pour objectif d'établir un équilibre entre le besoin de justice et le principe de réconciliation nationale.  Il a aussi fortement appuyé la création d’une Commission de consolidation de la paix mais sans souscrire pour autant à l'élargissement de son mandat en matière de gestion des activités après un conflit.  Il a demandé aussi que l'Indonésie, du fait de sa représentativité en tant que nation ayant la plus forte population musulmane au monde, se voie accorder un statut de membre permanent du Conseil.


M. LAURIE CHAN, Ministre des affaires étrangères des Îles Salomon, a tout d’abord remarqué que selon un rapport de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS), des maladies curables comme le paludisme font en ce moment plus de victimes dans le monde que l’ensemble des conflits.  Plus que tout autre pays de la région Pacifique, les Îles Salomon sont particulièrement touchées par le paludisme et la mortalité maternelle, a indiqué M. Chan.  Mais, malgré ces faits alarmants, le monde continue de consacrer d’importants budgets aux dépenses militaires, a-t-il déploré.  M. Chan s’est ensuite félicité de l’adoption par son pays et Nouvelle-Zélande, des Déclarations de Nasonini et de Honiara portant sur des dispositions juridiques et des arrangements de lutte antiterrorisme dans la région du pacifique.


M. Chan a ensuite indiqué que les Îles Salomon soutenaient la réforme de l’ONU dans la mesure où « les problèmes d’aujourd’hui ne doivent pas être résolus avec les solutions d’hier ».  Quant au processus des négociations commerciales du Cycle de Doha, M. Chan a émis le vœu que son aboutissement favorise une ouverture et un meilleurs accès aux marchés mondiaux pour les produits des pays les moins avancés (PMA).  Le Ministre des affaires étrangères des Îles Salomon a indiqué que son pays avait accompli des progrès appréciables en ce qui concerne la réalisation des OMD, et a appelé la communauté internationale à lui fournir plus de soutien à cet égard.  M. Chan a apporté le soutien de son pays à la proposition de création d’une Commission de consolidation de la paix, et s’est félicité du succès obtenu par la Mission d’assistance régionale aux Îles Salomon dans le domaine de la mise en oeuvre de la démocratie et de la protection des droits de l’homme.  Abordant les questions de sécurité régionale, M. Chan a déclaré que la loi antisécession adoptée au mois de mars dernier par la Chine faisait planer une menace sur la paix et la sécurité dans le Pacifique.  Cette question devrait être débattue au sein des Nations Unies, a-t-il estimé en regrettant que « la Charte ne contienne pas de disposition pouvant permettre de faire face à ce type de situation », ce qui  « pose un problème de crédibilité à l’Organisation ».  Les Îles Salomon demandent à l’Assemblée de se saisir de cette question et d’accepter la candidature de Taiwan à l’admission à l’ONU, a dit M. Chan.


Mme SALOME ZOURABICHVILI, Ministre des affaires étrangères de la Géorgie, a affirmé que son pays expérimentait sur son propre sol les conséquences des conflits dits gelés car ils conduisent au gel du développement de ces régions séparatistes, au gel du développement démocratique de la société dans ces mêmes régions, les isolent et les ferment, les transforment en hors-la-loi, en « trous noirs » où toutes les formes de trafics, d’activités criminelles, y compris les possibles activités terroristes, peuvent se développer en dehors de toute forme de contrôle.  Les conflits gelés exigent, tout comme les conflits actifs, la mise au point d’une capacité réelle des Nations Unies, d’une implication efficace au moyen d’instruments de consolidation de la paix.  Si l’ONU a traité pendant longtemps du conflit abkhaze, elle n’a malheureusement pas obtenu de résultats efficaces et s’est montrée notamment incapable d’appliquer ses propres résolutions.  Ainsi, en Abkhazie, règne un régime d’apartheid où les Géorgiens sont exclus, sont empêchés de retrouver leurs terres et leurs maisons.  Le conflit en Ossétie du Sud présente une situation analogue, a-t-elle déclaré.  Selon elle, les plans de paix sont insuffisants.  Nous avons désormais besoin d’un mécanisme au travers duquel la communauté internationale pourra soutenir efficacement les initiatives et les politiques axées sur la résolution pacifique des conflits, a-t-elle dit.


La Ministre a ajouté que son pays soutenait la création d’un Conseil des droits de l’homme, lequel devrait être plus représentatif, remplir les critères d’objectivité les plus élevés et éviter la politique de deux poids deux mesures, ainsi que la création d’une Commission de consolidation de la paix qui développe des stratégies intégrées pour la reconstruction post-conflit.  La Géorgie appuie également la réforme et la revitalisation du Conseil de sécurité, afin de le rendre plus efficace, démocratique et transparent.


