En cours au Siège de l'ONU

ECOSOC/6079

LE CONSEIL ÉCONOMIQUE ET SOCIAL DÉBAT DES MESURES À PRENDRE POUR ACCÉLÉRER L’APPLICATION DU PROGRAMME D’ACTION DE BRUXELLES EN FAVEUR DES PMA

15/07/2004
Communiqué de presse
ECOSOC/6079


Conseil économique et social

Session de fond de 2004

39e et 40e séances – matin et après-midi


LE CONSEIL ÉCONOMIQUE ET SOCIAL DÉBAT DES MESURES À PRENDRE POUR ACCÉLÉRER L’APPLICATION DU PROGRAMME D’ACTION DE BRUXELLES EN FAVEUR DES PMA


Hôte d’une Mission de stabilisation des Nations Unies,

Haïti demande l’adoption d’un programme d’aide pour les 15 prochaines années


Après avoir consacré son débat de haut niveau à la question de la mobilisation des ressources aux fins du développement des pays les moins avancés (PMA), le Conseil économique et social (ECOSOC) a procédé aujourd’hui à l’évaluation de la mise en œuvre du Programme d’action en faveur de ces pays, adopté en 2001 à Bruxelles, pour la décennie 2001-2010.  Conformément aux sept engagements du Programme d’action, a indiqué que le Haut Représentant pour les PMA, les pays en développement sans littoral et les petits États insulaires en développement, la plupart des 50 PMA ont adopté des politiques, des stratégies et des programmes axés sur la population, lancé des réformes politiques et macroéconomiques et pris des mesures spéciales pour mettre en place des institutions démocratiques, assurer la bonne gouvernance, lutter contre la corruption et renforcer l’état de droit et les droits de l’homme.  Un grand nombre de PMA figure parmi les 23 pays africains qui ont volontairement adhéré au Mécanisme d’examen par les pairs. 


Malgré ces faits positifs, le Secrétaire général de l’ONU indique pourtant que si les tendances actuelles se maintiennent, le nombre de personnes vivant dans une pauvreté absolue dans les PMA, soit 334 millions en 2000, risque de passer à 471 millions en 2015.  Les raisons de ce pessimisme ont fait l’unanimité.  Aussi, la faiblesse structurelle, le fardeau de la dette, l’absence d’investissements étrangers directs (IED), la hausse insuffisante de l’Aide publique au développement (APD), et la marginalisation dans le commerce mondial ont-ils été cités au titre des obstacles majeurs à une mise en œuvre effective du Programme d’action de Bruxelles.  Tout le monde sait, a commenté la représentante du Bénin, dont le pays préside le Bureau de coordination des PMA, que la misère abjecte dans laquelle vivent les populations des PMA nécessite des mesures hardies dont l’acuité n’apparaît pas dans le flot des mots.  Il semble, a renchéri le représentant du Congo, que l’on demande tout aux pays pauvres et rien aux pays riches pourtant réputés partenaires du développement.


Pour éviter au Programme d’action de Bruxelles, le sort peu enviable des deux programmes d’action précédents, comme a dit la représentante béninoise, de nombreuses propositions et recommandations ont été faites, en prévision de l’évènement de haut niveau que l’Assemblée générale doit se tenir, en 2005, sur le suivi des grandes conférences dont, outre le Programme d’action de Bruxelles, la Déclaration du Millénaire de 2000 contenant les Objectifs de développement du Millénaire (ODM), le Consensus de Monterrey de 2002 sur le financement du développement, ou encore le Programme d’action de Johannesburg de 2002 sur le développement durable. 

L’année prochaine, a par exemple souhaité le représentant des Pays-Bas, au nom de l’Union européenne, la session du Conseil économique et social doit contribuer de manière substantielle à l’évènement de 2005, en fixant l’attention sur les questions liées au développement économique, social et durable et aux droits de l’homme.  Avec l’aide de ses commissions techniques, des fonds et programmes de l’ONU, des commissions et banques régionales, des institutions de Bretton Woods et de l’Organisation mondiale du commerce (OMC), le Conseil doit pouvoir indiquer clairement quels domaines requièrent des efforts accélérés pour relever les défis identifiés lors des grandes conférences.


La situation particulière des PMA n’a pas été la seule que le Conseil a inscrite à son ordre du jour aujourd’hui.  La Guinée-Bissau et le Burundi, qui font l’objet de groupes consultatifs spéciaux, et Haïti, ont occupé le devant de la scène.  Le Ministre haïtien de la planification a ainsi estimé que la reprise officielle de l’aide internationale qui s’est concrétisée par un programme prévu jusqu’en septembre 2006, peut difficilement être qualifiée comme s’appliquant au moyen terme.  Il a jugé « crucial » de définir un programme additionnel sur les 10 à 15 prochaines années qui serait mené en parallèle avec le mandat de la Mission de stabilisation des Nations Unies (MINUSTAH).  Le Ministre de la planification a annoncé la présentation, le 19 juillet à Washington, du Cadre de coopération intérimaire élaboré par son Gouvernement à l’intention des bailleurs de fonds. 


Malgré les réserves de l’Union européenne, des États-Unis ou du Japon, le représentant du Qatar, au nom du Groupe des 77 et de la Chine, a appuyé la demande du Ministre haïtien de reconstituer le Groupe consultatif spécial, créé en 1999.  Il serait chargé d’évaluer les besoins humanitaires et économiques, d’examiner la pertinence des programmes d’assistance et de préparer des recommandations pour un programme d’appui à long terme. 


Le Conseil, qui a également entamé l’examen des questions liées aux organes de coordination et aux nouvelles technologies de l’information et des communications (TIC), poursuivra ses travaux demain vendredi 15 juillet à 10 heures.  Il devrait aussi commencer son évaluation de la coopération régionale.


APPLICATION ET SUIVI DES RECOMMANDATIONS ISSUES DES GRANDES CONFÉRENCES ET RÉUNIONS AU SOMMET ORGANISÉES SOUS L’ÉGIDE DES NATIONS UNIES


SUITE DONNÉE AUX RÉSOLUTIONS 50/227 ET 52/12 B DE L’ASSEMBLÉE GÉNÉRALE


Déclarations


M. ANWARUL K. CHOWDHURY, Haut Représentant pour les pays les moins avancés (PMA), les pays en développement sans littoral et les petits États insulaires en développement, a indiqué que les progrès dans la mise en œuvre du Programme d’action de Bruxelles varient d’un pays à l’autre et parfois d’une région à l’autre.  Lorsque l’on considère les objectifs individuellement, on constate que certains pays ont fait des progrès remarquables alors que d’autres accusent un retard de plus en plus marqué.  La pauvreté reste naturellement le défi le plus important.  La croissance démographique, les conflits, les catastrophes naturelles, la pandémie du VIH/sida et le paludisme rendent la situation encore plus complexe.  Les secteurs de l’éducation, de la représentation des femmes dans la vie politique et de l’agriculture, une amélioration en la matière pouvant être un moteur de croissance économique, ainsi que ceux des infrastructures, et des nouvelles technologies de l’information et des communications (TIC) n’enregistrent toujours pas les progrès attendus. 


Devant le manque d’accès aux marchés, les subventions agricoles pratiquées dans les pays industrialisés et les contraintes de l’offre, les PMA demeurent incapables de tirer parti du commerce.  Dans ce contexte, la coopération Sud-Sud semble être la meilleure occasion d’assurer la croissance puisqu’elle permet le partage des connaissances, le transfert des technologies et l’expansion du commerce.  Là encore, les PMA sont confrontés aux barrières tarifaires pratiquées par les autres pays en développement.  En conséquence, l’octroi d’un traitement spécial à ces pays pour accélérer l’avènement de la nouvelle géographie du commerce international est indispensable ainsi que l’aboutissement des négociations sur le Système global des préférences commerciales parmi les pays du Sud.  La plupart des PMA ont adopté des politiques, des stratégies et des programmes axés sur l’être humain.  Ils ont lancé des réformes politiques et macroéconomiques et pris des mesures spéciales pour mettre en place des institutions démocratiques, assurer la bonne gouvernance, lutter contre la corruption et renforcer l’état de droit et les droits de l’homme.  Parmi les 23 pays africains qui ont volontairement adhéré au Mécanisme d’examen par les pairs, figure un grand nombre de PMA.  Néanmoins, l’incapacité de ces pays de mobiliser les ressources internes, le fardeau de la dette, l’absence d’investissements étrangers directs (IED) et la faiblesse de la hausse de l’aide publique au développement (APD) ainsi que la marginalisation dans le commerce mondial demeurent des obstacles de taille à la mise en oeuvre du Programme d’action de Bruxelles. 


Le Haut Représentant a conclu en donnant une vue d’ensemble des activités de son Bureau, concernant en particulier la coordination des efforts aux niveaux international, régional et national.  Le suivi du Programme d’action de Bruxelles est un réel défi pour mon Bureau, a-t-il confié.  Les objectifs quantifiables du Programme d’action ne sont pas tous définis de manière à être suivis.  Dans la plupart des PMA, les données ne sont pas disponibles et l’absence de capacités statistiques, d’infrastructures et de ressources pour collecter les données rend les choses difficiles.  Compte tenu de la périodicité de la présentation du rapport et des données statistiques qui est de trois à cinq ans, il est difficile de fournir de nouvelles données annuellement.  Le Haut Représentant a voulu que le processus d’examen prévu par le Conseil, en 2006, soit un véritable processus autonome d’examen à moyen terme du Programme d’action de Bruxelles.


