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AG/1489

L’ASSEMBLÉE GÉNÉRALE AFFIRME QUE SON RENFORCEMENT ET LES RÉFORMES DU CONSEIL DE SÉCURITÉ ET DE L’ECOSOC SONT LES PRIORITÉS DE LA RÉFORME DE L’ONU

05/08/2004
Communiqué de presse
AG/1489


Assemblée générale

93e séance – après-midi


L’ASSEMBLÉE GÉNÉRALE AFFIRME QUE SON RENFORCEMENT ET LES RÉFORMES DU CONSEIL DE SÉCURITÉ ET DE L’ECOSOC SONT LES PRIORITÉS DE LA RÉFORME DE L’ONU


Son Président appelle solennellement les États Membres

à observer la Trêve olympique pendant les Jeux olympiques d’Athènes


Affirmant le rôle central que joue l’ONU, en sa qualité d’Organisation intergouvernementale la plus universelle et la plus représentative, dans la maîtrise, exercée dans un cadre multilatéral, des menaces contre la paix et la sécurité internationales, l’Assemblée générale a réaffirmé, cet après-midi, son attachement au multilatéralisme et au respect de la Charte et des principes et normes du droit international. 


Aux termes de la résolution*, présentée par le Mouvement des pays non alignés et adoptée par 93 voix pour, 2 voix contre (États-Unis et Israël) et 47 abstentions, l’Assemblée a souligné les prérogatives et fonctions respectives de l’Assemblée générale, du Conseil de sécurité et du Conseil économique et social telles qu’elles sont définies dans la Charte et la nécessité de renforcer la coordination entre ces organes.  Elle a affirmé que sa revitalisation et son renforcement ainsi que les réformes du Conseil de sécurité et du Conseil économique et social doivent continuer d’être considérés comme une priorité du processus de réforme engagé par l’Organisation, de sorte à lui permettre de mieux s’acquitter de ses fonctions et responsabilités.  À cet égard, l’Assemblée s’est félicitée de la création, par le Secrétaire général, du Groupe de personnalités de haut niveau sur les menaces, les défis et le changement.  Elle a demandé notamment aux États Membres de se conformer strictement, aux principes et normes du droit international, en particulier aux normes relatives aux droits de l’homme et au droit humanitaire, lorsqu’ils prennent des mesures pour faire prévaloir des solutions pacifiques aux problèmes internationaux, notamment ceux à caractère humanitaire, pour prévenir et faire cesser le génocide, les crimes contre l’humanité et les crimes de guerre et pour poursuivre les responsables de ces crimes. 


L’Assemblée a demandé en outreà tous les États de coopérer pleinement pour assurer le plein exercice, la promotion et la protection de tous les droits de l’homme et de toutes les libertés fondamentales pour tous; de rechercher un consensus sur la définition de l’étendue et de l’orientation des capacités et des besoins dans les domaines de la prévention et du règlement des conflits armés, notamment en ce qui concerne les activités de consolidation de la paix et de développement y afférentes, ainsi que dans les domaines du rétablissement et du maintien de la paix.  Parmi les autres thèmes abordés dans le texte adopté, on compte le droit à l’autodétermination des peuples, la prévention du terrorisme et le désarmement, y compris nucléaire, et la non-prolifération des armes de destruction massive.


À la veille de l’ouverture des XXVIIIe Jeux olympiques qui se tiendront à Athènes du 13 au 29 août 2004, le Président de la cinquante-huitième session de l’Assemblée générale des Nations Unies, Julian Robert Hunte (Sainte-Lucie), a par ailleurs, solennellement appelé les États Membres à manifester leur attachement à la paix mondiale en observant la Trêve olympique pendant cette période**.  Tout en concédant que les conflits qui sévissent dans le monde ne cesseraient pas du jour au lendemain, il a estimé que si la paix pouvait durer 16 jours, elle ne devrait pas durer éternellement.


Pour la première fois dans l’histoire des Nations Unies, s’est-il félicité, la Flamme olympique a fait étape au Siège de l’Organisation.  Elle a parcouru le monde, passant par 26 pays et 34 villes et couvrant les cinq continents.  Elle est porteuse d’un message d’espoir, celui d’un monde sans haine et sans guerre, un monde où les idéaux de paix, de bonne volonté et de respect mutuel sont le fondement des relations entre les peuples et les pays, a-t-il dit.


