L’ECOSOC CONCLUT SON DÉBAT GÉNÉRAL SUR LES AFFAIRES HUMANITAIRES EN RÉAFFIRMANT L’IMPORTANCE DE L’APPROPRIATION NATIONALE DES ACTIVITÉS D’AIDE ET DE LEUR COORDINATION
Communiqué de presse ECOSOC/6078 |
Conseil économique et social
Session de fond de 2004
37e et 38e séances – matin et après-midi
L’ECOSOC CONCLUT SON DÉBAT GÉNÉRAL SUR LES AFFAIRES HUMANITAIRES EN RÉAFFIRMANT L’IMPORTANCE DE L’APPROPRIATION NATIONALE DES ACTIVITÉS D’AIDE ET DE LEUR COORDINATION
Plusieurs pays touchés récemment par des catastrophes naturelles présentent leurs expériences
Le Conseil économique et social (ECOSOC) a conclu aujourd’hui trois jours de débat consacré aux affaires humanitaires. Tout en réaffirmant l’importance de l’appropriation de l’action humanitaire par les pays où elle se déroule, la plupart des délégations ont reconnu que les Nations Unies demeuraient l’instance la plus idoine pour engager au niveau international des efforts pour améliorer la réponse à apporter aux besoins résultant des différentes catastrophes qu’elles soient naturelles ou provoquées par l’homme.
Au cours de cette journée, l’ECOSOC a entendu les interventions de plusieurs pays ayant connu récemment des désastres. S’appuyant sur l’expérience du tremblement de terre qui a frappé son pays le 26 décembre 2003, le représentant de l’Iran a souligné la confusion créée par des promesses d’aide non tenues. Il a estimé urgent la création d’un cadre transparent d’annonces de contributions.
Rappelant qu’on avait compté en 2003 plus de 700 catastrophes naturelles, dont de graves inondations dans son pays, le représentant du Népal a regretté la tendance à se servir des actions humanitaires à des fins politiques. S’arrêtant sur les récentes inondations qui ont fait plus de 1 000 victimes dans son pays voilà quelques semaines, le représentant de République dominicaine a demandé aux pays développés de mettre leur expertise technique au service des pays en développement dans de tels cas.
S’inquiétant tout particulièrement des conséquences de la pandémie du VIH/sida sur le développement durable et la situation humanitaire déjà fragile du continent africain, les représentants du Ghana, de la Namibie, de la Zambie et du le Mozambique ont estimé indispensable de tenir plus systématiquement compte de la lutte contre ce fléau dans la planification et la programmation des activités humanitaires. Le fait que l’on craigne qu’en 2020, 20% des agriculteurs ne soient morts du sida et qu’en 2010, l’espérance de vie ne baisse à 36 ans, montre clairement l’ampleur des défis à relever par le pays, a insisté le délégué mozambicain.
Dans ses remarques de clôture, le Coordonnateur des Nations Unies pour les secours d’urgence et Secrétaire général adjoint aux affaires humanitaires, M. Jan Egeland, a reconnu qu’aucun des processus de coordination lancés jusqu’à présent n’avait été parfait. Nous devons, a-t-il dit, harmoniser la planification et les mécanismes de financement, introduire davantage de cohérence dans l’évaluation des besoins et encourager les institutions locales à s’approprier le processus.
Concernant l’intégration de la perspective sexospécifique, a-t-il ajouté, nous devons nous convaincre qu’on ne peut sauver des vies sans tenir compte des besoins particuliers des femmes. Abordant la question de l’exploitation sexuelle, il a souligné la nécessité de promouvoir des normes strictes pour le personnel des Nations Unies qui ne soient pas en contradictions avec les habitudes des États. Concluant sur la question des personnes déplacées, il a reconnu la nécessité pour les Nations Unies d’introduire plus de cohérence et de veiller à ce que la coordination des efforts d’assistance se traduise par des améliorations concrètes sur le terrain.
À l’instar des séances précédentes la grande majorité des intervenants s’est félicitée de la tenue du 18 au 22 janvier 2005 à Kobe, au Japon, de la deuxième Conférence mondiale sur la prévention des catastrophes, en souhaitant qu’elle soit l’occasion de renforcer la coopération internationale dans ce domaine.
L’ECOSOC poursuivra ses travaux demain matin 15 juillet à 10 heures et abordera l’examen du sixième point de son ordre du jour, à savoir, l’application et le suivi des recommandations issues des grandes conférences de l’ONU.
ASSISTANCE ÉCONOMIQUE SPÉCIALE, AIDE HUMANITAIRE ET SECOURS EN CAS DE CATASTROPHE
Déclarations
M. PAUL YAW ESSEL (Ghana) a rappelé que l’assistance humanitaire spéciale était indispensable pour limiter les conséquences de deux types de catastrophes: celles naturelles et celles causées par les hommes. S’il est difficile d’éviter les catastrophes naturelles, on peut prévenir celles générées par les hommes et, lorsque les conflits éclatent, s’efforcer d’en gérer les conséquences de manière à alléger les souffrances des civils. Pour ce faire, il faut des ressources pour mettre en place des systèmes d’alerte rapide en matière de prévention des conflits. Les conflits au Libéria et en Sierra Leone ont désorganisé les institutions nationales nécessaires pour une gouvernance efficace et ralenti l’élan de la région vers l’intégration économique. Il est aujourd’hui indispensable de réussir le désarmement et la démobilisation des groupes armés. Le représentant s’est dit satisfait de l’intervention de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) pour bâtir un partenariat solide dans l’intérêt du bon acheminement de l’aide humanitaire.
