L’ECOSOC REFLECHIT AUX PROBLEMES SPECIFIQUES DES PAYS LES MOINS AVANCES SORTANT DE CONFLIT ET A L’IMPACT DE LA BONNE GOUVERNANCE SUR LA MOBILISATION DES RESSOURCES
Communiqué de presse ECOSOC/6058 |
Conseil économique et social
Réunion en vue de préparer le débat de haut
niveau de la session de fond de 2004
matin
L’ECOSOC REFLECHIT AUX PROBLEMES SPECIFIQUES DES PAYS LES MOINS AVANCES SORTANT DE CONFLIT ET A L’IMPACT DE LA BONNE GOUVERNANCE SUR LA MOBILISATION DES RESSOURCES
Le Conseil économique et social a poursuivi aujourd’hui sa réflexion sur le thème de la mobilisation des ressources dans le cadre du Programme d’action de Bruxelles pour les pays les moins avancés. Malgré une série d’engagements importants pris ces trois dernières années en matière de développement -le Sommet du Millénaire en 2000, la Conférence de Bruxelles sur les PMA en 2001 et la Conférence de Monterrey en 2002- les objectifs sont encore loin d’être atteints, ont constaté les intervenants. Comme l’a rappelé Marjatta Rasi (Finlande) qui présidait cette réunion, plus de 10% de la population mondiale se trouve dans des pays les moins avancés, la majorité d’entre eux vivant à l’heure actuelle dans une pauvreté ignoble.
Deux tables rondes ont permis d’identifier d’une part quelles étaient les difficultés spécifiques que connaissent les pays les plus pauvres sortant de conflit et d’analyser l’impact de la bonne gouvernance sur la mobilisation de ressources domestiques. Le Ministre des affaires étrangères et de la coopération de la Guinée-Bissau, qui animait la première table ronde, a ainsi expliqué dans quelle mesure les efforts de reconstruction après les conflits passaient par une prise en charge trop lourde pour les gouvernements caractérisés par une capacité de gestion publique extrêmement faible. Pour que les conditionnalités de l’aide ne retardent pas son acheminement dans des cas d’urgence, la Ministre de la planification, du développement et de la reconstruction du Burundi a proposé de créer un fonds spécial au sein des Nations Unies.
De nombreuses propositions ont par ailleurs été avancées dans le cadre de la deuxième table ronde consacrée à l’impact de la bonne gouvernance sur la mobilisation des ressources. Ainsi, il a été suggéré de stabiliser les programmes préférentiels en élargissant la gamme de produits visés, de réduire les lourdeurs administratives, d’assouplir les règles d’origine et de supprimer les barrières tarifaires des pays développés.
Auparavant, des déclarations liminaires avaient été faites par les personnalités suivantes: Ibrahim Gambari, Secrétaire général adjoint et Conseiller spécial pour l’Afrique, M. João José Silva Monteiro, Ministre des affaires étrangères de la Guinée-Bissau, Seraphine Wakana, Ministre de la planification, du développement et de la reconstruction du Burundi et Eveline Herfkens, Coordonnatrice exécutive pour la campagne des Objectifs de développement du Millénaire.
Toujours dans le cadre de cette réunion de deux jours de l’ECOSOC tenue en vue de préparer le débat de haut niveau de la session de fond de cette année, le Forum des organisations non gouvernementales se penchera cet après-midi sur l’élimination de la pauvreté dans les PMA et sur le rôle des ONG dans la promotion du développement durable dans ces pays.
MOBILISATION DES RESSOURCES ET PROMOTION DE L’ENVIRONNEMENT AUX FINS DE L’ÉLIMINATION DE LA PAUVRETÉ DANS LE CONTEXTE DE L’APPLICATION DU PROGRAMME D’ACTION EN FAVEUR DES PAYS LES MOINS AVANCÉS POUR LA DECENNIE 2001-2010
Déclarations
M. IBRAHIM A. GAMBARI, Secrétaire général adjoint et Conseiller spécial du Secrétaire général pour l’Afrique, a insisté sur la complémentarité des programmes et autres documents finaux adoptés par la communauté internationale comme le Programme d’action de Bruxelles ou le Consensus de Monterrey et les Objectifs de développement du Millénaire. Le Programme d’action de Bruxelles tient compte des besoins spéciaux des Pays les moins avancés (PMA) et de leur marginalisation au sein de l’économie mondiale et les actions qu’il recommande devraient permettre aux PMA d’atteindre les Objectifs de développement du Millénaire. Malheureusement, très peu de progrès ont été réalisés ces quelques dernières années malgré le fort engagement des pays d’Afrique à mettre en œuvre le Nouveau partenariat pour le développement de l’Afrique (NEPAD), a ajouté le Conseiller spécial. Le NEPAD conjugue la responsabilité des pays africains à l’aide extérieure.
