OUVERTURE DU SOMMET DU SOIXANTIÈME ANNIVERSAIRE DE L’ONU: KOFI ANNAN SOULIGNE QUE LA VIE DE MILLIONS DE PERSONNES DÉPEND DES ENGAGEMENTS DES LEADERS DU MONDE
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Assemblée générale
2e séance – matin
OUVERTURE DU SOMMET DU SOIXANTIÈME ANNIVERSAIRE DE L’ONU: KOFI ANNAN SOULIGNE QUE LA VIE DE MILLIONS DE PERSONNES DÉPEND DES ENGAGEMENTS DES LEADERS DU MONDE
Le Sommet mondial 2005, considéré comme le plus important de l’Histoire, s’est ouvert ce matin au Siège des Nations Unies à New York, en présence de plus de 150 chefs d’État et de gouvernement venus célébrer le soixantième anniversaire de l’Organisation et tenter de la moderniser. Le Secrétaire général de l’ONU, Kofi Annan, a estimé que l'adoption du document final du Sommet, transmis hier par l’Assemblée générale, permettrait de réaliser des avancées, tandis que le Président des États-Unis, George Bush, a souligné la nécessité de demeurer unis face au terrorisme et d’aider les pays les plus pauvres, en particulier en libéralisant le commerce.
« La vie de millions de personnes et les espoirs de milliards d’autres dépendent de la réalisation des engagements pour lutter contre la pauvreté, l'analphabétisme, les maladies », a affirmé M. Annan, plaidant en faveur de la mise en œuvre de la réforme des Nations Unies et d’une « action collective » face à la pauvreté et aux défis de la sécurité. « Les profonds clivages entre États Membres et le manque d’efficacité de nos institutions collectives nous empêchaient de nous unir pour affronter ensemble les dangers que nous connaissons et de saisir les possibilités qui s'offraient à nous », a regretté M. Annan, pointant l’échec principal dans le domaine du désarmement et de la non-prolifération. « Ceci est inexcusable », a-t-il déclaré. « Les armes de destruction massive nous menacent tous, en particulier dans un monde vulnérable au terrorisme qui a des ambitions mondiales et aucune retenue », a-t-il ajouté, soulignant également l’urgence de réformer le Conseil de sécurité.
« Quelles que soient nos différences, dans ce monde interdépendant, ou nous nageons ensemble ou nous coulons tous », a en outre déclaré M. Annan. Il est indispensable, selon lui, de « restaurer l’intégrité, l’impartialité et la capacité d’action de l’Organisation, non seulement dans l’intérêt de son personnel mais également des peuples vulnérables et dans le besoin qui comptent sur l’aide des Nations Unies ».
Intégrité et aide aux pays les plus pauvres ont également été deux des thèmes dominants développés par le Président Bush dans son intervention. Créées pour répandre l’espoir de liberté, lutter contre la pauvreté et les maladies, l’ONU doit être forte, efficace et intègre, a-t-il estimé. Si les Nations Unies veulent être respectées, elles doivent se montrer dignes de ce respect, a ajouté M. Bush, qui s’exprimait en tant que Président du pays hôte. Il a en outre souhaité que les citoyens des pays les plus pauvres jouissent du même accès à l’économie mondiale que ceux des pays les plus riches. Il a ainsi préconisé l’élimination des subventions à l’agriculture qui entrave le commerce et le développement, ainsi que la suppression des droits de douane et autres barrières douanières. En étendant le marché, « nous répandons l’espoir et des opportunités et coupons l’herbe sous le pied des terroristes qui se nourrissent de la colère et du ressentiment », a-t-il observé.
La lutte contre le terrorisme a constitué également une large partie du discours de M. Bush. « Les terroristes doivent savoir que le monde est uni contre eux », a-t-il affirmé, précisant qu’« où qu’ils aillent, ils ne pourront échapper à la justice. Il a ainsi mis l’accent sur la nécessité d’envoyer un message clair aux dirigeants des régimes illégaux qui soutiennent la terreur et cherchent à se procurer des armes de destruction massive, message selon lequel ils ne peuvent continuer à menacer la paix et la sécurité du monde. S’agissant de l’Iraq, il a rappelé le rôle fondamental joué par les Nations Unies lors des élections du mois de janvier. Elles doivent continuer à se tenir au côté du peuple iraquien, a-t-il déclaré, formant l’espoir que, par effet de chaîne, le Moyen-Orient connaisse la paix et la liberté, et que le monde, par conséquent, vive et dans un monde plus sûr.
