LA PRÉVALENCE DES OBJECTIFS ÉCONOMIQUES SUR LES OBJECTIFS SOCIAUX MINE LES EFFORTS DE RÉDUCTION DE LA PAUVRETÉ
Communiqué de presse AG/SHC/3777 |
Troisième Commission
1re & 2ème séances – matin & après-midi
LA PRÉVALENCE DES OBJECTIFS ÉCONOMIQUES SUR LES OBJECTIFS SOCIAUX MINE
LES EFFORTS DE RÉDUCTION DE LA PAUVRETÉ
À un an du premier examen des progrès accomplis vers la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD), la Troisième Commission (affaires sociales, humanitaires et culturelles), chargée de proposer des réponses aux enjeux sociaux et aux obstacles majeurs à la jouissance par tous des droits de l’homme et du droit au développement, a ouvert, aujourd’hui, ses débats, sous la présidence de Valery Kuchinsky (Ukraine).
Au cours de cette séance inaugurale, le Secrétaire général adjoint aux affaires économiques et sociales, Jose Antonio Ocampo, a placé d’emblée les travaux de la Commission dans le cadre de l’examen en 2005 de la mise en œuvre de la Déclaration de Copenhague et des Objectifs du Millénaire pour le développement. L'éradication de la pauvreté, la réalisation du plein emploi, l'inclusion et la participation de tous les citoyens –moyens essentiels pour placer l’homme au centre du développement- impliquent, selon lui, de mettre un terme à la hiérarchisation des politiques donnant l’avantage aux objectifs économiques sur les objectifs sociaux. Reprenant à son compte les conclusions de la Commission mondiale sur la dimension sociale de la mondialisation, il a estimé que l’enjeu majeur était de tirer parti de la mondialisation à l’appui du développement social et a établi trois priorités: la compatibilité et la contribution des politiques macro-économiques aux objectifs de politiques sociales, le renforcement des capacités des gouvernements à définir et à appliquer leurs propres politiques sociales, et la participation de tous les groupes sociaux à la formulation des stratégies de développement. Réaffirmant la responsabilité première des États en matière de développement social, il a néanmoins concédé que la faiblesse des institutions et de l’administration publique dans certains États, et la perte d’autonomie des autorités publiques dans un environnement économique mondial caractérisé par l’interdépendance, rendaient la coopération à tous les niveaux plus que jamais pertinente et cruciale. Il a ainsi invité les États Membres à réfléchir au rôle des décisions nationales dans la compensation des effets délétères de la mondialisation.
Déplorant que 800 millions d’adultes soient illettrés et quelque 110 millions d’enfants ne soient pas scolarisés, le Directeur du Bureau de l’UNESCO à New York, Viviane Launay, et l’Inspecteur du Corps commun d’inspection, Doris Bertrand, ont mis l’accent sur le rôle primordial de l’éducation dans le développement et la réduction de la pauvreté. Mme Bertrand a ainsi estimé qu’il fallait rehausser le niveau de priorité accordé à l’éducation dans les politiques de développement et accroître la coordination entre les différentes organisations du système des Nations Unies travaillant sur le terrain. Elle a insisté sur le rôle déterminant de l’intégration des politiques en matière d’éducation dans les stratégies de développement, ainsi que sur la nécessité que celles-ci soient conçues par des acteurs nationaux et non par les donateurs.
La Commission a par ailleurs adopté son programme de travail*. En articulant leur réflexion autour de l’objectif global de réduction de la pauvreté, les délégations s’attacheront, au travers de débat de fonds et de dialogue interactif avec des experts, à formuler des stratégies communes pour créer une société pour tous, lutter contre la faim, promouvoir l’égalité entre les sexes et l’enseignement primaire universel, réduire la mortalité infantile et maternelle, combattre les épidémies et les maladies évitables et lutter contre la criminalité et le trafic des drogues. Pour faciliter la traduction en mesures concrètes, au niveau national, des engagements pris au niveau international, elles tenteront d’identifier les moyens de mettre en place un véritable partenariat mondial pour le développement.
À cette fin, les représentants échangeront l’expérience de chacun des États Membres et débattront des meilleures options pour garantir à tous l’exercice des droits et libertés fondamentales et leur protection. Ils débattront de l’importance de l’état de droit et de la bonne gouvernance. La situation des groupes les plus vulnérables que sont notamment les femmes, les enfants, les personnes handicapées, les minorités, fera l’objet d’une attention particulière, de même que celle des 17 millions de réfugiés et de personnes déplacées dépendant du Haut Commissariat pour les réfugiés. En outre, fidèles à la Charte qui consacre l’importance du respect des droits humains, ils examineront les moyens d’assurer l’application et de punir les violations des normes et traités relatifs aux droits de l’homme, aux droits des réfugiés et au droit international humanitaire.
Cette année, les grands sujets de préoccupation de la Commission sont notamment les liens existant entre population et pauvreté et leurs incidences sur les stratégies de développement et la protection des droits de l’homme dans la lutte antiterroriste. Au moment où l’on célèbre le vingt-cinquième anniversaire de l’adoption par l’Assemblée générale de la Convention sur l’élimination de toutes les formes de discrimination à l’égard des femmes (CEDAW), la Commission axera son débat sur le changement des comportements comme moyen de parvenir à l’égalité de traitement. Elle débattra notamment des causes de la violence contre les femmes et des moyens de lutter contre l’impunité dont elles font souvent l’objet. S’agissant de la promotion et de la protection des droits de l’enfant, les délégués entendront Paolo Sergio Pinheiro, expert indépendant, rendre compte de son étude approfondie de la violence dont ils font l’objet, et examineront les recommandations faites par le Secrétaire général à la suite de l’évaluation des mesures prises par le système des Nations Unies en faveur des enfants touchés par les conflits armés.
La célébration du dixième anniversaire de l’Année internationale de la famille, l’élaboration d’une convention sur les droits des personnes handicapées et l’adoption d’une déclaration sur les droits des peuples autochtones, objectif majeur de la Décennie internationale pour les populations autochtones qui arrive à échéance cette année, seront également à l’ordre du jour. Par ailleurs, la Commission entendra 19 rapporteurs spéciaux, représentants du Secrétaire général et experts indépendants. Dans ce cadre, les délégués entendront des présentations sur la situation des droits de l’homme au Soudan, en Afghanistan, dans les territoires palestiniens occupés depuis 1967, en République populaire démocratique de Corée, au Burundi, en République démocratique du Congo et au Myanmar. La clôture des travaux de la Commission est prévue pour le 24 novembre.
Outre son Président, le Bureau de la Commission (élu le 10 juin) est composé de Mme Mavis Esi Kusorgbor (Ghana), Mme Astanah Banu Shri Abdul Aziz (Malaisie), Mme Rachel Groux (Suisse), Vice-Présidents; et d’un Rapporteur, M. Carlos Enrique Garcia Gonzalez (El Salvador).
Dans le cadre de la revitalisation des travaux de l’Assemblée générale, la Commission a en outre nommé Shri Abdul Aziz (Malaisie) facilitateur dans le cadre des consultations sur la réorganisation des méthodes de travail de la Commission.
La Commission poursuivra son débat sur les questions relatives au développement social, demain mardi 5 octobre, à partir de 10 heures.
