Conférence de presse

CONFERENCE DE PRESSE DE LA MINISTRE DE LA DEFENSE DE LA FRANCE, MME MICHELE ALLIOT-MARIE

16/01/2004
Communiqué de presse
Conférence de presse


Conférence de presse                                        16 janvier 2004


CONFERENCE DE PRESSE DE LA MINISTRE DE LA DEFENSE DE LA FRANCE,

MME MICHELE ALLIOT-MARIE


Après un entretien avec le Secrétaire général de l’ONU, M. Kofi Annan, la Ministre de la défense de la France, Mme Michèle Alliot-Marie, a tenu ce soir une conférence de presse au cours de laquelle elle a évoqué en substance le déploiement d’une force de l’ONU en Côte d’Ivoire, les moyens d’améliorer la situation sécuritaire en Afghanistan et les modalités d’implication de la France en Iraq.


S’agissant de la Côte d’Ivoire, la Ministre a dit avoir abordé deux sujets avec le Secrétaire général, à savoir le déploiement, « souhaité par les pays africains et la France », d’une force de l’ONU pour s’occuper de l’aspect « regroupement et désarmement » prévu par l’Accord de Linas-Marcoussis, en prévision des élections qui devraient se tenir dans 18 mois.  Justifiant la détermination de la France à voir un déploiement rapide, Mme Alliot-Marie a invoqué la forte volonté des parties de retourner au processus de paix et d’instaurer un climat serein pour les élections.  Elle a cité, pour étayer ses propos, la levée des barrages, la libération des prisonniers, le regroupement de certains militaires, le retour des Forces nouvelles au sein du Gouvernement ou encore l’adoption de textes législatifs relatifs aux élections.


En ce qui concerne l’Afghanistan, pays qu’elle a visité le mois dernier, la Ministre a salué les progrès institutionnels et le retour à une vie normale dans l’ensemble du pays.  Michèle Alliot-Marie a néanmoins déploré la persistance des « risques sécuritaires importants », comme en attestent les tentatives d’assassinat et les tirs de roquettes à Kaboul, ainsi que la reprise de la culture du pavot et du trafic de drogues.  La Ministre a souligné que dans ces conditions, l’extension de la Force internationale d’assistance à la sécurité en dehors de Kaboul devenait indispensable, tout en soulignant la difficulté de trouver des contributeurs de troupes. 


Insistant sur la lutte contre la drogue, la Ministre a préconisé des actions répressives contre les laboratoires et le trafic.  Elle a dit avoir constaté l’échec des opérations d’incitations financières pour encourager les cultures alternatives, avant de suggérer un renforcement des mesures qui pourraient prendre la forme d’une aide à la commercialisation.


A propos de l’Iraq, la Ministre a dit avoir pris note de l’idée du Président des Etats-Unis d’ouvrir les contrats commerciaux à d’autres pays dont la France.  Revenant d’une visite à Washington, elle s’est félicitée de l’état d’esprit de ses interlocuteurs, dont le Secrétaire d’Etat à la défense, Donald Rumsfeld, et la Conseillère spéciale du Président Bush, Condoleezza Rice.  Elle a qualifié d’« explicites » les appels lancés par ses interlocuteurs pour tourner la page et réfléchir à un cadre de coopération entre la France et les Etats-Unis. 


Quant à une présence française en Iraq, la Ministre s’est voulue catégorique sur la « position inchangée » de la France, rappelant que son pays ne serait disposé à participer à la reconstruction en Iraq qu’à la demande d’un gouvernement démocratique et souverain.  Les domaines de coopération seraient alors la formation de l’armée et de la police, car il s’agirait d’actions visant à affirmer l’autorité de l’Etat, a-t-elle précisé.  C’est d’ailleurs ce que fait la France en Afghanistan, en coopération avec les Etats-Unis et l’Allemagne, et dans les Balkans, a rappelé la Ministre.


Michèle Alliot-Marie s’est réjouie par ailleurs de la réunion que le Conseil de sécurité doit tenir lundi 19 janvier, qui devrait confirmer à son avis le rôle essentiel que l’ONU devra jouer à partir du 1er juillet en Iraq.  « Mais on ne sait pas ce qui sera dit ni ce qui sera demandé aux Nations Unies », a-t-elle dit, avant d’affirmer qu’il n’est pas question pour la France d’y envoyer des militaires.


S’agissant de la Libye, Michèle Alliot-Marie a argué que l’accord conclu par Tripoli sur les armes nucléaires après des négociations avec les Etats-Unis et le Royaume-Uni ne signifiait en aucun cas une exclusion de la France du Maghreb.  Elle a insisté sur le fait que les pays de cette région ont lancé des appels très clairs en faveur d’un renforcement du rôle de la France notamment dans le domaine de la coopération militaire. 


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