Conférence de presse

LA REPRISE DE SA COOPÉRATION AVEC L’UNION EUROPÉENNE EST UNE PRIORITÉ POUR LE TOGO, DÉCLARE SON MINISTRE DES AFFAIRES ÉTRANGÈRES

20/09/2004
Communiqué de presse
Conférence de presse


Conférence de presse                                        20 septembre 2004


LA REPRISE DE SA COOPÉRATION AVEC L’UNION EUROPÉENNE EST UNE PRIORITÉ POUR LE TOGO, DÉCLARE SON MINISTRE DES AFFAIRES ÉTRANGÈRES


Selon M. Biossey Kokou Tozoun, le Gouvernement du Togo a mis en œuvre

80% du contenu des engagements pris envers l’Union européenne au mois d’avril 2004


Parlant de la situation politique qui prévaut dans son pays, M. Biossey Kokou Tozoun, Ministre des affaires étrangères et de la coopération du Togo, a déclaré, cet après-midi, au cours d’une conférence de presse à l’ONU, qu’après les changements survenus en 1989 dans l’ex-bloc de l’Est, et le discours de la Baule, le Togo, dont le Président avait déjà engagé des réformes démocratiques, « avait fait l’expérience de la plus mauvaise conférence nationale de toute l’Afrique ».  Les objectifs de cette conférence n’étaient pas de faire participer tous les Togolais à la gestion des affaires de la cité ou d’élaborer un meilleur projet de société pour le Togo, mais visaient simplement le départ du chef de l’État, M. Eyadéma, par tous les moyens, y compris la violence, a indiqué M. Kokou Tozoun. 


Ces actions ayant entraîné des dérapages, dont une grève générale de neuf mois, des assassinats politiques, le refus par l’opposition de participer aux élections, et ensuite son refus de reconnaître sa défaite, la coopération entre le Togo et l’Union européenne avait été suspendue en 1993, a rappelé le Ministre.


Cependant, a-t-il déclaré, au cours de la conférence de presse, le Togo ayant continué sur la voie de la démocratisation, l’Union européenne a accepté, dans le cadre des Accords de Cotonou, qui la lient aux pays d’Afrique, des Caraïbes et du Pacifique (ACP), d’ouvrir un dialogue avec le Togo.  Dans ce cadre, le Togo a souscrit, le 14 avril 2004 à Bruxelles, à 22 engagements dont la mise en œuvre est en ce moment très avancée, a poursuivi M. Kokou Tozoun.  Les progrès réalisés dans le cadre de la mise en œuvre de ces engagements couvrent notamment les domaines suivants, a précisé le Ministre: le respect des droits de l’homme; le renforcement des libertés fondamentales; la création d’un code de la presse et de la communication privée à caractère libéral et dépénalisé; la mise à jour de la loi relative à la Haute Autorité de l’audiovisuel et de la communication; le projet de loi renforçant l’indépendance de la Commission nationale des droits de l’homme; le projet de loi électorale améliorée visant une plus grande transparence du processus électoral; et le projet de loi sur le financement des partis politiques.


Répondant à une question de la presse sur les perspectives de reprise de la coopération entre son pays et l’Union européenne, M. Kokou Tozoun a indiqué que le Gouvernement du Togo, qui a mis en œuvre et respecté « au moins 80% du contenu des 22 engagements signés avec l’Union européenne » espère le rétablissement prochain de sa coopération avec cet important partenaire.  Le Togo compte sur la coopération avec l’Union européenne pour l’aider à renforcer son processus démocratique et le soutenir dans ses actions de développement.  La reprise de cette coopération est pour le Président Eyadéma et son Gouvernement, une priorité, a souligné le Ministre des affaires étrangères du Togo.  La relance de cette coopération permettra au Gouvernement togolais de bénéficier des ressources indispensables à la lutte contre la pauvreté et au renforcement des institutions qui animent la vie démocratique du pays, le Gouvernement poursuivant la mise en place de toutes les institutions prévues par la Constitution, a-t-il précisé.


Répondant à une question et parlant des attentes que son pays pourrait avoir vis-à-vis de l’ONU et du déroulement de la 59ème session de l’Assemblée générale, présidée par M. Jean Ping, Ministre des affaires étrangères du Gabon, M. Kokou Tozoun a estimé qu’il était normal qu’un Africain soit à la tête de l’Assemblée.  Cependant, cela ne doit pas faire perdre de vue certaines réalités, a-t-il dit.  Les problèmes africains, notamment de sécurité, devraient d’abord être discutés par les États africains eux-mêmes, a-t-il indiqué en notant que le Président Eyadéma avait été le premier chef d’État a demandé la création d’une force africaine de maintien de la paix opérant sous l’égide du Conseil de paix de l’Union africaine.  Le Togo, a poursuivi le Ministre, soutiendra le travail du Président de l’Assemblée générale en ce qui concerne les réformes à mener à l’ONU et notamment celle du Conseil de sécurité, où l’Afrique devrait avoir au moins un siège permanent. 


Quant aux questions économiques et financières, dont les effets ont bien souvent des impacts sur la sécurité internationale, le Togo est en faveur d’une annulation de la dette des pays pauvres et de la mise en place de règles et de structures économiques multilatérales plus justes.  À cet égard, le travail et les produits de base des pays appauvris par le fonctionnement actuel des structures de marché devraient être mieux rémunérés, a déclaré M. Kokou Tozoun.  Le Togo fait partie des pays africains à faible revenu, et de ce fait attache beaucoup d’importance à la création d’un cadre mondial d’échanges plus juste et animé d’un meilleur esprit de solidarité humaine, a-t-il conclu.  


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