L’ONU DEPECHE UNE EQUIPE D’EVALUATION HUMANITAIRE DANS LE NORD D’HAITI, DUREMENT AFFECTE PAR LES EMEUTES ET LA CRISE
Communiqué de presse IHA/865 |
L’ONU DEPECHE UNE EQUIPE D’EVALUATION HUMANITAIRE DANS LE NORD D’HAITI, DUREMENT AFFECTE PAR LES EMEUTES ET LA CRISE
(Adapté de l’anglais)
New York, le 19 février (OCHA) -- Une équipe d’évaluation interinstitutions de 10 personnes se rend aujourd’hui par voie aérienne dans la localité de Port-de-Paix, située dans le nord-ouest d’Haïti, et dans celle du Cap-Haïtien, au nord-est, en vue de faire le point sur la situation humanitaire. Les émeutes qui se répandent dans le nord et le centre du pays rendent impossible l’accès à certaines régions. Le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) et l’ONG CARE ont cependant pu acheminer des secours d’urgence dans la ville des Gonaïves.
Déployée le 8 février, la mission interagences des Nations Unies, qui prévoyait au départ de revoir et de mettre à jour le plan d’urgence pour Haïti, a dû, face au développement de la crise, et avec le soutien du Coordonnateur résident et de l’équipe de pays de l’ONU, créer une force d’intervention interinstitutions afin de coordonner le travail des agences de l’ONU et de leurs partenaires. La crise actuelle porte sérieusement atteinte à la vie de nombreux Haïtiens. Plusieurs hôpitaux ont été la cible des manifestants, et les personnels hospitaliers craignent pour leur propre vie. L’hôpital universitaire de Port-au-Prince ne fonctionne plus depuis plusieurs semaines, et la plupart des formations hospitalières opérant actuellement sont des institutions privées dont les capacités ont atteint leurs limites. Dans la plupart des cas, les personnes les plus vulnérables n’ont même pas les moyens d’y avoir accès. Une première évaluation a montré les besoins énormes qui existent en termes d’eau potable, de médicaments essentiels, de banques de sang pour les transfusions sanguines, et de capacité de réfrigération. Un comité de crise a été créé sous la direction de l’Organisation panaméricaine de la santé (PAHO) et de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), afin de procéder à une évaluation de l’état des hôpitaux du pays.
La montée de l’insécurité met en danger la sécurité alimentaire et les perspectives nationales de récoltes. Les difficultés de transport et de distribution créent déjà des hausses de prix et des pénuries de produits essentiels dans certaines villes. Le Programme alimentaire mondial (PAM) a besoin de livrer 1 400 tonnes de céréales, stockées dans ses entrepôts du Cap-Haïtien et de Bombardopolis, à 268 000 personnes dans le nord et le nord-ouest du pays.
Le secteur de l’éducation est sévèrement affecté par la crise, avec des écoles qui n’ouvrent que de manière intermittente, et une désertion du personnel enseignant. Les universités sont fermées depuis le 5 décembre 2003. Le Haut Commissariat pour les réfugiés (HCR) a demandé aux pays
voisins d’Haïti d’ouvrir leurs frontières aux éventuels réfugiés. Le HCR a nommé un Coordonnateur d’urgence qui, à cet effet, visite en ce moment les Etats des Caraïbes. Dans le passé, les Haïtiens se sont souvent tournés vers la République dominicaine, la Jamaïque, les Bahamas, Cuba, les îles Turques et Caïques, et les Etats-Unis. Haïti est le pays le plus pauvre des Amériques. En avril 2003, l’ONU et ses partenaires ont lancé un appel de 84 millions de dollars pour faire face à ses besoins humanitaires.
Pour obtenir un supplément d’informations, veuillez prendre contact avec Stephanie Bunker, OCHA New York, au 917-367-5126, ou au 917-892-1679 ; ou avec Elizabeth Byrs, OCHA Genève, au 41-22-917-2653, ou au 41 (0) 79-473-4570.
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