ECOSOC: DÉJÀ ABSENTS DE LA PREMIÈRE RÉVOLUTION INDUSTRIELLE, SANS MAÎTRISE DES TIC, LES PAYS DU SUD SERONT EXCLUS DE LA NOUVELLE ÉCONOMIE MONDIALE
Communiqué de presse ECOSOC/6080 |
Conseil économique et social
Session de fond de 2004
41e et 42e séances – matin et après-midi
ECOSOC: DÉJÀ ABSENTS DE LA PREMIÈRE RÉVOLUTION INDUSTRIELLE, SANS MAÎTRISE DES TIC, LES PAYS DU SUD SERONT EXCLUS DE LA NOUVELLE ÉCONOMIE MONDIALE
« L’élargissement continu du fossé numérique qui existe non seulement entre pays développés et pays en développement, mais aussi entre les différentes couches sociales des pays du Sud, risque de faire rater aux peuples de ces régions la deuxième révolution, qui après la première révolution industrielle, va définir l’avenir et le poids politique, social, culturel et économique, des peuples et des nations », ont constaté ce matin les participants au dialogue organisé par l’ECOSOC avec les chefs de secrétariat des commissions régionales, sur le thème de la technologie de l’information pour le développement et ses perspectives régionales.
Du point de vue de Mota Sardenberg, représentant permanent du Brésil, qui coordonnait les échanges de cette table ronde, les commissions régionales ont un rôle essentiel à jouer dans la propagation des technologies de l’information et des communications (TIC), dont l’ECOSOC doit débattre avant la tenue de la deuxième phase du Sommet mondial de la société de l’information qui aura lieu en 2005 à Tunis. L’absence de maîtrise et d’utilisation des TIC risque d’empêcher la plupart des pays en développement de jeter les bases éducationnelles, politiques et structurelles de l’économie basée sur les connaissances qu’impose l’intégration aux structures de production et aux circuits d’échanges financiers et commerciaux de la mondialisation, ont reconnu les Secrétaires exécutifs des Commissions économiques régionales des Nations Unies pour l’Afrique (CEA), l’Asie-Pacifique (CESAP), l’Amérique latine et les Caraïbes (CEPALC), l’Asie occidentale (CESAO), et l’Europe (CEE), qui prenaient part aux échanges. Citant en exemple le cas de l’Inde, qui a pu développer une base de recherche, de développement et de production d’outils informatiques dont l’exportation lui rapporte chaque année plus d’une dizaine de milliards de dollars, les participants au dialogue ont invité les secrétariats de ces commissions à trouver des solutions innovatrices qui pourraient permettre aux États de leurs régions de combler une partie du retard accumulé sur les pays développés. Ces solutions devraient à la fois faciliter la maîtrise des TIC et permettre de résoudre les questions sensibles touchant au contenu des sites, à la langue, à l’identité et aux sensibilités culturelles de chaque grand espace humain, ont estimé les chefs de secrétariat et la grande majorité des délégations.
Cet après-midi, le Conseil a poursuivi l’examen de la question en débattant du deuxième rapport du Groupe d’étude des Nations Unies sur les TIC, qui indique que ces technologies sont le centre nerveux du nouveau modèle de société mondiale en émergence. La création de réseaux et de partenariats en vue de promouvoir les TIC s’avère indispensable pour réaliser les objectifs de développement convenus à l’échelle internationale et soutenir la réalisation des Objectifs de développement du Millénaire dans les pays pauvres. Dans son intervention, le représentant des Pays-Bas, au nom de l’Union européenne, a souligné l’importance des TIC dans la promotion de la bonne gouvernance et a annoncé que la Commission européenne avait décidé de fournir une assistance à la CEA pour l’aider à définir une stratégie de promotion des TIC sur le continent africain.
Concernant le point de son ordre du jour relatif à la coopération régionale, les chefs de secrétariat des commissions économiques régionales, ont exposé les possibilités qui s’offraient à leurs États membres, et les obstacles auxquels ils font face. À cet égard, ils ont demandé que leurs initiatives et mécanismes, qui soutiennent directement les pays de leurs régions, ne soient pas systématiquement rejetés au profit de mesures multilatérales qui, en fait, répondent très rarement aux besoins des pays en développement, moins avancés, ou en transition. Sur cette question, les délégations du Bélarus, de la Fédération de Russie et de l’Ukraine se sont inquiétées de la nouvelle donne géopolitique qui se dessine en Europe, et ont demandé à la CEE d’œuvrer, en coopération avec l’Union européenne, pour que le nouvel espace économique européen profite réellement à tous les pays.
Le Conseil a adopté en fin de séance un projet de décision et trois projets de résolution qui lui étaient soumis par les Commissions régionales*. En début de réunion, le Conseil avait entendu la présentation, par la représentante du Ghana, d’un projet de décision relatif à l’élargissement de la composition du Comité exécutif du Programme du Haut Commissaire des Nations Unies pour les réfugiés, et par lequel il recommanderait à l’Assemblée générale de se prononcer, à sa 59ème session, sur la question du nombre des membres du Comité exécutif, qui serait porté de 66 à 68 États.
Le Conseil économique et social poursuivra ses travaux lundi, le 19 juillet, à 10 heures.
