En cours au Siège de l'ONU

ENV/DEV/771

LA REDUCTION DE LA PAUVRETE PASSE PAR LA PROMOTION DE COMPORTEMENTS DE PRODUCTION ET DE CONSOMMATION DURABLES

27/04/2004
Communiqué de presse
ENV/DEV/771


Commission du développement durable

16e et 17e séances – matin et après-midi


LA REDUCTION DE LA PAUVRETE PASSE PAR LA PROMOTION DE COMPORTEMENTS

DE PRODUCTION ET DE CONSOMMATION DURABLES


Le lien entre un accès généralisé à l’eau, à l’assainissement, à des établissements durables et la réduction de la pauvreté a été établi aujourd’hui par les participants du dialogue interactif de la Commission du développement durable.  A cette occasion, l’amélioration de la santé des pauvres a été définie comme un élément clef du développement durable.  En effet, comme l’a souligné Margaret Carlson, Présidente du Partenariat mondial pour l’eau (Canada), l’accès à l’eau salubre signifie une amélioration de la santé des pauvres et, par conséquent, une diminution des coûts liés au manque à gagner en termes d’heures de travail manquées.  A cet égard, Sir Richard Jolly, Professeur à l’Institut des études en développement, Université de Sussex (Royaume-Uni), a souligné à titre d’exemple que la moitié des pauvres du monde étaient victimes de maladies transmises par l’eau. 


Cependant, la réduction de la pauvreté passe avant tout par la promotion de comportements de production et de consommation durables, ont fait remarquer de nombreux intervenants.  Le représentant de la France a fait part de l’expérience de son pays en la matière et a indiqué que, chaque année, une semaine était consacrée au thème du développement durable afin de sensibiliser la population à cette question.  A cet égard, l’importance de l’éducation a été unanimement reconnue aujourd’hui comme étant le vecteur principal du changement des comportements à long terme.  En effet, afin d’éviter notamment le gaspillage, il est important de former les enfants et les femmes dans la mesure où les premiers sont l’avenir des communautés et où les secondes en sont un moteur essentiel.  Concernant la lutte contre le gaspillage, l’accent a également été mis, notamment par le représentant de l’Irlande, qui s’exprimait au nom de l’Union européenne, des pays associés et des pays candidats, sur la promotion des énergies renouvelables et des systèmes de recyclage d’eau, en particulier en matière d’assainissement.  Sur ce point, le représentant de la Norvège a mis en lumière les liens qui existaient entre l’assainissement, l’eau et les enfants et a, par exemple, souligné l’importance d’assurer, dans les écoles, des toilettes séparées afin d’assurer de meilleures conditions d’hygiène. 


L’accès aux énergies renouvelables et à des systèmes de recyclage suppose cependant la nécessité de disposer des technologies appropriées.  A cet égard, de nombreux appels ont été lancés pour un meilleur partage de l’expertise et de l’information.  Il faut aussi, selon le représentant du Grand Groupe de la communauté scientifique et technique, améliorer la collecte de données, notamment en matière de catastrophes naturelles comme les inondations car, sans données, il est impossible de tirer des conclusions scientifiques.  De même, des données ventilées par sexe doivent permettre de déterminer comment les femmes et les hommes sont affectés différemment par les problèmes liés à l’eau. 


Les processus techniques favorables aux changements ne doivent toutefois pas ignorer les particularités et l’intégrité culturelle des populations, a souligné pour sa part le représentant de Fidji.  Enfin, dans un contexte où l’intégralité de la croissance de la population mondiale entre 2000 et 2030 sera absorbée par les zones urbaines dans les régions les moins développées, plusieurs appels ont été lancés pour que la Commission du développement durable tienne davantage compte à l’avenir des questions spécifiquement urbaines. 


Le Président de la Commission du développement durable et Ministre de l’environnement de la Norvège a présenté un document résumant les principaux résultats, y compris des obstacles et des contraintes, qui ont été identifiés lors des dialogues interactifs, des sessions régionales et des sessions de formation qui se sont tenus dans le cadre de la 12ème session de la Commission.  Ce résumé, a précisé le Président, a pour objet de servir de point de départ au débat de haut niveau que tiendra la Commission demain, mercredi 28 avril à partir de 10 heures.