Le Premier Ministre suédois, Göran Persson, dont le pays assure la présidence de la soixantième session de l’Assemblée générale, avait ouvert le Sommet, en évoquant le risque réel que les pays les plus pauvres n'atteignent pas les Objectifs du Millénaire. « Ce Sommet doit remettre sur les rails la lutte contre la pauvreté », a-t-il affirmé. Omar Bongo Ondima, Président du Gabon, pays qui assumait la présidence de la précédente session, a souhaité pour sa part que naisse « une nouvelle dynamique » et que le Sommet « constitue un nouveau départ fait d’engagements et de pragmatisme afin de répondre concrètement aux défis auxquels nous sommes contraints ».
La Réunion plénière de haut niveau se poursuivra cet après-midi à partir de 15 heures avec les interventions de 40 chefs d’État et de gouvernement.
RÉUNION PLÉNIÈRE DE HAUT NIVEAU
Déclarations
M. GÖRAN PERSSON, Premier Ministre de la Suède et Coprésident de la Réunion plénière de haut niveau, a évoqué l'attentat de Charm el-Cheikh, la situation à la Nouvelle-Orléans et la famine qui sévit au Niger qui constituent quelques exemples douloureux des défis que la communauté internationale doit relever aujourd'hui. La plupart de ces défis ne connaissent pas de frontière et la plupart sont liés entre eux d'où l'importance de la coopération internationale, a ajouté le Ministre. Les Nations Unies et la manière dont nous abordons nos impératifs de sécurité collective doivent être adaptées à un monde en changement. Les Nations Unies constituent notre outil premier pour trouver des solutions multilatérales effectives et mettre en place un ordre mondial qui repose sur la primauté du droit.
Nous sommes ici car nous savons que nous ne pouvons par relever les défis de la mondialisation seuls, a déclaré M. Persson. Il faut éliminer la pauvreté, respecter les droits de l’homme, renforcer l'égalité entre les hommes et les femmes, prévenir la propagation du VIH/sida et d'autres maladies, mettre un terme au terrorisme et poursuivre les efforts de désarmement et de non-prolifération. Il s'agit de l'heure de vérité. Qu'avons-nous réalisé cinq ans après le Sommet du Millénaire? s'est demandé le Ministre. Des progrès ont été obtenus dans divers domaines mais le défi est de faire en sorte que tout le monde en profite. Dans des domaines critiques comme la durabilité écologique, la mortalité maternelle et infantile, peu de progrès ont été enregistrés. Il existe un risque réel que les pays les plus pauvres n'atteignent pas les Objectifs du Millénaire. Ce Sommet doit remettre sur les rails la lutte contre la pauvreté.
Pour le Ministre, il existe un lien étroit entre la paix et la sécurité, le développement et les droits de l'homme comme le souligne le rapport du Secrétaire général « Dans une liberté plus grande » qui donne la direction à suivre pour les années à venir. Nous devons pour cela disposer d'une organisation qui soit forte et pertinente et qui soit en mesure de maintenir notre système de sécurité collective. Un plus grand accent doit être mis sur la prévention, a indiqué le Ministre en rappelant la responsabilité d’agir pour empêcher tout acte de génocide, de nettoyage ethnique et les violations des droits de l'homme. Nous devons aussi disposer de meilleurs outils pour aider les États se trouvant dans des situations post-conflits et à cet égard, la création d'une commission de consolidation de la paix est de la plus grande importance. En ce qui concerne la composition du Conseil de sécurité, le Ministre, s’adressant aux délégations, a affirmé que les points de vues divergents ne doivent pas pour autant les empêcher de continuer la recherche d’une solution.
M. OMAR BONGO ONDIMA, Président du Gabon et Coprésident de la Réunion plénière de haut niveau, a tout d’abord exprimé sa sympathie et sa solidarité aux autorités et au peuple américains alors que les États-Unis viennent de connaître des moments extrêmement difficiles et pénibles avec les ravages causés par le cyclone Katrina. M. Bongo, soulignant que des initiatives avaient été prises en faveur du développement, a rendu hommage au Premier Ministre britannique Tony Blair, à l’Union européenne, aux pays du G-8 pour toutes les mesures d’appui au développement prises récemment. Il a également salué l’éminente contribution du Président français Jacques Chirac, qui a proposé de nouvelles sources de financement du développement, et noté les efforts conjugués des Présidents du Brésil, de la France et d’autres pays pour éradiquer la pauvreté dans le monde.
