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ENV/DEV/800-PI/1628

LES PETITS ÉTATS INSULAIRES VEULENT REGAGNER LE TERRAIN PERDU SUR LE PLAN COMMERCIAL

13/12/2004
Communiqué de presse
ENV/DEV/800
PI/1628


LES PETITS ÉTATS INSULAIRES VEULENT REGAGNER LE TERRAIN PERDU SUR LE PLAN COMMERCIAL


La conférence de Maurice envisagera comme solutions un accès élargi

aux marchés, aux technologies de l’information et aux énergies renouvelables


NEW YORK, 13 décembre 2004 -– Préoccupés par leurs résultats économiques mitigés au cours de la dernière décennie et par le risque d’être marginalisés en raison des conditions économiques difficiles découlant de la mondialisation, les petits États insulaires s’attendent à ce que plusieurs mesures soient prises à la Réunion internationale de Maurice qui se tiendra du 10 au 14 janvier 2005 pour les aider à reconquérir le terrain perdu et à mieux parvenir à un développement durable.  Les solutions envisagées comprennent la possibilité pour eux de conserver un accès préférentiel aux marchés, d’accroître l’utilisation des technologies de l’information et de la communication (TIC), d’accélérer le recours aux énergies renouvelables, de rendre le tourisme davantage viable et durable, et de mieux exploiter les possibilités économiques qu’offrent les cultures insulaires.


La libéralisation du commerce, accompagnée d’une érosion des préférences commerciales, a eu de graves conséquences pour les fragiles économies de ces États.  Les dispositions préférentielles existantes ont été démantelées en vertu des règles convenues par l’Organisation mondiale du commerce (OMC) touchant des produits de base comme le sucre, les bananes, le café et la noix de coco, qui constituent les produits d’exportation privilégiés des petits États insulaires.  À Sainte-Lucie, notamment, les recettes tirées de l’exportation des bananes ont chuté de 46,5 millions de dollars en 1996 à 21,7 millions de dollars en 2002. 


Les petits États insulaires en développement souhaiteraient bénéficier d’un traitement plus différencié et plus favorable à leurs exportations, pour compenser les coûts économiques parfois exorbitants résultant de leur éloignement et de leur petite taille, le temps de diversifier leurs économies et surmonter leur dépendance à l’égard de quelques produits d’exportation.  Les petits États insulaires en développement entendent également bénéficier d’un plus grand accès aux marchés pour leurs produits et voudraient avoir leur mot à dire dans les négociations multilatérales, pour compenser leurs désavantages intrinsèques pour ce qui est d’attirer les investissements.  Ces États reconnaissent à cet égard la nécessité d’obtenir de l’aide pour renforcer leurs capacités en matière d’analyse des politiques et des négociations commerciales.  Bon nombre de petits États insulaires en développement attachent une grande importance à cette question car seule une poignée d’entre eux ont participé aux négociations de l’OMC durant lesquelles ces règles ont été adoptées.


Les TIC, un moyen de réduire l’isolement


Un accès plus abordable et efficace à l’Internet est devenu un facteur primordial dans la détermination des communautés des îles de se connecter entre elles ainsi qu’avec le reste du monde.  Comme ces îles sont dispersées, disposent de ressources naturelles limitées et sont confrontées à des coûts de transport élevés, les technologies de l’information et de la communication (TIC) leur offrent de grandes possibilités, notamment dans des domaines comme l’administration en ligne, la télémédecine, le tourisme en ligne et le téléapprentissage. 


Les petits États insulaires font cependant face à plusieurs contraintes: infrastructures faibles sur le plan des télécommunications, coût élevé des ordinateurs et des lignes commutées et louées pour accéder à l’Internet, politiques restrictives en matière de télécommunications et insuffisance de personnel qualifié.  Les projets futurs sur le plan des TIC continueront d’être largement tributaires d’un appui externe des pays donateurs et du secteur privé, afin de répondre aux exigences des îles sur le plan de l’investissement dans ce domaine. 


« Une utilisation délibérée et prudente de la technologie de l’information permettra d’avancer considérablement sur le plan de la réduction de l’isolement des îles éloignées, leur permettant de faire plus efficacement face à plusieurs contraintes, notamment dans les domaines du commerce, du développement, de la santé, de l’éducation, de la sécurité et des transferts technologiques », a déclaré le Secrétaire général de la Réunion internationale de Maurice, Anwarul Chowdhury.


Sources d’énergie renouvelable


Les petits États insulaires espèrent par ailleurs que des investissements permettront d’accélérer leur transition vers des services d’énergie durable.  Les besoins énergétiques demeurent en effet une source importante de vulnérabilité économique pour bon nombre d’îles, en raison de leur éloignement, de leur isolement et de leur forte dépendance des produits pétroliers importés, utilisés surtout pour les transports locaux et la production d’électricité par des centrales thermiques.  Le coût élevé du pétrole par rapport aux faibles prix des produits de base, a eu un effet négatif sur les termes des échanges et sur le dynamisme des économies insulaires au cours des 35 dernières années.  En outre, plusieurs d’entre eux sont tributaires de la biomasse comme principale source d’énergie pour les usages domestiques, ce qui a un effet négatif sur les écosystèmes.