* A/C.3/59/1, A/C.3/59/L.1/Rev.1, et A/C.3/59/L.1/Add.1 (documentation)
SUITE DONNÉE AU SOMMET MONDIAL POUR LE DÉVELOPPEMENT SOCIAL ET À LA VINGT-QUATRIÈME SESSION EXTRAORDINAIRE DE L’ASSEMBLÉE GÉNÉRALE
Rapport du Secrétaire général sur la question (A/59/120)
Dans le cadre de l’examen décennal de la suite donnée au Sommet mondial pour le développement social qui s’est tenu à Copenhague en 1995 et à la vingt-quatrième session extraordinaire de l’Assemblée générale, le Secrétaire général recommande à l´Assemblée de souligner l’importance d’une approche centrée sur l’homme et de sa concrétisation dans les politiques publiques et les stratégies de développement. Pour ce faire, le rapport définit trois thèmes essentiels qui jouent un rôle crucial pour concrétiser les Objectifs du Millénaire pour le développement. Il s’agit de mieux comprendre et gérer l’impact social de la mondialisation, d’orienter les politiques macroéconomiques nationales et internationales vers la réalisation d’objectifs à caractère social, et d’accroître la capacité des gouvernements à mettre en œuvre leurs propres politiques sociales.
Le Secrétaire général regrette que l’impact social de la mondialisation n’ait pas été suffisamment examiné alors que les différends sur la mondialisation s’aggravent. Le rapport souligne que les questions liées à la sécurité publique ne devraient pas empêcher de réfléchir aux incidences sociales et culturelles de la mondialisation et leurs répercussions sur le développement.
Le rapport note qu’il reste des difficultés de fond et des obstacles politiques considérables à surmonter pour que les politiques économiques nationales et internationales soient efficaces et cohérentes et contribuent à une amélioration des conditions de vie de tous. Bien que dès le début des travaux relatifs à la suite donnée au Sommet, le rôle clef des politiques économiques appropriées ait été souligné, notamment dans la stratégie de réduction de la pauvreté, le rapport estime que l’élaboration de politiques macroéconomiques -y compris celles recommandées par les institutions financières internationales- ne prend pas en compte les objectifs de développement comme par exemple le plein emploi ou l’accès aux services sociaux essentiels.
Le rapport souligne également que l’exercice concret de la responsabilité des pays et des États dans le développement social est de plus en plus difficile. Le Secrétaire général souligne notamment que la capacité des gouvernements nationaux à entreprendre des politiques sociales est souvent entravée du fait de la perte de leur autonomie en matières de choix politiques à mesure qu’ils s’intègrent dans une économie mondiale.
Déclaration ministérielle pour le quarantième anniversaire du Groupe des 77 (A/59/115)
Par cette lettre, datée du 22 juin 2004, le Représentant permanent du Qatar transmet au Secrétaire général la déclaration ministérielle adoptée lors de la réunion spéciale tenue les 11 et 12 juin 2004 à Sao Paulo (Brésil) pour la célébration du quarantième anniversaire du Groupe des 77 (132 États Membres des Nations Unies).
DÉVELOPPEMENT SOCIAL, Y COMPRIS LES QUESTIONS RELATIVES À LA SITUATION SOCIALE DANS LE MONDE ET AUX JEUNES, AUX PERSONNES ÂGÉES, AUX HANDICAPÉS ET À LA FAMILLE
Note du Ministre des relations extérieures d’El Salvador, datée du 17 mars (A/59/73)
Par cette lettre, le Gouvernement salvadorien demande à être pris en considération lorsque la commission mondiale sur les migrations, lancée le 9 décembre 2003, à l’initiative du Secrétaire général, procèdera aux consultations régionales dans le cadre de son mandat d’examiner les divers problèmes que posent les migrations internationales et d’y apporter des éléments de réponse.
Rapport sur les préparatifs de la célébration du dixième anniversaire de l’Année internationale de la famille en 2004 (A/59/176)
À l’occasion de la célébration du dixième anniversaire de l’Année de la famille, le rapport dresse la liste des mesures que les États ont pu prendre en matière de politique familiale. Le présent rapport complète les informations contenues dans le rapport du Secrétaire général soumis à la Commission du développement social (E/CN.5/2004/3).
Dans différents pays, des enquêtes sur la situation des familles ont été menées, des organes de coordination à l’échelon national ont parfois été créées, des lois ont été adoptées et des services sociaux ont été proposés. Le rapport souligne également le travail du Programme des Nations Unies pour la famille dans le cadre des festivités organisées pour célébrer le dixième anniversaire de l’Année internationale de la famille.
Alors que l’évolution récente des sociétés affecte profondément la structure familiale, particulièrement touchée par des phénomènes comme la pandémie du VIH/sida ou les migrations économiques, le Secrétaire général réaffirme l’importance du rôle de la famille dans le développement social. Tout en soulignant que la politique familiale demeure incontestablement de la responsabilité des autorités nationales et infranationales, il donne des indications pour poursuivre à intégrer les questions relatives à la famille dans les programmes nationaux de développement.
Le Secrétaire général dresse une liste des recommandations que l’Assemblée générale pourra prendre dans le cadre du suivi du dixième anniversaire. Elle pourra notamment suggérer aux États de mettre en place un mécanisme de coordination efficace, des législations et des services sociaux propres à promouvoir la famille. Les gouvernements pourront aussi être encouragés à maintenir les relations de partenariat avec les organisations concernées de la société civile. L’Assemblée générale qui tiendra une séance plénière de la cinquante-neuvième session à la question pourra également, entre autre, recommander que l’ Organisation des Nations Unies joue un rôle d’appui pour intensifier l’intérêt porté à la famille et que le Programme des Nations Unies sur la famille fournisse une assistance technique aux gouvernements.
DÉCÉNNIE DES NATIONS UNIES POUR L’ALPHABÉTISATION: L’ÉDUCATION POUR TOUS
Mise en oeuvre du plan d’action international pour la décennie des Nations Unies pour l’alphabétisation (A/59/267)
Dans le cadre de la mise en œuvre du Plan d’action pour la Décennie des Nations Unies pour l’alphabétisation, le rapport du Directeur général de l’UNESCO rend compte de l’avancement des activités menées à tous les niveaux pour lancer la Décennie. Le document rassemble les informations sur les enjeux auxquels l’ensemble de la communauté internationale fait face dans sa lutte contre l’analphabétisme. Si la majorité des 862 millions de personnes qui ne savent ni lire, ni écrire habite dans le monde en développement, et notamment en Chine, au Pakistan, au Bangladesh et en Inde, le rapport rappelle que les pays développés sont également touchés par ce fléau.
Il souligne l’importance de ne pas oublier l’alphabétisation des adultes, relais essentiel pour que les enfants soient alphabétisés. Constatant que les objectifs fixés par la communauté internationale ne seront atteints ni à la fin de la Décennie en 2012 ni à l’échéance de 2015 concernant l’éducation pour tous, le rapport souligne qu’il faut absolument renforcer l’appui politique et financier apporté à cette question. Le rapport préconise notamment d’assurer une meilleure intégration des activités menées dans le cadre de la Décennie avec les objectifs de Développement pour le millénaire. Il recommande également que des rapports intérimaires soient présentés tous les deux ans à l’Assemblée générale et que l’UNESCO mène des consultations élargies pour partager les informations avec les autres partenaires.