M. JOÃO JOSÉ SILVA MONTEIRO, Ministre des affaires étrangères et de la coopération de la Guinée-Bissau, a expliqué de quelle manière son pays avançait sur la voie du redressement. La Guinée-Bissau, tout comme les autres pays africains se trouve marginalisée dans le processus de développement international. La tenue prochaine d’élections libres et transparentes constitue une première étape sur cette voie. D’autres avancées se sont concrétisées par la nomination d’un nouveau Procureur de la République. A compter du 28 mars prochain les militaires, qui jusqu’à présent prenaient part à la prise de décisions, retourneront dans leur caserne. Ces diverses mesures, a ajouté le Ministre, traduisent un engagement ferme de notre pays en faveur de la bonne gouvernance. Pour un pays qui sort d’une situation de crise, la conquête de la crédibilité internationale est cruciale dans la mesure où elle permet de mobiliser les ressources indispensables aux programmes de stabilisation socioéconomique et politique.
Mme SERAPHINE WAKANA, Ministre de la planification, du développement et de la reconstruction du Burundi, a indiqué que son pays était en voie de stabilisation avec la signature de l’Accord d’Arusha pour la paix et la réconciliation nationale ainsi qu’avec la conclusion des accords de cessez-le-feu. Mme Wakana a toutefois regretté que l’Accord de paix d’Arusha ait été signé par les partis politiques avant d’obtenir un cessez-le-feu avec les groupes rebelles. Présentant ensuite les programmes spécifiques mis en œuvre par le Gouvernement de transition, entré en fonction en novembre 2001, la Ministre a mentionné la lutte contre la pandémie du VIH/sida, le plaidoyer pour la réduction de la dette, le programme social d’urgence, l’appui budgétaire, le renforcement des capacités, le DDR et la réforme des corps de défense et de sécurité. Mais les promesses faites par la communauté internationale lors des tables rondes des bailleurs de fonds en 2000, 2001, 2002 et 2004, tardent à se concrétiser, en particulier pour ce qui est du financement du processus électoral et les activités de prédémobilisation. Soulignant l’insuffisance des ressources internes, la Ministre a salué l’engagement des Nations Unies, de l’ECOSOC, du FMI et d’autres partenaires dans la reconstruction du Burundi.
Mme EVELINE HERFKENS, Coordonnatrice exécutive pour la campagne des Objectifs de développement du Millénaire, a regretté qu’en dépit des nombreuses rencontres sur le développement, que ce soit Bruxelles, Monterrey ou Johannesburg, les Objectifs de développement du Millénaire sont loin d’être atteints. Sur papier, le Programme d’action de Bruxelles est excellent car il contient des engagements concrets tant des PMA que des pays donateurs, a-t-elle dit, et les concepts de bonne gouvernance, d’égalité entre les sexes sont très bons. Qu’en est-il réellement, a interrogé Mme Herfkens, avant de reconnaître que tous les PMA n’en sont pas au même stade d’investissements publics dans les domaines clefs définis à Bruxelles. Pour ce qui est de la participation des femmes au niveau des parlements, il y a de bons résultats en Ouganda, au Mozambique et au Rwanda, mais qu’en est-il ailleurs, a-t-elle demandé, soulignant que les réformes de cette nature ne sont pas coûteuses. Bruxelles a été l’une des premières rencontres où a été soulignée la notion de responsabilité partagée, a rappelé Mme Herfkens, avant de plaider pour une orientation prioritaire des flux d’Aide publique au développement (APD) vers les PMA plutôt que vers d’autres pays qui en ont moins besoin. Bruxelles a également été le momentum de l’aide non liée, de l’aide qualitative, a-t-elle dit, et le Programme d’action adopté a été le premier à être orienté vers l’harmonisation et la simplification des procédures, mais dans la réalité, peu de choses se sont concrétisées. Il faut, a-t-elle dit enfin, aider les PMA à surmonter les chocs extérieurs en jouant sur certains leviers tels que les subventions agricoles qui détruisent les marchés dont dépendent les pauvres. La question des subventions va bien au-delà du coton, a dit Mme Herfkens, mettant en avant la production de produits frais, de viande, et plaidant pour une reprise du cycle de Doha et pour que les pays riches n’imposent pas de mesures protectionnistes sous prétexte de normes sanitaires.
