CONSTAT D’INQUIETUDE FACE A L’ABSENCE DE CONSENSUS QUI PESE SUR LES TRAVAUX DE LA COMMISSION DU DESARMEMENT
Communiqué de presse CD/274 |
Commission du désarmement
Session de fond de 2004
257ème séance – matin
CONSTAT D’INQUIETUDE FACE A L’ABSENCE DE CONSENSUS QUI PESE
SUR LES TRAVAUX DE LA COMMISSION DU DESARMEMENT
L’unique organe délibérant de l’ONU spécialisé
dans le désarmement entame ses travaux pour 2004
Les travaux de la Commission du désarmement se sont ouverts ce matin sur un nouveau constat d’inquiétude face à l’incertitude qui pèse sur la progression de ses travaux. En effet, en dépit des nombreuses consultations tenues au cours des derniers mois, les délégations ne sont pas encore parvenues à se mettre d’accord sur les deux questions de fond qu’elles souhaitent examiner, et devant porter l’une sur les armes nucléaires, l’autre sur les armes classiques. Le Secrétaire général adjoint aux affaires de désarmement, M. Nobuyasu Abe, a mis en garde la Commission contre toute inertie. Face aux nouvelles menaces auxquelles nous avons à faire face depuis les attentats du 11 septembre 2001, et au risque de voir des acteurs non étatiques accéder à des armes de destruction massive, mais aussi la persistance d’arsenaux de ce type d’armes et de l’apparition de nouvelles doctrines quant à leur utilisation, il est urgent que la Commission parvienne à établir un ordre du jour pertinent et engage au cours des prochaines semaines des discussions productives, a-t-il dit. Il s’est inquiété des difficultés de cette Commission, créée en 1952, et l’a engagée à tenir compte de façon équilibrée des préoccupations partagées et des espoirs communs. Face aux nombreux débats sur la crise de la diplomatie multilatérale en matière de désarmement, de contrôle des armes et de non-prolifération, il a insisté que la bonne réponse à toutes ces inquiétudes ne résidait pas dans le rejet du multilatéralisme, mais dans des efforts communs de la communauté internationale pour le renforcer.
Dans sa déclaration politique, le Président de la Commission, M. Revaz Adamia, Représentant permanent de la Géorgie, qui avait été élu le 6 novembre 2003, s’est inquiété que la Commission n’ait pas réussi à trouver de consensus sur les deux questions touchant respectivement le désarmement nucléaire et les armes classiques, alors même que certains Etats ne sont pas capables de faire face à leurs obligations au titre des traités qu’ils ont ratifiés. Il a réaffirmé le caractère crucial des questions de désarmement pour la paix et la sécurité internationales. Selon lui, les obstacles à la progression des travaux de la Commission trouvent notamment leurs origines dans les disparités d’intérêts de sécurité nationale, les tensions régionales non résolues et les progrès des technologies d’armement. Il a regretté que la Commission rencontre à nouveau de grandes difficultés à s’accorder sur un ordre du jour pour sa présente session. C’est précisément en ces temps difficiles que la Commission doit contribuer activement à l’établissement et au renforcement de normes de désarmement, a-t-il souligné, en rappelant le rôle de la Commission consistant aussi à jeter les bases propres à faire progresser les autres organes des Nations Unies saisis des questions de désarmement.
S’exprimant au nom du Mouvement des non-alignés (MNA), le Représentant de l’Indonésie, M. Rachmianto, a affirmé que, face à un contexte international caractérisé par la problématique de la non-prolifération et les questions pressantes du désarmement et du contrôle des armements, de même que par la menace des armes de destruction massive et du terrorisme, la Commission restait l’unique forum où les Etats Membres avaient la possibilité de débattre du concept de sécurité collective. Il a souligné que le MNA considérait la question du désarmement nucléaire comme étant une priorité conformément à la décision de l’Assemblée générale 52/492. Estimant que le Mouvement avait fait beaucoup de concessions, il a invité les autres parties à faire de même.
Par ailleurs, la Commission a complété ce matin son Bureau. Elle a élu par acclamation Mme Philomena Murnaghan, d’Irlande, au nom du groupe des Etats d’Europe occidentale et autres Etats, au poste de vice-président et M. Meir Itzchaki, d’Israël, au poste de rapporteur de la Commission. Outre les membres déjà cités, les autres vice-présidents précédemment élus sont: H.E Revaz Adamia (Ouzbékistan), M. Lew Kwang-chul (République de Corée), M. Hugo Flores (Pérou), M. Frederic Bijou (Costa Rica), M. Saad Maandi (Algérie), M. Noël-Emmanuel Ahipeaud Guebo (Côte d’Ivoire), ainsi que Mme Amela Sudzuka (Bosnie-Herzégovine).
La Commission a également pris note de son ordre du jour provisoire* tel qu’adopté en novembre dernier et restant à compléter.
La prochaine réunion de la Commission sera annoncée dans le Journal. Elle poursuivra ses réunions en informelle dès cet après-midi.
* A/CN.10/L.55.
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