SOMMET MONDIAL 2005: DE NOMBREUX ÉTATS MEMBRES RÉAFFIRMENT LEUR VOLONTÉ DE VOIR L’ONU RENFORCÉE DANS SON RÔLE
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Assemblée générale
4e séance plénière – après-midi
SOMMET MONDIAL 2005: DE NOMBREUX ÉTATS MEMBRES RÉAFFIRMENT LEUR VOLONTÉ DE VOIR L’ONU RENFORCÉE DANS SON RÔLE
La lutte contre le terrorisme, la réduction de l’extrême pauvreté, la mobilisation face aux grandes épidémies, la non-prolifération nucléaire ont constitué les principaux thèmes des interventions des chefs d’État et de gouvernement qui se sont succédé cet après-midi à la tribune de l’Assemblée générale de l’ONU. Ce Sommet mondial 2005, qui marque le 60e anniversaire des Nations Unies, est également l’occasion pour les États Membres de montrer leur attachement à une Organisation qu’ils souhaitent voir renforcée.
Les principes des Nations Unies gardent toujours leur force morale, a ainsi déclaré le Premier Ministre du Royaume-Uni, Tony Blair, pour qui l’Organisation doit être l’instrument pour réaliser la volonté générale des peuples. Aux yeux du Président iranien, Mahmoud Ahmadinejad, l’ONU doit représenter le point focal de confiance, d’espoir et de participation pour tous les peuples et les gouvernements, de même qu’un forum de coopération visant à la paix et la sécurité partout sur la planète.
Le multilatéralisme doit être renforcé, a soutenu le Roi d’Espagne, Juan Carlos, soulignant la nécessité de donner une base internationale solide aux trois piliers fondamentaux, interdépendants et indivisibles que sont la paix et la sécurité, le respect des droits de l’homme et le développement durable. Selon lui, l’ONU demeure sans aucun doute le plus puissant outil multilatéral inclusif au monde.
Si, comme l’a observé Juan Carlos, la célébration du 60e anniversaire de l’Organisation est une opportunité idéale pour convenir d’un accord ambitieux de réformes, la voie vers la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement demeure, elle, semée d’embûches. Les efforts en vue de les atteindre d’ici à 2015 doivent être maintenus, conviennent néanmoins la plupart des États. Certains chefs d’État, comme le Président sénégalais Abdoulaye Wade, ont rappelé que les pays développés n’avaient jamais respecté leurs engagements, notamment en ce qui concerne l’aide au développement et le transfert de 0,7% de leur PNB. Son homologue tanzanien, Benjamin William Mkapa, a cependant tenu à rappeler que les pays en développement n’accusaient pas les pays riches de tous les maux. Ce qu’ils ils demandent, a-t-il dit, c’est la promesse de tenir les engagements pris, concernant l’aide publique au développement et les négociations du Cycle de Doha notamment. De leur côté, les pays en développement doivent, selon lui, donner suite à leur promesse de mobiliser leurs ressources locales, de réformer leurs institutions et d’adopter des politiques économiques et sociales qui stimulent la croissance.
Le Président du Ghana, John Agyekum Kufuor, s’est pour sa part, à l’instar de nombreux autres intervenants, félicité de la décision du G-8 d’annuler la dette de certains pays pauvres très endettés et a espéré que cette « concession » s’élargirait à tous les pays africains. La réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement demeure tributaire des disparités régionales, a jugé Mwai Kibaki, Président du Kenya, notant toutefois que de nombreux pays avaient accompli depuis l’an 2000 des progrès significatifs en réussissant à créer un environnement favorable à la mise en œuvre des OMD.
Pour Tony Blair, si ce qu’il a été convenu de faire sur le doublement de l’aide est réalisé -la libéralisation du commerce, la réduction de la dette, la lutte contre le VIH/sida et le paludisme, la prévention des conflits-, il y aura alors plus de démocratie, moins d’oppression, plus de liberté, moins de terrorisme, plus de croissance, moins de pauvreté.
Le Président pakistanais, Pervez Musharraf, a par ailleurs estimé que la prolifération et la possession continue d’armes nucléaires représentaient un danger mondial inacceptable. Il a plaidé en faveur de l’élaboration d’un nouveau consensus pour réaliser le désarmement et la non-prolifération. Son homologue iranien a dénoncé de son côté », « l’unilatéralisme, la production et l’utilisation d’armes de destruction massive, les intimidations, le recours à la menace ou à l’utilisation de la force et l’imposition de guerres destructrices aux peuples pour la sécurité et la prospérité de quelques puissances ».
La Réunion plénière de haut niveau continuera demain matin à partir de 9 heures
RÉUNION PLÉNIÈRE DE HAUT NIVEAU (2e séance)
Déclarations
M. PAUL KAGAME, Président du Rwanda, a affirmé que pour l’Afrique sub-saharienne, il n’était pas acceptable qu’en dépit des engagements du Sommet du Millénaire pris il y a cinq ans, les conditions ne s’améliorent pas. A-t-on surestimé nos capacités, s’est-t-il interrogé. Allons-nous nous contenter de déclarations? Ce qui est important, c’est d’entreprendre les choses de façon accélérée et différente, a-t-il déclaré. Il a souligné la nécessité d’inverser les tendances, ce qui nécessite notamment, a-t-il ajouté, d’appliquer le Consensus de Monterrey sur le financement du développement. Il faut des modalités pratiques et claires d’application, a-t-il ajouté. Pour arriver aux Objectifs du Millénaire pour le développement, il faut une bonne gouvernance politique et économique, a-t-il également dit.
Le Président rwandais a indiqué que plusieurs réformes économiques et politiques avaient été mises en œuvre au cours des dix dernières années au Rwanda, laissant place à l’optimisme quant à la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement d’ici à 2015. M. Kagame a estimé qu’il existait un lien entre la paix et le développement au Rwanda. Toute l’expérience au Rwanda a montré qu’une gouvernance responsable est indispensable, a-t-il noté. Le Président a insisté sur la responsabilité collective qui incombe à tous de lutter contre le terrorisme, le génocide et le nettoyage ethnique et dans ce cadre a regretté que les actions de la communauté internationale laissent à désirer. Selon lui, le processus de réforme devrait permettre aux États qui ne sont pas membres du Conseil de sécurité de prendre une part plus active aux décisions qui les concernent directement.
M. MARC RAVALOMANANA, Président de Madagascar, a souligné qu’une feuille de route était désormais nécessaire pour sortir de la pauvreté, car la définition de standards minimaux ne suffisait plus. Il a rappelé que les Objectifs du Millénaire pour le développement étaient interdépendants et devaient donc faire l’objet de mesures coordonnées. Il a également jugé nécessaire de tripler les efforts en faveur des pays les plus pauvres, appelant à élaborer un « Plan Marshall » pour l’Afrique. Il a ensuite souligné que la pauvreté avait été réduite de 80 à 74% depuis 2002 à Madagascar, et que de nombreux progrès avaient été accomplis en matière de scolarisation, de mortalité infantile, de santé maternelle, d’autonomisation des femmes, de stabilisation du VIH/sida, de lutte contre le paludisme, de protection de la nature, d’efforts de bonne gouvernance et de lutte contre la corruption. Tout en reconnaissant que nombre d’habitants souffraient encore de la faim, il a attiré l’attention sur les efforts réalisés par Madagascar. La communauté internationale doit adopter une nouvelle approche en faveur de l’Afrique si elle veut atteindre les Objectifs du Millénaire, a-t-il conclu.
M. MAHMOUD AHMADINEJAD, Président de la République islamique d’Iran, a affirmé que les Nations Unies devaient constituer le point focal de confiance, d’espoir et de participation pour tous les peuples et gouvernements, et un forum de compréhension et de coopération pour réaliser la paix et la sécurité partout sur la planète. Il faut pour cela, a-t-il dit, que la justice l’emporte au sein de l’Organisation, conformément à sa Charte, et que tous les États Membres jouissent de droits égaux. Les pays riches ou puissants ne devraient pas accorder des droits accrus à n’importe quel autre membre. De même, les principes d’éthique et de démocratie devraient prévaloir dans tous les organes des Nations Unies. Le Président iranien a également estimé que l’Organisation devait s’efforcer d’assumer sa responsabilité pour promouvoir et institutionnaliser la justice au niveau international. Il a jugé que le pays hôte ne devait jouir d’aucun droit ou privilège par rapport aux autres Membres de l’Organisation et que le Siège et autres bureaux de l’ONU devaient être aisément accessibles à tous.
Selon le Chef de l’État iranien, il est impératif que le grand défi de notre temps soit reconnu, celui de la dépravation graduelle des êtres humains due à leur éloignement de l’ordre dominant découlant de la moralité et du monothéisme. Les Nations Unies devraient promouvoir la spiritualité et la compassion au sein de l’humanité, a-t-il jugé. À cette seule condition, l’unité des nations pourra être réalisée dans les faits, a-t-il estimé. M. Ahmadinejad a également souligné que la sécurité physique et psychologique des peuples et des nations étaient de plus en plus menacées. Selon lui, l’unilatéralisme, la production et l’utilisation d’armes de destruction massive, les intimidations, le recours à la menace ou à l’utilisation de la force et l’imposition de guerres destructrices aux peuples pour la sécurité et la prospérité de quelques puissances n’ont fait, en réalité, que renforcer la responsabilité historique des Nations Unies à œuvrer pour la justice sous toutes ses formes dans l’intérêt de la paix humaine. Il est impossible, a-t-il poursuivi, de réaliser la sécurité, la paix, la stabilité, la prospérité et des progrès dans des parties du monde alors que se répandent l’instabilité, la militarisation, la discrimination, la pauvreté et la dépravation dans d’autres. Le Président iranien a en outre estimé que toute autorisation de pendre des mesures préemptives basées sur des intentions plutôt que des faits constituait une forme moderne d’interventionnisme, de nature belliqueuse, contraire à la lettre et à l’esprit de la Charte des Nations Unies. La composition du Conseil de sécurité devrait refléter un équilibre logique et démocratique, a-t-il également souligné.
