AG/PKO/179

MAINTIEN DE LA PAIX: L’AMPLEUR DE LA DEMANDE POURRAIT SURPASSER LES CAPACITES DES NATIONS UNIES

29/03/2004
Communiqué de presse
AG/PKO/179


Comité spécial des opérations

de maintien de la paix

175ème et 176ème séances – matin & après-midi


MAINTIEN DE LA PAIX: L’AMPLEUR DE LA DEMANDE POURRAIT

SURPASSER LES CAPACITES DES NATIONS UNIES


Le processus de réforme engagé en matière d’opérations de la paix risque d’avoir des effets limités, a prévenu ce matin le Secrétaire général adjoint aux opérations de maintien de la paix, M. Jean–Marie Guéhenno, devant le Comité spécial des opérations de maintien de la paix qui entamait sa session annuelle.  En effet, devant l’ampleur sans précédent des missions envisagées en Côte d’Ivoire, au Burundi, à Chypre, au Soudan, le chiffre de 48 000 militaires déployés actuellement pourrait passer d’ici la fin de l’année à 70 000 sur quatre continents, a expliqué M. Guéhenno.  A son avis, cette demande croissante pourrait l’emporter sur les capacités des Nations Unies si l’Organisation n’est pas en mesure de planifier ses opérations dans un cadre plus large.  L’ONU sera toutefois en mesure de relever ce défi, mais beaucoup sera demandé aux pays qui ont décidé de l’envoi des missions, aux Etats Membres dans leur ensemble et au Secrétariat, a-t-il précisé. 


Lors du débat général, qui devra se poursuivre demain, les délégations ont formulé diverses propositions afin de répondre à la demande accrue d’opérations de maintien de la paix, en particulier en Afrique.  Elles ont insisté sur la nécessité de répondre au défi que pose la sécurité du personnel militaire et civil engagé dans les opérations des Nations Unies, une question qui a pris un relief considérable depuis l’attentat du 19 août dernier au Siège des Nations Unies à Bagdad qui a fait 22 morts parmi le personnel des Nations Unies.  Certaines délégations ont demandé que les accords sur le statut des forces et des missions comportent des mesures pratiques pour mieux protéger le personnel.


Face à la nature complexe et multidimensionnelle des conflits régionaux, les délégations ont aussi insisté sur l’aspect de la planification des missions et sur la mise en place d’un nouveau partenariat entre les Nations Unies et les organisations régionales.  Le lien entre paix et état de droit, et paix et développement socioéconomique, a également été mis en évidence comme le montre l’expérience récente du Sierra Leone et du Libéria.  La lenteur du remboursement des pays contributeurs de troupes ou encore les difficultés auxquelles se heurte le Département des opérations de maintien de la paix pour respecter les objectifs de déploiement rapide –en 30 jours pour les missions rapides et en 90 jours pour les opérations complexes- ont également été soulevés.


Ce matin, le Comité avait adopté son programme de travail et son ordre du jour.  Il poursuivra demain son débat général puis travaillera dans le cadre de ses groupes de travail jusqu’au vendredi 16 avril, date de sa séance de clôture.


Le Comité a également élu à sa présidence le Représentant permanent du Nigéria et, comme vice-présidents, Alberto Pedro D’Alotto (Argentine); Glyn Berry (Canada); Koji Haneda (Japon) et Beate Peksa-Krawiec (Pologne).  Alaa Issa (Egypte) a été élu Rapporteur.


Les représentants des pays suivants ont pris part au débat: Nigéria, Irlande au nom de l’Union européenne, des pays associés et des pays candidats, Maroc, au nom du Mouvement des non-alignés; Brésil au nom du Groupe de Rio, Egypte, Australie au nom du Groupe CANZ, Japon, Suisse, Tunisie, Fédération de Russie, Malaisie, République de Corée; Chine, Croatie, Etats-Unis, Algérie, Fidji, Namibie, Bélarus, Uruguay et Kazakhstan.


étude d’ensemble de la question des opérations de maintien de la paix


Déclarations


M. JEAN-MARIE GUEHENNO, Secrétaire général adjoint aux opérations de maintien de la paix, a rappelé qu’en Sierra Leone, les progrès réalisés permettent d’envisager un retrait dans les 12 prochains mois.  Nous avons mené le Timor-Leste à la pleine indépendance et avons poursuivi la mise en œuvre de notre stratégie de sortie à Prevlaka et en Bosnie-Herzégovine, a-t-il poursuivi.  Même en République démocratique du Congo et malgré la modicité des ressources, il a été possible d’aider à faire progresser le processus.  Parallèlement, avec votre soutien, nous avons aussi avancé une réforme très importante, a dit le Secrétaire général adjoint.


Nous devons maintenant nous préparer, nous le Secrétariat comme les Etats Membres, à relever un défi de taille.  Le Département des opérations de maintien de la paix en effet développe ou élargit des missions d’une ampleur sans précédent.  Une nouvelle brigade assortie d’un nouveau mandat a été déployée dans l’Est de la RDC.  Quatre brigades ont été déployées au Libéria.  Une mission élargie commence en Côte d’Ivoire tandis que nous planifions des opérations importantes au Burundi, à Chypre, à Haïti et au Soudan.  Nous disposons de 48 000 militaires sur le terrain et ce chiffre pourrait passer avant la fin de l’année à quelque 70 000, sur quatre continents.  Il s’agit d’une tâche d’une ampleur sans précédent. 