M. Bongo a en outre souligné la nécessité évidente que la Déclaration qui sera adoptée au terme de ce Sommet ne soit pas simplement une déclaration de plus, et a souhaité que naisse une nouvelle dynamique, que le Sommet constitue un nouveau départ fait d’engagements et de pragmatisme afin de répondre concrètement aux défis auxquels nous sommes contraints. Le Président gabonais a rappelé l’engagement pris par les pays africains dans cette voie, notamment avec la création du NEPAD. Pour sa part, a-t-il précisé, le Gabon a pris des mesures pour mobiliser davantage de ressources nationales. De même, la bonne gouvernance a été renforcée, la transparence améliorée et des codes sectoriels incitatifs mis en place.
M. Bongo a affirmé qu’il ne saurait y avoir de paix véritable en l’absence d’un projet de développement. Parce que le monde est global, interdépendant et solidaire, il faut que l’ONU soit en mesure de jouer pleinement son rôle, a-t-il déclaré, estimant qu’il fallait ainsi en faire un outil efficace pour édifier un système multilatéral utile à tous. Il est impératif que le processus de réformes aille à son terme, a-t-il conclu.
M. KOFI ANNAN, Secrétaire général des Nations Unies, a déclaré que l'Organisation des Nations Unies demeure fermement engagée en faveur de la résolution des conflits, du maintien de la paix, de l'aide humanitaire, de la promotion des droits de l'homme et du développement dans le monde entier. Mais les divisions entre États Membres et l’insuffisance des réalisations de nos institutions collectives nous empêchent de nous unir pour affronter ensemble les menaces que nous connaissons et pour saisir les opportunités qui s'offrent à nous, a-t-il ajouté. Le danger est que des États de toutes natures pourraient alors avoir recours à leurs propres moyens, ce qui pourrait être source de conflit et de déstabilisation.
Évoquant le texte du document final du Sommet qui a été approuvé hier par l'Assemblée générale, M. Kofi Annan a précisé qu'avant même la finalisation de ce texte qui a eu un effet mobilisateur, un Fonds pour la démocratie avait été créé et une Convention contre le terrorisme nucléaire avait été finalisée. Encore plus important, 50 milliards de dollars par an ont été alloués à la lutte contre la pauvreté tandis que des progrès ont été réalisés pour ce qui est de l'allègement de la dette. Des millions de vies et d'espoirs dépendent des engagements pris pour lutter contre la pauvreté, l'analphabétisme, les maladies tandis que le développement reste au coeur des négociations commerciales à venir.
L'adoption du document final permettra de réaliser des avancées dans d'autres domaines. Vous y condamnez le terrorisme sous toutes ses formes où qu'il se produise et quel qu'en soit le but et vous vous êtes engagés à trouver un accord pour élaborer une convention globale contre le terrorisme, a-t-il poursuivi. Vous y indiquez aussi votre soutien à une stratégie de lutte contre le terrorisme de manière à renforcer et non pas affaiblir la communauté internationale. Pour la première fois, vous acceptez la responsabilité collective de protéger les populations des actes de génocide, des crimes de guerre, du nettoyage ethnique et des crimes contre l'humanité. Vous y déclarez clairement votre détermination à prendre des mesures opportunes et collectives par le biais du Conseil de sécurité lorsque tous les moyens pacifiques auront été épuisés et que les autorités nationales ne sont manifestement pas en mesure de protéger leurs propres populations. Vous prenez l'engagement d'agir si un autre Rwanda se profile.