Les stratégies de planification par le Comité interinstituions sont un facteur clef des activités d’aide humanitaire d’urgence, a-t-il dit. Il a fait sienne la recommandation du Secrétaire général de doubler le plafond des contributions d’urgence en espèces, pour passer de 50 000 à 100 000 dollars par pays et par catastrophe, dans les limites des ressources disponibles. Par ailleurs, il a salué les efforts d’intégration d’une perspective sexospécifique dans les programmes des Nations Unies. Il a estimé que la structure de l’aide humanitaire mondiale restait très inégale, alors que l’on constatait que certains pays restaient très insuffisamment financés. Il a exprimé sa reconnaissance aux institutions des Nations Unies qui ont répondu aux besoins économiques, sociaux et humanitaires de l’Afrique occidentale. Nous demandons des actions concrètes dans les pays affectés lors du passage de la phase de secours à celle de la reconstruction, a-t-il insisté en conclusion, notamment dans le cadre des programmes de rapatriement et de reconstruction.
M. SICHAN SIV (États-Unis) a déclaré que l’accès aux populations qui sont dans le besoin après des catastrophes naturelles était le problème auquel se heurtait la communauté internationale dans les réactions à ces désastres. Fort heureusement, il y a eu récemment quelques exceptions, a dit M. Siv en citant les mesures prises par le Gouvernement de l’Iran après le tremblement de terre survenu à Bam au mois de décembre dernier. L’Iran, a indiqué M. Siv, a alors rapidement ouvert ses frontières à l’aide internationale et a permis un transfert rapide des ressources dont les populations touchées avaient besoin. Les États-Unis ont participé aux opérations de secours menées à Bam, a précisé le représentant. Malheureusement, a-t-il dit, le cas du Darfour est différent. Cette catastrophe provoquée par des actes humains est devenue le plus grave sujet de préoccupation de la communauté internationale. Le Gouvernement soudanais a retardé l’accès aux populations en détresse par de multiples manœuvres bureaucratiques. En ce moment, a regretté M. Siv, nous sommes au début de la saison des pluies, ce qui va compliquer, avec l’absence de sécurité, la tâche à accomplir. Des innocents continuent à mourir au Darfour du fait de violences qui pourraient être arrêtées, a estimé le représentant. De 350 000 à un million de personnes pourraient mourir dans les mois qui viennent.
Les États-Unis, a poursuivi M. Siv, s’engagent à trouver une solution aux causes profondes du conflit du Darfour et à aider ses populations. Nous l’avons montré par les engagements financiers et humanitaires que nous avons récemment pris sur cette question. Les États-Unis ont versé 150 millions de dollars de secours au Darfour depuis février 2003, et notre Gouvernement a nommé une équipe de 13 personnes chargée de coordonner l’assistance, a précisé M Siv. Comme au Darfour, les États-Unis, a souligné le représentant, ont répondu aux besoins humanitaires qui se sont faits sentir ailleurs au Soudan, en Ouganda, en Iran ou en République populaire démocratique de Corée. Notre pays le fait sans visées politiques et sans attendre que ces situations ne fassent la une des médias. Notre Gouvernement, a aussi dit le représentant, respecte les principes d’humanité, de neutralité, d’impartialité et d’indépendance qui régissent l’action humanitaire internationale.
M. JONNY SINAGA (Indonésie) a, après avoir relevé les faits nouveaux décrits dans le rapport du Secrétaire général, souligné que la programmation et le lancement des opérations humanitaires doivent se faire dans le strict respect des principes directeurs de neutralité et d’impartialité conformément aux résolutions pertinentes de l’Assemblée générale. L’aide humanitaire, a-t-il insisté, doit être fournie avec le consentement du pays affecté et dans le respect de sa souveraineté, de son intégrité territoriale et de son unité. Le pays affecté doit être autorisé à jouer le premier rôle dans la coordination des efforts de secours. Le non-respect de ces principes fondamentaux, a prévenu le représentant, pourrait non seulement corrompre l’idée même des opérations humanitaires mais surtout faire courir un risque inutile au personnel concerné.
Il a dit avoir particulièrement apprécié les commentaires du Secrétaire général sur la nécessité de se montrer sensible aux cultures et conditions locales. Ceci ne peut vraiment se faire, a-t-il estimé, que si les efforts humanitaires internationaux ne font pas double emploi avec les programmes et projets menés par les communautés et les gouvernements locaux. Il a conclu en mettant en garde contre la tendance à confondre assistance humanitaire, appui à la consolidation de la paix et aide au développement économique. Si les parties au conflit doivent coopérer avec les efforts humanitaires de l’ONU, il revient aussi aux États Membres de jouer pleinement leur rôle en fournissant les ressources nécessaires.
