ECOSOC/6075

TENDANCES À LA HAUSSE DE L’APD PRESENTÉES COMME UNE OPPORTUNITÉ DE REVITALISER LA COORDINATION DES ACTIVITÉS OPÉRATIONNELLES AUX FINS DU DÉVELOPPEMENT

09/07/2004
Communiqué de presse
ECOSOC/6075


Conseil économique et social

Session de fond de 2004

31e et 32e séances – matin et après-midi


TENDANCES À LA HAUSSE DE L’APD PRESENTÉES COMME UNE OPPORTUNITÉ DE REVITALISER LA COORDINATION DES ACTIVITÉS OPÉRATIONNELLES AUX FINS DU DÉVELOPPEMENT


Les pays en développement souhaitent un soutien au renforcement

de leurs capacités pour mieux s’approprier les processus de développement


La dernière journée d’examen des activités opérationnelles du système des Nations Unies a été l’occasion pour de nombreuses délégations de saluer les signes encourageants d’augmentation de l’Aide publique au développement (APD), qui laissent entrevoir une perspective intéressante en matière de revitalisation de la coopération des Nations Unies en faveur du développement.  Dans ce contexte, l’ensemble des pays en développement a souhaité un appui au renforcement de leurs capacités nationales afin de leur permettre de s’approprier pleinement les programmes et projets.  Ils ont défini cette appropriation comme le moteur fondamental de la coopération aux fins du développement. 


Toutefois, de nombreuses délégations, dont celle des Pays-Bas qui est intervenue au nom de l’Union européenne, ont regretté l’insuffisance du montant global des fonds actuellement alloués aux activités de coopération des Nations Unies pour le développement.  Elles ont insisté sur le caractère instable et imprévisible de ces fonds qui reflète une dépendance excessive à l’égard d’un petit nombre de donateurs.  Notant que cinq pays contribuaient à eux seuls à deux tiers des besoins des activités opérationnelles, le représentant norvégien a jugé urgent de trouver un moyen de partager plus équitablement les charges.  Toujours dans le domaine du financement, plusieurs délégations ont estimé que le mécanisme de la Conférence des Nations Unies pour les annonces de contributions avait perdu de son utilité, et souhaité que soient revues les modalités de financement des activités opérationnelles des Nations Unies. 


Les représentants du Kenya, du Nigéria, de la Jamaïque et du Qatar (au nom du Groupe des 77 et de la Chine) ont regretté le fait que les aides sont guidées par l’offre et non la demande des pays en développement.  Il est essentiel, a insisté ce dernier, de s’assurer que l’assistance du système de l’ONU répond aux besoins des pays et soutient les priorités de leurs stratégies nationales de développement. 


Par ailleurs, le déséquilibre croissant enregistré entre les contributions aux ressources de base et les contributions aux autres ressources des organismes des Nations Unies, de même que la multiplication des fonds affectés à des tâches déterminées par rapport aux ressources de base a également été mis en évidence.  Le représentant de la Suisse a estimé que la décision des institutions financières internationales d’octroyer des dons pourrait compromettre la fonctionnalité de l’architecture multilatérale et les rôles de ses composantes.  À l’instar de plusieurs délégations, il a souhaité qu’un nouvel ordre du jour mondial émerge et qui se concentre sur l’amélioration de l’efficacité de l’aide, la réduction des coûts de transaction et une gestion fondée sur les résultats. 


Si le représentant de la Norvège a déclaré, à l’instar de nombreuses délégations, que le processus CCA/UNDAF restait l’outil le plus efficace pour renforcer la coordination et la cohérence des activités opérationnelles des Nations Unies aux fins du développement, celui de l’Inde a tout particulièrement a regretté la longueur et la lourdeur de la mise en œuvre des Plans cadre de l’aide au développement qui rendent difficile leur appropriation par les pays concernés.


Enfin, il a été souligné l’importance du coordonnateur-résident des Nations Unies en matière de coordination des activités des Nations Unies.  Plusieurs délégations ont souhaité, à l’instar de l’Administrateur du PNUD, intervenu hier, qu’il soit investi de plus d’autorité en matière de coordination, pour lui permettre d’évaluer les activités menées sur le terrain par les différents organismes de l’ONU. 


Plusieurs délégations ont également rappelé que la prochaine session de l'Assemblée générale sera l’occasion d’adopter une nouvelle résolution sur l’examen triennal des activités opérationnelles, en espérant qu’elle sera l’occasion de fournir de nouvelles directives pour améliorer ces activités, dans l’intérêt des objectifs de développement. 


Lors de remarques de clôture, Sarbuland Khan, Directeur de la Division des services au Conseil économique et social et de la coordination (DESA), s’est félicité de la qualité de ces débats qui ont mis en évidence les progrès réalisés.  Il a salué également la reconnaissance d’un lien clair entre l’amélioration de la coopération et la mobilisation des ressources stables et prévisibles. 


L’ECOSOC poursuivra ses travaux lundi matin 12 juillet 10 heures.


ACTIVITÉS OPÉRATIONNELLES DU SYSTÈME DES NATIONS UNIES AU SERVICE DE LA COOPÉRATION INTERNATIONALE POUR LE DÉVELOPPEMENT: SUITE DONNÉE AUX RECOMMANDATIONS DE POLITIQUE GÉNÉRALE DE L’ASSEMBLÉE GÉNÉRALE ET DU CONSEIL


Débat sur le rapport du Secrétaire général sur la suite donnée à la résolution 56/201 de l’Assemblée générale concernant l’examen triennal d’ensemble des activités opérationnelles de développement du système des Nations Unies


M. NASSIR ABDULAZIZ AL-NASSER (Qatar) a déclaré, au nom du Groupe des 77 et de la Chine, que les États de ce groupe tenaient à souligner que les tâches relatives à l’évaluation triennale des politiques régissant les activités opérationnelles de l’ONU devaient absolument demeurer à l’intérieur du système des Nations Unies et être conduites par ses agences, seules capables de fournir une analyse objective de ces activités.  Concernant la mise en œuvre au niveau des pays, a dit le représentant, le principal objectif devrait être de s’assurer que l’assistance fournie par le système de l’ONU réponde aux besoins des pays et soutienne leurs priorités et leurs stratégies nationales.  Il est important de souligner que des instruments comme ceux de la surveillance nationale de la mise en œuvre des Objectifs de développement du Millénaire (ODM), des bilans communs de pays (CCA) et des Plans-cadres des Nations Unies pour l’aide au développement (UNDAF) ont d’abord pour fonction de créer une certaine cohérence dans les opérations conduites par les différentes entités de l’ONU.  Les liens entre les processus des CCA et de l’UNDAF, et ceux des Documents de stratégie de lutte contre la pauvreté, devraient être plus clairement articulés et appliqués de manière systématique selon les priorités nationales des pays, a dit M. Abdulaziz Al-Nasser.  Ce sont des questions cruciales dont le traitement a des conséquences importantes sur l’efficacité générale du système de l’ONU, a-t-il estimé.


