LES FOYERS DE MALADIES ANIMALES FREINENT LES EXPORTATIONS MONDIALES DE VIANDE
Communiqué de presse SAG/234 |
LES FOYERS DE MALADIES ANIMALES FREINENT LES EXPORTATIONS MONDIALES DE VIANDE
(Publié tel que reçu.)
ROME, 2 mars (FAO) -- Un tiers environ des exportations mondiales de viande, soit 6 millions de tonnes, est touché par la résurgence des maladies animales, a déclaré aujourd'hui l'Organisation des Nations Unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO). Avec un commerce mondial de viande et d'animaux vivants estimé à 33 milliards de dollars (en excluant le commerce intracommunautaire dans l'Union Européenne), les pertes commerciales mondiales pourraient s'élever à 10 milliards de dollars si les embargos sur les importations se prolongeaient tout au long de 2004.
Les pertes commerciales seront probablement supportées par les 12 pays actuellement confrontés à des interdictions de leurs exportations ou à des contraintes de production suite aux inquiétudes relatives aux maladies de l'ESB et de la grippe aviaire. Le montant estimé des pertes n'inclut pas le coût des mesures publiques de contrôle de la maladie, les pertes engendrées pour les producteurs et les consommateurs par la déstabilisation des marchés et la fluctuation des prix, et les coûts globaux pour l'industrie.
L'impact pourrait être considérable sur les petits producteurs asiatiques. Plus de 100 millions de volatiles sont morts ou ont été abattus au cours des deux derniers mois. La Thaïlande en tant qu'exportateur a subi des pertes énormes: 36 millions de volatiles ont été abattus, soit le quart de l'ensemble de la volaille de ce pays. De ce fait, les petits producteurs ont essuyé des pertes économiques de taille, notamment du fait de la chute des prix.
ESB et grippe aviaire
Dans le cas de l'encéphalopathie spongiforme bovine (ESB), plusieurs pays ont interdit les importations de bœuf en provenance des Etats-Unis et du Canada. Ces deux pays représentent plus du quart des exportations mondiales de bœuf (environ 1,6 million de tonnes, évaluées approximativement à 4 milliards de dollars). Les exportations de bœuf américain, après avoir atteint 1,2 million de tonnes en 2003, devraient chuter à 100 000 tonnes en 2004 si les embargos sont maintenus pendant l'année entière, a estimé le Département de l'Agriculture des Etats-Unis.
Le Canada et les Etats-Unis, en plus de neuf pays asiatiques, ont signalé des foyers de grippe aviaire. Ces pays représentent 4 millions de tonnes soit 50 pour cent des exportations mondiales de viande et de chair de volaille (les Etats-Unis représentant à eux seuls presque 35 pour cent).
Alors qu'aucun cas de grippe aviaire n'a été signalé dans les exploitations commerciales en Amérique du Nord, toute interdiction prolongée sur les exportations américaines, qui représentent 15 pour cent de la production nationale, exercera une pression à la baisse sur les prix de toutes les viandes américaines.
Le porc plutôt
Suite aux interdictions sur les importations de bœuf et de poulet, la FAO prévoit une augmentation significative de la demande pour des substituts tels que le porc. Cela est déjà visible au Japon où des pénuries de bœuf et de poulet ont provoqué une flambée des prix de la viande porcine de 40 pour cent en février, suite à l'interdiction des importations de bœuf américain et de volaille asiatique.
Le Japon, massivement dépendant des importations de viande, envisage de reprendre les importations de viande cuite de volaille en provenance de Thaïlande. Sur les 450 millions de dollars de volaille thaï exportée au Japon l'an dernier, environ un quart serait transformé. L'Union Européenne achète déjà des produits transformés de Thaïlande.
Entre-temps, des exportateurs non traditionnels commencent à répondre à la demande d'importation de volaille du Japon. La Malaisie et les Philippines vont exporter des volailles au Japon. La Malaisie exportera 200 à 240 tonnes de poulets désossés tandis que les Philippines devraient en acheminer 30 000 tonnes.
Les exportateurs brésiliens indiquent qu'une plus forte demande pour des produits avicoles brésiliens à la suite des apparitions de grippe aviaire augmenterait la production de 2004 de 5-6 pour cent tout en gonflant les exportations de volailles de 15 pour cent.
Les exportations chinoises devraient baisser de 20 pour cent en 2004 en réaction à l'épizootie de grippe aviaire. Les importations devraient quant à elles décliner encore plus, moins 25 pour cent, en raison d'un ralentissement de la consommation et des embargos sur les importations de produits à base de viande et de chair de volaille en provenance des pays touchés par la grippe aviaire, y compris les Etats-Unis.
Même les structures de consommation dans les pays qui ne sont pas directement touchés par la grippe aviaire changent. Par exemple, en Inde, les prix du poulet ont chuté d'un tiers, sous l'effet de l'inquiétude étendue à toute l'Asie sur cette maladie. L'industrie avicole serait en train de perdre plus de 2,2 millions de dollars par jour en raison de l'écroulement de la demande sur les poulets et les œufs.
Pour de plus amples informations, contactez Erwin Northoff, Relations médias, FAO erwin.northoff@fao.org, tel: (+39) 06 570 53105; lien: http://www.fao.org/es/ESC/fr/20953/21014/highlight_36567fr.html.
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