SG/SM/9587-IHA/962

ALLOCUTION PRONONCÉE PAR LE SECRÉTAIRE GÉNÉRAL À L’OCCASION DU LANCEMENT DE L’APPEL HUMANITAIRE GLOBAL POUR 2005

11/11/2004
Communiqué de presse
SG/SM/9587
IHA/962


ALLOCUTION PRONONCÉE PAR LE SECRÉTAIRE GÉNÉRAL À L’OCCASION DU LANCEMENT DE L’APPEL HUMANITAIRE GLOBAL POUR 2005


On trouvera ci-après le texte de l’allocution prononcée par le Secrétaire général, Kofi Annan, aujourd’hui, à l’occasion du lancement de l’appel humanitaire global pour 2005:


Nous tirons aujourd’hui la sonnette d’alarme au nom de 26 millions d’hommes qui ont bien du mal à survivre aux ravages de la guerre et d’autres situations d’urgence.


C’est en Afrique que se trouvent le plus grand nombre de gens qui ont besoin de notre aide – dans des pays directement touchés par des situations d’urgence comme le Burundi, l’Ouganda ou la République démocratique du Congo, mais aussi dans ceux qui ont à faire face à l’afflux d’un grand nombre de réfugiés, comme la Guinée et le Tchad. L’appel lancé cette année s’étend également au territoire palestinien occupé et à la Tchétchénie, dans la Fédération de Russie.


Où qu’ils se trouvent, quels que soient les troubles politiques dans lesquels ils vivent, ces millions d’hommes, de femmes et d’enfants ont besoin d’aide pour rester en vie et pour voir s’améliorer leurs chances de survie. La survie devient pratiquement impossible, par exemple, quand des familles vulnérables sont mises à mal par des difficultés qui compliquent encore d’autres problèmes, par exemple des attaques armées, l’obligation de quitter leur domicile, la faim, la maladie, ou les catastrophes naturelles telles que les invasions acridiennes récentes en Afrique de l’Ouest.


Dans certains des pays sur lesquels porte l’appel humanitaire lancé ce jour, les perspectives de relèvement s’éclaircissent, du fait de l’amélioration de la sécurité, d’un élargissement de l’accès aux secours humanitaires, du retour des réfugiés et d’une certaine stabilisation de la situation politique. Ailleurs, les choses s’aggravent, ou au mieux les espoirs et les craintes s’équilibrent à peu près. En République démocratique du Congo, de nouveaux combats sont très préoccupants. En République du Congo, la paix n’est toujours pas au rendez-vous dans certaines régions du pays. En Côte d’Ivoire, les violations du cessez-le-feu ont entraîné, pour les civils, de nouvelles souffrances. Et l’économie palestinienne est en ruine, les Palestiniens ayant plus que jamais besoin d’une aide extérieure.


Pour que cette situation s’améliore, il est impératif que la solidarité internationale joue à plein. La solidarité n’est pas uniquement matérielle. Savoir que le monde ne vous oublie pas, ou que, quelque part, une personnalité influente prend fait et cause pour vous donner des raisons d’espérer. Mais pour qu’il y ait, sur le terrain, une amélioration réelle, la solidarité doit s’exprimer matériellement. C’est bien ce que nous demandons aujourd’hui.


Le montant que nous demandons est de 1,7 milliard de dollars : il permettra de soutenir l’action de la communauté humanitaire, qui cherche à sauver des vies, à réduire la dépendance à l’égard de l’aide et à préparer le terrain à un avenir plus stable.


L’action que nous proposons répond à des principes, qui découlent de notre appartenance commune à l’humanité, et de la neutralité, de l’impartialité et de l’indépendance que confèrent les Conventions de Genève.


L’action entreprise sera rigoureusement coordonnée avec celle des autres organismes des Nations Unies, de la Croix-Rouge et des organisations non gouvernementales qui travaillent ensemble et avec les gouvernements.


Et surtout, les 723 projets que nous proposons seront effectifs. En 2004, les organismes humanitaires ont protégé, vacciné, nourri, soigné des millions de gens, souvent dans des situations très difficiles. L’an dernier, les organismes humanitaires ont aidé un grand nombre d’habitants de l’Angola, de la Sierra Leone, du Tadjikistan et de plusieurs pays d’Afrique australe à sortir de situations d’urgence graves.


Je tiens à remercier les gouvernements de l’aide qui rend ces efforts possibles. Les donateurs les plus généreux, par rapport à leur produit intérieur brut – le Danemark, la Finlande, l’Irlande, la Norvège et la Suède – méritent tout particulièrement notre reconnaissance. J’espère que d’autres pays donateurs suivront ce bel exemple, et que d’autres pays encore, qui ont la capacité de le faire, se joindront à eux. Nous devons éviter que se reproduise le tarissement du financement humanitaire que vous avons constaté cette année. L’Organisation des Nations Unies organise à Genève, à la mi-janvier, une réunion qui lancera la mise en œuvre du programme en 2005. À cette date, les donateurs seront invités à déclarer leurs intentions de financement pour l’année. Je vous invite à être généreux. De plus, je vous encourage à annoncer votre contribution dès que possible, étant donné que c’est à la fois un moyen économique et conforme aux principes et aux bonnes pratiques de l’aide, auxquels les donateurs ont souscrit l’an dernier à Stockholm.


Les organismes humanitaires n’ont pas de solution toute faite à proposer aux problèmes politiques qui sont à l’origine de la plupart de ces situations d’urgence. Mais ils fournissent des services et une aide indispensables, sans lesquels notre monde serait beaucoup moins sûr qu’à présent, beaucoup plus impitoyable encore. Nous ne pouvons tourner le dos aux 26 millions d’hommes qui attendent de nous une aide. En répondant à cet appel, les pays donateurs travailleront ensemble, aideront des millions de gens dans le besoin et prépareront de façon décisive notre avenir à tous. Je vous supplie de ne pas vous dérober à cette ardente obligation.


Je vous remercie.


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