Tables rondes
Mobilisation des ressources et promotion de l’environnement pour les PMA sortant de conflits: l’expérience de la Guinée-Bissau et du Burundi
M. JOÃO JOSÉ SILVA MONTEIRO a expliqué que son pays avait opté volontairement pour la voie démocratique avec sa décision d’organiser des élections transparentes et justes. Les problèmes que nous connaissons ne sont pas liés au processus électoral mais à la corruption. La démocratie est une arme puissante aux mains du peuple, a poursuivi le Ministre. Il faut lui donner non seulement la capacité de pouvoir choisir mais aussi de bien choisir. L’instauration du Conseil national de transition, qui n’a pas été élu, a été décidée par les membres de tous les partis politiques du pays, par le Comité militaire, la société civile. Le Ministre a insisté sur la qualité des débats qui se déroulent au sein du Conseil, affirmant que son pays est en passe de réussir le processus de transition. Lors de notre coup d’Etat, nous avons invité la communauté internationale à nous accompagner sur le chemin de la transition qui comprend le processus de révision de la Constitution et du Code électoral, a-t-il rappelé. Malheureusement, la communauté internationale a été hésitante dans le soutien qu’elle nous a apporté.
Mme SERAPHINE WAKANA, Ministre de la planification, du développement et de la reconstruction du Burundi, a expliqué que son pays, qui a été marqué par une décennie de conflit, se trouve dans une situation politique satisfaisante. Le Burundi a conclu un accord de stabilisation macroéconomique avec le Fonds monétaire international. La perte de capacités pendant la période de crise exige la mise sur pied d’un programme de renforcement des structures comme le parlement, la cour des comptes permettant un bon suivi de la politique de gestion nationale. La mobilisation des ressources est un grand handicap à la réalisation des accords conclus. Le renforcement des institutions de transition est un élément important. La Ministre a proposé la mise sur pied d’un mécanisme de mobilisation de fonds pouvant être rapidement rassemblés dans la mesure où ceux de la Banque mondiale et du FMI sont assortis de nombreuses conditionnalités ce qui entrave la stabilisation des pays sortant des situations de conflits.
M. DUMISANI KUMALO, Représentant permanent de l’Afrique du Sud, a expliqué de quelle manière les groupes ad hoc du Conseil économique sur des pays particuliers avaient été formés et quel était leur mode de fonctionnement. Egalement membre du Groupe ad hoc sur le Burundi, le Représentant permanent du Japon, KOICHI HARAGUCHI, a expliqué que les flux d’investissement directs cessent dès le début d’un conflit. Les efforts de consolidation de la paix et la conclusion d’un cessez-le-feu sont donc des conditions nécessaires à l’aide extérieure. Le gouvernement doit faire également la preuve de son engagement en faveur de la consolidation de la paix comme ce fut le cas de celui du Burundi. Le représentant a également insisté sur la nécessité de nouer un dialogue entre les récipiendaires et la communauté des donateurs.
Le Représentant spécial du Secrétaire général au Burundi, BERHANU DINKA, a ajouté que la paix au Burundi a des effets énormes sur l’ensemble de la région. Soit le Burundi réussit avec l’aide de la communauté internationale, soit le pays retombe dans le chaos. Il nous faut maintenant traduire les priorités sur le terrain: démobilisation des ex-combattants et leur réintégration, la réforme du secteur de la sécurité, le rapatriement des personnes déplacées et des réfugiés, la conduite d’élections libres et transparentes. Le Burundi est un pays ravagé par la guerre qui a besoin de ressources pour fonctionner. Maintenant que certaines populations sont accessibles, nous devons accélérer la fourniture d’aide humanitaire et mobiliser des fonds pour permettre la reconstruction des écoles, des hôpitaux et des routes.
