PAL/1998-PI/1584

LE SÉMINAIRE DU DPI SUR LA PAIX AU MOYEN-ORIENT MONTRE LE RÔLE CRUCIAL DE LA SOCIÉTÉ CIVILE DANS LE CONFLIT ISRAÉLO-PALESTINIEN

17/06/2004
Communiqué de presse
PAL/1998
PI/1584


LE SÉMINAIRE DU DPI SUR LA PAIX AU MOYEN-ORIENT MONTRE LE RÔLE CRUCIAL DE LA SOCIÉTÉ CIVILE DANS LE CONFLIT ISRAÉLO-PALESTINIEN


(Adapté de l’anglais)


En dépit du manque de progrès tangibles dans l’application de la Feuille de route, les initiatives de la société civile font subsister au sein de la population l’espoir d’une paix durable au Moyen-Orient.  C’est ce que révèlent les débats du Séminaire international des médias sur la paix au Moyen-Orient consacré au « rôle de la société civile pour promouvoir une paix juste et durable au Moyen-Orient » et qui réunit, les 16 et 17 juin, à Beijing, des décideurs politiques, anciens ou en exercice, d’Israël, de l’Autorité palestinienne et de l’Union européenne, des hauts fonctionnaires des Nations Unies, des experts internationaux et des journalistes.


Ouvrant les débats en réitérant l’appui de son pays au processus de pays, le Ministre des Affaires étrangères de la Chine, Zhang Yesui, a déclaré que la « violence pour la violence » ne mènerait nulle part et a insisté pour que « la paix tant attendue ne reste pas des vœux pieux pour les peuples de la région ».  Il s’est félicité du fait que la société civile, qu’il a qualifiée de forces pour la paix, s’engagent dans les processus de coopération régionale et internationale et a estimé que la société civile pourrait formuler de nouvelles pistes pour l’échange et les prises de contacts entre les parties concernées.  A ce titre, a-t-il souligné, il importe que la communauté internationale explore les moyens de permettre à la société civile de promouvoir activement le processus de paix. 


Le Secrétaire général adjoint à la communication et à l’information, Shashi Tharoor, qui animait les débats, a, quant à lui, estimé que tant que la violence et l’incertitude qui l’accompagnent n’étaient pas endiguées, les Israéliens risquaient de vivre dans la peur constante d’une attaque et d’être de plus en plus isolés de leurs voisins.  Quant aux Palestiniens, ils risquaient de subir des incursions militaires continues, des privations économiques, des frustrations et le désespoir.  Il a salué la Feuille de route du Quatuor, composé des États-Unis, de la Fédération de Russie, des Nations Unies et de l'Union européenne, comme étant un plan de paix fondé sur une obligation de résultats et des objectifs précis, et offrant une chance réelle de mettre un terme à ce long et douloureux conflit.  M. Tharoor a toutefois fait remarquer que les développements intervenus sur le terrain depuis un an avaient mis en péril la vision de deux Etats imaginée par la Feuille de route.  Faisant référence à la spirale de la violence et de souffrances, M. Tharoor a estimé que ce n’était pas seulement les attentes de la communauté internationale qui n’étaient pas satisfaites, mais surtout celles des deux peuples concernés.  L’absence de mise en œuvre de la Feuille de route, a-t-il poursuivi, a galvanisé les initiatives de la société civile et stimulé le débat sur les éléments clefs qui devront être résolus pour mettre fin au conflit, mais celles-ci, a-t-il mis en garde, ne peuvent pas se substituer aux négociations officielles entre le Gouvernement d’Israël et l’Autorité nationale palestinienne.  Soulignant qu’en fin de compte ce sont les peuples qui constituent les meilleurs agents pour la paix, M. Tharoor a lancé un appel aux médias du monde entier pour qu’ils transmettent un message de paix. 


Le Secrétaire général des Nations Unies, Kofi Annan, dans un discours prononcé en son nom par Shashi Tharoor, a rappelé que, malgré la clarté de la Feuille de route du Quatuor, son acceptation par les deux parties et la nature raisonnable et réciproque de ses dispositions, qui visent à l'établissement de deux États, Israël et la Palestine, vivant côte à côte, les efforts pour sa mise en œuvre demeuraient largement insatisfaisants.  La société civile, compte tenu de l'impasse actuelle dans le conflit israélo-palestinien, doit jouer un rôle nouveau, car, en des circonstances exceptionnelles, elle est susceptible d'« aller là où les politiciens sont réticents à aller » et de « tester les possibilités d'actions futures », a-t-il affirmé.  


Kofi Annan a ainsi salué l'initiative de Genève et la déclaration de principes d'Ayalon et de Nusseibeh, « exemples parfaits des efforts très encourageants menés par des Israéliens et des Palestiniens de premier plan pour trouver des possibilités de régler des questions du statut final, telles que celle de Jérusalem, des colonies et des réfugiés ».


« Il serait particulièrement utile dans le climat actuel que les membres de la société civile des deux côtés du conflit israélo-palestinien associent leurs efforts pour contester l'idée selon laquelle il n'y a pas de partenaire sérieux pour la paix des deux côtés », a poursuivi le Secrétaire général.  « Au contraire, les sondages et les informations publiées par les médias indiquent l’existence de solides majorités de chaque partie épuisée par le conflit, prêtes à des compromis même sur les questions les plus sensibles, et disposées à entrer dans une nouvelle ère de leurs relations ».  « Le retour vers la Feuille de route sera difficile. Mais le statu quo est simplement inacceptable », a-t-il insisté.


Ont également été lus des messages du Coordonnateur spécial pour le processus de paix au Moyen-Orient, Terje Roed-Larsen, et Représentant personnel du Secrétaire général auprès de l’Organisation de libération de la Palestine et de l’Autorité palestinienne, représenté par Ezzedine Chouckri-Fisher; du Coordonnateur résident des Nations Unies en Chine, Khaled Malik; et du Président du Comité pour l’exercice des droits inaliénables du peuple palestinien, Paul Badji (Sénégal).      


Ce séminaire, qui a pour but de stimuler le débat public et de laisser ouverte la perspective d’un dialogue entre les parties, est la douzième édition d’une série lancée par le Département de l’information des Nations Unies (DPI) en 1991, en réponse à la résolution 58/57 de l’Assemblée générale le mandatant d'organiser des séminaires ou rencontres internationaux, régionaux et nationaux à l'intention des journalistes, et destinés en particulier à sensibiliser l'opinion publique sur la question de la Palestine. 


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