Rapport du Corps commun d’inspection sur le thème « assurer l’accès universel à l’enseignement primaire, objectif fixé dans la Déclaration du Millénaire » (A/59/76 et Add.1 + Corr.1)
Le rapport du Corps commun d’inspection cherche à établir si les conditions sont réunies pour que les États Membres parviennent à atteindre l’objectif fixé d’assurer l’accès universel à l’enseignement primaire d’ici à 2015. Actuellement, 104 millions d’enfants dans le monde, en majorité des filles, en sont privés.
Le rapport appelle à renforcer les modes d’évaluation des résultats de l’apprentissage et à mesurer l’acquis des élèves à l’échelle nationale et internationale. Les raisons des échecs du passé sont évaluées. Elles tiennent souvent au manque d’attention porté aux partages des connaissances entre les différents partenaires qui interviennent dans ce domaine, et au fait que les résultats des évaluations n’ont pas été pris en compte dans l’élaboration des plans ultérieurs. Soulignant que pour atteindre l’objectif fixé, la responsabilité doit être partagée entre les gouvernements des pays en développement et la communauté internationale, le groupe des 11 auditeurs qui constituent le Corps commun d’inspection souligne le manque de ressources venant de la communauté internationale. Dans leur rapport, les inspecteurs préconisent une plus grande coopération entre les différents partenaires, notamment dans l’échange des données sur les résultats des divers plans de soutien à l’enseignement primaire. Dans ses recommandations, le rapport préconise notamment d’étudier la possibilité d’élargir le champ des initiatives de financement accéléré (IFA) de la Banque Mondiale à l’ensemble des pays les moins avancés (PMA).
L’Assemblée générale devrait encourager les donateurs bilatéraux à revoir la répartition sectorielle de leur aide publique au développement en vue d’accroître la part consacrée à l’éducation et dont la moitié devrait être réservée à l’enseignement primaire. Enfin, le rapport conclut en suggérant à l’Assemblée générale de créer un mécanisme pour étudier les nouvelles formes de financement.
SUITE DONNÉE À L’ANNÉE INTERNATIONALE DES PERSONNES ÂGÉES: DEUXIÈME ASSEMBLÉE MONDIALE SUR LE VIEILLISSEMENT
Rapport du Secrétaire général (A/59/164)
Le rapport passe en revue les initiatives entreprises pour mettre en œuvre le Plan d’action international sur le vieillissement adopté à Madrid en 2002. Il note les progrès réalisés mais aussi le chemin qui reste à parcourir afin d’assurer que les personnes âgées soient prises en compte dans les politiques publiques. Une personne sur dix dans le monde est âgée de 60 ans et plus et, d’ici à 2050, une personne sur cinq aura atteint cet âge. Différents ateliers ont pu être organisés au niveau régional en Europe, Asie, Afrique et en Amérique du Sud pour suivre et échanger les idées sur l’établissement de programmes nationaux à destination des personnes âgées.
Le Secrétaire général souligne les efforts entrepris pour rassembler les données essentielles qui font parfois défaut et handicapent les possibilités de prendre des décisions à destination des plus vulnérables. Il souligne qu’il est nécessaire de renforcer les capacités au niveau national et donc d’encourager les gouvernements à contribuer au fonds d’affectation spéciale des Nations Unies. Il recommande notamment que la Commission de la condition de la femme continue d’inclure la question des femmes âgées, en particulier celles dans les milieux ruraux, à son ordre du jour. Il prône également pour que les efforts en cours pour parvenir aux Objectifs du Millénaire pour le développement tiennent compte de la situation des personnes âgées et qu’elles puissent participer à la prise de décision sur les politiques qui leur sont destinées.
Enfin, le rapport conclut en insistant sur l’importance d’intégrer les politiques destinées aux personnes âgées dans une réflexion générale sur les plans en faveur du développement, et non pas d’aborder ces questions de manière spécifique. Pour rendre hommage à toutes les personnes âgées, il est à noter qu’une série de réunions se tiendront au Siège de l’Organisation le 7 octobre.
Déclarations liminaires
M. JOSÉ ANTONIO OCAMPO, Secrétaire général adjoint aux affaires économiques et sociales, a insisté sur l’importance que revêt l’examen de la mise en œuvre de la Déclaration de Copenhague, dont le dixième anniversaire sera célébré en 2005 au même moment où les chefs d’État et de gouvernement examineront les progrès réalisés vers la pleine réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD). Il a réitéré l’importance de mettre l’homme au centre des politiques de développement pour la réalisation des huit OMD, et des deux objectifs du Sommet sur le développement social que sont le plein emploi et l’intégration sociale. À cette fin, a-t-il dit, il convient d’articuler, que ce soit au plan national ou international, les politiques économiques et sociales en reconnaissant leur interdépendance. Le cœur de la problématique est de formuler des politiques économiques tournées vers la réalisation d’objectifs sociaux et de l’objectif d’ensemble de l’élimination de la pauvreté, en tenant compte de la nécessité d’une croissance économique à large spectre et durable.
Dans ce contexte, a poursuivi M. Ocampo, il convient de ne pas laisser les controverses existantes autour du phénomène de la mondialisation et les préoccupations sécuritaires accrues diminuer l’attention qu’accordent les gouvernements à l’impact social et culturel de la mondialisation ainsi qu’à son impact sur le développement. À ce titre, il a invité les délégations à examiner avec soin les conclusions de la Commission mondiale sur la dimension sociale de la mondialisation.
Rappelant que la responsabilité première du développement social incombe à l’État, il a néanmoins souligné que la faiblesse des institutions et de l’administration publique dans certains États et la perte d’autonomie des autorités publiques dans un environnement économique mondial caractérisé par l’interdépendance rendaient la coopération à tous les niveaux plus que jamais pertinente et cruciale. Le Secrétaire général adjoint a par ailleurs souligné le besoin d’assurer à chaque groupe social la possibilité de participer à la vie de la société. À ce titre, il a insisté sur la nécessité de reconnaître l’ampleur de la tâche qui reste à accomplir pour lever les obstacles s’opposant à l’équité sociale et à la pleine égalité et participation des personnes handicapées.
M. Ocampo a également souligné l’importance de traiter les besoins spécifiques des personnes âgées, que ce soit en matière de santé, de vie active, de retraite et de participation à la vie économique, sociale et politique. S’agissant de la célébration cette année du dixième anniversaire de l’Année internationale de la famille, M. Ocampo a indiqué que les mesures visant à intégrer dans les politiques sociales une perspective soucieuse des intérêts de la famille devaient être associées à une stratégie combinant plaidoyer et activités d’intégration.
Concluant, le Secrétaire général adjoint a déclaré que les efforts entrepris en vue de construire une société équitable et intégrant tous les groupes, y compris les plus désavantagés, galvanisent la solidarité et la cohésion sociales, renforçant ainsi le « cercle vertueux » du développement. Il a également souligné la responsabilité spéciale de la Troisième Commission pour ce qui est de contribuer au débat sur les moyens de réaliser les objectifs d’élimination de la pauvreté, de plein emploi et d’intégration sociale.