M. RODNEY LOPEZ (Cuba) s’est inquiété de la multiplication des crises humanitaires et de l’absence de volonté politique pour y remédier. Rappelant l’impératif de neutralité qui doit animer l’aide humanitaire, il a estimé que l’assistance ne pouvait servir de prétexte douteux pour réécrire le concept de la souveraineté nationale sous le couvert des intérêts particuliers de certains pays. Il a regretté qu’au cours de ce débat, la question des détentions arbitraires sous couvert de lutte contre le terrorisme n’ait pas été abordée. Il a affirmé comprendre que les populations puissent rejeter des activités humanitaires d’organismes originaires de pays qui se sont rendus coupables d’actes unilatéraux fallacieux. Toute intervention humanitaire doit se faire dans le cadre défini par la Charte des Nations Unies, a-t-il insisté. Il a noté que 608 millions de personnes avaient été touchées par les catastrophes naturelles en 2002, un chiffre qui est trois fois supérieur aux moyennes constatées sur la période 1992-2001, selon les données de la Fédération internationale des sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge. Il s’est particulièrement inquiété du fait que ces catastrophes frappent surtout les pays du tiers monde, notamment les pays les moins avancés. Alors que les catastrophes naturelles liées aux changements climatiques prennent de plus en plus d’ampleur, a-t-il ajouté, nous demandons aux Nations Unies de mettre en œuvre les conventions et textes relatifs à cette question. À titre d’illustration, il a précisé que la moyenne annuelle du nombre de ces catastrophes était passée de 200, pour la période 1993-1997, à 331, pour la période 1998-2003. Il y a quelques semaines seulement, a-t-il souligné, des inondations ont eu de graves conséquences sur les populations d’Haïti et de la République dominicaine, alors qu’à 50 kilomètres de là, une terrible sécheresse affectait les conditions de vie de milliers de Cubains. Enfin, il a formé le vœu que la conférence internationale qui se tiendra à Kobe au Japon du 18 au 22 janvier 2005 sur la prévention des catastrophes sera l’occasion de renforcer les mécanismes de coopération internationale en ce domaine.
M. KHALED ABDEL RAHMAN SHAMAA(Égypte) a condamné les agressions commises contre les personnels des Nations Unies et les travailleurs humanitaires associés l’année dernière. Ces actes sont contraires au droit international et le Statut de la Cour pénale internationale (CPI) les classe comme crimes de guerre. L’Égypte, a poursuivi le représentant, demande à la communauté internationale de fournir les ressources nécessaires pour répondre aux nombreuses crises qui affectent des populations dans le monde entier, et notamment en Afrique. Notre pays demande d’autre part à toutes les parties à des confits de respecter le droit international humanitaire en accordant aux travailleurs humanitaires un accès total aux réfugiés et aux victimes de conflits ou de catastrophes. Nous condamnons l’utilisation des populations civiles à des fins politiques ou militaires, a indiqué le représentant égyptien qui a ensuite demandé que l’Assemblée générale réexamine le régime de l’aide internationale fournie après catastrophe ou d’après conflit.
Il est indispensable de mettre en place un cadre de financement de l’assistance humanitaire qui assure des ressources stables, prévisibles et substantielles. Notre délégation insiste sur le respect des principes de neutralité et d’impartialité de l’aide humanitaire, dont la conduite et le versement doivent respecter la souveraineté du pays bénéficiaire. Les activités humanitaires ne devraient pas soutenir des objectifs politiques et ne devraient pas non plus répondre à la pression créée par la médiatisation de certaines situations, a dit le représentant. L’Egypte demande que les souffrances du peuple palestinien fassent l’objet d’une attention particulière, et que les pratiques de l’État d’Israël soient dénoncées, a-t-il poursuivi. Nous demandons que le Bureau de la coordination des secours d’urgence prête une attention particulière à ce problème et que l’ECOSOC adopte une résolution la concernant.
M. JOHN DAUTH (Australie) a insisté sur les questions de sécurité et d’accès aux victimes. Il a aussi souligné l’importance de faire de la protection des civils une partie fondamentale de la réponse au conflit. L’inclusion de l’assistance humanitaire dans les missions intégrées de l’ONU est la manière la plus approprié de répondre aux situations d’urgence complexes, a-t-il poursuivi avant de préciser que les besoins doivent être mieux définis et l’intégration faite de manière à ne pas compromettre les principes fondamentaux de l’assistance humanitaire. Il a aussi appelé au renforcement de l’appui aux pays en transition qui doit venir tant des institutions humanitaires que du développement. Le représentant a, d’autre part, voulu une réponse plus efficace aux catastrophes naturelles, en plaidant pour leur intégration dans les stratégies de développement. Il a conclu sur l’importance de l’intégration d’une dimension sexospécifique dans les efforts humanitaires de même que sur celle du renforcement du système des coordonnateurs humanitaires.