M. ALEJANDRO TOLEDO MANRIQUE, Président du Pérou, a déclaré que le développement des pays, le respect des droits de l’homme et de la liberté d’expression, l’assurance de garantir à tous les peuples la sécurité étaient des facteurs qui se renforcent entre eux. À cet égard, le Pérou a, pour sa part, progressé en quatre ans de travaux de mon Gouvernement, a poursuivi M. Manrique. Une croissance économique durable, oscillant entre 5 et 5,5%, le développement d’une société plus juste, la sécurité pour tous ses habitants, voilà le bilan positif dont nous pouvons nous féliciter. Dans ce contexte, a encore dit M. Manrique, les Objectifs du Millénaire pour le développement font l’objet, au Pérou, d’un engagement national reflété dans des politiques associant le Gouvernement et la société civile. Ainsi, depuis 2001, ces politiques largement décentralisées ont abouti à des résultats notables en matière notamment de consommation et de hausse des revenus. Au plan social, nous avons mis en œuvre des mesures visant à améliorer la situation de l’emploi, de la santé, de l’éducation, de l’alimentation et la parité entre les sexes. M. Manrique a précisé que, dans ce cadre, la priorité absolue de son Gouvernement était l’élimination de la pauvreté. À cette fin, a-t-il dit, l’accès à Internet pour les plus pauvres, le développement accru du travail temporaire, une politique volontariste de logements des plus pauvres ont porté leurs fruits, et cela jusque dans les campagnes les plus reculées où électricité et eau salubre ont été installées. En conclusion, M. Manrique a estimé que pour atteindre les OMD, il était indispensable de renforcer les interactions entre pays développés et en développement. Nos peuples doivent pouvoir être en mesure de jouir pleinement de l’accès à un système international ouvert.
M. TOMMY E. REMENGESAU JR., Président des Palaos, a souligné les progrès accomplis par l’Organisation dans les secteurs suivants: consolidation des nations, éradication de la faim, approvisionnement en eau salubre, égalisation des aspirations économiques et culturelles et rapprochement des nations pour résoudre ensemble les questions d’intérêt mondial. Il a indiqué que pour bon nombre de petits États insulaires en développement, les défis se font plus pressants, à savoir: réchauffement de la planète, destruction des coraux, surpêche par des flottes étrangères, diminution des stocks de poissons et pratiques de pêche menaçant la biodiversité marine. Il a aussi noté que l’identité distincte des nations insulaires, ainsi que le principe d’égalité entre cultures doivent être reconnus.
Le Président a souligné l’importance du processus de partenariat et du principe de bonne gouvernance; tout résultat solide obtenu par un pays bénéficiaire entraînera une hausse des contributions des pays donateurs. Après avoir déploré la flambée des prix du pétrole et la nécessité impérieuse de trouver des énergies de substitution, il s’est déclaré en faveur de l’entrée du Japon comme membre permanent au sein du Conseil de sécurité. Les Palaos soutiennent les efforts de Taiwan pour devenir membre à part entière de l’Organisation, a-t-il dit. Le Président a exprimé le souhait qu’un Bureau de représentation des Nations Unies soit établi dans son pays.
M. ABDOULAYE WADE, Président du Sénégal, a rappelé que bien des handicaps subsistaient encore sur la voie des objectifs du Millénaire pour le développement. Il a souligné que les pays développés n’avaient jamais respecté leurs engagements, notamment en ce qui concerne l’aide au développement et le transfert de 0,7% de leur PNB. Il a cependant souligné les résultats honorables et durables atteints par le Sénégal, citant notamment un taux de croissance de 6,3%. Il a appelé les États à contribuer au Fonds de solidarité numérique, destiné à connecter les pays du Sud aux sources du savoir, et il a mis l’accent sur l’émulation des jeunes. M. Wade a ensuite évoqué le financement du développement, apportant son soutien au Président Jacques Chirac, qui a proposé de prélever une modique somme sur le coût des billets d’avion en faveur du développement. En matière de pauvreté, il a appelé à ne plus prendre en compte les personnes qui vivent avec moins d’un dollar par jour mais à raisonner plutôt en termes de minimum vital.
Évoquant la réforme du Conseil de sécurité, M. Wade a dénoncé l’injustice historique faite à l’Afrique, privée de représentation permanente alors que 70% des sujets traités par le Conseil ont trait à ce continent. Il a donc proposé que soit alloué à l’Afrique un siège de représentant permanent avec droit de veto, donc indépendamment de la grande réforme, qui pourra être renvoyée à des débats ultérieurs.
M. JOHN AGYEKUM KUFUOR, Président du Ghana, s’est félicité de la décision du G-8 d’annuler la dette de certains pays pauvres très endettés en espérant que cette « concession » s’élargira à tous les pays africains. Soulignant par ailleurs, qu’un commerce ouvert et équitable est indispensable à la croissance économique et au développement, il a appelé au renforcement des efforts visant à réaliser les objectifs du Cycle de Doha. Le Président a estimé que les défis auxquels sont confrontés la paix et la sécurité internationales exigent un nouveau paradigme du consensus en matière de sécurité fondé sur une action concertée et multilatérale. Il a voulu que ce Sommet soit l’occasion de réaffirmer l’engagement de tous en faveur du multilatéralisme qui reprend l’esprit et la lettre de la Charte de l’ONU.
Pour ce qui est des réformes institutionnelles, le Président a estimé que la proposition de créer une commission de consolidation de la paix vient à point nommé pour aider les pays affectés par les conflits dans leur transition vers la paix et la reconstruction nationale. Dans ce cadre, il est essentiel, a-t-il dit, de rappeler notre engagement collectif en faveur de la promotion et de la protection des droits de l’homme. Le Président a aussi appuyé l’idée de créer un conseil des droits de l’homme. Le moment est venu de renforcer les institutions de l’ONU, a-t-il estimé. L’Assemblée générale doit être revitalisée pour assumer pleinement son rôle d’organe de délibérations le plus représentatif de l’ONU. On ne peut que souligner la nécessité d’un Conseil économique et social plus dynamique et d’un Secrétariat efficace et doté de ressources financières adéquates pour renforcer les Nations Unies, a encore dit le Président. Par-dessus tout, a-t-il ajouté, le Conseil de sécurité doit être restructuré et élargi pour refléter l’augmentation du nombre des Etats Membres de l’ONU et lui permettre d’assumer ses responsabilités, tout en jouissant de la pleine confiance des États Membres. Le Président a réitéré, à cet égard, la position de l’Union africaine qui réclame deux sièges permanents.
M. MWAI KIBAKI, Président de la République du Kenya, a indiqué que cinq ans après les engagements pris en vue de réduire la pauvreté et améliorer dramatiquement le sort des populations, le monde devait toujours faire face aux défis posés par la faim, les maladies et l’illettrisme. Poursuivant, il a noté que la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement demeurait tributaire des disparités régionales. Toutefois, a-t-il dit, de nombreux pays ont accompli depuis 2000 des progrès significatifs en réussissant à créer un environnement favorable à la mise en œuvre des OMD. À cet égard, il convient de se féliciter de ce que, aujourd’hui, de nombreux pays africains enregistrent des taux de croissance en nette augmentation. Les avancées en matière de bonne gouvernance, la coopération accrue entre leaders africains, pour réels qu’ils soient, a ajouté M. Kibaki, se voient entravés par, notamment, le poids persistant de la dette qui frappe les pays pauvres.
M. Kibaki a, à cet titre, précisé que la croissance économique de son pays avait, en 2004, connu un bond de 4.3% et que l’école primaire gratuite avait été instaurée, entraînant une hausse très importante du nombre d’enfants scolarisés. Poursuivant, il a expliqué que la menace du VIH/Sida continuait de peser de tout son poids sur la santé et le développement du Kenya. Il s’est néanmoins félicité de la baisse du taux de prévalence de l’infection, descendu à moins de 7% entre 2000 et 2004. Le Président kényen a attribué ce succès à la politique mise en place par son gouvernement, en coopération avec l’ensemble des partenaires engagés dans l’effort de développement de son pays. Pour autant, le Kenya subit toujours les conséquences dévastatrices du paludisme et autres maladies contagieuses, a noté M. Kibaki. Pour répondre à ce défi, le Kenya a consacré 8.6% de ses dépenses pour l’exercice 2004/2005 et il a prévu d’affecter 9.9% de ses dépenses pour l’année financière 2005/2006. S’agissant de l’environnement et des infrastructures, le Kenya a mis l’accent sur la gestion durable de ses ressources forestières et en eau, sur le développement de son réseau routier et des télécommunications. Le Président a cependant regretté que la dette extérieure continuait d’absorber chaque année 30% de tous les revenus de son pays réalisés à l’exportation. C’est pourquoi, a-t-il plaidé, l’allégement de la dette est indispensable afin de soutenir réellement les efforts nationaux de développement.
M. IVAN GASPAROVIC, Président de la Slovaquie, a estimé que le monde offrait un visage très contrasté. Des nations envoient des humains dans l’espace tandis que des peuples meurent de faim. Certaines personnes veulent sacrifier non seulement leur vie, mais aussi celle de civils innocents. Cependant, le terrorisme n’a pas modifié nos valeurs, même s’il a changé notre perception de la sécurité internationale, a-t-il déclaré, avant d’évoquer le fléau de la pauvreté. Le monde et les Nations Unies se tiennent à un tournant et le maintien d’un statu quo ne résoudra aucun problème. L’Organisation retrouvera son prestige lorsqu’elle se sera montrée capable d’adopter des décisions opérationnelles pour résoudre les difficultés de notre monde, a-t-il ajouté. Il a jugé difficile d’expliquer aux peuples pourquoi la stratégie mondiale de lutte contre le terrorisme et la convention globale contre le terrorisme faisaient l’objet de négociations depuis six mois. De plus longues hésitations risquent de permettre aux terroristes de prétendre que leur combat inhumain est légitime, a-t-il prévenu, appelant la communauté internationale à adopter une approche coordonnée et résolue, et soulignant le rôle central des Nations Unies.