M. JOHAN SCHÖLVINK, Directeur de la Division des politiques sociales et du développement social, a présenté les rapports. Concernant celui sur la « suite donnée au Sommet mondial pour le développement social et à la vingt-quatrième session extraordinaire de l’Assemblée générale », il a rappelé l’importance du rapport dans le cadre de la célébration du dixième anniversaire du Sommet mondial et du fait de ses liens avec la révision à cinq ans de la Déclaration du Millénaire, qui a fixé les Objectifs du Millénaire pour le développement. Ce texte a été rédigé dans le cadre de la préparation de la session de la Commission du développement social qui se tiendra en février prochain, et fera le point sur le Sommet mondial sur le développement social 10 ans après sa tenue à Copenhague.
Il a regretté que l’idée de mettre l’homme au centre du développement, comme souhaité lors du Sommet mondial, ne soit pas encore rentré dans la réalité. Il a dressé la liste des raisons d’un tel décalage entre les intentions et la réalité. Il a souligné le manque d’attention que la Commission du développement social a notamment porté à la question d’une meilleure gestion du développement social dans le cadre de la mondialisation. Pour ce qui est des politiques macroéconomiques et sociales, nationales et internationales, il a rappelé la difficulté de mettre en place des politiques suffisamment cohérentes et efficaces pour assurer un accès équitable et universel aux revenus, aux ressources et aux services sociaux. Il a rappelé que le rapport prône la nécessité de faire le lien entre les politiques macroéconomiques et leur impact social. Il a souligné le caractère artificiel de la division entre aspects sociaux et économiques qui sont, d’une part, étudiés par la Deuxième Commission et, d’autre part, par la Troisième.
En ce qui concerne la capacité des États de mettre en place les politiques sociales, il a remarqué que la Commission avait toujours insisté que cela ne pouvait se faire sans un engagement de la communauté internationale. Le rapport rappelle en outre que l’exercice concret de la responsabilité des pays et des États dans le développement social est de plus en plus difficile, et que la capacité des gouvernements nationaux à entreprendre des politiques sociales est souvent entravée du fait de la perte de leur autonomie en matière de choix politiques à mesure qu’ils s’intègrent dans une économie mondiale.
Il a également souligné la recommandation faite par le rapport de soumettre à l’Assemblée générale une résolution qui mette l’accent sur une approche pour intégrer l’homme au cœur du développement, et permettre que cela puisse être réalisé dans les politiques publiques.
Quant au rapport sur le dixième anniversaire de l’Année internationale de la famille, M. Schölvink a rappelé les propos du Secrétaire général sur le rôle central de la cellule familiale dans la réalisation des objectifs liés au développement. Ce rôle, a-t-il poursuivi, est souvent oublié. Il a annoncé la nomination d’une personne chargée des questions de la famille au sein de la Division des politiques sociales et du développement social. Il a également rappelé à la Commission que la session plénière de l’Assemblée sur le dixième anniversaire de l’Année internationale de la famille en 2004 aura lieu le 6 décembre.
Même si la Commission ne se penche pas sur les personnes handicapées dans le cadre des discussions sur le Développement social, M. Schölvink a souligné que cette question sera étudiée dans le cadre des questions des droits de l’homme. Il recommande qu’à l’avenir il faudrait suivre cette question de façon particulière afin de montrer son importance.
Quant au suivi de la « suite donnée à l’Assemblée mondiale sur le vieillissement », il a passé en revue les points soulevés dans le rapport qui dresse la liste des actions menées pour mettre en place le Plan de Madrid, qui cherche à intégrer les personnes âgées dans les politiques de développement. Il a souligné le manque de financement qui pèse sur la mise en œuvre du Plan de Madrid.
M. Schölvink a conclu en affirmant l’importance de reconnaître l’interdépendance entre l’approche économique et sociale du développement. Dans ce cadre, il a souligné l’importance de travailler en commun avec la Deuxième Commission qui se charge des questions économiques.
Mme VIVIANE LAUNAY, Directeur du Bureau de l’UNESCO à New York, a présenté le rapport sur la mise en œuvre du Plan d’action international pour la Décennie des Nations Unies pour l’alphabétisation. Elle a dressé la liste des lancements régionaux de la Décennie. Elle a rappelé que plus de 100 millions d’enfants ne vont pas à l’école et que 800 millions d’adultes sont illettrés. Elle a souligné le fait que la question de l’alphabétisation n’est pas suffisamment prise en compte. Elle a parlé du lancement en 2005 de l’initiative pour l’alphabétisation des exclus, qui se concentrera sur les 33 pays où le taux d’analphabétisme dépasse 50% et/ou plus de 10 millions de personnes sont illettrées. Elle a souligné l’importance de dresser des synergies entre la Décennie et les autres processus de l’éducation pour tous qui sont pris notamment par la Banque Mondiale et d’autres organes. Elle a conclu en soulignant le rôle indispensable de l’alphabétisation dans la construction d’une société démocratique, paisible et juste.
Dialogue avec les hauts fonctionnaires
Répondant aux questions et observations des délégations, M. Ocampo a souligné que la pauvreté ne dépendait pas seulement de la croissance économique, mais que les avancées en matière d’élimination de la pauvreté avaient toujours été alimentées par la croissance, qui permet de créer des revenus et de les répartir. La réduction de la pauvreté est donc, a-t-il insisté, une question tant sociale qu’économique. Ceci appelle, a-t-il ajouté, que les politiques économiques et sociales soient toutes deux au centre des stratégies de réduction de la pauvreté. Il a également indiqué qu’une augmentation du prix du pétrole de 10 dollars tendait à réduire la croissance globale de 2% sur deux ans, et que l’impact sur l’emploi était différé selon les politiques économiques. L’inflation, a-t-il dit, entraîne, bien que pas automatiquement, la levée des taux d’intérêts, ce qui a un impact sur les tendances de croissance. Il a affirmé que l’aperçu de l’économie mondiale indiquait un certain risque de récession, notamment à cause de l’augmentation du prix du pétrole. Soulignant que l’emploi était le point de rencontre du développement social et du développement économique, il s’est félicité de l’accent mis sur la réalisation du plein emploi dans le Plan d’action de Copenhague. Il a estimé que l’année 2005 constituait une opportunité à ne pas manquer de passer en revue les objectifs de Copenhague, en tête desquels sont l'éradication de la pauvreté, la réalisation du plein emploi, et l'inclusion et la participation de tous les citoyens. À ce titre, il a souligné que la réalisation de ces derniers devait contribuer à la réalisation des Objectifs du Millénaire, dont les chefs d’État et de gouvernement examineront, également en 2005, l’état de mise en œuvre. Il a par ailleurs invité les États Membres à réfléchir au rôle des décisions nationales dans la compensation des effets délétères de la mondialisation, notamment en ce qui concerne les flux migratoires internationaux, les capacités d’utiliser les technologies conçues ailleurs, et l’utilisation des flux de capitaux. Concluant, il a souligné, à l’instar de la Commission mondiale, que l’enjeu était d’utiliser la mondialisation à l’appui du développement social.