MODULE THÉMATIQUE DU CYCLE D’APPLICATION 2004-2005


Eau, assainissement et établissements: élimination de la pauvreté


Dialogue interactif


A la question de savoir quel rôle l’accès à l’eau salubre peut jouer en matière d’élimination de la pauvreté, Mme MARGARET CATLEY-CARLSON, Présidente, Partenariat mondial pour l’eau (Canada), a tout d’abord rappelé que la gestion intégrée des ressources en eau était extrêmement importante.  Il faut également améliorer leurs conditions de vie afin d’augmenter le pouvoir d’achat des pauvres.  Il existe une équation simple, a-t-elle indiqué: 17% de l’agriculture sont irriguées, cela produit 40% de l’alimentation et utilise 80% de l’eau.  Les pays les plus riches bénéficient de cette production.  Face à ce constat, il est urgent d’améliorer les systèmes agricoles des pays pauvres si l’on veut avoir un impact sur leurs populations.  En outre, développer l’accès à l’eau salubre signifie améliorer la santé des pauvres et réduire les coûts liés au manque à gagner en matière d’heures de travail manquées. 


Lors du Sommet mondial sur développement durable, un appel en faveur de l’assainissement a été lancé, a rappelé SIR RICHARD JOLLY, Professeur à l’Institut des études en développement, Université de Sussex (Royaume-Uni), qui s’est demandé aujourd’hui quel était le rapport entre cet appel, l’eau et les établissements humains.  A moins d’adopter une approche intégrée qui combine eau salubre et assainissement, on n’améliorera pas la santé des pauvres, a prévenu M. Jolly.  La moitié des pauvres du monde sont en effet victimes de maladies transmises par l’eau.  Le manque d’assainissement gâche la vie de millions de femmes.  Les progrès rapides sont cependant possibles, notamment si les actions débutent à l’échelle locale rurale ou urbaine.  Il faut aussi noter, a poursuivi le représentant, que les femmes et les enfants ont le savoir et l’énergie de mener ces projets.  Il faut donc leur donner l’occasion d’être les moteurs du changement. 


L’avenir sera avant tout urbain, a rappelé M. PIETRO GARAU, Professeur, co-Président du Groupe de travail pour les Objectifs de développement du Millénaire sur les taudis, qui a, dans ce contexte, souhaité connaître le lien entre la dégradation de l’environnement et l’élimination de la pauvreté.  Toute la croissance de la population mondiale entre 2000 et 2030 sera absorbée par les zones urbaines dans les régions les moins développées.  L’amélioration des conditions environnementales a un lien avec l’amélioration de la santé et il n’y a rien de plus urgent que d’accompagner les efforts pour améliorer les conditions de vie dans les taudis.  Si nous devons améliorer les conditions de vie dans les taudis, nous devons, dans le même temps, trouver les moyens qui permettront aux villes de trouver un logement à tous les nouveaux habitants afin d’éviter que de nouveaux taudis naissent, a précisé M. Garau.  A cet égard, il est vital que les villes et les autorités locales soient beaucoup plus liées pour la mise en œuvre des Objectifs de développement du Millénaire et servent de maillon entre les gouvernements et les populations.


Le représentant de la Suisse a souligné que le développement durable était lié à l’accès des pauvres aux services essentiels, d’où la nécessité d’augmenter les capacités à tous les niveaux, publics et privés, des services concernés.  A ce titre, a-t-il ajouté, l’enseignement est important.  Tous les projets doivent intégrer également les particularités culturelles.  Le représentant de la Suisse a en outre jugé essentiel que les pauvres aient accès au crédit.  Les pays riches doivent réellement se mobiliser pour financer les infrastructures de base.  La participation du secteur privé en partenariat avec le secteur public est primordiale, a-t-il observé.  Pour sa part, le représentant du Kenya a affirmé que « notre responsabilité collective était de nous efforcer de respecter les Objectifs de développement du Millénaire et du Plan de mise en œuvre de Johannesburg.  Il est important que des sources de financement nouvelles soient considérablement améliorées, a-t-il jugé.  Les gouvernements ont l’obligation d’assurer l’accès à l’eau et doivent développer des partenariats, notamment avec les femmes, les jeunes, le secteur privé, les ONG et la communauté internationale, ce qui exige notamment des lois.  Le représentant du Kenya a conclu son intervention en demandant instamment une aide de la communauté internationale en faveur des pays en développement qui doivent répondre à leurs besoins en eau.  Il est essentiel de faire participer les enfants et les femmes beaucoup plus qu’aujourd´hui, a estimé le représentant du Kenya.  Le recyclage de l’eau est important, a-t-il également estimé, en faisant remarquer qu’à l’avenir,  nous serons plus nombreux et de ce fait, nous disposerons de moins d’eau.  Les systèmes de recyclage d’eau, en particulier pour l’assainissement, doivent donc être améliorés. 


