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SG/SM/9165

LE SECRETAIRE GENERAL DEMANDE A TOUTES LES ENTREPRISES ET A TOUS LES GROUPES JAPONAIS DE SOUTENIR LE PACTE MONDIAL EN RESPECTANT LES PRINCIPES QUI Y SONT ENONCES

27/02/2004
Communiqué de presse
SG/SM/9165


LE SECRETAIRE GENERAL DEMANDE A TOUTES LES ENTREPRISES ET A TOUS LES GROUPES JAPONAIS DE SOUTENIR LE PACTE MONDIAL EN RESPECTANT LES PRINCIPES QUI Y SONT ENONCES


On trouvera ci-après le texte du discours que le Secrétaire général, Kofi Annan, a prononcé devant des représentants du monde des affaires, à Tokyo, le 23 février, à l’occasion d’un déjeuner donné par la Fédération des entreprises japonaises:


C’est un honneur et un grand plaisir pour moi que de rencontrer aujourd’hui d’importants hommes d’affaires japonais.  Je me félicite de l’occasion qui m’est ainsi donnée d’échanger avec vous tous des vues et des éléments d’expérience.


Je pense que vous serez d’accord pour dire avec moi que l’année écoulée a été difficile, marquée, plus que tout peut-être, par la guerre en Iraq et ses suites.


Ces événements nous amènent à nous poser un certain nombre de questions plus générales sur la nature des défis qui se présentent à nous et sur la capacité du système multilatéral de les relever.


Au vu de cette situation, il apparaît urgent de faire de l’Organisation des Nations Unies le premier instrument de neutralisation des menaces posées à la sécurité mondiale au XXIe siècle.  Qu’il s’agisse du terrorisme international, du danger que représentent les armes de destruction massive, de la lutte contre la pauvreté et la faim, des efforts pour empêcher la propagation des maladies infectieuses, de la prévention des génocides ou de la reconstruction des États après la guerre, il faut sans plus tarder trouver des moyens concrets et efficaces d’aller de l’avant.


Nous devons donc réévaluer les capacités dont nous disposons et en acquérir de nouvelles pour être à la hauteur des tâches ardues qui nous attendent.


C’est la raison pour laquelle j’ai convoqué, au mois de novembre, un groupe de haut niveau chargé d’étudier ces menaces potentielles, d’évaluer les politiques en vigueur et les processus et les institutions en place et de recommander des changements ambitieux, en particulier dans les domaines de la paix et de la sécurité.


C’est aussi pourquoi nous devons recentrer nos efforts sur les moyens de protéger des millions d’hommes et de femmes contre la pauvreté, la faim et les maladies mortelles.  Les menaces ne sont jamais circonscrites à quelques individus, elles nous concernent tous, et il importe donc d’agir en conséquence.


Les problèmes les plus immédiats et les plus concrets de la majorité des habitants de la planète sont ceux qui ont une incidence directe sur les projets d’avenir qu’ils forment pour eux-mêmes et leur famille.  L’important pour eux, c’est de mener une vie décente, en ayant accès à l’éducation et aux soins de santé et en étant sûrs de pouvoir manger à leur faim et boire de l’eau potable, dans un environnement sain.  Ce sont, autrement dit, les objectifs du Millénaire pour le développement dont sont convenus les gouvernements du monde entier en 2000 afin d’édifier un monde meilleur au XXIe siècle.


Les événements de 2003 ont supplanté ces problèmes pour les responsables mondiaux, mais il importe cette année de retrouver l’élan nécessaire pour traduire dans les faits les objectifs du Millénaire pour le développement.


Les entreprises doivent jouer un rôle de premier plan dans ce domaine.  J’ai proposé il y a cinq ans la conclusion d’un Pacte mondial, en demandant aux chefs d’entreprise d’embrasser les principes universels concernant les droits de l’homme, le droit du travail et l’environnement.