* Ces textes sont contenus dans le rapport du Secrétaire général sur la « Coopération régionale dans les domaines économique et social e les domaines connexes » (E/2004/15/Add.1)
COOPÉRATION RÉGIONALE
Dialogue avec les chefs de secrétariat des commissions régionales sur le thème « Technologie de l’information pour le développement: perspectives régionales »
Mme BRIGITA SCHMÖGNEROVÁ, Secrétaire exécutive de la Commission économique pour l’Europe (CEE), a indiqué que la Déclaration de Bucarest était le document de base des travaux que mène cette Commission en ce qui concerne les TIC. La CEE n’a cependant pas de programme spécifique ou commun avec ses pays membres sur cette question. Mais nous avons mis au point des normes et des standards régissant les échanges de données électroniques en Europe, a-t-elle précisé. L’égalité des chances en matière d’accès aux TIC reste une des politiques que promeut la CEE dans l’esprit de la Déclaration de Bucarest, a dit Mme Schmögnerová, en estimant que la maîtrise des TIC est indispensable aux populations pour leur permettre d’accéder aux mécanismes de la nouvelle économie, basée sur les connaissances. Il est important que tout le processus que nous promouvons s’intègre dans les stratégies gouvernementales, a-t-elle souligné. L’appropriation de ces politiques par les gouvernements des pays en transition leur permettra de mettre en place les bases de l’économie basée sur les connaissances. Les obstacles auxquels se heurtent ces pays sont notamment l’absence d’infrastructures, de structures de gouvernance, et de capacités humaines technologiques, a noté la représentante de la CEE. L’Union européenne s’est engagée, dans le cadre du Programme de Lisbonne, à investir 3% de son PIB dans la recherche et le développement afin de rester compétitive, ce qui devrait indirectement profiter aux pays en transition de la CEE. Les budgets de recherche et d’éducation s’étant effondrés dans ces pays, ils ont du mal à rester dans le peloton des États qui maîtrisent les TIC et sont capables de se transformer en mettant en place une économie basée sur les connaissances, a dit la représentante. La région de la CEE est donc frappée en grande partie par le fossé numérique. Nous aurons prochainement une réunion au Tadjikistan sur l’application des outils électroniques dans les pays en transition, a indiqué la représentante.
À son tour, M. HAK-SU KIM, Secrétaire exécutif de la Commission économique et sociale pour l’Asie et le Pacifique (CESAP), en matière d’accès et d’utilisation des TIC, la région est divisée entre les pays riches et les pays pauvres sur lesquels se concentre particulièrement la CESAP. La Commission a ainsi créé, en 2002, un sous-programme à trois volets sur les TIC, leur application et les technologies avancées. La Commission s’efforce d’améliorer les cadres administratifs des applications commerciales et mènent des efforts dans le domaine des applications de techniques spatiales, en particulier pour la gestion des catastrophes naturelles. D’ici à 2010, les fibres optiques seront installées dans toute l’Asie grâce à la contribution du Gouvernement du Japon. Pour sa part, la République de Corée a proposé de mettre en place un centre de formation pour accélérer le renforcement des ressources humaines. Le Secrétaire exécutif a donné plusieurs exemples d’application des TIC dans les différents pays de la région.
M. JOSE LUIS MACHINEA, Secrétaire exécutif de la Commission économique et sociale pour l’Amérique latine et les Caraïbes (CEPALC), a indiqué que cette Commission régionale avait élaboré une série de principes directeurs visant à encourager l’usage des TIC dans les divers aspects de la vie économique et sociale de ses pays membres. Il en est ainsi des secteurs de la vie économique, politique, sociale et de l’éducation. Les politiques nationales des pays de la région se distinguent par une décentralisation des structures de réflexion et de soutien à la propagation de l’usage des TIC, a indiqué M. Machinea. Il est important d’adapter les cadres juridiques nationaux, afin de les rendre plus aptes à gérer la révolution des TIC tout en veillant à former suffisamment de ressources humaines pour en assurer la gestion, a souligné le Secrétaire exécutif. Au plan régional, la Commission travaille avec ses États membres afin de mettre en place un plan régional de promotion des TIC, a indiqué M. Machinea. Nous espérons que ce plan d’action recevra le soutien de l’Union européenne à travers son initiative « e-Europe », a-t-il conclu.
M. K.Y. AMOAKO, Secrétaire exécutif de la Commission économique pour l’Afrique (CEA), a déclaré qu’au cours des années 90, la Commission avait peur que l’Afrique ne rate le train des TIC. Après des discussions avec les États membres, l’Initiative sur la société de l’information en Afrique a été lancée. Cette Initiative est devenue un modèle pour chaque pays compte tenu de ses propres caractéristiques. L’Initiative a permis une sensibilisation accrue des populations, en commençant par le sommet, à savoir les divers ministères. Le deuxième aspect de l’Initiative a touché au problème de la démocratisation de l’accès aux technologies pour éviter une fracture numérique sur le contient. Il a donc fallu insister sur la dimension ville-campagne en matière d’application. La troisième composante a été le développement des infrastructures. En 1996, six pays avaient accès à l’Internet, aujourd’hui presque tous. Pour ce faire, il a fallu renforcer la collaboration pour mettre en place des plans de développement des infrastructures, en particulier en matière de e-gouvernements. Le Secrétaire exécutif a souligné l’importance des partenariats, en expliquant la teneur du Programme des partenariats pour les TIC en Afrique. Sur le continent, les défis qui demeurent ont trait à l’analphabétisme numérique, a-t-il dit, en faisant part de « schoolnet Africa » qui est un réseau reliant les écoles africaines de 31 pays. Les défis concernent aussi la mise en place des infrastructures par le renforcement des partenariats entre le secteur public et le secteur privé.
