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AG/10351

RÉUNION DE HAUT NIVEAU SUR LE VIH/SIDA: NOTRE RÉACTION N’A PAS ÉTÉ À LA MESURE DE L’ÉPIDÉMIE, PRÉVIENT KOFI ANNAN

02/06/2005
Communiqué de presse
AG/10351

Assemblée générale

99e et 100e séances plénières – matin & après-midi


RÉUNION DE HAUT NIVEAU SUR LE VIH/SIDA: NOTRE RÉACTION N’A PAS ÉTÉ À LA MESURE DE L’ÉPIDÉMIE, PRÉVIENT KOFI ANNAN


Quatre ans après que les dirigeants du monde ont pris l’engagement unanime d’endiguer par tous les moyens le fléau du Sida, le Secrétaire général a lancé ce matin un avertissement face à une épidémie qui continue de prendre de vitesse la communauté internationale.  « Quatre ans plus tard, on peut dire que dans tous les domaines clefs –mobilisation politique, financement, programmes de prévention, et accès aux traitements– les choses ont bougé.  Cependant, notre réaction n’a pas été à la mesure de l’épidémie ». 


Les participants à cette réunion, dont de hauts responsables gouvernementaux de la santé, des experts, des représentants des organisations multilatérales, de la société civile ainsi que des personnes vivant avec le VIH/sida se sont penchés tout au long de la journée sur les progrès accomplis dans la concrétisation des engagements pris en 2001 au terme de la Déclaration d’engagement sur le VIH/Sida. 


La réunion d’ouverture organisée ce matin a permis de mettre certains chiffres en perspective: par rapport aux années précédentes, en 2004, on a dénombré plus de nouvelles infections (4,9 millions) et plus de décès dus au sida (3,1 millions).  En décembre 2004, 39,4 millions de personnes vivaient avec le VIH, dont la moitié sont des femmes.  Le sida a rendu orphelins 15 millions d’enfants.  Dans les pays à revenu faible ou intermédiaire, seuls 12% de ceux qui auraient eu besoin d’un traitement antirétroviral en ont bénéficié.


Dans sa déclaration, le Secrétaire général a insisté sur la nécessité de dégager des fonds plus importants, sur une meilleure planification et meilleure utilisation des ressources.  Il a également demandé que les acteurs concernés fassent preuve d’initiative et de dynamisme pour parvenir à éliminer le problème de la stigmatisation et de la discrimination.  C’est ce dont a également convenu le Directeur exécutif du programme ONUSIDA, M. Peter Piot, qui a demandé aux pays de faire un bond spectaculaire dans leur engagement et d’accorder le même degré d’attention à l’épidémie que celui qu’ils accordent à la sécurité mondiale.  Le Président de l’Assemblée générale, Jean Ping, s’est lui demandé si les États ont eu la volonté politique nécessaire pour donner suite aux engagements pris en 2001.  Les trois orateurs ont souligné que la pandémie du VIH/sida était un obstacle majeur à la réalisation de tous les Objectifs du Millénaire pour le développement.


Dans l’après-midi, les participants se sont divisés en cinq tables rondes qui ont tenu leurs discussions à huit clos.


La table ronde sur la prévention était présidée par Anna Marzec-Boguslawska, Chef du Centre national pour le VIH/sida de la Pologne; la table ronde sur le thème du VIH/sida et les droits de l’homme avec un accent sur l’égalité entre les sexes était présidée par Marcus Bethel, Ministre de la santé des Bahamas; la table ronde organisée sur le thème des ressources, était présidée par Jean-Louis Schiltz, Ministre de la coopération et de l’action humanitaire du Luxembourg; la table ronde chargée de travailler sur la question du traitement, des soins et du soutien était présidée par Anupong Chitwarakorn, Expert principal, Médecine préventive au Ministère des affaires étrangères de la Thaïlande.  La table ronde sur les orphelins et les enfants rendus vulnérables par le VIH/sida était présidée par Paulette Missambo, Ministre de la santé publique et de la population du Gabon.


