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ECOSOC/6083

L’ECOSOC ENTEND D’ARDENTS PLAIDOYERS POUR LA LUTTE CONTRE LA DÉSERTIFICATION ET LA RÉALISATION DES OBJECTIFS DU MILLÉNAIRE

21/07/2004
Communiqué de presse
ECOSOC/6083


Conseil économique et social

Session de fond de 2004

46e et 47e séances – matin et après-midi


L’ECOSOC ENTEND D’ARDENTS PLAIDOYERS POUR LA LUTTE CONTRE LA DÉSERTIFICATION ET LA RÉALISATION DES OBJECTIFS DU MILLÉNAIRE


Le Conseil adopte 36 projets de résolution et six projets de décision sur le développement social, la promotion de la femme, la prévention du crime et les stupéfiants


« Lutter contre la désertification est une tâche qui concerne désormais la communauté mondiale, et non les seuls pays connaissant des espaces désertiques sur leurs territoires nationaux », a estimé ce matin Cherif Rahmani, Ministre de l’environnement de l’Algérie et Président de la Fondation Déserts du monde, organisme intergouvernemental accrédité auprès de l’ECOSOC, qui s’adressait au Conseil économique et social dans le cadre du débat sur le développement durable.  Évoquant les conséquences économiques et sociales de la désertification, M. Rahmani a proposé un certain nombre de remèdes contre ce phénomène, dont notamment la mise en œuvre intégrale de la Convention sur la diversité biologique et de la Convention des Nations Unies sur la lutte contre la désertification dans les pays gravement affectés.  Notant que les déserts sont riches en biodiversité et en ressources comme le sel, les eaux souterraines, le gaz naturel et le pétrole, le Ministre a préconisé, afin de compenser les handicaps dont ils souffrent, une « discrimination positive à leur profit » par le biais de financements spécifiques à partir de fonds ad hoc.


Facteur de propagation de la pauvreté et de la faim, la désertification et la sécheresse ont été évoquées par Jeffrey Sachs, Conseiller spécial du Secrétaire général, dans l’exposé qu’il a fait aujourd’hui aux membres de l’ECOSOC sur le Projet du Millénaire, un plan d’action visant à faciliter la réalisation des Objectifs de développement du Millénaire (ODM) que la plupart des PMA, dans les conditions actuelles, auront du mal à atteindre.  Les 300 personnes qui travaillent au sein des 10 groupes de travail du Projet, a indiqué M. Sachs, publieront deux documents au mois de septembre prochain sur la réalisation des ODM, et sur l’analyse de la pauvreté extrême.  Seule la négligence rendrait impossible la concrétisation des ODM, a estimé Jeffrey Sachs en rappelant l’engagement pris à Monterrey par les pays développés de verser 0,7% de leur PNB à l’Aide publique au développement.  D’autre part, a-t-il indiqué, des mesures très simples permettraient de briser la spirale de pauvreté dans laquelle se débattent de nombreux pays, notamment en Afrique sub-saharienne.  Ainsi, fournir des engrais aux agriculteurs des régions pauvres permettrait d’y tripler la production alimentaire, tandis que le don d’un téléphone cellulaire de 40 dollars à un village mettrait fin à son isolement, et que trois dollars de médicaments anti-malariques protégeraient sa population du paludisme.  