Faisant ensuite référence au projet de document final du Sommet, M. Gasparovic a souligné qu’une approche multilatérale ne devait pas être basée sur le plus petit dénominateur commun, et que les intérêts individuels ne devaient pas contrarier les efforts de la majorité. Il a jugé que le projet de document constituait un point de départ pour un multilatéralisme plus efficace, précisant qu’il ne constituait pas une solution aux problèmes actuels mais seulement un guide pour leur résolution. De nombreux compromis vont être nécessaires et il ne faudra pas invalider définitivement les propositions qui ont été écartées. Il a enfin signalé que la République slovaque était passée du statut de pays assisté à celui de donateur. Soulignant que garantir la sécurité intérieure était aussi importante que recevoir une aide extérieure, il a proposé de partager l’expérience de son pays.
M. EMOMALI RAKHMONOV, Président du Tadjikistan, a affirmé qu’il était important de s’attacher à rechercher les causes de la montée de la violence terroriste à travers le monde, tout en évitant les simplifications et les généralisations ou les mises à l’index idéologiques ou religieuses. Selon lui, la communauté internationale devrait appliquer des normes et des critères communs tout en combattant toute forme de terrorisme. La communauté internationale est confrontée à la nécessité de donner un nouvel élan aux progrès économiques et sociaux et de permettre à tous les pays de réaliser les Objectifs du Millénaire pour le développement. Tout cela doit être effectué par les pays conformément au principe de la responsabilité partagée, sur la base du Consensus de Monterrey et du Plan de mise en œuvre de Johannesburg. Selon lui, le Tadjikistan constitue une preuve vivante et positive du lien existant entre la sécurité et le développement.
Le Président du Tadjikistan a en outre indiqué que son pays, assisté par les Nations Unies, était devenu le premier dans le monde à générer une estimation des coûts globaux et des ressources requises pour réaliser les Objectifs du Millénaire pour le développement. Rappelant que le développement économique et social du Tadjikistan dépendait de l’aide extérieure, il a espéré que la communauté des donateurs double, au minimum, l’aide accordée actuellement à son pays. Le fardeau de la dette extérieure est l’un des obstacles les plus sérieux sur la voie de la réalisation des progrès, a-t-il ajouté. M. Rakhmonov a, par ailleurs, abordé la question cruciale des ressources en eau, celles-ci étant indispensables à l’équilibre écologique et au bien-être économique, rappelant les ravages causés par l’assèchement de la mer d’Aral. Il a notamment proposé qu’un mécanisme soit établi sous les auspices des Nations Unies pour coordonner les efforts des organisations internationales et de la communauté des donateurs pour atténuer les conséquences de cette crise. Il a en outre proposé la réunion à Douchanbé en 2010 d’un forum international sur l’eau douce.
Sa Majesté DON JUAN CARLOS I, Roi d’Espagne, a estimé qu’il convenait de renforcer le multilatéralisme, et ce afin de donner une base internationale solide aux trois piliers fondamentaux, interdépendants et indivisibles, que sont la paix et la sécurité, le respect des droits de l’homme et le développement durable. Nos sociétés, a-t-il ajouté, sont conscientes du devenir éminemment complexe de notre monde actuel. Nous ne pouvons les décevoir. À cet égard, la célébration du 60ème anniversaire de l’Organisation des Nations Unies constitue une opportunité idéale pour convenir d’un accord ambitieux de réformes en vue de redynamiser et de renforcer les différents mécanismes multilatéraux ainsi que les institutions du système des Nations Unies. Car aujourd’hui l’ONU est sans aucun doute le plus puissant outil multilatéral inclusif au monde.
Concernant la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement, le Roi d’Espagne a jugé que la grande majorité des États Membres partageaient la conviction que le retard pris dans cette réalisation ne devait pas freiner les efforts de tous. Les différents rapports continuent de faire état de besoins immenses des plus pauvres, a-t-il dit, d’inégalités et d’injustices criantes dont souffrent des millions d’êtres humains. C’est pourquoi, l’Espagne, qui a connu ces dernières années un développement économique soutenu, cultive toujours les valeurs de solidarité et de dévouement à la cause des autres. Dans ce contexte, l’Espagne est pleinement engagée dans la lutte contre la pauvreté, qu’il s’agisse de l’Afrique et des pays à revenu moyen d’Amérique latine. Nous sommes également partie prenante dans les opérations de maintien de la paix, ce dont témoigne l’engagement de nos forces en Haïti, dans les Balkans ainsi qu’en Afghanistan. Les défis posés par le terrorisme, a ajouté le Roi d’Espagne -toujours aussi cruel, injustifié et inhumain; la prolifération d’armes de destruction massive; le trafic illégal d’armes et les violations des droits de l’homme et du droit humanitaire international, nécessitent de notre part une réponse ferme et collective basée sur l’entraide et la coopération. Il a insisté sur le fait que l’Espagne accorde une place centrale à la promotion et à la protection des droits de l’homme, et c’est à ce titre qu’elle a tenu à appuyer le projet de création du conseil des droits de l’homme qui permettrait d’assumer plus efficacement le mandat confié à la Commission des droits de l’homme.
M. FRADIQUE BANDEIRA MELO DE MENEZES, Président de Sao-Tomé-et-Principe, a appelé les États Membres de l’ONU à choisir le multilatéralisme comme base de l’action dans les domaines de la sécurité internationale, du développement durable et de la solidarité. En l’occurrence, il a rappelé que seulement cinq pays ont respecté leur engagement d’allouer 0,7% de leur PNB à l’aide publique au développement (APD). La sécurité humaine implique la sécurité et le développement collectifs. On ne peut, a estimé le Président, élaborer des plans d’action sans étudier, au préalable, les interactions entre ces domaines. Parmi ses propositions, le Président a défendu la mise au point d’un plan de relance économique dont les objectifs seraient la protection de la démocratie, les droits des minorités et des victimes des conflits, et la création d’institutions impliquant la société civile, le secteur privé. Le plan définirait aussi les normes de protection des ressources naturelles. Le Président a appuyé la création d’une Commission de consolidation de la paix et l’idée d’une coopération plus étroite entre les Nations Unies et les organisations régionales pour prévenir, gérer et résoudre les conflits. Commentant aussi la question de la lutte contre le terrorisme, le Président a appelé à la création, dans le cadre de l’ONU, de mécanismes visant à s’attaquer aux sources de ce fléau et à prévenir sa propagation. Une attention doit être accordée aux régions qui ne disposent pas des ressources adéquates mais dont l’action dans la guerre mondiale contre le terrorisme pourrait être un facteur décisif.
Mme TARJA HALONEN, Présidente de la Finlande, a souligné que sécurité, développement et droits de l’homme allaient de pair, et étaient des facteurs clefs pour parvenir à un monde plus juste. Nous disposons aujourd’hui des capacités, des connaissances et des ressources nécessaires, a-t-elle affirmé. Une coopération efficace permettrait de réformer la mondialisation et d’en faire un outil efficace au service des Objectifs du Millénaire pour le développement. La communauté internationale a commencé à comprendre l’importance de la dimension sociale de la mondialisation, a-t-elle poursuivi. L’emploi est devenu un objectif mondial, l’accès à un emploi décent et à l’éducation sont pour tous la clef faisant passer les individus et les nations de la pauvreté à la prospérité. La Présidente a ensuite affirmé que les objectifs de la Charte des Nations Unies étaient toujours valables. Pour les atteindre dans un monde mondialisé, nous avons besoin d’un multilatéralisme efficace, de réformes institutionnelles et de ressources adéquates pour le développement, a-t-elle affirmé, avant d’appeler à adopter une approche multisectorielle pour lutter contre le VIH/sida.
Mme Halonen s’est ensuite déclarée heureuse du projet de document final pour le Sommet, qui fournit les bases au travail qui devra être accompli au cours des mois prochains. Elle a cependant regretté que le ferme engagement à combattre le terrorisme ne soit pas accompagné de progrès en matière de désarmement et de non-prolifération. La Finlande est en faveur d’une réforme globale des Nations Unies, a-t-elle poursuivi. L’Assemblée générale doit retrouver son autorité, le Conseil de sécurité doit être élargi et la réforme du secteur économique et social doit se poursuivre. La Finlande salue la décision d’instituer une commission de consolidation de la paix et elle souhaite que soit renforcé le statut des questions relatives aux droits de l’homme au sein de l’Organisation. La décision d’établir un Conseil des droits de l’homme est excellente mais la question des modalités doit être résolue d’urgence, a-t-elle affirmé, avant de demander que les femmes siègent en nombre suffisant dans ces deux instances.
M. VAIRA VIKE-FREIBERGA, Président de la République de Lettonie, a évoqué le processus de rédaction du document final du Sommet qui reflète selon lui de manière équilibrée les préoccupations et aspirations de la communauté internationale. L’adoption de ce document nous fournit un cadre pour l’action. Les enjeux sont plus élevés que jamais. Nous devons maintenant faire preuve de volonté politique et de courage pour aller de l’avant et mettre en œuvre nos propres décisions. Dans ce texte, a–t-il ajouté, nous réaffirmons nos engagements en faveur des Objectifs du Millénaire pour le développement. Nous convenons aussi de la nécessité de mettre en place une Commission pour la consolidation de la paix d’ici la fin de l’année. Nous sommes aussi d’accord sur l’établissement d’un Conseil de droits de l’homme auquel il faut accorder une réelle autorité. J’appuie aussi la décision de renforcer le Bureau du Haut Commissaire aux droits de l’homme. Les droits de l’homme et la démocratie, a ajouté le Président, vont main dans la main. C’est la raison pour laquelle la Lettonie soutient l’établissement d’un Fonds pour la démocratie.