Les réformes que nous avons menées jusqu’à présent auront des effets limités.  Les armées les plus importantes au monde sont déjà engagées en Iraq et en Afghanistan.  Le stock de déploiement stratégique de Brindisi nous a été utile, notamment dans le cas du Libéria, mais aujourd’hui il est presque vide.  Notre Siège, qui doit fournir des directives en matière d’opération, ne dispose que d’une personne au siège pour 100 sur le terrain ce qui n’est pas viable. 


L’ampleur de la demande en matière de maintien de la paix pourrait l’emporter sur nos capacités.  Les principaux défis sont les suivants: la planification dans un cadre plus large qui permette une configuration propre à réaliser les objectifs communs; la logistique; trouver des créneaux pour les capacités militaires et de police civile qui permettraient de faciliter le déploiement des troupes et d’optimiser les capacités de protection du personnel civil, la sécurité et la sûreté.


Nous disposons d’un département plus fort et plus opérationnel mais nous devons encore développer notre capacité à déployer de nouvelles missions sur le terrain qui soient en mesure de faire la transition vers la phase de reconstruction après les conflits.  Notre disponibilité de matériel et l’établissement de stocks stratégiques ont constitué un grand progrès.  Mais étant donné la rivalité entre les demandes, il pourrait être nécessaire de réévaluer nos modalités de fonctionnement.  Nous allons devoir également nous demander s’il est réaliste de déployer trois, voire quatre missions en même temps même si l’on sait que le système d’accord de troupes en attente nous permet davantage de flexibilité.


Le Secrétaire général adjoint a également insisté sur la nécessité, face à l’augmentation du nombre de missions, de déployer un personnel civil qualifié sur le terrain, signalant que les besoins pourraient être de 6 500 personnes.  Nous avons bien avancé dans notre capacité à créer des structures nationales de police, des capacités judiciaires et correctionnelles.  Toutefois, il sera nécessaire de nous doter de personnel externe en nombre suffisant en particulier pour ce qui est de faire appliquer le concept de la primauté du droit.  Devant les menaces que nous connaissons, nous devons améliorer nos capacités, notamment en matière de renseignement sur l’environnement dans lequel nous évoluons.  De même, il nous faut développer une meilleure image si nous voulons être compris par le public. 


Au cours de l’année passée, la CEDEAO a joué un rôle essentiel au Libéria et en Côte d’Ivoire, avant de passer le bâton aux Nations Unies.  Dans l’Est de la République démocratique du Congo, les atrocités ont conduit le Secrétaire général à lancer un appel au Conseil de sécurité pour qu’une force multinationale épaule la MONUC, ce qui est chose faite, après que l’Opération Artémis durant trois mois, ait permis de sauver de nombreuses vies.  Ces exemples montrent l’appui que peuvent apporter les organisations régionales et les Etats Membres aux opérations conduites par les Nations Unies.  Les efforts récents en Afrique et en Europe pour développer des capacités de réponse rapide en appui de celles des Nations Unies sont les bienvenues.  L’idée de créer des brigades régionales dans le cadre de la Force africaine en attente est encourageante.  Les efforts en cours dans le cadre de l’Union européenne pour développer des capacités de réponse rapide aux Nations Unies sont par ailleurs en cohérence avec le concept de Brigade, comme proposé dans le rapport Brahimi.  Nous continuons de travailler avec les organisations régionales dans un souci de complémentarité.


En Afrique, malgré les efforts des organisations régionales, les Nations Unies restent l’expression essentielle du soutien de la communauté internationale.  L’augmentation du nombre d’opérations de maintien de la paix est positive et offre la possibilité de consolider des germes de paix encore fragiles, notamment en Afrique où toute une série de conflits est sur le point de s’achever.  Le Secrétaire général adjoint a également plaidé pour une meilleure coordination et échanges d’informations avec les partenaires chargés du développement, de l’humanitaire ou autre.  Il a aussi souligné l’importance de planifier la transition vers la construction de la paix avec la communauté du développement.  La structure de nos opérations a évolué pour prendre en compte ces préoccupations, a-t-il assuré.  Plus que jamais peut-être, le maintien de la paix, tel que mené par les Nations Unies, reste une émanation puissante de la solidarité de la communauté internationale.  Il s’agit d’un instrument exceptionnel et difficile à manier qui aujourd’hui rencontre des défis considérables.