Sur proposition de la France***, qui s’exprimait au nom des pays membres de l’Organisation intergouvernementale de la francophonie, l’Assemblée générale a également décidé de renvoyer l’examen du multilinguisme et de l’inscrire à l’ordre du jour de sa cinquante-neuvième session, sans changer le caractère biannuel de son examen. 


L’Assemblée générale a par ailleurs nommé le candidat Tadanori Inomata (Japon) en tant que membre du Corps commun d’inspection**** pour un mandat de cinq ans, commençant le 1er janvier 2005 et venant à expiration le 31 décembre 2009.  Ce candidat, présenté par le Groupe des États d’Asie, remplacera Sumihiro Kuyama, également du Japon, à l’expiration de son mandat, le 31 décembre 2004.


Explications de vote sur la résolution concernant le réaffirmation du rôle central de l’ONU dans le maintien de la paix et de la sécurité internationales et de la promotion de la coopération internationale (A/58/L.67/Rev.1)


Le représentant du Venezuela a déclaré que le texte répondait aux objectifs et aux principes du Mouvement des pays non alignés et méritait le soutien de sa délégation.  Il a néanmoins estimé qu’il fallait examiner de manière approfondie les dispositions concernant la réforme des organes principaux de l’ONU, en particulier celle du Conseil de sécurité qu’il fallait interpréter comme appelant une modification profonde et structurelle du Conseil de sécurité qui comprendrait la suppression du droit de veto.


Le représentant du Canada a réaffirmé l’attachement de son pays au rôle de l’ONU dans les affaires mondiales.  Le Canada s’est abstenu car il estimait que le projet de résolution interprétait les idéaux et les principes de l’ONU et n’était pas suffisamment équilibré pour réaliser un consensus, crucial pour l’efficacité d’un tel texte.  Le représentant a notamment indiqué qu’il ne pouvait pas accepter les dispositions évoquant le principe de l’ingérence sans mentionner la responsabilité inhérente à ce principe.  Le texte était sélectif en ce qui concerne les obligations communes des États Membres et pouvait saper les travaux de l’Assemblée générale et contribuer à ce que l’ONU voit le monde et les menaces à travers des « lunettes troubles et obsolètes ». 


Le représentant des États-Unis s’est dit convaincu que la résolution qui vient d’être adoptée était prématurée car elle anticipe sur les recommandations du Groupe de personnalités de haut niveau sur les nouvelles menaces, les défis et le changement qui sont attendues le 1er décembre prochain.  La résolution, a-t-il poursuivi, est incomplète et donne une interprétation des textes fondateurs qui est différente de celle reconnue universellement.  Elle caractérise de manière erronée la responsabilité des Nations Unies dans le développement économique et social qui dépend en premier lieu de l’action du pays concerné. 


Le représentant des Pays-Bas, au nom de l’Union européenne, des pays candidats et des pays associés, a réaffirmé l’attachement de l’Union européenne au multilatéralisme qui est un pilier de la stratégie de sécurité adoptée par ce groupe d’États en décembre dernier.  Il a regretté de s’être abstenue pour des raisons qui ont trait à la date choisie pour présenter le texte, au processus de négociation et au fond même de la résolution. 


Le représentant du Japon a souligné l’importance de renforcer le cadre multilatéral de coopération et celle du rôle central de l’ONU dans ce cadre.  Il a cependant regretté s’être abstenu et avoir ainsi peut-être contribué à donner l’impression que les États Membres sont divisés sur la nécessité de réformer l’Organisation.


Le représentant du Mexique a regretté pour sa part que la résolution n’ait pas été adoptée par consensus et a réitéré son engagement en faveur de la coopération multilatérale et du respect du droit international.  Il a expliqué que sa délégation interprétait la mention faite au droit international comme incluant les normes relatives aux droits de l’homme, aux droits des réfugiés et du droit humanitaire.  Il a dit que cette résolution ne pourrait préjuger des réformes nécessaires pour que l’Organisation puisse faire face aux menaces qui remettent en cause la paix et la sécurité et a souligné que l’une de ces menaces était l’absence d’un système de sécurité collective véritablement efficace. 


Le représentant de la Fédération de Russie a expliqué que sa délégation avait voté en faveur de la résolution, tout en soulignant qu’elle n’était pas satisfaite par la façon dont a été traité le désarmement nucléaire. 


* A/58/L.67/Rev.1

** A/58/863

*** A/58/862

**** A/58/111


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