Un autre pas important que nous faisons en adoptant ce document, a encore dit le Président, est de condamner sans équivoque le terrorisme sous toutes ses formes et sous toutes ses manifestations. Nous devons maintenant progresser rapidement et conclure une convention globale sur le terrorisme international. Par ailleurs, le Président a engagé les États à poursuivre leurs réflexions sur la réforme du Conseil de sécurité dans le but d’obtenir un consensus sur cette question d’ici la fin de l’année.
M. FESTUS GONTEBANYE MOGAE, Président du Botswana, a rappelé que le Consensus de Monterrey avait reconnu la nécessité d’augmenter les flux d’aide au développement et de supprimer les barrières commerciales pour que les pays en développement puissent atteindre les Objectifs du Millénaire pour le développement. Il a relevé que les progrès dans la réalisation de ces objectifs étaient limités, notamment sur le continent africain. Détaillant les maux accablant les populations africaines, il a estimé que les pays d’Afrique australe devraient continuer à réformer leurs politiques, notamment au travers d’initiatives telles que le Nouveau partenariat pour le développement de l’Afrique (NEPAD), aux niveaux national et international. Tout en reconnaissant que les pays en développement avaient un rôle à jouer pour appliquer le Consensus de Monterrey en mobilisant leurs propres ressources, il a estimé que les pays développés devraient aussi agir davantage d’ici à 2015, notamment en versant enfin 0,7% de leur PNB à l’aide au développement.
M. Mogae a tenu à saluer les récents efforts de suppression de la dette et d’amélioration de l’accès aux marchés des produits des pays en développement, remerciant notamment le Royaume-Uni et les pays de l’Union européenne. Il a ensuite appelé à effectuer des progrès dans le cadre du Programme de Doha pour le développement afin que davantage de pays en développement puissent exporter leurs produits, et a demandé l’annulation de la dette de tous les pays pauvres. Enfin, il a attiré l’attention sur les pays à revenu moyen, qui ne doivent pas être laissés sans assistance dès lors qu’ils ont atteint ce stade grâce à leur bonne gouvernance.
M. PERVEZ MUSHARRAF, Président du Pakistan, a affirmé que le Sommet mondial offrait une chance à la communauté internationale de se réengager elle-même en faveur des principes et des objectifs de la Charte des Nations Unies. Promettons de faire des Nations Unies une institution plus efficace et pertinente pour le XXIe siècle, a-t-il déclaré. La sécurité internationale peut être assurée de meilleure façon lorsque tous les États considèrent la paix comme son plus grand intérêt, lorsque les États pensent qu’ils peuvent réaliser leurs intérêts à travers la coopération mutuelle, lorsque la suprématie des principes équitables est établie et l’emporte sur les réalités du pouvoir inégal, lorsque les États membres s’accordent à utiliser les Nations Unies pour harmoniser leurs politiques et réconcilier leurs intérêts. Selon lui, le Conseil de sécurité devrait devenir plus représentatif et refléter davantage la composition des Nations Unies. Ceci ne sera possible que grâce à un dialogue patient et à un consensus général, a-t-il dit.
Le Président pakistanais a rappelé que la communauté internationale devait faire face au terrorisme et à la menace que constituent les armes de destruction massive. Il a également souligné que son pays poursuivait le dialogue avec l’Inde. Ce processus de dialogue doit déboucher sur une nouvelle ère de paix et de coopération en Asie du Sud, a-t-il déclaré. Il est indispensable pour cela de trouver une solution juste au conflit du Jammu-et-Cachemire, acceptable par le Pakistan, l’Inde et, par-dessus tout, le peuple du Cachemire. M. Musharraf a insisté sur la nécessité de combattre le terrorisme sous toutes ses formes, tout en s’efforçant de connaître les motivations des terroristes. De même, pour éviter que les armes de destruction massive ne tombent entre les mains des terroristes, il est nécessaire d’éliminer à la fois les terroristes et ces armes, a-t-il assuré. Selon lui, la prolifération et la possession continue d’armes nucléaires représentent un danger mondial inacceptable. Nous devons élaborer un nouveau consensus pour réaliser le désarmement et la non-prolifération, a-t-il déclaré.
M. ROBERT GABRIEL MUGABE, Président du Zimbabwe, a regretté que les conditions n’aient pas été égales pour de nombreux pays en développement, dont le Zimbabwe. Les efforts de mon pays ont été affectés par les sécheresses, les inondations, le VIH/sida et les sanctions unilatérales qui nous ont été imposées par des pays qui ne nous veulent aucun bien. Nous sommes donc en retard sur de nombreux objectifs, même si notre volonté est grande. M. Mugabe a alors évoqué les efforts accomplis en matière d’éducation primaire, de pauvreté et de lutte contre la faim, grâce à la redistribution des terres à la majorité des citoyens, qui avaient été condamnés à la pauvreté par des années de colonialisme et par ses vestiges. Lorsque nous examinons les progrès accomplis en matière d’Objectifs du Millénaire pour le développement, il ne suffit pas de formuler de fausses accusations, a-t-il poursuivi. Les pays en développement doivent se voir accorder un espace pour développer leurs propres stratégies sur mesure. Le développement ne peut pas avancer dans un contexte de rigidités idéologiques et de modèles qui ne sont pas applicable à tous, même s’ils existent dans les pays développés. Chaque pays a la responsabilité du développement économique et social de son propre peuple, et les efforts internationaux doivent se contenter de compléter ses efforts, a-t-il soutenu.
M. Mugabe a ensuite attiré l’attention sur le déclin de l’aide publique au développement et il a appelé à s’attaquer directement aux racines de l’insécurité, citant notamment la pauvreté, la faim, la maladie, l’intolérance, la xénophobie ou l’imposition de ses propres standards aux autres. Les Nations Unies du futur ne doivent pas consister en de vagues concepts utilisés au profit des États qui cherchent à interférer dans les affaires intérieures des autres, a-t-il ensuite affirmé. Les concepts « d’intervention humanitaire » et de « responsabilité de protéger » doivent être examinés de plus près afin de vérifier les motivations de ceux qui les ont proposés. Il a ensuite estimé que les structures de pouvoir au sein de l’Organisation n’avaient aucune justification démocratique, et que ses institutions, dont le Conseil de sécurité, devaient être restructurées pour mieux refléter la volonté des nations. Nous devons éviter les situations où quelques pays, en vertu de leur position privilégiée, dictent l’ordre du jour de tous les autres. La souveraineté et l’intégrité territoriale de certains petits pays ont déjà été violées par les puissants, en violation de toutes les règles des Nations Unies, voire sur la base de mensonges destinés à justifier une agression, processus qui a même abouti à la formation d’une coalition. La communauté internationale doit donc retourner au tableau noir et réapprendre à gérer l’ordre du jour de la paix, de la sécurité et du développement sur la base d’une coopération réelle qui respecte la souveraineté, l’égalité et l’intégrité territoriale de tous les États.
M. ABDELAZIZ BOUTEFLIKA, Président de l’Algérie, a jugé que c’était aujourd’hui l’occasion pour les États Membres de faire un bilan de l’action internationale. Or, a-t-il dit, s’il s’avère que si ce bilan est celui d’un échec incontestable, il nous faudra nous ressaisir devant une situation dont l’aggravation peut conduire à des lendemains très douloureux. C’est d’abord sur l’ONU que nous devrions pouvoir nous appuyer, pour stimuler nos efforts et nos moyens, planifier notre action et contrôler ses résultats, a dit M. Bouteflika. Il a également estimé que les Nations Unies avaient besoin d’une réforme sérieuse renforçant leur dynamisme et leur permettant une meilleure prise sur les réalités d’aujourd’hui. À cet égard, le Président algérien a évoqué le rôle important que devrait jouer non seulement un Conseil de sécurité remanié mais aussi une Assemblée générale dépositaire de la souveraineté internationale et qui devrait donc avoir un poids plus effectif dans les décisions de l’Organisation. En tout état de cause, a-t-il demandé, ce souci de rénovation de l’ONU ne doit pas mettre en doute notre attachement indéfectible à la Charte des Nations Unies et à ses principes ni notre foi dans la vertu de la loi et de l’action internationales.
Poursuivant, le Président algérien a évoqué l’injustice faite au peuple palestinien et la crise iraquienne, qui met à rude épreuve la capacité de l’ONU de faire œuvre utile dans l’exercice de ses responsabilités et l’accomplissement de sa mission. Il n’est jusqu’à la satisfaction de la légalité internationale dans la décolonisation du Sahara occidental qui ne continue de se poser à l’organisation dans les termes pressants d’une autorité exclusive à affirmer et d’une responsabilité irrévocable à assumer dans sa plénitude, a-t-il par ailleurs déclaré. S’agissant de la lutte contre la pauvreté, M. Bouteflika a noté que la mondialisation à finalité humaine ne saurait s’accommoder d’îlots de prospérité dans des océans de dénuement, ni d’un centre omnipotent avec des périphéries sans cesse plus marginalisées. Partant, a-t-il précisé, le fardeau de la dette des pays en développement doit partout se transformer en gisement d’investissements et en levier de croissance. Le Consensus de Monterrey sur le financement du développement doit
ainsi se traduire dans la réalité par des actions sérieuses et novatrices, a-t-il plaidé. Concernant le respect des droits de l’homme et la généralisation de la démocratie, le Président algérien a réaffirmé l’attachement de son pays à la liberté des peuples et à la promotion du droit des hommes à vivre dans la dignité. Nous adhérons à l’obligation morale de protéger les populations menacées de génocide, de crimes de guerre ou de crimes contre l’humanité, obligation conforme au droit international humanitaire, aux principes de la Charte de l’ONU et à ceux de l’Union africaine, a-t-il dit.