Mme MORINA MUUONDO (Namibie) s’est inquiétée du fait que le nombre de pays ayant besoin d’une assistance humanitaire spéciale n’avait pas changé ses dernières années. Aux conséquences des catastrophes, il faut ajouter la forte incidence du VIH/sida qui a amené le Gouvernement namibien à utiliser des moyens qui manquent à la lutte contre la pauvreté. Elle a salué l’importance de l’Initiative sur les bonnes pratiques en matière humanitaire qui vise essentiellement à obtenir des donateurs qu’ils agissent dans un respect plus strict des principes humanitaires et s’engagent à fournir des fonds proportionnés aux besoins. Il faut répondre aux besoins critiques de tous les secteurs et il faut renforcer la coordination des activités humanitaires à cette fin, a-t-elle ajouté. Elle a également souligné la nécessité d’améliorer les systèmes d’alerte précoce et d’investir pour développer les capacités nationales notamment dans les zones susceptibles d’être confrontées de manière récurrente aux catastrophes naturelles. Compte tenu des ravages que cause le VIH/sida, elle a estimé indispensable de tenir plus systématiquement compte de la lutte contre ce fléau dans la planification et la programmation des activités humanitaires, et de l’associer à des activités humanitaires et de développement pour qu’elle s’inscrive dans le long terme. En outre, elle s’est félicitée de la recommandation avancée par le Secrétaire général aux organismes humanitaires de renforcer leurs efforts pour prendre en compte la situation des femmes lors de la programmation de leurs activités humanitaires.
Mme DIEDRE MILLS (Jamaïque) a estimé qu’il fallait améliorer la manière dont l’assistance humanitaire est répartie. La Jamaïque pense à cet égard qu’il faudrait verser plus de ressources aux budgets réguliers des agences et fonds de l’ONU, de manière a ce qu’il y ait moins de discrimination dans le choix des interventions humanitaires. L’assistance ne devrait par ailleurs pas se substituer à l’Aide publique au développement, a recommandé la représentante. Elle a ensuite demandé que le système des Nations Unies et la communauté internationale aident les pays en développement victimes de catastrophes à renforcer leurs capacités humaines et institutionnelles de lutte contre les désastres naturelles. La Jamaïque aimerait que cette question soit inscrite à l’ordre du jour de la Conférence qui se tiendra à Kobe. La Jamaïque, a poursuivi la représentante, est d’autre part inquiète de la confusion que crée dans les esprits la manière dont sont conçues les interventions humanitaires dans les zones de conflits, et qui fait penser à de nombreuses parties aux conflits que l’aide humanitaire vient soutenir les objectifs politiques de leurs adversaires. Cette pratique, qui met en péril les personnels de l’ONU, doit être réexaminée, a estimé Mme Mills.
M. CESAR GOUVEIA (Mozambique) a, à son tour, insisté sur les principes fondamentaux de l’assistance humanitaire tels que définis dans les résolutions pertinentes de l’Assemblée générale. Il faut, a-t-il dit, renforcer les capacités des communautés locales à jouer un rôle directeur dans tout le processus. Le représentant s’est, par exemple, demandé comment la capacité de l’ONU de déployer des équipes en 24 heures peut être réellement pertinente si elle ne rencontre pas sur le terrain des équipes nationales capables de tracer « la première ligne de défense ». La priorité doit donc être donnée au renforcement des capacités par souci de rentabilité mais aussi de réduction de l’impact des catastrophes.
Poursuivant, le représentant a fait observer que dans son pays, l’effet conjugué du VIH/sida et des catastrophes naturelles a substantiellement aggravé la vulnérabilité d’une population qui nécessite désormais une assistance humanitaire malgré les gains des dernières années. Le fait qu’en 2020, 20% des agriculteurs seront morts du sida et qu’en 2010, l’espérance de vie baissera à 36 ans montre clairement l’ampleur des défis que doit relever le pays. Le représentant a donc voulu que les problèmes humanitaires soient traités de manière intégrée sous l’angle du développement et ne se limitent pas à l’aspect secours d’urgence. Il a souligné l’importance de la transition du secours à l’aide au développement, en espérant que la résolution que l’Assemblée générale doit adopter sur l’assistance au Mozambique se concentre non seulement sur l’assistance humanitaire mais qu’elle reflètera aussi les aspects politiques, sociaux et économiques du pays. La résolution doit être un instrument de mobilisation de l’assistance humanitaire et au développement.
M. MWELWA C. MUSAMBACHIME (Zambie) a rappelé que le continent africain faisait face à un ensemble de catastrophes sans équivalent dans le monde. À cet égard, il a cité la crise de la région du Darfour au Soudan, alors que l’Afrique australe qui sort d’une crise majeure restait encore fragile. Il s’est inquiété des conséquences de la pandémie du VIH/sida sur les économies déjà fragilisées par des catastrophes naturelles récurrentes. Abordant le rapport soumis, il a félicité le Secrétaire général de s’être concentré de façon prioritaire sur la situation des femmes, la lutte contre l’exploitation sexuelle, la protection des civils dans les conflits armés et la situation des personnes déplacées. Il a estimé que les ressources fournies sont insuffisantes pour subvenir au financement des opérations sur le terrain. Il a salué l’initiative visant à établir des normes et codes de conduite pour les forces de police et soldats des missions de maintien de la paix, dans le souci de prévenir l’exploitation et les sévices sexuels. Les pays en développement doivent recevoir un plus grand soutien pour renforcer leurs capacités nationales de réponse aux catastrophes naturelles, a-t-il affirmé. Il a estimé que le fonds de roulement pour les catastrophes humanitaires était insuffisant et qu’il serait intéressant que l’ECOSOC reçoive des informations sur le système de financement de l’aide humanitaire dans le monde.
