SG/2090-ORG/1416

LE GROUPE DE PERSONNALITÉS ÉMINENTES SUR LES RELATIONS ENTRE L’ONU ET LA SOCIÉTÉ CIVILE FAIT LE BILAN DE SA PREMIÈRE ANNÉE D’ACTIVITÉ

21/06/2004
Communiqué de presse
SG/2090
ORG/1416


Réunions d’information avec le Groupe de

personnalités éminentes du Secrétaire général

sur les relations entre l’ONU et la société civile


LE GROUPE DE PERSONNALITÉS ÉMINENTES SUR LES RELATIONS ENTRE L’ONU ET LA SOCIÉTÉ CIVILE FAIT LE BILAN DE SA PREMIÈRE ANNÉE D’ACTIVITÉ


Il présente 30 propositions pour améliorer

la contribution de la société civile aux objectifs des Nations Unies


C’est parce que les États ne peuvent plus faire face à eux seuls à la diversité des problèmes économiques et sociaux mondiaux qu’il est indispensable aujourd’hui de tirer partie des capacités et du pragmatisme de tous les acteurs de la société civile au service des objectifs de développement, a déclaré ce matin, au cours d’une réunion d’information, M. Fernando Henrique Cardoso, Président du Groupe de personnalités éminentes du Secrétaire général sur les relations entre l’ONU et la société civile dans son discours liminaire. 


Présidé par la Vice-Secrétaire générale Louise Fréchette, cette réunion a également été l’occasion pour l’ancien Président du Brésil de souligner la nécessité pour les Nations Unies de ne plus être uniquement une structure intergouvernementale mais d’investir fortement dans des partenariats entre diverses parties prenantes, comme les parlementaires, la société civile ou le secteur privé pour relever les défis à la fois au niveau opérationnel et à celui de l’élaboration des politiques. 


Introduisant le rapport du Secrétaire général sur la question*, M. Cardoso, a présenté les 30 propositions formulées par le Groupe visant à faciliter la participation de la société civile aux travaux de l’ONU.  Le Groupe a articulé ses propositions autour de quatre grands principes suivants: la nécessité de tenir compte de la nature changeante du multilatéralisme qui inclut désormais des acteurs non étatiques; l’importance d’englober une multiplicité de parties prenantes; la nécessité de relier le local avec le global de manière à ce que le travail opérationnel sur le terrain contribue réellement la réalisation des objectifs mondiaux; aider à renforcer la démocratie en mettant l’accent sur la démocratie participative et amener les institutions intergouvernementales à devenir plus responsables et plus réceptives aux aspirations de la population mondiale. 


Présentant les possibilités de mise en œuvre des recommandations, Mme Mary Racelis (Philippines), personnalité du Groupe, a souligné la nécessité d’instituer un processus d’accréditation d’organisations de la société civile unique auprès de l'Assemblée générale, fondé sur le mérite.  En effet, elle a suggéré que le processus d’accréditation des ONG actuellement confié à l’ECOSOC ne soit plus basé uniquement sur des critères économiques et sociaux ou sur les liens de telle ou telle ONG avec tel ou tel gouvernement.  Le Groupe a regretté que les dispositifs d’accréditations existants dans le cadre de l’ECOSOC étaient souvent mus par les préoccupations politiques des États Membres plutôt que par la contribution possible des intervenants en terme de connaissances et d’expériences.  Par conséquent, il est proposé que le Secrétariat soit chargé des accréditations, même si la décision définitive reste aux États Membres.  S’agissant du soutien à la société civile des pays en développement, elle a proposé la création d’un fond spécial pour harmoniser les contributions des sociétés civiles du nord et du sud. 


Outre les personnalités éminentes présentes à New York, à savoir Prakash Ratilal (Mozambique), Mary Racelis (Philippines) et Kumi Naidoo (Afrique du Sud) intervenaient également par vidéo conférence en direct de Genève Bagher Asadi (Iran), Malini Mehra (Inde) et André Erdös (Hongrie).  La participation et l’influence croissantes des acteurs non étatiques renforcent la démocratie et redéfinissent le multilatéralisme et les organisations de la société civile sont aussi les grands moteurs de certaines des initiatives les plus novatrices qui visent à lutter contre les menaces de portée mondiale, a-t-il été affirmé. 


Répondant aux questions et aux inquiétudes de plusieurs délégations et à des commentaires de représentants de la société civile, le Président Cardoso a indiqué que la démarche du Groupe consistait à reconnaître une réalité déjà existence, sans bouleverser ou menacer un équilibre ou un processus de décision existant aux Nations Unies.  La réalité, a-t-il insisté, est que nous ne pouvons plus nous passer de la contribution des parlementaires, de la société civile et du secteur privé.  C’est pourquoi il est urgent de faire preuve de pragmatisme en facilitant le processus de contribution de ces groupes aux travaux et aux objectifs des Nations Unies. 


Les personnalités dans leur ensemble ont souligné la nécessité pour les Nations Unies de changer et d’adapter leur façon de travailler aux mutations que connaît le monde en ce début de siècle.  C’est pourquoi, ils ont exhorté le Secrétaire général à faire preuve d’audace pour que l’Organisation tienne compte de l’influence croissante de la société civile et profite de son expérience pour mieux s’attaquer aux problèmes de notre époque.  Le Secrétaire général sera amené en automne prochain à présenter les conclusions des travaux du Groupe de personnalités éminentes devant l'Assemblée générale qui devra se prononcer sur les 30 propositions formulées aujourd’hui. 


C’est en février 2003, que le Secrétaire général a constitué le Groupe de personnalités éminentes sur les relations entre l’Organisation des Nations Unies et la société civile en lui demandant d’examiner les principes directeurs, les décisions et les pratiques actuelles concernant l’accès et la participation des organisations de la société civiles aux délibérations et au processus de l’ONU.  Outre le Président Cardoso et les personnalités qui ont participé à la réunion d’aujourd’hui, le Groupe est composé également de Manuel Castells (Espagne), Birgitta Dahl (Suède), Peggy Dulany (États-Unis), Juan Mayr (Colombie) et Arminata Traoré (Mali). 


Conférence de presse


Au terme de cette réunion, M. Fernando Cardoso a tenu une conférence de presse au cours de laquelle il a présenté le contenu du rapport intitulé « Nous les peuples : société civile, Organisation des Nations Unies et gouvernance mondiale ».  Accompagné de deux des 13 membres du Groupe, à savoir Kumi Naidoo (Afrique du Sud) et Bagher Asadi (Iran), l’ancien Président du Brésil a présenté cette ouverture à une multiplicité de parties prenantes et d’acteurs comme un moyen puissant de stimuler le processus intergouvernemental lui-même. 


Répondant à une question sur la possibilité d’inclure le milieu des affaires dans la société civile, il a déclaré que certaines ONG préféraient ne pas être liées à d’autres secteurs et que l’intention n’était pas de considérer tout le monde de façon identique. 


* Document A/58/817


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