Les institutions de Bretton Woods sont une partie intégrante du système de l’ONU, a souligné le représentant en estimant que les instruments de la Banque mondiale et du FMI ne devraient pas être séparés des opérations coordonnées du système onusien.  Le paragraphe 143 du rapport soumis par le Secrétaire général déclare que les institutions de Bretton Woods « ne sont pas formellement intégrées dans le système de coordonnateur-résident, mais qu’elles ont avec lui des liens spéciaux de travail et de collaboration », a noté le représentant du Groupe des 77 et de la Chine en estimant que la conséquence, ambiguë, de ce point de vue, qui a un impact sur les processus de développement et notamment sur les opérations de financement, devrait être évaluée.  Concernant les modalités de la conduite des activités de développement de l’ONU, M. Al-Nasser a déclaré que le système des Nations Unies devrait être un pont entre les efforts de développement nationaux et les processus mondiaux.  Cette question, a-t-il rappelé, a été l’un des principaux points débattus par la récente CNUCED XI tenue à Sao Paulo, qui a souligné l’importance de l’adoption d’une approche globale du développement prenant en compte ses dimensions nationales et internationales, ainsi que les agendas sociaux et environnementaux liés aux politiques commerciales et de développement.


Sur la question du renforcement des capacités, M. Al-Nasser a estimé que l’approche par pays adoptée jusqu’à ce jour par les entités de l’ONU n’avait pas prouvé une quelconque aptitude à favoriser le développement des ressources humaines et des institutions nationales.  Le Groupe des 77 et de la Chine attache donc une importance particulière aux transferts de connaissances et de technologies vers les pays du Sud et lance un appel au renforcement des moyens susceptibles de renforcer ce mouvement.  Quant à la coopération Sud-Sud, le Groupe des 77 et de la Chine estime qu’au-delà des efforts déployés par l’Unité spéciale pour la coopération Sud-Sud, l’ONU n’a pas suffisamment soutenu cette stratégie et n’a pas utilisé comme il se doit le potentiel qu’elle a en ce domaine.  Ceci, a dit le représentant, est dû au manque de ressources financières et humaines affectées aux mécanismes de l’ONU qui travaillent sur cette question.  Concernant la mobilisation des ressources, nous savons tous que la réalisation des ODM nécessite des financements importants, et le Groupe des 77 et de la Chine espère pouvoir bientôt discuter de l’efficacité des mécanismes de financement actuels en demandant  leur révision afin d’aboutir à la création de cadres de financement plus adéquats, plus neutres, prévisibles et durables.


Intervenant au nom de l’Union européenne, M. DIRK JAN VAN DEN BERG (Pays-Bas) a estimé que les deux processus de réforme des activités opérationnelles lancés respectivement en 1997 et 2002 avaient permis de grands progrès.  Il a rappelé la responsabilité partagée des pays développés et ceux en développement en notant qu’aucun acteur ne peut à lui seul parvenir à la réalisation des Objectifs de développement du Millénaire.  Il a souligné l’importance des nouveaux instruments développés avec les partenaires extérieurs et au sein des Nations Unies.  Malgré ces progrès la contribution des Nations Unies à la réalisation des Objectifs du Millénaire doit être améliorée.  Il s’est félicité du contenu du rapport Greentree.  Ajoutant qu’il fallait faire plus pour encore améliorer l’efficacité des interventions de l’ONU , il a fait une série de propositions, notamment: une meilleure harmonisation entre les instruments des Nations Unies comme les CCA, les UNDAF et les stratégies nationales de développement; la définition du cadre de résultats des UNDAF pourrait être aussi être un outil de contrôle pour suivre les réalisations des équipes de pays de l’ONU; la mise en place de services de soutien partagés à tous les niveaux d’ici à 2007; le renforcement du rôle des coordonnateurs-résidents; dans les pays où la coordination peut devenir une entreprise à plein temps, l’Union européenne propose une répartition des travaux entre le coordonnateur-résident des Nations Unies et le représentant-résident du PNUD. 


En ce qui concerne l’Aide publique au développement (APD), il a rappelé l’engagement pris pat les états membres de l’Union européenne à l’occasion de la Conférence internationale sur le financement du développement qui s’est tenue à Monterrey (mars 2002) de parvenir à une APD correspondant à 0,39% de leur PIB d’ici 2006.  Il a estimé important de développer des partenariats dans le souci d’une utilisation plus optimale des ressources.  Cela passe par la mise en œuvre de la Déclaration de Rome sur l’harmonisation, a-t-il dit.  Cela requiert une amélioration de la planification conjointe des donateurs.  Face à la multiplication des domaines d’interventions de l’ONU, et à l’insuffisance des moyens pour faire face à des difficultés croissantes, il est indispensable de répondre à ces besoins par le biais d’engagements stables prévisibles et pluriannuels.  Il a également souligné la nécessité de moyens supplémentaires pour parvenir à intégrer une perspective sexospécifique à tous les programmes des Nations Unies et a insisté sur l’attention particulière à accorder aux PMA et pays en transition. 


M. WALTER HOFER (Suisse) a rappelé que les négociations sur la reconstitution du Fonds pour le développement de la Banque mondiale et du Fonds pour le développement africain sont en cours.  Ces négociations, a-t-il estimé, impliquent des décisions qui auront un impact considérable sur l’ensemble de l’architecture multilatérale dont l’ONU et qui pourront aggraver encore le manque de cohérence.  La décision de principe des institutions financières internationales d’octroyer des dons pourrait, par exemple, compromettre sérieusement la fonctionnalité de l’architecture multilatérale et les rôles de ses composantes.  La fixation du montant de ces dons pourrait avoir un impact réel sur le financement de l’ONU.  Dans le même temps, le réapprovisionnement des mécanismes financiers tels que le Fonds mondial pour la lutte contre le VIH/sida, la tuberculose et le paludisme compliquerait encore le processus d’affectation des ressources au moment où la croissance de l’APD est encore modeste.  Il faut ajouter qu’un nouvel ordre du jour mondial émerge et qui se concentre sur l’amélioration de l’efficacité de l’aide, la réduction des coûts de transaction et une gestion fondée sur les résultats.  Pour sa part, la situation tragique des pays en crises chroniques exige la convergence des perspectives sécuritaires et de développement.