Mme MERVAT TALLAWY, Secrétaire exécutive de la Commission économique et sociale pour l’Asie occidentale (CESAO), a dit que la CESAO avait lancé un certain nombre de projets de partenariat avec les pays de la région sur la question des TIC, dans le cadre des deux phases du Sommet de la société mondiale de l’information de Genève et Tunis. La rencontre de Genève a souligné le consensus des dirigeants sur la nécessite de mettre les TIC au service de tous, a-t-elle estimé. Les commissions régionales sont de ce fait l’outil le plus important dans la création de cadres et de plans d’action au niveau de chaque grande région géographique, a dit Mme Tallawy. La CESAO a mené une prudente analyse de la situation qui prévaut en Asie occidentale et a soumis une étude sur la gouvernance par Internet. Ce rapport a été examiné par le Groupe d’études de l’ONU sur les TIC. La CESAO a proposé que la question de l’équité dans l’accès et dans la confection des contenus soit traitée en priorité. Il est important que toutes les parties prenantes participent à la planification stratégique et à la gestion des réseaux numériques, a dit Mme Tallawy. Le résultat du débat en cours au niveau mondial devra refléter les apports de toutes les sensibilités et cultures. La CESAO a organisé trois tables rondes. Le fruit de ces échanges sera publié à l’occasion d’un Sommet qui doit se tenir à Damas, en Syrie, et transmis au Sommet mondial de la société de l’information. La CESAO est en faveur du renforcement de la coopération interrégionale dans le secteur des TIC.
Lançant la première série de commentaires, le représentant de la Tunisie a indiqué qu’avant une fracture technologique, la fracture numérique est d’abord une fracture du développement traduisant l’écart croissant entre pays riches et pays pauvres. Rappelant que la deuxième phase du Sommet mondial sur la société civile se tiendra à Tunis en 2005, il s’est félicité de cette prise de conscience internationale sur la nécessité de mettre en place une société de l’information équitable et ouverte à tous. La question du financement doit trouver une réponse, a-t-il dit en soulignant, en la matière, l’importance de la contribution des donateurs, des partenariats entre les secteurs public et privé, et du renforcement de la coopération Sud-Sud et de la coopération triangulaire. Il a appelé à la mise en place des structures relatives au TIC dans les commissions régionales. Il a conclu en annonçant que les résultats du Sommet de Tunis prendront la forme d’une déclaration politique et d’un document opérationnel réaffirmant les engagements souscrits lors de la première phase à Genève.
Ce qu’il faut savoir, a précisé le représentant du Sénégal, c’est que la nature de la fracture numérique est moins en termes de quantité que de qualité. Il a donc souligné la pertinence du Fonds de solidarité numérique et demandé comment la CEA entend appuyer ce Fonds. Touchant aussi à la question du contenu local, il a estimé que compte tenu de la gravité de la fracture, la priorité doit être accordée à l’apprentissage de l’anglais qui sera encore pour longtemps la langue dominante d’Internet.
On entend trop souvent les termes de fracture et d’exclusion, s’est plaint le représentant des Pays-Bas qui a fait observer qu’il faut considérer les TIC comme le vecteur le plus sûr du transfert des connaissances et des compétences. L’appropriation par les gouvernements du passage à une économie fondée sur le savoir est essentielle, a-t-il souligné avant de mettre le doigt sur l’impact des TIC pour une implication plus forte de la société civile dans la vie publique. Comment les commissions comptent-elles exploiter ce potentiel? a-t-il demandé. Les TIC doivent être utilisées pour aider les pays du Sud dans leur développement, a insisté le représentant de l’Inde qui a fait part d’un programme national intitulé « Technologies pour tous d’ici 2008 ». Elle a d’ailleurs indiqué que pour l’exercice fiscal 2003-2004, l’industrie électronique indienne représentait environ 15,9 milliards de dollars dont 12,5 d’exportations.
Qu’en est-il des contenus malsains de certains sites? s’est demandé le représentant du Burkina Faso. Quelles sont les dispositions prises par les commissions régionales? Que pensent-elles des modalités de financement pour combler le fossé numérique et quel serait le rôle des banques régionales, s’est interrogé, à son tour, le représentant de l’Égypte? Qu’a-t-on fait pour mettre en pratique dans la région d’Amérique latine et des Caraïbes, l’Initiative e-Europe? s’est inquiété, pour sa part, la représentante d’El Salvador.
En réponse à ces questions, la Secrétaire exécutive de la CESAO a indiqué que selon le mandat confié à la Commission en matière de situations post-conflit, deux centres de formation informatique dans le domaine du microcrédit ont été mis en place au Liban grâce à la contribution des ONG. Le Secrétaire exécutif de la CESAP a quant à lui répondu au Sénégal et à l’Egypte, en indiquant que les Commissions régionales se concentrent surtout sur les questions du renforcement des ressources humaines et de l’élaboration des politiques; la question des infrastructures étant la prérogative des gouvernements. Il a indiqué qu’en matière de financement, la région a la chance d’avoir des pays comme le Japon et la République de Corée et de bénéficier d’une implication très forte de la Banque asiatique de développement.
Le Secrétaire exécutif de la CEPALC a fait part de la très bonne collaboration avec les autres commissions régionales qui permet un échange d’expériences utiles. En l’occurrence, a ajouté la Secrétaire exécutive de la CEE, il est apparu que la manière de mobiliser les ONG et la société civile consiste à les faire participer à la mise au point d’outils juridiques et réglementaires dans les domaines où les TIC sont essentiels comme le commerce électronique ou les transports interrégionaux. Concernant la faculté des TIC à diffuser les informations relatives aux Nations Unies, elle a fait part d’une stratégie consistant à améliorer l’interaction avec les autres commissions régionales, le Secrétariat de l’ONU et les ONG; à appliquer les TIC dans la gestion du Secrétariat, et à inscrire à l’ordre du jour de la Commission des questions comme le commerce électronique. Concluant pour les arrangements financiers pour combler le fossé numérique, elle s’est félicitée de l’adoption par des institutions financières importantes d’initiatives ambitieuses comme la Banque du Conseil de l’Europe.
