LA COMMISSION DU DEVELOPPEMENT SOCIAL REFLECHIT A SES METHODES DE TRAVAIL
Communiqué de presse SOC/4642 |
Commission du développement social
11e séance – matin
LA COMMISSION DU DEVELOPPEMENT SOCIAL REFLECHIT A SES METHODES DE TRAVAIL
La Commission du développement social a eu des discussions aujourd’hui sur ses méthodes de travail dans le but de garantir une meilleure application des textes issus des grandes conférences internationales.
Les délégations ont commenté et, dans leur ensemble, appuyé les recommandations du Secrétaire général contenues dans son rapport*. Elles portent notamment sur la nécessité d’engager les fonds, programmes et l’ensemble du système des Nations Unies pour la mise en œuvre sur le terrain des conclusions de la Commission; de favoriser une participation accrue des institutions financières internationales. Il s’agit aussi de promouvoir un meilleur dialogue et une coordination accrue des activités des Présidents des diverses commissions et d’engager la participation accrue des représentants de la société civile. Il est enfin recommandé à la Commission d’examiner de quelle manière elle peut contribuer à « la rencontre importante » de 2005 qui constituerait un processus d’examen général sur les progrès accomplis dans l’exécution de tous les engagements pris dans la Déclaration du Millénaire.
Les représentants de l’Irlande, au nom de l’Union européenne et la représentante des Etats-Unis se sont dits encouragés par la volonté de la Commission d’améliorer la qualité du dialogue. Pour ces représentants, la Commission devrait encourager de nouveaux partenariats propres à améliorer la mise en œuvre du Programme d’action de Copenhague et utiliser de manière plus judicieuse les ressources dont dispose l’ONU. Pour les représentants de Cuba, de l’Inde et de l’Indonésie, la Commission devrait mettre l’accent sur la mise en œuvre des actions inscrites au Programme d’action de Copenhague, avant de vouloir traiter des thèmes nouveaux qui sont en ce moment désignés sous le terme de « questions émergentes ».
Ces trois intervenants ont estimé qu’il fallait d’autre part respecter l’autonomie et les différences de mandats des institutions de l’ONU participant à la mise en œuvre et au suivi de Copenhague, qui doit s’opérer dans un cadre strictement multilatéral. Le représentant de l’Inde a ensuite appelé à la prudence en ce qui concerne le rôle que l’on veut donner aux commissions régionales, qui devrait être un rôle de soutien aux Etats de leur espace géographique, en vue de les aider à réaliser les Objectifs de développement du Millénaire. Enfin, l’Indonésie et le Canada se sont déclarés en faveur de l’amélioration des méthodes de travail de la Commission du développement social, notamment à travers l’organisation de tables rondes et d’échanges sur des thèmes spécifiques.
La Commission a également pris acte du contenu du projet de budget-programme biennal pour les politiques sociales et le développement social** qui fait suite à la demande de l’Assemblée générale relative à l’établissement d’un plan stratégique pour l’exercice biennal 2006-2007 destiné à remplacer l’actuel plan à moyen terme. La Commission est invitée à faire part de ses observations au Secrétaire général. Le document précise que dans le cadre du sous-programme 3 sur les politiques sociales de développement, l’objectif est de renforcer la coopération internationale en accordant une attention particulière à l’élimination de la pauvreté, à la création d’emplois et à l’intégration sociale et surtout en tenant dûment compte des questions relatives aux personnes âgées, aux handicapés, à la famille, à la jeunesse, aux personnes dans des situations de conflit et aux populations autochtones.
En début de séance, le Président de la Commission, M. Jean-Jacques Elmiger (Suisse), avait résumé le dialogue entamé la veille sur les migrations internationales. Les points suivants ont été mis en évidence: le phénomène migratoire est un processus complexe révélant des caractéristiques multiples, parmi lesquelles la dimension internationale, voire régionale, des migrations qui ne saurait être réduite à son seul aspect Nord-Sud. Le phénomène comporte une dimension démographique et sexospécifique croissante dans la mesure où les femmes et les jeunes sont les plus touchés, ainsi qu’une dimension sociale en relation avec la mondialisation qui est ressentie comme cause des inégalités croissantes dans la répartition des ressources.
La nécessité d’une coopération internationale renforcée a été reconnue. A ce titre, il convient d’améliorer la perception qu’ont les pays d’accueil des migrants et la reconnaissance de leur contribution au développement socioéconomique des pays d’accueil. Il convient ainsi de mieux comprendre l’impact des transferts de fonds vers les pays d’origine; de disposer d’informations fiables en vue de l’élaboration de politiques coordonnées et complémentaires entre pays d’origine et pays d’accueil, notamment touchant le marché du travail, en intégrant tous les acteurs du développement que sont la société civile, les institutions financières internationales et régionales. Il s’agit d’établir des mécanismes plus efficaces de dialogue, d’échange d’information et d’expérience.
Une coopération internationale a également été envisagée dans le domaine du droit et de la protection sociale des travailleurs migrants. Il s’agit d’établir une responsabilité partagée entre pays selon qu’il s’agit de pays d’accueil ou d’origine. Le but pourrait être de mener à l’élaboration d’un cadre normatif de protection de la personne. La Commission a noté la création de la Commission mondiale sur les migrations internationales à la demande du Secrétaire général et elle a estimé que cet organe sera en mesure de relever les défis identifiés et de contribuer à renforcer toute action visant à réduire les écarts entre les pays et les autres acteurs engagés dans le domaine de la migration.
La Commission poursuivra l’examen de ses méthodes de travail demain jeudi 12 février à 15 heures.
* Le rapport du Secrétaire général sur l’examen des méthodes de travail de la Commission est paru sous la côte E/CN.5/2004/2.
** Le projet de budget-programme biennal est contenu dans le document E/CN.5/2004/7.
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