Ayant ainsi décrit l’environnement actuel, le représentant a dit craindre que le système des Nations Unies ne soit pas armé pour supporter la pression de ces défis qui exigent des ajustements de la part de tous les partenaires et renforce la concurrence entre eux.  Le rythme de la réforme doit être maintenu voire accéléré.  Les nouveaux instruments doivent être généralisés et appliqués systématiquement.  Il faut aussi, a poursuivi le représentant, que les mécanismes d’évaluation soient renforcés dans l’ensemble du système pour faciliter les adaptations nécessaires.  Ces mécanismes doivent être utilisés de manière plus stratégique pour évaluer, par exemple, les résultats et la pertinence des approches coordonnées adoptées par le système, en particulier au niveau des pays.  Le représentant a dit avoir remarqué que les institutions spécialisées accusent toujours un retard dans le processus de réformes.  Il les a appelés, en conséquence, à trouver des solutions leur permettant de tirer parti au mieux des connaissances et des compétences disponibles au sein des Nations Unies. 


Après avoir reconnu les problèmes de financement auxquels sont confrontées les entités du système des Nations Unies, le représentant a préconisé une analyse approfondie de toute l’architecture multilatérale de développement laquelle inclurait un examen du rôle des activités opérationnelles des Nations Unies et de leur financement.  Il a aussi appelé les donateurs à mieux reconnaître les avantages comparatifs de l’ONU à savoir sa neutralité, ses valeurs de base, sa capacité de se déployer partout dans le monde et fonctionner dans des situations sensibles et complexes, ainsi que sa faculté de lancer des opérations politiques, de sécurité, humanitaires et de développement dans les situations de transition.  Il a enfin souligné l’importance d’élargir la base des donateurs de l’ONU pour non seulement assurer des ressources additionnelles mais aussi renforcer l’appui politique des pays en développement à leurs partenaires de l’Organisation.  D’autres mesures sont nécessaires, a conclu le représentant, pour améliorer la prévisibilité des ressources.  Il a dit l’intention de son pays d’examiner soigneusement les recommandations contenues dans le rapport pertinent du Secrétaire général. 


M. KAZUO SUNAGA (Japon) a déclaré que les efforts déployés sur le terrain par l’ONU en matière de développement ont gagné en crédibilité ces dernières années.  Le Japon pense qu’une approche du bas vers le haut peut contribuer à résoudre de nombreux problèmes liés à la sécurité humaine.  C’est le cas à travers les actions financées par le Fonds pour la sécurité humaine créé par le Japon en coopération avec l’ONU, qui est susceptible d’aider les populations des zones ayant connu des conflits à sortir des périodes de transition pour aller vers un véritable développement, a dit le représentant.  Nous apprécions les initiatives lancées en matière d’harmonisation par les différents fonds et secrétariats et soutenons leurs efforts de coordination et de cohérence, a-t-il dit.  Les activités de l’ONU, a ensuite estimé le représentant, doivent viser l’obtention de résultats concrets sur le terrain.  Le pays bénéficiaire de l’assistance doit s’approprier le processus de mise en œuvre des opérations de développement, a dit le représentant, en indiquant que son pays soutient d’autre part le développement des capacités dans les pays en développement et apporte une aide substantielle à la coopération Sud-Sud.  Des projets d’appui aux PME en Afrique et en Asie sont en ce moment conduits par le PNUD sur des financements japonais, a indiqué le représentant en rappelant que la Japon entretient d’autre part un dialogue constant avec l’Afrique a travers la Conférence internationale de Tokyo sur le développement de l’Afrique (TICAD).


M. YURI FEDOTOV (Fédération de Russie) a estimé indispensable la définition de nouvelles directives en matière de simplification et d’harmonisation des règles et des procédures sur la base du résultat des évaluations du programme de travail menées sur la période 2002-2004.  Il a souligné également la nécessité d’améliorer les CCA et les UNDAF en soulignant l’importance de la participation de tous les organismes des Nations Unies.  Il a souhaité que les futurs coordonnateurs-résidents connaissent bien les conditions et spécificités des différents pays dans lesquels ils vont travailler.  Nous pensons que c’est le gouvernement hôte qui doit définir les modalités d’exécution des programmes conjoints, a-t-il dit.  L’interaction entre la Banque mondiale et l’Association internationale pour le développement doit être renforcée, a-t-il ajouté, et il faut que l’ONU participe plus à l’élaboration des DSRP.  Les mécanismes intergouvernements existants et les structures de coordination des travaux des différents organismes des Nations Unies sont tout à fait adéquats et la valeur pratique des sessions conjointes réside justement dans un caractère non officiel qui permet aux participants de s’exprimer plus librement.


M. ZHANG YISHAN (Chine) s’est félicité que l’année dernière, les fonds et programmes du système des Nations Unies aient enregistré des progrès dans la mobilisation des ressources, le renforcement des capacités nationales et la coordination sur le terrain.  Le représentant a néanmoins appelé le Conseil économique et social à garder à l’esprit que ces fonds et programmes sont encore loin d’avoir assurer le financement nécessaire à la réalisation des ODM.  Compte tenu de l’échéance de 2015, il a jugé capital d’accélérer le rythme des efforts et appelé les pays donateurs à faire preuve de volonté politique, à honorer pleinement leurs engagements et à accroître l’APD et leur contribution aux ressources de base de toutes les entités de l’ONU.  Le représentant s’est particulièrement félicité que ces entités aient placé le renforcement des capacités nationales au centre de leurs activités opérationnelles.  Ils les a encouragées à les intégrer plus avant dans leur action et adopter des mesures efficaces dont des projets pilotes.  Revenant à la question de l’harmonisation et de la simplification des procédures d’aide, le représentant les a invitées à poursuivre leurs efforts.


M. KANG SEOK-HEE (République de Corée) a déclaré que sa délégation soutenait l’adoption d’une approche du développement basée sur la participation des populations aux politiques et aux projets.  Nous soutenons une approche souple tenant compte des spécificités de chaque pays et de la stratégie qu’il  choisit lui-même, a précisé M. Seok-hee en indiquant que les bilans communs de pays (CCA) et les Plans-cadres des Nations Unies pour l’aide au développement (UNDAF) devaient être beaucoup plus intégrés aux stratégies de réduction de la pauvreté et aux plans de développement nationaux.  Concernant le financement de la coopération au développement de l’ONU, nous souhaiterions qu’il soit stable, sûr et prévisible, a déclaré le représentant en notant que la simplification et l’harmonisation des règles et des procédures des activités de développement de l’ONU étaient essentielles à l’amélioration de leur efficacité.  Nous pensons que les technologies de l’information et des  communications (TIC) devraient être largement utilisées pour faciliter cette simplification et cette harmonisation, a-t-il dit.  Enfin, a dit le représentant, la République de Corée souligne l’importance de la coopération technique pour le développement, notamment dans le domaine des TIC, en vue de réduire la fracture numérique.


