En cours au Siège de l'ONU

AG/SHC/3787

DES DÉLÉGATIONS DE LA TROISIÈME COMMISSION APPELLENT À UN RENFORCEMENT DE LA COOPÉRATION POUR ASSURER LA PROTECTION DES ENFANTS

19/10/2004
Communiqué de presse
AG/SHC/3787


Troisième Commission

18e séance – après-midi


DES DÉLÉGATIONS DE LA TROISIÈME COMMISSION APPELLENT À UN RENFORCEMENT

DE LA COOPÉRATION POUR ASSURER LA PROTECTION DES ENFANTS


(Publié le 20 octobre)


Si la protection juridique des enfants est essentielle à leur bien-être, elle n’est pas suffisante face aux multiples formes de violation des droits et en particulier d’exploitation dont sont victimes les plus jeunes membres de la société, ont constaté aujourd’hui les délégations de la Troisième Commission.


La première convention qui règle l’âge minimum requis pour travailler dans l’industrie date de 1919.  La Convention 138 de l’Organisation internationale du travail (OIT) offre un cadre pour la suppression effective du travail des enfants sous toutes ses formes et règle l’âge minimum légal dans tous les secteurs économiques.  Pour autant, la situation dans de nombreuses régions reste préoccupante puisqu’un enfant sur six âgé de cinq à 17 ans –soit 246 millions– est astreint au travail d’après le Bureau international du travail (BIT).  En Afrique, par exemple, 41% des 80 millions d’enfants âgés de cinq à 14 ans travaillent dans des secteurs aussi divers que l’artisanat, le travail domestique, l’agriculture ou l’industrie.  La déléguée de la Côte d’Ivoire a indiqué que son gouvernement avait décidé de se doter de moyens juridiques et institutionnels pour lutter contre le travail des enfants, dont l’interdiction est consacrée par la Constitution.


Si le travail prive les enfants du droit d’aller à l’école et de profiter de leur enfance pour se développer, sous ses pires formes, il peut porter atteinte à leur intégrité physique, mentale ou à leur moralité.  Selon le BIT, un enfant sur huit âgé entre cinq et 17 ans –soit 179 millions d'enfants– est encore assujetti à des activités intrinsèquement condamnables et à des travaux dangereux, tels que, entre autres, l’esclavage, la traite, la servitude pour dettes et autres formes de travail forcé comme la prostitution ou la pornographie.  La Convention 182 de l’OIT, ratifiée par 132 pays, prescrit les mesures à prendre afin d’assurer l'élimination effective de ces formes de travail.  Elles comprennent entre autres une action d'ensemble immédiate, qui tienne compte de l'importance d'une éducation de base gratuite, du besoin de soustraire de toutes ces formes de travail les enfants concernés et d'assurer leur réadaptation et leur intégration sociale, tout en prenant en considération les besoins de leurs familles.


Un million d’enfants par an sont embarqués de force dans le commerce du sexe.  Face à ce constat, les délégations ont insisté, à l’image du Viet Nam et de la Côte d’Ivoire, sur l’importance de la coopération internationale.  Elle est notamment nécessaire pour la poursuite, dans leur pays d’origine, des personnes ayant commis à l’étranger des abus sur les enfants, à l’image de ce qui se fait au Liechtenstein.


Victimes, les enfants le sont doublement puisque ces mauvais traitements s’accompagnent souvent de la transmission de maladies telles que le VIH/sida.  Cette épidémie, qui touche 1,5 million d’enfants de moins de 15 ans, sévit en particulier dans les régions en développement comme l’Afrique subsaharienne ou les Caraïbes. Rappelant que la moitié des nouveaux cas de sida touchent les 15-24 ans, le représentant de la Barbade a remarqué que la réalisation des objectifs contenus dans le Plan d’action « un monde digne des enfants » et dans la Déclaration du Millénaire ne pourraient être atteints sans l’allocation de ressources supplémentaires.  Tenir l’engagement contenu dans l’initiative 20/20, qui préconise que 20% de l’APD et que 20% des budgets des pays en développement soient consacrés aux prestations sociales, doit être une priorité, ont par ailleurs rappelé plusieurs représentants.


La Commission poursuivra son débat sur la promotion et la protection des droits de l’enfant demain, mercredi 20 octobre, à partir de 15 heures.


