LA COMMUNAUTÉ INTERNATIONALE DOIT SAISIR L'OCCASION DE RELANCER LE PROCESSUS DE PAIX AU MOYEN-ORIENT, DÉCLARENT DES DÉLÉGATIONS À L'ASSEMBLÉE GÉNÉRALE
Communiqué de presse AG/10307 |
Assemblée générale
62e & 63e séances plénières – matin & après-midi
LA COMMUNAUTÉ INTERNATIONALE DOIT SAISIR L'OCCASION DE RELANCER LE PROCESSUS DE PAIX AU MOYEN-ORIENT, DÉCLARENT DES DÉLÉGATIONS À L'ASSEMBLÉE GÉNÉRALE
Nombreuses sont les délégations qui ont estimé aujourd'hui à l'Assemblée générale que la perspective d'un nouveau leadership palestinien constituait une occasion de relancer le processus de paix au Moyen-Orient, invitant les parties concernées à la saisir.
Le représentant du Japon a notamment affirmé que le décès de Yasser Arafat avait conduit la communauté internationale à un tournant inattendu, estimant qu’elle devait désormais s’efforcer de relancer la Feuille de route. Il a également expliqué que le défi le plus important à l’heure actuelle était d’assurer la tenue en bonne forme de l’élection du Président de l’Autorité palestinienne. Alors que les Palestiniens pleurent la disparition de leur chef, il existe également un espoir pour reprendre la voie de la paix dans la région, a déclaré l’Observateur de la Palestine. Il a cependant affirmé qu’il fallait pour cela qu’Israël s’engage résolument en faveur d’une solution reposant sur l’existence de deux États vivant côte à côte et respectant les frontières d’avant 1967. Pour sa part, le représentant d'Israël a assuré que son pays ne cherchait pas à déroger à ses obligations. C’est faute de partenaire palestinien, a-t-il expliqué, que son gouvernement a été amené à proposer son plan de retrait de Gaza, espérant qu’il permettrait de relancer les négociations. Il a lui aussi estimé qu'une fenêtre s’ouvrait sur de nouvelles possibilités au Moyen-Orient, regrettant toutefois que des organisations terroristes comme le Hezbollah, le Hamas et le Jihad islamique cherchaient à la refermer.
Des délégations ont expliqué que tant les Israéliens que les Palestiniens se devaient de prendre des mesures afin de créer une atmosphère de confiance mutuelle propice à tout progrès, et ont estimé que la Feuille de route constituait le document le plus important pour mettre fin à l’impasse qui caractérisait les relations entre les deux parties. Elles ont encouragé les Palestiniens à lutter contre le terrorisme, qu'aucune cause ne peut justifier, et ont demandé à Israël de mettre notamment un terme à la construction du mur de séparation ainsi qu'à l'implantation de ses colonies de peuplement dans les territoires palestiniens occupés.
Nombreuses sont également les délégations qui ont appuyé le projet israélien de retrait de la bande de Gaza et de certaines parties de la Cisjordanie, estimant cependant que ce retrait devait se faire en collaboration avec l’Autorité palestinienne, et devait s’inscrire dans le cadre de la mise en œuvre de la Feuille de route. Elles ont par ailleurs indiqué que la poursuite de la paix et de la stabilité au Moyen-Orient passait par la création de deux États indépendants vivant côte à côte à l’intérieur de frontières sûres et reconnues.
Le représentant de la Jamahiriya arabe libyenne a pour sa part prédit que la Feuille de route serait détruite par Israël, et a soutenu l’établissement d’un seul État, au sein duquel Juifs et Arabes coexisteraient en paix, à l’instar de l’Afrique du Sud postapartheid, estimant que c’était la seule solution viable pour les deux peuples.
