En cours au Siège de l'ONU

ECOSOC/6066

PRÉVUE DU 28 JUIN AU 23 JUILLET, LA SESSION 2004 DE L’ECOSOC DÉMARRERA PAR UN DÉBAT SUR LA MOBILISATION DES RESSOURCES POUR LE DÉVELOPPEMENT DES PMA

24/06/2004
Communiqué de presse
ECOSOC/6066


Communiqué de base


PRÉVUE DU 28 JUIN AU 23 JUILLET, LA SESSION 2004 DE L’ECOSOC DÉMARRERA PAR UN DÉBAT SUR LA MOBILISATION DES RESSOURCES POUR LE DÉVELOPPEMENT DES PMA


Les questions relatives à la coordination, aux activités

opérationnelles et aux affaires humanitaires feront l’objet de débats thématiques


Trois ans après l’adoption, à Bruxelles, du Programme d’action en faveur des pays les moins avancés (PMA) pour la Décennie 2001-2010*, le Conseil économique et social décide de braquer les projecteurs de sa session 2004 sur la situation de ces pays, en examinant la question de la mobilisation des ressources et de la promotion d’un environnement propice à l’éradication de la pauvreté.  La catégorie des PMA a été créée en 1971 par la Conférence des Nations Unies sur le commerce et le développement (CNUCED).  Elle compte aujourd’hui 50 pays caractérisés par un bas revenu, un faible niveau de développement du capital humain et une réelle vulnérabilité économique.  Pour y être admissible, un pays ne doit pas avoir un nombre d’habitants supérieur à 75 millions.


Convoquée, au Siège de l’ONU à New York, du 28 juin au 23 juillet 2004, la session 2004 débutera par un débat de haut niveau auquel participeront le Président du Bénin, Mathieu Kérékou, en sa qualité de Président du Groupe des PMA, le Secrétaire général de l’ONU, Kofi Annan et le Haut Représentant pour les PMA, les pays en développement sans littoral et les petits États insulaires en développement (PEID), Anwarul Chowdhury.  Le débat de haut niveau sera suivi d’un débat général à l’issue duquel les ministres, forts des contributions des institutions de Bretton Woods, de l’Organisation mondiale du commerce (OMC), des commissions régionales de l’ONU, de ses fonds et programmes, du secteur privé et de la société civile, sanctionneront leur réflexion par une Déclaration ministérielle. 


Le Conseil économique et social poursuivra ses travaux par l’examen des 12 autres points inscrits à son ordre du jour dont certains sont subdivisés en plus d’une dizaine de sous-points.  Des débats thématiques sont prévus autour des questions liées aux activités opérationnelles de développement des Nations Unies, à la coordination des politiques les sous-tendant et à l’assistance humanitaire. 


PMA, situation préoccupante **


Pour réduire de moitié la proportion de personnes vivant dans l’extrême pauvreté et souffrant de la faim d’ici à 2015***, les 50 PMA doivent maintenir un taux de croissance de leur produit intérieur brut (PIB) d’au moins 7%, indique le Programme d’action de Bruxelles.  Or, pour la période 2000-2002, seuls sept des 45 PMA pour lesquels des données existent ont enregistré un taux réel de 7% ou un peu plus.  Dans 22 des PMA, le taux a été inférieur à 3,5% et en baisse dans 13 autres.  Pour éradiquer la pauvreté, les PMA doivent, par ailleurs, investir dans les capitaux physique et humain.  Les statistiques indiquent toutefois que leur ratio investissements-PIB stagne à 22% alors que le Programme d’action de Bruxelles fixe le taux requis à 25%. 


D’une importance capitale, la question des investissements fera l’objet d’un Forum qui se déroulera, en marge du débat de haut niveau, sous la forme de cinq tables rondes simultanées consacrées au développement du secteur privé local; à l’impact des préférences commerciales sur la promotion de l’investissement; à l’investissement pour la gestion de l’eau, l’assainissement et le développement des établissements humains; et au rôle des partenariats dans la mobilisation des ressources.