M. RAMON OSIRIS BLANCO DOMINGUEZ (République dominicaine) a dit que les catastrophes naturelles mettaient à mal l’économie de son pays et la qualité de vie de sa population. Nous devons mener constamment des efforts contre les effets de ces phénomènes. Les effets des récentes inondations, qui ont fait plus de 1 000 victimes en République dominicaine et laissé 200 enfants orphelins, nous ont montré l’immensité des besoins en secours après les catastrophes. Tout en remerciant la communauté internationale pour le soutien rapide qu’elle a apporté à son pays, M. Blanco Dominguez a demandé aux pays développés de mettre leur expertise technique au service des pays en développement, qui sont les plus touchés par les désastres naturels. Trop de lenteurs bureaucratiques ralentissent encore la manière dont les institutions internationales réagissent après les catastrophes, a estimé le représentant. Notre pays pense donc que l’OCHA devrait s’associer avec les organismes régionaux d’assistance d’urgence, qui sont déjà opérationnels, afin de favoriser des réactions plus rapides et plus efficaces, a-t-il dit.
M. NICOLAS RIVAS DE ZUBIRIA (Colombie) a, insistant aussi sur la conformité de l’assistance humanitaire de l’ONU avec les principes fondamentaux du droit international et des résolutions pertinentes de l’Assemblée générale, mis en garde contre toute politisation et exploration d’options qui pourraient affaiblir les États, et aggraver encore la situation des populations affectées. L’action humanitaire doit non seulement apparaître comme neutre et impartiale mais l’être vraiment, a insisté le représentant. Il a regretté que le rapport du Secrétaire général ne reconnaisse pas les efforts déployés par son pays qui a vu le nombre de ses personnes déplacées baisser de 48%, l’année dernière. Admettant néanmoins que beaucoup reste à faire, le représentant a dit compter sur l’aide de tous les Colombiens et sur la coopération des Nations Unies, de la Croix-Rouge internationale, des pays donateurs et des ONG. Il a souligné, à cet égard, que son Gouvernement applique strictement les principes relatifs aux déplacements internes. Les retours forcés sont une chose impensable pour le Gouvernement, a-t-il affirmé avant d’expliquer les modalités du Réseau de solidarité sociale concernant les personnes qui ont regagné leur foyer. Il a conclu en soulignant, à son tour, l’importance du renforcement des capacités nationales et la nécessité de respecter les procédures nationales qui se sont souvent révélées efficaces dans tous les types de crises humanitaires.
M. DIEGO SIMANCAS (Mexique) a estimé qu’il était de la responsabilité première de l’État concerné de coordonner les activités humanitaires sur son territoire. Il a rappelé que la neutralité et l’impartialité sont les principes de base mêmes de l’action humanitaire qui se doit de respecter pleinement la souveraineté et l’intégrité territoriales. Il est indispensable, a-t-il ajouté, que l’ONU maintienne l’équilibre entre l’intervention d’urgence et le renforcement des capacités de réponse des pays touchés. Dans ce contexte, il a souligné que les Nations Unies devaient s’attacher tout particulièrement à soutenir les pays en développement dans le développement de systèmes de réaction rapide. D’un autre côté, il a insisté sur le devoir des États de respecter les droits et les normes définis par le droit international humanitaire. La sécurité du personnel humanitaire doit être assurée. De leur côté, les travailleurs humanitaires doivent respecter les lois, us et coutumes des pays dans lesquels ils sont déployés. Les Nations Unies et en particulier l’ECOSOC, a-t-il conclu, doivent continuer à renforcer la coordination entre tous les acteurs humanitaires sur le terrain.
M. MEHDI MIRAFZAL(Iran) a apporté le soutien de sa délégation aux recommandations faites par le Secrétaire général sur la question des réponses de la communauté aux effets des catastrophes naturelles. Pays affecté par des tremblements de terre, des inondations et des sécheresses, l’Iran a été récemment ébranlé par le tremblement de terre survenu à Bam au mois de décembre 2003. L’Iran, a dit le représentant, veut que les questions relatives à la communication et à la transparence soient discutées au sein des Nations Unies, car il s’est avéré que certaines annonces de contribution, non tenues par la suite, créaient plus de confusion qu’elles ne résolvaient de problèmes. Il est donc urgent, a-t-il estimé, de créer un cadre transparent d’annonces de contributions en cas de catastrophes, et l’Iran espère que cette question sera débattue à Kobe. Dans certaines situations, où un gouvernement ne dispose pas des moyens humains, institutionnels et logistiques de protection des populations et de gestion des secours, l’ONU devrait assumer ce rôle, avec l’accord de l’État concerné, a estimé le représentant en indiquant que l’Organisation était la seule institution disposant des mandats, de la légitimité et de la crédibilité nécessaires. À cet égard, il s’est élevé contre toute action humanitaire qui serait teintée de visées politiques et porterait atteinte de ce fait à la souveraineté des pays recevant l’aide internationale. Concernant les mesures de sécurité devant accompagner l’acheminement de l’assistance humanitaire, le représentant a estimé qu’elles ne devaient pas forcément être établies de manière multilatérale. Ces mesures, a-t-il dit, ne devraient pas violer les lois et les cadres de sécurité intérieure des pays victimes de catastrophes naturelles, mais devraient plutôt s’inscrire dans leurs cadres nationaux.
