SG/SM/9478-GA/PAL/967

KOFI ANNAN SE RÉJOUIT DE TRAVAILLER EN PARTENARIAT AVEC LA SOCIÉTÉ CIVILE À LA RÉALISATION D’UNE PAIX GLOBALE ET JUSTE POUR LES PALESTINIENS, LES ISRAÉLIENS ET TOUT LE MOYEN-ORIENT

13/09/2004
Communiqué de presse
SG/SM/9478
GA/PAL/967


KOFI ANNAN SE RÉJOUIT DE TRAVAILLER EN PARTENARIAT AVEC LA SOCIÉTÉ CIVILE À LA RÉALISATION D’UNE PAIX GLOBALE ET JUSTE POUR LES PALESTINIENS, LES ISRAÉLIENS ET TOUT LE MOYEN-ORIENT


On trouvera ci-après le message du Secrétaire général de l’ONU, M. Kofi Annan, à la Conférence internationale de la société civile à l’appui du peuple palestinien.  Le message a été lu aujourd’hui par le Secrétaire général adjoint aux affaires politiques, M. Kieran Prendergast:


Je souhaite la bienvenue au Siège de l’Organisation des Nations Unies à tous ceux qui sont réunis pour la Conférence internationale de la société civile à l’appui du peuple palestinien.


Le conflit israélo-palestinien est, depuis plusieurs décennies, au cœur des préoccupations de la communauté internationale qui a consacré beaucoup d’énergie, de ressources et d’efforts diplomatiques à trouver un règlement juste et durable. La communauté internationale a également reconnu depuis longtemps que la paix entre les deux peuples était essentielle à la stabilité politique et économique au Moyen-Orient.


L’ampleur de la crise humanitaire dans le territoire palestinien occupé est très alarmante. Le nombre de Palestiniens tués et blessés continue d’augmenter. La destruction systématique de maisons palestiniennes dans la bande de Gaza et le nombre de Palestiniens ainsi laissés sans abri suscitent une vive inquiétude. Ces mesures, ainsi que les bouclages, les couvre-feux et autres entraves graves à la liberté de mouvement, ont eu des effets particulièrement désastreux sur les membres  les plus vulnérables de la population palestinienne – les femmes, les enfants et les personnes âgées. Plus de la moitié des Palestiniens vivent au-dessous du seuil de pauvreté. Ils sont chaque jour plus nombreux à compter sur l’aide internationale d’urgence pour subsister.


On ne saurait faire non plus abstraction du fait que certains groupes palestiniens continuent à perpétrer des attentats-suicide et d’autres attaques qui coûtent la vie à des civils israéliens, attisent la haine et la peur, et ne font qu’entraver les aspirations nationales du peuple palestinien. Nous devons être unanimes à condamner résolument et systématiquement ce type de terrorisme sous tous ses aspects et dans toutes ses manifestations. Nulle cause ne peut le justifier.


La voie vers une solution est définie par la Feuille de route du Quatuor qui prévoit clairement deux États, Israël et la Palestine, vivant côte à côte, en paix et en sécurité. Un règlement définitif marquant la fin de l’occupation entamée en 1967 devrait intervenir à l’issue de négociations entre les deux parties, sur la base des résolutions 242, 338, 1397 et 1515 du Conseil de sécurité et du principe de l’échange de territoires contre la paix. Bien que les deux parties soient convenues d’adopter une série de mesures parallèles et réciproques prévues dans le plan, les efforts visant à honorer ces engagements ont été jusqu’ici décevants. Il est inadmissible que l’application de la Feuille de route continue à être retardée, car le temps joue contre nous. Les deux parties doivent s’acquitter des obligations qu’elles ont contractées en vertu du plan.


J’exhorte le Gouvernement israélien à démanteler les avant-postes établis depuis mars 2001, à geler immédiatement toute activité d’implantation, y compris l’expansion naturelle des colonies et à arrêter dans le territoire palestinien occupé la construction de la barrière, qui a fait récemment l’objet d’un arrêt de la Cour internationale de Justice.


J’engage vivement l’Autorité palestinienne à prendre les mesures tant attendues pour restructurer et renforcer les services de sécurité palestiniens afin de combattre les groupes qui sèment la terreur, et à s’engager dans la voie de la réforme.


Pour difficile et complexe que soit devenue la situation, la communauté internationale et la société civile ne sauraient se soustraire à l’obligation qui leur incombe de tout faire pour atténuer les souffrances des Palestiniens et aider à créer un climat propice aux négociations politiques et à la réconciliation entre les deux peuples.


Les organisations non gouvernementales à travers le monde ont montré au fil des années, par leurs campagnes et leurs initiatives locales, qu’elles apportent une contribution unique à la transition pacifique dans les zones du monde ravagées par les conflits. Votre expérience pratique et votre connaissance de première main des communautés où vous évoluez, de même que la diversité de vos associations, vous permettent d’explorer de nouveaux moyens de travailler ensemble pour trouver un terrain d’entente.


Les initiatives de Genève et Nusseibeh-Ayalon sont de brillants exemples d’initiatives de la société civile qui, quoique officieuses, offrent des idées fraîches pour des concessions mutuelles que pourraient exploiter des négociateurs officiels. Fait plus significatif, ces initiatives redonnent de l’ardeur à ceux qui avaient cédé au découragement et à la lassitude, en prouvant qu’il existe des Israéliens et des Palestiniens qui sont disposés à faire des compromis et qui estiment que la paix et la sécurité des générations futures valent bien le prix d’un compromis.


Seules des négociations politiques officielles débouchant sur un accord entre les parties peuvent conduire à un règlement pacifique. Autrement, les parties se heurteront à la triste réalité d’une voie sans issue et d’une violence sans fin.


L’Organisation des Nations Unies et ses divers organes, organismes et programmes continueront de s’employer à atténuer l’impact de la situation humanitaire dans le territoire palestinien jusqu’à ce qu’un règlement négocié soit trouvé et que la reconstruction démarre. L’UNRWA, dont les ressources sont sollicitées à l’excès et dont les conditions de travail deviennent de plus en plus dangereuses, continue à fournir comme elle le peut une assistance et des services d’urgence là où le besoin s’en fait sentir. Je lance de nouveau un appel pressant à la communauté des donateurs pour qu’elle fasse preuve de générosité dans ses contributions à l’UNRWA et à d’autres organismes des Nations Unies qui restent très actifs sur le terrain en ce moment, où on a grand besoin d’eux. J’en appelle également au Gouvernement israélien pour qu’il favorise le passage sans entrave des travailleurs humanitaires de l’ONU et d’autres organismes dans la région.


Je me réjouis de poursuivre de continuer de travailler en partenariat avec la société civile en vue de la réalisation de notre objectif commun : une paix globale, juste et durable pour les Palestiniens et les Israéliens et pour tout le Moyen-Orient.


Je tiens à féliciter le Comité de la collaboration étroite qu’il continue d’entretenir avec la société civile sur cette question très importante et vous souhaite plein succès dans vos travaux.


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