M. PATRIZIO CIVILI, Sous-Secrétaire général à la coordination des politiques et aux affaires interorganisations, a noté que l’ECOSOC s’est toujours efforcé d’apporter sa contribution à la coordination de la mise en œuvre des engagements pris au cours de grandes réunions de l’ONU.  Le rapport que nous soumettons aujourd’hui a trait à l’adoption d’une approche intégrée et coordonnée dans l’exécution des politiques adoptées lors des grandes conférences.  La coordination et le renforcement de la cohérence entre les institutions de l’ONU, les institutions de Bretton Woods et le secteur privé sont aussi abordés dans ce rapport, a poursuivi M. Civili.  Des mesures sont proposées pour renforcer la coopération entre les organisations régionales et les institutions internationales, notamment dans les domaines financier et commercial.  L’ECOSOC doit se concentrer sur la question de savoir comment il pourra le mieux contribuer à la réunion qui se tiendra en 2005 sur le suivi de la mise en œuvre des engagements pris lors des grandes conférences.  Les commissions régionales doivent participer au processus, de manière à ce que les dimensions régionales soient prises en compte dans les travaux préparatoires.


Intervenant au nom de l’Union européenne et des pays associés, M. KOEN DAVIDSE (Pays-Bas) a souligné l’importance des débats de l’année en cours alors que la mise en œuvre de la Déclaration du Millénaire sera examinée en 2005 des points de vue économique et social.  La récente réunion du segment de haut niveau de l’ECOSOC avec les Instistutions de Bretton Woods et l’OMC a permis d’examiner la mise en œuvre du Consensus de Monterrey en insistant sur la nécessité d’investissements plus importants et d’un allégement de la dette durable.  Le représentant a souligné la nécessité pour les commissions techniques et autres organes subsidiaires d’adopter de nouvelles méthodes de travail et de suivi et de se donner effectivement les moyens de définir des outils qui peuvent aider l’ECOSOC à mieux remplir son rôle de suivi de l’application et suivi des recommandations issues des grandes conférences et réunions au sommet organisées sous l’égide de l’ONU.  À cet égard, il a notamment insisté sur la contribution de la Commission du développement durable, qui a attiré l’attention sur les défis que constituent la gestion de l’eau, l’assainissement et les établissements humains.  Il a rappelé l’importance de la Commission de la condition de la femme qui fêtera en 2005 le 10ème anniversaire du Programme d’action de Beijing pour la promotion de la femme.  Il a estimé que la réaffirmation du Consensus du Caire était fondamentale en ce qui concerne la réalisation de nos objectifs en matière de droits de l’homme.  Il s’est également félicité des efforts considérables de la Commission des statistiques pour développer des indicateurs permettant de mesurer la mise en œuvre des ODM.  Il a précisé que l’Union européenne produirait en 2005 un rapport complet sur sa contribution à la réalisation des ODM.  En outre, il a salué l’importance du Conseil des chefs de secrétariat des organismes des Nations Unies en matière de coordination entre les différents conseils, fonds et programmes des Nations Unies.   


M. SALVADOR DE LARA RANGEL (Mexique) a axé son intervention sur la suite donnée à la Conférence internationale sur le financement du développement.  Il s’est félicité que l’esprit de Monterrey se soit traduit dans les programmes des institutions de Bretton Woods, de l’Organisation mondiale du commerce (OMC) et de la Conférence des Nations Unies sur le commerce et le développement (CNUCED).  Il s’est aussi félicité de l’implication du secteur privé et de la société civile dans la mise en œuvre des résultats de la Conférence.  Il a estimé que deux ans après Monterrey, les réunions spéciales du Conseil avec les institutions de Bretton Woods et l’OMC ainsi que le Dialogue de haut niveau de l’Assemblée générale sur le financement du développement ont prouvé leur efficacité comme mécanisme de suivi de la Conférence.  Il faut toutefois, a-t-il dit, entreprendre un examen d’introspection qui permette de perfectionner ce mécanisme.  En effet, le Consensus de Monterrey a plus de deux ans aujourd’hui, a-t-il souligné avant de faire part des mesures prises par son pays, aux niveaux international et national pour promouvoir sa mise en œuvre. 


Il a particulièrement insisté sur les initiatives en matière de bonne gouvernance et de lutte contre la corruption et le blanchiment d’argent.  Il a appelé les États qui ne l’ont pas encore fait à signer et à ratifier la Convention contre la corruption avant d’appeler à des mesures pour accélérer l’aboutissement des négociations sur le Programme de Doha de l’OMC et accroître la participation des pays du Sud aux processus de prise de décisions des institutions financières et commerciales internationales.  Le représentant a aussi fait part des efforts de son pays pour alléger la dette des pays éligibles à l’Initiative en faveur des pays pauvres très endettés (PTTE) ainsi que des pays à revenu intermédiaire. 


Mme LIU HUA (Chine) a déclaré que le financement du développement incombait en premier chef aux gouvernements.  Chaque pays devrait explorer ses propres capacités et accélérer les réformes de marché, indispensables à la mise en place d’un cadre porteur.  Les pays devraient d’autre part améliorer leur gestion économique et financière, revitaliser leurs entreprises et améliorer leurs capacités de mobilisation de ressources, afin de mettre en œuvre les termes du Consensus de Monterrey.  Ensuite, a dit la représentante, il est nécessaire d’améliorer la gouvernance au niveau international et de mettre en place un cadre financier transparent et équitable.  En vue de pouvoir répondre aux défis et aux risques posés par le fonctionnement des mécanismes de la mondialisation, l’architecture financière internationale doit être améliorée, et la capacité des ses institutions financières internationales à faire face à des crises doit être renforcée.  D’autre part, a dit la représentante, la communauté internationale doit créer un cadre commercial multilatéral équitable qui puisse donner à tous les pays les moyens de générer des ressources et de bénéficier de flux de financements stables en vue de promouvoir leur développement économique et social.  À cet égard, la Chine exhorte toutes les parties engagées actuellement dans des discussions au sein de l’Organisation mondiale du commerce (OMC) à tirer des leçons de ce qui s’est passé à Cancun, et à veiller à prendre en compte les besoins et les préoccupations de toutes les parties, notamment celles des pays en développement et des PMA.  Notre pays exhorte aussi les pays développés à tenir les engagements financiers qu’ils ont pris lors des grandes conférences internationales.  Enfin, a dit la représentante, notre délégation tient à exprimer son soutien aux PMA, notamment sur les questions touchant à l’agriculture et à l’accès aux marchés.  Nous demandons aux pays développés d’accorder un véritable accès à leurs marchés aux produits des PMA, sans quota et sans tarif douanier. 


Intervenant au nom du Groupe des 77 et la Chine, M JAMAL NASSER AL-BADER (Qatar) a rappelé que le suivi intégré et coordonné des décisions des Nations Unies figurait à l’ordre du jour de l’ECOSOC depuis 1995 alors que l’approche transectorielle retenue nous a permis de mieux promouvoir l’application et suivi des recommandations issues des grandes conférences et réunions au sommet organisées sous l’égide de l’ONU.  Néanmoins, il a insisté sur la nécessité d’un suivi individuel de chaque conférence.  Chaque conférence devrait ainsi conserver son identité, comme cela a été souligné par la résolution 57/270 B adoptée l’année dernière par l'Assemblée générale.  Il a estimé que la mise en œuvre des ODM et des autres objectifs de développement ne sera possible sans des ressources financières nécessaires, le transfert de technologies et le renforcement des capacités des pays en développement.  Il est urgent aujourd’hui, a-t-il ajouté, de savoir comment nous pouvons concilier les résultats des conférences de Johannesburg, Monterrey, Bruxelles, Barbade et autres sommets dans l’intérêt commun de nos objectifs de développement.  Pour ce faire, a-t-il affirmé, il faut davantage de coordination entre les pays et au niveau de l’ensemble du système des Nations Unies, de ses fonds et programmes.  En conclusion, il a souhaité que la mise en œuvre des résolutions 50/227 et 52/12B ne soit plus examinée séparément, compte tenu du fait que les deux textes abordent la contribution du Système des Nations Unies dans les domaines économique et social et domaines connexes.  


M. STAFFORD O. NEIL (Jamaïque) a voulu qu’en ce qui concerne le suivi des grandes conférences, le rôle du Conseil économique et social ne se limite pas à celui d’un « producteur de rapports ».  Le Conseil, a-t-il dit, doit véritablement apporter une valeur ajoutée au suivi de la mise en œuvre des conférences internationales.  Pour ce faire, il doit mettre en place un mécanisme de suivi, a-t-il encore estimé, en rappelant sa proposition de créer un comité spécial qui superviserait le travail des différentes commissions techniques.  Il semble, a précisé le représentant, que plutôt que de se pencher sur la mise en œuvre intégrée et coordonnée des résultats des conférences, le Conseil se contente d’étudier les analyses et les processus.  Son rôle, a-t-il insisté, doit être d’examiner la manière dont les objectifs sont réalisés, les engagements respectés et les obligations honorées.  Il doit aller au-delà de son « rôle académique ».  Le représentant a émis quelques réserves sur certaines recommandations contenues dans le rapport pertinent du Secrétaire général.  Il a, par exemple, estimé que l’organisation de segments sur des thèmes particuliers équivaudrait à s’écarter de la démarche axée sur les résultats.  Il a aussi jugé important de renforcer les relations du Bureau du Conseil avec les organes pertinents des institutions de Bretton Woods.  Il faut établir des contacts permanents dont les conclusions devraient donner lieu à des analyses régulières.


