DH/379

L’INSTANCE INVITE LES ÉTATS À RESPECTER LES DROITS FONDAMENTAUX DES PEUPLES AUTOCHTONES, EN PARTICULIER DES FEMMES ET DES FILLES

21/05/2004
Communiqué de presse
DH/379


Instance permanente

sur les questions autochtones

16e et 17e séances – matin et après-midi

Communiqué final


L’INSTANCE INVITE LES ÉTATS À RESPECTER LES DROITS FONDAMENTAUX DES PEUPLES AUTOCHTONES, EN PARTICULIER DES FEMMES ET DES FILLES


Elle propose que sa prochaine session soit placée

sous le thème des Objectifs de développement du Millénaire


L’Instance permanente sur les questions autochtones a achevé aujourd’hui les travaux de sa troisième session, entamés le 10 mai dernier et consacrés cette année aux femmes autochtones, considérées comme des « exclues parmi les exclues », en raison de la marginalisation et de la discrimination dont elles sont victimes dans leurs pays.


« Les femmes sont les agents du changement », a déclaré Julian Hunte, Président de l’Assemblée générale.  « Nous devons continuer à reconnaître leur contribution significative au bien-être de leurs communautés. »


Au cours des deux semaines de débat, les 16 experts indépendants de l’Instance ont entendu les revendications et préoccupations en matière de droits de l’homme, de culture, d’éducation, de développement économique et social, d’environnement et de santé, d’environ 1 500 représentants des quelque 300 à 500 millions d’autochtones recensés dans le monde.  Pour le Président de l’Instance, Ole Henrik Magga, celle-ci doit maintenant réagir plus efficacement aux violations des droits de l’homme dans le monde et renforcer son interaction avec les organes des Nations Unies.


Au cours de sa séance de clôture, l’Instance a adopté sans vote son rapport final[1], ainsi qu’une série de recommandations adressées aux institutions du système de l’ONU et de projets de décisions transmis au Conseil économique et social (ECOSOC) -dont elle est un organe subsidiaire- pour leur adoption finale. 


Si le Conseil économique et social en convient, la quatrième session se tiendra donc au Siège des Nations Unies à New York, du 9 au 20 mai 2005, sur le thème des Objectifs de développement du Millénaire (ODM), par lesquels les États Membres se sont notamment engagés à réduire de moitié l’extrême pauvreté et la faim et à assurer la scolarisation dans le primaire de tous les garçons et de toutes les filles d’ici à 2015.  Afin de préparer cette quatrième session, l’Instance demande à l’ECOSOC d’autoriser, sur une base exceptionnelle, une réunion intersessions en 2005, en coopération avec le Groupe interinstitutions d’appui. Elle lui a enfin proposé de décider que la session de 2006 ou celle de 2007 se tienne à Genève ou dans une autre partie du monde.  Ces projets de décision devront être publiés comme document officiel.


Parmi les autres recommandations[2], l’Instance permanente encourage les organismes des Nations Unies concernés à intégrer dans leurs programmes et politiques les droits de l’homme, y compris les droits en matière d’hygiène procréative, et les préoccupations et les besoins particuliers des femmes autochtones.  Elle encourage également les institutions des Nations Unies à intégrer les questions d’égalité entre les sexes chez les autochtones et engage les États à prendre des mesures concrètes pour que les femmes autochtones soient plus nombreuses à tous les niveaux des organes administratifs et décisionnels.


Les États ont par ailleurs été invités à respecter les droits fondamentaux des peuples autochtones, notamment des femmes et des filles.  L’Instance se déclare vivement préoccupée par les informations faisant état d’atrocités et de violations des droits de l’homme commises en particulier en Colombie, au Soudan, en Éthiopie ou en Indonésie.  Ce texte sera également publié ultérieurement comme document officiel.