Outre ces discussions, le Conseil a consacré sa journée à la prise de décisions sur une série de thèmes divers, tel celui de la confidentialité des données génétiques.  « Le Conseil économique et social engage instamment les États à veiller à ce que nul ne fasse l’objet de discriminations fondées sur des informations génétiques et les exhorte à protéger le droit à la confidentialité des personnes soumises à des tests génétiques et à veiller à ce que ces tests, ainsi que les opérations ultérieures de traitement, d’utilisation et de conservation des données génétiques humaines soient faites avec le consentement préalable, libre et donné en connaissance de cause et explicite de l’intéressé », déclare le projet de résolution* adopté ce matin par l’ECOSOC.  Il a aussi adopté un projet** de décision, soumis par le Ghana et la Roumanie, par lequel il recommande à l’Assemblée générale de se prononcer à sa 59ème session sur la question de l’augmentation du nombre des membres du Comité exécutif de programme du Haut Commissaire des Nations Unies pour les réfugiés, qui serait porté de 66 à 68 États.  L’ECOSOC a d’autre part pris connaissance de trois projets*** de résolution qui lui étaient soumis par le Qatar, au nom du Groupe des 77 et de la Chine, sur les groupes consultatifs spéciaux sur la Guinée-Bissau et le Burundi, et sur l’évaluation des groupes consultatifs spéciaux du Conseil économique et social pour les pays africains qui sortent d’un conflit.  La délégation de l’Afrique du Sud a quant à elle soumis un projet de texte**** sur la préparation de la 43ème session de la Commission du développement durable. 


Dans l’après-midi, le Conseil a pris des décisions sur les recommandations, projets de résolutions et de décisions qui lui étaient soumis dans les rapports***** de ses commissions techniques travaillant sur des questions sociales; à savoir la Commission de la condition de la femme; la Commission du développement social; la Commission des stupéfiants; et la Commission pour la prévention du crime et la justice pénale. 


Ainsi, par l’un des textes dont il a recommandé l’adoption à l’Assemblée, les États Membres seraient instamment priés d’envisager et de ratifier la Convention des Nations Unies contre la corruption dans les plus brefs délais afin qu’elle puisse entrer en vigueur.  Un autre des textes adoptés préconise le renforcement de l’état de droit et de la réforme des institutions de justice pénale, en particulier par le biais de l’assistance technique, y compris la reconstruction après les conflits.  Par ce texte, l’Office des Nations Unies contre la drogue et le crime est invité à mettre au point des instruments d’évaluation de la réforme de la justice pénale, y compris dans le cadre du maintien de la paix et de la reconstruction après-conflit.  Concernant le développement social, le Conseil a, entre autres, adopté un projet de résolution sur la réalisation des objectifs sociaux du Nouveau Partenariat pour le développement de l’Afrique, dans lequel il accueille avec satisfaction le NEPAD en tant que programme socioéconomique de l’Union africaine et des peuples de l’Afrique, et souligne que la démocratie, les droits et les libertés fondamentales, une gouvernance et une administration transparente, et une participation effective de la société civile, font partie des éléments de base indispensables à la réalisation d’un développement social durable centré sur l’être humain.


Au cours de cette séance, le Conseil a décidé de renvoyer à demain, jeudi 22 juillet, le vote sur le projet de résolution contenu dans le rapport de la Commission de la condition de la femme portant sur la situation et l’assistance aux femmes palestiniennes.  Ce texte, qui fut adopté au sein de la Commission par un vote de 39 voix contre une, et une abstention, n’a pu faire l’objet d’un consensus au sein de l’ECOSOC. 


Le Conseil économique et social poursuivra ses travaux demain, à 10 heures.


*Document publié sous la cote E/2004/L.13/Rev.1

**Document publié sous la cote E/2004/L.19

***Voir documents E/2004/L.29, L.30 et /L.31

****Voir document publié sous la cote E/2004/L.27

*****Ces rapports sont publiés sous les cotes E/2004/27, Supplément No 7; A/59/38 (Part I ; E/2004/26; E/2004/28; et E/2004/30.


QUESTIONS RELATIVES À L’ÉCONOMIE ET À L’ENVIRONNEMENT


Déclarations


M. CHERIF RAHMANI, Ministre de l’environnement de l’Algérie et Président de la Fondation « Déserts du Monde », a expliqué les six axes sur lesquels se fonde l’action de la Fondation.  Il a d’abord cité la nécessité de reconnaître « les déserts comme lieux de développement spécifiques ».  Il a énoncé, à ce propos certains principes décisifs à savoir la proximité, la délégation et la décentralisation dans l’action; l’encouragement aux institutions locales, la reconnaissance du droit aux ressources naturelles; et enfin, la création d’espaces de rencontres, de plates-formes culturelles et de réseaux de communication afin de donner une voix aux populations et aux communautés qui vivent dans les écosystèmes désertiques. 