M. MURARI RAJ SHARMA (Népal) a souligné la nécessité d’adopter une démarche globale pour ce qui est de l’assistance humanitaire. La communauté internationale dont l’ONU doit se concentrer sur une transition harmonieuse du secours à l’aide au développement. Dans ce processus, les situations d’urgence ne devraient pas détourner l’attention et les ressources de besoins à long terme en matière de lutte contre la pauvreté, le VIH/sida ou encore de discrimination. Il est essentiel, a-t-il poursuivi, de disposer de ressources additionnelles. À ce sujet, il a noté que la plupart des appels lancés par l’ONU n’ont pas reçu de réponses adéquates. Nous avons le devoir et l’obligation, a-t-il convenu, de veiller à ce que les ressources disponibles soient utilisées de la meilleure façon possible. Il faut donc renforcer la coordination au sein du système mais aussi entre ce système et les autres acteurs humanitaires. La principale responsabilité de l’aide humanitaire reposant sur les pays concernés, le représentant a appelé au renforcement des capacités nationales. L’ONU, a-t-il voulu, doit se concentrer sur ces questions aux niveaux national et régional. L’ONU pourrait également contribuer à une meilleure coordination en engageant des activités de planification, d’analyse et des méthodes d’achat communes. Elle pourrait coopérer dans ces efforts avec les institutions internationales dont les institutions financières.
Nous devons savoir, a poursuivi le représentant, que les situations d’urgence à profil politique élevé éclipsent d’autres situations humanitaires survenues dans d’autres parties du monde. En 2003, a-t-il indiqué, 700 catastrophes naturelles ont frappé le monde, en particulier le monde en développement. Le Népal a vécu récemment de graves inondations et des glissements de terrain qui ont touché 13 000 personnes dont beaucoup sont mortes. Il faut donc adopter une approche d’ensemble et diviser l’attention et les ressources de manière aussi judicieuse que possible. Nous travaillons dans un milieu hautement politique mais se servir des situations humanitaires pour faire avancer ses intérêts est une chose à éviter et une attitude incompatible avec les principes d’humanité, de neutralité et d’impartialité consacrés dans les résolutions pertinentes des Nations Unies. Le représentant a conclu sur les questions de sécurité en se demandant si le Conseil économique et social est équipé pour s’occuper de questions relatives aux sanctions et aux mesures de répression. Il l’a encouragé à travailler en coordination avec les organes compétents de l’ONU afin d’élaborer des mesures acceptables par le plus grand nombre.
M. GUSTAVO EDUARDO AINCHIL (Argentine) s’est inquiété de la persistance des difficultés d’accès des acteurs humanitaires aux populations dans le besoin et de l’emploi de la violence sexuelle comme une arme de guerre. En aucun cas, l’existence de difficultés ne peut être présentée comme une justification des attaques contre le personnel humanitaire, a-t-il mis en garde. Aucun aspect de sécurité ne saurait précéder les obligations des Etats de respecter le droit humanitaire international. L’ampleur et la complexité des situations humanitaires exigent que les efforts au niveau national soient renforcés, notamment dans les pays en développement. Pour ce faire, il nous faut un mécanisme international de coopération efficace. Le débat sur l’aide humanitaire, s’est-il félicité, nous offre une excellente occasion d’analyser chaque année les défis qui se posent à la communauté internationale sur le terrain. Le représentant a, par ailleurs, insisté sur trois domaines clefs de la réussite de l’aide humanitaire: la souplesse, la coordination et la communication. Tout en soulignant l’importance d’assouplir l’emploi des outils humanitaires, il a estimé nécessaire d’améliorer, par Le biais d’OCHA, les voies de communication sur l’humanitaire entre les Nations Unies et les États Membres. Il a également souligné la nécessité de renforcer le rôle de coordination de l’ECOSOC dans ce domaine.
M. GALIB ISRAFILOV(Azerbaïdjan) a regretté que le débat mené le 12 juin par l’ECOSOC sur les situations d’urgence complexes n’ait pas permis que toutes les délégations expriment leur point de vue. Il a ensuite déclaré que son pays était préoccupé par les questions de transition entre les périodes d’assistance humanitaire et celles du passage à un soutien au développement durable des zones en crise. L’Azerbaïdjan encourage les Nations Unies à améliorer les critères d’évaluation de la vulnérabilité des pays affectés et de leurs populations, a-t-il poursuivi. Nous demandons d’autre part à la communauté internationale d’aider les pays à renforcer leurs capacités de réaction aux effets des catastrophes naturelles ou causées par l’homme. Notre délégation souhaite que le projet de résolution que les membres du Conseil sont en train de négocier soit adopté à l’unanimité, a déclaré le représentant.