Le Secrétaire exécutif de la CEA est revenu sur la question de la participation de la société civile à la définition des actions à mener en matière de TIC. La CEA aide les pays africains à définir et à mettre en place des stratégies de TIC, avec la participation de tous les segments de leur société. La CEA a-t-il annoncé, a mis en place un studio audiovisuel où elle confectionne des programmes de radio et de télévision destinés au public africain afin de le familiariser à l’usage qui peut être fait des TIC. L’Internet à l’école est l’un des autres défis que la CEA et ses pays membres s’efforcent de relever. Concernant la question des dangers que posent certains contenus de l’Internet, l’Afrique doit mettre en place un cadre juridique qui permettrait d’y faire face dans le respect des instruments légaux régissant la gestion des réseaux numériques au plan international, a estimé M. Amoako. Concernant les problèmes liés aux langues, l’expérience a montré que la confection de contenus dans diverses langues était très coûteuse, a-t-il dit en citant l’expérience menée en Éthiopie pour utiliser la langue amharique dans le commerce électronique.
Les Secrétaires exécutifs des Commissions régionales ont ensuite fait part au Conseil des actions qu’ils ont prises en vue de participer à la prochaine phase du Sommet mondial de la société de l’information. À cet égard, le responsable de la CESAP a indiqué qu’elle tiendrait quatre réunions préparatoires régionales dans quatre pays différents d’Asie. Quant au représentant de la CEPALC, il a dit que la Commission prévoyait de tenir deux types de réunions préparatoires, notamment dans le domaine des statistiques, où va se tenir un atelier régional. Dans ses discussions avec la CEE, la CEPALC est parvenue à la conclusion qu’il fallait beaucoup plus impliquer les gouvernements de la région dans la préparation du Sommet de Tunis, a-t-il d’autre part indiqué. La représentante de la CEE a expliqué que juste après le Sommet tenu à Genève, la Commission avait organisé une réunion qui malheureusement n’a pas pris de nouveaux engagements avant la deuxième phase prévue à Tunis. La CEE informe les autres commissions régionales sur les progrès qu’elle accomplit sur la question des TIC avant Tunis, a cependant dit la représentante, en indiquant que les gouvernements kirghize et macédonien organiseront des réunions préparatoires avant le Sommet.
La CESAO préparera le Sommet de Tunis avec le Sommet de Damas qui se tiendra au mois de novembre prochain, et les représentants de la Ligue des États arabes auront une rencontre avant Damas pour apporter leur contribution à ce Sommet, a dit la Secrétaire exécutive de la CESAO. À cette occasion, a-t-elle dit, la question de l’Internet en arabe sera un des points de discussions dont les recommandations seront transmises à Tunis. La réunion préparatoire pour l’Afrique aura lien au Ghana en février 2005. La CEA collabore avec le Ghana et l’Union africaine pour préparer cette rencontre et en faire un succès.
Présentation des rapports sur la coopération régionale dans les domaines économique et social, et domaines connexes
La Secrétaire exécutive de la CESAO et Coordonnatrice des commissions régionales, Mme MERVAT TALLAWY, a indiqué que les rapports fournissent une mise à jour des activités consultatives des commissions et l’évaluation de leur contribution aux programmes de développement de l’ONU. Les commissions, démontrent les rapports, contribuent à articuler les perspectives régionales dans les domaines du développement durable, du financement du développement et de la mise en œuvre de la Déclaration du Millénaire. Cette faculté devrait être davantage exploitée par le Conseil, a souhaité la Secrétaire exécutive. Les rapports, a-t-elle poursuivi, rendent compte des différentes réunions ministérielles que les commissions ont tenues ainsi que les résumés des études économiques et sociales qui constituent la toile de fond de la question du développement et de sa relation avec l’économie mondiale. Les cinq études régionales, qui ont été d’ailleurs incorporées dans la documentation relative au débat de haut niveau, complètent l’Étude de la situation économique et sociale dans le monde effectuée par le Département des affaires économiques et sociales.
Compte tenu de leur rôle de suivi régional des grandes conférences de l’ONU, les commissions ont renforcé leur collaboration avec le système des Nations Unies mais aussi avec les autres organisations régionales et la société civile. En tant que principaux organismes des Nations Unies dans le domaine économique et social dans les régions respectives, les commissions sont un forum de promotion de la complémentarité entre les processus mondiaux, régionaux et sous-régionaux. La coopération entre les commissions et les organisations sous-régionales ont été institutionnalisées. Pour leur part, les commissions collaborent dans de nombreux domaines dont des disciplines nouvelles telle les TIC ou la dimension régionale de la mondialisation. Les rapports des secrétaires exécutifs mentionnent des initiatives concrètes, a fait valoir l’intervenante.
Elle a aussi indiqué que plus récemment, les commissions se sont concentrées sur les défis de la mondialisation. Ces sessions ont posé comme conditions au développement, le renforcement des secteurs productifs et l’intégration régionale. La CESAO, qui n’a pas tenu de session cette année, a publié un rapport clef sur la question. Les commissions ont déployé des efforts sérieux pour donner suite aux recommandations du Conseil et elles en concluent aujourd’hui qu’il reste encore beaucoup à faire pour renforcer le dialogue avec ce dernier. À l’heure actuelle, les délibérations du Conseil sur les activités de coordination n’ont pas touché aux rôles et activités des commissions. Il en va de même pour les débats de haut niveau où les secrétaires exécutifs ne peuvent participer en raison de leur calendrier. Les commissions ne participant pas aux travaux de l’Assemblée générale, il faut que le Conseil consacre son dialogue avec elles sur les questions de politiques du point de vue des régions. Les rapports formulent des recommandations concrètes dont un examen par le Conseil des activités des commissions dans le cadre plus large de l’action économique et sociale du système de l’ONU.