SUITE DONNÉE AU SOMMET MONDIAL POUR LE DÉVELOPPEMENT SOCIAL ET À LA VINGT-QUATRIÈME SESSION EXTRAORDINAIRE DE L’ASSEMBLÉE GÉNÉRALE


Le délégué de l’Afrique du Sud, au nom du Groupe des 77, a présenté le projet de décision « Résultats de l’examen décennal de la suite donnée au Sommet mondial pour le développement social et à la vingt-quatrième session extraordinaire de l’Assemblée générale » (A/C.3/59/L.16) recommandant à l’Assemblée générale l’adoption d’une déclaration politique mettant l’accent sur la suite donnée au Sommet mondial pour le développement.  Il a souligné la grande responsabilité de la Commission du développement social afin d’assurer que la célébration de Copenhague plus 10 qui se tiendra l’année prochaine permette de réaffirmer les engagements pris.  Il a souhaité que cette proposition soit approuvée à l’unanimité comme les années précédentes.


      Le délégué du Chili a présenté le projet de résolution «  Suite donnée au Sommet mondial pour le développement social et à la vingt-quatrième session extraordinaire de l’Assemblée générale » (A/C.3/59/L.17) qui cerne les défis dans le cadre de développement social, y compris les questions relatives à la situation sociale dans le monde et aux jeunes, aux personnes âgées, aux handicapés et à la famille.


      La déléguée du Portugal a présenté le projet de résolution « Politiques et programmes mobilisant les jeunes » (A/C.3/59/L.18) en soulignant que l’année prochaine sera célébrée les 10 ans du programme action pour les jeunes.  Elle a indiqué qu’il serait essentiel de permettre aux jeunes de représenter leurs pays à l’Assemblée générale et de participer au processus pour examiner ce qui a été réalisé dans le programme.


PRÉVENTION DU CRIME ET JUSTICE PENALE


Le délégué des États-Unis a présenté le projet de résolution « Réseau international d’aide à l’application des lois en vue de lutter contre l’exploitation des technologies de l’information à des fins criminelles » (A/C.3/59/L.20) qui propose d’étendreà d’autre formes de criminalité l’utilisation du réseaupoint de contact Cybercrime, qui permet de détecter les crimes qui utilisent les technologies nouvelles et assure dans ce cadre une collaboration internationale.


Le délégué de l’Italie a présenté le projet de résolution « Renforcement du Programme des Nations Unies pour la prévention du crime et la justice pénale, en particulier de ses capacités de coopération technique » (A/C.3/59/L.22).  Il a dit que l’entrée en vigueur de la Convention de Palerme et de deux de ses protocoles est un signe positif pour préparer une réponse adaptée aux nouvelles menaces, mais cette résolution devrait permettre de donner une force nouvelle au processus et répondre aux demandes pour que le PNUCID puisse fournir d’avantage d’assistance technique aux pays qui en font la demande.


CONTRÔLE INTERNATIONAL DES DROGUES


La déléguée de la Colombie a présenté le projet de résolution « Coopération internationale face au problème mondial de la drogue » (A/C.3/59/L.19) qui tend à réaffirmer les dispositions prises par la communauté internationale dans le cadre du contrôle international des drogues.



PROMOTION ET PROJECTION DES DROITS DE L’ENFANT


Suite du débat général


M. FRANKLIN MAKANGA (Gabon) a déclaré que les engagements énoncés dans le Plan d’action « un monde digne des enfants », adopté en 2002, représentaient le versant politique de l’application dans les pays respectifs de la Convention des Nations Unies relative aux droits de l’enfant, adoptée en 1989.  Il a souligné les initiatives prises et les progrès réalisés depuis 1994, date à laquelle le Gabon a ratifié la Convention.  Il a notamment signalé l’adoption récente d’une loi interdisant le trafic et l’exploitation d’enfants sur l’ensemble du territoire national et l’examen en cours de lois portant création du parlement des enfants et création d’un observatoire national des droits de l’enfant.  Le délégué gabonais a également indiqué que son pays a mis en place en partenariats avec ONUSIDA un fonds d’aide aux orphelins du VIH/sida, et participé à l’atelier régional pour l’Afrique de l’Ouest et du Centre en juillet à Dakar, dont le but était d’élaborer des politiques en faveur des enfants orphelins du VIH/sida.  Il a cependant reconnu que la situation des enfants restait précaire, notamment en raison de la pauvreté, des confits armés et du VIH/sida, et a insisté sur l’urgence d’agir pour transformer positivement la situation, grâce notamment à l’application par les États et les autres acteurs impliqués des traités internationaux relatifs aux droits de l’enfant. 