Problèmes de mobilisation de ressources intérieures et extérieures


Les chiffres selon lesquels les ressources intérieures des PMA ne représentent que 24% de leur PIB contre 35% dans les autres pays en développement, démontrent l’acuité du problème, à l’échelle nationale.  Au niveau international, la situation est tout aussi préoccupante au regard des statistiques du commerce, de l’aide publique au développement (APD), de l’allègement de la dette et de l’investissement étranger direct (IED).  Les envois de fonds provenant des travailleurs expatriés sont devenus la principale source de financement extérieur de plusieurs PMA.  En 2003, leur montant officiel était de 26 milliards de dollars soit 2,9% du PIB total et 380% de l’IED.    


Ce type d’investissement, d’une somme totale de 5,2 milliards de dollars en 2002, reste, pour l’essentiel, ciblé sur quelques pays.  En 2002, cinq des PMA, tous exportateurs de pétrole ou susceptibles de l’être, ont reçu presque les deux tiers de l’IED.  De son côté, l’APD versée par les donateurs reste inférieure aux montants qu’ils s’étaient engagés à verser dans le Programme d’action de Bruxelles –entre 0,15 et 0,2% du PIB-.  En 2002, seulement six des pays membres du Comité d’aide au développement (CAD) de l’Organisation pour la coopération et le développement économiques (OCDE) ont dépassé ce taux.


Pour ce qui est de l’endettement extérieur des PMA, l’encours de leur dette dépassait 145 milliards de dollars en 2002.  Malgré les progrès encourageants, l’Initiative en faveur des pays pauvres très endettés (PTTE) est confrontée à trois problèmes; la lenteur de son processus, son impact limité sur le niveau des sommes dues, et  l’insuffisance des contributions.  Sur le front commercial, les PMA n’ont toujours pas réussi à accroître leurs recettes d’exportation par une diversification notable de leurs produits.  Entre 1990 et 2002, la part globale de leurs exportations sur le marché mondial est restée stable avec une moyenne ne dépassant pas 0,4%.  La baisse et l’instabilité du cours mondial des produits de base, dont beaucoup de PMA dépendent, rendent le commerce international impuissant à augmenter les revenus à l’exportation, malgré les mécanismes préférentiels d’accès aux marchés. 


Depuis le 26 février 2001, les PMA bénéficient de l’Initiative « Tout sauf les armes » de l’Union européenne qui libéralise l’ensemble de leurs exportations à l’exception des armes et des munitions.  L’Union européenne compte aller plus loin en revisitant son système généralisé de préférences.  De leur côté, les États-Unis ont mis point, en mai 2000, l’« African Growth and Opportunity Act » qui, profitant aussi aux PMA africains, contient des mesures d’incitation à l’ouverture des économies du continent.  


Les questions commerciales revêtiront une importance d’autant plus particulière qu’elles seront examinées au lendemain du Consensus de Sao Paulo**** et dans le contexte de la reprise attendue des négociations de l’OMC.  À Cancun, lors de la Cinquième réunion ministérielle de l’Organisation commerciale, en septembre 2003, des PMA, producteurs de coton, à savoir le Bénin, le Burkina Faso, le Mali et le Tchad, avaient présenté une initiative visant à contraindre les pays du Nord à supprimer ou à réduire les subventions agricoles à leurs producteurs.  Si l’effort s’est avéré vain, la condamnation par l’OMC des subventions américaines, intervenue en avril, redonne quelques espoirs d’avancement au moment où les négociations commerciales devraient reprendre. 


Création d’un environnement propice à la mobilisation des ressources


Au niveau national, il est reconnu qu’un cadre favorable aux investissements dépend non seulement d’une macroéconomie efficace et d’une saine gestion mais également de politiques de développement productif.  Les ministres et leurs partenaires de réflexion auront donc à dessiner les contours d’une politique visant, entre autres choses, la prévention des déséquilibres macroéconomiques, la création d’infrastructures matérielles, la mise en place de nouvelles capacités de production et d’exportation et la promotion d’un groupe dynamique de micros et de petites entreprises.  La dite politique devra aussi viser à installer des institutions solides et un mode de gouvernement efficace et à donner les moyens aux populations de se prendre en charge. 


Pour être déterminants, ces efforts nationaux doivent s’accompagner, au niveau international, d’une bonne gouvernance, d’une transparence et d’une cohérence accrues dans les systèmes financiers, monétaires et commerciaux.  Le thème de la cohérence avait fait l’objet de la sixième réunion annuelle que le Conseil économique et social tient, en avril, avec les institutions de Bretton Woods et l’OMC, avant de revenir sur la table des discussions à Sao Paulo.  Au cours de cette session 2004, la question pour les ministres et les autres protagonistes sera d’élaborer des modalités de participation des PMA aux processus de prise de décisions de ces trois systèmes ainsi que de définir les conditions d’ouverture des marchés mondiaux et du transfert des technologies. 