M. NDEKHEDEHE E. NDEKHEDEHE (Nigeria) a déclaré que, depuis la mise en œuvre des recommandations du Groupe Brahimi, le maintien de la paix recouvre désormais de nombreuses activités, et à cet égard, il s’est félicité des efforts déployés par le Secrétariat pour mettre en place les institutions requises pour faire respecter la légalité dans la reconstruction de la paix postconflit.  Invoquant la règle de droit comme garantie de paix, de sécurité et de développement, la délégation a salué la création du Groupe consultatif de la justice et du droit pénal au sein de la Division de la police civile du DPKO, de même que l’amélioration constante du programme de désarmement, de démobilisation et de réintégration (DDR).  Le Nigéria a par ailleurs appelé au renforcement de la coopération des Nations Unies avec les organisations régionales et sous-régionales, comme avec l’Union africaine et la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), pour le maintien de la paix et la réconciliation dans les régions connaissant des conflits, et salué les consultations régulières avec les pays fournisseurs de contingents durant la phase de planification de nouvelles missions ou l’expansion de celles déjà existantes, comme au Liberia ou en Côte d’Ivoire.  Le représentant a ensuite attiré l’attention sur la priorité que constitue aujourd’hui la sécurité des personnels sur le terrain.  Il a aussi insisté sur les efforts prioritaires en vue d’accroître la capacité de réaction de l’Organisation, accueillant avec satisfaction à ce propos la recommandation émise par le Secrétaire général de mettre en place un agent de liaison chargé de la sécurité et d’un service de gestion de la sécurité des missions au sein du Département.  Le représentant a poursuivi en rappelant que l’efficacité d’une mission de maintien de la paix dépendait de la capacité des pays fournisseurs de contingents à pouvoir déployer leurs troupes rapidement.  De ce point de vue, la principale difficulté de nombreux pays en développement est d’y parvenir dans les délais souhaitables, et ce en raison de moyens logistiques insuffisants.  Le Nigéria a donc pressé le Département des opérations de maintien de la paix de poursuivre son assistance aux pays fournisseurs de contingents en ce domaine, notamment dans la coordination des composantes civile, policière et militaire des OMP.  En conclusion, M. Ndekhedehe a appelé à renforcer la marge de manœuvre de la CEDEAO.


S’exprimant au nom de l’Union européenne, des pays associés et des pays candidats, M. RICHARD RYAN (Irlande) a rappelé que la politique de sécurité de l’Union avait évolué depuis que celle-ci avait signé avec l’ONU une déclaration commune sur la gestion des crises, dans le but d’améliorer leur coopération et de fournir des mécanismes fiables dans les domaines de la planification, de la formation, de la communication et des meilleures pratiques.  Souhaitant s’inspirer du succès de la mission Artémis, l’Union poursuit une initiative sur le développement de la réaction rapide, à travers la création d’un certain nombre de forces, pour mettre en œuvre sa politique commune de défense et de sécurité.  L’Union européenne a par ailleurs pressé le DPKO de veiller à ce que les services médicaux soient soutenus par des plans d’évacuation adaptés pour les personnels en place.  Par ailleurs, soulignant que les organisations régionales avaient elles aussi des capacités de réaction rapide à offrir, le représentant a insisté sur la nécessité de renforcer la coopération avec ces dernières et recommandé que l’unité des meilleures pratiques agissant avec ces organisations mette en œuvre les enseignements tirés de ses expériences en RDC, au Liberia et en Côte d’Ivoire.  Il a fait valoir dans ce cadre l’Initiative européenne de déploiement rapide.  Il a ensuite salué les nouveaux efforts fournis par les Etats africains pour renforcer leurs activités de prévention des conflits, maintien et consolidation de la paix.  Il a souligné que davantage devait être fait, en coordination avec les Nations Unies, pour consolider la capacité interne à travers l’amélioration de la formation des personnels civils et militaires et renforcer la capacité externe du maintien de la paix en Afrique.  Il a également préconisé des mesures de facilitation pour les mandats à chaque mission et rappelé qu’une approche du maintien de la paix s’imposait aussi de la part de Etats Membres.  A ce titre, l’Union a demandé à tous les Etats Membres d’appliquer la résolution 1325 relative à la question de la parité, question prioritaire pour l’Union européenne qui se félicite des mesures par le DPKO à cet égard.  Elle soutient la création d’un poste de responsable du comportement du personnel pour notamment mieux contrôler les abus commis à l’égard des femmes.  Elle prie le Secrétariat d’enquêter sur les allégations d’inconduite impliquant dès le début le pays des personnels concernés.


M. OMAR KADIRI (Maroc) s’est associé, au nom du Mouvement des non-alignés, aux cinq recommandations du Secrétaire général dont il est fait état dans l’introduction de son rapport et qui portent essentiellement sur la nécessité de permettre aux membres des opérations de maintien de la paix de travailler dans des conditions de sécurité; d’accroître la coopération avec le Secrétariat et les pays contributeurs de troupes; d’accroître les capacités de maintien de la paix des Nations Unies; d’évaluer les capacités de police civile compte tenue de la demande accrue en matière de maintien de la paix et la nécessité d’obtenir un engagement sur le long terme de la communauté internationale en appui aux processus de désarmement, démobilisation et réintégration des anciens combattants.


Plus spécifiquement, le représentant a demandé ce que les Nations Unies avaient pris comme mesures récentes pour améliorer la sécurité du personnel au Siège et sur le terrain et quelles étaient les conclusions de l’évaluation d’ensemble du système de gestion des Nations Unies en la matière.  Au sujet de la capacité de déploiement rapide des troupes, qui proviennent en grande majorité de pays en développement, le représentant a insisté pour que ces pays reçoivent des informations adéquates et en temps utile sur la mission envisagée.  D’autres aspects comme le remboursement des pays contributeurs de troupes dans les délais prévus est également important.  Nous sommes par ailleurs très surpris de constater que le Secrétariat des Nations Unies continue de mentionner l’arrangement SHIRBRIG malgré l’opposition de la moitié des Etats Membres des Nations Unies.  Nous pensons également que davantage de pays du Nord devraient être contributeurs de troupes et partager ce fardeau avec les pays du NAM.