M. Rahmani a ensuite cité « la discrimination positive au profit des déserts » qui passe par des financements spécifiques à la faveur d’une mise en œuvre de politiques adaptées pour les déserts et financées par des caisses et des fonds ad hoc.  Comme autre axe, le Ministre a cité la prévention des méfaits liés à la monoproduction, en promouvant une politique de diversification de revenus.  En cinquième lieu, le Ministre a cité l’option du « changement dans la préservation » et a expliqué qu’il s’agit d’aider au changement culturel sans perte d’identité.  Il s’agit en fait de diversité durable, a-t-il dit.  Il a, en effet, estimé que l’homogénéisation et la mondialisation des modes de productions et de consommation sont des dangers constants.  Le Ministre a enfin cité comme derniers axes, la conservation et la préservation des écosystèmes désertiques et l’institutionnalisation par des lois du développement durable dans les zones désertiques.


M. ROBERT COULTAS, ancien Président du Rotary International, a déclaré, au nom du Président de cette organisation, que le Rotary, qui a un statut d’observateur auprès de l’ECOSOC, avait redoublé d’efforts cette année pour combattre la poliomyélite, lutter contre la pauvreté et la faim, et soutenir l’éducation des petites filles dans les pays en développement.


M. ONISH CHENKO (Ukraine) s’est félicité des efforts des fonds et programmes des Nations Unies pour favoriser l’intégration de la perspective sexospécifique dans leurs programmes.  La Convention pour l’élimination de toutes les discriminations à l’égard des femmes continue de jouer un rôle clef pour garantir l’égalité entre les sexes.  Aujourd’hui, 177 États ont ratifié cet instrument et 62 d’entre eux ont adhéré à son Protocole facultatif.  Cela signifie que le Comité pour l’élimination de la discrimination à l’égard des femmes (CEDAW) aura de plus en plus de travail, alors qu’il est en retard pour examiner de nombreux rapports périodiques.  Il convient d’expliquer dans le rapport final du CEDAW les raisons pour lesquelles certains États n’ont pas encore présenté leurs rapports.  L’Ukraine met en œuvre un programme général de lutte contre le trafic des personnes pour la période 2002-2005, axé notamment sur la prévention de la traite des femmes et des filles à l’étranger.  Le Code pénal ukrainien qualifie de crime le trafic des personnes, conformément aux normes internationales.  Cette année, le Ministère de la famille et de la jeunesse de l’Ukraine et l’Organisation internationale des migrations (OIM) ont conclu un accord pour combattre le trafic d’êtres humains.  Mais ce trafic, a tenu à préciser le représentant, est un phénomène régional et mondial auquel il faut répondre efficacement par la voie multilatérale.  C’est pourquoi, l’Ukraine insiste sur le renforcement de la coopération internationale et appelle les organes compétents des Nations Unies à explorer les moyens appropriés d’assistance.


Mme IMERIA DE ODREMAN (Venezuela) a déclaré que l’ONU devait résoudre les questions liées à la santé, à l’éducation, à l’alimentation et au logement des pauvres du monde pour favoriser la réalisation des Objectifs de développement du Millénaire (ODM).  Le Venezuela s’est engagé à améliorer ses services publics, afin d’assurer le bien-être de sa population.  Le Plan Bolivar 2000 offre aux groupes les plus vulnérables les services de base dont ils ont besoin en matière de santé et d’éducation.  Ce Plan comporte des volets spécifiques s’adressant aux handicapés, aux femmes et aux enfants en bas âge, a précisé la représentante.  Le Gouvernement du Venezuela procède également à la vulgarisation de l’Internet afin de le mettre à la disposition de l’ensemble de sa population, a dit la représentante.  Concernant l’alimentation et la santé, le Gouvernement a mis au point un programme de magasins populaires qui fourniront le minimum calorique requis, à bon prix, aux populations nécessiteuses, ainsi que des médicaments essentiels à des prix préférentiels.