Mme BRIGITA SCHMÖGNEROVÁ, Secrétaire exécutive de la CEE, a évoqué les liens entre les efforts déployés au niveau régional et les mécanismes du multilatéralisme, qui, a-t-elle rappelé, ont fait l’objet de longs débats lors de la XIe CNUCED, tenue le mois dernier à Sao Paulo. Il ne faut pas considérer les mécanismes régionaux comme un pis-aller en matière de coopération, a-t-elle dit en citant les résultats positifs obtenus par l’Union européenne, structure régionale, qui est capable de négocier et conclure des accords commerciaux et la création de zones de libre-échange avec des États et des blocs non membres de son espace géographique et politique. La région que couvre la CEE est diverse sur le plan économique et commercial, a indiqué la représentante en prenant pour exemple l’appartenance ou non de ses pays membres à l’Organisation mondiale du commerce (OMC). Alors que certains pays de la CEE sont membres fondateurs de l’OMC, d’autres, a-t-elle indiqué n’en sont pas encore membres ou sont en ce moment à l’étape de l’examen de leur candidature d’adhésion. La CEE se félicite du contenu du projet de résolution qui sera soumis à l’examen du Conseil sur la coopération régionale, a dit Mme Schmögnerová, parce que ce texte réaffirme le rôle que doivent jouer les commissions régionales dans la mise en œuvre des recommandations et engagements adoptés lors des grandes conférences sur les questions de développement.
À son tour, le Secrétaire exécutif de la CESAP, M. AK-SU-KIM, a indiqué que 2003 a été une autre année positive pour la région Asie/Pacifique qui a connu une solide croissance économique. Il faut se féliciter du caractère de plus en plus autonome de cette croissance qui est désormais due aux échanges intrarégionaux et à une forte demande intérieure. Pour l’avenir, les tendances sont tout aussi positive pour autant que les réformes du secteur privé, du secteur financier et pour améliorer la compétitivité se poursuivent et que les pays de la région ne soient pas, une nouvelle fois victimes des chocs extérieurs. La pauvreté reste toutefois une réalité, a précisé le Secrétaire exécutif en appelant à des stratégies nationales ambitieuses pour favoriser la réalisation des ODM. Pour sa part, la CESAP continue de tirer profit des capacités opérationnelles et d’analyse du PNUD. Ainsi, pour la première fois, il a publié un rapport sur l’évaluation des progrès dans la mise en œuvre de la Déclaration du Millénaire. La CESAP est déterminée, à l’avenir, d’intensifier sa collaboration avec les Nations Unies et leurs institutions
Lors de la 60e session d la Commission, qui s’est réunie en avril à Shanghai, la détermination de la région à relever le défi de l’Initiative 20/20 a été démontrée. D’autre part, la sixième conférence ministérielle prévue pour mars 2005 devrait contribuer à la formulation de stratégies nationales propres à assurer le suivi du Sommet de Johannesburg. La Commission a également œuvré à l’application du Consensus de Monterrey dans la région. Elle a, ce faisant, renforcé sa coordination avec des organisations régionales, a indiqué le Secrétaire exécutif en annonçant la signature d’un mémorandum d’accord entre la CESAP et la Banque asiatique de développement. Les défis de la pauvreté sont formidables mais la CESAP entend continuer à les relever un par un, a-t-il affirmé.
M. JOSE LUIS MACHINEA, Secrétaire exécutif de la CEPALC, a dit que la région avait enregistré 4% de croissance cette année, ce qui reste en deçà des 7% nécessaires à la réduction de la pauvreté. Cependant ces 4% sont le taux le plus fort que l’Amérique latine et les Caraïbes aient connu au cours des six dernières années. La question à laquelle la région doit répondre aujourd’hui est de savoir comment réduire la pauvreté et assurer une protection humaine et sociale aux populations dans une économie compétitive de libre-échange, a indiqué M. Machinea. Le compte courant de certains pays de la région, comme le Mexique, a été positif cette
année. C’est la première fois, en 50 ans, que cela se produit. D’autre part, les échanges commerciaux ont augmenté de 11% au sein du Mercosur. Ceci est encourageant, a-t-il dit, en estimant dans le même temps qu’il fallait préserver cette tendance en protégeant ces échanges sous-régionaux qui ne devraient être menacés par des accords de libre-échange conclus avec des partenaires extrarégionaux. Concernant les projets d’infrastructures, la Banque interaméricaine de développement soutient les financements nécessaires aux grands projets indispensables à la diversification de la structure économique de Panama et d’autres pays de la région, a relevé M. Machinea. La stabilité politique de nombreux pays de la CEPALC dépend de l’évolution de leurs économies.
M. K. Y. AMOAKO, Secrétaire exécutif de la CEA, a estimé qu’en Afrique, l’année a été très active pour la Commission et le continent qui connaît une situation difficile. Des améliorations sont certes à signaler mais l’Afrique présente encore le plus grand défi en matière de développement. La Conférence des ministres des finances et de l’économie, organisée par l’Ouganda, s’est fondée sur la nécessité d’intégrer l’Afrique à l’économie mondiale. Cette intégration, ont convenu les ministres, concerne d’abord l’accès aux marchés. Ils ont reconnu la nécessité de déployer des efforts de part et d’autre pour relever les défis du développement humain et des ressources financières. Un autre problème est celui de l’intégration régionale qui devrait être aidée par la nouvelle Union africaine et le NEPAD. Les transports sont aussi un autre problème clef, a-t-il poursuivi en citant, au titre d’autres défis, la gouvernance et le VIH/sida.