M. REGINALDO DOS SANTOS (Brésil) a relevé, au nom des pays du Groupe de Rio, qu’au cours de ces dernières années, les opérations de maintien de la paix des Nations Unies avaient pris une importance particulière.  Depuis deux ans, le Brésil formule des recommandations pour faciliter l’apport de personnel de maintien de la paix.  Nous appuyons dans ce contexte la proposition de multiplier les consultations avec des contributeurs éventuels.  Aujourd’hui, les missions sont de plus en plus complexes rendant indispensable une meilleure coordination entre les organes principaux des Nations Unies.  Actuellement, la communauté internationale doit faire face à la multiplication des conflits exigeant une action rapide et l’efficace.  Le Groupe de Rio demande une étude sur la manière dont il serait possible d’utiliser le Fonds de réserves pour le maintien de la paix aux fins du remboursement rapide des pays contributeurs de troupes.  Nous pensons également qu’il est indispensable de parachever l’examen d’ensemble de la gestion de la sécurité aux Nations Unies, a indiqué le représentant.  Enfin, le représentant a insisté sur le fait que l’information joue un rôle clef dans la facilitation des opérations de maintien de la paix.


Le représentant de l’Egypte a déclaré que les actions de maintien de la paix à travers le monde devaient adhérer aux principes de la Charte qui définissent la légitimité internationale.  A ce titre, il a assuré que la question de la souveraineté des Etats devait être prise en considération au cours des débats.  Il a ensuite attiré l’attention sur un certain nombre de domaines prioritaires tels que la sécurité du personnel sur le terrain, ou encore celle des consultations du Conseil de sécurité et des pays fournisseurs de contingents.  Sur ce point, il a regretté que le Conseil continue d’être trop souvent en la matière le maître plutôt que l’interlocuteur.  L’Egypte s’est par ailleurs jointe à d’autres pays, soucieuse de trouver une solution à la question du retard du remboursement des pays contributeurs de troupes et souligné l’importance de la responsabilité, du comportement et de la discipline sur le terrain.  A ce propos, il a fait état de la présentation des immunités des personnels de police et militaires dans le cadre des OMP.  Réitérant l’importance de disposer d’un système parfaitement clair pour que le mandat des missions soit mené à bien, il a appelé à une transparence absolue dans la définition des mandats des nouvelles missions de maintien de la paix.


M. STEVE JONES (Australie) s’est félicité au nom du Groupe CANZ comprenant le Canada, la Nouvelle-Zélande et l’Australie, de l’amélioration des consultations entre le Secrétariat et les Etats Membres, précisant que pour un déploiement rapide, le Secrétariat devait fournir les informations en temps voulu aux pays contributeurs de troupes.  L’utilisation réussie de l’Equipe spéciale de mission intégrée et le déploiement d’une mission d’évaluation interdisciplinaire au Libéria ont fait leur preuve, a précisé le représentant qui a insisté sur l’importance de la planification intégrée.  Il est évident que la formation au prédéploiement est également essentielle.  Toutefois, nous avons encore des difficultés à parachever un déploiement dans les 90 jours et demandons instamment au Secrétariat de mener une étude sur cette question.  Nous sommes impatients de prendre connaissance de la stratégie de formation du personnel civil qui devrait être parachevée en 2004.  Le représentant a insisté sur l’établissement de la primauté du droit qui fait partie intégrante de la stratégie de sortie des Nations Unies.  Pour cela, il faut que la mission dispose du mandat et des ressources adéquates.  Il a proposé d’établir une unité à cet effet au sein du Département des opérations de maintien de la paix. 


Le représentant a fait part de son soutien aux initiatives prises par le Secrétariat et DPKO dans le but d’améliorer la capacité à évaluer les performances.  Les rapports de performance des missions en cours fournissent aux Etats Membres des données assorties d’indicateurs de résultats.  Nous soutenons cette méthodologie.  Nous soutenons l’analyse du Secrétaire général sur les défis qui se posent devant une demande accrue en matière de maintien de la paix; devant la multiplicité de nos partenaires et devant la nécessité d’accroître la sécurité du personnel déployé sur le terrain.  Un système juridique adéquat devrait être mis en place pour garantir que les auteurs d’attaques sont traduits en justice.  Nous convenons que les documents « Statut des forces » et « Statut de la mission » doivent comporter des mesures pratiques pour mieux protéger le personnel.  Nous devons également améliorer nos capacités de collecte et d’analyse de l’information.  Nous relevons malheureusement un manque de coordination entre le Bureau du Coordinateur des Nations Unies pour la sécurité, le DPKO et les agences humanitaires.