Le Secrétaire général a aussi rappelé que dans ce document, les États conviennent d'établir une commission de consolidation de la paix et de créer une capacité de police permanente pour les opérations de maintien de la paix. Les États conviennent également de doubler le budget du Bureau du Haut Commissaire aux droits de l’homme. Vous convenez aussi de remédier aux échecs de la Commission des droits de l'homme en créant un conseil des droits de l'homme dont les détails doivent être réglés au cours de cette session. Selon le texte transmis, les États conviennent aussi de renforcer le financement de l'aide humanitaire pour que certaines crises ne soient pas oubliées. Ceux-ci mettront aussi en place un cadre de réforme de la gestion de l'Organisation qui reposera sur un comité de contrôle interne indépendant et un bureau de l'éthique. Le Secrétaire général a évoqué une refonte des règles régissant les procédures budgétaires et la gestion du personnel et des départs à la retraite anticipés, à savoir des changements de grande ampleur par lesquels les Nations Unies devraient acquérir la capacité de répondre aux défis prioritaires du XXIe siècle.
Soyons cependant francs, a ajouté le Secrétaire général. Nous ne sommes toujours pas parvenus aux réformes fondamentales que je crois nécessaires en raison de différences de vue, certaines étant légitimes et importantes. Notre échec principal se situe dans le domaine du désarmement et de la non-prolifération. Ceci est inexcusable. Les armes de destruction massive nous menacent tous en particulier dans un monde vulnérable au terrorisme qui a des ambitions mondiales et aucune retenue. Il nous faut relancer les négociations et soutenir à cet effet les efforts que déploient la Norvège. De même, nous ne sommes pas parvenus à un accord sur la réforme du Conseil de sécurité, bien que tous, d’une manière générale, reconnaissent que celle-ci est due depuis bien longtemps.
Nous devons dans un premier temps mettre en œuvre ce qui a été convenu. Nous devons lancer les travaux de la Commission de consolidation de la paix et du Conseil des droits de l’homme, conclure une convention internationale contre le terrorisme et garantir que le Fonds des Nations Unies pour la démocratie commence ses travaux. L’année à venir mettra à l’épreuve notre détermination à réduire de moitié la pauvreté extrême d’ici à 2015, à agir si des actes de génocide menacent et à améliorer nos résultats en matière de consolidation de la paix dans les pays qui ont été déchirés par la guerre.
Une chose est claire, a souligné le Secrétaire général: quelles que soient nos différences, dans ce monde interdépendant, nous restons debout ou tombons ensemble. Nous ne pouvons pas ignorer le fait que les défis de notre temps exigent une action collective, a encore déclaré le Secrétaire général. Je suis disposé à travailler à la mise en œuvre des accords convenus et à la réforme de la culture et des pratiques du Secrétariat. Nous devons restaurer l’intégrité, l’impartialité et la capacité d’action de l’Organisation non seulement dans l’intérêt de son personnel mais également des peuples vulnérables et dans le besoin qui comptent sur l’aide des Nations Unies.
Le Président des États-Unis d’Amérique, M. GEORGE W. BUSH, a exprimé les remerciements de sa nation aux quelques 115 pays qui ont apporté leur aide après les ravages causés par le cyclone Katrina. Nous avons assisté au pouvoir effrayant de la nature, a-t-il déclaré, notant que les réponses de la communauté internationale ont montré une fois de plus, comme lors de l’après-tsunami l’an dernier, que le monde a plus de compassion et d’espoir que lorsque l’on agit ensemble. C’est dans cet esprit qu’ont été fondées les Nations Unies, a-t-il souligné en substance, ajoutant que les États-Unis gardaient tout leur engagement à l’égard de ces idéaux. Nous devons réagir aux autres grandes difficultés de notre époque, notamment en mettant en place les bases d’une paix durable pour nos enfants et nos petits-enfants, a-t-il dit. Il a invité le Conseil de sécurité à adopter une résolution appelant tous les pays à prendre des mesures pour mettre fin à l’incitation au terrorisme et a demandé aux nations d’accepter de poursuivre et d’extrader quiconque chercherait à se procurer des matériaux radioactifs ou des engins nucléaires. Le terrorisme, alimenté par la colère et le désespoir, a frappé de nombreux pays, a-t-il rappelé. La leçon est claire, a-t-il ajouté, soulignant qu’aucune sécurité ne pouvait être trouvée en détournant son regard ou en cherchant une vie tranquille. C’est l’espoir qui se répandra ou la violence, a-t-il affirmé, poursuivant: nous devons choisir l’espoir.