M NESTOR CARLOS KIRCHNER, Président de l’Argentine, a estimé que la situation dans le monde était sensiblement la même qu’en 2000 dans la mesure où la pauvreté, la faim et les maladies continuent d’avoir des conséquences sur tant d’hommes et de femmes de la planète que cela en est devenu indécent. L’absence de la primauté du droit et les violations massives des droits de l’homme sont la cause d’énormes souffrances et constituent des facteurs d’instabilité politiques et de conflits civils. Passant à la situation économique de son pays, le Président a expliqué que l’Argentine avait retrouvé la voie du développement et avait réduit de manière importante le taux de chômage. Notre balance commerciale est excédentaire à hauteur de 5% du PIB. Le taux de pauvreté est passé de 57,5 à 40,2 pourcent tandis que le taux de personnes frappées par l’extrême pauvreté est tombé à 15% en 2004 contre 27,5% en 2003. Les taux d’inscription scolaire dans le primaire sont de 91,5%, le taux d’analphabétisme est passé en dessous de la barre des 3% tandis que le taux d’alphabétisation des femmes est de 97,4%.
Malgré cela, a regretté le Président argentin, nous n’avons pas bénéficié au cours de ce processus de relèvement du soutien du Fonds monétaire international. Comme beaucoup d’autres pays en développement, nous souffrons d’une vision archaïque de la question de la dette et du système de commerce international qui est injuste. Les subventions accordées aux produits des pays développés continuent de freiner le développement de ces pays. Nous appelons la conférence ministérielle de l’Organisation mondiale du commerce qui aura lieu à Hong Kong en Chine à la fin de l’année de placer la question du développement au cœur du commerce international. Le Président a encore rappelé que de nombreuses propositions avaient été faites pour accroître la transparence des institutions financières internationales. En fait, ces organisations financières n’ont pas joué le rôle qui leur revient. Nous réitérons notre appel pour davantage de transparence, de démocratie et pour une restructuration importante de leurs politiques pour qu’elles fassent preuve d’équité et d’efficacité. Abordant la réforme de l’Organisation, le Président a encore estimé que celle-ci devait viser davantage de transparence et de démocratie sans créer de situations qui perpétueraient les inégalités entre ses membres.
M. BENJAMIN WILLIAM MKAPA, Président de la République-Unie de Tanzanie, a noté que cinq ans après l’adoption des Objectifs du Millénaire, les dirigeants du monde sont accusés de ne pas avoir tenu leurs engagements dans la lutte contre la pauvreté. La pauvreté en Afrique et ailleurs n’est pas seulement une question d’argent, a poursuivi le dirigeant tanzanien. Toutefois, rares sont les stratégies qui peuvent réussir sans argent. De la même manière, une bonne gestion des affaires publiques est un élément important mais elle peut à elle seule permettre d’éliminer la pauvreté. Les pays en développement, a-t-il dit, n’accusent pas les pays riches de tous les maux, ce qu’ils demandent, c’est la promesse de tenir les engagements pris, concernant l’aide publique au développement, et les négociations du Cycle de Doha notamment. De leur côté, les pays en développement doivent tenir leurs engagements de mobiliser leurs ressources locales, de réformer leurs institutions et d’adopter des politiques économiques et sociales qui stimulent la croissance.
Il annoncé que la Tanzanie va atteindre avec neuf ans d’avance son Objectif concernant l’éducation. En y consacrant plus de ressources propres, le pays est parvenu a à augmenter de moitié le nombre des enfants scolarisés dans le primaire. Et il a rappelé que chaque jour 30 000 enfants meurent de causes liées à la pauvreté, l’équivalent de 100 crashes d’avions de ligne. Au delà des mots, il faut maintenant passer à la mise en place des mesures préconisées contre la pauvreté, a insisté le Président Mkapa. Il serait insensé de ne pas traiter les causes, tant au plan politique que social ou éthique.
M. LÁSZLÓ SÓLYOM, Président de la Hongrie, a réaffirmé l’attachement de son pays à la Charte des Nations Unies. Sans cette Organisation, le monde connaîtrait moins de sécurité, de liberté, de justice sociale et de démocratie, a-t-il soutenu. Nous faisons cependant face à des défis et des menaces sans précédent, a-t-il poursuivi, évoquant les actes terroristes lâches, la prolifération des armes de destruction massive, les conflits armés internes, la pauvreté, la faim, les catastrophes naturelles et la dégradation de l’environnement. Plus que jamais, chacun sait qu’il est nécessaire de revigorer les Nations Unies pour qu’elles gèrent toutes les menaces. M. Solyom a soutenu l’approche du Secrétaire général selon laquelle les défis en matière de sécurité, de développement et de droits de l’homme sont liés. Nos réponses doivent l’être également, a-t-il affirmé, jugeant également impératif de redoubler les efforts de lutte contre le terrorisme, qui est inacceptable en toutes circonstances. Les États doivent user de tous les moyens nécessaires pour lutter contre le terrorisme, tout en respectant les droits de l’homme et les libertés fondamentales. M. Solyom a donc espéré que l’Assemblée générale finaliserait une stratégie de contre-terrorisme ainsi qu’une convention globale sur le terrorisme.
Le Président hongrois a ensuite souligné que la dignité de tous les êtres humains devait continuer à être aussi respectée que lors de la création des Nations unies. Il a appelé la communauté internationale à préserver l’environnement, suggérant le lancement de consultations avec la société civile pour créer une Organisation des Nations Unies pour l’environnement. Il a également souligné l’importance de la protection des droits de l’homme, des libertés fondamentales, de l’état de droit et des valeurs démocratiques. La Hongrie soutient les propositions visant à créer un conseil des droits de l’homme, ainsi qu’un Fonds pour la démocratie. Enfin, il a annoncé la création d’un Centre de la transition démocratique en Hongrie, et il a mis l’accent sur la protection des droits des minorités par les Nations Unies. Nous avons besoin d’une Organisation renouvelée, a-t-il conclu.
M. HAMAD BIN KHALIFA AL-THANI, Émir du Qatar, a déclaré que l’ONU avait remporté, au cours de son histoire, des succès considérables. Elle doit désormais faire face à des difficultés exceptionnelles, et c’est dans ce sens que nous souscrivons aux conclusions du Groupe de personnalités haut niveau sur les menaces, les défis et le changement qui vont se poser à nous pendant ce XXIe siècle. Ces changements exigent un système de sécurité collective amélioré et un fonctionnement plus efficace des institutions internationales. Nous croyons que les Objectifs de développement sont des buts prioritaires à atteindre en vue d’éliminer l’extrême pauvreté, de réaliser la parité entre les hommes et les femmes, améliorer l’éducation et préserver l’environnement. À cette fin, il est nécessaire que soient réunies les conditions requises aux niveaux national et international pour mobiliser les ressources adéquates. Le Plan de mise en œuvre convenu dans le cadre du Sommet de Johannesburg demeure la ligne directrice des efforts à engager pour le
financement du développement, a estimé l’Émir du Qatar, précisant que le Consensus de Monterrey fournit les outils nécessaires à cette mise en œuvre. Le Qatar est en outre d’avis que le système financier international doit prendre en considération les problèmes humanitaires que rencontrent les pays les plus pauvres, en prenant notamment des mesures fermes d’allègement de la dette extérieure de ces pays. Nous soulignons également l’importance de conclure dans les délais le Cycle des négociations multilatérales de Doha.
M. Al-Thani a par ailleurs soutenu la création du Fonds des Nations Unies pour la démocratie, qui contribuerait à faire avancer et promouvoir le développement dans le monde. À cette fin, le Qatar peut d’ores et déjà annoncer qu’il affectera 10 millions de dollars à l’établissement de ce Fonds. S’agissant des questions de paix et de sécurité internationales, l’Émir du Qatar a estimé que seul l’effort collectif et une coopération internationale accrue permettront de venir à bout des différentes manifestations de violence, la prolifération des armes de destruction massive, la criminalité organisée et le terrorisme. Sur ce dernier point, le Qatar appuie le projet de création d’une convention générale sur le terrorisme international. S’agissant de la réforme des Nations Unies, M. Al-Thani a souhaité que se poursuive la réforme du Conseil de sécurité et que le rôle du Conseil économique et social soit renforcé pour qu’il soit en mesure de s’acquitter efficacement de son mandat élargi.
Le Président du Cameroun, M. PAUL BIYA, s’est tout d’abord félicité de ce Sommet, symbole de la solidarité nécessaire entre le Nord industrialisé et le Sud en développement. En premier lieu, M. Biya a déclaré que les objectifs fixés dans la Déclaration du Millénaire, adoptée cinq ans auparavant, restaient valables, étant dans l’intérêt de tous, riches ou pauvres. Par ailleurs, M. Biya a fait valoir les mesures courageuses prises par les pays du Sud en vue de faciliter l’état de droit et en vue d’améliorer la gouvernance et, en particulier, lutter contre la corruption, et rétablir leurs finances publiques et ce, malgré le coût social parfois élevé. En outre, tout en remerciant le G-8 et l’Union européenne pour les initiatives d’annulation de la dette multilatérale de 18 pays, M. Biya a souligné qu’elles restaient toutefois partielles. D’après lui, il conviendrait d’aller plus vite afin de fournir une « juste récompense » aux pays du Sud qui ont consenti de longs efforts. Dés lors, Paul Biya a exhorté les institutions financières ainsi que les pays créanciers à procéder à l’annulation générale de la dette multilatérale et bilatérale.