M. AUGUSTINE MAHIGA (République-Unie de Tanzanie) a déclaré que la mise en œuvre du Programme d’action de Bruxelles est vitale pour l’avenir des PMA, a estimé le représentant tout en déplorant le peu d’efforts, notamment financiers, qui ont jusqu’ici été déployés à cet égard.  Selon lui, la dimension sociale de la mondialisation, sur laquelle l’Organisation internationale du Travail a présenté un rapport lors du segment de haut niveau, est un sujet qui doit être soigneusement examiné par la communauté internationale.  La mise en œuvre du Programme de Bruxelles nécessite un dialogue dynamique entre partenaires, à la fois entre les PMA et les pays donateurs, et au sein des PMA eux-mêmes.  La Tanzanie a mis en place un cadre de structures visant à renforcer la bonne gouvernance, une gestion décentralisée et la lutte contre la corruption.  Notre Gouvernement, a dit le représentant, a d’autre part créé un forum de dialogue entre partenaires au développement afin d’harmoniser les programmes visant à promouvoir les différents aspects du développement national.  La Tanzanie tient à rappeler qu’au plan national, la mise en œuvre du Programme de Bruxelles nécessite une bonne conduite des programmes de réforme, tandis qu’au niveau international, il faudra renforcer la coordination des différentes initiatives, afin de parvenir aux Objectifs de développement du Millénaire (ODM), et notamment le 8ème ODM qui préconise la mise en place d’un partenariat mondial pour le développement.


Intervenant au nom du Groupe des pays les moins avancés (PMA), Mme FERNANDE A. HOUNGBEDJI (Bénin) a déclaré que les PMA voudraient faire de cet exercice d’examen un instrument efficace de suivi pouvant leur permettre de mesurer le chemin parcouru, les difficultés et les obstacles rencontrés ainsi que les perspectives d’avenir afin qu’à l’heure du bilan global, le Programme d’action de Bruxelles ne connaisse pas le même sort que les deux précédents programmes.  Elle a particulièrement regretté que le rapport du Secrétaire général n’ait pas suivi la recommandation 2003/17 de l’ECOSOC qui a demandé un rapport analytique et plus axé sur les résultats.  Même s’il est de lecture facile et romantique, a-t-elle précisé, le présent rapport n’a pas suivi l’approche préconisée dans la mesure où les résultats concrets et les progrès réalisés ne sont pas facilement perceptibles.  Or, tout le monde sait, a–t-elle ajouté, que la faiblesse structurelle et la misère abjecte dans laquelle vivent les populations des PMA nécessitent des mesures hardies dont l’acuité n’apparaît pas dans le flot des mots.  Elle a présenté les attentes et les revendications des PMA: encourager une action axée sur la population; bonne gouvernance aux niveaux national et international; renforcer les capacités humaines et institutionnelles; mettre en place des capacités de production nécessaires pour que les PMA bénéficient de la mondialisation; renforcer le rôle du commerce dans le développement; réduire la vulnérabilité et protéger l’environnement; et mobiliser les ressources financières.  Dans tous ces domaines, a-t-elle insisté, il faut des analyses comparatives entre les engagements pris et les réalisations sur le terrain.  Tout en reconnaissant que le rapport du Secrétaire général contenait de bonnes et utiles informations, elle a déclaré que les PMA voudraient demander au Secrétaire général de poursuivre la diffusion du Programme d’action de Bruxelles au sein du Système des Nations Unies et d’encourager son intégration dans les programmes de travail tous les organes et institutions de l’ONU et des processus intergouvernementaux. 


M. IFTEKHAR AHMED CHOWDHURY (Bangladesh) a indiqué que son pays n’épargne aucun effort pour remplir sa part du contrat qu’est le Programme d’action de Bruxelles comme en attestent l’augmentation de 60% du Produit national brut (PNB) et la hausse remarquable de revenu par habitant.  Les succès enregistrés sur le plan social, a prévenu le représentant, ne pourront pas se maintenir sans un succès égal en matière de développement économique.  La lutte pour l’élimination de la pauvreté demeure tributaire des mesures prises dans le domaine de l’aide, du commerce, de la dette et des envois de fonds.  Il est essentiel que les partenaires au développement honorent leurs engagements d’octroyer à l’aide 0,15% de leur PNB.  Le Bangladesh qui, selon une étude des Nations Unies, nécessite une injection annuelle de 7,5 milliards de dollars, reçoit moins de 1/7 de cette somme.  Le représentant a aussi appelé les partenaires au développement à encourager les flux d’IED et à explorer les moyens de faciliter le mouvement des travailleurs qualifiés des PMA.  Les envois de fonds des expatriés permettent, en effet, de combler les déficits commerciaux, de payer les services de la dette et même de maintenir la stabilité de la monnaie nationale.  Insistant sur la question de la dette, le représentant à appelé à une annulation pure et simple afin, a-t-il dit, de pouvoir réaffecter les fonds dans le renforcement des capacités productives. 


M. VASSILY NEBENZIA (Fédération de Russie) a encouragé un renforcement du potentiel d’intervention économique de l’ONU et a estimé que l’ECOSOC devait être responsable de l’examen de la mise en œuvre des engagements pris à Monterrey, à Bruxelles, et au cours des autres grandes conférences internationales sur les questions de développement.  La Russie a un certain nombre de propositions sur l’amélioration des rapports présentés au cours de la session de l’ECOSOC, ainsi que sur la manière dont fonctionne le Bureau du Haut Représentant pour les PMA, les petits Etats insulaires en développement et les pays sans littoral, a dit le représentant.  Nous estimons que certaines des propositions faites par le Secrétaire général dans ses rapports nécessitent plus d’analyse et un examen plus poussé.  En particulier la nécessité d’une plus grande cohérence thématique au cours des travaux de la session de l’ECOSOC, en organisant tous ses segments autour d’un seul thème, ne nous semble pas indispensable.  Cette idée pourrait nous amener à une réduction des questions couvertes par l’ECOSOC à sa session de fond.  La Fédération de Russie n’accepte d’autre part pas la suggestion de centrer le dialogue avec les chefs des institutions de Bretton Woods sur les différents aspects de la mondialisation.  Ce forum étant le seul cadre au sein des Nations Unies où les États Membres peuvent débattre avec ces institutions d’un vaste éventail de questions, la Fédération de Russie préfère qu’il garde son format actuel, qui permet au délégations d’aborder les différents aspects de l’économie mondiale sous tous les angles, politiques, économiques, sociaux et financiers.


Mme COURTNEY NEMROFF (États-Unis) a insisté sur la contribution du secteur privé à la lutte contre la pauvreté et la réalisation des Objectifs de développement du Millénaire (ODM).  Elle a rappelé que la Conférence de Monterrey sur le financement du développement avait souligné la nécessité de favoriser au niveau des pays la création d’un environnement favorable à la croissance économique et au développement d’un secteur privé compétitif.  La lutte contre la pauvreté, a-t-elle affirmé, passe par l’établissement d’un secteur privé qui demeure la meilleure garantie de création de richesses et d’emplois.  En ce qui concerne le suivi du financement du développement, a-t-elle ajouté, notre but est de faire en sorte que l’on puisse agir à tous les niveaux des Nations Unies.  Elle a estimé important de mieux réfléchir aux résultats des efforts déployés et de les mesurer pas à pas.  Nous pensons qu’une démarche de suivi est nécessaire au niveau du pays.  Une démarche à ce niveau sera plus efficace et nous permettra de mieux comprendre si nos efforts ont un impact sur le terrain.    


Mme NICOLE RUDER (Suisse) a estimé que l’adoption d’une approche multisectorielle pour mesurer les progrès de la mise en œuvre des résultats des grandes conférences de l’ONU et de leurs processus de mise en œuvre permettra au Conseil économique et social de mieux assumer son mandat et de devenir un partenaire fort des autres organes des Nations Unies et des différentes parties prenantes.  Beaucoup reste à faire, s’est-elle expliquée, pour consolider le lien entre les politiques et la coordination, en particulier faciliter la participation des hauts responsables politiques au segment de coordination ainsi que pour renforcer la cohérence dans le processus de formulation des politiques et de mise en œuvre.  Tout en reconnaissant que chaque commission technique détient un mandat distinct, la représentante les a encouragées à échanger leurs expériences et à apprendre les unes des autres.  Elle a aussi appelé le Conseil à renforcer son rôle dans l’examen des activités opérationnelles de développement.  Elle a voulu que les fonds et programmes de l’ONU soient encouragés à renforcer leur coopération avec les commissions techniques.  Insistant aussi sur la possibilité de renforcer davantage les interactions entre le Conseil et les institutions de Bretton Woods, la représentante a conclu en affirmant qu’il serait impensable d’organiser un examen global des progrès enregistrés dans la mise en oeuvre des engagements de la Déclaration du Millénaire sans une contribution effective du Conseil et de ses organes subsidiaires.  Elle a donc appuyé le thème que le Secrétaire général a proposé pour le segment de haut niveau du Conseil en 2005.