M. NGO DUC THANG (Viet Nam) a souligné l’importance du Plan-cadre d’assistance des Nations Unies en soulignant que la responsabilité pour la coordination de toutes les activités de développement revient aux gouvernements.  Illustrant les efforts de son pays, il a expliqué que le Viet Nam avait, grâce à ses réformes, acquis une plus grande stabilité politique, une croissance économique considérable de 7% et avait établi un climat plus propice aux investissements.  Nous avons réalisé des progrès considérables en matière de réduction de la pauvreté, a-t-il ajouté, puisque la proportion de personnes vivant dans l’extrême pauvreté est passée de 30% en 1990 à 15% aujourd’hui.  Nous avons également réalisé des progrès considérables en matière de promotion de l’égalité entre les sexes, de prévention du VIH/sida et en ce qui concerne la mise en œuvre des objectifs de développement durable.  Il a reconnu le problème des différences qui subsistent dans on pays entre les districts, les provinces et les groupes sociaux.  Il a particulièrement salué la contribution des organismes des Nations Unies aux efforts pour renforcer les capacités nationales de son pays. 


Mme VANESSA EUGENIA INTERIANO (El Salvador) a souligné que les progrès enregistrés dans son pays, en matière de développement, ont été possibles grâce au soutien de la communauté internationale et du système des Nations Unies dont le Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD).  Elle s’est, en conséquence, déclarée préoccupée par la tendance des donateurs à réorienter les ressources de la coopération internationale vers d’autres continents au détriment de l’Amérique latine.  Les progrès réalisés par les pays latino-américains, a-t-elle souligné, ne doivent pas cacher les réels problèmes auxquels sont toujours confrontés les pays à revenu intermédiaire.  Elle a donc recommandé aux institution et organismes internationaux de revoir leurs paramètres d’évaluation pour déterminer l’aide en fonction des spécificités de développement local et d’analyses générales et particulières des indicateurs par catégories et entités territoriales.  Les données statistiques, a-t-elle prévenu, ne reflètent pas toujours la véritable situation d’un pays.  Elle a conclu en appelant le système des Nations Unies de mieux intégrer le lien entre paix, sécurité et développement. 


M. ABDUL ALIM (Bangladesh) a déclaré que le système des Nations Unies devrait aider les pays à faire face aux défis que posent la pauvreté, la faim, la malnutrition et la pandémie du VIH/sida, dont les effets conjugués sont aujourd’hui reconnus comme une des grandes menaces à la sécurité humaine.  Ces menaces peuvent être diminuées en promouvant un développement centré sur les populations.  La réduction de la pauvreté, a poursuivi M. Alim, est étroitement liée à la croissance économique et à la création d’emplois.  Les initiatives de développement devraient donc viser le renforcement de l’emploi, la création de richesses, et générer un cadre d’expertise et de ressources qui soit capable de faciliter une action commune des entités du système de l’ONU, dont les institutions de Bretton Woods.  Si d’autres institutions régionales et sous-régionales se joignaient à ces efforts, cela ajouterait encore plus de valeur au processus, a dit M. Alim.  Nous assistons actuellement à une remise en question du rôle des Nations Unies par certains, a-t-il fait remarquer, mais le Bangladesh, pour sa part, pense que le système l’Organisation, de par son caractère unique, universel et légitime, reste le seul forum pouvant aider à traduire les décisions prises au niveau mondial en réalités nationales.


Mme SVITLANA HOMANOSVSKA (Ukraine) a souligné la nécessité d’une évaluation critique des activités opérationnelles des Nations Unies.  Tout en notant les progrès réalisés, il est important d’aligner aujourd’hui les CCA et les UNDAF sur les réalités des ODM.  Ces mécanismes se sont avérés efficaces pour fournir une réponse collective des Nations Unies aux priorités nationales.  Nous encourageons les fonds et programmes des Nations Unies à concentrer leur attention sur les questions économiques.  La représentante a insisté sur la nécessité d’un financement stable et prévisible des activités de développement ainsi que sur celle d’un meilleur équilibre des ressources de base.  À son avis, il est essentiel de préserver la nature volontaire des contributions.  Nous partageons l’avis du Secrétaire général sur le fait que le mécanisme des conférences d’annonces de contribution semble périmé.  La représentante a salué la contribution des organismes des Nations Unies en Ukraine et leurs efforts pour mobiliser les partenaires mondiaux pour permettre à son pays d’atteindre ses objectifs de développement.  Elle a souhaité plus d’efforts de la part des organismes des Nations Unies en matière de prévention du VIH/sida et surtout de la réduction des conséquences à long terme en matière de santé de la catastrophe de Tchernobyl.  En conclusion, elle a rappelé que l'Assemblée générale adoptera une nouvelle résolution sur l’examen triennal lors de sa prochaine session, en espérant qu’elle sera l’occasion de fournir de nouvelles directives visant à améliorer les activités opérationnelles des Nations Unies aux fins du développement. 


Mme U.O. WADIBIA-ANYANWU (Nigéria) a jugé important que les priorités des programmes de développement soient dictées par les autorités nationales elles-mêmes pour éviter aux organes internationaux de coordination, a-t-elle insisté, la tentation d’imposer leurs vues aux gouvernements nationaux.  La représentante a aussi rappelé les appels de l’Assemblée générale visant à ce que les ressortissants des pays récipiendaires de l’aide fassent partie de l’infrastructure du développement.  Or, a-t-elle regretté, l’expérience sur le terrain montre des lacunes dans la mise en oeuvre de cette décision.  L’écart ne cesse de grandir entre le coût des prestations de services et les bénéfices attendus.  Le processus de réforme doit donc assurer une coordination plus efficace entre les CCA et les UNDAF.  La représentante a aussi estimé que beaucoup reste à faire en matière de simplification et d’harmonisation des procédures du système des Nations Unies.  Ceci, s’est-elle expliquée, accroîtrait non seulement l’efficacité des entités sur le terrain mais éviterait surtout aux pays récipiendaires d’affecter des sommes considérables aux réunions de travail que nécessitent la multitude de procédures.  Compte tenu de l’engagement évident des pays récipiendaires de suivre à la lettre les engagements pris dans la Déclaration du Millénaire, les partenaires au développement doivent compléter leurs efforts en augmentant les ressources de l’aide au développement, a conclu la représentante.