Reprenant la parole, la Secrétaire exécutive de la CESAO a indiqué qu’en raison de la mondialisation et de la révolution des TIC, l’intégration régionale est devenue un impératif pour l’Asie occidentale. Or, l’année dernière, la croissance économique a été faible voire nulle en raison de l’état de guerre qui caractérise la région. Comment parler de la réalisation des ODM dans des conditions caractérisées par la pauvreté et le chômage? s’est-elle interrogée. En dépit de cette situation économique, de gros efforts ont été faits par les États Membres de la région, a-t-elle indiqué en ajoutant que la Commission en aide certains à entrer à l’Organisation mondiale du commerce (OMC). Un certain nombre d’accords régionaux, a-t-elle par ailleurs annoncé, ont été signés pour accélérer l’intégration de même que des accords bilatéraux entre les membres de la région et des partenaires tels que l’Union européenne ou les États-Unis. La question est de savoir comment harmoniser les accords bilatéraux avec les accords régionaux. La Secrétaire exécutive a encore indiqué que la CESAO a été à l’origine de deux accords sur le transport routier et le transport ferroviaire. Un accord maritime devrait intervenir l’année prochaine.
Déclarations
Mme HÉLÈNE BAKKER (Pays-Bas) a déclaré, au nom de l’Union européenne et des pays candidats, que la Déclaration du Millénaire constituait le cadre d’action des Nations Unies dans le domaine économique et social. Les fonctions des Commissions régionales doivent être intégrées dans les processus mondiaux coordonnés avec les stratégies nationales des pays. L’Union européenne est prête à examiner la meilleure façon de lier ces activités avec celles des Nations Unies dans le cadre de l’amélioration de la coordination et de la cohérence. Concernant les TIC, a-t-elle poursuivi, leur rôle dans la promotion du développement est désormais bien établi et reconnu. Les TIC sont un puissant outil de bonne gouvernance et d’appropriation des programmes de développement par les populations.
La Commission européenne, a-t-elle annoncé, a décidé d’apporter une aide à la Commission économique pour l’Afrique (CEA) dans la formulation d’une stratégie de promotion des TIC. L’Union européenne est consciente des énormes potentialités q’offrent les TIC et a décidé de soutenir leur intégration dans les programmes de développement. Nous sommes en faveur des recommandations énoncées par le Groupe d’études des Nations Unies sur les TIC, a conclu la représentante.
M. ULADZIMIR GERUS(Bélarus) a déclaré que les Commissions régionales et l’ECOSOC étaient d’importants organes de coordination dans la réalisation des ODM. Ces commissions doivent demeurer des outils clefs dans la mise en œuvre des politiques visant le renforcement des ressources humaines et la propagation et la maîtrise des TIC. Il faudrait renforcer le mandat et le rôle des commissions pour leur permettre de mieux participer à la réduction de la fracture numérique, a déclaré le représentant. Le Bélarus, a-t-il dit, entérine les résultats de la première phase du Sommet de la société mondiale de l’information, qui a eu lieu à Genève. Concernant la CEE, il serait important de clairement définir son rôle et ses attributions au sein d’une région où les politiques sont dominées par les décisions prises par les organes de l’Union européenne, a demandé le représentant.
M. SHIN KAK-SOO (République de Corée) a souligné le rôle important des commissions régionales dans les domaines économique et social, en soulignant la nécessité d’explorer pleinement leur potentiel. Il a salué la CESAP pour avoir organisé des réunions des chefs des institutions des Nations Unies auxquelles ont participé les représentants des bureaux régionaux, sous-régionaux et de pays du système des Nations Unies. Les commissions régionales doivent continuer à jouer leur rôle central en tant que coordonnateur des questions économiques, sociales et environnementales au niveau régional. Cette coordination, a-t-il prévenu, doit être entreprise avec les bureaux régionaux des fonds, programmes et institutions spécialisées des Nations Unies pour éviter les doubles emplois et générer la synergie nécessaire. Le représentant a conclu en annonçant le lancement, à l’initiative de son pays, d’un Programme régional pour l’élimination de la pauvreté rurale et en demandant à la CESAP d’en faire davantage dans le domaine de la prévention et du traitement du VIH/sida.
M. ZHANG YISHAN(Chine) a déclaré que la son pays a adopté une approche constructive dans les mécanismes de coopération économique régionale en Asie-Pacifique, notamment l’APEC; l’Accord de Bangkok et le GMS. La Chine a d’autre part lancé des négociations avec les pays de l’Association des nations de l’Asie du Sud-Est (ANASE) en vue de la création d’une zone de libre-échange. La tâche qui nous attend est celle du renforcement de la coopération régionale, afin de la rendre capable de soutenir un développement commun. Seule sa capacité à mettre fin à la marginalisation qui frappe certains pays en développement permettra de donner ses lettres de noblesse à la coopération régionale. La Chine attache beaucoup d’importance à ses relations avec la CESAP; a dit le représentant. La 60e session de cette Commission, a-t-il indiqué, s’est tenue à Shanghai du 22 au 28 avril dernier sur les thèmes du renforcement de la coopération régionale pour le développement et de la réponse à apporter aux défis de la mondialisation. Les délégués ont à cette occasion, eu des entretiens fructueux sur l’éradication de la pauvreté, la mondialisation, et les questions sociales.
Mme HUSNIYYA MAMMADOVA (Azerbaïdjan) a estimé que la construction dans son pays, de l’oléoduc le plus important du monde contribuera sans aucun doute à accélérer son intégration dans l’économie mondiale. Réitérant son attachement aux réseaux régionaux de transport, la représentante a estimé qu’il faut en faire davantage et a demandé, à cet égard, l’aide financière de la communauté internationale. Elle a salué les commissions régionales et leur rôle de coordonnateur des efforts en vue d’atteindre les ODM. Elle leur a assigné comme priorité celui d’encourager les initiatives relatives au e-gouvernement et à l’intégration régionale.