M. MARCO BALAREZO (Pérou) a dit que tous les  fonds, programmes et agences de l’ONU devaient participer à la préparation de la réunion de 2005, afin de fournir des informations sur la meilleure manière de réaliser les ODM.  Concernant la rencontre de printemps avec les institutions de Bretton Woods et l’OMC, l’ECOSOC devra poser la question de savoir comment mobiliser des ressources pour la réalisation des ODM dans le cadre des engagements pris à Monterrey.  Le Pérou déplore l’absence de rapports pouvant donner une idée des liens transectoriels qui influencent la mise en œuvre des politiques relatives à ces Objectifs.  Il est nécessaire que le Secrétariat soumette aux États Membres un rapport permettant de comprendre comment les actions menées dans différents secteurs peuvent, quand elles sont connectées, influer sur la réalisation des ODM.  Le dialogue ne devrait pas se contenter de répéter des choses qui ont déjà été dites au sein du Comité du développement.  La dimension régionale étant particulièrement importante sur la question du financement du développement, nous pensons qu’il faudrait renforcer les analyses et les actions menées à ce niveau et les intégrer au débat de printemps.  Les banques régionales et sous-régionales devraient y être intégrées, ainsi que le secteur privé, qui joue un rôle important en matière de financement du développement.  Les engagements de Monterrey ne sauraient être discutés sans la participation de ce secteur.  Les discussions relatives au Pacte mondial menées par l’ECOSOC devraient aussi prendre en compte ce secteur.


M. MARGARIDA ROSA DA SILVA IZATA (Angola) a tenu à rappeler que le principal objectif du Programme d’action de Bruxelles est de réduire le nombre de personnes qui vivent dans la pauvreté et connaissent la famine.  Mais force est de constater aujourd’hui que les PMA ne peuvent parvenir à ces objectifs sans la contribution des pays développés.  En dépit des faibles progrès réalisés par la communauté internationale, les PMA ne ménagent aucun effort pour donner suite à leurs engagements aux fins de la réalisation des objectifs de lutte contre la pauvreté et la famine.  Illustrant les efforts des PMA, il a indiqué que 45 d’entre eux avaient nommé des points focaux et que 18 avaient mis en place des institutions pour le suivi de l’application des recommandations issues des grandes conférences et réunions au sommet organisées sous l’égide de l’ONU.  Alors que la part des PMA dans le commerce mondial atteint difficilement 0,3%, et que la pauvreté demeure un véritable frein à leur développement, il est urgent d’engager les pays développés à faire des efforts soutenus  pour qu’ils accordent 0,20% de leur PIB au développement des PMA comme cela à été décidé par la 3ème Conférence mondiale sur les PMA qui s’est tenue à Bruxelles en 2001. 


M. BASILE IKOUEBE (Congo) a rappelé qu’un récent rapport de l’ONU sur la situation économique et les perspectives en 2004 indique qu’une reprise économique mondiale avec un taux de croissance de 3,5% devrait toucher toutes les régions du monde l’année prochaine.  Mais paradoxalement, le taux de pauvreté reste élevé dans les pays en développement.  Le rapport constate que le manque de ressources est toujours considéré comme l’une des contraintes majeures à la réalisation des Objectifs du Millénaire.  Et en ce qui concerne les pays les plus pauvres de l’Afrique, les taux de croissance prévus ne seront pas suffisants pour réaliser ces objectifs.  C’est pourquoi, a-t-il ajouté, ma délégation accueille avec beaucoup d’espoir et de satisfaction, le rapport du Secrétaire général sur le rôle de l’ECOSOC dans l’application et le suivi des recommandations issues des grandes conférences et réunions au sommet organisées sous l’égide de l’ONU.  Saluant la tenue du récent Conseil d’administration PNUD/FNUAP à Genève, il a estimé qu’un dialogue de cette nature permettrait à l’ECOSOC de mieux définir le rôle de chaque organe dans le suivi des textes des conférences et de recréer ainsi la synergie nécessaire à une évaluation intégrée et coordonnée, susceptible de réorienter l’action.  En adoptant de nouvelles méthodes de travail et de suivi, les commissions techniques et autres organes subsidiaires se donnent effectivement les moyens de définir des outils qui peuvent aider l’ECOSOC à mieux remplir le rôle qui lui revient dans le cadre du Consensus de Monterrey.  Les travaux de la 12ème session de la Commission du développement durable qui s’est tenue du 14 au 30 avril 2004, sont révélateurs dans la mesure où la série de cycles d’évaluation pluriannuelle inaugurés à cette occasion, devraient favoriser à long terme, un consensus sur les voies et moyens de relancer la mise en œuvre du Plan d’action de Johannesburg.  Comme beaucoup, a-t-il insisté, nous pensons que la mise en œuvre du Consensus de Monterrey fait partie des priorités de tous et que le dialogue de l’ECOSOC constitue le cadre idéal pour favoriser et stimuler une coopération effective entre tous les partenaires de développement.  En ce qui concerne le Congo, il a ajouté que l’investissement et le traitement de la dette étaient, entre autres domaines essentiels du Consensus de Monterrey, ceux dont la mise en œuvre s’avérait urgente, dans le cadre des efforts qu’il mène en vue de la réalisation des ODM.  En conclusion, il a précisé qu’au lendemain d’une période difficile où tous les secteurs de la vie sociale avaient été affectés, le Gouvernement du Congo a pu, avec l’assistance des Nations Unies, à la fois répondre aux besoins immédiats de la population et mettre en œuvre une politique nationale en matière de gouvernance démocratique et de développement durable.  Des initiatives ont été prises en matière de lutte contre la fraude et la corruption, la réglementation des marchés publics, la transparence dans l’exécution du budget de l’État ou encore le renforcement de l’appareil statistique. 


M. CHEICK AHMED TIDIANE CAMARA (Guinée) a souligné la pertinence du Programme d’action de Bruxelles, en insistant sur les questions de l’allègement de la dette et du renforcement des capacités nationales, condition permettant aux PMA de s’approprier la mise en œuvre du Programme.  Il a demandé une cohérence entre le suivi international et les politiques nationales.  Il s’est félicité, à cet égard, de la contribution du système des Nations Unies et des activités du Bureau du Haut Représentant.  Le représentant a aussi appuyé les recommandations contenues dans le rapport pertinent du Secrétaire général. 


M. TORU SHIMIZU (Japon) est d’avis que les Nations Unies devront réexaminer leurs activités afin de réévaluer la manière dont sont recherchées les solutions aux questions de développement.  Si l’ONU perd de sa légitimité, il lui sera difficile de jouer le rôle qui doit être le sien, a cependant fait remarquer le représentant.  Nous avons besoin de meilleurs forums de communication au sein du système, a-t-il poursuivi.  Après s’être félicité de l’existence du dialogue de printemps avec les institutions de Bretton Woods, il a souhaité que les liens entre les commissions régionales et les commissions organiques soient renforcés.  Il faudra d’autre part non seulement instaurer une plus grande discipline budgétaire au sein du système de l’ONU, mais aussi améliorer la manière dont y sont fixées les priorités, a dit le représentant.


M. SALEUMXAY KOMMASITH (République démocratique populaire lao) a regretté que le rapport du Secrétaire général ne contienne pas une analyse de l’impact de l’application des recommandations issues des grandes conférences sur les communautés locales.  Il a salué les progrès réalisés ces dernières années par les PMA grâce à une meilleure collaboration entre les PMA eux-mêmes, mais aussi avec leurs partenaires au développement.  Il s’est tout particulièrement félicité de la contribution du Bureau du Haut représentant pour les PMA, qui a permis de faire figurer la situation de ces pays parmi les priorités des Nations Unies.  Même s’il a reconnu que la principale responsabilité en matière de mise en œuvre du Programme d’action de Bruxelles revenait aux PMA eux-mêmes, qui ont démontré leur volonté en ce domaine, le représentant a déclaré qu’ils ne pourraient parvenir à leurs objectifs de développement si les pays développés ne font pas face à leurs propres responsabilités.  À titre d’illustration des efforts des PMA, il a indiqué que la plupart d’entre eux avaient créé des points focaux dans le souci d’une meilleure application des recommandations issues des grandes conférences et réunions au sommet.  Attachant une importance particulière à la mise en œuvre  du Programme d’action de Bruxelles et à la réalisation des ODM, le Gouvernement du Laos a intégré la plupart de ces objectifs au sein de sa stratégie nationale de croissance et de l’éradication de la pauvreté (NGPES).  Mais nous savons que cette stratégie ne sera couronnée de succès que si nous sommes en mesure de mobiliser des ressources suffisantes tant aux niveaux intérieur qu’extérieur, a-t-il averti. 


Mme HUSNIYYA MAMMADOVA (Azerbaïdjan) a estimé que les processus d’examen et de mise en œuvre représentent une tâche importante et que, dans ce contexte, le Conseil économique et social et ses organes ont un rôle à jouer.  Elle a dit attendre avec intérêt la création d’un mécanisme de consultations de haut niveau et a adhéré à la demande de l’Assemblée générale concernant la révision des méthodes de travail pour assurer une interaction efficace avec ses commissions techniques et les fonds et programmes.  Il faut une définition claire des responsabilités, a-t-elle dit, en encourageant le Conseil à donner des directives générales concernant les relations entre les commissions techniques.  Elle a aussi appelé les institutions de développement, celles de Bretton Woods et les autres partenaires du développement à promouvoir la cohérence dans leur travail et à évaluer l’efficacité de leurs mécanismes de suivi.  