M. LUIS GALLEGOS CHIRIBOGA (Équateur) a déclaré que la session d’évaluation triennale de 2005 devrait être le moment où les priorités des pays en développement seront véritablement reconnues au sein du système des Nations Unies.  L’Équateur, a dit le représentant, demande aux pays donateurs de tenir leurs engagements en matière de financement des activités opérationnelles des Nations Unies en versant des ressources substantielles et prévisibles aux institutions, fonds et programmes qui les mettent en œuvre.  Il est dans l’intérêt de tous les États Membres que le système de l’ONU fonctionne sans heurt.  Un grand nombre de pays à revenu intérimaire apportent un financement important aux activités de l’ONU, alors qu’au cours des dernières années, six des principaux pays donateurs ont réduit leurs contributions, a fait remarquer le représentant en invitant ces pays à renverser cette tendance.  Tout bilan de pays, a ajouté M. Chiriboga, devrait tenir compte des influences extérieures qui se répercutent sur la performance sociale et économique des pays.  Ces pays devraient d’autre part devenir maîtres de la définition des politiques qu’ils veulent suivre en matière de développement, a estimé le représentant.


M. JOHAN LOVALD (Norvège) a rappelé que l’examen triennal intervenait cette année à un moment des plus opportuns alors que nous nous apprêtons l’année prochaine a examiner la mise en œuvre des ODM.  La force des Nations Unies réside dan sa capacité à établir des consensus au niveau mondial, même s’il reste des difficultés pour traduire dans la réalité sur le terrain les objectifs arrêtés d’un commun accord.  Il ne suffit pas d’harmoniser les programmes, mais il faut également les aligner sur les stratégies nationales de développement.  La présence des organismes des Nations Unies sur le terrain doit être marquée par la cohérence et non la concurrence, et leurs activités doivent être réalisées de manière unifiée et non fragmentée.  Le rapport sur l’examen triennal montre qu’il y a un engagement variable des différents partenaires et acteurs des activités opérationnelles.  Le représentant a déclaré que le processus CCA/UNDAF restait l’outil le plus efficace pour renforcer la coordination et la cohérence des activités opérationnelles des Nations Unies aux fins du développement.  Si le rôle du coordonnateur-résident individuel est incontournable, une équipe de pays harmonieuse est tout aussi importante.  Il a souhaité que le coordonnateur-résident ait plus d’autorité et de pouvoir en terme d’évaluation des activités menées sur le terrain par les organismes des Nations Unies.  Il a suggéré la tenue de réunions communes sur le terrain pour discuter des problèmes rencontrés par les uns et les autres et des solutions à apporter.  Notant que les cinq principaux donateurs finançaient à hauteur de deux tiers les activités opérationnelles, il a estimé nécessaire de trouver les moyens de trouver un partage beaucoup plus équitable de ce fardeau.  Par ailleurs, il a souhaité que les Nations Unies améliorent leur réponse aux situations de transition après les conflits, en suggérant une meilleure coopération avec les institutions financières internationales.


M. JOHN DAUTH (Australie) a rappelé que son pays a affecté plus de 61 millions de dollars aux ressources de base des entités des Nations Unies pour la période 2004-2005.  L’Australie a, en outre, fait une contribution substantielle au titre d’autres ressources dans des domaines où l’efficacité des programmes a été démontrée.  Enumérant les efforts qui restent à accomplir, le représentant a d’abord cité la nécessité d’assurer une « unité de propos et d’action » au sein du système des Nations Unies.  Il est ensuite passé à celle de lancer davantage d’initiatives de programmation conjointes et de renforcer le système des coordonnateurs-résidents et d’adopter des approches régionales là où cela s’avèrera nécessaire.  Le représentant a poursuivi sur l’importance de traduire les objectifs communs en résultats concrets sur le terrain et de renforcer la gestion fondée sur les résultats.  Il a aussi jugé nécessaire d’optimiser l’impact de l’ONU en l’appelant à travailler étroitement avec les donateurs bilatéraux, les organisations régionales, les institutions de Bretton Woods et les ONG.


Le représentant a jugé utile d’intégrer davantage les mécanismes d’évaluation dans les différentes institutions des Nations Unies et de mettre encore plus l’accent sur les situations post-conflit pour pouvoir élaborer une réponse cohérente de coopération.  Il a aussi souligné l’importance pour les institutions des Nations Unies d’intégrer dans leur travail la perspective sexospécifique.  Il a appelé à un examen minutieux des questions de financement, en insistant tant sur l’aspect qualitatif que quantitatif. 


M. A. GOPINATHAN (Inde) a déclaré que comme l’a reconnu hier la Directrice générale de l’UNICEF, la préparation de l’UNDAF était devenue de plus en plus complexe, rigide, coûteuse et longue.  En plus, les efforts d’harmonisation avec les donateurs bilatéraux risquent de limiter la capacité d’appropriation des pays censés être les bénéficiaires des activités de développement, a dit le représentant en s’inquiétant que cette démarche n’aboutisse à l’introduction de conditionnalités dans les opérations de l’ONU.  L’Inde, a-t-il ajouté, a régulièrement fait remarquer que la coordination de l’assistance extérieure devait relever du seul gouvernement récipiendaire, l’ONU se contenant de coordonner l’intervention de ses propres agences et fonds.  Les opérations sur le terrain devraient être guidées par les orientations définies par les autorités nationales, a estimé M. Gopinathan, de manière à ce que la présence des institutions onusiennes contribue de manière cohérente aux plans nationaux de développement.  Concernant la réalisation des ODM, le représentant a estimé qu’il fallait leur accorder des ressources suffisantes.  Mais nous sommes préoccupés par la baisse régulière des ressources de base des agences, fonds et programmes, alors que les ressources ciblées sur des projets spécifiques sont en augmentation.  D’autre part, a noté M. Gopinathan, bien que l’on ait dit que les ressources du PNUD et de l’UNICEF étaient en hausse, la vérité est que cette hausse est artificielle, et simplement due à la fluctuation des taux de change.