Outre les orateurs déjà cités, les représentants des pays suivants se sont également exprimés: Tunisie, République démocratique populaire lao, Lesotho, Bangladesh, Namibie, Chine, Oman, Nigéria, Sri Lanka, Cuba, Norvège, République islamique d’Iran, Viet Nam, Guinée, Indonésie, Inde, Venezuela, Canada, Égypte, Bahreïn, Pays-Bas (au nom de l’Union européenne), Jordanie, République arabe syrienne, Pakistan, Émirats arabes unis, Liban, Suisse, Malaisie, Arabie saoudite, Turquie, Fédération de Russie, Australie, Ukraine, Argentine, Koweït et Burkina Faso. Le représentant de l’Union interparlementaire est aussi intervenu.
Le représentant de la République islamique d’Iran a par ailleurs exercé son droit de réponse.
En début de séance, l’Assemblée générale a décidé, sur recommandation de son Bureau, d’inscrire une question additionnelle intitulée « Fourniture d’une assistance aux pays montagneux pauvres afin qu’ils surmontent les obstacles dans les domaines socioéconomique et environnemental » à l’ordre du jour de la présente session. Le Vice-Président de l’Assemblée a également indiqué que l’examen du rapport de la Première Commission (chargée des questions de désarmement et de sécurité internationale), initialement prévu le jeudi 2 décembre, avait été reporté au vendredi 3 décembre.
L’Assemblée générale poursuivra son débat commun le mercredi 1er décembre à 10 heures, au terme duquel elle se prononcera sur l’ensemble des projets de résolution relatifs à la question de la Palestine et à la situation au Moyen-Orient.
QUESTION DE PALESTINE
Suite du débat
M. KOICHI HARAGUCHI (Japon) a affirmé que le décès de Yasser Arafat avait conduit la communauté internationale à un tournant inattendu, estimant qu’elle devait saisir cette occasion, s’efforcer de relancer la Feuille de route et de faire avancer le processus de paix en accord avec cette dernière. La région du Moyen-Orient ne connaîtra jamais la paix et la stabilité tant que le conflit israélo-palestinien ne sera pas résolu, a-t-il expliqué, indiquant que le défi le plus important à l’heure actuelle était d’assurer la tenue en bonne forme de l’élection du président de l’Autorité palestinienne. À cet égard, il a jugé essentielle la coopération entre le Gouvernement israélien et l’Autorité palestinienne afin que cette élection soit couronnée de succès.
M. Haraguchi a également souligné l’importance que le nouveau leadership palestinien, déterminé à promouvoir la paix, soit élu avec le soutien le plus large possible de la part des Palestiniens. Il a par ailleurs encouragé les Palestiniens à prendre des mesures efficaces afin de contrôler les extrémistes, et a salué le projet de retrait de la bande de Gaza et de la Cisjordanie de la part d’Israël, indiquant que cette initiative constituait une étape majeure de la revitalisation de la Feuille de route. Il a enfin estimé que la coexistence pacifique de deux États, Israël et la Palestine, était la seule solution durable au conflit.
M. ALI HACHANI (Tunisie), rendant hommage à Yasser Arafat, a souligné l’importance des élections que l’Autorité palestinienne prépare et a appelé la communauté internationale à aider l’Autorité à les organiser. Il a en outre demandé à Israël de lever tous les obstacles et les restrictions afin que tous les Palestiniens, y compris ceux de Jérusalem-Est, puissent choisir en toute liberté leur Président. Les pratiques israéliennes constituent une violation claire du droit international humanitaire, a-t-il souligné, notant que la voie de la paix ne serait pas trouvée par la violence mais uniquement à travers une politique sérieuse et responsable. La Tunisie, qui préside le Sommet arabe, est attachée à poursuivre la coordination avec toutes les parties pour mettre en œuvre les résolutions dudit Sommet de Tunis. Ces textes confirment le choix stratégique de la paix pour résoudre le conflit et la solidarité avec le peuple palestinien, a ajouté le représentant. Il a également invité le Quatuor à axer ses efforts sur la réalisation de cet objectif.
Les Nations Unies, en particulier l’Assemblée générale, ont une responsabilité permanente envers le peuple palestinien, et celle-ci doit se poursuivre, a-t-il estimé. Il a souligné le rôle essentiel des Nations Unies en faveur de la sensibilisation et la promotion des ressources internationales pour aider le peuple palestinien au niveau économique.