En réponse aux questions posées par les représentants d’Etats Membres, le représentant du Fonds monétaire international (FMI), HARRY SNOEK, a expliqué qu’en Guinée-Bissau, comme dans tous pays sortant d’une situation de conflit, il était important de bénéficier de l’engagement sur le long terme de la communauté internationale. Le Fonds monétaire international et la Banque mondiale peuvent fournir une aide économique mais il revient à la communauté internationale d’identifier les causes à l’origine des conflits.
Pour ce qui est de l’allocation de ressources, la coordonnatrice du programme « Initiative des pays à faible revenu en difficulté », la représentante de la Banque mondiale, SARAH CLIFFE, a relevé que paradoxalement les pays disposant des institutions publiques les plus faibles obtenaient l’aide financière la plus faible. Elle a noté un tel déséquilibre entre les missions de maintien de la paix, faisant état des différences dans l’engagement de la communauté internationale en Afghanistan, ou au Burundi ou en Guinée-Bissau.
Le Directeur exécutif adjoint du Programme alimentaire mondial (PAM), JEAN-JACQUES GRAISSE, a expliqué que même si les pays sortant de situations de conflits avaient un rôle central à jouer dans la planification et la coordination des processus de transition, ils disposaient également de capacités limitées pour mener de telles démarches. Par ailleurs, l’urgence qu’il y a à prendre en compte les besoins des plus vulnérables n’est pas toujours bien comprise lors des phases de planification après les conflits. Pour le représentant du Fonds des Nations Unies pour l’enfance (UNICEF), l’intervention de la communauté internationale dans les situations postconflit doit viser à restaurer les services de base et relancer l’économie et les capacités nationales.
Préférences en matière d’accès au commerce et aux marchés –engagements, réalisations, défis et perspectives: l’expérience du Burkina Faso
La pratique des subventions agricoles, qui s’élèvent à plus d’un milliard de dollars par jour dans les pays de l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE), sape les efforts des pays les moins avancés en matière de compétitivité, a déclaré ce matin l’Ambassadeur du Burkina Faso aux Etats-Unis, TERTIUS ZONGO, qui présidait la table ronde axée sur le cas de son pays. Mises en relation avec les 50 milliards d’aide publique au développement concédés chaque année par les pays développés, ces subventions sont excessives et ne sont pas de nature à aider les pays africains à lutter contre la pauvreté en milieu rural, a-t-il dit. S’agissant des produits de base, l’Ambassadeur a exposé l’initiative conjointe prise par le Bénin, le Burkina Faso, le Mali et le Tchad sur le coton devant l’Organisation mondiale du commerce. La production du coton a fait l’objet de réformes depuis vingt ans, notamment en matière d’assainissement des filières et de diminution des coûts de production qui sont aujourd’hui les moins élevés au monde pour un produit de bonne qualité, a-t-il rappelé, souvent avec un financement des bailleurs de fonds.
En dépit de ces efforts, et en dépit du fait que pour ces quatre pays africains, le coton représente 60% des recettes totales d’exportations et fait vivre 10 millions de personnes, les subventions à la production pratiquées dans les pays du Nord hypothèquent leur compétitivité. Les pertes en matière de recettes d’exportation sont aussi liées au service de la dette, ont observé certains intervenants, soulignant à ce titre l’une des imperfections de l’Initiative pour les pays pauvres très endettés (PPTE). La représentante de la Commission européenne a indiqué que l’Union entendait soutenir la démarche des pays africains producteurs de coton devant l’Organisation mondiale du commerce. En sus de la production cotonnière, les participants à la table ronde ont abordé la question de l’accès préférentiel aux marchés développés pour les pays les moins avancés et la Commission européenne a précisé que les importations des pays de l’Union européenne en provenance des PMA s’élevaient à 4,3 milliards de dollars par an.