Le Président de l’Assemblée générale, M. Jean Ping, a souhaité que les résultats de ces tables rondes se concrétisent en propositions concrètes pouvant être soumises à l’examen de la Réunion plénière de haut niveau de l’Assemblée générale qui se tiendra en septembre 2005. 


SUITE À DONNER AUX TEXTES ISSUS DE LA VINGT-SIXIÈME SESSION EXTRAORDINAIRE: MISE EN ŒUVRE DE LA DÉCLARATION D’ENGAGEMENT SUR LE VIH/SIDA [43]


Rapport du Secrétaire général (A/59/765)


Le rapport a été élaboré à partir de diverses sources d’informations, dont des données nationales sur les principaux indicateurs du sida dans 17 pays et territoires en Afrique, en Asie, aux Caraïbes et en Europe de l’Est d’autres enquêtes nationales, des études et des estimations factuelles concernant la portée des interventions clefs contre le VIH/sida.


Le Secrétaire général souligne que si l’épidémie commence à être maîtrisée dans un nombre limité mais croissant de pays, elle continue dans l’ensemble de se propager.  Par rapport aux années précédentes, en 2004, on a dénombré plus de nouvelles infections (4,9 millions) et plus de décès dus au sida (3,1 millions).  Plus de 8 000 personnes meurent chaque jour de maladies connexes.  En décembre 2004, 39,4 millions de personnes vivaient avec le VIH.  Les femmes représentent désormais près de la moitié des personnes vivant avec le virus.  Les effets du VIH/sida sur les enfants sont effarants, ajoute le Secrétaire général.  À l’échelle mondiale, le sida est à l’origine de 3% des décès chez les enfants de moins de cinq ans et, dans les pays particulièrement touchés, la proportion atteint parfois 50%.  Le sida a rendu orphelins 15 millions d’enfants.  Leur nombre devrait augmenter en flèche dans les années à venir.  Des millions d’autres enfants vivent dans des familles où un adulte est malade.


En outre, bien que l’expansion des programmes de traitement du VIH/sida ait suscité un nouvel espoir pour les populations et redynamisé l’action menée dans les collectivités pour prévenir la maladie et dispenser des soins, la mise en place de ces programmes est insuffisante pour éviter que les effets de l’épidémie ne s’aggravent pour certains des ménages, des collectivités et des pays les plus vulnérables au monde.  La mortalité due au VIH/sida continue d’éroder les réserves de capital humain déjà précaires sur lesquelles repose le développement viable et menace d’affaiblir les institutions sociales essentielles dans les pays particulièrement touchés.  Le consensus selon lequel le VIH/sida est un problème exceptionnel qui exige des mesures exceptionnelles laisse espérer que l’action mondiale contre le VIH/sida sera à la mesure de l’ampleur et de la complexité de l’épidémie.


En ce qui concerne le traitement, des soins et de l’accompagnement, le Secrétaire général recommande que l’on revoie les politiques nationales de dépistage pour inciter les personnes à prendre connaissance de leur statut sérologique, et mobiliser l’appui des donateurs en faveur des initiatives de dépistage.  Pour promouvoir les droits fondamentaux et l’égalité des sexes, il faudrait notamment, selon lui, adopter et appliquer des lois interdisant la discrimination à l’encontre des personnes vivant avec le VIH/sida, des exclus et des populations déplacées, et mettre en place des mécanismes de répression, et promouvoir l’enseignement gratuit pour tous, filles et garçons, et les programmes de restauration scolaire.  Pour ce qui est des ressources, il recommande de mobiliser les ressources financières nécessaires auprès de la communauté internationale, pour assurer d’urgence le financement complet d’une réaction d’ensemble et de plus vaste portée à l’épidémie, sur la base des besoins recensés par ONUSIDA et ses partenaires, en veillant notamment à ce que le Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme, en tant que l’un des principaux mécanismes de financement de cette action mondiale, soit pleinement financé.