Au cours de la décennie passée, les recherches ont permis de présenter des options nouvelles et commercialement réalisables d’approvisionnement énergétique, comme les énergies éolienne, solaire et marémotrice.  Les petits États insulaires souhaitent vivement élaborer, grâce à ces options, un programme énergétique compatible avec les principes du développement durable et moins enclin à être perturbé par des forces externes.  C'est la raison pour laquelle ils sollicitent un appui pour entreprendre une évaluation globale de leurs ressources énergétiques, en vue de définir et de mettre au point des sources d’énergie renouvelable qui soient abordables et facilement adaptables. 

Dans les domaines de l’énergie et des transports, une expérience prometteuse a été lancée à Vanuatu, où on utilise de l’huile de noix de coco, sous une forme très peu modifiée, en tant que solution de rechange au diesel dans le moteur de certains véhicules automobiles.  Plus de 200 minibus recourent déjà à un mélange d’huile de noix de coco et de diesel, et une douzaine d’autres utilisent un combustible à base d’huile de noix de coco pure.  Ce système moins coûteux, du moins dans le Pacifique Sud, ne porte pas atteinte à l’environnement et pourrait favoriser la création d’emplois parmi les producteurs locaux de noix de coco.


Rendre le tourisme plus viable


Les îles attirent naturellement les touristes, ce qui, à son tour, génère des emplois et des recettes indispensables à ces pays.  Mais l’industrie du tourisme, sur certaines îles, a atteint des proportions telles qu’elle menace les écosystèmes et les cultures mêmes qui attirent les touristes en premier lieu. 


Il faut rendre le tourisme plus viable, pour que les petits États insulaires en bénéficient davantage, tout en protégeant leurs cultures et traditions, ainsi que leurs ressources naturelles.  Le défi persistant, pour les petits États insulaires, est de parvenir à un équilibre judicieux entre le développement touristique et celui des autres secteurs de l’économie, compte tenu des limites de leurs capacités d’accueil et du fait que le tourisme impose ses propres exigences aux autres secteurs de l’économie.  L’effet du tourisme sur les petits États insulaires est tributaire du pourcentage des recettes conservées localement. 


Il faut également relever que le tourisme est sensible aux chocs extérieurs, comme l’a démontré la diminution du nombre de touristes et des recettes qui en découlent pour les petits États insulaires en développement, à la suite des attentats terroristes de New York (11 septembre 2001) et de Bali, ainsi que durant la crise sanitaire du SRAS, en 2003. 


Industries culturelles


Les petits États insulaires en sont venus à reconnaître le caractère particulier de leurs identités culturelles comme un véritable atout sur le plan économique.  Les industries et les initiatives culturelles constituent un domaine où les petits États insulaires disposent d’un avantage comparatif, qui leur offre la possibilité de diversifier leurs économies et de renforcer leurs capacités à s’adapter à l’économie mondiale.  Certains produits culturels insulaires par excellence, comme les chansons du regretté Jamaïcain Bob Marley et de la Cap-verdienne Cesaria Evora, ont déjà gagné une grande notoriété dans le monde.  


Contact de presse:


M. François Coutu, Département de l’information de l’ONU, Section du développement tél: (212) 963-9495, télécopie: (212) 963-1186, courriel: coutu@un.org.


Au sujet de la conférence de Maurice


Plus de 2 000 participants des États insulaires, de leurs partenaires traditionnels des pays donateurs ainsi que d’autres pays, y compris quelque 25 chefs d’État et de gouvernement, assisteront, du 10 au 14 janvier à Maurice, à la Réunion internationale de l’ONU chargée d’examiner les progrès dans l’application du Programme d’action pour le développement durable des petits États insulaires en développement, programme adopté il y a 10 ans lors d’une Conférence mondiale tenue à la Barbade. 


La Réunion de Maurice doit adopter une stratégie dynamique pour renforcer la mise en oeuvre du Programme d’action de la Barbade, qui touchait notamment des problèmes comme les changements climatiques, les catastrophes naturelles, les déchets, les ressources marines, l’eau douce, l’énergie, la biodiversité, les transports et le tourisme.  Cette stratégie portera également sur des problèmes émergents qui affectent de plus en plus les États insulaires, comme l’accès aux marchés, le VIH/sida, l’information et les nouvelles préoccupations touchant la sécurité, de même que sur les nouveaux débouchés offerts par les technologies de l’information et par les cultures insulaires. 


Des informations détaillées sur la conférence sont disponibles sur le site Internet http://www.un.org/french/smallislands2005/.  Les règles relatives à l’accréditation des médias, ainsi que le formulaire d’accréditation sont disponibles sur http://www.un.org/News/fr-press/docs/2004/ReunionMaurice.doc.htm et http://www.unog.ch//80256EDD006B8954/(httpAssets)/967D90366F16C29CC1256F63005D62BB/$file/form-Francais.pdf


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