Mme TATIANA ROSITO (Brésil) a déclaré que ce débat très complexe mettait en évidence la nécessité de renforcer le rôle de coordination et de direction de l’ECOSOC pour mieux mettre en œuvre les politiques décidées par l'Assemblée générale.  Elle a estimé qu’une manière possible d’améliorer la coordination à l’échelle du système était de mieux utiliser les structures en place tel que le Groupe pour le développement.  Elle a souligné également l’importance d’une meilleure coordination au niveau des pays.  Il faut également améliorer les capacités de coordination du coordonnateur-résident en le libérant des activités quotidiennes liées au fonctionnement du PNUD.  Présentant les initiatives de son pays en matière de coopération Sud-Sud aux fins du développement, il a indiqué que le Brésil, en collaboration avec l’Inde et l’Afrique du Sud, avait mis en place un fonds IBSA pour identifier des projets à petite échelle et les meilleures pratiques qui pourraient être transposées dans d’autres pays en développement et notamment dans les PMA.  La représentante a précisé que ce Fonds mis en place avec la collaboration du PNUD avait obtenu 1,6 million de dollars de contributions de la part des secteurs privés des trois pays initiateurs. 


M. GEORGE OLAGO OWUOR (Kenya) s’est dit préoccupé du fait que les ressources de base des fonds et des programmes n’aient pas autant augmenté que les autres ressources.  Ce fait, a-t-il prévenu, nous conduit à une situation où les activités opérationnelles de développement se fondent de plus en plus sur l’offre plutôt que sur la demande ou les priorités nationales.  Commentant, à son tour, les questions de coordination et de cohérence, le représentant a souligné la nécessité de réduire le nombre de documents au niveau des pays ainsi que celui des rapports demandés aux pays-programmes.  Les CCA, les UNDAF, les DSRP et les autres documents ainsi que les programmes bilatéraux doivent mieux être intégrés et tenir compte des priorités établies par les pays-programmes, des ODM et des autres engagements pris lors des conférences et sommets des Nations Unies.  Au niveau régional, des mécanismes tels que le NEPAD ou ses sous-programmes doivent servir de cadre à la coopération au développement du système des Nations Unies et des autres partenaires de développement.  Il faut aussi, a conclu le représentant, diminuer les coûts et le temps des transactions.  Il a ainsi rappelé qu’une grande partie des ressources et du temps est consacrée aux séminaires, ateliers, études et autres processus de réflexion.  Il a souhaité que l’accent soit davantage mis sur des projets concrets, spécifiques, ciblés et réalisés en fonction de leur impact direct sur les bénéficiaires.


M. MEHDI MIRAFZAL (Iran) a déclaré que l’éradication de la pauvreté devait demeurer le principal objectif des activités opérationnelles de développement du système des Nations Unies qui peut, à cet égard, jouer un rôle majeur en soutenant le renforcement des capacités nationales.  Le transfert des connaissances et des technologies doit constituer un des axes essentiels de ce processus, a estimé le représentant en précisant que le renforcement des capacités au niveau national en vue de permettre la pleine implication des gouvernements et des autres acteurs dans toutes les phases des activités était essentiel.  Pour leur permettre de jouer un rôle central dans la formulation de leur politique nationale de développement, il faut que les pays en développement participent à toutes les phases de la conception, de la mise en œuvre, de l’évaluation et de la surveillance des programmes et des projets, a estimé le représentant.  L’Iran, a-t-il poursuivi, apporte tout son soutien à la coopération Sud-Sud, et nous avons clairement souligné le rôle que doivent jouer les organes et agences de l’ONU dans le développement des mécanismes Sud-Sud comme un complément de la coopération entre le Nord et le Sud.  Enfin, a déclaré le représentant, l’officialisation de la réunion commune des conseils exécutifs du PNUD, du FNUAP, de l’UNICEF et du PAM nous semble complètement contraire à l’esprit et à la lettre de la simplification et de l’harmonisation, et nous pensons qu’elle crée un autre processus que nous n’acceptons pas au sein des processus décisionnels actuels.


Mme CLARE FLEMING (Banque mondiale) a déclaré que ces dernières années avait pu être observée une modification considérable dans l’approche du développement et de la coopération aux fins de développement.  Elle a exhorté les banques et partenaires au développement à tenir pleinement compte des stratégies de réduction de la pauvreté.  La représentante a insisté sur l’importance de la maîtrise nationale des processus de développement ainsi que sur la nécessité d’une approche cohérente, de modalités axées sur les résultats et de mécanismes d’évaluation efficaces.  La difficulté, a-t-elle dit, est de traduire par des actions concrètes sur le terrain l’intérêt croissant porté à la programmation axée sur les résultats.  Elle s’est déclarée convaincue que le prochain examen triennal offrira l’occasion de progresser dans le domaine de la coopération et de la coordination des activités opérationnelles du système des Nations Unies aux fins du développement. 


Mme MARTHA J. EVANS, Fédération internationale des sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge, a consacré sa déclaration à la question des maladies contagieuses qui provoquent quelque 13 millions de morts par an, pour démontrer la manière dont le réseau mondial de la Fédération contribue à la coopération internationale au développement et à l’assistance humanitaire.  Elle a estimé qu’en renforçant la dimension « offre » du contrôle des maladies et les mécanismes de prestations de services, on a oublié d’accorder l’attention requise à la dimension « demande » du contrôle des programmes.  Les communautés et les individus qui les composent doivent pouvoir s’informer sur les services existants et se voir offrir les moyens d’y accéder.  Faisant part des efforts de la Fédération en la matière, la représentante a appelé les gouvernements à traiter la société civile et les ONG comme de véritables partenaires.  Elle s’est félicitée du partenariat que la Fédération a pu établir avec le secteur privé, en particulier les compagnies pharmaceutiques.  Lorsqu’ils sont liés à un rôle actif des volontaires, les partenariats deviennent un élément essentiel de la durabilité des interventions dans le domaine de la santé publique.  Lorsqu’elles sont liées au travail des gouvernements à tous les niveaux, ces interventions offrent une réelle possibilité d’améliorer la santé des populations vulnérables et d’enregistrer de réels progrès dans la réalisation des Objectifs du Millénaire.  La représentante a rappelé que les gouvernements ont adhéré à cette position, en 2003, lorsqu’ils ont adopté l’Ordre du jour de l’action humanitaire à la Conférence internationale de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge.


M. MARCO BALAREZO (Pérou) a déclaré que le système de l’ONU avait un rôle fondamental à jouer dans la coopération internationale pour le développement.  Pour cela il faudrait que les ressources allouées aux budgets de base soient substantielles et prévisibles.  Nous nous félicitons des projets accomplis grâce aux travaux du Groupe pour le développement des Nations Unies.  Le CCA et l’UNDAF sont pour nous des instruments très importants, mais ils ne contiennent pas encore suffisamment de données permettant de mener de véritables évaluations des progrès accomplis au niveau des pays.  Nous devons cependant éviter la multiplication des cadres de planification ou d’évaluation, a estimé le représentant en lançant un appel pour que les États et les institutions internationales fassent preuve de plus de volonté politique pour favoriser l’exécution des activités opérationnelles.  Pour le moment a-t-il estimé, les financements sont insuffisants et sont trop instables et imprévisibles.  La coopération Sud-Sud intéresse particulièrement notre pays et nous sommes d’avis qu’elle devrait recevoir une attention particulière.  Nous regrettons que cette question ne soit pas suffisamment traitée dans le rapport soumis par le Secrétaire général, a dit M. Balarezo.