M. JEAN-JACQUES GRAISSE, Directeur exécutif adjoint du Programme alimentaire mondial (PAM), a dit que le PAM avait fait face à des situations difficiles en 2003. Les besoins humanitaires ont été énormes, les catastrophes qui ont touché l’Afrique nécessitant 1,8 milliard de dollars de ressources, et le reste du monde requérant environ 1,2 milliard. À la fin de l’année 2003, le PAM avait distribué deux fois plus d’aide d’urgence qu’il ne l’avait fait en 2002, a indiqué M. Graisse. L’assistance distribuée par le PAM s’est élevée à 3,3 milliards de dollars, a-t-il précisé en indiquant que le PAM avait porté secours à plus de 100 millions de personnes touchées par la faim dans 81 pays. Le Programme alimentaire mondial a donc acheminé plus de six millions de tonnes d’aide alimentaire en 2003, mais il s’est aussi rendu compte que les populations affectées n’avaient pas seulement besoin de nourriture, mais aussi de soins de santé, d’eau potable, d’installations sanitaires, d’éducation et d’apprentissage de nouvelles méthodes agricoles, pour les sortir de leur état de pauvreté. Les donateurs doivent donc trouver le moyen de nous aider à faire face à tous ces besoins, a souhaité M. Graisse. C’est pourquoi, a-t-il dit, le PAM soutient l’amélioration de la coordination des activités de secours et de développement des agences, fonds et programmes du système des Nations Unies. Le PAM assure la tutelle du Centre conjoint de logistique des Nations Unies, une structure interinstitutions qui coordonne et optimise les capacités des organisations humanitaires en matière logistique. Ces opérations ont permis le transport de plus de 150 000 personnes, et de plus de 100 000 mètres cubes de cargaisons de secours en Afghanistan, au Burundi, au Soudan, en Somalie, au Tchad, en Iraq, en Angola et dans la région d’Afrique de l’Ouest, a précisé M. Graisse.
M. LUCA DALL’OGLIO, Organisation internationale pour les migrations (OIM), a indiqué que concernant la question des personnes déplacées, le Comité permanent interinstitutions de l’ONU a opté pour une approche collaborative afin de mobiliser la gamme la plus large des compétences dont dispose le système. L’engagement de toutes les institutions impliquées en faveur d’une telle approche a conduit à la mise au point de plusieurs instruments et, entre autres, au renforcement de la Division des personnes déplacées du Département des affaires humanitaires. En Iraq, a poursuivi le représentant, l’OIM fait partie de l’équipe de pays et, dans ce cadre intégré, participe à trois des 10 modules de l’ONU à savoir les réfugiés et les personnes déplacées; la santé; et la lutte contre la pauvreté et pour le développement humain.
Le Soudan est un autre exemple de coordination complexe indispensable. L’OIM a initié, aux côtés du Département des affaires humanitaires, une évaluation globale des besoins en matière de gestion des camps au Darfour. La sécurité est un autre domaine important, a poursuivi le représentant en soulignant la nécessité de ne pas encourager chez les acteurs humanitaires, une mentalité d’assiégé ni de les confiner dans des bunkers coupés des réalités du terrain. Il a dit attendre beaucoup des discussions sur le nouveau système unifié de sécurité. Il a conclu sur l’importance qu’il y a à mobiliser des ressources additionnelles pour financer les nouvelles normes de sécurité.
Mme PAMELA DELARGY, Chef du service de la réponse humanitaire du Fonds des Nations Unies pour la population (FNUAP), s’est tout particulièrement inquiétée de la situation des victimes d’exploitation à des fins sexuelles et des personnes déplacées. Elle a insisté sur la nécessité pour les pays de permettre aux agents humanitaires d’atteindre les populations dans le besoin. Par ailleurs, elle a indiqué que le FNUAP était préoccupé quant à l’impact de la confusion autour des relations entre militaires et humanitaires. Nous appuyons les efforts d’OCHA pour s’assurer que les principes de la neutralité et de l’impartialité restent les éléments fondamentaux de l’action humanitaire et des actions sur le terrain des organismes des Nations Unies. Elle a souhaité un renforcement de la coordination, afin d’assurer une meilleure réponse aux besoins des populations touchées par les catastrophes. Elle a rappelé le fardeau du VIH/sida, compte tenu de son impact sur la situation humanitaire, la lutte contre ce fléau doit être abordée sous tous ses aspects humanitaires, a-t-elle dit. Elle s’est particulièrement inquiétée de la situation catastrophique des femmes et des filles dans les situations post-conflits, notamment en raison des risques qu’elles courent en matière et des sévices sexuels.
Mme AXUMITE GEBRE-EGZIABHER, Programme des Nations Unies pour les établissements humains (ONU-Habitat), a décrit le Programme de gestion des catastrophes naturelles mis au point par ONU-Habitat pour mobiliser les ressources des institutions internationales et offrir aux gouvernements nationaux et locaux, à la société civile et au secteur privé des stratégies pratiques pour réduire l’impact des conflits et des catastrophes naturelles et encourager la relance dans le domaine des établissements humains. Le Programme vise aussi à sensibiliser les décideurs politiques et les communautés aux méthodes de réduction des catastrophes et de réhabilitation des abris et des établissements humains. Il comble le fossé entre les secours et le développement en combinant l’expertise technique, les normes et les enseignements tirés de l’expérience. En 2003, ONU-Habitat a signé un mémorandum d’accord avec le HCR. Il a aussi élargi son travail en Afghanistan en mettant au point un programme de solidarité national financé par la Banque mondiale ainsi qu’un programme de réhabilitation urbaine et d’emplois. ONU-Habitat est également impliqué dans le travail du Secrétariat international pour la réduction des catastrophes naturelles et a pris la tête de l’Équipe de travail interinstitutions sur les risques urbains. La représentante a conclu en annonçant que le Forum mondial des villes qui doit se réunir à Barcelone, du 13 au 17 décembre prochain, a prévu un dialogue sur les catastrophes naturelles en milieu urbain.