M. OUNSENG VIXAY (République démocratique populaire lao) a appelé les parties impliquées dans le conflit israélo-palestinien à mettre fin à la violence et à l’ensemble des actes qui pourraient accroître la tension qui caractérise le conflit. Il a estimé que les deux parties devraient reprendre les négociations, condition préalable à la mise en œuvre de la Feuille de route, des résolutions pertinentes du Conseil de sécurité ainsi que du principe de l’échange de la terre contre la paix.
M. Vixay a regretté de constater que le processus de paix était actuellement dans une impasse, exhortant dès lors la communauté internationale et le Quatuor en particulier à poursuivre les efforts politiques et diplomatiques nécessaires au soutien et à la promotion des négociations entre Israël et la Palestine, afin d’aboutir à un règlement pacifique du conflit. Le Moyen-Orient ne connaîtra pas la paix et la stabilité tant que la question palestinienne ne sera pas résolue de manière juste et durable, a-t-il expliqué.
M. LEBOHANG K. MOLEKO (Lesotho) a souligné que l’ensemble des parties au conflit devaient respecter le droit international. Il a exhorté ces parties, ainsi que les autres parties prenantes, à mettre en œuvre la résolution pertinente de l’Assemblée générale du 20 juillet 2004 sur l’avis consultatif de la Cour internationale de Justice (CIJ), déclarant illégale la construction par Israël d’un mur dans le Territoire palestinien occupé. Le représentant a estimé que le respect de la Feuille de route constituait le seul moyen d’aboutir à un règlement juste et durable du conflit au Moyen-Orient. Toute tentative de règlement du conflit doit se faire en étroite coopération avec l’Autorité palestinienne, a-t-il considéré, demandant à la communauté internationale de contribuer à ces efforts.
M. IFTEKHAR A. CHOWDHURY (Bangladesh) a expliqué que cette Journée de solidarité avec le peuple palestinien avait une signification majeure, compte tenu du décès du Président de l’Autorité palestinienne, Yasser Arafat, qui était le symbole de la cause de la liberté du peuple palestinien. La paix arrivera un jour sur cette terre, a-t-il affirmé, tout en se joignant à l’appel du Secrétaire général, qui a demandé à la communauté internationale de redoubler d’efforts pour parvenir au règlement pacifique du conflit israélo-palestinien.
Le Bangladesh estime que le règlement pacifique de ce conflit passait par la création d’un État palestinien indépendant, a indiqué son représentant. Sa délégation, a-t-il poursuivi, regrette la détérioration actuelle du processus de paix, convaincue que la construction du mur de séparation et l’établissement de colonies de peuplement ne faisaient que contribuer à cette détérioration. Il a enfin estimé que l’objectif d’un règlement pacifique du conflit pouvait être atteint si l’on respectait la Feuille de route, ajoutant qu’une volonté de paix existait dans la région, et qu’il fallait que cette volonté se transforme en réalité.
M. JULIUS ZAYA SHIWEVA (Namibie), rendant hommage à Yasser Arafat, a affirmé que le peuple palestinien devait poursuivre jusqu’à la victoire finale la lutte de leur chef historique pour la libération de la Palestine et la création d’un État palestinien indépendant et souverain. Nous encourageons les Palestiniens à demeurer unis derrière leur nouvelle direction dans cette cause juste de l’autodétermination, a-t-il déclaré. Le représentant a également déclaré que la résolution de l’Assemblée générale sur l’avis consultatif de la Cour internationale de Justice (CIJ) devait être mise en œuvre sans délai. L’Assemblée générale et le Conseil de sécurité devraient veiller à ce qu’Israël respecte ses obligations en vertu du droit international, a-t-il assuré.
Le représentant a également transmis la solidarité sans faille et l’appui de son pays au peuple palestinien. Il a appelé à la mise en œuvre inconditionnelle de la Feuille de route, seul moyen, a-t-il précisé, d’aboutir à la solution pacifique de la question palestinienne. Le peuple palestinien mérite la paix, a-t-il dit, et la communauté internationale devrait redoubler d’efforts pour l’aider en ce sens.