S’agissant des négociations commerciales, M. Biya a considéré qu’il conviendrait d’accélérer le rythme des négociations commerciales du Cycle de Doha et de démanteler au plus vite les subventions agricoles afin que les pays du Sud, et notamment l’Afrique, puissent enfin jouer un rôle significatif sur la scène internationale. Le Président du Cameroun a ainsi déclaré que le Nord devait ouvrir davantage ses marchés aux produits du Sud afin de les insérer dans une économie mondialisée. Après avoir félicité les récents travaux de MM. Ping et Annan, Paul Biya a affirmé la nécessité que le Conseil de sécurité soit réformé afin de refléter la configuration du monde actuel. M. Biya a ensuite affirmé, au nom du Cameroun, que la réforme devrait garantir un juste équilibre entre les différents organes de l’ONU, notamment par la revitalisation de l’Assemblée générale et le renforcement du Conseil économique et social. Quant à la Cour internationale de Justice, le Président du Cameroun a souhaité la voir occuper une place centrale, car « le droit demeure le plus sûr moyen d’assurer la paix et la sécurité internationales ». Enfin, M. Biya a conclu son intervention en rappelant qu’il faudrait cultiver la patience tout au long de cette réforme et a réitéré la confiance du Cameroun dans le système des Nations Unies.
M. OLUSEGUN OBASANJO, Président du Nigéria, après avoir rendu compte des succès et des échecs enregistrés par son pays dans les domaines de la lutte contre la pauvreté et du développement, a estimé que les partenariats internationaux sont essentiels à la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD). Les efforts des pays en développement doivent être complétés par l’appui international, a-t-il poursuivi. Nous avons besoin de toute l’assistance dont nous pouvons bénéficier de nos partenaires au développement, a-t-il insisté en mettant l’accent sur le problème principal, à savoir le manque de ressources financières. Les pays développés doivent à tout prix honorer leur partie des engagements pris en vertu de la Déclaration du Millénaire, a encore dit le Président avant de rappeler les estimations selon lesquelles l’Afrique ne réussira à réaliser à temps les OMD que si elle bénéficie d’un doublement du niveau actuel des ressources financières. Conscient du rôle vital que la paix et la sécurité jouent dans le développement économique et social, le Nigéria considère le règlement des conflits comme une condition sine qua non du succès de la mise en œuvre des mesures visant à atteindre les OMD d’ici à 2015. À cet égard, le Nigéria travaille sans relâche avec la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) et l’Union africaine pour contribuer à mettre fin aux conflits et à trouver des solutions aux causes sous-jacentes des conflits.
M. ROH MOO-HYUN, Président de la République de Corée, a émis le souhait que le nouvel ordre mondial du 21ème siècle fasse l’objet d’une définition commune à toutes les nations. Pour parvenir à une prospérité véritablement collective, nous devons redoubler d’efforts et faire avancer les différentes initiatives encourageant partout la liberté et luttant contre la discrimination. Dans ce contexte, a poursuivi le président coréen, les dernières tendances impérialistes doivent être combattues et le respect des pays voisins restauré par le biais d’accords internationaux. En abandonnant un ordre dicté par la seule logique du pouvoir au profit de l’établissement d’une communauté de paix basée sur la coexistence, la réconciliation et la coopération, l’Union européenne peut nous inspirer. C’est l’espoir de la Corée que de voir ce modèle triompher en Asie du Nord, et avec lui la paix et la prospérité. Dans ce cadre, a ajouté M. Moo-Hyun, la réforme du Conseil de sécurité devrait être menée de sorte que soit renforcée son autorité morale au moyen de la démocratie et de la responsabilité. À cet égard, toute réforme nouvelle de l’ONU devra aboutir à plus d’harmonie entre les nations.
M. VINCENTE FOX QUESADA, Président du Mexique, a lancé un message de paix à l’Assemblée générale. Il a souligné le caractère multidimensionnel du concept de sécurité, rappelant que celle-ci ne peut être garantie que dans le cadre du développement socioéconomique et dans le respect des droits de l’homme. Abordant les différents points de la réforme de l’ONU, le Président mexicain a déclaré apprécier la création d’une Commission de consolidation de la paix, tout en mettant l’accent sur les questions en suspens comme celles du désarmement et de la non-prolifération, de la réforme du Conseil de sécurité et le problème de la définition du terrorisme. Il a aussi souhaité voir la création d’un Conseil des droits de l’homme. Le Président a assuré que le Mexique, qui a foi en l’Organisation et croit en son avenir, désire promouvoir les travaux du Groupe d’amis de la réforme des Nations Unies. Le Président a conclu sur la nécessité de s’engager à nouveau en faveur du respect des principes et valeurs qui ont inspiré la création de l’ONU.
M. TRAIAN BASESCU, Président de la Roumanie, a déclaré que les Etats Membres devaient s’unir non seulement par solidarité pour lutter contre l’injustice ou la guerre, mais pour mettre en œuvre ensemble les promesses de la paix. Dans cette perspective, la refonte de l’Organisation des Nations Unies lui paraît non seulement nécessaire, mais possible. Rappelant que la Roumanie avait mené des réformes importantes ces dernières années sur le plan politique en faveur de la démocratie et sur le plan économique en faveur du développement économique, il s’est dit prêt à faire profiter d’autres pays de l’expérience acquise par les pays d’Europe de l’Est en matière de développement. Il a souligné que la Roumanie faisait en outre partie des nombreux pays à avoir rejoint la communauté des donateurs de l’ONU, précisant que, comme ces derniers, elle avait besoin de conseils et de partenariats pour accroître l’efficacité de ses actions en matière d’assistance au développement. Considérant que la sécurité ne pouvait s’obtenir en montant la garde à ses propres frontières, mais exigeait de s’engager à la source des problèmes qui constituent des menaces contre la paix, il a rappelé que son pays avait engagé près de 2 000 de ses soldats dans des opérations de maintien de la paix, en particulier en Irak et en Afghanistan.
Rappelant l’appartenance de son pays à la région de l’Europe du Sud-Est et à celle de la mer Noire, il a enfin souligné l’importance de la coopération en matière de sécurité. Il s’est déclaré confiant dans les avancées que saura enregistrer le Conseil de sécurité, en octobre, sous la présidence de la Roumanie, lorsqu’il traitera de la coopération entre les niveaux globaux et régionaux en matière de processus de stabilisation. Les conclusions qui en émergeront seront particulièrement utiles à la Roumanie, qui prendra, à cette même date, la présidence du Conseil des ministres du Conseil de l’Europe et celle de l’Organisation de coopération économique de la mer Noire. M. Basescu a enfin insisté sur l’importance pour la stabilité à long terme de la région, des réponses qui seront apportées aux problèmes du Kosovo dans les mois à venir.
M. TONY BLAIR, Premier Ministre du Royaume-Uni, a affirmé que les principes des Nations Unies avaient toujours une force morale. Évoquant les attaques terroristes dont a été victime son pays le 7 juillet, il a indiqué qu’elles trouvaient leur origine dans une idéologie née à des milliers de kilomètres. De même, s’agissant de la protection de l’environnement, de la promotion du commerce international, nous n’obtiendrons rien sans une action collective efficace, a-t-il déclaré. Selon M. Blair, l’humanité a foi aujourd’hui dans les valeurs communes que nous partageons. Donnez aux peuples leur chance, et ils voteront toujours pour la liberté, a-t-il dit, ajoutant qu’il fallait toujours refuser l’extrémisme avec ses effets sur les droits de l’homme et la gouvernance. Nous devons maintenant diriger clairement nos efforts pour faire des Nations Unies l’instrument permettant de concrétiser la volonté globale des peuples, a-t-il poursuivi.
Pour le Premier Ministre du Royaume-Uni, aucune excuse, aucune cause ne peut justifier le massacre d’innocents. Où que le terrorisme frappe, quel que soit les responsables, nous devons rester unis dans sa condamnation, a-t-il dit. Les Nations Unies doivent renforcer leur politique contre la non-prolifération nucléaire, a-t-il également souligné. Il a en outre plaidé en faveur de la création d’un nouveau Conseil des droits de l’homme, qui doit gagner le respect du monde. Pour la première fois, lors de ce Sommet, nous sommes convenus que les États n’ont plus le droit de faire ce qu’ils veulent à l’intérieur de leurs propres frontières, mais qu’au nom de l’humanité, nous avons le devoir commun de protéger les peuples là où leur propre gouvernement ne le font pas, a-t-il dit. Abordant la lutte contre la pauvreté mondiale qui, pour lui, est un impératif moral, il a estimé que la dernière réunion au sommet du G-8 avait été l’occasion pour les participants de renouveler leurs engagements dans ce domaine. Si nous faisons ce dont nous sommes convenus sur le doublement de l’aide, la libéralisation du commerce, la réduction de la dette, la lutte contre le VIH/sida et le paludisme, la prévention des conflits, notre modestie pourrait étonner, a-t-il poursuivi, soulignant qu’il y aurait alors plus de démocratie, moins d’oppression, plus de liberté, moins de terrorisme, plus de croissance, moins de pauvreté.
M. JAN PETER BALKENENDE, Premier Ministre des Pays-Bas, a déclaré que la pauvreté, la maladie, la pollution, le terrorisme et la violence avaient un impact partout dans le monde, et que ces fléaux étaient étroitement liés. Ne commettons pas l’erreur de penser que parce que certaines de ces menaces sont éloignées de nous, elles nous sont étrangères. Nous sommes tous également vulnérables et c’est seulement en nous unissant que nous pourrons agir dans le sens de la réalisation d’un monde meilleur. À cette fin, nous devons, nous chefs d’État et de gouvernement, nous doter d’un système multilatéral efficace reposant sur des engagements et des règles de fonctionnement clairs. C’est pourquoi, a ajouté M. Balkenende, au lieu de considérer les Nations Unies comme une entité distincte des Etats Membres, nous devrions reconnaître que l’ONU et nous ne faisons qu’un et que c’est main dans la main que nous devons agir. Le multilatéralisme fonctionne, a souligné le Premier Ministre hollandais. Dans ce contexte, nous saluons l’accord trouvé sur la création d’une commission du maintien de la paix destinée à gérer les conflits de manière plus structurée. De même, nous nous félicitons de ce que le document final reconnaisse l’importance du rôle du secteur privé et de la société civile dans la mise en œuvre des objectifs communs de développement. S’agissant des droits de l’homme, M. Balkenende a souhaité que le futur conseil des droits de l’homme soit pourvu des moyens adaptés à la promotion et à la protection effectives des peuples. Il convient également de restaurer rapidement la crédibilité des mécanismes multilatéraux de non-prolifération.