Mme ANDREA HOCH (Liechtenstein) a indiqué que son pays avait amélioré la protection des enfants face aux abus sexuels en modifiant les dispositions légales et en mettant en place des mécanismes de prévention et de soutien.  Les peines encourues pour les abus sexuels commis sur les enfants ont été durcies, et désormais les actes commis à l’étranger sont aussi incriminés, a-t-elle dit.  Une révision du code de procédure pénal renforce la protection des victimes, et particulièrement des plus jeunes.  Les points clefs de la loi sur la protection des victimes soulignent l’importance du témoignage unique et devant des thérapeutes, a poursuivi la représentante.  Alors que la participation des jeunes a été sollicitée dans la révision de la loi sur la jeunesse, de nouvelles formes de participation à la société civile, notamment par la présence des jeunes aux conférences internationales et européennes, sont également à l’étude, a conclu Mme Hoch.


Mme MAI KHALIL (Égypte) a souligné la situation tragique des enfants en territoires occupés et a salué l’action du Représentant spécial pour les enfants dans les conflits armés.  Elle a indiqué que la loi égyptienne prévoyait la protection des droits de l’enfant, y compris de l’embryon.  Le Conseil national de la maternité et de l’enfance avait participé à l’organisation au Caire d’une réunion internationale sur les mutilations génitales, où a été signée la Déclaration sur l’interdiction de l’excision des femmes.  À ce titre, elle a signalé que son pays a adopté un plan de développement intégré visant à protéger les filles et les femmes qui risquent de subir de telles pratiques.  Il mène également un projet, en collaboration avec le Ministère de la justice français, pour améliorer la protection légale des enfants.  La représentante de l’Égypte a conclu en dénonçant la situation des enfants palestiniens.  Elle a demandé à la communauté internationale d’agir pour protéger leurs droits, et a souligné que l’amélioration de la situation des enfants palestiniens passait par le retrait de la puissance occupante. 


M. JORGE CUMBERBATCH MIGUEN (Cuba) a dressé la liste des obstacles qu’il reste à surmonter pour améliorer la vie des enfants, citant entre autre la malnutrition, l’épidémie de VIH/sida, les maladies, les conflits armés, et l’exploitation des enfants sous toutes ses formes.  Les efforts sérieux doivent être entrepris, et notamment par la redistribution de ressources vers des programmes bénéfiques aux enfants, a-t-il dit.  L’annulation de la dette, ainsi que la réalisation de l’objectif de verser une ADP à hauteur de 0.7% du PNB des pays développés sont essentiels, a-t-il poursuivi.  Il a indiqué que son pays avait signé les deux protocoles additionnels de la Convention relative aux droits de l’enfant.  Celui sur la vente des enfants, la prostitution des enfants et l’utilisation des enfants à des fins pornographiques a été ratifié, a-t-il poursuivi, tandis que le second, sur la participation des enfants dans les conflits armés, a été signé et est en cours de ratification.


M. CHRISTOPHER HACKETT (Barbade), au nom de la Communauté des Caraïbes (CARICOM), a salué les efforts déployés par les Nations Unies pour promouvoir et protéger les droits des enfants et notamment en matière d’assistance aux fins de renforcement des capacités d’application de la Convention relative aux droits de l’enfant.  Cependant, la pauvreté, les conflits, l’instabilité, les pandémies, au premier rang desquels le VIH/sida, mais aussi la dégradation de l’environnement et les catastrophes naturelles, entravent le développement de plusieurs pays et affectent tout particulièrement les enfants.  Une grande partie de ceux qui vivent sous le seuil de pauvreté étaient des enfants, a-t-il dit, et il semblait peu probable que les Objectifs du Millénaire pour le développement soient atteints d’ici à 2015.  Il faut davantage de ressources et de nouvelles stratégies pour concourir à la réalisation des objectifs.  L’initiative 20/20, adoptée en 1995 à Copenhague, doit être pleinement mise en œuvre, de même que l’engagement des pays riches de consacrer 0,7% de leur PNB à l’aide publique en développement.  Il a insisté sur la vulnérabilité particulière des États insulaires en développement et sur l’importance de s’attaquer activement à l’épidémie de VIH/sida dont la moitié des nouvelles victimes sont des jeunes et dont 1,5 million d’enfants sont déjà victimes. 