M. Schlövink a invité la Commission à reconnaître l’impact social de la mondialisation et à formuler des politiques économiques qui répondent aux asymétries qu’elle entraîne. L’enjeu est d’établir une hiérarchie dans les priorités pour garantir que les objectifs économiques ne l’emportent pas sur les objectifs sociaux, afin de concourir à un développement centré sur l’homme. Il a également rappelé que ce n’est que depuis la révision du mandat de la Commission qu’elle est saisie du suivi du Sommet de Copenhague et de la question de l’intégration des politiques économiques et sociales, en complémentarité toujours plus étroite avec la Deuxième Commission. S’agissant de la célébration, le 6 décembre, du dixième anniversaire de l’Année internationale de la famille, il a indiqué que les délégations auront l’occasion de s’échanger leurs points de vue et de faire part de leurs préoccupations au cours d’une conférence organisée par le Secrétariat.
À son tour, Mme Launay a indiqué que le principal obstacle à la mise en œuvre des Objectifs de Dakar sur l’éducation pour tous et des Objectifs du Millénaire en matière d’éducation était de recueillir les statistiques pour chacun des pays, ventilés par sexes et groupes d’âges en particulier. Au-delà des questions techniques et des capacités de collecte, les enjeux politiques autour des statistiques et de leurs interprétations rendent l’exercice particulièrement délicat, a-t-elle déclaré. S’agissant de la définition de l’alphabétisation, elle a indiqué qu’elle s’entendait comme la faculté de pouvoir lire et écrire et d’en faire l’usage dans la vie quotidienne. Répondant à la remarque de la représentante du Sri Lanka, selon laquelle la famille entendue comme noyau de la société avait des formes et des statuts socioéconomiques différentes de par le monde, elle a mis en garde contre la difficulté de prendre en compte les formes d’enseignements traditionnels officieux, qui présentent souvent les mêmes avantages que l’enseignement classique. Elle a indiqué que le principal objectif de la Décennie était la prise de conscience du rôle de l’alphabétisation et de l’éducation, de la reconnaissance de l’égalité des petites filles en terme d’accès à l’enseignement, ainsi que la prise de conscience du fait que l’éducation est un processus à envisager à tous les stades de la vie. S’agissant de citer des initiatives concrètes, elle a notamment précisé que l’UNESCO menait, depuis Addis Abeba, des programmes visant à répondre aux besoins de l’Afrique.
Débat général
M. ABDULLA EID SALMAN AL-SULAITI (Qatar), parlant également au nom du Groupe des 77 et de la Chine, a souligné les difficultés qui font toujours obstacle à la réalisation des engagements pris à Copenhague et à l’insertion de l’homme au cœur des politiques de développement. Il a poursuivi en admettant les écarts qui existent entre les intentions et les actions en terme de politiques nationales et internationales. Selon lui, la réalisation des objectifs à long terme nécessite l’adoption de politiques économiques cohérentes. Le Groupe des 77 et la Chine exhortent les pays développés à faire des efforts concrets et immédiats pour consacrer 0.7% de leur PNB aux pays en développement et 0.15 à 0.20% de leur PNB au pays moins avancés.
Il a rappelé que le Groupe des 77 et la Chine soutiennent le Nouveau partenariat pour le développement de l’Afrique (NEPAD) et il a appelé la communauté internationale à faire de même. Afin de préparer l’année 2005 et donc la révision du Sommet mondial 10 ans après sa tenue à Copenhague, il a souligné la nécessité d’évaluer pleinement la mise en œuvre des 10 engagements pris au Sommet mondial et à la vingt-quatrième session de l’Assemblée générale au Sommet du Millénaire, d’établir un dialogue digne de ce nom pour renforcer et faire avancer le partenariat entre le Nord et le Sud et, enfin, lutter contre les conséquences négatives de la mondialisation.
Évoquant la situation difficile des personnes âgées et la nécessité de travailler pour promouvoir et protéger leurs droits politiques économiques et sociaux, il a affirmé que le Groupe des 77 et la Chine sont prêts à prendre leur responsabilité pour mettre en œuvre le Plan d’action adopté à Madrid.
M. PETER-DERREK HOF (Pays-Bas), s’exprimant au nom de l’Union européenne (UE) et des pays associés, a réitéré l’engagement de ces pays à mettre en œuvre les engagements pris lors du Sommet de Copenhague et du Sommet du Millénaire, et salué les conclusions du rapport de la Commission mondiale sur la dimension sociale de la mondialisation, qui, a-t-il dit, devrait constituer une base pour l’examen en 2005 de la mise en œuvre de la Déclaration du Millénaire. À ce titre, le représentant de l’Union européenne a déclaré que l’élimination de la pauvreté extrême constituait l’enjeu social majeur, en réitérant que la responsabilité première du développement social incombait aux gouvernements nationaux, appuyés par la société civile et le secteur privé, d’une part, et la communauté internationale, d’autre part. À cette fin, a-t-il expliqué, il convient de mobiliser les ressources nationales et internationales et harmoniser les efforts de développement à l’appui de l’élimination de la pauvreté. En deux mots, a-t-il lancé, tous les États Membres doivent honorer les engagements pris à Monterrey.
Soulignant l’importance de l’emploi et de la croissance pour l’inclusion sociale et le développement, M. Hof a passé en revue les mesures prises dans le cadre de la stratégie européenne pour l’emploi, notamment dans le domaine de l’égalité entre les sexes, la productivité au travail et le plein emploi. L’accent est mis sur l’employabilité, l’adaptabilité, l’équilibre entre flexibilité et sécurité, l’investissement dans le capital humain et la bonne gouvernance, a-t-il précisé. Il a également souligné le lien entre plein emploi, cohésion sociale et stabilité politique et sociale.
M. Hof a par ailleurs indiqué que l’UE accordait un haut rang de priorité aux questions liées aux migrations, avec une politique axée sur l’intégration dans les dispositifs législatifs nationaux des traités et conventions internationales et la lutte contre l’immigration illégale et la traite d’êtres humains. Il a ainsi réitéré son appui aux initiatives du Secrétaire général en la matière, en expliquant que l’UE allait engager un dialogue politique avec ses pays voisins à l’est et au sud en vue d’initier une coopération étroite dans les domaines de la justice et des affaires intérieures.
L’Union européenne, a-t-il également dit, estime que l’Assemblée générale devra, lors de sa soixantième session, examiner de près les questions de l’impact différencié de la mondialisation sur les jeunes filles et les jeunes hommes, de l’utilisation par les jeunes des nouvelles technologies de la communication, de l’augmentation de la prévalence du VIH/sida parmi les jeunes, l’engagement des jeunes dans les conflits armés (en tant que victimes mais aussi qu’acteurs) et des relations intergénérationnelles, conformément aux cinq domaines prioritaires identifiés dans le rapport mondial sur la jeunesse publié en 2003. Il a également appuyé les initiatives prises au niveau du système des Nations Unies pour mettre en place un réseau d’emploi des jeunes. Toujours dans l’optique de promouvoir un développement centré sur la personne et la cohésion sociale, le représentant de l’Union européenne a également souligné l’importance de veiller à offrir aux personnes âgées et aux personnes handicapées les opportunités de contribuer à la société. Il a en outre insisté sur la nécessité d’encourager la coopération entre les agences spécialisées, comme notamment l’Organisation internationale du travail (OIT) et le Pacte mondial.
M. ZHANG YISHAN (Chine) a déclaré que l’adoption de la Déclaration de Copenhague a mis en place une plateforme importante pour la coopération internationale dans le domaine du développement social. Il a reconnu que des pays avaient fait des efforts pour la mise en œuvre de la Déclaration et le Plan d’action et avait obtenu des résultats positifs, mais il a admis que les Objectifs du Millénaire pour le développement n’étaient pas encore atteints. La maladie, la pauvreté et le chômage continuaient d’affecter les pays en développement, a-t-il poursuivi.