M. DAW PENJO (Bhoutan) a remercié la CNUCED et les agences, fonds et programmes de l’ONU, pour le soutien qu’ils ont apporté aux PMA en vue de les aider à mettre en œuvre leurs engagements et responsabilités relatifs au Programme d’action de Bruxelles.  Cependant, les obstacles qui se posent aux PMA restent nombreux, a dit le représentant.  Le manque de capacités humaines et institutionnelles, ainsi que l’absence des infrastructures dont ils ont besoin, posent des défis majeurs aux PMA, a indiqué le représentant.  Ces obstacles ne peuvent être franchis sans un soutien ferme, consistant et durable de la communauté internationale, notamment en ce qui concerne les aspects financiers et techniques.  L’absence de capacités a un impact direct sur le développement d’un secteur économique dynamique, et les ressources nationales des PMA sont bien insuffisantes pour remédier à ce problème, a dit le représentant.  À cette difficulté s’ajoute l’incapacité des PMA de satisfaire les besoins de leurs populations en services sociaux, ce qui mine le développement de leurs capacités humaines.  La baisse de l’Aide publique au développement (APD) a aggravé cette situation dans un pays comme le nôtre, qui dépend de l’APD, a indiqué le représentant.


Illustrant les efforts de son pays, M. GOUVEIA (Mozambique) a indiqué que le Mozambique avait nommé très tôt un point focal chargé de suivre l’application et le suivi des recommandations issues des grandes conférences et réunions au sommet organisées sous l’égide de l’Organisation des Nations Unies (ONU).  Il a rappelé l’engagement de son Gouvernement à soutenir dès que cela serait nécessaire les activités du Bureau du Haut Représentant pour les PMA et d’appuyer tous les efforts pour la mise en œuvre de Programme d’action de Bruxelles arrêté en 2001. 


M. ROLF W. BOEHNKE, Fonds commun pour les produits de base, a indiqué que la situation des PMA a été aggravée par une longue décennie de déclin des termes de l’échange et de chute et de fluctuations des prix.  Devant un tel scénario, il n’est pas étonnant que la plupart des pays très endettés soient dépendants des produits de base.  En juin 2004, le Fonds a approuvé un total de 190 projets financés à hauteur de 380,8 millions de dollars.  Le Fonds s’est, en effet, engagé à utiliser ses ressources pour appuyer les PMA.  Ce faisant, il travaille en étroite collaboration avec les partenaires au développement et a l’intention de poursuivre sa coopération avec le Conseil économique et social et le Haut Représentant.


Documentation


Rapport du Secrétaire général sur le rôle du Conseil économique et social dans l’application et le suivi intégrés des textes issus des grandes conférences et réunions au sommet organisées par les Nations Unies (E/2004/71)


      Le Secrétaire général rappelle que la résolution 57/270B constitue une étape importante en ce qu’elle établit un cadre pour la cohérence structurelle des actions de mise en œuvre tout en maintenant l’identité distincte des processus de suivi de chacun des textes adoptés.  La résolution facilite une meilleure coordination des activités de développement aux niveaux mondial, régional et national et l’interrelation de tous ces processus en vue d’optimiser le renforcement mutuel dans l’exécution des objectifs de développement convenus au niveau international, notamment ceux qui sont énoncés dans la Déclaration du Millénaire.


Le Secrétaire général subdivise son rapport en plusieurs parties consacrées respectivement à la promotion d’une approche intégrée et coordonnée; au soutien coordonné du système des Nations Unies dans l’application des textes issus des conférences; au renforcement des relations entre les institutions financières et commerciales; à l’exécution des mandats spécifiques conférés au Conseil économique et social lors du Sommet de Johannesburg, de la Conférence de Bruxelles et celle de Monterrey; et à la contribution du Conseil au débat plénier de haut niveau de l’Assemblée générale en 2005.


Différentes initiatives sont décrites dans le rapport dont la décision du Conseil de lier étroitement les thèmes de ses débats de haut niveau et de son débat consacré aux questions de coordination.  Il décrit aussi la manière dont les commissions techniques revoient leurs méthodes de travail et resserrent leurs liens avec les organismes du système des Nations Unies, l’Assemblée générale et le Conseil économique et social.  Le Secrétaire général démontre, par ailleurs, que les commissions régionales sont encore loin de donner toute la mesure de leurs capacités au suivi intégré des conférences.  Il leur conseille de s’intéresser à un certain nombre de thèmes intersectoriels précis et de confronter leurs données d’expérience en matière d’établissement de rapports régionaux sur les ODM.


Le Secrétaire général explique également pourquoi il faut plaider pour une implication plus active des acteurs non étatiques.  Il énonce, en poursuivant, les raisons pour lesquelles il faut se féliciter des réunions spéciales de haut niveau que le Conseil tient avec les institutions de Bretton Woods et l’Organisation mondiale du commerce (OMC).  Rappelant que l’Assemblée générale tiendra en 2005 une séance plénière de haut niveau sur le suivi des résultats des grandes conférences, il recommande au Conseil de retenir pour son débat de haut niveau de 2005, le thème « Réalisation des objectifs de développement définis par les conférences mondiales: difficultés et possibilités ». 


Résumé des travaux de la réunion spéciale de haut du Conseil économique et social avec les institutions de Bretton Woods et l’Organisation mondiale du commerce (A/59/92-E/2004/73, Add.1 et Add.2)


La réunion, qui, s’est tenue, le 26 avril dernier, sur le thème « Cohérence, coordination et coopération dans le cadre de l’application du Consensus de Monterrey » a donné lieu à des commentaires et recommandations relatifs à l’impact des investissements privés et du commerce sur le financement du développement; le rôle des institutions multilatérales dans la réalisation des Objectifs de développement du Millénaire; et l’endettement et l’allègement de la dette.


Rapport du Secrétaire général sur l’application du Programme d’action en faveur des pays les moins avancés (PMA) pour la Décennie 2001-2010 (E/2004/77)


      Le Programme, rappelle le Secrétaire général, comprend 30 cibles et objectifs dont les objectifs de développement du Millénaire.  Dans ce rapport de trois chapitres sur la situation générale des PMA, la création de partenariats, et le Bureau du Haut Représentant, le Secrétaire général donne une évaluation des progrès accomplis par les PMA et leurs partenaires.  Il cite comme principal obstacle l’insuffisance de la prise en main du Programme par les pays ainsi que l’absence de capacités institutionnelles et humaines et de ressources internes et externes. 


Quelque 736 millions de personnes, soit 11,5% de la population mondiale vivent aujourd’hui dans les 50 PMA.  Selon les estimations, ce  chiffre augmentera de 206 millions, d’ici à 2015, pour atteindre 942 millions, soit 13% de la population mondiale.  À la fin des années 90, 49 à 50%  de la population des PMA vivait avec moins d’un dollar par jour.  Si cette tendance se maintient, le nombre de personnes vivant dans une pauvreté absolue dans les PMA, soit 334 millions en 2000, risque de passer à 471 millions. 


Après avoir décrit la situation et les enjeux, le Secrétaire général passe à ses recommandations.  Il appelle les PMA à formuler leur stratégie et leur programme de réduction de la pauvreté et de développement à long terme de façon coordonnée, en intégrant tous les programmes sectoriels.  Il les appelle aussi à mettre rapidement en place les instances nationales qui seront chargées d’orienter et de suivre la mise en œuvre du Programme d’action, au niveau national.  En même temps qu’il incite les PMA à adopter des mesures budgétaires et monétaires équilibrées et à se fixer des orientations en matière de développement social, le Secrétaire général les encourage, en particulier, à mettre en place des infrastructures et à formuler des politiques visant à favoriser le développement industriel. 


Le Secrétaire général pointe le doigt sur plusieurs secteurs qui requièrent une attention particulière dont les petites et moyennes entreprises (PME), l’agriculture et le développement rural, la mise en place de technologies de l’information et des communications (TIC) et le développement du secteur des services. 


Se tournant vers les pays développés, il les appelle à accélérer l’ouverture des marchés des produits en provenance des PMA et à protéger ces derniers des conséquences néfastes d’une libéralisation rapide et généralisée des échanges.  Il invite les donateurs à se concentrer sur la catégorie des PMA dans le cadre de leur politique d’Aide publique au développement (APD) et de leur appui au développement ainsi que dans les processus de prise de décisions au sein des institutions financières internationales.


Le Conseil était également saisi du rapport du Secrétaire général sur la mobilisation des ressources et la promotion de l’environnement aux fins de l’élimination de la pauvreté dans le cadre de l’application du Programme en faveur des PMA (E/2004/54).  Le résumé du rapport est paru dans notre communiqué de base du 24 juin 2004. 


Le document E/2004/79 contient un résumé du rapport de la Commission mondiale sur la dimension sociale de la mondialisation intitulé « Une mondialisation juste: créer des opportunité pour tous »


Le document E/2004/52 contient le texte de la Déclaration de Rabat adoptée par la Conférence ministérielle extraordinaire des pays les moins avancés, tenue à Rabat les 24 et 25 juin 2003.


QUESTIONS DE COORDINATION, QUESTIONS RELATIVES AU PROGRAMME ET AUTRES QUESTIONS


Présentations de rapports


M. SABURLAND KHAN, Directeur de la Division pour le soutien et la coordination du Département des affaires économiques et sociales, a présenté le rapport sur la mission des Nations Unies en Haïti.  Cette mission a jeté les bases d’un soutien de la communauté internationale à Haïti, a dit M. Khan.  La Banque mondiale et la Banque interaméricaine de développement soutiendront la relance et la reconstruction des programmes et des services sociaux d’Haïti, a-t-il indiqué.  Les données contenues dans le rapport pourront servir de base à la confection d’un document de stratégie de réduction de la pauvreté (DSRP), a dit M. Khan.  Le Premier Ministre d’Haïti, a-t-il annoncé, a demandé à l’ECOSOC de créer un groupe consultatif en soutien à la reconstruction du pays.  Un soutien de l’ECOSOC est indispensable à la coordination des actions à mener en Haïti, à qui il faut apporter un soutien durable et consistant.  Concernant les deux groupes consultatifs créés sur le Burundi et la Guinée-Bissau, M. Khan a présenté le rapport faisant le point sur les activités qu’ils ont menées.  Des échanges et des consultations ont fait apparaître que les expériences sont positives, et qu’elles méritent d’être transposées dans d’autres situations de reconstruction post-conflit, a déclaré M. Khan.  Les deux groupes ont contribué à une meilleure coordination de l’aide à apporter au Burundi et à la Guinée-Bissau.  Ils ont également contribué à l’amélioration de la mobilisation des ressources en faveur de ces deux pays.