Cependant, en dépit des initiatives comme « Tout sauf les armes », de l’Union européenne, ou de celles de l’Australie, du Canada, de la Suisse ou de la Nouvelle-Zélande, ces facilités d’accès aux marchés ne sont utilisées qu’aux 2/3, a indiqué le représentant de la Commission des Nations Unies pour le commerce et le développement (CNUCED), notamment en raison du manque d’harmonisation. Annonçant l’ouverture prochaine d’une usine de confection de jeans au Lesotho, le représentant de l’USAID a mis en avant les réalisations et les possibilités offertes aux PMA par l’African Growth and Opportunity Act (AGOA), adopté en 2002 et étendu jusqu’en 2008, et qui prévoit un traitement hors taxes pour 1800 produits provenant des PMA, notamment pour ce qui est des produits textiles, des produits traditionnels ou artisanaux. Certaines délégations, dont le Bangladesh, ont souhaité que l’AGOA III soit élargie à l’ensemble des pays en développement et le représentant de la CNUCED, tout en reconnaissant qu’il apparaissait difficile d’élargir la couverture préférentielle en faveur des PMA au-delà du cadre unilatéral, a estimé qu’il faudrait toutefois introduire cette dimension dans les négociations multilatérales sur le commerce.
La CNUCED a également mis en avant la nécessité d’accorder un même traitement aux petits Etats insulaires en développement qui ne bénéficient pas des mêmes avantages que les PMA. Pour sa part, la Commission européenne a annoncé la création le 2 février 2004 d’un bureau d’information des pays en développement sur les mesures non tarifaires prises concernant les importations. La représentante des Etats-Unis a mis en avant la nécessité de renforcer les capacités du côté de l’offre et a indiqué que son pays avait consacré 750 millions de dollars en 2003 à ce volet dans sa coopération. S’agissant des subventions agricoles, elle s’est prononcée en faveur de leur suppression dans le cadre de négociations plus globales, avant de demander une réévaluation des pays membres de la catégorie des PMA en fonction de critères précis. Mettant en avant leur vulnérabilité, le représentant de la CNUCED a fait valoir qu’un tel signal de sortie de la catégorie des PMA aurait un effet néfaste sur les économies fragiles de ces pays.
Résumé des conclusions des tables rondes
Résumant les conclusions de la table ronde sur la mobilisation des ressources pour les pays les moins avancés sortant d’un conflit, le Ministre des affaires étrangères et de la coopération de la Guinée-Bissau, JOÃO JOSÉ SILVA MONTEIRO, a rappelé quelles étaient les difficultés spécifiques que connaissent les pays les plus pauvres sortant de conflit qu’il s’agisse des coûts importants induits par les efforts de reconstruction, du coût social de la guerre sur les femmes et les enfants, de la grande pauvreté, du processus de désarmement, de démobilisation et de réinstallation. Une autre difficulté provient de la réforme plus large des corps de l’armée qui exige une prise en charge trop lourde pour le gouvernement et suppose une capacité de gestion publique qui n’existe pas. La situation durant les périodes de transition que connaissent le Burundi et la Guinée-Bissau reste fragile. La phase suivant les élections peut également s’avérer délicate. Pour surmonter les délais dus aux conditionnalités de l’aide qui retardent son acheminement dans des situations d’urgence, il a été proposé de créer un fonds spécial aux Nations Unies. Des plans intégrés de développement doivent également être mis en place dans ces pays tandis que les bailleurs de fonds doivent davantage coordonner leur aide.
Résumant les idées exprimées durant la table ronde sur les préférences en matière d’accès au commerce et aux marchés, M. TERTIUS ZONGO, Ambassadeur du Burkina Faso auprès des Etats-Unis, a indiqué que pour relever le défi qu’est la lutte contre la pauvreté, il faut cibler les populations vivant dans les campagnes et qui vivent des exportations de produits de base. Le dialogue a permis de discuter des préférences commerciales et du cadre intégré établi pour permettre aux PMA de renforcer leurs capacités commerciales. Il s’est avéré que beaucoup reste à faire pour maximiser les opportunités offertes. Les obstacles sont les suivants: persistance des barrières non tarifaires comme les subventions dans les pays développés, la complexité des règles d’origine, le manque de différenciation dans le traitement des PMA. Il a été proposé d’adopter une démarche reposant sur l’application des règles du marché et sur la reconnaissance que les PMA sont compétitives dans certains domaines comme le coton. Il a été recommandé de stabiliser les programmes préférentiels en élargissant la gamme de produits visés, de réduire les lourdeurs administratives, d’assouplir les règles d’origine et de supprimer les barrières tarifaires des pays développés. Il a été aussi proposé de diversifier les produits de manière verticale et horizontale, de renforcer les échanges et de consolider la coopération sud/sud.
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