Le représentant chinois a salué le rapport du Secrétaire général sur « Une mondialisation juste: Créer des opportunités pour tous ». Il a affirmé qu’un développement social coordonné et équilibré forme la base pour maintenir la paix et la stabilité. Il a ensuite dressé la liste des efforts à réaliser. Il faut s’assurer de créer un environnement stable et pacifique au niveau national et international; il faut promouvoir la mise en place d’un système économique international favorable au développement équilibré; les pays développés doivent prêter plus d’attention aux besoins des pays pauvres, notamment en tenant leurs engagements quant aux problèmes de la dette et de l’ouverture de leur marché; pays développés et pays en développement doivent explorer des solutions pour résoudre la contradiction entre gains de productivité et la création d’emploi; et le rôle essentiel des organes des Nations Unies dans le cadre du développement social. Il a conclu en soulignant les avancées réalisées dans son pays et le fait que la Chine s’engageait à la mise en place d’un système de sécurité social efficace.
M. FREDERICO S. DUQUE ESTRADA MEYER (Brésil), s’exprimant également au nom du Groupe de Rio, a identifié trois priorités pour honorer les engagements de Copenhague et du Millénaire –à savoir reconnaître la dimension sociale de la mondialisation, intégrer les politiques économiques et sociales, et accroître les capacités des institutions nationales à formuler et mettre en œuvre des politiques sociales durables. Pour réduire la pauvreté et la faim, assurer le plein emploi, lutter contre les injustices de la mondialisation et promouvoir la cohésion sociale, il est important de renforcer le multilatéralisme et de développer des stratégies cohérentes et intégrées afin de répondre aux défis qui se posent à la communauté internationale dans son ensemble.
Faisant référence au lancement par les Présidents Lula et Chirac, le 20 septembre dernier, de l’initiative contre la faim et la pauvreté, le représentant du groupe de Rio a réitéré que la persistance de la faim et de la pauvreté était un phénomène économiquement irrationnel, politiquement inacceptable et socialement intenable et ignominieux. Il a insisté sur l’importance de réformer le système financier international, conformément au Consensus de Monterrey, pour favoriser l’investissement, au plan national, dans les infrastructures, les programmes sociaux et la productivité économique, de même que l’intégration des pays pauvres dans l’économie mondiale. Il a ainsi défendu l’idée de créer des mécanismes financiers novateurs à l’appui des investissements publics pour financer le développement.
S’agissant de la politique strictement nationale, il a insisté sur la nécessité de garantir des processus démocratiques et transparents et d’assainir l’administration publique.
Mme Michelle Joseph (Sainte-Lucie), s’exprimant au nom du CARICOM, a souligné les responsabilités des pays développés et des pays en développement quant à la réalisation des engagements pris lors de la Déclaration du Millénaire sur le développement. En reprenant les remarques du Secrétaire général sur les conséquences terribles des désastres qui font porter un lourd fardeau sur les pauvres du monde, elle a rappelé les souffrances subies à la suite des ouragans récemment abattus sur les Antilles.
Elle a souligné l’importance des délibérations du prochain Sommet sur l’examen à dix ans du Programme d’action de la Barbade pour un développement durable des petits États insulaires qui se réunira en janvier prochain à Maurice. Pour ce qui est de la mise en œuvre du Sommet mondial sur le développement social et la vingt-quatrième session spéciale de l’Assemblée générale, elle a soutenu l’idée de renforcer les liens entre le Conseil économique et social et la Commission du développement social, afin que les décisions de la Commission puissent influencer plus directement les politiques de développement. Elle a insisté pour que les engagements contenus dans la Déclaration du Millénaire, dans celle de Durban, dans le Consensus de Monterrey, dans la Déclaration de Johannesburg, et dans celle de Copenhague continuent d’être la feuille de route de la communauté internationale.
Elle a parlé ensuite du travail du Comité du développement social et humain du CARICOM, dont l’objectif est de tenter d’assurer la complémentarité des dimensions sociales et économiques du développement de la région. Lors de la dernière rencontre du Comité, l’accent a notamment été mis sur l’importance d’inclure la question de l’emploi dans les négociations commerciales internationales.
La représentante a souligné le lancement de la base de données statistiques qui permettra d’aider les gouvernements de la région à formuler des politiques sociales et facilitera l’évaluation de la vulnérabilité sociale.
En ce qui concerne l’intégration des jeunes, a-t-elle convenu, la tâche est immense. Le CARICOM salue la création d’un réseau pour l’emploi des jeunes et souscrit aux recommandations du panel de haut niveau de ce réseau sur la question. Dans les Antilles, les deux tiers de la population sont âgés de moins de 30 ans, et les pays concernés ont pris des mesures pour mettre en place des mandats nationaux dans le domaine du développement de la jeunesse, sous la forme notamment d’un mécanisme intersectoriel dans le but de rationaliser les ressources dans le domaine de la lutte contre le VIH/sida. Quant à la question des personnes âgées, elle a salué le rapport 2003 sur leur situation sociale dans le monde. Elle a souligné la nécessité d’une bonne protection sociale, en ajoutant que les Antilles connaissaient un relatif vieillissement de leur population. Dans ce cadre, plusieurs mesures d’intégration ont été prises, et en novembre 2004 se tiendra un colloque sur le vieillissement aux Antilles.
Les personnes handicapées doivent aussi bénéficier d’une attention particulière, a-t-elle poursuivi, et c’est pour cela que le CARICOM soutient les efforts entrepris dans le cadre de la rédaction d’une convention sur leurs droits. Enfin, elle a réitéré l’importance pour le CARICOM des initiatives prises sur le renforcement du rôle de la famille dans le cadre des politiques de développement. Le CARICOM soutient la recommandation du Secrétaire général afin que les Nations Unies apportent une assistance technique aux gouvernements, en matière notamment de collecte de données et d’étude de faisabilité.
Mme DORIS BERTRAND, Inspecteur du Corps commun d’inspection, a rappelé que 110 millions d’enfants n’étaient pas scolarisés et a identifié six grandes questions auxquelles les États Membres devraient réfléchir pour réaliser l’objectif d’accès universel à l’éducation primaire. Elle a ainsi estimé qu’il fallait remédier à la sous-estimation de l’importance de l’éducation en rehaussant le niveau de priorité accordé à l’éducation et en accroissant les ressources qui lui sont allouées. À ce titre, elle a souligné le rôle de l’aide publique au développement et la nécessité de mobiliser des fonds privés, et a insisté sur l’importance de déterminer l’aide en fonction des priorités nationales de développement. Mme Bertrand a aussi invité les organisations du système des Nations Unies travaillant sur le terrain à coopérer plus étroitement, notamment en matière d’échanges des bonnes pratiques, de programmes d’évaluation et de gestion de la connaissance.