M. WANG GUANGYA (Chine), qui a rendu hommage à Yasser Arafat, a estimé que la poursuite d’une paix complète et durable au Moyen-Orient passait par la restauration des droits nationaux légitimes du peuple palestinien. Il a expliqué que le processus de paix au Moyen-Orient était actuellement à la croisée des chemins, confronté simultanément à des opportunités et à des défis. Il a dès lors affirmé qu’il fallait que les parties concernées saisissent cette occasion en créant les conditions nécessaires à la relance des négociations entre Israël et la Palestine. À cet égard, il a souligné la nécessité pour la communauté internationale d’apporter son aide au peuple palestinien afin d’assurer le succès des élections qui se tiendront au début de l’année prochaine.
M. Wang a également affirmé qu’Israël et la Palestine devraient réitérer leur engagement à l’égard de la Feuille de route, expliquant que le règlement du conflit israélo-palestinien était étroitement lié à la paix et la stabilité du Moyen-Orient et du monde dans son ensemble. Estimant que la paix au Moyen-Orient ne pouvait être atteinte sans le soutien de la communauté internationale, le représentant a exhorté cette dernière, et en particulier le Quatuor, à redoubler d’efforts pour accélérer la mise en œuvre de la Feuille de route par Israël et la Palestine.
Mme AL-AKHZAMY (Oman) a affirmé que 50 années de massacres et de destructions n’avaient pas empêché le peuple palestinien de poursuivre son ambition légitime de créer un État indépendant souverain avec Jérusalem pour capitale. Les pratiques israéliennes à l’égard du peuple palestinien dépassent l’imagination et toutes les limites, a-t-elle estimé, ajoutant que la communauté internationale devrait appeler Israël à reprendre les négociations et à respecter les différentes résolutions du Conseil de sécurité.
Choisir la paix nécessite la volonté politique des parties intéressées, a également déclaré la représentante. La paix ne se fait pas par la violence, les massacres ou le terrorisme contre les populations, a-t-elle souligné, appelant les parties intéressées à tenter de régler le processus de paix par la relance de la tâche du Quatuor et la mise en œuvre de l’idée de créer deux États indépendants vivant côte à côte à l’intérieur de frontières sûres et reconnues.
M. AMINU WALI (Nigéria) a déploré de constater la détérioration de la situation au Moyen-Orient, caractérisée par la persistance de la violence et de l’instabilité, malgré les efforts collectifs des Nations Unies et de la communauté internationale. Indiquant que la violence ne conduisait à rien, il a estimé que la paix et la stabilité au Moyen-Orient passait par la création d’un État palestinien existant aux côtés d’Israël. Le représentant a réaffirmé l’engagement de son pays en faveur d’un règlement pacifique du conflit, et a exhorté les Nations Unies et la communauté internationale à aider les parties concernées à relancer les négociations pour la paix, en accord avec les résolutions pertinentes du Conseil de sécurité.
M. Wali a dès lors réaffirmé son soutien à l’égard du travail du Quatuor, qui cherche à négocier une solution pacifique pour les deux parties, et a enjoint ces dernières à s’acquitter de leurs obligations définies dans la Feuille de route. Il a par ailleurs rappelé que le Nigéria soutenait l’idée de deux États, Israël et la Palestine, vivant côte à côte dans la paix et la sécurité.
M. BERNARD ANTON BANDARA GOONATILLEKE (Sri Lanka), faisant lecture du message du chef de l’État du Sri Lanka, Chandrika Bandaranaike Kumaratunge, à l’occasion, hier, de la Journée internationale de solidarité avec le peuple palestinien, et dans lequel il souligne qu’au fil des années, il a déclaré que son pays avait toujours assuré un appui sans faille à la lutte du peuple palestinien pour la réalisation de ses droits inaliénables.
De l’avis de sa délégation, le rejet de la violence par toutes les parties concernées, le retrait d’Israël des territoires palestiniens occupés et d’autres territoires, la reconnaissance des droits inaliénables du peuple palestinien, dont le droit à disposer d’un État souverain et indépendant, le respect du droit de tous les États de la région à vivre dans la paix et la sécurité sont quelques-uns des ingrédients essentiels d’une paix durable au Moyen-Orient. Le représentant a donc appelé la communauté internationale, en particulier le Quatuor, à redoubler d’efforts pour aider les parties à entamer la mise en œuvre de leurs obligations découlant de la Feuille de route.