M. ALVARO SANDOVAL (Colombie) a déclaré que sa délégation continuait d’œuvrer à la création d’un État communautaire au service des citoyens.  Le contrôle des ressources financières, la lutte contre la corruption sont des actions soutenues par une coordination institutionnelle renforcée, a-t-il dit.  Sur le plan de la sécurité, le Gouvernement colombien essaie d’instaurer régionalement une politique de tolérance zéro de la criminalité pour permettre au pays de renouer avec une économie plus dynamique, a poursuivi le représentant.  De ce point de vue, nous nous réjouissons de la relative équité sociale depuis 23 mois que la nouvelle présidence a débuté.  Ainsi, si le taux de croissance demeure faible, le PIB et les exportations sont à un niveau encourageant.  Cette véritable reprise des activités économiques nationales bénéficie à toute la population, avec notamment la création de nouvelles écoles. En outre, le nombre de bénéficiaires des prestations sociales a augmenté considérablement, de même que la création d’emplois par le biais de microcrédits accordés aux chefs de familles des zones rurales.  La lutte contre les groupes armés a récemment abouti à l’arrestation de certains chefs, et nous pouvons nous féliciter d’une baisse de 11% du taux d’enlèvements et d’assassinats dans notre pays, a indiqué le représentant. Certaines régions du territoire national victimes du trafic de drogues ont par ailleurs été reprises et les citoyens peuvent désormais y circuler librement.  Néanmoins, en dépit de ce climat d’optimisme qui a ranimé les espoirs de la nation, il reste un long chemin pour parvenir à la paix et à une croissance économique durable, a-t-il conclu.


Mme CLAUDIA VELASCO OSORIO (Mexique) a estimé que la lutte contre la discrimination à l’égard des femmes était une question dont la communauté internationale devait s’occuper de manière prioritaire.  Le Mexique renouvelle son engagement de faire progresser le droit des femmes et de leur permettre de participer à tous les aspects de notre société sur un pied d’égalité.  Elle a souligné la contribution de son pays aux efforts des Nations Unies en matière de promotion de la femme.  Le Mexique, a-t-elle précisé, a versé 55 000 dollars au titre des frais de fonctionnement de l’INSTRAW et l’assiste en mettant à sa disposition du personnel.  La représentante a indiqué que le Mexique s’est engagé à tout mettre en oeuvre pour lutter contre la discrimination à l’égard des femmes dans la planification et l’exécution de mesures destinées à favoriser l’égalité entre les sexes.  Le Mexique a lancé un programme de lutte contre les stéréotypes et la discrimination.  En vue d’intégrer une perspective sexospécifique à tous les niveaux institutionnels, le Mexique a organisé une formation dans le domaine des statistiques basées sur la parité entre les sexes. 


Mme MARIELA SANCHEZ DE CRUZ (République dominicaine) a déclaré que sa délégation accordait la plus grande importance à la promotion de la femme et reste attachée à la mise en œuvre de toutes les recommandations des grandes conférences sur les droits de la femme, notamment celle de Beijing.  La République dominicaine se félicite de la note du Secrétaire général transmettant à l’ECOSOC le rapport de l’INSTRAW, a souligné la représentante.  Notre délégation, a-t-elle poursuivi, espère que l’ECOSOC pourra bientôt approuver le programme de travail de cet Institut.  Nous demandons à tous les États Membres d’apporter leur soutien à l’INSTRAW qui est le seul organe du système de l’ONU chargé de la recherche et de la formation au profit de l’amélioration de la condition de la femme.