M. LUIS GALLEGOS CHIRIBOGA(Équateur) a déclaré que les questions relatives au développement ne peuvent être résolues par une quelconque formule universelle ou infaillible. Les commissions régionales devraient jouer un rôle qui leur permette de trouver des solutions uniques à chacune des régions au sein desquels elles travaillent. Les processus d’intégration devraient être conduits au niveau des ensembles régionaux, notamment au niveau des équipements d’infrastructures, des règles douanières et des normes sanitaires. Nous pensons que certaines propositions du rapport du Secrétaire général pourraient permettre d’améliorer l’utilisation des ressources des commissions régionales, a dit le représentant.
M. VLADISLAV FEDORCHENKO (Fédération de Russie) a estimé que les commissions sont un instrument important de mise en œuvre des objectifs définis lors de grandes conférences des Nations Unies. La coordination entre ces commissions et leur corrélation avec d’autres parties prenantes est essentielle. Il faut donc poursuivre, a souhaité le représentant, les réunions des secrétaires exécutifs qui leur permettent d’échanger les vues sur les difficultés auxquels ils sont confrontés. Il a appuyé le renforcement de leur rôle dans la coordination des efforts au niveau régional, en les mettant toutefois en garde contre la tendance à dépasser leur mandat et les priorités définies par les États Membres. Les commissions peuvent fournir une assistance technique indispensable aux pays de leur région et doivent, pour ce faire, veiller à une plus grande coordination opérationnelle avec les fonds et programmes. Le représentant a aussi commenté le rôle des commissions dans l’intégration européenne, l’accès aux TIC et la mise en place de corridors de transports. Il a commenté l’idée de faire suivre le débat de haut niveau par celui sur la coopération régionale afin d’assurer une représentation au plus haut niveau. Le représentant a voulu que l’idée soit étudiée plus avant pour évaluer la valeur ajoutée qu’elle apporterait aux travaux du Conseil.
M. GERT ROSENTHAL (Guatemala) a estimé que les États Membres de l’ONU ne tiraient pas suffisamment parti du potentiel des commissions économiques régionales. Au cours de leurs réunions, ces commissions attirent pourtant un riche éventail d’experts régionaux et de personnalités dont l’ECOSOC ne profite pas des connaissances, lors de ses sessions, a noté le représentant. Cette expérience, a-t-il estimé, devrait être utilisée à bon escient. Le bref dialogue avec les chefs de secrétariat des commissions ne s’est jamais enrichi d’échanges interactifs, a regretté le représentant. Le Guatemala se félicite donc que le rapport du Secrétaire général suggère qu’un débat avec les commissions régionales se tienne, dans le cadre du débat de haut niveau de l’ECOSOC, sur la question de la coopération régionale.
M. ONISCHENKO (Ukraine) a estimé que la CEE peut et doit jouer un rôle important dans la promotion d’une utilisation efficiente des TIC pour le développement, en particulier dans les domaines de la facilitation du commerce et de l’éducation, dans le développement d’approches pratiques pour la gestion de l’Internet, dans l’évaluation de l’accessibilité des TIC, et dans le renforcement d’un dialogue entre toutes les parties prenantes à l’économie fondée sur le savoir. Il s’est dit favorable à une coordination renforcée entre le Conseil économique et social et les commissions régionales en appelant le Conseil à s’assurer que ces commissions offrent des produits de qualité. En matière de coopération régionale, le représentant a fait part des contacts avec les institutions de l’ONU et de l’Union européenne. L’intégration de l’Ukraine dans le système des normes européennes en matière de TIC ainsi que sa participation aux initiatives et projets de la Commission européenne sont inclues dans le plan d’action qu’il a défini avec l’Union européenne.
M. AMAN(Indonésie) s’est félicité que plus d’attention soit portée à la dimension régionale de la coopération économique. L’Indonésie appuie un rôle accru des commissions régionales dans la résolution des questions de développement auxquelles font face les Nations Unies, a dit le représentant. Les activités du DESA, du PNUD et de la CNUCED devraient être encouragées, a dit le représentant, afin de leur permettre d’apporter un meilleur soutien aux questions touchant à l’élimination de la pauvreté et à la réalisation des ODM. Les commissions, qui ont un rôle essentiel à jouer sur ces questions, peuvent, par leur travail au niveau régional, aider les États à mieux mener la lutte contre la pauvreté, a estimé le représentant. Concernant les TIC, qui doivent être mises au service du développement, il a souhaité que les pays les plus nantis mettent au service des pays pauvres leurs expertises et les ressources nécessaires à la réduction de la fracture numérique.
M. SUNUGA (Japon) a appelé les commissions régionales à analyser les défis auxquels sont confrontées leur région, dans le cadre de l’examen à mi-parcours de la Déclaration du Millénaire. Elles doivent s’impliquer davantage dans les activités opérationnelles des Nations Unies, a-t-il ajouté, avant de se demander s’il faut vraiment tenir un nouveau débat au cours de la session de fond du Conseil économique et social. Il a, en tout cas, estimé qu’il faut mettre à profit la session du Conseil pour considérer les activités des commissions qui jouent, par exemple, un rôle important dans le processus préparatoire de la session de la Commission du développement durable.