M. JAN EGELAND, Coordonnateur des Nations Unies pour les secours d’urgence et Secrétaire général adjoint aux affaires humanitaires, a remercié les délégations pour avoir reconnu que le travail humanitaire, qui est devenu plus difficile, s’effectue désormais dans un environnement de moins en moins sûr. Il a dit avoir pris note des appels à l’appropriation nationale de l’action humanitaire et à un appui renforcé. En tant que système des Nations Unies, a-t-il ajouté, nous devons améliorer la collaboration et le dialogue avec les États Membres. Le système doit donner un rôle plus actif aux organisations régionales, améliorer les alliances avec les ONG nationales et locales et développer une base plus systématique pour leur participation. Il doit, dans les mois à venir, renforcer les partenariats avec les organisations islamiques, a convenu le Coordonnateur des secours d’urgence.
S’agissant des catastrophes naturelles, il a admis que ce problème complexe et chronique exige une réponse cohérente et multidimensionnelle de la part de l’ensemble du système de l’ONU. Nous devons donner la priorité au renforcement des capacités nationales, reconnaître et utiliser les ressources locales, et consolider la réponse des communautés. Il faut aller au-delà de la gestion des secours d’urgence et accorder plus de temps à la planification et au financement de la transition après les catastrophes. Négliger la reconstruction à long terme équivaut à perdre une occasion unique d’améliorer les choix de développement et de réduire les risques. Il faut donc identifier les besoins en assistance et réfléchir à la manière de traduire en actes concrets les aspirations. Cette question sera au centre des travaux de la Conférence mondiale qui doit se tenir à Kobe l’année prochaine, a affirmé le Coordonnateur des secours d’urgence, avant de passer aux questions de sécurité et de durabilité de l’action humanitaire. Il a reconnu qu’en la matière, il est important de réaffirmer le rôle directeur des organisations civiles impartiales mais aussi la nécessité de recourir, lorsque les circonstances l’imposent, à l’appui militaire. Il faut s’assurer néanmoins qu’un tel appui est apporté en conformité avec le droit humanitaire international et les principes humanitaires pour préserver l’indépendance de l’action et rester fidèle à l’image de l’ONU. Ceci vaut, en particulier, pour les missions intégrées, a-t-il dit en passant à la question de la transition du secours à l’aide au développement.
Le Coordonnateur des secours d’urgence a reconnu qu’aucun des processus lancés jusqu’à présent n’a été parfait. Nous devons, a-t-il dit, harmoniser la planification et les mécanismes de financement, introduire davantage de cohérence dans l’évaluation des besoins et encourager les institutions locales à s’approprier le processus. Concernant l’intégration de la perspective sexospécifique, il a admis qu’il est temps que ce concept sorte des planifications et du domaine politique pour prendre racine dans la réalité. Nous devons nous convaincre, a-t-il insisté, qu’on ne peut sauver des vies sans tenir compte des besoins particuliers des femmes. Abordant, dans ce contexte, la question de l’exploitation à des fins sexuelles, il a déclaré que sans pour autant s’ingérer dans les affaires intérieures des États, il est nécessaire de promouvoir des normes strictes pour tous ceux qui travaillent pour et avec les Nations Unies. Le Coordonnateur des secours d’urgence a conclu sur la question des personnes déplacées, en reconnaissant la nécessité pour le système des Nations Unies d’introduire plus de cohérence, de promouvoir une approche collaborative et de veiller à ce que la coordination des efforts d’assistance se traduise par des améliorations concrètes sur le terrain.
Droit de réponse
Le représentant d’Israël s’est dit surpris par les propos tenus par une délégation, qui « serait en train d’essayer de remettre en cause le processus de paix entre Israël et les Palestiniens ». Si le pays que représente cette délégation veut jouer un rôle dans ce processus, cette déclaration est improductive. Israël a fait de son mieux pour coopérer avec les acteurs internationaux pour améliorer les conditions de vie des Palestiniens, a dit le représentant. En 2003, nous avons vu un accroissement des mouvements entre Israël et les territoires palestiniens. Il est regrettable que le représentant qui a pris la parole n’ait pas parlé des attaques terroristes dirigées contre les civils Israéliens, a dit le représentant d’Israël. Chaque fois que les restrictions aux déplacements de personnes ont été levées, les terroristes en ont profité pour accroître leurs activités, ceci avec le soutien du leadership palestinien, a dit le représentant.
Liste des participants
Sont intervenus au cours de ce débat les représentants des pays suivants: Ghana, États-Unis, Indonésie, Cuba, Égypte, Australie, Namibie, Jamaïque, Mozambique, Zambie, République dominicaine, Colombie, Mexique, Iran, Népal, Argentine et Azerbaïdjan. Israël a exercé son droit de réponse.
Ont également pris la parole le Coordonnateur des Nations Unies pour les secours d’urgence et Secrétaire général adjoint aux affaires humanitaires, ainsi que les représentants des organismes suivants: Programme alimentaire mondial (PAM), Organisation internationale pour les migrations (OIM), Fonds des Nations Unies pour la population (FNUAP) et Programme des Nations Unies pour les établissements humains (ONU-Habitat).
* *** *