OUVERTURE D’UN FORUM SUR LES PETITS ETATS INSULAIRES A NASSAU, BAHAMAS
Communiqué de presse DEV/2454 |
OUVERTURE D’UN FORUM SUR LES PETITS ETATS INSULAIRES A NASSAU, BAHAMAS
« Petites îles, grand potentiel » est le slogan proposé pour la Réunion de Maurice
(Texte envoyé par un chargé d’information de l’ONU.)
NASSAU, 28janvier -– Un forum de petits Etats insulaires en développement (PEID) a ouvert ses travaux lundi à Nassau, Bahamas, en présence du Premier Ministre de ce pays, Perry G. Christie, et de plus de 300 représentants de quelque 50 petits Etats insulaires, incluant plusieurs ministres, d’une douzaine de pays donateurs, de responsables des Nations Unies, ainsi que d’experts et de délégués d’organisations non gouvernementales.
Au cours de ce forum d’une semaine, les participants élaboreront une plate-forme de priorités communes en vue de la Réunion internationale d’examen du Programme d’action de la Barbade sur les petits Etats insulaires en développement, adopté en 1994, qui se tiendra à Maurice du 30 août au 3 septembre.
Prenant la parole à la séance d’ouverture, le Secrétaire général de la Réunion de Maurice, Anwarul Chowdhury, a reconnu qu’en dépit des efforts déployés par les petits Etats insulaires, leurs attentes en matière de coopération internationale, pour la mise en œuvre du Programme d’action de la Barbade, ne se sont pas matérialisées. L’aide globale accordée aux petits Etats insulaires a accusé une diminution passant de 2,3 milliards de dollars en 1994 à 1,7 milliard en 2002, a-t-il précisé.
« Pour accroître le rythme de mise en œuvre des priorités identifiées par les petits Etats insulaires, j’invite instamment leurs partenaires de développement à rehausser le niveau de leur aide publique au développement destinée à ces pays », a déclaré M. Chowdhury. « Je les invite aussi, de même que les institutions financières internationales, à accroître le flux des financements à des conditions favorables via d’autres institutions financières ou multilatérales, afin de promouvoir la croissance économique et le développement humain, et de renforcer les capacités nationales et régionales des petits Etats insulaires en développement », a-t-il ajouté.
En l’absence de perspectives d’accroissement de l’aide au développement international, M. Chowdhury a invité les petits Etats insulaires à faire montre d’une « plus grande mesure de réalisme », surtout en ce qui concerne les priorités qu’ils définiront pour eux-mêmes. « Il est important que nous parvenions à identifier ce qui a pu gêner la mise en œuvre efficace et rapide du Programme de la Barbade », a-t-il ajouté.
M. Chowdhury a mentionné un certain nombre de facteurs relativement récents qui influencent les perspectives de développement des petits Etats insulaires. Il a souhaité que ces thèmes soient inclus dans les discussions en vue de la Réunion de Maurice: le VIH/sida, qui se propage rapidement dans les PEID; le développement et l’expansion des technologies de l’information et de la communication (TIC), en tant que moyen pour réduire le niveau d’isolement des petites îles; les questions de sécurité liées au terrorisme et qui affectent directement le tourisme; et la nécessité d’un traitement spécial et différencié pour les produits exportés par les petits Etats insulaires, surtout à titre de mesure provisoire. M. Chowdhury a aussi insisté sur l’importance de renforcer la coopération Sud-Sud.
En conclusion, M. Chowdhury a fait cette suggestion: « Pour la Conférence de la Barbade, notre slogan était « Petites îles, grands problèmes ». Pour celle de Maurice, afin de refléter les réalités d’aujourd’hui, je l’adapterais comme suit: « Petites îles, grand potentiel ».
José Antonio Ocampo, Secrétaire général adjoint des Nations Unies aux affaires économiques et sociales, a souligné la pertinence et l’urgence pour les PEID des six tables rondes prévues cette semaine dans le cadre du forum des Bahamas: la mise en œuvre de stratégies nationales de développement durable; l’accroissement des capacités concurrentielles des îles en matière de commerce, de secteurs financiers, de développement de l'esprit d'entreprise et de partenariats; la promotion de la diversité culturelle et la responsabilisation des jeunes; l’expansion des sociétés fondées sur le savoir, par un renforcement des capacités visant à utiliser les sciences et technologies de façon efficace; et le développement de la capacité de résilience des îles,grâce à des stratégies visant à surmonter les risques, l’incertitude et leur vulnérabilité.
Prenant la parole au nom de l’Alliance des petits Etats insulaires (AOSIS), le Ministre de l’environnement de Maurice, Rajesh Bhagwan, a affirmé que son Gouvernement et son peuple étaient « impatients d’accueillir tous leurs frères et soeurs des PEID, de même que nos partenaires et la communauté internationale dans son ensemble ».
Il a énuméré les nouvelles questions importantes identifiées lors des forums préparatoires régionaux en vue de les incorporer dans le processus de Maurice: la bonne gouvernance, notion qui comprend un rôle accru pour la société civile, des cadres législatifs appropriés, la transparence, la responsabilité financière et des politiques orientées vers l’économie de marché; la sécurité dans tous ses aspects, notamment la sécurité alimentaire et en matière d’approvisionnement en eau; les politiques relatives au commerce et aux investissements, considérées par les petits Etats insulaires comme la locomotive de leurs économies; ainsi que la santé, compte tenu de la gravité des effets de maladies comme le VIH/sida et le SRAS.
Le Président de la 58e session de l’Assemblée générale de l’ONU, Julian R. Hunte, Ministre des affaires étrangères de Sainte-Lucie, a qualifié la rencontre de cette semaine aux Bahamas de « jalon décisif sur la route menant vers Maurice ». « C’est ici que nous évaluerons les conclusions et recommandations des réunions préparatoires tenues dans trois régions. A partir de ces conclusions et recommandations, nous commencerons à forger la position collective que nous transmettrons à la Conférence internationale de Maurice. Cette position devra permettre de donner un nouvel élan aux initiatives nationales, régionales et internationales en faveur du développement durable des PEID », a poursuivi M. Hunte.
« La mondialisation et la libéralisation du commerce n’ont pas encore prouvé qu’ils apportaient une solution viable aux problèmes économiques d’une majorité des PEID, et, dans plusieurs cas, ils les ont plutôt aggravés », a-t-il dit. « Il est regrettable que nous vivions dans un monde où les droits des actionnaires d’une firme transnationale peuvent être considérés comme ayant primauté sur les droits, par exemple, des producteurs de bananes de l’est des Antilles. Par conséquent, des économies entières peuvent être poussées au naufrage afin de protéger les droits des actionnaires », a ajouté M. Hunte.
Les marchés internationaux ne s’ouvrent pas facilement aux produits des PEID, a aussi noté M. Hunte, précisant que par suite du démantèlement des traitements de faveur, en vertu des règles convenues par l’Organisation mondiale du commerce, « la vente des produits de base agricoles qui finançaient le développement de plusieurs PEID, dont le sucre, les bananes et le cacao, a, face à la concurrence internationale, subi une détérioration, pour certains de façon irréparable ».
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