M. TOSHIRO OZAWA (Japon) a exprimé la préoccupation de sa délégation sur la budgétisation des missions de maintien de la paix, dont le financement excèdera cette année un montant de plus de trois milliards de dollars.  L’opération de grande échelle montée l’an dernier au Libéria, celles d’aujourd’hui en Côte d’Ivoire, demain en Haïti ont ramené au premier plan la question de notre responsabilité face à nos contribuables qui fournissent environ 20% du budget total du DPKO.  Une fois la mission établie, il est nécessaire qu’une planification soit mise en place pour rationaliser son financement, a-t-il ajouté, et à ce titre les résultats obtenus au Timor-Leste pourraient servir d’exemple.  Saluant les efforts de paix déployés par les organisations régionales et sous-régionales, telles que l’Union africaine et la CEDEAO au Burundi, en Côte d’Ivoire et au Libéria, le représentant a estimé qu’il fallait les aider à renforcer leurs capacités, ce dont bénéficieraient non seulement ces organisations, mais aussi la promotion de la confiance dans la région et l’ensemble des efforts de la communauté internationale en faveur de la paix et de la stabilité.  Toutefois, quand la capacité des organisations régionales sera améliorée, les modalités d’intervention des Nations Unies devraient être examinées à nouveau dans le détail.  Le représentant a déclaré que le Gouvernement japonais était prêt à travailler à l’amélioration de la sécurité du personnel, soulignant que l’ONU devrait sérieusement songer à la manière dont les OMP sont menées sur place.  Rappelant en conclusion que l’année 2005 marquera le 5ème anniversaire du rapport Brahimi, le Japon s’est dit heureux de pouvoir présenter à cette occasion une étude sur le suivi des recommandations du rapport Brahimi, et espéré que le Comité tiendra compte de ses conclusions.


M. JENO C.A. STAEHELIN (Suisse) a attiré l’attention sur la nécessité d’accroître la coopération dans le domaine du maintien de la paix, de renforcer la gestion du secteur de la sécurité au sein du DPKO, et à ce titre de faire respecter la discipline au sein des missions.  La Suisse a ensuite insisté sur le respect du droit international, en particulier humanitaire, et reconnu que la formation du personnel était une composante essentielle du succès de la mission.  C’est pourquoi le gouvernement suisse entend renforcer sa coopération, notamment pour la conception des modules de formation.  Elle s’est également déclarée favorable aux efforts du DPKO pour appuyer la prise en compte de la dimension « genre » dans les OMP et a souligné l’importance d’introduire dans le mandat des missions une composante relative aux mesures de renforcement de l’Etat de droit.  Enfin, en ce qui concerne la répartition des postes à responsabilité au sein des missions, la Suisse est en faveur de la recherche d’un équilibre satisfaisant entre ceux qui contribuent en personnel, en matériel et en financement. 


M. ALI HACHANI (Tunisie) a rappelé que le maintien de la paix ne saurait se substituer à la recherche d’une solution définitive aux conflits ou au traitement de leurs causes profondes.  Aussi est-il essentiel d’adopter une stratégie intégrée visant, d’une part, à remédier aux causes multiformes des conflits et, d’autre part, à empêcher que ces conflits ne puissent reprendre.  Le maintien de la paix est un concept dynamique qui réagit aux changements de l’environnement international, a-t-il noté.  La nécessité pour l’ONU et les Etats Membres de s’adapter à l’accroissement considérable du nombre des missions et à leur complexité, a amené la Tunisie à évoquer la question hautement prioritaire de la sécurité du personnel du maintien de la paix sur le terrain.  Il est impératif, a estimé la délégation, que l’ONU s’emploie, en collaboration avec les Etats Membres, au renforcement des systèmes et procédures de sécurité et à l’amélioration des mécanismes de collecte d’informations sur le terrain.  A cet égard, elle a appuyé la création de cellules d’analyse conjointes au sein des missions de paix pour pouvoir tirer des renseignements utiles permettant l’accroissement des capacités de prévention et de gestion des menaces.  Estimant que la paix durable ne peut être réalisée qu’en aidant les pays à promouvoir le développement économique, la justice sociale, la protection des droits de l’homme et la stabilité politique, la Tunisie a souligné l’importance de l’état de droit dans les situations d’après conflit.  C’est pourquoi il ne faut pas oublier la nécessité de promouvoir la réconciliation nationale et la stabilité institutionnelle, a déclaré le représentant, qui a ajouté qu’il fallait garder ce processus dans le cadre d’un partenariat entre les gouvernements et le Secrétariat. 


La délégation tunisienne a attiré par ailleurs l’attention sur l’importance du bon comportement et de la bonne conduite du personnel de maintien de la paix.  Affirmant ensuite que la coopération entre les Nations Unies et les organismes régionaux était d’une importance majeure, la Tunisie a réitéré l’importance qu’elle attache au renforcement de la coopération entre l’Organisation et l’Union africaine, notamment en vue de l’amélioration des capacités institutionnelles de cette dernière.  Enfin, M. Hachani a rappelé que les dirigeants du G8 avaient convenu lors du Sommet qui s’est tenu à Kananaskis en juillet 2002, d’un Plan d’action ambitieux en réponse au NEPAD et notamment pour renforcer les capacités de maintien de la paix des pays du continent africain.


M. PAVEL R. KNYAZEV (Fédération de Russie) a relevé les progrès nets réalisés dans le cadre du renforcement des capacités de planification des Nations Unies d’autant que pour la période 2002-2004, le nombre de personnel déployé sur le terrain atteignait plus de 46 000.  Selon le représentant, il est indispensable de pouvoir jouir d’une coopération constructive avec les organisations régionales.  Nous avons l’intention de coopérer de manière constructive au perfectionnement du maintien de la paix des Nations Unies, a-t-il assuré.  Cependant, il conviendra de faire plus pour faire face à la demande accrue en matière de maintien de la paix en Afrique et la protection du personnel sur le terrain.  Nous estimons justifiée la création d’un poste de coordonnateur pour la sécurité. 