Dans son pays, a rappelé le représentant du Kazakhstan, les établissements humains sont nés là où il y avait de l’eau.  Aujourd’hui, le Kazakhstan tente de diversifier sa production, les conditions étant différentes du temps de l’Union soviétique.  Il faut répondre aux besoins de la population pauvre qui consomme de l’eau polluée, a-t-il déclaré.  Le représentant de l’Australie a considéré qu’une urbanisation trop rapide ne faisait qu’exacerber les problèmes.  Il demeure important de favoriser la participation des parties prenantes dans les prises de position, a-t-il ajouté.  Selon lui, un commerce accrû permettrait d’éliminer plus facilement la pauvreté.


Le représentant de la Norvège a indiqué que son Gouvernement présentera demain devant le Parlement un texte portant sur l’élimination de la pauvreté.  Ce texte témoigne, selon lui, des efforts fournis par la Norvège pour contribuer à la réalisation des Objectifs de développement du Millénaire.  Il met l’accent sur l’éducation que le Gouvernement norvégien considère comme la première tâche à accomplir.  Le représentant de la Norvège a insisté en outre sur les liens qui existent entre l’assainissement, l’eau et les enfants.  Il a, par exemple, souligné l’importance d’avoir, dans les écoles, des toilettes séparées afin d’assurer de meilleures conditions d’hygiène.  Il a par ailleurs regretté que les questions urbaines ne figurent pas davantage à l’ordre du jour de la Commission du développement durable. 


Nous sommes à la veille d’une crise en matière d’accès à l’eau potable, a affirmé le représentant du Grand Groupe des syndicats qui a alors demandé pourquoi il y avait une telle réticence à faire face rapidement aux problèmes qui se posent.  Il a poursuivi en posant une série d’autres questions: Que pouvons-nous faire tous, les uns et les autres, pour régler les problèmes liés à l’eau?  Que coûte la mauvaise gestion de l’eau?  Cette dernière est-elle le résultat de causes naturelles ou d’activités humaines.  Sommes-nous prêts à prendre des mesures contre ceux qui polluent l’eau?  Quelles sont les solutions face aux confits potentiels liés à la gestion des fleuves qui traversent plusieurs pays?  L’élimination de la pauvreté est un problème majeur, a estimé pour sa part le représentant de l’Irlande, qui s’exprimait au nom de l’Union européenne, des pays associés et des pays candidats.  A cet égard, il a souligné le rôle des énergies renouvelables dans la lutte contre le gaspillage des ressources naturelles.  Les pays en développement doivent intégrer les objectifs en matière d’eau dans leurs politiques de développement, a-t-il aussi affirmé avant de préciser que l’Union européenne était en faveur d’un accès équitable à la propriété foncière, aux crédits et à l’éducation. 


Comment les pauvres peuvent-ils participer à la gestion des ressources en eau, a demandé Mme Catley-Carlson.  Selon elle, cela n’arrivera pas tant que les gouvernements ne prendront pas de décision claire pour rendre cela possible.  Cela veut dire qu’il faut procéder à des consultations avant de prendre des décisions en matière d’installation d’eau afin que les communautés puissent elles-mêmes décider des sommes raisonnables à dégager.  Il faut en effet engager les pauvres à participer à des discussions portant sur leurs besoins en eau par le biais de la décentralisation administrative.  Il faut définir les pauvres comme étant des agents du changement.  M. Jolly a, quant à lui, estimé qu’il fallait tirer des enseignements de l’expérience, notamment celle de l’Afrique du Sud en matière d’accès des pauvres à l’eau potable.


M. GARAU s’est dit conscient des liens qui existaient entre le développement urbain et le développement durable.  Il a rappelé que les mesures de la pauvreté urbaine pouvaient être biaisées.  Les chiffres concernant la santé, l’éducation, l’assainissement et la durée de vie apparaissent effectivement plus positifs dans les zones urbaines que dans les zones rurales.  Mais, si on les ventile par catégories, on s’aperçoit alors, par exemple, que la mortalité des femmes ou des enfants des taudis est plus forte dans les villes.


