DSG/SM/213-AFR/829

LA REFORME DU SECTEUR DE LA SECURITE EN RDC DOIT ABOUTIR A LA CREATION D’UN CADRE DEFINISSANT CLAIREMENT LE ROLE ET LES RESPONSABILITES DU GOUVERNEMENT ET DU PARLEMENT

09/02/2004
Communiqué de presse
DSG/SM/213
AFR/829


LA REFORME DU SECTEUR DE LA SECURITE EN RDC DOIT ABOUTIR A LA CREATION D’UN CADRE DEFINISSANT CLAIREMENT LE ROLE ET LES RESPONSABILITES DU GOUVERNEMENT ET DU PARLEMENT


On trouvera ci-après les remarques liminaires de la Vice-Secrétaire générale, Louise Fréchette, à la Réunion de haut niveau sur la réforme du secteur de la sécurité en République démocratique du Congo (RDC) qui s’est tenue aujourd’hui à New York:  


C’est un grand plaisir pour moi de vous accueillir à cette importante réunion.  Je voudrais tout particulièrement souhaiter la bienvenue à nos amis de la République démocratique du Congo et les féliciter du travail entrepris par le Gouvernement de transition pour restaurer la paix dans leur pays.


Nous sommes réunis aujourd’hui pour dresser le bilan des progrès accomplis dans l’application d’un des aspects fondamentaux de la transition entre la guerre et la paix: la réforme du secteur de la sécurité.


Comme dans tous les pays sortant d’une guerre civile, la réforme du secteur de la sécurité en RDC, c’est bien plus que la création d’une armée unifiée, la mise en place d’une force de police, et le désarmement et la réinsertion des anciens combattants, qui sont déjà d’énormes tâches.  C’est aussi la création d’un cadre transparent pour le secteur de la sécurité – un cadre définissant clairement le rôle et les responsabilités du Gouvernement et du Parlement dans la gestion de la sécurité du pays.  Il faudra que des progrès importants soient accomplis dans cette direction avant la tenue des élections prévues pour le milieu de l’année prochaine.


Ces tâches, si essentielles à la paix et à la démocratie, peuvent parfois sembler écrasantes.  Mais elles peuvent être menées à bien.  Au cours du dernier semestre, on a pu constater d’importantes avancées dans le processus de transition, ainsi que des signes tangibles de paix et de réconciliation qui montrent bien la ferme volonté politique du Gouvernement.  La réforme du secteur de la sécurité a commencé avec l’adoption de décrets portant nomination des membres du haut commandement militaire, l’adoption par le Conseil des ministres du projet de loi concernant l’organisation de la défense et des forces armées, et la mise en place d’une unité de police intégrée et des entités nécessaires aux opérations de désarmement, démobilisation et réinsertion.


Toutefois, il reste encore beaucoup à faire, et le temps presse.  Il nous faut, cet après-midi, déterminer avec précision les tâches à accomplir et examiner comment la communauté internationale peut aider le Gouvernement de transition à en assurer la réalisation.  Il ne s’agit pas de dresser une liste de voeux pieux.  Ce qu’il nous faut, c’est un plan clair et réaliste qui permette de régler les problèmes qui se posent dans l’immédiat et d’établir des politiques à long terme en ce qui concerne l’intégration des forces armées et des forces de police, le désarmement, la démobilisation et la réinsertion, le renforcement des institutions et les besoins en matière de sécurité dans l’est de la RDC.  La réforme du secteur de la sécurité ne se fera pas en un jour.  Mais nous pouvons, et nous devons, intensifier le processus sur le terrain et – ce qui est aussi extrêmement important – mobiliser l’appui de la communauté internationale.


Le Secrétaire général craint un relâchement dans l’appui apporté au processus de transition congolais.  En effet, les pays donateurs et les institutions financières internationales, sollicités de toutes parts, semblent lui accorder un rang de priorité relativement peu élevé, comme si la situation était bien en main.  Or, même si la guerre est finie en RDC, le plus gros reste à faire: édifier un état démocratique.


Bien entendu, c’est au Gouvernement de transition qu’il incombe au premier chef de faire avancer le processus dans la transparence, sans exclure personne, et de façon créative et décisive.  En outre, les parties congolaises doivent s’abstenir de toute action qui pourrait remettre en cause l’équilibre délicat dont la mise en place a demandé tant d’efforts à tout le monde et qui offre la meilleure chance de mettre définitivement un terme au conflit.  Ce sont là des conditions indispensables pour que la communauté internationale puisse jouer son rôle dans l’immédiat et sur le long terme.


Nous devons donc faire tout ce qui est en notre pouvoir pour maintenir la dynamique actuelle, qui est prometteuse, mais fragile.  Nous devons unir nos efforts pour apporter l’espoir au peuple de la RDC, qui souffre depuis trop longtemps, et améliorer les perspectives de paix dans une grande partie de l’Afrique.  Je vous remercie d’avoir pris le temps de venir ici aujourd’hui et espère de tout coeur que cette réunion sera fructueuse.


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