De manière générale, le Secrétaire général constate que l’engagement politique en faveur de la réaction au sida est beaucoup plus résolu depuis 2001, encore qu’il reste inadéquat dans de nombreux pays où l’épidémie devient un problème majeur.  Selon lui, il importe tout particulièrement de prendre en main la situation de façon énergique et résolue dans tous les pays d’Asie et d’Europe de l’Est, où la possibilité d’empêcher la propagation généralisée de l’épidémie disparaît rapidement.  Il est de même indispensable de faire preuve d’initiative dans les pays à revenu élevé pour donner un nouvel élan à l’action de prévention et réduire l’écart entre les ressources disponibles et les ressources nécessaires à la lutte mondiale contre le sida.


Le Secrétaire général, qui souligne qu’en 2006 l’Assemblée générale recevra un rapport d’ensemble sur les progrès internationaux accomplis dans la mise en œuvre de la Déclaration d’engagement sur le VIH/sida, se référant plus particulièrement aux objectifs fixés pour 2005, affirme qu’à mesure que les répercussions de l’épidémie sur notre monde se font de plus en plus apparentes, ne pas réagir face au sida est une possibilité trop inquiétante à envisager mais qui se matérialisera certainement si aucune mesure efficace n’est prise.


Déclarations


M. JEAN PING (Gabon), Président de l’Assemblée générale, a déclaré qu’il fallait garder à l’esprit que l’une des raisons fondamentales pour laquelle la Déclaration d’engagement sur le VIH/Sida avait été adoptée à l’unanimité, était que ce document fixe un certain nombre d’actions précises à engager selon un échéancier bien déterminé. 


Poursuivant, il a estimé qu’il ne fallait pas oublier que cette pandémie représente à la fois un enjeu de premier ordre pour les sociétés, mais aussi une urgence mondiale qu’il faut identifier comme l’un des obstacles majeurs à l’application effective des Objectifs du Millénaire pour le développement.


Nous devons nous rendre à l’évidence et constater que la menace du VIH/sida est en 2005 bien plus grande que lorsque nous nous sommes réunis ici, il y a quatre ans, a-t-il dit.  Elle a atteint, à tous égards, des proportions particulièrement alarmantes, a-t-il ajouté.  Il a indiqué que, depuis 2001, le nombre de personnes infectées n’avait cessé de croître – pour atteindre aujourd’hui les 5 milliards -, et que le nombre de personnes mortes du VIH/sida avait augmenté pour atteindre 3,1 millions de décès en 2004, soit beaucoup plus que le bilan des quatre années précédentes.


M. Ping a poursuivi en disant que la pandémie avait également atteint un rythme de progression inquiétant dans le monde, affectant à la fois de nouveaux pays et de nouvelles populations à l’intérieur des pays, plus particulièrement les femmes et les jeunes filles.  Quatre-vingt quinze pour cent (95%) des personnes infectées, a-t-il précisé, se trouvent dans les pays à bas revenu et à revenu intermédiaire, et la pandémie est en train de décimer les ressources humaines et d’absorber les ressources financières et matérielles dont les pays ont besoin pour réussir le combat contre le sida.  D’ici à l’an 2006 par exemple, 11 pays d’Afrique subsaharienne auront probablement perdu plus du dixième de leur force de travail du fait du sida.


M. Ping a jugé que c’était à la lumière de ce tableau sombre qu’il fallait s’efforcer de répondre à un certain nombre de questions capitales, en demandant en particulier si chaque pays à revenu bas ou intermédiaire avait, au niveau national, pris la responsabilité de s’approprier la quête de solutions aux problèmes posés par le sida.  Les dirigeants politiques sont-ils suffisamment impliqués dans cette lutte et ont-ils cette volonté politique si essentielle pour vaincre le Sida?  Les pays a revenu élevé ont-ils respecté leur engagement à soutenir les pays en développement dans la lutte contre cette menace mondiale?  Avons-nous réussi à étendre le traitement, les soins et le soutien, afin que les personnes vivant avec le VIH/Sida puissent vivre une vie plus longue, plus saine et plus productive?  Dans quelle proportion avons-nous respecté nos engagements en matière de droits de l’homme pour mettre fin à la stigmatisation des malades? a encore demandé M. Ping.


