Conférence de presse

CONFÉRENCE DE PRESSE DE M. JEAN PING, PRÉSIDENT DE L’ASSEMBLÉE GÉNÉRALE, SUR LE RAPPORT DU GROUPE DE PERSONNALITÉS DE HAUT NIVEAU SUR LES MENACES, LES DÉFIS ET LE CHANGEMENT

09/12/2004
Communiqué de presse
Conférence de presse


Conférence de presse                                        9 décembre 2004


CONFÉRENCE DE PRESSE DE M. JEAN PING, PRÉSIDENT DE L’ASSEMBLÉE GÉNÉRALE, SUR LE RAPPORT DU GROUPE DE PERSONNALITÉS DE HAUT NIVEAU SUR LES MENACES, LES DÉFIS ET LE CHANGEMENT


Le Président de l’Assemblée générale, M. JEAN PING (Gabon) a déclaré ce matin lors d’une conférence de presse qu’une réforme radicale des Nations Unies s’imposait, mais qu’il ne fallait pas s’attendre à une « révolution ».  Il a salué les recommandations formulées par le Groupe de personnalités de haut niveau sur les menaces, les défis et le changement, afin d’adapter l’Organisation aux mutations constatées dans le monde depuis 1945, comme la décolonisation, la chute du Mur de Berlin, la mondialisation ou les nouvelles menaces que représentent les conflits entre acteurs non étatiques, le terrorisme ou la pandémie du VIH/sida.  Rappelant le fonctionnement des Nations Unies qui veut que les décisions soient prises, dans la mesure du possible par consensus, il a prôné une réforme « réaliste ».  « Il faut voir le monde tel qu’il est et pas forcément tel que nous souhaiterions qu’il devienne », a-t-il déclaré.


Interrogé sur l’élargissement du Conseil de sécurité, M. Ping a rappelé que son rôle de Président de l’Assemblée générale ne visait pas à exprimer une préférence, mais à faciliter une décision.  Il a souhaité que les États Membres retiennent l’une des deux options recommandées par le Groupe des personnalités de haut niveau (élargissement de la seule catégorie des membres non permanents, ou bien création de nouveaux sièges permanents sans droit de veto), mais il a reconnu que d’autres options pouvaient être discutées.  Si les personnalités de haut niveau ont écarté l’octroi du droit de veto à de nouveaux membres, c’est au nom du réalisme, a-t-il estimé, étant donné les très fortes divisions qui se sont exprimées sur cette question, notamment lors du débat général de l’Assemblée au mois de septembre.  Le rapport, a-t-il dit, a pour but de faciliter l’émergence d’un consensus.  Répondant à une question sur les prétentions de l’Afrique, il a fait observer que la position exprimée au Sommet de l’OUA à Harare (Zimbabwe), en 1999, réclamant deux sièges permanents avec droit de veto et cinq sièges non permanents pour le continent, n’était pas une position figée.  Il a ajouté qu’il fallait attendre la réaction des États africains aux recommandations du Groupe des personnalités de haut niveau.


M. Ping a indiqué qu’après la publication, le 2 décembre, du rapport du Groupe, une première phase d’échanges entre États Membres avait débuté avec la tenue, hier et aujourd’hui, de consultations informelles avec des membres du Groupe.  Une autre réunion est prévue en janvier prochain et des échanges similaires seront organisés, a-t-il précisé, après la publication, au cours du même mois, du rapport de Jeffrey Sachs sur la mise en œuvre des Objectifs du Millénaire pour le développement.  Cette première phase, a-t-il ajouté, s’achèvera avec la remise, en mars 2005, du rapport du Secrétaire général.  Elle sera suivie d’une deuxième phase de consultations formelles devant déboucher sur une décision qui sera soumise aux chefs d’État lors de la réunion de haut niveau du mois de septembre.  Parallèlement, a-t-il expliqué, l’Assemblée générale se prononcera avant la fin de l’année sur un projet de résolution relatif aux modalités d’organisation de cette réunion.  Le texte, qui prévoit les dates, le niveau de participation, le nombre de sessions et la répartition entre séances plénières et tables rondes, est en cours de finalisation, a-t-il précisé, en évoquant « quelques difficultés » dans la rédaction.


Interrogé sur la réforme de l’Assemblée générale, M. Ping a indiqué que les deux résolutions adoptées lors de la précédente session avaient commencé à être mises en œuvre pour la revitalisation des travaux de l’Assemblée et la rationalisation de son ordre du jour.  Il a estimé que d’autres réformes étaient nécessaires, notamment pour réorganiser les travaux des Commissions.  Il s’est félicité des recommandations du Groupe de personnalités de haut niveau, qui propose notamment que l’Assemblée accorde plus d’attention aux questions d’actualité.


M. Ping a insisté sur la nécessité de ne pas se focaliser exclusivement sur les réformes institutionnelles.  Même si elles passionnent les États Membres, ce ne sont que des instruments, a-t-il fait remarquer, en invitant à ne pas oublier les réalités que représentent le terrorisme (il s’est félicité à cet égard de la définition proposée par le Groupe), la pandémie du VIH/sida, ou encore la pauvreté.


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