CONFÉRENCE DE PRESSE: LE CONSEILLER SPÉCIAL POUR LA CORÉE DU NORD DÉCRIT LES PERSPECTIVES POLITIQUES, ÉCONOMIQUES ET HUMANITAIRES DU PAYS SOUS L’ANGLE DES POURPARLERS DE BEIJING
Communiqué de presse Conférence de presse |
Conférence de presse 25 juin 2004
CONFÉRENCE DE PRESSE: LE CONSEILLER SPÉCIAL POUR LA CORÉE DU NORD DÉCRIT LES PERSPECTIVES POLITIQUES, ÉCONOMIQUES ET HUMANITAIRES DU PAYS SOUS L’ANGLE DES POURPARLERS DE BEIJING
De retour d’un périple de six semaines, le Conseiller spécial du Secrétaire général pour la République populaire démocratique de Corée (RPDC), Maurice Strong, a partagé son sentiment sur les perspectives politiques, économiques et humanitaires de la partie Nord de la péninsule coréenne. Le Conseiller spécial a tenu sa conférence de presse au moment où s’achèvent, à Beijing, les trois jours de pourparlers sur la question nucléaire nord-coréenne. « Beijing n’était pas censée apporter une solution définitive à la question nord-coréenne mais on a pu voir une volonté manifeste de toutes les parties de progresser», a commenté le Conseiller spécial.
Les pourparlers de Beijing, qui ont réuni outre la RPDC, la République de Corée, la Chine, les États-Unis, la Fédération de Russie et le Japon, font suite à ceux du mois d’août 2003 et du mois de février dernier. Ces discussions ont été convoquées après l’annonce faite, en octobre 2002, de la poursuite par Pyongyang d’un programme secret d’enrichissement d’uranium, en violation d’un accord américano-coréen de 1994.
Il existe un lien « inextricable » entre le démantèlement nucléaire demandé à Pyongyang et la satisfaction de ses besoins économiques, énergétiques et en matière de sécurité, a estimé Maurice Strong. Rappelant les revendications du « vestige le plus persistant et le plus dangereux de la guerre froide », il a cité la cessation de la politique hostile des États-Unis et l’apport immédiat d’une aide économique, en contrepartie d’un gel des programmes nucléaires.
La RPDC ne doit pas se limiter à geler ses programmes nucléaires, a souligné le Conseiller spécial en prévenant qu’« il peut y avoir le risque d’une guerre qui peut éclater sous toute forme ». Assailli de questions sur la sincérité de Pyongyang de gagner une place sur la scène internationale, Maurice Strong a répondu que « les autorités de Pyongyang veulent le changement mais ils ne peuvent le faire sans l’aide de la communauté internationale ». Pour illustrer les bonnes dispositions de la Corée du Nord, il a cité les premières étapes de la libéralisation de l’économie qui donne déjà des résultats. Cependant, la majeure partie de l’économie étant toujours planifiée, les investissements ne sont pas encore à la hauteur des besoins en infrastructures nécessaires à la relance, a-t-il fait observer.
Après le Japon, des pays comme la Chine et la Corée du Sud apportent une aide à la Corée du Nord sous l’œil bienveillant des États-Unis, a-t-il affirmé en citant notamment l’exemple du climat apaisé qui règne désormais parmi les négociateurs. Quant aux chances de survie du régime de Kim Song Il, compte tenu de son inclusion dans l’« Axe du mal », dénoncé par le Président des États-Unis, le Conseiller spécial a précisé que la population veut un changement mais selon ses propres termes. « On voit en Iraq qu’il n’est pas facile d’imposer des changements de l’extérieur », a-t-il dit en mettant en avant « le patriotisme très fort » des Nord-Coréens. Le Conseiller spécial a écarté l’idée selon laquelle la Corée du Nord vendrait du matériel nucléaire à des groupes terroristes. N’oubliez pas, a-t-il dit, que la Corée du Nord s’est dotée de l’arme nucléaire au moment de la guerre froide et dans un contexte où l’Inde et le Pakistan ont fait de même sans toutefois émouvoir la communauté internationale.
Concernant le rôle de l’ONU, le Conseiller spécial a précisé que l’Organisation n’est en aucune manière partie aux pourparlers mais plutôt un soutien au processus en cours. Par le biais de ses deux Groupes de travail sur les besoins énergétiques et les réformes macroéconomiques, l’ONU peut rapprocher les intérêts nord-coréens de ceux de la communauté internationale, a-t-il estimé en précisant que le premier Groupe, composé d’experts dans différentes disciplines, recherche des solutions alternatives à l’approvisionnement à long terme du pays en énergie. C’est dans ce contexte qu’il a cité comme exemples les importations de la Chine ou le pipeline à partir de la Fédération de Russie dont la concrétisation, a-t-il reconnu, dépend du dynamisme du marché nord-coréen. S’agissant du Groupe sur les réformes macroéconomiques, Maurice Strong a fait part de l’intérêt de l’Union européenne, de la Suisse, de la Suède ou encore de la Fédération de Russie. Les recommandations des deux Groupes de travail devraient être présentées à la RPDC et à d’autres membres de la communauté internationale d’ici la fin de l’année.
L’ONU est déjà sur le terrain, a-t-il ajouté en évoquant le travail humanitaire d’organismes comme le Programme alimentaire mondial (PAM) et le Fonds des Nations Unies pour l’enfance (UNICEF). Avec l’avancement des pourparlers, sa présence ne pourra que se renforcer, a conclu le Conseiller spécial.
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