Le caractère de plus en plus compliqué des conflits régionaux exige une bonne planification des missions.  Il faudra perfectionner un nouveau partenariat entre les Nations Unies et les organisations régionales.  On ne peut pas non plus séparer le maintien de la paix de l’état de droit ni du développement socioéconomique.  Les expériences de la Sierra Leone et du Libéria ont mis en évidence le lien entre le maintien de la paix et le développement économique et social.  Nous sommes également en faveur de mécanismes de coopération poussés entre le Secrétariat, le Conseil de sécurité et les pays fournisseurs de troupes.


M. RAMLI HJ. NIK (Malaisie) a salué l’engagement du Département des opérations de maintien de la paix à consulter les pays contributeurs de troupes durant la planification de nouvelles missions.  La délégation malaisienne porte un grand intérêt à la question de la sécurité du personnel des Nations Unies présent sur le terrain et, à cet égard, le Département devrait concevoir un plan intégré qui couvre la collecte d’informations, la synergie d’analyses, et les échanges entre le Siège à New York et les missions sur le terrain.  Tout en se félicitant du mécanisme d’argent rapide, dans le cas des nouvelles opérations ou de l’élargissement de celles en cours, le représentant a regretté toutefois que le remboursement aux pays contributeurs de troupes continue à prendre quelque six mois après la date de déploiement.  Le représentant a également souligné la nécessité de mieux former le personnel des opérations de maintien de la paix, ce qui implique pour les Etats de s’accorder sur des modules communs.  Enfin, les opérations de maintien de la paix requièrent la volonté politique des Etats Membres de maintenir la paix et la stabilité internationale a dit le Représentant qui a rappelé que la Malaisie fournit des troupes à sept des missions existantes des Nations Unies.


M.CHUN YUNG-WOO (République de Corée) a insisté sur la nécessité de donner davantage d’importance et d’accorder plus de responsabilités aux mécanismes régionaux qui sont plus près des réalités du terrain.  Pour cela il faut leur donner les moyens de développer leurs capacités.  Nous sommes encouragés par les efforts immenses déployés en Afrique pour ce qui est de la prévention et du règlement des crises.  Le Nouveau partenariat pour le développement de l’Afrique (NEPAD) est une expression directe de l’engagement des chefs d’Etat africain en faveur de la paix et du développement.  Nous soulignons l’importance d’une coordination plus étroite entre les diverses institutions des Nations Unies et autres acteurs.  Les Nations Unies, en vertu du Chapitre VIII de la Charte, ont un rôle de soutien à jouer vis-à-vis des organisations régionales.  Il serait irresponsable de la part des Nations Unies de laisser les conflits africains entre les mains des acteurs africains.  Nous invitons le Département des opérations de maintien de la paix à étudier les avantages et désavantages d’un soutien financier direct aux opérations de maintien de la paix des organisations régionales.  Les Nations Unies doivent également être sélectives dans leurs interventions dans la mesure où existe un problème de sous-équipement et de sous-financement.  Il est important de jouer la carte de la formation et de la discipline, a ajouté le représentant.  Nous insistons sur la tenue de consultations plus approfondies entre le Conseil de sécurité et les principaux contributeurs financiers.


La représentant de la (Chine) a rappelé que la sécurité du personnel était une question prioritaire, à l’heure où 75 personnes ont perdu la vie sur le terrain cette année.  Il est par ailleurs plus que jamais nécessaire de renforcer la coopération entre les Nations Unies et les différentes organisations régionales telles que la CEDEAO; la Chine ajoutant qu’il faut accorder à cet égard davantage de responsabilités à l’Afrique dans le maintien de la paix sur son continent.  La contribution aux opérations de maintien de la paix et leur financement requièrent la volonté politique et les ressources techniques des Etats Membres, a fait remarquer le représentant.  Elle s’est dite ensuite favorable à la formation du personnel, appelant au renforcement du dialogue entre le Conseil de sécurité, le Secrétariat et les pays contributeurs de troupes sur ce point.  En conclusion, le représentant a indiqué que son Gouvernement est prêt à poursuivre ses efforts en vue de l’amélioration des opérations de maintien de la paix. 


M. VLADIMIR DROBNJAK (Croatie) a indiqué que son pays avait augmenté son niveau d’engagement puisqu’il fournit des casques bleus dans cinq missions de maintien de la paix.  Nous avons manifesté notre intention d’élever notre appui, ne limitant pas cet apport à la seule contribution de contingents mais également de personnel de police civil croate.  Nous encourageons la candidature de femmes.  Nous avons manifesté notre désir de figurer au comité directeur de la Brigade SHIRBRIG.  Le rôle des organisations régionales est en plein essor.  Celles-ci en effet sont parfois en mesure d’empêcher l’éclatement d’un conflit potentiel.  La sécurité du personnel des Nations Unies doit être traitée avec le rang de priorité le plus élevé en améliorant notamment les mécanismes de collecte de données sur le terrain. 