M. KOEN DAVIDSE (Pays-Bas), au nom de l’Union européenne, a commenté la question des organes de coordination pour se féliciter des informations contenues dans le rapport du Secrétaire général. Il a espéré que le Conseil de coordination des chefs de secrétariat (CCS) continuera à assurer un suivi coordonné et intégré des résultats de toutes les grandes conférences. Comment assure-t-il une meilleure coordination entre les institutions spécialisées et les autres parties prenantes des Nations Unies? Le CCS est aussi l’enceinte appropriée pour examiner la mise en œuvre du Consensus de Monterrey et le travail en matière de développement durable montre que le système continue à suivre la mise en œuvre d’Action 21 et le plan de mise en œuvre de Johannesburg.
Autres questions: coopération dans le domaine de l’informatique; intégration d’une perspective sexospécifique dans toutes les politiques et programmes du système de l’ONU; Groupe d’études des Nations Unies sur les TIC; tabac ou santé
Mme SARAH ROTICH-MATTHEWS(Kenya) a parlé des impacts négatifs de la consommation du tabac qui, en affectant non seulement des individus, mais la société tout entière, pose un danger à la réalisation des ODM. Le Kenya se portera co-auteur du projet de résolution que le Conseil adoptera sur cette question, a indiqué la représentante.
Mme CLAUDIA VELASCO OSORIO (Mexique) est intervenue sur le point relatif à l’intégration de la perspective sexospécifique dans toutes les politiques et programmes du système des Nations Unies. Elle a jugé important de renforcer les programmes dans lesquels ces perspectives ne sont intégrées que partiellement. En ce qui concerne l’ONU, elle a défendu l’idée d’assurer une représentativité des femmes qui ne soit pas inférieure à 50% du total des effectifs, en particulier dans les postes de prise de décisions dont ceux d’envoyés ou de représentants spéciaux. Il faut mettre en place, a-t-elle poursuivi, des mécanismes d’évaluation de rapports et de suivi. Il faut aussi mobiliser les ressources aux fins de la formation et de l’élaboration de méthodes pratiques. L’ONU doit consacrer davantage de ressources humaines et matérielles à la question, a-t-elle dit avant de faire état des efforts déployés par son pays à l’échelle nationale.
M. SHIN BOO-NAM(République de Corée) a dit que des progrès notables avaient été accomplis en vue de réduire la fracture numérique Nord/Sud. Mais les rapports montrent que ce fossé se creuse aussi entre les pays en développement les plus avancés et les PMA. Notre pays espère que l’Équipe spéciale sur les TIC se penchera sur ce nouvel aspect du problème, de manière à ce que toutes les populations puissent profiter des bienfaits de ces technologies, a dit le représentant. Il est indispensable, a-t-il poursuivi, d’assurer l’accès de tous, notamment en zones rurales, aux TIC comme le prévoit le programme d’action de Bruxelles, a souligné le représentant de la République de Corée.
M. HJALMAR W. HANNESON (Islande) a limité son intervention à la question du tabagisme. Il a indiqué que le lien entre ce phénomène et un certain nombre de maladies graves est devenu de plus en plus évident. L’Islande, a-t-il dit, est confronté au tabagisme comme en atteste le fait que ces dernières années, 350 Islandais sont décédés, chaque année, de maladies liées au tabagisme. Des mesures ont été prises, a-t-il dit, fondées sur une législation anti-tabac et l’information du public. En effet, a prévenu le représentant, les mesures de prévention ne valent rien sans une campagne d’information sur les dangers du tabagisme. Elles seraient tout aussi vaines sans des mesures fiscales limitant la consommation. Des efforts doivent également être menés auprès des publicitaires. Aussi, en Islande, la publicité directe et celle indirecte sont-elles interdites. L’Islande a été précurseur en la matière, a rappelé le représentant avant de faire part d’une coopération accrue en la matière entre l’Etat et la société civile. La politique a remporté un certain succès, a-t-il en indiquant qu’entre 1994 à 2001, les ventes de tabac ont diminué de 45%; l’objectif étant de réduire très rapidement à 15% le nombre de fumeurs. La baisse de la consommation du tabac s’est accompagnée d’une diminution drastique et régulière du nombre des cancers du poumon. Signataire de la Convention-cadre de l’OMS, l’Islande, a indiqué le représentant, entend introduire une loi sur l’interdiction de consommer du tabac dans les bars et les restaurants.
M. KHONDKER MOHAMMAD TALHA (Bangladesh) a dit que sa délégation était préoccupée par les méfaits du tabac et encourage tous les Etats à adhérer à la Convention pertinente de l’OMS. Avec 84% des fumeurs, les pays en développement et les pays en transition sont les plus affectés, alors qu’ils ne sont pas les plus grands fabricants de produits tabagiques. Le tabac aggrave les conditions de pauvreté dans ces pays en détournant les maigres revenus des familles, a dit le représentant. Loin d’offrir un moyen de sortie de la pauvreté, la culture du tabac et les fabriques de cigarettes implantées dans les pays du Sud ne sont en fait qu’un piège, a dit le représentant, qui a précisé que le Bangladesh, qui avait été le premier pays à signer la Convention de l’OMS, l’a aussi ratifiée.
Le rapport du Groupe d’étude des Nations Unies sur les technologies de l’information et des communications (E/2004/62) a été présenté dans notre communiqué ECOSOC/6079.
Liste des intervenants
Les Secrétaires exécutifs des commissions économiques régionales des Nations Unies pour l’Europe (CEE); pour l’Asie et le Pacifique (CESAP); pour l’Amérique latine et les Caraïbes (CEPALC); pour l’Afrique (CEA); et pour l’Asie occidentale (CESAO) ont pris la parole.
Les représentants des pays suivants ont également pris part au débat: Pays-Bas (au nom de l’Union européenne), Bélarus, République de Corée, Chine, Azerbaïdjan, Équateur, Fédération de Russie, Guatemala, Ukraine, Indonésie, Japon, Kenya, Mexique, République de Corée, Islande et Bangladesh.
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