Outre les femmes autochtones et les droits de l’homme, l’éducation[3], la culture[4], le développement économique et social, l’environnement, la santé et les travaux futurs de l’Instance ont fait l’objet de recommandations.


Déclarations de clôture


M. JULIAN HUNTE, Président de l’Assemblée générale, a déclaré que tout porte à croire que l’Instance a adopté une politique dynamique et que ses réussites sont nombreuses.  Je suis conscient du rôle joué au sein de l’Instance par les peuples autochtones qui sont ceux à même de proposer les meilleures solutions, a-t-il poursuivi.  Il est évident que les peuples autochtones du monde sont confrontés à de nombreuses menaces et défis touchant leurs droits fondamentaux et leur existence même.  Ils vivent au quotidien la pauvreté, la discrimination raciale, les maladies et la plupart sont exclus des prises de décisions.


Le thème de cette session est particulièrement judicieux considérant la situation de marginalisation et de pauvreté dans laquelle se trouvent les femmes autochtones.  Les femmes sont les agents du changement.  Nous devons continuer à reconnaître leur contribution significative au bien-être de leur communauté.  Je me félicite du rôle joué au cours des dernières années par l’Assemblée générale, les peuples autochtones peuvent compter sur l’appui de l’Assemblée qui continuera à célébrer leur civilisation et à les écouter.  La mission de l’Instance est unique, à savoir identifier la voie à suivre vers un monde meilleur dans lequel tous pourront jouir de leurs droits.


M. JOHAN SCHOLVINCK, Directeur de la Division des politiques sociales et de développement au Département économique et social, a déclaré qu’avec 42 activités parallèles, l’Instance a montré que ses sessions avaient un effet multiplicateur.  Vous avez souligné l’importance de trouver des approches à l’échelle régionale, a-t-il relevé.  En tant que membres de l’Instance, vous jouez tous un rôle historique et vous méritez notre respect, au nom de la Charte des Nations Unies.  Vous avez rapproché l’ONU des communautés autochtones, de l’Alaska au Pérou.  Nous bénéficions de votre engagement en faveur de la transparence et du dialogue.  L’intervenant a invité à suivre la vision exemplaire de Ole Henrik Magga, le premier Président, en lui promettant d’œuvrer pour la paix et le développement des peuples autochtones.


Le représentant du Brésil a déclaré au nom du Groupe de Rio, qu’un long chemin a été parcouru pour sensibiliser le monde aux droits des peuples autochtones.  Nous exhortons les États Membres à parvenir à l’adoption d’une déclaration sur ces droits en acceptant les compromis qui s’imposent.  Il est indispensable d’élargir la participation économique et culturelle des femmes et de leur accorder un traitement exempt de toute violence.  Des efforts soutenus doivent être déployés dans le domaine de la formation et de l’éducation.  Les droits politiques et civils et le droit au développement doivent leur être garantis. 


M. OLE HENRIK MAGGA, a déclaré qu’en tant que premier Président de l’Instance, sa tâche a été difficile mais exaltante.  Nous pouvons être fiers de ce que nous avons accompli en ce bref laps de temps, comme la création du secrétariat de l’Instance.  Il faut que les Nations Unies accordent une attention particulière aux peuples autochtones dans toutes leurs activités.  Nous avons réussi à nous faire une place au sein des Nations Unies.  L’aide du Groupe d’appui interinstitutions nous a été très précieuse et nous avons beaucoup amélioré la manière donc nous nous efforçons de remplir notre mandat.  Il nous faut maintenant réagir plus efficacement aux violations des droits de l’homme dans le monde et renforcer notre interaction avec les organes des Nations Unies.  Le Président a fait appel aux États Membres pour qu’ils versent des ressources suffisantes au Fonds de contributions volontaires.


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[1]projet de rapport paru sous la cote E/C.19/2004/L.6

[2] E/C.19/2004/L.3

[3] E/C.19/2004/L.4

[4] Document E/C.19/2004/L.5

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