M. DUMISANI S. KUMALO (Afrique du Sud), Président des Groupes consultatifs spéciaux* pour la Guinée-Bissau et le Burundi, a indiqué, en ce qui concerne la Guinée-Bissau, qu’une page a été tournée depuis la tenue des élections en mars dernier, en prélude aux élections présidentielles prévues pour 2005.  Aujourd’hui, le pays a un Gouvernement décidé à améliorer la bonne gouvernance, a-t-il dit en décrivant les mécanismes mis en place.  Les mesures prises par ce Gouvernement pour respecter les normes de gestion élevées tant à l’intérieur qu’à l’extérieur doivent être reconnues.  Le pays fonctionnant avec un budget d’urgence, le Président des deux groupes a lancé un appel urgent aux donateurs bilatéraux et multilatéraux pour qu’ils comblent les lacunes de ce budget minimal.  Le pays a aussi besoin d’une APD plus substantielle ainsi que d’IED.  Le Président s’est, en outre, montré préoccupé par la restructuration du secteur de la sécurité dont les conditions de travail et les infrastructures laissent à désirer, faisant poindre le risque d’une résurgence du conflit.  Le Président s’est dit encouragé par l’approche positive adoptée par les institutions de Bretton Woods.  Après avoir expliqué les éléments de cette approche, le Président a invité le Conseil économique et social à encourager le FMI à reprendre son programme dans ce pays.  Il a terminé en expliquant les modalités de coopération entre ces Groupes et le Conseil de sécurité. 


S’agissant du Burundi, le Président a signalé deux évènements majeurs à savoir le Forum des partenaires au développement qui s’est tenu à Bruxelles en janvier, et la décision prise au mois de mai par le Conseil de sécurité d’autoriser le déploiement d’une mission de maintien de la paix.  Le Président a réitéré son appel en faveur d’une feuille de route qui permettrait de lier les divers programmes de développement.  Il a aussi signalé l’évolution positive dans les domaines de l’allègement de la dette, de l’appui à la balance des paiements et de la bonne gouvernance.  Il a également fait part de l’approbation par le Conseil d’administration du PNUD du programme de pays pour la période 2005-2007.  L’UNICEF en a fait de même et des pays comme le Japon ont décidé du montant de leur aide.  Toutes ces initiatives, a-t-il prévenu, ne suffiront pas à assurer le relèvement de ce pays durement touché par un long conflit.  Le Président a donc appelé les donateurs à être plus déterminés en contribuant, entre autres, au Fonds d’affection en matière de dette multilatérale mis en place par la Banque mondiale pour aider le pays à régler ses arriérés.  Le Burundi est à la croisée des chemins.  Les efforts de son Gouvernement et de son peuple doivent être complétés par un appui ferme de la communauté internationale, dans le cadre d’un vrai partenariat, conclu le Président.


Déclarations


Le Ministre de la planification, de l’environnement et de la coopération extérieure d’Haïti, M. ROLAND PIERRE, a rappelé que son pays, l’un des plus pauvres de la région, entrait dans la catégorie des pays les moins avancés (PMA).  Le Ministre en a appelé à la collaboration et à la coopération de la communauté internationale, lui demandant d’aider Haïti à relever son économie.  Le Ministre haïtien a indiqué que le 19 juillet prochain, à Washington, son Gouvernement présenterait son cadre de coopération intérimaire (CCI) avec la communauté internationale et que ceci serait l’occasion de rencontrer les bailleurs de fonds et les institutions de Bretton Woods et de voir avec eux la meilleure approche pour la reprise des prêts et l’établissement de bases solides, stables et durables pouvant porter le pays à mettre le cap sur le développement, le modernisme économique, politique et social. 


Il a souligné que la reprise officielle de l’aide internationale en Haïti après des années d’interruption était en train de se faire par l’entremise d’un programme adapté à la période de transition, destiné à couvrir les besoins du pays jusqu’à l’horizon 2006.  Mais, a-t-il affirmé, il peut difficilement être qualifié de moyen terme.  Il a ainsi ajouté que son Gouvernement jugeait crucial la définition d’un programme additionnel à plus long terme, sur les 10 à 15 prochaines années.  Il s’agit, a-t-il dit, d’une visée nouvelle à mener en parallèle avec, mais distincte des activités associées à la présence de la MINUSTAH.  Le Gouvernement sollicite l’intervention de l’ECOSOC pour la coordination de ce programme, a-t-il déclaré, suggérant les axes suivants: droit de la propriété, éducation, libéralisation de l’économie, protection de l’environnement, infrastructures.  Le Ministre haïtien s’est dit convaincu que les Nations Unies répondront favorablement au vœu de son Gouvernement.


M. SULTAN AL-MAHMOUD (Qatar), au nom du Groupe des 77 et de la Chine, a estimé que des efforts à long terme sont nécessaires pour assurer le relèvement d’Haïti.  Il a, en conséquence, demandé la reconstitution du Groupe consultatif spécial qui avait été créé 1999.  Le Groupe aurait pour mandat d’évaluer les besoins humanitaires et économiques du pays, d’examiner la pertinence des programmes d’assistance et de préparer des recommandations pour un programme d’appui à long terme fondé sur les priorités du développement du pays.  La composition de ce Groupe devrait être limité mais souple pour permettre la participation des pays qui ont fait une contribution positive à la réalisation des objectifs fixés.  Le représentant a rappelé que Haïti lui-même a demandé la reconstitution d’un tel groupe.  L’implication effective des autorités nationales sont, en effet, une condition préalable au succès, a reconnu le représentant en se félicitant des bonnes dispositions du Gouvernement actuel.


M. ARJAN HAMBURGER (Pays-Bas) a déclaré, au nom de l’Union européenne, des pays associés et des pays candidats, que l’expérience des deux groupes consultatifs de l’ECOSOC pour la Guinée-Bissau et le Burundi a montré que la sécurité, la gouvernance et le développement sont inextricablement liés.  Le rapport du Secrétaire général devrait donc être perçu dans le cadre d’un débat, qui est en cours, sur la question de la promotion de mécanismes internationaux, et cohérents, de soutien aux pays sortant de crises.  Le fait que les deux groupes aient été créés à la requête des gouvernements des pays concernés montre leur désir de collaborer avec la communauté internationale, a dit M. Hamburger.  Les deux groupes ont joué un rôle particulièrement efficace de plaidoyer en aidant à définir les besoins de ces pays dans les domaines économique et politique et en les faisant connaître à la communauté internationale, y compris aux institutions de Bretton Woods.  L’Union européenne estime que pour demeurer efficaces, les groupes de ce type devront demeurer petits, équilibrés, représentatifs et limités en nombre.  L’interaction entre ces groupes et l’ECOSOC est cependant restée limitée, a déclaré le représentant en estimant que ces liens devraient être renforcés, tout comme ceux qui lient l’ECOSOC au Conseil de sécurité. 


L’Union européenne, a-t-il poursuivi, partage les points de vue et les recommandations du rapport du Secrétaire général selon lesquels les groupes devraient aussi assurer une liaison directe avec les donateurs et avec les autres mécanismes existant afin d’optimaliser la mobilisation des ressources.  Les décisions à prendre sur la durée de vie de ce genre de groupes devraient quant à elles être liées à des évaluations régulières à mener au sein de l’ECOSOC, a dit M. Hamburger.  L’Union européenne ne pense pas qu’il faudrait arrêter de manière arbitraire la durée des mandats des groupes consultatifs, a-t-il précisé.  Il est donc important de tenir compte de la durée limitée des mandats de ces groupes consultatifs quand on demande le renforcement de leurs capacités en personnel et en ressources financières, a indiqué M. Hamburger.


M. STAFFORD NEIL (Jamaïque) a estimé que face à la situation d’Haïti, le Conseil de sécurité avait son rôle à jouer mais que l’ECOSOC avait une responsabilité qu’il ne fallait pas affaiblir.  La situation est critique en Haïti, a-t-il jugé, précisant que l’instabilité à l’intérieur du pays, mais aussi des événements extérieurs, comme la suspension de l’aide des bailleurs de fonds, avaient contribué à aggraver la situation du pays, sujet par ailleurs à des catastrophes naturelles.  La mise en place et le renforcement des institutions est, selon lui, l’un des éléments les plus importants du programme à long terme.  Il doit se fonder sur la réalité en Haïti.  Selon lui, les Haïtiens eux-mêmes doivent participer, le programme ne devant par être imposé par l’extérieur, mais inspiré par le pays lui-même.  Il s’est associé à l’appel lancé aux bailleurs de fonds pour qu’ils apportent une assistance à Haïti, espérant qu’un nouvel appel de fonds sera l’occasion de contributions généreuses à ce programme.


