SG/SM/9425

KOFI ANNAN EN APPELLE À LA GÉNÉROSITÉ DE LA COMMUNAUTÉ INTERNATIONALE POUR AIDER HAÏTI À TRAVERSER UNE PERIODE DE TRANSITION DIFFICILE

30/7/2004
Communiqué de presse
SG/SM/9425


KOFI ANNAN EN APPELLE À LA GÉNÉROSITÉ DE LA COMMUNAUTÉ INTERNATIONALE POUR AIDER HAÏTI À TRAVERSER UNE PERIODE DE TRANSITION DIFFICILE


On trouvera ci-après le texte du message que le Secrétaire général a adressé à la Conférence internationale des donateurs en faveur de Haïti et dont lecture a été donnée par son Représentant spécial en Haïti, Juan Gabriel Valdes, à Washington, le 20 juillet:


Ce jour marque un tournant historique dans l’action de la communauté internationale en Haïti.  Je souhaite chaleureusement la bienvenue à tous ceux qui sont réunis aujourd’hui pour répondre aux besoins politiques et institutionnels et favoriser le développement d’Haïti au cours des prochains 27 mois.  Je ne doute pas qu’à la présente conférence, la communauté internationale saura trouver une réponse collective à la hauteur des attentes du peuple haïtien.


Après la crise qui l’a frappé au début de l’année, Haïti s’est engagé sur la voie de la transition.  La situation s’est peu à peu améliorée sur le plan de la sécurité depuis le déploiement de la Force multinationale intérimaire, en février, et de la Mission des Nations Unies pour la stabilisation, en juin.  L’administration provisoire fait montre d’une réelle volonté de favoriser la démocratie fondée sur la participation et le développement durable en Haïti.  La MINUSTAH s’emploie quant à elle à réunir les conditions propices à un dialogue général et ouvert et à la réconciliation nationale, à un combat impartial contre l’impunité, à l’organisation d’élections libres et régulières et au développement économique du pays.


Nul ne devrait toutefois sous-estimer à quel point Haïti reste fragile. Des groupes armés continuent de menacer la stabilité.  L’état de droit n’a pas encore été rétabli.  Les forces politiques continuent de s’affronter.  Les services de base doivent être réorganisés de toute urgence. Le chômage est omniprésent.  Les Haïtiens seront soumis à rude épreuve au cours de la difficile période à venir.  Il en sera de même pour la communauté internationale qui devra, pour qu’Haïti opère une transition sans heurt, apporter son plein appui à ses dirigeants et rester mobilisée au cours des mois, voire des années qui viennent.  Car nous devrons nous efforcer d’attaquer le mal à la racine au lieu de nous contenter d’en masquer les symptômes.


Les signes sont, jusqu’à présent, encourageants.  Je me félicite du nouveau partenariat qui s’est noué entre la communauté internationale et le Gouvernement de transition au cours de l’élaboration du Cadre de coopération intérimaire.  Il s’est agit là d’une véritable coopération entre les parties internationales et nationales intéressées à tous les niveaux.  La contribution de l’Organisation des États américains et de la Communauté des Caraïbes, avec lesquelles l’ONU travaille en étroite collaboration, est d’une grande importance.  Je remercie la Banque mondiale, la Banque interaméricaine de développement et la Commission européenne qui se sont employées, aux côtés des organismes des Nations Unies, à coordonner l’aide fournie par la communauté internationale au Gouvernement de transition pour la mise en place du Cadre de coopération intérimaire et qui ont organisé conjointement la conférence d’aujourd’hui.


Je me félicite également de la détermination politique avec laquelle le gouvernement provisoire veille au bon déroulement de la transition.  Il a mobilisé les ressources nationales et, en les conjuguant avec l’aide prêtée par des institutions internationales et des pays donateurs bienveillants, a pu lancer et diriger la mise en place du Cadre de coopération intérimaire.  Cette opération n’aurait pas été crédible si elle n’avait pas été prise en main par le pays.  J’encourage le Gouvernement à faire preuve de la même détermination durant l’application de ce Cadre.


Je me réjouis aussi de l’assurance donnée par le Premier Ministre, M. Latortue, que son gouvernement rendra compte à la population avec la plus grande transparence, de la manière dont les ressources internationales sont utilisées.  Il s’agit d’un message important qui, je l’espère, sera entendu aujourd’hui.


J’invite donc instamment la communauté internationale à s’engager aujourd’hui à verser des contributions généreuses pour favoriser la réalisation des objectifs prioritaires concernant les aspects politiques et économiques de la consolidation de la paix, à savoir la gouvernance politique et le dialogue national; la gestion des affaires économiques et le renforcement des institutions; le redressement économique; et l’amélioration de l’accès aux services de base.  Un montant d’environ 1 milliard 370 millions de dollars est nécessaire à l’application du Cadre de coopération intérimaire de juillet 2004 à septembre 2006.  Ce financement est essentiel pour aider Haïti à franchir tous les obstacles qui se dresseront sur le chemin de la transition. Montrons aujourd’hui au peuple haïtien que, cette fois-ci, la communauté internationale est engagée sur ce chemin à ses côtés.


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