M. ORLANDO REQUEIJO (Cuba), qui a rendu hommage à Yasser Arafat, a déploré les activités menées par Israël au sein des territoires palestiniens occupés, qu’il s’agisse de raids des forces armées israéliennes, de l’établissement de colonies de peuplement sur ces territoires, de la construction d’un mur de séparation ou de la mise en place de points de contrôle, qui ont mis un terme à l’activité économique dans ces territoires et intensifié la difficulté des conditions de vie de la population y résidant.
Cuba considère que la lutte du peuple palestinien contre l’occupation israélienne est légitime et inaliénable, a indiqué son représentant, en exprimant toute sa solidarité à l’égard de cette résistance. Il a cependant condamné les attentats suicides contre des civils israéliens, tout en déplorant que ces actes isolés puissent remettre en question la défense légitime du peuple palestinien et justifier les actions prises à son encontre. Le représentant a, par ailleurs, rappelé que la construction du mur de séparation était contraire au droit international, jugeant qu’Israël et son soutien principal, les États-Unis, ignoraient la volonté de la communauté internationale. Il a enfin invité l’ensemble des États Membres à ratifier les quatre résolutions présentées devant l’Assemblée générale, afin de soutenir la cause palestinienne et son droit inaliénable à constituer un État indépendant et souverain sur son territoire.
M. JOHAN L. LØVALD (Norvège) s’est déclaré encouragé de voir la façon dont l’Autorité palestinienne a géré la situation qui a suivi la maladie puis la mort du Président Arafat. La Norvège soutient pleinement le processus conduisant à l’élection d’un nouveau Président palestinien, le 9 janvier 2005, et appelle le Gouvernement israélien à prendre les mesures nécessaires pour contribuer au succès de ce scrutin, a-t-il ajouté. Il s’est dit, en outre, encouragé par l’intention d’Israël de se retirer de Gaza et de quatre colonies de Cisjordanie, la qualifiant de pas important vers la fin de l’occupation israélienne.
Le représentant a également appelé Israël à lever les bouclages des territoires palestiniens et à permettre les échanges économiques. L’Autorité palestinienne endosse une responsabilité importante pour réaliser le développement économique, a-t-il aussi affirmé, ajoutant que la nouvelle direction palestinienne devrait prendre également la décision stratégique de lutter contre le terrorisme, conformément à la Feuille de route. Le représentant a estimé qu’un nouveau plan de paix n’était pas nécessaire. La Feuille de route contient toutes les étapes nécessaires pour redémarrer le processus, a-t-il précisé, jugeant vital qu’Israël, l’Autorité palestinienne et la communauté internationale saisissent l’opportunité présente et redoublent d’efforts pour atteindre l’objectif de deux États viables, Israël et la Palestine, vivant côte à côte dans la paix et la sécurité.
M. MEHDI DANESH-YAZDI (République islamique d’Iran) a expliqué que les activités menées par Israël au sein des territoires palestiniens occupés, qu’il s’agisse d’opérations militaires dans des zones résidentielles, de l’assassinat ciblé de personnalités politiques et religieuses, de la construction d’un mur de séparation ou de l’expansion de colonies dans ces territoires, constituaient de graves violations des normes et principes internationaux. Ces mesures, qu’il a qualifiées d’inhumaines et de délibérées, ont quasiment détruit une économie palestinienne déjà fragile, au demeurant et ont, dès lors conduit à la détérioration constante des conditions de vie des Palestiniens.
M. Danesh Yazdi a expliqué que la détérioration de la situation en Palestine n’avait pas seulement menacé la région dans son ensemble, mais avait également exercé une influence sur la paix et la stabilité du monde entier. La situation du Golan syrien n’est pas fondamentalement différente de celle qui caractérise le conflit israélo-palestinien, a-t-il remarqué. Le représentant a enfin indiqué qu’il était temps que la communauté internationale prenne des mesures afin de protéger et garantir les droits les plus fondamentaux du peuple palestinien, expliquant que le règlement du conflit passait par un retrait d’Israël et la création d’un État palestinien indépendant.