Le Président américain a également assuré que les sanctuaires du terrorisme avaient été éliminés et nous nous efforçons, par le biais de nos outils diplomatiques et financiers, a-t-il ajouté d’empêcher que des fonds ne les soutiennent. Les terroristes doivent savoir que le monde est uni contre eux, a-t-il déclaré, soulignant la nécessité de terminer la rédaction de la Convention générale contre le terrorisme international, puis de la respecter. Les terroristes doivent savoir que, où qu’ils aillent, ils ne pourront échapper à la justice, a-t-il encore dit. Il a en outre mis l’accent sur la nécessité d’envoyer un message clair aux dirigeants des régimes illégaux qui soutiennent la terreur et cherchent à se procurer des armes de destruction massive selon lequel ils ne peuvent pas continuer à menacer la paix et la sécurité du monde. Nous devons vaincre les terroristes sur les champs de batailles, mais aussi sur le terrain des idées, a-t-il affirmé. Il est ainsi indispensable, selon lui, d’aider les pays en faillite ou qui stagnent, et qui constituent un terreau fertile pour le terrorisme. Les États-Unis sont déterminés à aider les pays qui luttent contre la pauvreté, a-t-il assuré, mettant l’accent sur l’obligation morale d’aider les autres et de faire en sorte que les mesures prises soient efficaces.
M. Bush a affirmé l’engagement des États-Unis à l’égard des Objectifs du Millénaire pour le développement. Il a demandé à toutes les nations du monde de mettre en œuvre le Consensus de Monterrey. De même, les efforts de la communauté internationale doivent porter, selon lui, sur l’accès des pays pauvres aux soins et aux médicaments permettant de mieux lutter contre les grandes épidémies. Il a ainsi évoqué la lutte contre le paludisme, maladie qui tue plus d’un million de personnes dans le monde chaque année. Les États-Unis ont pour objectif de réduire de moitié les victimes dans les 15 pays les plus touchés d’Afrique, a-t-il affirmé, invitant les autres pays à s’engager dans cet effort pour ramener l’espoir dans les pays dévastés par cette terrible maladie. M. Bush s’est également inquiété de la propagation de l’épidémie de grippe aviaire, laquelle, selon lui, pourrait devenir l’une des plus graves du siècle. Il a ainsi annoncé aujourd’hui le lancement d’un partenariat international contre la grippe aviaire.
S’agissant du problème de la dette, il a rappelé que les États-Unis et un grand nombre de nations avaient pris des mesures pour alléger ce fardeau. Les États-Unis ont accepté que les institutions financières internationales fournissent leur assistance sous forme de dons et non de prêts, a-t-il dit. Il a demandé à la Banque mondiale et au Fonds monétaire international (FMI) de finaliser le plus rapidement possible l’accord historique du G-8 visant à supprimer la dette des nations les plus pauvres. Le Président américain a également souligné la nécessité de mener avec succès les négociations de Doha, et de donner aux citoyens des pays les plus pauvres le même accès à l’économie mondiale que ceux des pays les plus riches. Il faut éliminer les subventions à l’agriculture qui entravent le commerce et le développement et ouvrir les marchés agricoles aux pays les plus pauvres, a-t-il lancé, assurant que les États-Unis étaient prêts à éliminer les droits de douane, les subventions et autres barrières douanières pour libérer le flot des biens et des services si les autres nations faisaient de même. En étendant le marché, nous répandons l’espoir et les chances aux quatre coins du monde et nous portons un coup aux terroristes qui se nourrissent de la colère et du ressentiment, a-t-il observé.
M. Bush a par ailleurs estimé que tous ceux qui étaient en faveur des droits de l’homme devaient également soutenir la liberté humaine. Nous devons nourrir les progrès de la liberté, et l’ONU à un rôle fondamental à jouer, a-t-il dit, précisant que chaque nation avait une responsabilité pour faire progresser la cause de la liberté. Il a constaté que si la démocratie prenait des formes différentes selon les cultures, toutes les sociétés libres avaient cependant des éléments en commun, comme l’exigence de traiter les femmes et les minorités comme des êtres à part entière. Il a rappelé que les Nations Unies avaient joué un rôle fondamental dans les élections du mois de janvier en Iraq, et avaient depuis lors soutenu les dirigeants iraquiens. Elles doivent continuer à se tenir au côté du peuple iraquien, a-t-il déclaré, formant l’espoir que, par effet de chaîne, le Moyen-Orient connaisse la paix et la liberté, et que le monde, par conséquent, vive et dans un monde plus sûr. Les Nations Unies ont été créées pour répandre l’espoir de liberté, lutter contre la pauvreté et les maladies, a-t-il observé. Pour que ces promesses se réalisent, l’ONU doit être forte, efficace, ne pas connaître la corruption et être intègre, a-t-il poursuivi. Les Nations Unies ont déjà accompli les premières étapes de leur réforme, a-t-il affirmé, notant que les États-Unis continueraient à diriger cet effort. Si les Nations Unies veulent être respectées et efficaces, elles doivent se montrer dignes de ce respect, a-t-il jugé.