M. SAMET (Algérie) s’est dit convaincu que l’instauration d’un monde digne des enfants constituait une contribution majeure à la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement.  Il a souligné que la situation des enfants demeurait précaire dans nombre de pays à travers le monde, en particulier en Afrique.  Pour rendre leur dignité à ces enfants, il faut prendre en compte réellement leurs droits économiques et sociaux.  Pour ce faire, il faut réaliser l’accès universel à l’éducation, aux soins médicaux, à la nourriture, à l’eau potable et au logement.  Il faut également, a-t-il dit, veiller à ce que les belligérants ne s’en prennent pas aux enfants et mettre fin à la pratique des enfants soldats et à leur exploitation sexuelle.  Il a rendu hommage au Représentant spécial pour les enfants et les conflits armés pour son rôle de plaidoyer.  Il a par ailleurs indiqué que son pays avait mis en œuvre des plans d’action intersectoriels, coordonnés et intégrés pour réduire la mortalité infantile, lutter contre la malnutrition, et promouvoir l’accès à l’éducation primaire. 


Mme PHAM THI KIM ANH (Viet Nam) a souligné les progrès enregistrés par son pays en terme d’amélioration de la vie des enfants.  Elle a notamment indiqué que 95% des enfants sont inscrits dans les écoles primaires, que la mortalité des enfants de moins de cinq ans a été réduite à 42 sur 1 000, et que 93,3% des enfants de moins d’un an ont été vaccinés contre six maladies, à savoir la tuberculose, la diphtérie, le tétanos, la polio, la coqueluche et la rougeole.  Malgré ces avancées, il reste de nombreux défis au bien-être des enfants, tels leur exploitation commerciale et sexuelle et l’épidémie de VIH/sida qui touche plus de 250 000 enfants.  Le Gouvernement fait de son mieux pour résoudre ces problèmes, en donnant la priorité à la protection des enfants les plus vulnérables et en mettant en place une justice pénale en leur faveur.


Mme MARIE-THERESE HELAL (Canada), s’exprimant également au nom de l’Australie et de la Nouvelle-Zélande, a souligné la nécessité de mener des actions ciblées et d’intégrer les droits de l’enfant dans toutes les activités.  Elle a invité les délégations à revoir soigneusement le libellé de la résolution de portée générale sur ce point et à la simplifier en se concentrant sur les questions urgentes et essentielles.  Elle a loué tout effort visant à renforcer le suivi, la déclaration et la responsabilité dans les cas où les droits des enfants ont été violés en situation de conflit armé, ainsi qu’à répondre aux besoins spécifiques des fillettes.  Elle a favorablement accueilli le rapport du Secrétaire général sur les mesures prises par l’ONU en faveur des enfants touchés par les conflits armés ainsi que la résolution 1539 du Conseil de sécurité sur ce point, et a invité les États à ratifier sans tarder le Protocole facultatif concernant l’implication d’enfants dans les conflits armés et le Statut de la Cour pénale internationale.  Elle a également appuyé le travail du Rapporteur spécial chargé d’examiner les questions se rapportant à la vente d’enfants, à la prostitution d’enfants et à la pornographie impliquant des enfants, et a souligné la nécessité de prendre des mesures aux niveaux international, régional et national pour faire échec à ces crimes, traduire leurs auteurs en justice, et protéger les droits des victimes.  Elle a en outre appuyé le travail de l’expert indépendant chargé d’étudier la prévalence, la nature et les causes de la violence à l’égard des enfants et a dit attendre de cette étude des solutions efficaces.  Elle a par ailleurs évoqué l’adoption par son pays du plan d’action « Un Canada digne des enfants » ainsi que les efforts de la Nouvelle-Zélande et de l’Australie en faveur des enfants. 


