En cours au Siège de l'ONU

Conférence de presse

CONFÉRENCE DE PRESSE CONJOINTE DES PRÉSIDENTS BRÉSILIEN, CHILIEN ET FRANÇAIS ET DU PREMIER MINISTRE ESPAGNOL

20/09/2004
Communiqué de presse
Conférence de presse


Conférence de presse                           


CONFÉRENCE DE PRESSE CONJOINTE DES PRÉSIDENTS BRÉSILIEN, CHILIEN ET FRANÇAIS ET DU PREMIER MINISTRE ESPAGNOL


À l’issue du mini sommet sur le thème « Mondialisation équitable: mise en œuvre de la Déclaration du Millénaire », auquel ils ont participé, au Siège de l’ONU à New York, aux côtés de 53 de leurs homologues, les Présidents du Brésil, Luiz Inacio Lula da Silva, du Chili, Ricardo Lagos Escobar, de la France, Jacques Chirac, et le Premier Ministre de l’Espagne, José Luis Rodriguez Zapatero, ont donné, ce soir, une conférence de presse pour annoncer que la « Déclaration de New York sur l’Action contre la faim et la pauvreté », sanctionnant le mini sommet, compte déjà 110 signataires. 


Organisé par la Finlande et la Tanzanie, en leur qualité de co-présidents de la Commission mondiale sur la dimension sociale de la mondialisation, et en collaboration avec l’Organisation internationale du travail (OIT), le mini sommet s’est achevé par l’adoption d’une Déclaration par laquelle les signataires estiment que « le plus grand scandale aujourd’hui n’est pas que la faim existe mais qu’elle persiste alors que le monde a les moyens techniques et financiers de l’éliminer et de promouvoir un développement économique durable, emprunt de justice sociale ».


Le thème de la lutte contre la faim s’est transformé aujourd’hui en priorité politique mondiale, s’est félicité l’initiateur du mouvement « Action contre la faim et la pauvreté », le Président Lula.  Prévenant qu’on ne peut exiger des citoyens des pays riches qu’ils fassent des dons sans s’inquiéter de leur affectation, le Président brésilien a appelé les pays pauvres à acquérir l’autorité politique et éthique nécessaire à une adhésion universelle à leurs appels en faveur de politiques plus justes.


La « Déclaration de New York », a renchéri le Président Jacques Chirac, ouvre la voie à d’autres mesures de financement du développement qui viendront s’ajouter au moyen traditionnel de l’aide publique au développement (APD).  Le FMI et la Banque mondiale dont les responsables ont participé au mini sommet ont d’ailleurs souligné que les propositions faites dans la Déclaration sont « techniquement réalisables et politiquement souhaitables », a affirmé le Président français en saluant « cette phase nouvelle de l’affirmation de la solidarité internationale ». 


Les propositions défendues aujourd’hui par les quatre chefs d’État et de gouvernement émanent du Groupe technique, créé en vertu de la Déclaration de Genève qu’ils ont signée le 31 janvier 2004.  Parmi ces propositions, figurent la taxe sur les transactions financières ou sur le commerce des armes; la création d’une facilité financière internationale; la revitalisation des droits de tirage spéciaux ; la lutte contre la fraude fiscale et les paradis fiscaux; la réduction des taxes sur les envois de fonds par les immigrés; des contributions volontaires par le biais d’achats par cartes de crédit; ou encore la mise sur pied de « fonds éthiques » consistant à encourager les investissements dans les entreprises qui s’engagent en faveur du développement social et de la protection de l’environnement. 


À la veille du premier bilan, prévu en 2005, de l’état d’avancement des neuf objectifs fixés dans la Déclaration du Millénaire de 2000, il est important, a estimé le Premier Ministre espagnol, que d’ici 12 mois, quelques-unes de ces mesures connaissent un certain degré de mise en œuvre.  M. Rodriguez Zapatero a encouragé le FMI et la Banque mondiale à se pencher sur ces questions dans le cadre de leur session de printemps, en rappelant, tout comme le Président Lagos Escobar du Chili, la promesse du Président Chirac d’en discuter au sein du G-8. 


Selon le Groupe technique, les objectifs de réduire de moitié, d’ici à 2015, le nombre de personnes vivant dans la faim et la pauvreté extrême ne seront pas atteints à moins que les engagements politiques ne s’accompagnent rapidement d’engagements fermes sur le financement du développement.  Pour ce faire, l’APD doit passer de 60 à 110 milliards par an.  Compte tenu des tendances actuelles, des mesures novatrices s’imposent.


Les quatre chefs d’État et de gouvernement ont, par ailleurs, répondu à quelques questions de la presse dont une sur la concrétisation des engagements pris en vertu de la « Déclaration de New York », étant donné l’opposition de la plus grande puissance économique, les États-Unis, en particulier à la taxation.  Ces propositions, a répondu le Président brésilien, en se montrant ouvert à toute discussion, ne sont pas définitives.  La seule certitude, a-t-il dit, est que « les choses ne peuvent plus continuer comme ça ». 


« Nous venons d’entamer un processus qui, au fil du temps, recueillira l’adhésion de tous », s’est-il dit convaincu. 


Marquant son attachement à la taxation, le Président français a ajouté «  Nous sommes en pleine campagne électorale.  Attendons un peu que les choses se décantent et que les positions soient définitivement prises ».  Jacques Chirac a mis en garde l’Administration américaine contre le fait « qu’on ne s’oppose pas durablement et victorieusement à une position qui sera probablement approuvée par 150 pays, créant de ce fait une situation politique nouvelle ».


Les questions de la presse ont aussi porté sur les mesures que compte prendre l’Espagne en matière d’aide au développement, la politique sociale au Brésil, ou la possibilité pour la France d’intervenir en Iraq.  Le Président a eu un mot pour les deux otages français en Iraq.  Il a appelé « à la justice et à l’humanité pour que la liberté leur soit rendue ». 


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