Conférence de presse

CONFÉRENCE DE PRESSE DE M. PHILIPPE DJANGONÉ-BI, REPRÉSENTANT PERMANENT DE LA CÔTE D’IVOIRE AUX NATIONS UNIES

07/12/2004
Communiqué de presse
Conférence de presse


Conférence de presse                                 


CONFÉRENCE DE PRESSE DE M. PHILIPPE DJANGONÉ-BI, REPRÉSENTANT PERMANENT DE LA CÔTE D’IVOIRE AUX NATIONS UNIES


M. Philippe Djangoné-Bi, Représentant permanent de la Côte d’Ivoire aux Nations Unies, a demandé ce matin, lors d’une conférence de presse, la création d’une commission d’enquête indépendante sur les événements survenus début novembre dans son pays.  Il a présenté des « images vidéo amateur non identifiées » de ce qu’il a qualifié de « répression par les troupes françaises d’une manifestation pacifique » devant l’Hôtel Ivoire à Abidjan.


« Lorsque vous tirez pour assassiner des marcheurs pacifiques, où est la légitime défense?», s’est-il interrogé, en ironisant sur les versions « à géométrie variable » données, selon lui, par la Ministre française de la défense.  Il a estimé qu’une commission d’enquête internationale indépendante crédible et impartiale était indispensable pour rétablir la vérité sur les événements, ajoutant que si la France s’y opposait, c’est qu’elle avait quelque chose à cacher.  Il a affirmé que les troupes françaises en Côte d’Ivoire avaient fait preuve de partialité et s’étaient rendues coupables de graves violations des droits de l’homme, ce qui, a-t-il ajouté, les disqualifie en tant que force d’interposition.  Il a exigé l’intégration des soldats de l’opération française Licorne au sein de l’ONUCI, dont il a estimé qu’elle devait avoir un commandement unifié, « comme toutes les autres missions des Nations Unies dans le monde », a-t-il précisé.  Il s’est par ailleurs étonné du silence du Bureau des droits de l’homme de l’ONUCI sur les événements de début novembre.


M. Djangoné-Bi a estimé que la légitimité de l’opération « Dignité » engagée par l’armée ivoirienne dans le nord pour rétablir l’intégrité territoriale du pays avait été établie.  Il a dénoncé la précipitation avec laquelle la France avait fait adopter par le Conseil de sécurité la résolution 1572, qui impose un embargo sur les armes à destination de la Côte d’Ivoire.  Il a cependant précisé que son pays respecterait la résolution.  Il s’est par ailleurs félicité de la médiation du Président sud-africain. M. Thabo Mbeki, indiquant que le Conseil de paix et de sécurité de l’Union africaine se réunirait le 10 janvier 2005 à Addis-Abeba pour étudier son plan de sortie de crise.  Il a espéré à cet égard que l’Union africaine n’interfèrerait pas avec la mission de M. Mbeki et ne compromettrait pas la traditionnelle solidarité africaine qui, a-t-il estimé, a fait défaut lors de la récente réunion d’Abuja (Nigéria) sur la Côte d’Ivoire.


Outre la mise en place d’une commission d’enquête et l’intégration de la force Licorne au sein de l’ONUCI, M. Djangoné-Bi a également exigé le début du processus de désarmement, la restauration de l’intégrité territoriale de la Côte d’Ivoire, l’organisation du référendum constitutionnel sur les conditions d’éligibilité à la présidence de la République, la tenue, conformément aux Accords de Linas-Marcoussis et d’Accra III, d’élections libres et transparentes avant octobre 2005 et enfin la mobilisation de la communauté internationale pour la reconstruction d’une Côte d’Ivoire unifiée, libre et démocratique.


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