À son tour, Mme Bertrand a insisté sur le rôle déterminant de l’intégration des politiques sociales et économiques et des politiques en matière d’éducation dans les stratégies de développement, conçues par des acteurs nationaux et non par des donateurs. Elle a également encouragé le renforcement des capacités nationales et de l’accompagnement des politiques en matière d’éducation par des réformes économiques durables et à large spectre. Elle a insisté par ailleurs sur l’importance de la collecte de statistiques et de l’analyse des données et sur la nécessité d’établir des critères rigoureux pour l’établissement des rapports sur la mise en œuvre de la Déclaration du Millénaire.
À une question posée par la représentante du Sénégal, elle a répondu en soulignant l’importance des programmes d’assistance technique et a cité l’exemple de l’initiative « Fast track » de la Banque mondiale, lancée dans 18 pays pour encourager les progrès vers la réalisation de l’objectif de l’éducation universelle.
M. Nana Effah-Apenteng (Ghana) a souligné l’importance des engagements pris lors du Sommet mondial pour le développement social et de la vingt-quatrième session spéciale de l’Assemblée générale. Bien qu’il y ait eu de nombreuses avancées, le niveau de privation qui affecte une partie de l’humanité restait une source d’inquiétude, et la situation globale d’aujourd’hui était encore plus sombre que lorsque ces engagements avaient été pris. De toute évidence, les politiques et les programmes globaux ne produisent pas les résultats escomptés en matière de réduction de la pauvreté, a remarqué le représentant. Le Ghana accueille donc avec intérêt le rapport de la Commission mondiale de l’Organisation internationale du travail sur la dimension sociale de la mondialisation, qui met l’accent sur les dégâts sociaux provoqués par le processus de mondialisation. Il a estimé que ce rapport propose des pistes à suivre dans l’effort de rectification des déséquilibres nés de la mondialisation. Il espère, a-t-il affirmé, que les propositions du rapport aideront la communauté internationale à tenir ses engagements du Sommet mondial, notamment pour placer l’homme au cœur du processus de mondialisation et des politiques et des programmes de développement.
M. Effah-Apenteng a remarqué que les politiques de développement nationales semblaient vouées à l’échec du fait d’un environnement économique international défavorable, d’une aide publique au développement mal adaptée et du manque d’investissement étranger direct. Cet état de fait explique l’incapacité des pays de l’Afrique subsaharienne d’atteindre le niveau de 3% de croissance nécessaire pour réduire la pauvreté par deux d’ici à 2015. Dans ce cadre, le représentant a soutenu l’appel à une transformation véritable de l’environnement économique. Il a en particulier exhorté les pays développés à tenir leurs engagements pris à Doha, notamment en matière d’accès de leur marché aux produits des pays en développement et d’augmentation de leur assistance et de leur investissement dans les pays en développement.
Quelles que soient les difficultés économiques, le représentant du Ghana a réitéré les engagements de son pays vis-à-vis du NEPAD. Il a dressé la liste de cinq priorités autour desquelles les politiques de son Gouvernement s’articulent, en particulier le développement l’infrastructure, la modernisation de l’agriculture, la mise en place de meilleurs services sociaux et une meilleure gouvernance. Il a souligné que la pauvreté dépasse le simple manque d’argent, mais consiste en une déficience des services sociaux, l’absence de projets durables et le manque de participation des individus dans la prise de décisions.
Pour ce qui est de la mise en œuvre du Plan d’action de Madrid sur le vieillissement, il a salué les stratégies du système des Nations Unies pour soutenir les initiatives nationales et régionales. Il a insisté sur l’importance de soutenir les programmes en matière de ressources humaines, mises en place par le Département des affaires sociales et économiques. De tels programmes sont essentiels pour permettre d’atteindre les objectifs fixés dans le Plan d’action de Madrid, a-t-il poursuivi. Il a regretté l’absence de stratégies de mise en œuvre dans le cadre du Plan d’action régional mis en place par l’Union africaine en partenariat avec l’ONG Help Age International.
Le représentant s’est encore montré préoccupé par la situation de la famille qui se détériore, et a demandé que soient poursuivies les activités de mise en œuvre dans le cadre du dixième anniversaire de l’Année internationale de la famille. Enfin, il a salué le travail de la Commission ad hoc chargée d’une convention globale sur les droits des personnes handicapées. Il a reconnu l’importance de rédiger avec une grande attention la convention, tout en regrettant le caractère pesant du processus de négociation.
Mme RACHEL GROUX (Suisse) a déclaré que pour réduire la pauvreté et promouvoir l’intégration sociale, il était prioritaire d’assurer la protection et la promotion des droits de l’homme et de la bonne gouvernance, une croissance globale équitable, et un climat propice à l’investissement et à la création d’emplois décents. La politique sociale solidaire, capable de garantir la cohésion sociale et la participation de tous, restait le pendant indispensable de cette stratégie, a-t-elle ajouté. Elle a estimé que la Troisième Commission devait guider sa réflexion en s’inspirant des conclusions de la Commission du développement social et chercher à évaluer l’impact social de la mondialisation, à assurer la compatibilité des politiques macro-économiques avec les objectifs dans le domaine social, et à renforcer la capacité des gouvernements à définir et à appliquer leurs propres politiques sociales.
Pour ce faire, la représentante de la Suisse a proposé de fonder la réflexion sur les conclusions du rapport de la Commission mondiale sur la dimension sociale de la mondialisation. Afin d’intégrer les aspects économiques, sociaux et environnementaux dans les politiques nationales et internationales de développement, il convient, a-t-elle poursuivi, d’assurer une meilleure intégration et une plus grande cohésion entre les politiques économiques et sociales au sein du système des Nations Unies et au sein des institutions financières et commerciales internationales, en particulier dans le cadre du suivi des grandes conférences. À ce titre, a-t-elle dit, il serait opportun que l’OIT, les institutions de Bretton Woods et la CNUCED –auxquelles seraient associés la société civile et les partenaires sociaux– mènent une étude commune sur les thèmes du développement, de la pauvreté, du commerce et du travail. Le suivi cohérent et efficace des engagements dans le domaine du développement social, a-t-elle ajouté, implique également l’échange d’informations entre les Deuxième et Troisième Commissions. Elle a finalement insisté sur le fait que le développement social requérait la mise en place de conditions favorables au dialogue social, à la mise en place de systèmes de sécurité sociale équilibrés et de conditions de travail décentes, et a plaidé pour l’approfondissement du débat sur la responsabilité sociale des entreprises.
S’exprimant au nom du Danemark, deux personnes ont pris la parole: Janus Tarp, représentant de l’organisation des personnes handicapées, et Bjarke Friis, du Conseil danois de la jeunesse. Alors que la quatrième session de la Commission ad hoc chargée d’une convention globale sur les droits des personnes handicapées a clôturé ses travaux, il y a un mois, M. Tarp a estimé que les négociations en cours dans cette Commission constituaient l’effort international le plus important entrepris dans ce domaine depuis des décennies. Il a mis l’accent sur la complexité des discussions en notant qu’elles demanderont beaucoup de bonne volonté. Il a demandé au nom de son Gouvernement que la Troisième Commission appuie la poursuite des travaux de la Commission ad hoc au cours de deux sessions en 2005. Il a estimé que la période de négociation de la Convention devrait pouvoir permettre aux États de préparer leur législation nationale afin de mettre en pratique les normes qui seront établies dans le texte. Le Danemark appelle l’ensemble des États Membres à prendre une part active dans la Commission ad hoc. M. Tarp a conclu en insistant sur l’importance que des organisations de personnes handicapées venant des pays en développement puissent participer aux travaux de la Commission ad hoc.