M. OWEN ARTHUR, Premier Ministre de la Barbade, a appelé ses homologues à tout faire pour que le Sommet ne soit pas une nouvelle occasion d’exprimer sa colère pour ce qui n’a pas été fait ou de prendre de nouveaux engagements qui, de toutes façons, ne seront pas respectés. Un an après l’ouragan Ivan, qui a dévasté la Grenade, et quelques jours après l’ouragan Katrina, qui a provoqué des dégâts énormes dans le sud des États-Unis, il faut constater que dans un monde où l’on parle de pays développés et de pays en développement, les forces non discriminatoires de la nature nous mettent face à notre égalité, à notre fragilité et à notre humanité communes. Ces catastrophes, a ajouté le Premier Ministre, ont mis en lumière notre interdépendance, souligné la nécessité d’une coopération internationale durable et efficace et rendu nécessaire pour la mise en œuvre d’un véritable programme de lutte contre la pauvreté.
Le Premier Ministre a dénoncé un monde qui permet à la pauvreté de détruire les vies avec une ampleur qui rendrait insignifiant l’impact de toutes les catastrophes naturelles, un monde qui consiste en une coalition de fabuleusement riches et de désespérément pauvres, et qui permet que les principaux facteurs de la coopération internationale à savoir, le commerce et l’aide internationale, soient utilisés pour perpétuer le sous-développement. Nous pouvons faire mieux, a estimé le Premier Ministre, en arguant que les questions qui sont au coeur du développement n’ont rien à voir avec les moyens mais tout avec la morale. Ce Sommet, a-t-il dit, doit être celui d’un nouvel engagement en faveur d’un développement mondial de compassion bâti sur les meilleures valeurs connues de l’homme. Renouvelant sa foi dans les Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD), le Premier Ministre a indiqué que des pays comme le sien, qui se sont développés avec très peu d’aide internationale, ne peuvent plus fonder leur plan national de développement sur l’espoir d’un accès préférentiel aux marchés internationaux. Il a donc prévenu que les OMD ne seront réalisés que si le huitième objectif lié au partenariat international pour le développement est poursuivi. Il a appelé les chefs d’État et de Gouvernement à renouveler leur engagement en faveur de cet objectif.
M. BERTIE AHERN, Premier Ministre de l’Irlande, a regretté que la vision ambitieuse du Secrétaire général n’ait pas encore pu être pleinement réalisée dans le document final du Sommet mondial. Il a néanmoins remarqué que des progrès significatifs avaient été accomplis dans de nombreux domaines, et a estimé que le processus de réforme devait se poursuivre. Le Premier Ministre irlandais a notamment affirmé que le Secrétaire général devait disposer de l’autorité et de la flexibilité nécessaires pour diriger l’Organisation, faisant observer qu’il n’était pas logique de lui refuser ces compétences, et de lui faire ensuite porter la responsabilité lorsqu’un problème se présente. M. Ahern a par ailleurs salué la décision de créer la commission de consolidation de la paix. Il a également estimé que la communauté internationale devrait redoubler d’efforts pour contrer le terrorisme, et d’accélérer les négociations sur la future convention générale sur le terrorisme international.
Remarquant que cinq années après le Sommet du Millénaire, les problèmes de la mortalité infantile, de la famine et de l’accès à l’éducation étaient encore bien présents, M. Ahern a signalé que l’Irlande avait plus que doublé le montant de son aide au développement au cours de cette même période. L’Irlande aura d’ailleurs atteint l’objectif de 0,7% du produit intérieur brut (PIB) consacré à l’aide au développement d’ici à 2012, soit trois ans avant l’échéance prévue, a-t-il affirmé.
M. BALDWIN SPENCER, Premier Ministre et Ministre des affaires étrangères d’Antigua-et-Barbuda, a assuré les victimes du cyclone Katrina de toute sa sympathie. Constatant qu’une réaction internationale était heureusement survenue, il a regretté qu’il n’en soit pas de même pour les habitants défavorisés des pays pauvres. Peut-être cela se produira-t-il si les images montrant les conséquences du cyclone à la télévision font émerger dans les cœurs de chacun l’idée que nous partageons tous le devoir de protéger nos frères, a-t-il médité, émettant l’espoir que tous les États présents au Sommet mondial embrassent cette responsabilité partagée. Il a ensuite souligné la nécessité d’une réforme globale des Nations Unies pour améliorer leur réponse et leur réactivité face à la vulnérabilité des plus pauvres. La communauté des Caraïbes est connue pour son humanité, a-t-il poursuivi, rappelant que son pays était constitué à 35% d’immigrants, souvent venus d’autres Etats des Caraïbes, et qu’il ne leur avait jamais fermé ses portes en dépit de ressources limitées. Notre développement présente un défi de plus en plus difficile en raison du fardeau de la dette, a-t-il plaidé, insistant sur la contribution d’Antigua-et-Barbuda à la lutte contre le trafic de drogues ou d’armes, le blanchiment d’argent sale et le terrorisme.
M. Spencer a ensuite évoqué les difficultés causées par l’augmentation des coûts de l’énergie, et il a appelé à élargir le partenariat entre les pays développés et en développement, évoquant le versement de 0,7% de leur PNB par les premiers. Il a ensuite évoqué les difficultés commerciales rencontrées par Antigua-et-Barbuda, le pays dépendant du tourisme, des services financiers et des jeux sur Internet, ces derniers faisant l’objet d’un litige avec les États-Unis. De même, il a souhaité que les médicaments soient accessibles à des prix raisonnables et a signalé que son pays avait adopté une trilogie de lois sur l’intégrité. M. Spencer a ensuite jugé qu’un système réformé des Nations Unies devait instituer des mécanismes spécifiques pour réduire le fardeau de la dette pour les pays à revenu faible ou moyen. Faisant référence à l’environnement, il a déploré que les États des Caraïbes de l’Est soient parmi ceux qui contribuent le moins aux causes du changement climatique, et parmi ceux qui souffrent le plus de ses effets. Affirmant que les Nations Unies devaient venir en aide aux États les plus pauvres, il a jugé que les réformes devaient prendre en compte les objectifs des pays en développement, qui représentent les deux tiers des membres. Les grands États doivent venir en aide aux plus petits, a-t-il conclu.
M. ABDULLAH AHMAD BADAWI, Premier Ministre de la Malaisie, a déclaré que toute réforme des Nations Unies devrait être guidée par la protection et le renforcement du multilatéralisme. Une telle approche offre les plus sûrs espoirs de voir éradiquée la pauvreté dans le monde et de parvenir à la création d’un meilleur équilibre international. C’est en outre le moyen le plus efficace de lutter contre le fléau du terrorisme. Dans ce cadre, le Conseil de sécurité, organe qui autorise le recours à la force au nom de la défense des principes de la Charte de l’ONU, doit être réformé pour répondre aux nouveaux défis. De même, l’Assemblée générale doit voir son rôle de pivot du système multilatéral accru. Concernant la lutte contre la pauvreté, M. Badawi a estimé qu’un problème d’une telle magnitude nécessite une réponse au niveau mondial, avec les Nations Unies comme principal coordonnateur, notamment en ce qui concerne la mise en œuvre des programmes de développement des capacités dans les pays les plus pauvres. La lutte contre le terrorisme, a-t-il poursuivi, requiert là aussi la collaboration la plus large possible, et seules les Nations Unies peuvent galvaniser cet effort commun. Dans ce cadre, nous devons apprendre à connaître les motivations des terroristes afin de pouvoir identifier les causes profondes de leurs actes. Nous devons enfin ne pas confondre les actes terroristes et le combat légitime des peuples pour l’autodétermination. En outre, a jugé le Premier Ministre, il est injuste d’associer une race ou une religion particulière à l’exercice du terrorisme.
M. GÉRARD LATORTUE, Premier Ministre d’Haïti, a d’abord exprimé la gratitude du peuple haïtien dans son ensemble à la communauté des nations, particulièrement aux pays participant aux contingents militaires et policiers onusiens, pour le soutien et l’assistance apportés à son pays en ce moment crucial et troublé de son histoire. Rappelant que son Gouvernement adhérait pleinement aux stratégies visant à la prévention du terrorisme et à la non-prolifération des armes de destruction massive, tout en encourageant les pays riches à tout mettre en œuvre pour concrétiser leur promesse de consacrer 0,7% de leur produit national brut à l’APD, il a souhaité s’attarder sur la réforme des structures de l’Organisation mondiale et la révision des mécanismes de formulation et d’évaluation des projets de coopération ainsi que de coordination de l’aide au développement. Ainsi, s’agissant du Conseil de sécurité, il a soutenu l’élargissement de cet organe en y faisant rentrer de nouveaux membres permanents afin d’assurer une représentation plus juste et plus conforme aux réalités du monde actuel. Il a aussi estimé impératif de faire jouer un rôle plus important à l’Assemblée générale en tant qu’organe décisionnel et en instaurant un meilleur équilibre entre ses pouvoirs et ceux du Conseil de sécurité. Il a aussi déclaré qu’un Conseil économique et social renforcé, mieux structuré et doté de ressources beaucoup plus importantes pourrait contribuer à une meilleure efficacité de l’aide internationale au développement.
M. Latortue a d’ailleurs déploré que l’aide de l’ONU à son pays ait donné si peu de résultats. Après plus de cinquante ans de coopération avec l’ONU, il y a peu de traces tangibles de cette masse d’assistance reçue au fil des ans, a-t-il ajouté. Regrettant la concurrence stérile entre les agences des Nations Unies entre elles et avec les autres organismes bilatéraux ou multilatéraux, il a demandé une révision globale des politiques de coopération et de distribution de l’APD. Il a enfin souhaité une coordination plus accentuée entre les agences du système de l’ONU et les institutions de Bretton Woods afin d’obtenir une coopération internationale plus efficace, surtout en ce qui concerne le financement du développement.