Mme KYAW WIN (Myanmar) a observé que le rapport de la Commission des Nations Unies sur les droits des enfants notait certains développements positifs dans la situation de son pays, par exemple l’adoption de règles liées à la loi sur les enfants de 2001, au plan national de santé 1996-2001 qui a permis l’immunisation d’une grande partie de la population, ainsi que le Plan d’action commun de l’Organisation internationale du travail pour l’élimination du travail forcé.  Si son pays ne se trouve plus dans une situation conflictuelle, a-t-elle dit, son gouvernement a toutefois formé un Comité pour la prévention du recrutement des enfants soldats.  Elle a regretté que les sanctions imposées par l’Union européenne, notamment sous forme d’interdiction de visa pour les dirigeants gouvernementaux, pénalisent leurs enfants et leurs petits enfants.


Mme MANEL ABEYSEKERA (Sri Lanka) a rappelé que son pays connaît le problème de l’enrôlement des enfants par les groupes armés, et cherche à engager des négociations afin de le résoudre.  Le Sri Lanka a adopté des politiques bénéficiant aux enfants bien avant l’adoption de la Convention sur les droits de l’enfant, a expliqué la représentante.  Elle a cité notamment la gratuité de l’école et des soins médicaux.  La scolarisation est obligatoire de cinq à 14 ans, a-t-elle ajouté, juste une année de moins que ce que visent les Objectifs du Millénaire pour le développement.  Son pays est partie à toutes les conventions de l’OIT sur le travail des enfants et à leurs protocoles.  Il existe également une Autorité nationale de protection des enfants qui propose entre autres des programmes de sensibilisation pour prévenir l’impunité.  Elle a par ailleurs déploré la politique de recrutement d’enfants soldats que poursuit le groupe des Tigres pour la Libération de l’Eelam Tamoul (LTTE).  La représentante a remercié l’UNICEF de ses efforts à cet égard, et a enfin indiqué que le Sri Lanka a lancé un plan national d’action pour les enfants pour la période 2004-2008.


M. SING SONG CHOL (République populaire démocratique de Corée) a souligné les conséquences considérables du développement rapide des technologies de l'information. L'information joue un rôle important pour atteindre les Objectifs DU Millénaire pour le développement, a-t-il affirmé. Il a alors dénoncé des pays qui abusent des moyens d'information pour porter atteinte à la souveraineté d'autres pays  Au lieu de concentrer leurs efforts sur la lutte contre des problèmes tels que la pauvreté, certains pays préfèrent réaliser leurs objectifs politiques étroits et s’emploient à détruire d'autres nations, a-t-il déclaré.  Selon lui, ces pays utilisent des moyens considérables pour imposer leur idéologie et leur culture par le biais d'une guerre psychologique.  Cela fait obstacle à l’instauration d'un ordre international de l'information équitable, a-t-il soutenu.  Le représentant a ensuite insisté sur le besoin d'aider les pays en développement à renforcer leurs capacités en matière d'information, afin de contribuer au bien-être de toute l'humanité.  Il a souligné l'urgence de réduire les disparités entre pays développés et en développement.  Les Nations Unies doivent renforcer leur aide en matière de formation et de transfert de technologie.


M. TAN KEE KWONG (Malaisie), s’exprimant également au nom de l’Association des nations de l’Asie du Sud-Est (ANASE), a déclaré que le Plan d’action de Ha Noï, adopté en décembre 1998, veille à assurer le bien-être des enfants, notamment par le renforcement de la collaboration régionale dans la lutte contre les crimes commis à l’égard des enfants, et s’efforce de réaliser l’application de la Convention relative aux droits des enfants.  Ces objectifs ont été réaffirmés dans la Déclaration Concord II de Bali, adopté en 2003, selon laquelle les États membres de l’ANASE avaient affirmé la nécessité de créer une société soucieuse de répondre aux besoins des populations vulnérables et d’intégrer la question des enfants dans leurs politiques régionales.


Il a cité le travail en cours, en collaboration avec le Fonds des Nations Unies pour l’enfance (UNICEF), afin de former un cadre multidisciplinaire pour assurer la protection des enfants, en tenant compte en particulier la situation des enfants les plus vulnérables.  Il a en outre noté que le prochain Plan d’action de Vientiane, qui succèdera à celui de Ha Noï, devrait insister sur la nécessité de renforcer les efforts pour réduire les risques sociaux qui touchent les enfants.