Le représentant du Comité scientifique et technologique a souligné la nécessité de revoir, perfectionner et gérer les systèmes de suivi nationaux en ce qui concerne les différentes catastrophes naturelles, comme les inondations.  Sans données, il est impossible de tirer des conclusions scientifiques.  Il convient en outre de développer les technologies à l´échelon local.  Des systèmes d’irrigation doivent en outre être améliorés pour éviter les gâchis.  Il est important, enfin, de former les enfants et les femmes.  Intervenant à son tour, la représentante du Canada a estimé que la recherche scientifique et technologique avait un rôle important à jouer.  Des actions de collaboration sont nécessaires dans le domaine de l’assainissement, a-t-elle ajouté.  Selon elle, les projets couronnés de succès sont ceux qui permettent la participation des communautés locales et qui assurent une bonne gestion de l’eau.


Tout en rappelant que son pays, un petit Etat insulaire, était confronté au problème de la planification urbaine liée à l’augmentation de la population, le représentant de Fidji a fait observer que les modes de consommation, les coutumes, les activités traditionnelles changent.  C’est pourquoi il est important, dans cette phase de transition, d’améliorer les conditions de vie tout en maintenant l’intégrité culturelle de la population.  Il a également souligné les conséquences négatives de l’urbanisation sur l’environnement et a rappelé les ravages de la propagation du VIH/sida.  Selon lui, l’accent devrait être davantage mis sur les causes de l’urbanisation.


La représentante du Sénégal a plaidé en faveur de l’intégration d’études sur l’impact environnemental préalables dans les politiques concernant les établissements humains.  La bonne gouvernance visant à mettre en place des cadres réglementaires stables et forts est très importante pour attirer les investissements, a estimé le représentant du Grand Groupe du secteur des affaires et de l’industrie qui a aussi lancé un appel pour l’élimination de la corruption et des pots-de-vin.  Concernant le déploiement de nouveaux capitaux importants, il a insisté sur le rôle important du secteur privé en la matière.  Il faut notamment envisager des mesures pour développer les subventions et le microcrédit.  La coopération entre tous les acteurs par le biais de partenariats est fondamentale pour mieux diffuser l’information.  L’immense valeur des partenariats locaux doit en outre être reconnue.  Enfin, le représentant a indiqué que le secteur des affaires et de l’industrie pouvait et souhaitait contribuer au développement durable mais qu’il ne pourrait le faire que si un cadre approprié était mis en place. 

La représentante du Grand Groupe des populations autochtones a estimé que la mondialisation économique représentait l’obstacle majeur à la reconnaissance des droits des autochtones.  Elle a aussi regretté que l’eau soit considérée comme un bien économique et non comme un droit de l’homme fondamental.  Ceci rend la réalisation des Objectifs de développement du Millénaire plus difficile, car les sociétés transnationales ne sont pas conçues pour fournir des services publics.  On observe en outre que les services d’eau fournis par le service privé ne fonctionnent pas.  L’eau doit rester un bien public, a-t-elle insisté en conclusion.  Regrettant que l’essentiel des connaissances reste dans les laboratoires, le représentant du Grand Groupe des agriculteurs a dit qu’il était important que les connaissances soient partagées entre tous sans faire peser une charge financière sur l’une des parties prenantes pour les obtenir.  Les gouvernements doivent s’engager à faire en sorte que l’accès à l’eau soit reconnu comme un droit fondamental des personnes, a déclaré à son tour le représentant de l’Afrique du Sud.  La question de la jeunesse est aussi très importante.  Cette dernière doit être considérée comme étant l’agent du changement. 


Soulignant l’importance d’une gestion communautaire et locale, le représentant de la République islamique d’Iran, a indiqué que son Gouvernement a adopté une stratégie nationale afin d’améliorer les logements irréguliers.  Il a également annoncé la mise en place de conseils de quartiers afin de tenir compte de l’avis des habitants de ces quartiers.  Selon lui, il convient également de profiter de l’expérience internationale pour améliorer la vie de cinq millions d’habitants des taudis en Iran.  De l’avis du représentant des Etats-Unis, il convient d’inclure l’eau, l’assainissement, les établissements humains et l’énergie dans le processus de stratégies de développement au plan national, lequel doit également associer tous les acteurs, comme les donateurs.  Il revient aux gouvernements de prendre des initiatives à cet effet.