M. STUART HOLLIDAY (Etats-Unis) a rappelé qu’une formation adaptée avait permis d’améliorer le recrutement d’un personnel qualifié pour les opérations de maintien de la paix.  Il a ensuite regretté que l’ONU ait parfois manqué de mettre en place des mécanismes de collecte d’informations pour évaluer les dangers sur le terrain, ajoutant qu’il fallait faire mieux en ce qui concerne le VIH/sida, qui continue d’affecter les personnels en place comme les populations autochtones.  Les Etats-Unis ont réitéré leur soutien au maintien de la paix, rappelant qu’ils étaient en conséquence le pays le plus important en termes de contributions puisqu’il a versé 790 millions de dollars pour l’année en cours.  L’Administration a beaucoup œuvré pour faire en sorte que les civils et les militaires américains participent aux opérations en cours, a affirmé le représentant, qui a ajouté que depuis deux semaines, un transfert de 383 millions de dollars a avait été versé au titre de la quote-part des Etats-Unis pour la contribution au maintien de la paix.  Le représentant a toutefois précisé que l’opération de maintien de la paix, si elle est parfois un bon moyen d’agir sur le terrain, n’était pas toujours la solution pertinente et, à ce titre, il est nécessaire de veiller à ce que les ressources du Département soient employées au mieux.


Mme NADJEH BAAZIZ (Algérie) a relevé l’importance que revêtent les réunions d’information organisées à chaque renouvellement du mandat d’une mission.  Elle a proposé par ailleurs que les consultations établies par la résolution 1353 soient élargies à la participation d’acteurs régionaux et sous-régionaux concernés.  Le déploiement rapide dépend de la volonté des Etats Membres.  Les pays développés devraient participer avec les pays en développement fournisseurs de troupes à la constitution d’unités militaires.  Le recrutement de personnel qualifié sur le terrain et au sein des missions constitue une condition à la réussite d’une opération de maintien de la paix.  L’accent doit être mis sur les programmes de formation relatifs à la pandémie du VIH/sida, l’aide humanitaire aux populations civiles.  Nous nous félicitons de la création de cellules de formation dans les missions sur le terrain. 


La coopération entre les Nations Unies et les organisations régionales est d’une importance majeure pour la prévention des conflits, la gestion des crises, l’aide humanitaire, la reconstruction postconflit, et le développement économique.  Les pays africains ont largement démontré leur détermination à relever les défis du continent africain, à travers une participation croissante aux opérations de maintien de la paix et la mise en place du Conseil de la paix et de la sécurité de l’Union africaine.  Ils ont également exprimé clairement leur volonté de prévenir les conflits à travers le Nouveau partenariat pour le développement de l’Afrique (NEPAD).  Lors du dernier sommet de Maputo, les dirigeants africains ont soutenu la conception d’une force africaine permanente.


M. ISIKIA SAVUA (Fidji), évoquant la paralysie qui avait frappé l’Organisation et la réponse tardive du Conseil de Sécurité lors des premiers massacres au Rwanda, a rappelé que l’expression « jamais plus » avait été tellement été galvaudée qu’il était possible de douter de la sincérité de l’Organisation, soulignant que la question de l’application et de la mise en œuvre des opérations de maintien de la paix devait être réglée.  Une capacité robuste de rassemblement des renseignements doit être mise en place, à l’intention des principaux décideurs.  Toutefois, ceci est plus facile à dire qu’à faire et l’histoire abonde en exemples de renseignements fiables qui n’ont pas débouché sur des décisions adaptées.  Le représentant a par ailleurs affirmé qu’ aujourd’hui Fidji ne pouvait contribuer au maintien de la paix au-delà de l’envoi de personnels policiers et d’observateurs militaires, et ce en raison d’un manque des ressources nécessaires pour former un bataillon d’infanterie adapté.  Le représentant a donc appelé au lancement de partenariats à cet égard.  La question du financement est à la base de toutes ces demandes, a noté le représentant qui a préconisé d’autres méthodes pour financer les opérations de maintien de la paix.


M. SHIWEVA (Namibie) a relevé que le niveau des conflits mondiaux a augmenté tandis que la violence frappe désormais toutes les des sociétés.  La réponse de la communauté internationale est donc décisive.  Nous soutenons la recommandation du Secrétaire général de nommer un point focal pour la sécurité du personnel des Nations Unies.  L’importance d’un déploiement rapide des missions de maintien de la paix ne saurait être minimisée et, à cet égard, les forces régionales prennent toute leur importance.  Le système des forces en attente exige l’engagement ferme des pays, en particulier des pays développés.  Tout arrangement destiné au remboursement rapide des pays contributeurs de troupes serait le bienvenu.  Le représentant a par ailleurs indiqué que son pays a adopté une politique de tolérance zéro pour manquement au Règlement et au Code de conduite du personnel des opérations de maintien de la paix.  


M. ALEG IVANOU (Bélarus) s’est déclaré en faveur du dialogue avec les pays fournisseurs de contingents.  Dans ce contexte, la délégation du Bélarus apprécie les mesures prises par le Département du maintien de la paix en vue d’assurer une base financière solide aux départs en mission.  Appuyant l’optimisation de la procédure d’achat, le représentant a ajouté qu’il était nécessaire d’appuyer les efforts des pays en situation de transition.  Le Bélarus a pris, pour sa part, des dispositions concrètes pour mieux participer au système des réserves.  A l’heure actuelle, le Gouvernement envisage la possibilité de créer un centre de formation pour les personnels du Bélarus.  En conclusion, le représentant a souhaité que son pays obtienne de l’ONU l’assistance technique voulue pour former des spécialistes.