En conclusion, il a émis le souhait que les discussions des cinq tables rondes qui auront lieu tout au long de la journée soient assorties de propositions concrètes à soumettre à l’examen de la Réunion plénière de haut niveau de septembre 2005.


M. KOFI ANNAN, Secrétaire général des Nations Unies, a rappelé qu’il a quatre ans, l’Assemblée générale s’était réunie en session extraordinaire et s’était engagée, à l’unanimité, à combattre le fléau du VIH/sida.  Quatre ans plus tard, on peut dire que dans tous les domaines clefs –mobilisation politique, financement, intensité et ampleur des programmes de prévention, et accès aux traitements– les choses ont bougé.  Cependant, a encore ajouté le Secrétaire général, notre réaction n’a pas été à la mesure de l’épidémie.


Le VIH et le sida ont continué à gagner du terrain, à un rythme de plus en plus rapide, sur tous les continents alors que les efforts déployés en matière de traitement et de prévention ont été de très loin insuffisants.  Dans les pays à revenu faible ou intermédiaire, seuls 12% de ceux qui auraient eu besoin d’un traitement antirétroviral en ont bénéficié.  Et alors que les jeunes –surtout les jeunes femmes– comptent pour plus de la moitié des nouveaux cas, rares sont ceux qui ont eu accès à de réels services de prévention s’adressant à la jeunesse.


Il est clair que l’épidémie continue de nous prendre de vitesse.  Pour l’arrêter et la faire reculer d’ici à 2015, comme le prévoient les Objectifs du Millénaire pour le développement, nous devons en faire beaucoup plus.  Le Secrétaire général a cité en exemple de bons programmes de prévention ceux du Brésil, du Cambodge, de la Thaïlande et de l’Inde.  Il a aussi fait état des initiatives menées aux Bahamas, au Cameroun, au Kenya et en Zambie.  Certains de ces pays ont réussi à endiguer l’épidémie à un stade précoce.  D’autres l’ont fait reculer alors qu’elle avait déjà pris pied.


Kofi Annan a aussi mentionné les réels progrès en ce qui concerne l’accès aux traitements.  À la fin de l’année dernière, dans les pays à revenu faible ou intermédiaire, plus de 700 000 personnes suivaient un traitement antirétroviral, grâce notamment à l’initiative « trois millions d’ici à 2005 » lancée par l’Organisation mondiale de la santé (OMS) et le programme ONUSIDA, aux activités financées au moyen du Fonds mondial, au Plan d’urgence du Président des États-Unis et au Programme plurinational de lutte contre le VIH/sida de la Banque mondiale.  

Il a lancé un appel pour que ce genre d’initiatives se multiplie soutenues par des ressources supplémentaires qui proviennent des donateurs habituels, du secteur privé et des pays les plus touchés eux-mêmes.  Il faudra que le Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme soit suffisamment alimenté et que les organisations qui fournissent directement des services à ceux qui en ont besoin reçoivent des fonds beaucoup plus importants.


Kofi Annan a aussi insisté sur l’importance de mieux planifier pour que les ressources soient utilisées le plus rationnellement possible.  Le principe des « trois uns » –un cadre d’action contre le VIH/sida, un organisme national de coordination de la lutte contre le sida, et un système de suivi et d’évaluation à l’échelle nationale– devra être gardé à l’esprit.  Il a également demandé que les acteurs concernés fassent preuve d’initiative et de dynamisme, à tous les niveaux et dans tous les domaines, pour parvenir à éliminer le problème de la stigmatisation et de la discrimination ou à renforcer les systèmes et les infrastructures de santé publique.  Il a également insisté sur l’autonomisation des femmes et des filles.

Par bien des aspects, la tâche sera plus ardue cette année qu’en 2000, quand la Déclaration du Millénaire a été adoptée, a fait remarquer le Secrétaire général.  Au lieu de se fixer des objectifs, les dirigeants devront cette fois décider des moyens de les atteindre.  Ils devront arrêter un plan pour la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement.  L’efficacité de la lutte contre le sida sera déterminante à cet égard.  Arrêter l’épidémie n’est pas qu’un objectif en soi: c’est aussi une condition indispensable à la réalisation de presque tous les autres.  (Pour le texte intégral, voir le communiqué http://www.un.org/News/fr-press/docs/2005/SGSM9903.doc.htm).


