Conférence de presse

CONFERENCE DE PRESSE DU PRESIDENT DU COMITE CONCERNANT AL-QAIDA ET LES TALIBAN

09/02/2004
Communiqué de presse
Conférence de presse


Conférence de presse


CONFERENCE DE PRESSE DU PRESIDENT DU COMITE CONCERNANT AL-QAIDA ET LES TALIBAN


Le Président du Comité créé par la résolution 1267 du 15 octobre 1999 concernant Al-Qaida, les Taliban et les personnes et entités qui leur sont associées a convoqué, ce matin, une conférence de presse pour donner son interprétation de la résolution 1526, adopté le 30 janvier dernier par le Conseil de sécurité, et faire part des travaux de la réunion ministérielle sur la lutte contre le terrorisme qui a été organisée la semaine dernière à Bali, par l’Indonésie et l’Australie, à l’intention des pays de l’Association des nations du Sud-Est asiatique (ANASE).


Heraldo Muñoz a d’abord commencé par condamner l’attentat terroriste perpétré, le 6 février dernier à Moscou, en y voyant là l’illustration du caractère mondial du terrorisme.  Le Représentant permanent du Chili auprès des Nations Unies s’est, en conséquence, félicité de l’adoption de la résolution, qu’il a interprétée comme un «texte solide et efficace» qui, tout en renforçant le régime des sanctions, assigne de nouvelles tâches au Comité.  Ce dernier passe, a-t-il fait remarquer, d’une fonction de supervision à un «rôle central» dans l’évaluation des renseignements destinés à être examinés par le Conseil. 


S’agissant du régime des sanctions en tant que tel, le Président du Comité a relevé que le texte va au-delà du gel des avoirs financiers pour viser «les ressources économiques, y compris les fonds provenant de biens».  Il a particulièrement jugé efficace que le texte demande aux Etats de prévenir «l’utilisation abusive des organisations à but non lucratif et de systèmes de virement officieux/de remplacement» et «les mouvements transfrontières de fonds».  Le Président du Comité s’est d’autant plus félicité de cette dernière disposition qu’elle est une marque de la reconnaissance du lien entre terrorisme et circulation illicite de fonds. 


L’élément le plus novateur du texte, a-t-il néanmoins estimé, est que le Conseil demande au Comité de lui soumettre non seulement la liste des Etats qui n’auront pas présenté, le 31 mars 2004 au plus tard, leur rapport de mise en œuvre de la résolution mais d’y joindre un résumé analytique des raisons invoquées par eux.  Heraldo Muñoz a ensuite commenté la structure de l’Equipe d’appui analytique et de surveillance des sanctions qui, créée par la même résolution, est placée sous la direction du Comité qu’il préside.  Ce qu’il faut retenir, a-t-il dit, c’est les mots «analytique» et «indépendant» attachés à cette Equipe dont il est permis d’attendre, en conséquence,  des informations «neutres et objectives».


Le Président du Comité a poursuivi sa conférence de presse par les résultats de la réunion ministérielle de Bali.  Il a d’abord salué son ouverture à des pays autres que les membres de l’ANASE, dont les Etats-Unis, la France ou encore l’Allemagne.  L’intérêt de la réunion, a-t-il affirmé, est qu’un consensus s’est dégagé sur la complémentarité entre les efforts régionaux et internationaux et, en particulier, sur le fait que les premiers ne peuvent en aucun cas se substituer aux seconds.  La réunion a aussi reconnu le terrorisme comme une menace contre le développement économique régional ainsi que son lien avec le trafic illicite des drogues et la criminalité organisée, en général.


Au titre des recommandations, le Président du Comité a cité la création de deux groupes de travail sur la coopération régionale et  celle entre les structures nationales chargées de la lutte contre le terrorisme.  Il a aussi retenu la décision de créer, à Bali, le Centre indonésien sur la coopération entre ces structures nationales.  En règle générale, le Président du Comité s’est dit satisfait de la coopération de l’Indonésie avec l’entité qu’il dirige.  Il s’est d’ailleurs dit satisfait que le Secrétaire d’Etat à la justice des Etats-Unis ait souligné devant lui l’importance de l’approche internationale.  De son entretien avec le Ministre des affaires étrangères du Timor oriental, il a retenu les appels à un appui au renforcement des capacités nationales en matière de lutte contre le terrorisme.  Le Président du Comité a ainsi souligné le rôle que peuvent jouer le Comité contre le terrorisme (CCT), créé par la résolution 1373 du 28 septembre 2001, et les institutions de Bretton Woods, en matière de coopérations technique et financière. 


Répondant aux questions des journalistes, Heraldo Muñoz a fait taire les craintes sur le prétendu manque de coopération de pays comme l’Arabie Saoudite.  Il a, au contraire, rendu hommage à Ryad pour ses efforts «considérables» dans la lutte contre l’utilisation abusive des associations caritatives.  Quant aux allégations selon lesquelles la famille d’Ossama Bin Laden continue de lui apporter une aide financière, il a dit attendre des preuves plus convaincantes que celles rapportées par les journaux.  Une autre question lui a été posée sur la nécessité de remplacer l’entité de surveillance prévue par la résolution 1267 par une nouvelle structure.  Est-ce un aveu  d’impuissance concernant la structure précédente ou, au contraire, la preuve de sa trop grande efficacité?  Ni l’un ni l’autre, a répondu le Président du Comité.  Le mandat de la première entité ayant expiré, il fallait créer une nouvelle structure et, pour des raisons d’efficacité, le Conseil a choisi de lui attribuer des fonctions analytiques et d’en faire un organe totalement indépendant.


Le Représentant permanent du Chili a terminé sa conférence en évoquant la situation en Iraq.  Il a exprimé son ferme appui à la mission électorale que l’ONU y effectue, en estimant que l’option la plus efficace serait celle qui recevrait le soutien et l’adhésion du peuple iraquien.  Le Chili est disposé, a-t-il assuré, à collaborer dans cet effort, compte tenu de l’expérience qu’il a déjà fait valoir dans d’autres parties du globe. 


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