M. O’NEIL FRANCIS (Jamaïque) a déclaré que l’examen triennal des activités opérationnelles du système des Nations Unies fournit une occasion opportune d’examiner l’impact des activités opérationnelles des Nations Unies à la veille en 2005 de l’examen de la mise en œuvre des ODM.  Il faut une démarche analytique concentrée sur les activités opérationnelles sans se limiter à la coopération.  L’information disponible nous indique que l’appropriation par les gouvernements n’a pas été pleinement réalisée dans les processus CCA/UNDAF.  La disponibilité des fonds ne doit pas dépendre des préférences des donateurs mais être directement liée aux priorités arrêtées par les pays en développement dans leurs stratégies de développement.  Il a regretté la lourdeur administrative de la mise en œuvre des CCA et UNDAF et les coûts de transaction.  Nous devons éviter de surcharger les structures et les mécanismes de coordination qui doivent être suffisamment simplifiés pour permettre un impact maximum.  Il faut réduire la concurrence entre les projets et revoir les moyens de financer les activités opérationnelles avec une plus grande prévisibilité. 


M. ALEG N. IVANOU (Bélarus) a estimé qu’un des problèmes fondamentaux auquel sont confrontées les activités opérationnelles du système de l’ONU est la mobilisation des ressources.  Il a lancé un appel pour l’adoption de mesures visant à redresser la situation.  Il s’est dit inquiet des déséquilibres entre les ressources de base et celles destinés à des projets spécifiques.  Cette tendance, a-t-il prévenu, nuit à la prévisibilité du financement et conditionne les programmes aux intérêts des bailleurs de fonds.  Le représentant s’est félicité des mécanismes mis au point par le FNUAP, l’UNICEF et le PNUD comme les plans à moyen terme qui assurent une action plus ciblée.  Il a noté les progrès faits pour appliquer les CCA et les UNDAF dans un plus grand nombre de pays avant de juger qu’ils doivent impérativement se fonder sur les priorités établies par ces derniers.  Se félicitant du renforcement du système des coordonnateurs-résidents, le représentant a souhaité qu’un équilibre soit respecté entre les ressortissants des pays donateurs et ceux bénéficiaires de l’aide.  Il est important, a-t-il insisté, que ces coordonnateurs-résidents connaissent bien les réalités des pays dans lesquels ils travaillent.  Le représentant a conclu en saluant la coopération renforcée entre les institutions des Nations Unies et celles de Bretton Woods.  Cette relation, a-t-il précisé, doit se fonder sur la prise en compte des différences entre ces deux groupes d’institutions.  Il a insisté, à cet égard, sur le caractère universel propre aux Nations Unies.   


M. DESRA PERCAYA (Indonésie) a déclaré que les activités menées par le système des Nations Unies sur le terrain doivent encore être simplifiées et mieux harmonisées.  Cet objectif devrait être poursuivi en coopération et en pleine consultation avec le pays bénéficiaire, a estimé M. Percaya en ajoutant que les procédures devraient être adaptées aux besoins des pays en développement, en vue de permettre l’intégration de l’assistance de l’ONU dans leurs stratégies nationales de développement.  Concernant le financement, le Cadre pluriannuel a amélioré la programmation des opérations du système de l’ONU, a-t-il estimé.  Cependant, malgré cette avancée positive, la réalisation des ODM nécessitera de meilleurs mécanismes de financement qui soient prévisibles, soutenus et substantiels.  L’Indonésie pense que la communauté des donateurs devrait à cet égard s’assurer que le système de l’ONU dispose des ressources dont il a besoin pour créer une base d’opérations crédible, a dit le représentant.  L’assistance au développement de l’ONU devrait être soutenue par le renforcement des capacités, qui devrait se faire dans le cadre de la coopération Sud-Sud.  L’ONU pourrait favoriser cette stratégie en facilitant la coopération triangulaire et en favorisant le regroupement des expertises et des ressources des pays du Sud, a recommandé M. Percaya.


M. GERT ROSENTHAL (Guatemala) a regretté l’insuffisance des ressources de base aux fins du financement des activités opérationnelles, et le peu de confiance que l’on peut accorder aux contributions pluriannuelles.  S’il s’est félicité de l’augmentation des ressources de base, il a souhaité qu’elle soit le fruit de la reconnaissance du rôle prédominant des Nations Unies en matière de promotion du développement.  Il a cité en exemple les efforts du PNUD en matière de rationalisation de la présence sur le terrain, en souhaitant que l’ensemble du système soit représenté de manière forte et unifiée.  Il a tout particulièrement attiré l’attention sur les opportunités qu’offre le microcrédit en matière de développement et de création de richesses. 


M. GILBERT LAURIN (Canada) a estimé qu’il est nécessaire de mettre en place un système multilatéral solide en vue de soutenir les pays de programme qui s’attaquent aux ODM.  À cette fin, il a souligné que le Réseau des coordonnateurs-résidents exige un renforcement continu.  Ainsi, s’est-il expliqué, les Nations Unies seront en mesure d’élaborer des UNDAF où sont clairement dégagées les responsabilités de chacun et prévoyant une délégation de pouvoir appropriée.  Le représentant a aussi voulu que les coordonnateurs-résidents aient la responsabilité d’intégrer les questions sexospécifiques dans l’analyse, les initiatives de sensibilisation, les programmes et les activités opérationnelles à l’échelle nationale, en particulier dans les CCA et les UNDAF.  Évoquant aussi les questions de simplification et d’harmonisation, il a souhaité que les fonds et programmes des Nations Unies effectuent la transition d’une programmation conjointe à des programmes conjoints.  Les maisons et les services communs des Nations Unies offrent également la possibilité d’accroître la coordination et de réduire les coûts de transaction et d’opération.  En outre, le représentant s’est dit d’avis que les organisations comme le PNUD ou l’UNICEF pourraient apporter une plus grande contribution en représentant de plus petits organismes dans certains pays ou en hébergeant les employés de ceux-ci dans leurs bureaux régionaux. 