Avec les donateurs, il s’agira de réfléchir aux moyens d’améliorer l’efficacité et la coordination de l’aide, d’harmoniser ses modalités et ses mécanismes d’octroi et d’encourager la maîtrise des programmes par les collectivités en soutenant les stratégies de développement des pays bénéficiaires.  La question de l’appropriation des programmes de développement reviendra sur la table au cours des débats consacrés aux activités opérationnelles du système des Nations Unies et à la coordination des politiques qui les sous-tendent.  L’impact d’instruments tels que les documents stratégiques pour la réduction de la pauvreté (DRST), les bilans communs de pays ou encore les plans-cadres des Nations Unies pour l’aide au développement (UNDAF) devraient être examinés.  Ces activités comme celles liées à l’assistance humanitaire sont sous-tendues par l’idée de partenariats.



Rôle des partenariats dans la mobilisation des ressources aux fins du développement


L’idée de partenariat est un trait caractéristique du Programme d’action de Bruxelles qui consacre le principe des avantages partagés mais aussi de la responsabilité commune et différenciée entre pays en développement et pays développés.  Le Programme encourage aussi un partenariat dynamique entre les secteurs public et privé.  Dans ce cadre, les participants à la session du Conseil économique et social tireront les enseignements de mécanismes tels que le Nouveau partenariat pour le développement de l’Afrique (NEPAD), le « Growing Sustainable Business for poverty Reduction Initiative (GSB) » lancé par le Pacte mondial et le Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD), l’Alliance des Nations Unies entre les organismes publics et privés pour le développement rural ou encore le Groupe d’études sur les technologies de l’information et des communications. 


Le Conseil économique et social en 2004


Le Conseil économique et social est, aux termes de la Charte, l'organe principal de coordination des activités économiques et sociales de l'ONU et de ses organismes et institutions spécialisées - qui constituent ce que l'on appelle « le système (ou la famille) des Nations Unies ».  Le Conseil comprend 54 membres élus pour trois ans.  Il prend ses décisions à la majorité simple, chaque membre disposant d'une voix.


Le Bureau de l’ECOSOC, élu au début de chaque session annuelle, est composé d’une présidente, Mme Marjatta Rasi (Finlande) et de quatre vice-présidents, à savoir MM. Stafford Neil (Jamaïque); Daw Penjo (Bhoutan); Jagdsish Koonjul (Maurice); et Yashar Aliyev (Azerbaïdjan). 


Les 54 pays membres du Conseil élus pour trois ans sont les suivants: Bénin, Burundi, Congo, Ghana, Jamahiriya arabe libyenne, Kenya, Maurice , Mozambique , Namibie, Nigéria, République-Unie de Tanzanie, Sénégal, Tunisie et Zimbabwe pour les États africains; Arabie saoudite, Bangladesh, Bhoutan, Chine, Émirats arabes unis, Inde, Indonésie, Japon, Malaisie, Qatar et République de Corée, pour les États asiatiques; Arménie, Azerbaïdjan, Fédération de Russie, Hongrie, Pologne et Ukraine pour les États d’Europe orientale; Belize, Chili, Colombie, Cuba, El Salvador, Équateur, Guatemala, Jamaïque, Nicaragua et Panama pour les États d’Amérique latine et des Caraïbes; Allemagne, Australie, Belgique, Canada, États-Unis, Finlande, France, Grèce, Irlande, Italie, Royaume-Uni, Suède et Turquie pour les États d’Europe occidentale et autres États. 


* Document final de la troisième Conférence des Nations Unies sur les PMA (A/CONF.191/L.18)

** Rapport du Secrétaire général (E/2004/54)

*** Un des neuf objectifs de la Déclaration du Millénaire (A/RES/55/2)

**** Document final de la onzième session de la CNUCED (TD/L.380)


Pour plus d’informations, veuillez consulter les sites Web suivants: www.un.org/french/ecosoc/2004/overview.htm et www.un.org/ohrlls.


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