M. Jolly a déploré l’absence de données fiables dans le monde portant sur la rareté de l’eau.  Les données dont on dispose sont de mauvaise qualité et sont insuffisantes, a-t-il précisé.  Il a par ailleurs commenté les positions de certaines délégations selon lesquelles sans croissance économique il est impossible de réduire la pauvreté.  Sur le court et le moyen terme, il s’agit là d’une grossière simplification, a-t-il considéré.  Des pays ont montré que des progrès importants pouvaient être réalisés en matière d’eau et d’assainissement, même en l’absence de croissance économique.  Intervenant à son tour, Mme Catley-Carlson a rappelé la nécessité de prendre en considération les questions liées à l’environnement pour atteindre les Objectifs de développement du Millénaire.  Une approche fondée sur les écosystèmes fait partie d’une gestion intégrée des ressources en eau, a-t-elle observé.  Si, par exemple, nous puisions toute l’eau de nos rivières, nous commettrions un crime moral, a-t-elle affirmé.


Autres questions intersectorielles: dialogue interactif


Soulignant l’importance du changement de nos modes de consommation et de production, le représentant de l’Irlande, au nom de l’Union européenne, des pays associés et des pays candidats, s’est félicité du processus de Marrakech sur la question et des nombreuses initiatives qui ont été prises en Asie et en Amérique latine.  Pour ce qui est des établissements humains, le représentant a évoqué les défis posés par la construction, le développement de l’infrastructure et la gestion des déchets.  En matière d’égalité entre les sexes, il a plaidé en faveur de l’analyse de ce concept en se fondant sur des données ventilées pour voir comment les femmes et les hommes sont affectés différemment.  Les femmes doivent participer à la planification des systèmes d’eau et d’assainissement.  Il faut renforcer les capacités des femmes et assurer leur participation totale au processus de prise de décisions.  L’éducation est en outre un élément clef en faveur du développement durable.


Il est nécessaire de mieux relier la recherche scientifique, les systèmes de suivi mondiaux et l’évaluation à l’échelle mondiale, a estimé le représentant du Grand Groupe de la communauté scientifique et technologique.  Il est également nécessaire de recueillir des données à l’échelle mondiale et d’établir un lien entre les systèmes sociaux et les systèmes environnementaux.  Il faut exploiter tout le savoir à notre disposition et tirer parti de toutes les évaluations déjà effectuées.  Pour sa part, le représentant de la France a indiqué que son pays attachait une grande importance au changement des modes de production et de consommation.  Les pays riches doivent soutenir techniquement et scientifiquement les pays pauvres mais aussi changer les attitudes chez eux.  La France met souvent en avant les liens qui existent entre l’environnement et la diversité culturelle pour mieux lutter contrer la pauvreté.  Des actions de valorisation du patrimoine naturel sont mises en place comme la Semaine du développement durable, qui s’est tenue en juin 2003, dont l’objectif était d’expliquer le développement durable par des actions simples et concrètes.  La France milite en faveur de l’adoption de comportements de consommation qui respectent l’environnement.  A cet égard, les enfants sont les premiers concernés.  L’Etat doit montrer l’exemple et les entreprises ont un rôle primordial à jouer.  Dans la même optique, la représentante du Grand Groupe des jeunes a réaffirmé que l’éducation était un outil par lequel l’intégration des jeunes pouvait se faire. 


Reprenant la parole, Mme Cartley-Carlson a insisté une nouvelle fois sur la participation essentielle des gouvernements dans la lutte en faveur du développement durable.  Il est non seulement indispensable de concevoir de bonnes politiques appropriées, mais aussi d’assurer le suivi des améliorations des capacités.  Estimant que peu d’exemples d’efforts raisonnés sur le partage de l’eau ont été donnés, le représentant de l’Afrique du Sud a mis en exergue certains des travaux collectifs entrepris en Afrique australe.  Le représentant duNiger a affirmé qu’il convenait de faire en sorte que les femmes et les jeunes puissent être représentés, tout en respectant les catégories socioprofessionnelles afin que chaque acteur retrouve son compte dans l’utilisation des ressources.  Les besoins en eau potable ne font qu’augmenter dans son pays en raison d’une forte démographie et d’une importante urbanisation, a fait remarquer le représentant de la Tunisie.  Les ressources hydriques sont limitées, a-t-il indiqué, car environ 85% des ressources en eau étaient utilisées pour les besoins de l’agriculture et seulement 15% pour des besoins humains.  Le prix de revient de l’eau est de plus en plus élevé, a-t-il indiqué.