Mme ADIYATWIDI ADIWOSO (Indonésie) a annoncé le lancement en juillet du Programme national des enfants à l’horizon 2015, qui comprend les divers objectifs de la protection, de la santé et de la nutrition des enfants ainsi que de l’éducation primaire.  Parmi les objectifs dans le domaine de la santé figurent la réduction –respectivement de deux tiers et d’un tiers– de la mortalité maternelle et infantile d’ici à 2015, la lutte contre le VIH/sida, et des programmes de vaccination.  S’agissant de l’éducation, les priorités des cinq années à venir seront concentrées sur l’amélioration de la qualité des enseignants, la sensibilisation des parents, et des mesures pour encourager l’assiduité des enfants de zéro à six ans.  Quant aux abus dont sont victimes les enfants, elle a noté la tenue en février dernier de la Conférence de Batam, qui a approuvé une action concertée pour combattre l’exploitation sexuelle des enfants.


Mme FLORE ASSOUMOU (Côte d’Ivoire) a indiqué que son pays venait d’élaborer un projet d’appui aux districts sanitaires affectés par la crise que connaît actuellement le pays.  Ce projet, a-t-elle précisé, s’étend sur une période de 15 mois et est financé par l’Union européenne et exécuté par l’UNICEF.  Il prévoit entre autres le renforcement des capacités des prestations, les fournitures d’équipements, de matériels médicaux, de vaccins et de médicaments essentiels, le suivi des consultations prénatales, de l’accouchement assisté et le suivi après l’accouchement ainsi que la distribution de moustiquaires imprégnées.  Elle a également indiqué que son gouvernement avait décidé de se doter de moyens juridiques et institutionnels pour lutter contre le travail des enfants.  Il examine une loi sur le trafic d’enfants et a mis en œuvre la procédure de ratification des deux protocoles facultatifs relatifs à la vente d’enfants, la prostitution des enfants et la pornographie mettant en scène des enfants et à l’implication des enfants dans les conflits armés.  Elle a par ailleurs indiqué que son pays avait adopté des plates-formes communes d’action avec plusieurs pays voisins pour lutter contre le trafic des enfants.


Mme MAVIS KUSORGBOR (Ghana) a noté que l’exploitation, le crime et les abus contre les enfants perdurent surtout dans les zones où les structures sociales et l’état de droit sont déstabilisés.  Elle a souligné que pour assurer la réalisation du bien-être des enfants, la coopération internationale est essentielle, et qu’il était nécessaire de conjuguer les énergies, les ressources et les initiatives.  Elle a salué la collaboration entre l’Union africaine, le secrétariat du NEPAD, la commission économique de l’Afrique et l’UNICEF qui a permis de mettre l’accent sur la complémentarité entre les objectifs du NEPAD, des OMD et du Plan d’action « un monde digne des enfants »: cette recherche constitue une banque de données sur la situation des enfants en Afrique, a-t-elle poursuivi.  Reconnaissant le rôle essentiel des enfants dans le développement du pays, elle a souligné les mesures prises pour assurer l’amélioration de la formation des jeunes et les préparer à participer à l’entreprise.  Elle a finalement rappelé que le sort des enfants dans les situations de conflits doit être une priorité, et que pour ce faire cette question doit être intégrée dans tous les programmes de l’ONU.


M. AMARE TECKLE (Érythrée) a évoqué le lien entre les violations des droits des enfants et la pauvreté.  L’absence d’éducation et le manque de possibilités d’emploi facilitent l’enrôlement des enfants dans l’armée ou dans des groupes armés, la servitude, la traite et d’autres activités illicites, a-t-il dit.  Il a indiqué que son gouvernement s’attachait tout particulièrement à assurer l’accès des enfants aux soins de santé, à la prévention des maladies et aux traitements des maladies évitables ou curables ainsi qu’à l’éducation.  Le Gouvernement s’est engagé à réaliser les Objectifs du Millénaire en matière de mortalité infantile, de vaccination et d’éducation pour tous.  Il a accueilli le lancement de l’étude sur la violence à l’égard des enfants comme un développement positif.  Il a par ailleurs fait observer que les enfants qui avaient survécu aux années de conflits qu’a connu le pays étaient devenus des cibles d’enlèvement lors de la dernière attaque contre l’Érythrée.  Une fois enlevés, ils sont utilisés comme démineurs, boucliers humains ou esclaves, a-t-il déploré, en soulignant que 20 millions d’Africains, dont la majorité sont des enfants, ont été tués par des armes légères. 


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