     M. KLAUS SCARIOTH, Vice-Ministre des affaires étrangères de l’Allemagne, rappelant que les concepts de paix, de développement, de sécurité et de droits de l’homme sont étroitement liés, a insisté quant à l’urgence de répondre aux besoins de financement des Objectifs du Millénaire pour le développement, indiquant à cet égard que l’Allemagne et l’Union européenne s’étaient engagés à parvenir à l’objectif de 0,7% du PNB consacré à l’aide publique au développement d’ici 2015.  Il a également rappelé l’initiative « tout sauf les armes » de l’Union européenne, qui vise à établir des règles d’échanges commerciaux équitables en échange d’un désarmement des pays en développement. L’Allemagne a déjà effacé la dette des pays en développement pour un montant de 6,5 milliards d’euro, a-t-il rappelé, soulignant le rôle moteur de l’Allemagne dans l’initiative PPTE.  Le Ministre a souhaité que la prochaine réunion annuelle des institutions de Bretton Woods soit l’occasion d’aller plus loin dans l’annulation de la dette multilatérale des pays en développement, ainsi que de la dette commerciale et de la dette privée, notamment pour les créanciers qui ne sont pas membres du Club de Paris.  Au-delà des questions de développement, le Ministre allemand a plaidé pour de réelles avancées dans l’application du Protocole de Kyoto et des autres mesures de protection de l’environnement et de lutte contre les changements climatiques, prenant les exemples tragiques récent du tsunami et du cyclone Katrina.


Saluant ensuite les progrès enregistrés par la communauté internationale en Afghanistan, où viennent de se tenir des élections parlementaires, et dans les Balkans où, 10 ans après les Accords de Dayton, la situation au Kosovo tend à s’améliorer, il a invité les États Membres à ne pas se détourner de ces pays émergents d’un conflit.  De même l’Europe a-t-elle un intérêt à soutenir la stabilisation du Moyen-Orient, a fait valoir M. Scarioth, se félicitant du retrait israélien de Gaza et du Nord de la Cisjordanie.  Il a ensuite assuré l’Iraq de la détermination de l’Allemagne à contribuer à l’effort de reconstruction et de normalisation institutionnelle, avant de s’inquiéter de la poursuite du programme nucléaire de l’Iran qui est une source d’inquiétude.  Dénonçant les violations répétées par l’Iran de ses obligations internationales, de son manque de transparence et son insuffisante coopération avec les équipes d’enquêteurs, le Ministre a estimé qu’un tel comportement validait les soupçons de la communauté internationale selon lesquels le programme nucléaire iranien n’est pas exclusivement civil et pacifique.  L’Allemagne, la France et le Royaume-Uni, conjointement avec le Haut Représentant de l’Union européenne, ont travaillé étroitement avec l’Iran afin de trouver les voies et moyens de rétablir la confiance, a rappelé M. Scarioth, déplorant que Téhéran ait compromis ces efforts en refusant de coopérer.  Il a invité l’Iran à reprendre les négociations avec l’AIEA et à s’abstenir de toute mesure unilatérale, déplorant à ce titre que les dispositions du Document final du Sommet sur la non-prolifération n’aient pas été retenues.  Saluant la création de la Commission de la consolidation de la paix et du Conseil des droits de l’homme, le Vice-Ministre allemand des affaires étrangères a demandé de nouveau, au nom du G-4, une réforme du Conseil de sécurité et l’octroi de sièges permanents à ces pays, jugeant qu’il y va de l’autorité et de la légitimité du Conseil.


M. OSKARAS JUSYS, Secrétaire d’État aux affaires étrangères de la République de Lituanie, a déclaré que la communauté internationale doit s’assurer que les engagements que nous avons tous pris lors du Sommet soient mis en œuvre et produisent des résultats réels et tangibles.  En tant qu’État membre de l’Union européenne (UE), a-t-il poursuivi, la Lituanie est fière de l’engagement de l’UE qui a promis de doubler l’aide publique globale au développement, y compris l’augmentation de cette aide à destination de l’Afrique.  Mais le développement doit être conçu et réalisé dans un environnement sain et protégé, a-t-il ajouté, insistant sur la nécessité d’aller au-delà des accords prévus dans le protocole de Kyoto.   


Le Secrétaire d’État a ensuite salué la condamnation ferme du terrorisme contenue dans le Document final de la Réunion plénière de haut niveau.  Il s’est également félicité de l’accord général du Document qui prévoit d’augmenter les ressources du Bureau du Haut Commissaire aux droits de l’homme, tout en invitant les États membres à trouver rapidement un accord afin d’établir dans les prochains mois un Conseil des droits de l’homme fort.  Cependant, a-t-il regretté, force est de reconnaître que le Document pèche sur certains points, notamment en ce qui concerne la question de l’impunité et la réforme du Conseil de sécurité.


Sur le premier point, M. Oskaras Jusys a invité l’ensemble de la communauté internationale à soutenir la Cour internationale de justice et les autres tribunaux ad hoc de la justice internationale comme acteurs indispensables de la lutte contre l’impunité et la violation des droits de l’homme.  Quant au second point, il a appelé à une augmentation des sièges, tant permanents que non permanents, du Conseil de sécurité afin que cet organe soit plus représentatif.  