M. KAZUO SUNAGA (Japon) a salué les efforts du Gouvernement haïtien qui, a-t-il dit, maîtrise la situation de manière satisfaisante.  Il a fait part de l’aide accordée par son pays, en faisant observer que le Japon se trouve désormais au premier rang des bailleurs de fonds  L’APD du Japon est très élevée et vise en particulier les secteurs alimentaire, de la santé et de l’éducation.  Le Japon entend poursuivre son aide, a assuré le représentant avant de demander pourquoi le rapport du Secrétaire général ne mentionne pas cette aide.  Il a ajouté que la Conférence des donateurs qui doit se tenir cette semaine est une occasion unique de renouveler l’engagement de la communauté internationale.  Venant aux activités des Groupes consultatifs spéciaux sur la Guinée-Bissau et le Burundi dont il s’est félicité, le représentant s’est néanmoins interrogé sur la durée du mandat.  Pour les deux pays, il s’est félicité de l’implication de troupes africaines avant de faire état des efforts que son pays déploie en matière d’aide au développement de ces deux pays.


M. EVGENY A. STANISLAVOV (Fédération de Russie) a déclaré que l’expérience acquise par les groupes consultatifs sur le Burundi et la Guinée-Bissau devait être utilisée par l’ECOSOC dans le soutien à la reconstruction d’autres pays ou zones sortant de conflits.  Il faut poursuivre la collaboration entre ces groupes et les groupes de travail du Conseil de sécurité, afin de faciliter la résolution des conflits et les réconciliations nationales, a recommandé le représentant.  Toutefois, a-t-il indiqué, il faudrait éviter la prolifération de ce type de groupes, et aussi éviter d’en faire un emploi qui ferait de leurs initiatives des doublons des actions menées par les représentants spéciaux du Secrétaire général.  Concernant Haïti, la Fédération de Russie estime que ce pays doit continuer à recevoir une aide humanitaire et technique de la part de la communauté internationale.  Il en va du rétablissement de la paix en Haïti, a dit le représentant.


M. BENEDICTO FONSECA FILHO (Brésil) a réitéré l’engagement de son pays en faveur d’Haïti.  Il a rappelé le déploiement de troupes brésiliennes dans le cadre de la Mission de stabilisation des Nations Unies, avant de s’attarder sur la situation en Guinée-Bissau.  Il a souligné la nécessité d’assurer un soutien durable de la part de la communauté internationale pour préserver les acquis et assurer des progrès plus avant.  En tant que membre du Groupe consultatif spécial, il s’est dit convaincu de la nécessité de créer les conditions d’un engagement plus ferme des bailleurs de fonds.  Il a attiré l’attention du Conseil sur les deux mesures concrètes proposées par le Groupe à savoir la reprise du programme du FMI et la participation des donateurs à la table ronde organisée par le PNUD en novembre de cette année. 


M. GEORGE OLAGO OWUOR(Kenya) a dit que son pays soutenait le rétablissement d’un groupe consultatif de l’ECOSOC travaillant pour la reconstruction d’Haïti.  Le Kenya est cependant préoccupé que la communauté internationale n’ait pas suffisamment soutenu la Guinée-Bissau et le Burundi dans les efforts qu’ils font pour amorcer leur reconstruction avec l’aide des groupes consultatifs de l’ECOSOC, a dit le représentant.


Mme LUCY TAMLYN (États-Unis) a estimé que les groupes consultatifs spéciaux permettent de familiariser les membres du Conseil avec les problèmes complexes auxquels sont confrontés les pays concernés.  Ils permettent aussi, a-t-elle dit, d’évaluer le niveau de collaboration entre ces pays et la communauté internationale.  La représentante a dit avoir lu avec intérêt le rapport du Secrétaire général.  Elle a donc souhaité des informations plus précises sur la manière dont les Groupes spéciaux travaillent au sein de système de l’ONU et sur leur niveau de coordination avec les autres acteurs de l’ONU  Elle a jugé utile de s’assurer que les mandats de ces Groupes sont plus définis pour éviter les doubles emplois avec les Groupes des pays donateurs.  Elle a aussi appelé à la prudence lorsqu’il s’agit de confier des rôles de plaidoyer à ces Groupes, craignant que ne soient créées de fausses attentes quant aux flux financiers.  La représentante a appelé à un processus transparent quant à la durée du mandat de ces groupes et à l’évaluation de leurs résultats.  En attendant, la représentante a estimé qu’il serait prématuré de créer de nouveaux groupes consultatifs. 


M. JOSE ALBERTO BRIZ GUTIERREZ (Guatemala) a déclaré que sa délégation partageait l’évaluation faite sur les travaux des deux groupes consultatifs de l’ECOSOC sur le Burundi et la Guinée-Bissau.  Le rôle de plaidoyer qu’ils mènent leur a permis de sensibiliser la communauté internationale sur les besoins de ces deux pays en matière de reconstruction.  Une bonne synergie a pu être créée entre les deux groupes, et entre les groupes et les deux pays dans lesquels ils interviennent.  Le Guatemala se félicite aussi du rôle de leader joué par l’Ambassadeur Kumalo de l’Afrique du Sud, car bien souvent, c’est la qualité des dirigeants qui donne des chances de réussite et de bons résultats à une entreprise.


M. MARTIN ANDJABA (Namibie) a estimé que les deux groupes consultatifs ont eu le mérite d’avoir renforcé la coordination entre les Nations Unies et les institutions de Bretton Woods mais aussi entre le Conseil économique et social et le Conseil de sécurité.  En très peu de temps, les Groupes ont pu évaluer les besoins de ces pays et élaborer des programmes à long terme pour l’appui à la transition.  Dans le cas de la Guinée-Bissau, il faut se féliciter des progrès économiques, politiques et sociaux et se montrer, en conséquence, préoccupé par la faible contribution des bailleurs de fonds.  Le représentant a lancé un appel aux donateurs pour qu’il comble ce fossé et réagissent positivement à la table ronde prévue par le PNUD à la fin de l’année.  Il a aussi invité la communauté internationale à appuyer les élections de 2005 et a engagé le FMI à rependre sans délai le programme de la Guinée-Bissau.  Le représentant s’est, par ailleurs, félicité des progrès au Burundi et des annonces de contribution faites lors du Forum de Bruxelles.  Or, a-t-il fait observer, ces promesses n’ont toujours pas eu de suite.  Tant le Burundi que la Guinée-Bissau ont besoin de leurs partenaires internationaux, a souligné le représentant en engageant le Conseil à proroger le mandat du Groupe sur la Guinée-Bissau jusqu’à la prochaine session d’organisation en 2005 pour donner le temps à la mise en œuvre des recommandations.  Le représentant a conclu sur la situation en Haïti en appuyant la création d’un groupe consultatif spécial pour ce pays. 


M. ROLANDO RUIZ-ROSAS(Pérou) a indiqué que son pays avait envoyé 200 militaires en Haïti dans le cadre de la mission de stabilisation des Nations Unies.  L’assistance à Haïti doit se situer dans une perspective à long terme, et une interaction doit exister entre l’ECOSOC et le Conseil de sécurité.  Le Pérou soutient le rétablissement du Groupe consultatif de l’ECOSOC sur Haïti, a dit le représentant.  Notre pays soutient d’autre part l’intervention de la Banque interaméricaine en Haïti, en vue de financer le programme de coopération qui devrait être négocié avec la Banque mondiale.  Enfin, nous invitons tous les acteurs économiques et politiques en Haïti à contribuer au processus de réconciliation nationale que nous appuyons.


M. STUART W. LESLIE (Belize) a appuyé la prorogation du mandat des deux Groupes consultatifs avant d’aborder la situation en Haïti.  Le peuple haïtien mérite le ferme appui de la communauté internationale.  Il a donc estimé que la reconstitution du Groupe consultatif spécial pour ce pays serait de nature à renforcer la coopération, la coordination et les partenariats.


Mme MARIA ANTONIETO PINTO LOPES D’ALVA (Guinée-Bissau) a indiqué que des progrès avaient été accomplis dans son pays depuis l’établissement du Groupe consultatif spécial de l’ECOSOC.  Des élections sont prévues en 2005, a-t-elle précisé.  Cependant, la mauvaise situation économique du pays et la fragilité des progrès accomplis, requièrent que le mandat du Groupe consultatif de l’ECOSOC soit prorogé, a dit la représentante.


M. CLAUDIO ROJAS (Chili) a pris acte des engagements annoncés par le gouvernement de transition d’Haïti qui, a-t-il dit, a tant besoin de l’assistance internationale.  Le représentant chilien a souligné que son pays participait aux efforts internationaux entrepris pour aider Haïti, notamment sur le plan humanitaire et au sein de la MINUSTAH.


M. MICHAEL LAING, Coordonnateur du Groupe de travail sur le technologies de l’information et de la communication, a indiqué qu’au niveau du Siège, les Nations Unies disposaient désormais de technologies de la communication sans fil (Wireless), qui facilitent l’usage de terminaux d’ordinateurs quel que soit le lieu.  Le Secrétariat continue à travailler avec le Groupe de travail sur les TIC pour voir comment répandre l’usage de ces nouvelles technologies.**


Documentation


Rapport du Secrétaire général sur le Programme à long terme d’aide à Haïti (E/2004/80)


Depuis l’adoption en 1999, d’une résolution sur l’élaboration d’un programme à long terme d’aide à Haïti, le Secrétaire général a rendu compte de la mise en œuvre de ce programme à chaque session de fond de l’ECOSOC.  Dans le présent rapport, il décrit les conséquences de la transition politique qui a suivi le départ du président Aristide, le déploiement de la Force multinationale intérimaire, la formation du Gouvernement de transition et la reprise de l’aide internationale à Haïti.  Il présente également le contexte économique et politique dans lequel le système des Nations Unies est intervenu depuis l’année dernière et décrit la création de la Mission des Nations Unies pour la stabilisation en Haïti, mettant en évidence la nécessité d’une aide à long terme.  Il évoque la possibilité de créer un groupe consultatif spécial pour Haïti, chargé de répondre aux besoins économiques et sociaux du pays dans le cadre d’un processus de développement à long terme. 