M. ALBERT PINTAT SANTOLÀRIA, Président du gouvernement de la principauté d’Andorre, a souligné l’importance des Nations Unies pour les petits États. Cet endroit nous offre un forum dans lequel nos voix peuvent être entendues, a t-il déclaré. Il a rappelé que chaque guerre et chaque catastrophe avaient des conséquences sur tous les pays du monde, notamment du point de vue économique. Nous sommes en train de devenir « une seule unité », a- t-il insisté, rappelant la nécessité d’un monde multilatéral, garant d’un monde plus sûr et plus juste à ses yeux. Le multilatéralisme est essentiel dans un monde globalisé, a-t-il insisté, exhortant les États à soutenir les institutions comme la Cour pénale internationale. Il a également apporté son soutien à Kofi Annan et aux réformes qu’il propose. Pour le Président, il s’agit de renforcer encore la crédibilité des Nations Unies, « instrument imparfait », dont il a tenu a souligné les réussites, notamment en matière de défense des droits de l’homme. Il a appelé ses partenaires à rester concentrés sur les objectifs premiers des Nations Unies, au lieu de se fixer, d’une manière obsessive, sur la question abstraite de la réforme. Il a également rappelé l’engagement de son pays à agir pour atteindre graduellement les Objectifs du Millénaire. Il s’est dit conscient du défi représenté par le fait de consacrer une partie de son PNB à l’aide publique au développement mais a insisté sur la nécessité de reconnaître les principes d’égalité sociale et à les traduire en actes, pour mieux lutter contre la guerre et le terrorisme. Il a enfin appelé à être « unis sous le drapeau bleu d’espoir des Nations Unies ».
Mme KHALEDA ZIA, Première Ministre du Bangladesh, a exprimé sa sympathie aux victimes du cyclone Katrina survenu aux États-Unis. Les catastrophes naturelles ne font pas la différence entre pays riches et pauvres, a-t-elle constaté, rappelant que son pays avait subi plusieurs inondations et cyclones. Évoquant ensuite les Objectifs du Millénaire pour le développement, elle a rappelé qu’ils étaient destinés à garantir le développement, la paix, la sécurité et les droits de l’homme. Nous avons la capacité de les atteindre d’ici à 2015, a-t-elle soutenu, les progrès n’ont peut-être pas été suffisants mais nous n’avons pas perdu tout espoir. Elle a rappelé que le Bangladesh avait déjà atteint deux objectifs: la suppression des inégalités entre filles et garçons à l’école et l’accès à l’eau potable. D’importants progrès ont également été réalisés dans le domaine socioéconomique, a-t-elle affirmé. Le Bangladesh a finalisé un document de stratégie de réduction de la pauvreté, et il est déterminé à renforcer les institutions démocratiques ainsi qu’à garantir une bonne gouvernance et l’état de droit, initiatives qui devraient bénéficier au développement socioéconomique. Tout en soulignant la volonté du pays à ne pas rester éternellement dépendant de l’aide publique au développement, elle a souligné sa nécessité, particulièrement en une période d’accélération des réformes économiques dans le pays. De même, elle a insisté sur la nécessité de garantir un meilleur accès des produits nationaux aux marchés et d’augmenter les investissements étrangers.
Le Bangladesh condamne toutes les formes de terrorisme, a-t-elle poursuivi, mais il faut également s’attaquer à ses racines telles que, par exemple, la pauvreté et la faim. Mme Zia a ajouté que le développement, la paix et la sécurité étaient interdépendants et que seul le dialogue entre les peuples permettrait d’instaurer une paix durable. Notre expérience suggère que le développement, la sécurité et les droits de l’homme sont plus facilement atteints sur fond de pluralisme, d’éthique sociale démocratique, d’égalité entre les sexes et de bonne gouvernance, et il en va de même dans le monde entier, a-t-elle affirmé, saluant la création d’un Fonds pour la démocratie aux Nations Unies. Nous avons besoin aujourd’hui d’une volonté politique ferme pour appliquer les projets convenus, a-t-elle insisté, demandant aux pays développés de respecter leurs engagements et concluant que le Sommet devait démontrer la volonté de transformer les programmes d’action en réalité.
M. LAWRENCE GONZI, Premier Ministre de Malte, a noté que notre époque était caractérisée par un fossé toujours plus grand entre pays pauvres et pays riches, entre progrès scientifiques et illettrisme persistant, entre manifestations de générosité planétaire et récurrence d’actes d’une cruauté inouïe. Chacun des États Membres fait l’expérience de ces contrastes et s’efforce de relever le défi de la paix et de transformer les menaces en opportunités de développement et de prospérité. Le document final du Sommet mondial dont nous disposons désormais a pour but d’améliorer l’efficacité et de revitaliser les institutions des Nations Unies. À cet égard, de nombreux aspects du document final reflètent l’état d’esprit solidaire et humaniste ainsi que l’attachement au droit qui doivent sous-tendre les relations internationales. Toutefois, nous sommes d’avis que le document final aurait pu être étoffé de mesures plus ambitieuses, en particulier en promouvant le rôle de la Cour pénale internationale et en insistant sur des mesures plus vigoureuses en matière d’environnement, de droits de l’homme et de désarmement.
M. DRISS JETTOU, Premier Ministre du Maroc, a déclaré que l’ONU avait fait preuve, notamment au cours des deux dernières décennies, d’efficacité, de sa pertinence et de sa capacité d’adaptation, en dépit des mutations profondes qu’a connue le monde depuis la fin de la deuxième guerre mondiale. Le Premier Ministre a expliqué que le Maroc est profondément convaincu que la prévention des conflits et leur règlement par des moyens pacifiques énoncés dans la Charte, demeure le moyen le plus efficace pour préserver la paix entre les États et les peuples. Partant de ce principe, a-t-il ajouté, nous avons constamment fait preuve d’une disposition sincère à régler le différend artificiel avec nos frères algériens. Nous avons fermement marqué notre volonté de développer nos relations bilatérales dans un climat de solidarité, de bon voisinage et de fructueuse coopération, suivant en cela une démarche stratégique visant l’édification de l’Union du Maghreb arabe sur des bases saines et solides. Notre espoir est de voir ce dossier litigieux définitivement clos.
Le Ministre a évoqué également les efforts du Maroc visant à instaurer une paix juste et durable au Moyen-Orient, garantissant aux peuples frères palestiniens et irakiens de vivre librement et en sécurité dans leurs États indépendants respectifs. Il a également insisté sur l’importance de la coopération dans la lutte contre le terrorisme mais aussi pour relever les défis socioéconomiques qui entravent le développement et la stabilité des pays du Sud. Il a rappelé que les déclarations finales des conférences de Johannesburg et de Monterrey ont comporté des obligations fermes que la communauté internationale s’est engagée à honorer selon un calendrier précis. Nous avions mis l’accent, lors de notre présidence, en 2003, du Groupe des 77 et de la Chine, sur a mobilisation des moyens permettant, de remplir ces engagements et de réaliser les Objectifs du Millénaire pour le développement, a rappelé l’intervenant. C’est ainsi que nous avons pu faire émerger le consensus international en faveur d’une réunion de haut niveau dans le but d’en assurer un suivi. Pour notre part, a ajouté le Premier Ministre, nous avons adopté un Code de la famille qui consacre l’égalité entre l’homme et le femme, garantit les droits de l’enfant, met un terme à toute sorte d’injustice à l’égard des femmes, préserve leur dignité, protège l’unité et la cohésion de la famille tout en veillant à ce que la femme soit vraiment intégrée au processus de développement de la nation. Dans le même esprit, nous avons lancé « l’Initiative nationale pour le développement humain » qui est conforme aux objectifs et à la philosophie des Objectifs du Millénaire pour le développement
M. LAURENT DONA-FOLOGO (Côte d’Ivoire) a déclaré que le Président Laurent Gbagbo regrettait de n’avoir pu se rendre personnellement aux Nations Unies, en raison de la crise que traverse la Côte d’Ivoire depuis le 19 septembre 2002, avec de lourdes conséquences aux plans social, économique et sécuritaire. Il a salué l’initiative prise par le G-8, ainsi que celle promue par le Président Chirac et le Royaume-Uni, en faveur des pays en développement. Il a cependant dénoncé les chances inégales des agriculteurs du Sud et du Nord devant l’Organisation mondiale du commerce (OMC). La Côte d’Ivoire s’inscrit dans la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD) mais le pays, qui était un pays émergeant, est désormais dans une position moins favorable, même s’il n’est pas encore à terre. La Côte d’Ivoire a besoin de l’aide de la communauté internationale, d’autant que la réalisation des OMD est perturbée par une guerre causée par la bêtise humaine. La communauté internationale ne doit plus continuer à hésiter entre un gouvernement officiel et légal et une faction armée de rebelles. Elle doit venir au secours du pays, comme elle le fait déjà avec la présence de 10 000 soldats destinés à éviter le pire. La communauté internationale doit éviter à la Côte d’Ivoire de sombrer, a-t-il conclu.
Liste des intervenants
Rwanda, Madagascar, République islamique d’Iran, Pérou, Palaos, Sénégal, Ghana, Kenya, Slovaquie, Tadjikistan, Espagne, Sao-Tomé-et-Principe, Finlande, Lettonie, Botswana, Pakistan, Zimbabwe, Algérie, Argentine, République-Unie de Tanzanie, Hongrie, Qatar, Cameroun, Nigéria, République de Corée, Mexique, Roumanie, Royaume-Uni, Pays-Bas, Barbade, l’Irlande, d’Antigua-et-Barbuda, Malaisie, Haïti, Andorre, Malte, Bangladesh, Maroc et Côte d’Ivoire.
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