M. PETER PIOT, Directeur exécutif d’ONUSIDA, a indiqué que l’extrême gravité de la pandémie de sida exigeait que les pays fassent un bond spectaculaire dans leur engagement.  Cette épidémie nous vaincra à moins d’une riposte exceptionnelle des dirigeants et des publics partout dans le monde, a-t-il dit.


Poursuivant, il a énuméré les jalons à atteindre en vue de répondre au défi posé par l’épidémie.  Le sida doit recevoir le même degré d’attention et de préoccupation de la part des dirigeants mondiaux que celui qu’ils accordent à la sécurité mondiale.  Il est en outre essentiel, a-t-il poursuivi, que l’accès universel à la prévention et au traitement du VIH soit assuré.  Pour cela, a-t-il ajouté, il faut combler immédiatement le manque de financement qui s’élève à plusieurs milliards.  Un troisième jalon consiste à faire travailler l’argent disponible pour les personnes sur le terrain.  Il faut, à cette fin, accorder aux droits et aux besoins des femmes et des personnes les plus vulnérables la plus haute priorité dans la pratique.  M. Piot a continué en disant qu’il était de plus en plus nécessaire d’incorporer pleinement un horizon à long terme dans la planification des actions de lutte contre la pandémie de VIH/sida.  C’est là un impératif, a-t-il dit, car l’épidémie est un fléau à long terme.


Il a poursuivi en demandant également que soient mis en place les systèmes nécessaires pour aboutir un jour à un vaccin et un microbicide.  Il a également jugé qu’il fallait s’attaquer aux causes fondamentales à l’origine de l’épidémie, telles que le manque d’éducation, les inégalités entre les sexes, la pauvreté et la discrimination.  Nous devons renverser les obstacles persistants au développement créés par l’épidémie elle-même, comme les générations d’enfants rendus orphelins et la perte des capacités humaines et institutionnelles.  En d’autres termes, a ajouté M. Piot, nous devons planifier une action exceptionnelle sur ce qui fera la différence dans un an et dans cinq ans –comme dans 10 ans et dans 20 ans.


Il a ensuite tenu a assurer le Président de l’Assemblée générale de l’engagement des dirigeants des 10 organismes rattachés à l’ONUSIDA et de son engagement personnel à travailler dur pour résoudre la crise du sida, ce qui serait aussi supprimer un obstacle majeur à la réalisation des Objectifs de développement du Millénaire, a-t-il conclu.


Séance de clôture: résumé des travaux des tables rondes


M. JEAN PING, Président de l’Assemblée générale, a résumé les débats des cinq tables rondes.  Les participants aux tables rondes ont reconnu la menace exceptionnelle que constitue le sida pour la sécurité et la prospérité dans le monde.  Un certain nombre de questions communes ont été soulevées, a-t-il dit, à savoir la nécessité de lutter contre les tabous et les discriminations liés à la maladie, de retenir et de renforcer les compétences, de trouver de nouvelles ressources financières et de faire participer davantage la société civile, en particulier les personnes vivant avec la maladie, à tous les aspects de la maladie.


Le Président de l’Assemblée générale a expliqué qu’il ressort de la table ronde sur les ressources que depuis la session extraordinaire consacrée au VIH/Sida de 2001, les fonds alloués dans le monde à la lutte contre le sida ont considérablement augmenté, faisant espérer que la qualité et la portée des services de prévention et de traitement iraient croissantes.  Hors les ressources investies dans la lutte contre le VIH/Sida ne sont pas à la hauteur du problème.  De plus, l’amélioration des services de lutte contre la maladie se heurte aux difficultés que pose le renforcement des capacités dans les secteurs de la santé et autres, du fait notamment du débauchage de personnel qualifié.