Résumé des auditions informelles interactives de l’Assemblée générale avec des représentants d’ONG, de la société civile et du secteur privé (A/60/331)
Les auditions informelles interactives de l’Assemblée générale avec des représentants d’organisations non gouvernementales, de la société civile et du secteur privé se sont tenues les 23 et 24 juin 2005 à New York. Elles ont été organisées par M. Jean Ping, Président de la 59e session de l’Assemblée générale.
Cinq thèmes, choisis sur la base du rapport d’ensemble du Secrétaire général du 21 mars 2005 et des groupes de questions qui y étaient définis, ont chacun fait l’objet d’un débat: « Vivre à l’abri du besoin: Objectifs du Millénaire pour le développement nos 1 à 7 »; « Vivre à l’abri du besoin: Objectifs du Millénaire pour le développement no 8 et questions relatives au financement du développement »; « Vivre à l’abri de la peur »; « Vivre dans la dignité »; « Renforcer l’Organisation des Nations Unies ».
Les débats ont permis de faire entendre un certain nombre de messages importants. Tous les débats ont eu pour fil conducteur la nécessité de mettre l’accent sur une conception du développement, de la paix et de la sécurité fondée sur les droits de l’homme et de rehausser la place faite à ces droits au sein du système des Nations Unies. Un autre leitmotiv a été l’idée que l’égalité des sexes, l’autonomisation des femmes et la protection ainsi que leurs droits fondamentaux, notamment les interventions visant à leur assurer l’accès à des services de santé en matière de sexualité et de procréation et le respect de leurs droits en la matière, étaient des préalables à la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement. Il est également ressorti très clairement des auditions qu’il fallait accorder une attention accrue à la durabilité de l’environnement, à l’emploi et au travail décent, ainsi qu’à l’accès de tous aux soins de santé et à l’éducation, questions transversales d’une importance critique pour la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement.
Des appels vigoureux ont été lancés en faveur du maintien de l’engagement consistant à consacrer 0,7% du produit national brut à l’aide publique au développement, à la recherche de sources de financement nouvelles et d’un vaste et immédiat allégement de la dette ou de son annulation. Les participants estimaient que le document final devait faire davantage ressortir la nécessité de renforcer la démocratie et l’obligation de rendre des comptes dans le processus de prise de décisions au niveau international, notamment en augmentant la participation des pays en développement. En même temps, ils ont souligné l’importante contribution que pouvait apporter le secteur privé à la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement. Tous se sont accordés sur la nécessité d’évoluer vers une culture de prévention des conflits.
Un message important a été que les États Membres devaient prendre conscience des responsabilités qui accompagnaient la souveraineté, notamment de celle qui consistait à s’engager à agir pour prévenir le génocide et les violations massives des droits de l’homme, autrement dit la « responsabilité de protéger ». Les participants se sont accordés généralement pour dire qu’il fallait renforcer l’Organisation des Nations Unies en insistant notamment sur le rôle central de l’Assemblée générale, son organe de décision délibérant le plus représentatif, rendre le Conseil de sécurité plus démocratique, davantage comptable de ses actes et plus transparent et améliorer le rôle du Conseil économique et social lorsqu’il s’agissait de garantir la cohérence des politiques. Par ailleurs, de l’avis général, il était judicieux de créer une commission de consolidation de la paix et un conseil de droits de l’homme qui s’appuient sur le travail utile accompli par la Commission des droits de l’homme, en particulier ses procédures, ses rapporteurs et ses sous-commissions. S’agissant de la réforme du Secrétariat, l’accent a surtout été mis sur la nécessité d’augmenter les ressources de cet organe et de préserver son indépendance et son intégrité.
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