M. VLDIMIR ZHEGLOV (Fédération de Russie), a fait observer que les travaux concernant la promotion de la femme et la parité étaient entravés par beaucoup trop de confrontations entre des États qui utilisent de plus en plus cette problématique pour satisfaire des ambitions politiques.  Ce qui a un effet négatif qui menace à terme la crédibilité des organismes pertinents importants au sein des Nations Unies.  Poursuivant, le représentant a dit que la sexospécificité était un concept intéressant mais pas suffisant pour impulser des stratégies assorties de mesures concrètes pour favoriser une égalité réelle entre les sexes.  La Russie est par ailleurs d’accord avec les Nations Unies sur les questions de parité, préalable indispensable à un développement durable et une optimisation de tous les potentiels humains.  Des mesures précises ont été prises en en Russie pour protéger les droits de la femme, notamment en luttant contre la traite.  La Douma a ainsi adopté une loi pour permettre la ratification du Protocole consultatif pour éliminer toutes les discriminations à l’égard des femmes.  S’agissant de la coopération pour la prévention de la criminalité, la Russie prône l’élaboration de stratégies mondiales pour répondre aux nouveaux défis et menaces. C’est dans ce sens qu’elle a ratifié -et s’apprête à signer- la Convention contre la corruption.  En conclusion, le représentant a estimé que la Commission sur les stupéfiants et la prévention du crime n’avaient, jusqu’ici, abordé que des questions accessoires, cela au lieu de se concentrer sur des points fondamentaux tels que les extraditions ou la cybercriminalité.


Mme JUDITH EDSTROM (Banque mondiale) a présenté la bonne gouvernance, l’accès à la justice et la réforme du secteur public comme autant d’éléments centraux incontournables d’un développement que nous voulons efficace.  Elle a présenté un document sur les activités de la Banque mondiale sur le développement social, qui montre comment la Banque va travailler avec les pays en développement pour répondre aux défis sociaux de la communauté internationale.  Ce document fixe des objectifs à long terme et propose des mesures institutionnelles pour les cinq prochaines années.  Il s’agit de porter de plus en plus d’attention au développement social en intégrant systématiquement cette question dans les politiques budgétaires.  Nous menons actuellement des consultations au niveau mondial sur les principes stratégiques que l’on trouve dans ce document.  La représentante de la Banque mondiale a souligné la nécessité de parvenir à une réelle parité entre les sexes qui constitue le meilleur moyen de garantir le bien-être de tous.  Elle a également insisté sur la nécessité de répondre aux besoins particuliers des populations autochtones. 



Adoption de textes


Décision sur l’élargissement de la composition du Comité exécutif du Programme du Haut Commissaire des Nations Unies pour les réfugiés (E/2004/L.19)


Par cette décision, le Conseil économique et social recommande à l’Assemblée générale de se prononcer, à sa cinquante-neuvième session, sur la question de l’augmentation du nombre des membres du Comité exécutif qui serait porté de 66 à 68 États.


Résolution intitulée « Confidentialité des données génériques et non-discrimination » (E/2004/L.13/Rev.1) 


      Par ce texte adopté par consensus, le Conseil économique et social exhorte les États à protéger le droit à la confidentialité des personnes soumises à des tests génétiques et à veiller à ce que ces tests ainsi que les opérations ultérieures de traitement, d’utilisation et de conservation des données génétiques humaines soient faites avec le consentement préalable, libre, donné en connaissance de cause et explicite de l’intéressé, ou avec une autorisation obtenue de la manière prescrite par la loi qui soit compatible avec le droit international, y compris les instruments internationaux relatifs aux droits de l’homme.  Les États sont également exhortés à faire en sorte que toute limitation du principe de consentement ne soit prescrite que pour des raisons impératives en vertu de la législative nationale et conformément au droit international.


Le Conseil économique et social invite les États à

prendre des mesures spécifiques appropriées afin d’empêcher toute utilisation abusive des informations génétiques pouvant mener à des actes de discrimination.  Il les exhorte aussi à soutenir la rechercher menée dans le domaine de la génétique humaine, dans le respect des normes scientifiques et éthiques acceptées et du bien-être potentiel de tous, en soulignant que cette rechercher et ses applications devraient respecter pleinement les droits de l’homme, les libertés fondamentales et la dignité humaine ainsi que l’interdiction de toute forme de discrimination fondée sur des caractéristiques génétiques.  Le Conseil reconnaît que les États doivent s’efforcer d’aider les pays en développement à renforcer leur capacité de participer à la création et à l’échange des connaissances scientifiques concernant les données génétiques humaines, et des savoir-faire correspondants, dans le respect intégral des droits de l’homme. 