M. Friis, du Conseil danois de la jeunesse, a remarqué que nous étions encore loin d’atteindre les Objectifs du Millénaire pour le développement et que cela n’était qu’une question de volonté politique. Il a souligné qu’il était essentiel que plus de pays respectent l’engagement de verser 0.7% de leur PNB en aide publique au développement. Il a noté l’importance d’investir dans la jeunesse, notamment dans le domaine de l’enseignement et de la santé, qui bénéficie en premier lieu à la jeunesse. Il a remarqué qu’il y avait donc un lien très fort entre l’investissement dans la jeunesse et la réalisation des objectifs de développement. Alors que les enfants sont vus comme les dirigeants de demain, il a déploré le fait que la place des jeunes et des enfants dans la société d’aujourd’hui ne soit pas suffisamment prise en compte. Il faut reconnaître le droit à la participation des jeunes, a-t-il insisté, en rappelant que dans le cadre de la révision des Objectifs de Millénaire (qui aura lieu l’année prochaine), la parole de la jeunesse pourra intervenir dans le cadre de séminaires régionaux. Il a conclu en saluant le fait que de plus en plus de pays et d’organisations internationales font appel aux jeunes quand ils prennent des décisions qui les touchent.
M. BILAL HAYEE (Pakistan) a regretté que la situation neuf ans après le Sommet de Copenhague, soit plus lugubre que celle escomptée grâce à la mise en œuvre du Plan d’action décidé à cette époque. Il a réaffirmé l’objectif de mettre l’homme au centre des politiques de développement et d’encourager la participation de tous à la vie économique et sociale. Il a ainsi estimé que pour ce faire il fallait établir un nouveau partenariat pour le développement, encourager la gouvernance saine, promouvoir les échanges et investir dans les infrastructures. Il a par ailleurs insisté sur l’importance de la famille, estimant qu’elle constituait le premier front contre la désintégration sociale. Il a fait remarquer que la définition de la famille n’avait pas changé depuis l’adoption de la Déclaration universelle des droits de l’homme et que la famille, entendu comme le noyau de la société, devait être protégée. Il a également souligné l’importance de veiller à offrir aux personnes âgées les opportunités de contribuer activement à la vie politique et sociale.
Mme HEDDA HAAKESTAD (Norvège) représentante de la jeunesse, est intervenue au nom de son pays. Elle a remarqué que malgré l’abolition de l’esclavage, le trafic et la traite des êtres humains perdurent. Elle a souligné que tous les jours des femmes et des enfants étaient vendus et forcés de travailler. Pour combattre ce trafic, il faut en combattre les causes. La pauvreté est une de ces causes, et le trafic se développe dans les zones qui sortent des conflits, a-t-elle remarqué. Mais le fait que dans certaines sociétés les femmes soient exploitées favorise le développement du trafic.
Pour mettre un terme à ce fléau, il serait donc nécessaire de développer une stratégie multiple. Elle a exhorté tous les États à ratifier la CEDAW. Elle a ajouté que la Norvège a mis au point un plan d’action pour lutter contre le trafic des êtres humains qui se décline sur plusieurs fronts, notamment un appui financier aux victimes, un renforcement des formations des professionnels de justice, la formation de personnel d’immigration et la lutte contre le tourisme sexuel. Elle a appelé tous les pays à ratifier le protocole des Nations Unies contre le trafic des êtres humains, et a recommandé le renforcement de la coopération judiciaire dans ce domaine. Enfin, elle a salué l’adoption d’un code de conduite des fonctionnaires en Norvège qui proscrit le recours à des prostitués durant leurs voyages à l’étranger. Un tel code de conduite a aussi été adopté à l’OTAN, a-t-elle remarqué. Elle a également demandé que les ressources nécessaires soient dévolues à la lutte contre ce fléau.
Mme ASSOUMOU FLORE (Côte d’Ivoire) a affirmé que l’alphabétisation dépassait la simple faculté de lire et d’écrire et englobait la capacité à participer à la vie sociale et économique et au développement. Elle a précisé que, dans son pays, 53% de la population, dont les deux tiers sont des femmes en zone rurale, était analphabète. Elle a indiqué que son pays, convaincu du rôle primordial de l’éducation dans la réduction de la pauvreté, s’était fixé pour objectif de réduire le taux d’analphabétisme à 15% en 2015 et avait mis en œuvre de nouvelles politiques et adopté des dispositions légales pour soutenir et améliorer la qualité de l’éducation des adultes. La politique du Gouvernement, a-t-elle dit, adresse les problèmes spécifiques de chaque groupe vulnérable, que ce soient les femmes, les paysans et autres habitants des zones rurales. Elle a en outre expliqué que le succès de ces programmes se heurtait, outre les conditions difficiles d’accès à certaines zones liées à la situation sociopolitique qui prévaut depuis deux ans, à l’inexistence et à l’inadaptation des matériels didactiques, l’insuffisante qualification des animateurs et le manque de ressources.
M. ABDULLATIF H. SALLAM (Arabie saoudite) a indiqué que son pays s’était attelé à la création d’un environnement favorable au développement social, notamment en investissant sur le capital humain et l’élévation du niveau socioéconomique des citoyens, y compris celui des groupes les plus vulnérables, que ce soient les personnes handicapées ou les femmes et les enfants. Le Gouvernement, a-t-il ajouté, œuvre également pour améliorer l’accès aux soins de santé et l’élimination de la pauvreté, notamment dans le cadre de la crise économique. Le représentant de l’Arabie saoudite a indiqué que son Gouvernement avait également mis en place des programmes de logement social et d’amélioration de la situation sociale des citoyens. Il a souligné l’impact négatif des conflits sur le développement social, et a invité tous les États Membres à œuvrer pour la paix.
M. ENCHO GOSPODINOV (Fédération internationale de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge) a affirmé l’importance pour les gouvernements d’établir une relation privilégiée avec les sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge. Notant que le Secrétaire général avait souligné, dans son rapport sur l’efficacité des administrations publiques, la diminution dans tous les états ou presque des ressources affectées au développement social, que ce soient dans les domaines de la santé, de l’éducation et de la formation, du logement et des services communautaires. Il a souligné l’importance de la participation de tous les États Membres au plus haut niveau et de la société civile lors de l’examen à 10 ans de la mise en œuvre du Plan d’action de Copenhague. Il a également appuyé l’idée d’intégrer une perspective de développement social dans tous les programmes visant à la réalisation des Objectifs du Millénaire, et a invité les gouvernements à faire participer les groupes les plus vulnérables aux processus de formulation des politiques publiques les concernant. À ce titre, il a insisté sur l’importance de la participation des jeunes et sur la contribution particulière que peuvent apporter les personnes âgées. L’appropriation des politiques publiques, a-t-il dit, joue un grand rôle dans leur succès. Concluant, il a indiqué que sa Fédération avait l’intention de présenter des recommandations à la Commission pour le développement social sur la contribution des volontaires, ainsi que sur le rôle qu’ils pourraient jouer dans la réalisation d’un nouveau partenariat mondial pour le développement, dont la responsabilité incombe majoritairement aux pays développés qui se sont notamment engagés à affecter 0.7% de leur PNB à l’aide au développement.
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