Parmi les recommandations de cette table ronde, deux présentent un intérêt particulier.  Il faut allouer les ressources et les crédits suffisants à la lutte contre la pandémie.  Il est indispensable de veiller à ce que les engagements pris et les annonces de contributions soient honorées à l’avenir. Par ailleurs, les pays doivent préciser davantage leurs besoins en ressources humaines et mettre au point des moyens novateurs pour fournir les services essentiels, notamment dans le secteur de la santé.  Il est également nécessaire d’assurer la fourniture en temps opportun des ressources.  Un tel objectif ne sera possible que si nous mettons en œuvre le principe des « trois unités » négociées à Washington l’année dernière qui définissent les normes pour des stratégies nationales relatives au sida et harmonisent les contributions  non seulement des différentes entités gouvernementales et des donateurs bilatéraux et multilatéraux mais aussi les contributions indispensables de la société civile et du secteur privé.


La table ronde sur les orphelins et les enfants rendus vulnérables par le VIH/sida a souligné que les efforts entrepris à l’heure actuelle ne suffisent pas pour faire face à ce problème qui s’aggrave.  L’accès à l’éducation a été jugé indispensable pour atténuer les effets à long terme sur les jeunes.  Le rôle primordial que joue la famille a également été reconnu.


Parmi ses recommandations, la table ronde a relevé qu’il faut redoubler d’efforts à l’échelle nationale et intensifier l’appui fourni par les donateurs en vue de protéger les enfants orphelins ou rendus vulnérables. Il faut accélérer l’élaboration de programmes en supprimant notamment les frais de scolarité et l’élargissement des programmes alimentaires dans les écoles.  Il faut enfin nouer des partenariats pour étendre l’accès aux soins, aux services d’accompagnement et aux traitements destinés aux parents, y compris en renforçant la prévention de la transmission de la mère à l’enfant.


S’agissant de la table ronde sur les droits de l’homme et l’égalité entre les sexes, M. Ping a déclaré que les violations de ces droits continuaient d’accroître la propagation du sida, et qu’elles entravaient l’accès aux services de prévention, de traitement, et d’accompagnement.  Poursuivant, M. Ping a indiqué que les principales recommandations issues de cette table ronde portaient sur le renforcement des mesures de lutte contre la discrimination dont sont victimes les personnes vivant avec le virus, sur la promotion d’un cadre favorable à la protection des droits de ces personnes, sur l’élaboration de programmes spécialement destinés aux femmes et aux filles en vue de réduire leur vulnérabilité à l’infection au VIH, sur la nécessité d’accroître les efforts pour éliminer la violence à l’égard des femmes, et sur l’importance d’éduquer et sensibiliser les hommes et les garçons afin qu’ils contribuent à rendre les femmes moins vulnérables à la maladie.


En ce qui concerne la table ronde consacrée à la prévention, M. Ping a indiqué qu’il avait été réaffirmé à cette occasion que la prévention demeure le pilier de la lutte contre le sida.  Pourtant, a-t-il dit, la couverture des programmes de prévention reste faible.  Dans ce contexte, a poursuivi M. Ping, la table ronde a recommandé, entre autres, de multiplier les activités de prévention efficaces et éprouvées sous la conduite des autorités nationales et en collaboration avec toutes les parties prenantes, de resserrer les liens entre l’hygiène sexuelle, l’hygiène de la procréation et les programmes de prévention, et de veiller à ce que parallèlement à la multiplication des services de traitement toutes les occasions soient saisies pour améliorer la prévention.


Concernant la table ronde consacrée au traitement, M. Ping a déclaré qu’avait été réitérée la nécessité impérieuse d’élargir d’urgence les programmes de traitement pour qu’ils bénéficient au plus grand nombre possible.  À cette fin, il a été convenu de revoir les politiques nationales de dépistage, de continuer à réduire le coût du traitement antirétroviral afin de le rendre plus accessible, notamment le traitement pour enfants, de saisir l’occasion que fournit l’essor des programmes de traitement pour intégrer de multiples services dans un ensemble complet de soins du sida, et d’avoir recours au maximum de travailleurs et au personnel paraprofessionnel de la collectivité pour l’administration et la surveillance du traitement antirétroviral.


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