Rapport d’ensemble annuel du Conseil de coordination des chefs de secrétariat des organismes des Nations Unies pour 2003 (E/2004/67)


La portée de ce rapport a été élargie par rapport aux rapports précédents afin qu’il porte non seulement sur les activités menées en 2003, mais aussi sur la première session du Conseil de coordination pour 2004.  Les États Membres seront ainsi informés des faits nouveaux les plus récents au niveau interinstitutions et seront davantage en mesure de fournir des directives correspondant bien aux besoins du moment.  Il est rappelé que renouveler les structures interinstitutions et les méthodes de collaboration en vue d’accroître l’efficacité et l’impact, demeure l’un des principaux objectifs des chefs de secrétariat  membres du Conseil de coordination.


L’engagement du système en faveur de la réalisation des objectifs du Millénaire pour le développement demeure le principe guidant les travaux du Conseil de coordination et ses structures auxiliaires.  Les thèmes autour desquels a été élaboré l’ordre du jour du Conseil de Coordination pour la période à l’examen ont été choisis dans cette optique, notamment les stratégies de suivi de l’application des textes issus du Sommet mondial pour le développement durable et de la Conférence internationale sur le financement du développement ; la lutte contre la criminalité transnationale ; la réduction de la fracture numérique ; le VIH/sida et ses liens avec la sécurité alimentaire et la gouvernance ; l’appui de l’ensemble du système au développement de l’Afrique et le Nouveau Partenariat pour le développement de l’Afrique (NEPAD) ; et la prévention des conflits armés.  Le présent rapport présente les principaux résultats de l’examen de ces questions par le Conseil de coordination. 


Dans le domaine de la gestion, le Conseil de la coordination présente les principaux faits nouveaux au niveau interinstitutions concernant la sécurité et la sûreté du personnel et le renforcement du système de sécurité de l’ONU, la création du corps de hauts fonctionnaires, la remise en service du Réseau finance et budget et le renforcement des services communs. 


En ce qui concerne à la fois les programmes et la gestion, les auteurs du rapport s’efforcent de présenter les avancées effectuées ainsi que les questions à régler s’agissant de la coordination interinstitutions, conformément aux directives intergouvernementales. 


Deuxième rapport du Groupe d’étude des Nations Unies sur les technologies de l’information et des communications (E/2004/62)


Ce rapport indique que son aptitude à mobiliser de vastes réseaux et à définir de nouveaux modèles de collaboration pour favoriser l’action internationale afin de combler le fossé numérique et de faciliter l’accès aux nouvelles technologies a fait du Groupe d’étude sur les technologies de l’information un outil efficace et influent pour obtenir des appuis dans le monde entier et pour soutenir des initiatives visant à mettre le potentiel des TIC au service de la réalisation des Objectifs de développement du Millénaire.   C’est en grande partie grâce à son intervention que le développement a été privilégié dans les textes issus de la première phase du Sommet mondial sur la société de l’information tenue à Genève.  Fort de ce succès, indique le rapport, le Groupe compte poursuivre sa stratégie ciblée pour continuer à aller de l’avant.


Dans les conclusions de ce rapport, le Groupe d’étude déclare que le nouveau modèle de société mondiale qui se fait jour est fondé sur la constitution de réseaux ayant des intérêts communs et sur l’émergence de formules non hiérarchiques, multilatérales et multipartites.  Les TIC, indique le Groupe d’étude, sont le centre nerveux de ce nouveau modèle.  Elles servent à relier l’environnement extérieur et le fonctionnement des systèmes internes, à transmettre des impulsions et à recueillir des informations en retour.  Les participants au Sommet  mondial sur la société de l’information ont récemment déclaré qu’il fallait construire une société à visage humain, ouverte et qui privilégie le développement, stipulent les experts du Groupe.  Cependant, notent-ils, il reste beaucoup à faire pour tirer pleinement parti de toutes les possibilités qu’offrent les TIC au service du développement.  Parce qu’il met en place un réseau mondial de partenaires dans le domaine de l’utilisation des TIC au service du développement, le Groupe d’étude des TIC est particulièrement bien placé pour contribuer à ce que ce nouveau modèle mondial fasse avancer la cause du développement, est-il relevé dans le rapport. 


Les réseaux, partenariats et initiatives auxquels le Groupe d’étude a donné naissance ont créé une nouvelle dynamique orientée vers une utilisation accrue des TIC pour réaliser les objectifs de développement convenus à l’échelon international.  Le rapport indique que le groupe d’étude est également bien placé pour participer au suivi de la phase de Genève et des préparatifs de la phase de Tunis du Sommet mondial sur la société de l’information.  Toutefois, on ne pourra mettre en œuvre le Programme d’action du Sommet et réaliser les ODM sans mener une action de longue haleine, estime le rapport.  Le Groupe d’étude incarne le principe du travail collectif sous des formes créatives et novatrices.  Il reste donc à s’inspirer de cette réussite pour obtenir des résultats durables à moyen et long terme, conclut le rapport.


Équipe spéciale interorganisations de lutte contre le tabac


Rapport du Secrétaire général (E/2004/55)


En ouverture de ce rapport, le Secrétaire général indique que la consommation de tabac est l’un des 10 premiers facteurs de risque pour la santé au niveau mondial qui occasionnent plus d’un tiers des décès dans le monde.  En 2000, le tabagisme a figuré au deuxième rang des principales causes de mortalité dans le monde.  Il tue environ 5 millions de personnes chaque année et ce chiffre devrait doubler dans 20 ans, précise le Secrétaire général.  On compte actuellement 1,3 milliard de fumeurs dans le monde et ce nombre passera à 1,7 milliard d’ici à 2025 si rien n’est fait pour enrayer la prévalence du tabagisme.  Dans ses conclusions, le Secrétaire général indique que les membres de l’Equipe spéciale font un certain nombre de recommandations.  Ils déclarent qu’il est important de reconnaître le rôle essentiel de la lutte antitabac dans les efforts de réduction et d’élimination de la pauvreté et de promotion du développement en vue d’atteindre les Objectifs de développement du Millénaire (ODM).  La lutte contre le tabac doit faire partie intégrante des programmes des pays qui cherchent à atteindre ces objectifs; elle doit également être une composante essentielle des programmes d’aide au développement, recommande l’Equipe.


Maintenant que la Convention-cadre pour la lutte antitabac a été adoptée par l’Organisation mondiale de la santé (OMS) la question du tabagisme doit être prise en considération au niveau du réseau de coordonnateurs résidents, afin de faire l’objet d’une coopération technique au niveau des pays au fur et à mesure que ces derniers mettront en œuvre la Convention, recommande l’Équipe.  Elle ajoute que la lutte contre le tabagisme doit reposer sur une démarche multisectorielle et sur l’engagement des divers organismes des Nations Unies et des autres intéressés.  À cet égard, le Groupe des Nations Unies pour le développement joue un rôle essentiel en réunissant les entités de l’ONU s’occupant des questions sectorielles liées au développement, relève le rapport.  La lutte antitabac pourrait donc être intégrée aux prochaines activités menées par ce Groupe, afin de faciliter la mise en œuvre de la Convention-cadre en resserrant les liens de coopération entre les organisations intergouvernementales multisectorielles au niveau des pays.  L’OMS, recommande le rapport, est particulièrement  bien placée pour être le fer de lance cette opération multisectorielle.  Étant donné la multitude de domaines qu’elle touche, la lutte contre le tabagisme pourrait être inscrite à l’ordre du jour des commissions économiques régionales, est-il ensuite stipulé.  Ainsi, indique les recommandations du rapport, la Commission économique pour l’Asie et le Pacifique, a remanié ses programmes de travail et se consacre désormais à trois grands thèmes: la mondialisation, la dépaupérisation, et les questions sociales émergentes, qui sont autant de domaines essentiels pour al lutte conte le tabac.


* Le rapport sur la question figure au document E/2004/86.


** Le rapport sur la coopération internationale dans le domaine de l’information figure au document E/2004/78.


Liste des participants


Ont pris part aujourd’hui aux débats: le Ministre de la planification d’Haïti, le Haut Représentants pour les PMA, le Sous-Secrétaire général à la coordination des politiques, le Directeur de la Division d’appui au Conseil économique et social, le Président des deux Groupes consultatifs spéciaux pour la Guinée-Bissau et le Burundi, le Coordonnateur du Groupe sur les TIC ainsi que les représentants des pays suivants: Pays-Bas (au nom de l’Union européenne), Mexique, Chine, Qatar (au nom du Groupe des 77 et de la Chine), Jamaïque, République-Unie de Tanzanie, Bénin (au nom des PMA), Bangladesh, Fédération de Russie, États-Unis, Suisse, Pérou, Angola, République du Congo, Guinée, Japon, République démocratique populaire lao, Azerbaïdjan, Bhoutan, Mozambique, Brésil, Kenya, Guatemala, Namibie, Belize, Guinée-Bissau et Chili.  Le représentant du Fonds commun pour les produits de base a également pris la parole.


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