Procédant à une brève évaluation de la mise en œuvre du Plan de Johannesburg, le Président de la Commission du développement durable et Ministre de l’environnement de la Norvège, M. BORGE BRENDE, a noté que bien que plusieurs pays soient déjà en voie de réaliser les objectifs de développement durable, de nombreux autres pays en sont encore loin.  C’est pourquoi, a-t-il poursuivi, il est nécessaire d’adopter une approche intégrée pour la réalisation ces objectifs.  Au nombre des contraintes identifiées, les participants ont souligné l’absence de réformes, les progrès à réaliser en matière de bonne gouvernance, la faible participation des femmes et la baisse de l’aide publique au développement.  L’assainissement ne semble pas faire partie des priorités de développement et la coordination des politiques en la matière demeure insuffisante, a regretté le Président.  Pour ce qui est des établissements humains, il a été souligné à plusieurs reprises que l’accès à la propriété foncière était trop limité.  A présent, la question est de savoir ce que la Commission entend faire.  A cet égard, le Président a suggéré que le débat de haut niveau de demain se penche sur les défis restants à relever. 


S’exprimant au nom de l’Union européenne, des nouveaux membres, des pays candidats et des pays associés, le représentant de l’Irlande a estimé que le résumé très complet présenté par le Président de la Commission tient compte des points de vue différents exprimés par les participants aux débats.  Il a considéré néanmoins que les questions importantes sur les liens entre les trois thèmes du module d’application du cycle 2004-2005 et les questions intersectorielles, lesquelles ont fait l’objet de discussions séparées hier et aujourd’hui, devraient figurer dans le résumé du président.  Une bonne référence aux contributions régionales est également souhaitable, a-t-il ajouté.  L’Union européenne réitère la nécessité d’être rigoureux dans l’identification des obstacles et des contraintes et de cibler les actions et les meilleures pratiques qui accélèreront le processus d’application des objectifs, des cibles et des engagements contenus dans la Déclaration du Millénaire et le Plan de mise en œuvre de Johannesburg.


De l’avis du représentant du Qatar, intervenant au nom du Groupe des 77 et de la Chine, ce texte, qui ne peut pas être négocié, ne reflète pas certaines des propositions émises par son Groupe.  Malgré les efforts du Président, le document ne reprend pas en effet les recommandations qu’il avait formulées, et ne se contente que de refléter les déclarations et les opinions des participants.  Le Groupe des 77 et de la Chine, a-t-il précisé, avait identifié de nombreux obstacles à la mise en œuvre du développement durable.  Il serait juste que ces difficultés et ces contraintes des pays en développement soient mentionnées, a-t-il estimé.


Appuyant à son tour le document du Président, le représentant des Etats-Unis a estimé qu’il résume bien les discussions.  Ces sept derniers jours, a-t-il constaté, nous avons eu plus de discussions que par le passé.  Des débats concrets ont eu lieu, et la participation des délégations gouvernementales, des ONG ou des experts a été plus importante.  Cela nous montre la voie à suivre pour la CDD-13, a-t-il souligné, précisant qu’un certain nombre de pays avaient pu faire part de leurs expériences sur la mise en place du développement durable.


Le représentant de l’Inde a rappelé l’existence de grandes divergences sur les priorités à définir dans le cadre de la réalisation des Objectifs de développement du Millénaire.  Certains passages du résumé, a-t-il regretté, ne reflètent qu’un seul point de vue.  Pour sa part, le représentant de l’Iran a souligné l’importance de la coopération interinstitutions, qui doit suivre le mandat intergouvernemental et le cadre de Johannesburg.  La gestion des catastrophes naturelles est également importante et devrait se faire dans le cadre des organisations régionales. 


Le document du Président est unique, a estimé le représentant de la Fédération de Russie,  car il reflète la diversité des points de vue.  Il constitue une bonne base pour les travaux de la 13e session, a-t-il affirmé, précisant qu’il comportait des éléments positifs en matière de coopération.  La représentante de l’Australie a indiqué que sa délégation aurait souhaité que le résumé, lorsqu’il aborde la Foire aux partenariats, l’un des aspects les plus novateurs de la CDD-12, se penche plus sur les problèmes que sur les avantages.  La nécessité d’une bonne gouvernance n’est pas assez reflétée dans le document, a-t-elle également regretté.  Enfin, selon le représentant du Japon, le rôle de l’agriculture et des pratiques forestières, l’importance du suivi en cas d’inondations et les partenariats n’ont pas assez été développés.


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À l’intention des organes d’information. Document non officiel.