Exposé du Conseiller spécial du Secrétaire général sur les Objectifs du Millénaire


Cette journée de débat a été marquée par un exposé du Conseiller spécial du Secrétaire général sur les Objectifs du Millénaire, M. Jeffrey Sachs, sur « les nouvelles recommandations du projet du Millénaire: un plan d’action mondial pour atteindre les OMD ». 


Le spécialiste de la réduction de la dette, sélectionné par le Time magazine parmi les 100 personnalités les plus influentes du monde, a présenté aux membres de l’ECOSOC et aux délégations présentes l’état des travaux du Projet des Nations Unies pour le Millénaire qui lui a été confié en août 2002 par le Secrétaire général dans le souci de trouver des méthodes innovantes pour parvenir à la réalisation des Objectifs du Millénaire d’ici à 2015. 


Il a indiqué que ce projet, auquel participent 300 penseurs réunis dans 10 groupes de travail, publiera deux documents en septembre 2004: un « Projet de plan pour la réalisation des ODM » et une « Analyse de la situation de la pauvreté extrême ».  Un rapport final contenant des recommandations dans le cadre d’un programme décennal pour la réalisation des ODM, sera remis au Secrétaire général en janvier 2005.  Entre maintenant et fin 2005, a-t-il insisté se déroulera la période la plus décisive alors que nous examinerons en septembre 2005 l’état de la mise en œuvre de la Déclaration du Millénaire. 


Il s’est inquiété de la réalisation très inégale des ODM à travers le monde, et tout particulièrement de la situation de l’Afrique sub-saharienne qui demeure l’épicentre des problèmes mondiaux.  Le diagnostic, a-t-il déclaré, c’est qu’il n’y a aucune raison que le monde échoue dans la réalisation des ODM.  La seule cause d’échec, a-t-il insisté, ne peut être que la négligence.  Rappelant l’engagement des pays réunis à Monterrey d’accorder 0,7% de leur PNB à l’Aide publique au développement, il a noté que ce taux stagnait à 0,23%, alors que nous savons que cet objectif vieux de 30 ans nous permettrait de sauver des millions de vies s’il était atteint. 


Il a souligné la nécessité de parvenir à des stratégies répondant à des besoins particuliers de communautés.  Il a présenté les problèmes structurels dont souffrent les pays les plus pauvres à savoir des conditions géographiques difficiles, des problèmes de sécheresse, de dégradation des sols, des pandémies de maladies contagieuses, l’absence d’infrastructures physiques et de compétences.  Ce qui fait que même avec une bonne gestion, ces pays ne peuvent progresser sans un partenariat avec les pays développés.  Fournir de l’engrais aux communautés rurales pauvres nous permettrait de tripler les capacités de production des petites exploitations et la mise à disposition d’un téléphone portable d’un coût de $40 éviterait que ces communautés soient coupées du reste du monde.  En matière de santé, la mise à disposition d’un médicament d’un coût de $3 protègerait ces communautés du paludisme. 


Répondre à ces problèmes est loin d’être insurmontable, a-t-il insisté, et ne coûterait que 50 à 60 dollars par personne dans les pays les plus démunis, ce qui demanderait de doubler l’ADP.  Citant en exemple le budget de l’Inde qui prévoit que chaque village doit avoir accès à l’électricité, à l’eau potable et à l’éducation de base, il a invité les PMA à mettre en place des stratégies de réduction de la pauvreté audacieuses basées sur les ODM. 


Il a invité les pays développés à cibler les besoins spécifiques des pays en développement dans leurs interventions en ajoutant qu’il nous fallait moins de leçons, moins de morale et plus d’investissement dans des domaines concrets. 


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À l’intention des organes d’information. Document non officiel.