Sur la question de la transition de la crise à l’aide au développement, le représentant a souligné l’importance d’une coordination et d’un étalement plus efficaces des activités politiques, humanitaires, de développement et de sécurité des Nations Unies.  Il a conclu en souhaitant que la programmation des institutions des Nations Unies, de celles de Bretton Woods et des banques de développement régionales se complète et qu’elle corresponde aux priorités du pays.  Elles doivent livrer des messages cohérents sur le plan stratégique, plus particulièrement en ce qui concerne les cadres de dépense à moyen terme et le juste milieu entre le financement des ODM.  Le représentant a rappelé l’engagement pris en 2001 par son pays de doubler son budget d’aide internationale d’ici à 2010, tout en cherchant les moyens d’améliorer la stabilité et la prévisibilité du financement qu’il apporte aux institutions multilatérales.


M. DAW PENJO (Bhoutan) a déclaré que son pays encourage l’ONU à atteindre un niveau critique de coordination, d’intégration et d’harmonisation en renforçant les actions favorisant l’appropriation par les pays des opérations de développement qui doivent respecter les besoins des bénéficiaires.  Notre délégation déplore toutefois le manque des ressources adéquates qui devraient être affectées aux actions de développement, a-t-il poursuivi.  En ce qui concerne l’APD, nous exhortons les pays développés à respecter les engagements pris lors de la Conférence de Monterrey.  Il est indispensable que les agences, fonds et programmes de l’ONU, reçoivent dans leurs budgets les ressources de base dont ils ont besoin pour aider les pays à lutter contre la pauvreté et atteindre les ODM, a dit le représentant.


M. DAVID SHAPIRO (États-Unis) a estimé qu’il serait très utile que le Secrétaire général examine comment les UNDAF, les CCA et le rôle des Nations Unies en matière de mise en œuvre des DSRP peuvent contribuent à la mise en œuvre du Consensus de Monterrey sur le financement du développement.  Il a défini les réunions conjointes des outils susmentionnés comme le meilleur moyen de renforcer la coordination et la coopération sur le terrain.  Nous avons de grandes préoccupations quant à l’insuffisance des mécanismes d’évaluation des activités opérationnelles.  À cet égard, il a prévenu que sans mécanisme de surveillance clair, les donateurs vont associer à leurs contributions un certain nombre de conditions contraignantes. 


M. ARMEN MARTIROSYAN (Arménie) a estimé que les changements fréquents de coordonnateurs-résidents sapent l’efficacité des efforts de l’ONU sur le terrain.  Il a appelé, pour éviter une telle situation, une planification à long terme.  Souhaitant, à son tour, un renforcement de la coopération et de la coordination, au niveau des pays, entre les entités de l’ONU, le représentant a surtout regretté l’absence de coopération avec les commissions régionales, en particulier sur les questions de dimension transfrontières.  Il a enfin abordé la question de l’appropriation nationale des stratégies de développement qu’il a présentée comme une condition préalable au succès.  Les Équipes de pays des Nations Unies doivent jouer leur rôle dans le renforcement des capacités nationales pour permettre une utilisation efficace des ressources extérieures.  Elles doivent aussi encourager la participation de la société civile à l’élaboration des stratégies et appuuyer les efforts de responsabilité comptable.


M. MOHAMED FADHEL AYARI (Tunisie) a déclaré que sa délégation se félicitait du fait que les entités de l’ONU aient placé le renforcement des capacités au centre de leurs interventions, et que la place centrale des pays bénéficiaires au centre des politiques à définir soit reconnue au cours de ce débat.  Nous partageons les vues du Secrétaire général, selon lesquelles la coopération au développement doit traiter de manière globale de tous les problèmes économiques et sociaux.  La Tunisie se félicite des progrès accomplis en matière d’inclusion de la sexospécificité dans les activités opérationnelles et dans les structures de l’ONU.  Nous sommes cependant inquiets en ce qui concerne le versement des ressources dont ont besoin les agences, fonds et programmes et qui pour le moment sont insuffisantes.  La Tunisie réitère à cet égard son attachement au Fonds mondial de solidarité dont elle est en grande partie l’initiatrice.  Nous nous félicitons de la création d’un comité dont les recommandations devraient bientôt permettre le versement de ressources à ce Fonds, a dit le représentant.


M. A. SHIKHALIEYV (Azerbaïdjan) a souligné l’importance qu’il y a à renforcer davantage le système des coordonnateurs-résidents, en particulier dans le cadre des CCA et des UNDAF.  L’incorporation des ODM dans les DSRP et l’harmonisation des UNDAF avec ces derniers serait une mesure positive, a-t-il estimé.  Pour améliorer l’impact des réformes, il a appelé davantage d’organismes des Nations Unies à se joindre au processus UNDAF.  Évoquant également la question des ressources, il s’est dit confiant dans la faculté des plans pluriannuels de financement à élargir la base des donateurs.  L’augmentation de la part des ressources de base qui vont réellement au pays et leur bonne utilisation est un des problèmes les plus importants.  Le représentant a donc proposé la mise sur pied d’un vivier d’expertise auquel pourrait recourir toutes les entités de l’ONU.  Il s’agira, s’est-il expliqué, de réduire les coûts et les doubles emplois tout en renforçant les prestations et l’efficacité.  Le représentant a aussi jugé important de recruter davantage d’experts locaux bien moins onéreux.


M. CRISTIAN REHREN (Chili) a souligné l’appui que son pays apporte aux fonds et programmes des Nations Unies.  Il a mentionné un aspect particulier qui fait que le Chili est exclu d’un grand nombre de programmes eu égard à sa situation de pays à revenu intermédiaire.  C’est pourquoi, il a souhaité que l’appui des activités opérationnelles du système reste accordé aux pays à revenu intermédiaire. 


Liste des intervenants


Qatar (au nom du Groupe de 77 et de la Chine), Pays-Bas (au nom de l’Union européenne), Suisse, Japon, Fédération de Russie, Chine, République de Corée, Viet Nam, El Salvador, Bangladesh, Ukraine, Nigéria, Equateur, Norvège, Australie, Inde, Brésil, Kenya, Iran, Banque mondiale, Fédération internationale de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge, Pérou, Jamaïque, Bélarus, Indonésie, Guatemala, Canada, Bhoutan, États-Unis, Arménie, Tunisie, Azerbaïdjan et Chili.  


Documentation


Outre le rapport du Secrétaire général (A/59/85-E/2004/68), les délégations avaient à leur disposition, pour cet examen, les données statistiques globales sur les activités opérationnelles au service du développement pour 2002 (A/59/84-E/2004/53) ainsi qu’une analyse de la valeur ajoutée afférente aux réunions conjointes des conseils d’administration du PNUD/FNUAP, de l’UNICEF et du PAM (E/2004/60).


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