M. Jusys a enfin déploré que le Document final n’ait guère trouvé de points d’accords sur la non-prolifération et le désarmement.  Il a invité l’ensemble des États membres à soutenir l’initiative de la Norvège comme base de travail importante en vue d’un accord sur cette question.



Droits de réponse


Le Représentant du Royaume-Uni, réagissant aux propos du Ministre espagnol des affaires étrangères et de la coopération sur la question de Gibraltar, a salué la volonté de l’Espagne de travailler dans le cadre d’un dialogue constructif.  Notre objectif est d’avoir un avenir meilleur pour la population de Gibraltar, a-t-il assuré.


Le Représentant de la République islamique d’Iran, répondant aux propos tenus par le Ministre israélien des affaires étrangères, a dénoncé un régime fondé sur le terrorisme et qui souffre d’un manque profond de légitimité.  Israël a continuellement violé les résolutions du Conseil de sécurité, a-t-il dit, estimant que sur la question nucléaire, Israël s’efforce depuis des décennies d’acquérir un arsenal nucléaire, mettant en danger la stabilité du Moyen-Orient.  Le régime israélien doit être soumis à des pressions constantes et mettre ses installations nucléaires sous contrôle international, a-t-il dit, mettant en avant le refus d’Israël de favoriser l’établissement d’une zone exempte d’armes nucléaires au Moyen-Orient.  L’Iran est prête à se soumettre à un contrôle des instances internationales, a-t-il ajouté, soulignant toutefois que son pays ne renoncerait pas à son programme nucléaire pacifique et civil. 


Le représentant d’Israël, reprenant la parole, s’est étonné qu’un certain État veuille donner des leçons à propos des droits de l’homme et de la non-prolifération.


ORGANISATION DES TRAVAUX, ADOPTION DE L’ORDRE DU JOUR ET RÉPARTITION DES QUESTIONS INSCRITES À L’ORDRE DU JOUR


L’Assemblée générale a adopté ce soir les recommandations du premier rapport* de son Bureau, qui comprend la répartition des questions inscrites aux travaux de sa soixantième session, son ordre du jour et ses méthodes de travail.  Selon les recommandations adoptées ce soir, le débat général de l’Assemblée, qui a commencé le samedi 17 septembre se poursuivra, avant suspension, jusqu’au mardi 13 décembre 2005, et sera clos le lundi 11 septembre 2006.


Cent-cinquante-six questions ont été inscrites à l’ordre du jour de l’Assemblée, dont certaines sont nouvelles, notamment l’octroi du statut d’Observateur auprès de l’Assemblée générale à l’Association latino-américaine pour l’intégration; celui du statut d’Observateur auprès de l’Assemblée générale au Fonds commun pour les produits de base, et la question de la mémoire de l’Holocauste.


Selon les recommandations du Bureau adoptées ce soir en plénière par l’Assemblée générale, la Commission du désarmement et de la sécurité internationale (Première Commission) achèvera ses travaux au plus tard le mardi 1er novembre; la Commission juridique (Sixième Commission) les achèvera le mercredi 9 novembre; la  Commission des questions politiques spéciales et de la décolonisation (Quatrième Commission) le fera le jeudi 10 novembre au plus tard; la Commission des affaires sociales, humanitaires et culturelles (Troisième Commission) le mercredi 23 novembre; la Commission économique et financière (Deuxième Commission) le mardi 6 décembre, et la Commission administrative et budgétaire (Cinquième Commission) le vendredi 9 décembre.


Au terme de la réunion de cet après-midi, et conformément aux recommandations du Bureau contenues dans le rapport, l’Assemblée a décidé que l’examen des questions relatives à l’île comorienne de Mayotte et aux îles malgaches Glorieuses, Juan de Nova, Europa et Bassas de India soit reporté à sa soixante-et-unième session.  L’Assemblée a ensuite approuvé l’inscription à l’ordre du jour de sa présente session d’une question nouvelle, relative à la mémoire de l’Holocauste, qui sera examinée en plénière dans le cadre de la promotion des droits de l’homme. 


Prenant la parole sur l’inscription et la répartition des points inscrits à l’ordre du jour de l’Assemblée, le représentant des États-Unis a déclaré que sa délégation ne soutenait pas l’inscription du point de l’ordre du jour relatif à l’examen du rapport de la Cour pénale internationale (CPI) par l’Assemblée, avec la participation des représentants de la CPI.  Les États-Unis estiment que le débat sur la CPI ne relève pas du cadre de l’Assemblée générale, mais plutôt de la Commission juridique (Sixième Commission), a indiqué le représentant.  Quant à la délégation de la Gambie, elle a émis des réserves sur la décision prise par l’Assemblée de ne pas inscrire à l’ordre du jour de ses débats une question que la Gambie estimait importante. 


* A/60/250


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À l’intention des organes d’information • Document non officiel
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