LE PRESIDENT DES GROUPES CONSULTATIFS SPECIAUX PRESENTE LA SITUATION AU BURUNDI ET EN GUINEE-BISSAU A L’ECOSOC
Communiqué de presse ECOSOC/6052 |
Conseil économique et social
4e séance – après-midi
LE PRESIDENT DES GROUPES CONSULTATIFS SPECIAUX PRESENTE LA SITUATION AU BURUNDI ET EN GUINEE-BISSAU A L’ECOSOC
L’ECOSOC a entendu, cet après-midi, M. Dumisani Shadrack Kumalo (Afrique du Sud), Président des Groupes consultatifs spéciaux pour les pays africains qui sortent d’un conflit qui lui a présenté les rapports relatifs au Burundi et à la Guinée-Bissau.
Pour ce qui est de la situation au Burundi, le rapport du Groupe consultatif rend compte de l’avancement des travaux en termes de transition politique, et notamment d’une réunion du Forum des partenaires pour le développement du Burundi qui a eu lieu en Belgique du 13 au 14 janvier 2004 et à l’occasion de laquelle 25 pays ont fait des annonces de contributions d’un total de $1,032 milliard. M. Kumalo a également rappelé que le FMI avait approuvé pour le Burundi des conditions s’inscrivant dans le cadre de son Programme de réduction de la pauvreté et pour la croissance (PRGF) pour une période de trois ans ce qui, à son avis, devrait lui permettre de s’engager sur la voie de l’allègement de la dette du pays à l’horizon 2005. A cet égard, il a rappelé que le Club de Paris a également donné son accord pour un allègement de la dette du Burundi dès que le PRGF pour le Burundi sera approuvé par le FMI.
Après avoir rappelé la composition du Groupe consultatif pour le Burundi, M. Kumalo a souligné que celui-ci avait mené des consultations étroites avec les partenaires de développement du Burundi, les Nations Unies et ses institutions, les représentants des Accords de Bretton-Woods et les pays donateurs à la suite desquelles il s’est rendu au Burundi du 19 au 26 novembre 2003. Soulignant que les travaux du Groupe consultatif ont eu lieu au moment où d’importants progrès étaient enregistrés dans le processus de paix au Burundi, son Président a déclaré que le pays n’avait jamais été aussi prêt d’une paix globale et inclusive que maintenant et qu’il fallait par conséquent que la communauté internationale prenne toutes les mesures et initiatives favorisant le processus de paix. Tout au long de ses travaux, le Groupe consultatif a été impressionné par le travail accompli par le Gouvernement du Burundi pour placer le pays sur la voie du développement durable et pour créer les conditions propices à un engagement plus marqué de la communauté internationale. Il a également été encouragé d’apprendre des représentants de la Banque mondiale et du FMI que, en dépit des évènements, le Burundi a pu garder une structure administrative viable et contrôler ses dépenses publiques, ce qui constitue une condition préalable au soutien de la communauté internationale.
Cependant les défis restent considérables sur les plans économique et social, a poursuivi M. Kumalo, citant à titre d’exemple que le Burundi, avec 17%, connaît l’un des taux les plus élevés de personnes déplacées en Afrique et que son niveau de vulnérabilité est l’un des plus hauts du monde d’après les chiffres des Nations Unies. Pour le Groupe consultatif il est essentiel que le Burundi puisse continuer de bénéficier de l’aide humanitaire, tout en s’engageant sur la voie de la reprise économique et de la réhabilitation à long terme sans quoi il sera difficile de consolider le processus de paix et d’améliorer la situation politique à long terme.
En conclusion, le Président du Groupe consultatif a estimé que, indépendamment de la volonté marquée du Gouvernement du Burundi et des autres acteurs sociaux, l’importance des problèmes auxquels ils ont à faire face appelle un soutien fort de la communauté internationale et un partenariat véritable entre les autorités du Burundi et leurs partenaires de développement, en particulier en matière de soutien budgétaire et de la balance des paiements.
Passant à ses autres fonctions, celles de Président du Groupe consultatif spécial pour la Guinée-Bissau, Dumisani Kumalo, a précisé que son rapport porte sur les activités du Groupe consultatif depuis le 3 juillet 2003. Il s’est d’abord félicité que, depuis le 26 janvier dernier, le Président Henrique Pereira Rosa et son Gouvernement de transition aient satisfait aux conditions prévues dans l’approche de partenariat préconisée par le Groupe consultatif. Selon cette approche, avant d’envisager toute assistance au pays, la communauté internationale fournit une aide d’urgence en attendant que les autorités prennent les mesures nécessaires pour promouvoir la règle de droit et la stabilité politique.