J’ai fait cette proposition parce que je craignais que l’économie mondiale ne demeure fragile et vulnérable si les marchés mondiaux ne fonctionnaient pas à partir de valeurs communes et de pratiques responsables.


J’ai donc demandé instamment aux chefs d’entreprises de collaborer avec l’Organisation des Nations Unies pour dresser et consolider les piliers de la société.  Je les ai priés de rejoindre le Pacte mondial dans leur propre intérêt bien compris et pour favoriser la stabilité et l’intégration des marchés.


Je me félicite de pouvoir annoncer que le Pacte mondial associe aujourd’hui plus de 1 200 entreprises implantées dans plus de 70 pays, dont le Japon.


Il est enthousiasmant d’assister au développement du Pacte au Japon. Les entreprises japonaises, qui se trouvent déjà aux premiers rangs de l’économie mondiale pour toute une gamme d’activités et de secteurs, viennent également donner l’exemple en matière de responsabilité civique.


Les entreprises japonaises sont connues dans le monde entier pour leurs innovations et la qualité de leurs produits.  En associant ces atouts à un respect réel des valeurs universelles, elles se placent en bonne position pour tirer profit des bienfaits de ce que d’aucuns appellent la «concurrence responsable».


Or, le Pacte mondial constitue une plate-forme idéale pour y parvenir, ce qui me réjouit profondément.


Les objectifs premiers de ce pacte sont ceux-là mêmes que j’avais proposés il y a cinq ans:


–                    Créer un cadre éthique mondial en embrassant les principes universels – dans les domaines des droits de l’homme, du droit du travail et de l’environnement - qui sont reconnus depuis longtemps par les gouvernements du monde entier, sans toutefois être toujours appliqués de manière universelle;


–                    Démontrer que les entreprises peuvent concourir aux efforts déployés pour relever les défis contemporains de la société;


–                    Apprendre à collaborer avec tous les autres acteurs de la société.


La stabilité et l’intégration de l’économie mondiale revêtent une importance fondamentale pour le Japon, qui compte un grand nombre de sociétés transnationales.


La société Kikkoman a été la première entreprise japonaise à rejoindre le Pacte mondial au mois de janvier 2001.  Treize autres entreprises nationales y sont désormais associées.  C’est un début encourageant, mais ce n’est pas suffisant.


Je demande aujourd’hui à toutes les entreprises et à tous les groupes japonais de soutenir le Pacte mondial en s’engageant explicitement à respecter les principes qui y sont énoncés.  Une réunion au sommet du Pacte doit se dérouler l’été prochain à New York et j’espère que davantage d’entreprises japonaises répondront à l’appel.


Je sais que je peux compter sur la Fédération des entreprises japonaises et son influence pour encourager l’adhésion et la participation de tous ses membres.


De nombreuses entreprises japonaises participent déjà à l’Initiative mondiale sur les rapports de performance, ce qui devrait donner un nouvel élan au processus, dans la mesure où le Pacte mondial et l’Initiative vont de pair. En effet, le Pacte offre une plate-forme pour la promotion de la responsabilité civique des entreprises, tandis que l’Initiative constitue un modèle pour la définition des responsabilités.


Créé en décembre 2003, le Réseau japonais du Pacte mondial doit jouer un rôle de premier plan dans le développement de notre partenariat.  Il donnera naissance à une conception spécifiquement adaptée aux besoins des chefs d’entreprise japonais, consolidant les partenariats conclus avec les associations patronales et les autres groupes qui travaillent à responsabiliser les entreprises, au Japon et dans le monde entier.


Grâce à des échanges d’expérience, le Réseau encouragera la consécration des principes énoncés dans le Pacte mondial, dans le respect du système de valeurs et de la culture d’entreprise japonais.


Avec la participation active des entreprises japonaises et des autres acteurs concernés, j’ai bon espoir que le Pacte mondial favorisera le respect des responsabilités civiques et l’instauration d’une économie mondiale plus stable et intégrée pour que tous, y compris les pauvres, puissent profiter des avantages de la mondialisation.


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