M. ENRIQUE LOEDEL (Uruguay) a rappelé que son pays dont la population correspond au quart de la population new-yorkaise est le septième contributeur aux opérations de maintien de la paix, ce qui témoigne de son engagement à cet égard.  Les exigences des opérations sont chaque jour plus grandes, qu’il s’agisse d’ajustements opérationnels ou administratifs, a ajouté le représentant.  Il a estimé que les domaines suivants demandaient davantage de réflexion: la coordination entre les organes des Nations Unies; l’aspect financier pour un déploiement rapide; la lenteur des remboursements, en particulier dans les cas des missions terminées; la formation du personnel; tirer les leçons du passé et la sécurité du personnel associé.  Il est nécessaire de parvenir à une présence plus efficace de troupes mieux formées, mieux équipées et capables de se déployer plus rapidement.


M. YERZHAN KH. KAZYKHANOV (Kazakhstan) a affirmé que la création d’un mécanisme global en vue de prévenir les conflits et leur expansion, constitue une véritable clef de voûte dans le domaine du maintien de la paix.  Rappelant que plus de 48 000 casques bleus participent au maintien de la paix dans le monde, il a ajouté qu’il est nécessaire de définir des moyens nouveaux si on veut améliorer la sécurité et la paix internationales.  Le représentant a ensuite appuyé les conclusions du rapport du Secrétaire général.  Dans les circonstances actuelles, la sécurité des gardiens de la paix est de plus en plus importante, et à cet égard le Kazakhstan est en faveur de mesures pour la renforcer.  Il faut, selon lui, encore améliorer la planification des opérations de maintien de la paix.  Le représentant a également accueilli avec satisfaction la décision d’améliorer le système des forces et moyens en attente.  Le Gouvernement du Kazakhstan a pour sa part signé en octobre dernier un mémorandum d’accord avec les Nations Unies sur les contributions aux activités préparatoires.  A ce stade, il s’est dit prêt à fournir du personnel, des véhicules blindés et des moyens de transport de la KAZBAT, le bataillon militaire national.  Convaincu que des accords de paix ne sont qu’un premier pas dans la reconstruction de la société civile, le représentant s’est déclaré en accord avec les conclusions du Secrétaire général à propos de la mise en œuvre par l’Organisation d’un concept de sécurité local brassant des questions aussi diverses que celles des droits de l’homme, de l’éradication de la pauvreté, de la promotion du développement et de la démocratisation.  Se félicitant enfin que la parité soit de plus en plus reconnue, en particulier dans la phase de reconstruction postconflit, la délégation a soutenu en conclusion les recommandations du Secrétaire général pour que la participation de la femme dans la prévention, la gestion et la résolution des conflits, soit prise en compte.


Documentation


Rapport du Secrétaire général sur l’Application des recommandations du Comité spécial des opérations de maintien de la paix (A/58/694)


Dans ce document, le Secrétaire général explique qu’il avait identifié six point qui selon lui méritaient une attention particulière, à savoir: incorporer les enseignements tirés de l’expérience ainsi que des pratiques optimales dans la planification opérationnelle; élaborer et appliquer des stratégies d’ensemble pour les opérations de maintien de la paix; accoître la capacité de déploiement rapide; renforcer la formation; réduire au minimum les problèmes de discipline et renforcer les capacités régionales de maintien de la paix, en particulier en Afrique.


Le rapport précise qu’il faudra faire beaucoup pour relever les défis qui se posent et qui sont au nombre de trois: répondre à la demande accrue d’opérations de maintien de la paix par l’ONU, en particulier en Afrique; trouver les moyens de répondre à cette demande en travaillant avec de multiples partenaires qui existent aujourd’hui et renforcer la sécurité de l’ensemble des personnels engagés dans des missions de l’ONU sur le terrain. 


Le rapport précise que les conditions de sécurité précaires dans lesquelles les Nations Unies opèrent aujourd’hui constituent une menace majeure.  Il faut faire face à un nombre croissant de menaces directes dirigées contre le personnel civil des missions de l’Organisation.  L’ONU examine actuellement ses procédures de sécurité et de sûreté tant au siège que sur le terrain.  Le rapport aborde également la question de la coopération avec les pays fournisseurs de troupes, la question de la planification des missions que ce soit en matière de déploiement rapide,de la disponibilité du matériel, de la lutte antimine ou du VIH/sida.


Un rapport du Comité spécial des opérations de maintien de la paix sur l’Etude d’ensemble de toute la question des opérations de maintien de la paix sous tous leurs aspects (A/57/767)examine les recommandations du Groupe d’étude des opérations de maintien de la paix et fait le point sur les efforts de réforme entrepris, voir communiqué de presse CPSD/261 en date du 28 mai 2003.


Autres rapports: Aspects administratifs et budgétaires du financement des opérations de maintien de la paix des Nations Unies (A/58/582); Rapport de la Quatrième Commission sur l’Etude d’ensemble de toute la question des opérations de maintien de la paix sous tous leurs aspects (A/58/474); Budget du compte d’appui aux opérations de maintien de la paix pour l’exercice allant du 1er juillet 2003 au 30 juin 2004 (A/57/732); Rapport sur l’exécution du budget du compte d’appui aux opérations de maintien de la paix pour l’exercice allant du 1er juillet 2001 au 30 juin 2002 (A/57/725); Informations actualisées sur la situation financière des missions de maintien de la paix closes au 30 juin 2002 (A/57/789); Rapport du Comité consultatif sur les questions administratives et budgétaires (S/57/776); Aperçu général du financement des opérations de maintien de la paix des Nations Unies (A/57/723).


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