L’adhésion de la Guinée-Bissau à cette approche avait été acquise, le 18 novembre 2003 au Siège de l’ONU, lors d’un dialogue informel convoqué par le Groupe consultatif et auquel ont participé le Président et le Ministre des affaires étrangères de la Guinée-Bissau ainsi que les représentants du Groupe des Amis de la Guinée-Bissau, des pays donateurs, de la Banque mondiale, du Fonds monétaire international (FMI), du Secrétaire général de l’ONU, du Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD), du Département des affaires politiques et le Coordonnateur résident des Nations Unies en Guinée-Bissau.
L’approche de partenariat, a rappelé le Président du Groupe consultatif, appelait aussi la Guinée-Bissau à promulguer une Constitution. Il a indiqué qu’aux fins de la mise en place d’une Assemblée constituante, le Président a fixé au 28 mars prochain la date des élections. Devant cette évolution positive, le PNUD a créé, conformément aux recommandations du Groupe consultatif, un Fonds de gestion économique d’urgence qui a déjà reçu les contributions des Pays-Bas, de la Suède et de la France. Dans le cadre de ce Fonds, la communauté des pays lusophones a créé un fonds d’affectation spéciale qui a reçu les contributions de l’Angola, du Brésil et du Portugal. Le PNUD a, en outre, mis sur pied un autre fonds pour financer l’organisation des élections du mois de mars.
La situation socioéconomique restant difficile, le Président du Groupe consultatif a recommandé au Conseil économique et social d’encourager plus vigoureusement la communauté internationale à augmenter son assistance d’urgence par des contributions aux Fonds du PNUD.
Concluant sa déclaration, le Président du Groupe consultatif a mis l’accent sur le succès de l’approche de partenariat qui, selon lui, offre le cadre pour accueillir la réponse positive de la communauté des donateurs. Il a aussi jugé que la création du Fonds de gestion par le PNUD est un outil essentiel pour l’acheminement de l’assistance internationale. La relation de travail étroite avec le FMI et la Banque mondiale est un témoignage de la complémentarité des organismes de l’ONU et de celle des institutions de Bretton Woods. Le Président du Groupe consultatif a aussi qualifié d’exemplaire l’interaction entre le Conseil économique et social et le Conseil de sécurité.
Avec la perspective des élections au mois de mars, le Groupe consultatif, a dit son Président, est en mesure d’envisager une visite à Bissau et de s’engager dans un dialogue direct avec le Gouvernement sur la manière dont la communauté internationale peut assister au mieux le pays. Pour ce faire, le Conseil doit proroger le mandat du Groupe consultatif et lui fournir l’appui requis, a conclu le Président
L’ECOSOC a également adopté sans vote un projet de décision portant sur le “Statut des organisations non gouvernementales et autres grands groupes accrédités au Sommet mondial pour le développement durable”, par lequel il déciderait que ces organisations et groupes peuvent participer au premier cycle d’application de deux ans. Il soulignerait que la présente décision est prise à titre exceptionnel et ne constitue pas un précédent et qu’elle s’appliquerait aux organisations non gouvernementales et autres grands groupes accrédités au Sommet mondial pour le développement durable qui auront présenté une demande de statut consultatif auprès de lui ou exprimé, au cours du premier cycle d’application de deux ans, leur souhait de participer à ce cycle.
Expliquant sa position, le représentant de la Fédération de Russie a estimé que la décision prise par le Conseil économique et social concerne une question difficile qui sort du cadre strict du développement durable. Elle est plutôt liée, a-t-il poursuivi, à l’organisation des travaux de l’ensemble des Nations Unies. Le représentant a donc souligné combien il est important que la participation des ONG aux travaux de l’ONU soit régie par les décisions du Conseil économique et social. L’offre de toute voie parallèle est inadmissible, a-t-il estimé en prévenant que la décision d’aujourd’hui ne peut être qu’une exception limitée au premier cycle d’application et aux organisations qui ont été accréditées au Sommet mondial sur le développement durable. A l’avenir, a insisté le représentant, les ONG devront se soumettre aux procédures d’accréditation auprès du Comité des ONG. Avant de conclure, le représentant a demandé au Secrétariat de la Commission du développement durable (CDD) d’assurer un suivi permanent de la contribution des ONG, à ce premier cycle, en publiant les informations pertinentes sur son site Internet.
Pour sa part, le représentant des Etats-Unis a qualifié d’importante la décision d’aujourd’hui qui représente un grand effort pour améliorer les travaux de la CDD. Il a espéré que le consensus dégagé aujourd’hui permettra de donner un nouvel élan aux initiatives en faveur d’une réorganisation des travaux de l’ONU de manière à permettre aux ONG d’y participer plus efficacement.
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