Conférence de presse

CONFÉRENCE DE PRESSE SUR LE RAPPORT DU GROUPE DE PERSONNALITÉS ÉMINENTES SUR LES MENACES, LES DÉFIS ET LE CHANGEMENT

02/12/2004
Communiqué de presse
Conférence de presse


Conférence de presse                                        2 décembre 2004


CONFÉRENCE DE PRESSE SUR LE RAPPORT DU GROUPE DE PERSONNALITÉS ÉMINENTES SUR LES MENACES, LES DÉFIS ET LE CHANGEMENT


M. Anand Panyarachun, ancien Premier Ministre de la Thaïlande et Président du Groupe de personnalités éminentes sur les menaces, les défis et le changement a espéré ce matin, au cours d’une conférence de presse, que le rapport (A/59/565) qu’il venait de remettre officiellement au Secrétaire général, M. Kofi Annan, faciliterait la réforme du système des Nations Unies.  Produit d’un an de travail, le document, a-t-il expliqué, identifie les menaces, traditionnelles et nouvelles, auxquelles doit faire face la communauté internationale, ainsi que leurs interactions, et il propose un cadre pour un nouveau système de sécurité collective.  M. Panyarachun a regretté que les succès de l’ONU ne soient pas suffisamment reconnus, dans la réduction du nombre de guerres civiles, dans la limitation de la prolifération des armes nucléaires, ou encore dans les efforts visant à contenir les maladies infectieuses, comme le SRAS.  Il a cependant souligné la nécessité de renforcer le système de prévention, pour faire face aux menaces nouvelles.  Le rapport, a-t-il conclu, propose une série de recommandations concrètes, notamment sur la réforme institutionnelle des Nations Unies.


Présente à ses côtés, Mme Gro Harlem Bruntland, ex-Premier Ministre de la Norvège, ancienne Directrice générale de l’OMS et membre du Groupe de personnalités éminentes, a expliqué que la sécurité collective devait reposer sur des États efficaces et responsables, ce qui souligne, selon elle, la priorité qu’il faut accorder aux questions de développement.  Le renforcement de la capacité des États à combattre le terrorisme, la criminalité transnationale organisée ou la prolifération des armes nucléaires est dans l’intérêt de tous, aussi bien du monde développé que du monde en développement, a-t-elle déclaré.  Le Groupe de personnalités éminentes recommande à cet égard la création d’un nouvel organe, la Commission de consolidation de la paix, rattachée au Conseil de sécurité.  Mme Bruntland a insisté sur le fait que le rapport portait autant sur le développement, la lutte contre la pauvreté et la dégradation de l’environnement que sur les menaces traditionnelles.  Elle a indiqué que la réalisation de l’objectif de consacrer 0,7% du PNB à l’aide publique au développement devrait être un critère d’éligibilité pour les pays industrialisés candidats à un siège de membre permanent du Conseil de sécurité.  Concernant la lutte contre les maladies infectieuses, le rapport recommande que le Conseil de sécurité travaille plus étroitement avec l’OMS en cas d’irruption d’une épidémie.


Répondant à une question sur la réforme du Conseil, M. Panyarachun a expliqué qu’elle avait fait l’objet de longs débats au sein du Groupe, mais qu’il n’avait pas été possible de dégager un consensus.  C’est pourquoi le rapport propose deux options pour l’élargissement du Conseil, qui prennent en compte la nécessité d’une meilleure répartition géographique.  Il a précisé qu’il ne s’agissait que de propositions, qui ne seront peut-être pas retenues par les États Membres.  Notre travail est terminé, a-t-il dit, et c’est désormais au Secrétaire général d’engager des consultations sur la réforme, dont il a rappelé qu’elle devrait être approuvée par les deux tiers de l’Assemblée générale.


Interrogée sur l’usage de la force à titre préventif, Mme Bruntland a indiqué que le Groupe ne formulait pas de proposition nouvelle, mais se livrait à une analyse méticuleuse des textes existants, notamment l’Article 51 de la Charte.  Le rapport, a-t-elle poursuivi, préconise cinq critères fondamentaux de légitimité avant toute décision sur le recours à la force.  M. Panyarachun a précisé que le Groupe, par son mandat, s’était abstenu de toute référence à des situations spécifiques passées ou présentes, pour se tourner exclusivement vers l’avenir.


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