M. NGUYEN DUY CHIEN (Viet Nam) a estimé qu’un règlement durable et final de la question de la Palestine était impératif pour garantir la stabilité du Moyen-Orient. Il est urgent, a-t-il dit, que les parties mettent fin à la violence et fassent progresser le processus de paix. Selon lui, la paix dans la région ne sera possible que par la réalisation des droits inaliénables du peuple palestinien.
Le représentant a réaffirmé l’appui et la solidarité constante du peuple vietnamien à l’égard du peuple palestinien dans cette cause juste de la création d’un État indépendant. Le Viet Nam, a-t-il ajouté, soutient la position du Comité sur l’exercice des droits inaliénables du peuple palestinien selon laquelle la communauté internationale et le Quatuor devraient intensifier leurs engagements en vue d’aider les parties à respecter leurs obligations découlant de la Feuille de route. Celle-ci, a-t-il ajouté, est le moyen d’arriver à un règlement juste et durable du problème palestinien sur la base des résolutions du Conseil de sécurité et du principe d’une solution permanente de deux États vivant côte à côte et à l’intérieur de frontières sûres et reconnues.
M. MOHAMED CHERIF DIALLO (Guinée) a salué l’attitude du peuple palestinien qui, en dépit de la perte du Président de l’Autorité palestinienne, a repris le flambeau pour poursuivre l’œuvre de son leader historique. Il a appelé Israël à faciliter la tenue des élections présidentielles palestiniennes envisagées pour le 9 janvier 2005 et à contribuer à la mise en place et à la consolidation de la nouvelle Autorité palestinienne. Le représentant a par ailleurs condamné avec la plus grande fermeté la « politique du fait accompli » pratiquée par Israël, la puissance occupante, dont il a estimé qu’elle visait à saper les fondements même de la Feuille de route et du processus de paix dans son ensemble.
Faisant remarquer que le Gouvernement israélien poursuivait la construction du mur de séparation en dépit de l’avis consultatif de la Cour internationale de Justice et en violation flagrante des normes du droit international, et continuait sa politique délibérée de colonies de peuplement, le représentant a expliqué que le Gouvernement israélien entraînait ce faisant la région du Moyen-Orient dans la voie d’une instabilité durable. Réaffirmant sa conviction que les États de la région, y compris l’État d’Israël et un État pour la Palestine, avaient le droit de vivre en paix à l’intérieur de frontières sûres et internationalement reconnues, il a exhorté les parties concernées à respecter les engagements pris dans le cadre de la Feuille de route et d’assurer la reprise effective et rapide du processus de paix.
M. REZLAN ISHAR JENIE (Indonésie) a déploré la détérioration de la situation en Palestine. Il a rappelé que, selon le rapport du Comité pour l’exercice des droits inaliénables du peuple palestinien, 875 000 personnes sont affectées par la construction du mur de séparation en Cisjordanie, soit 38% de la population du territoire. Il a cité la Banque mondiale, qui a qualifié la situation économique en Cisjordanie et à Gaza de pire récession dans l’histoire moderne. Il a regretté que la Feuille de route, qui aurait dû aboutir à l’établissement de deux États en 2005, ait été mise de côté.
Tout le monde s’accorde à dire que le moment est venu de relancer le processus de paix, a-t-il constaté. Il a cependant estimé que cet objectif ne pourrait être atteint que si Israël décidait de travailler avec la communauté internationale sur le chemin de la paix. Il est plus urgent que jamais que les Nations Unies mettent tout en œuvre pour faire cesser les souffrances et injustices infligées au peuple palestinien et pour amener Israël à respecter les résolutions de l’Organisation, a-t-il déclaré. Le représentant a appelé la communauté internationale à contribuer à la préparation d’élections justes et libres en janvier 2005 et, plus important encore, à établir un État palestinien indépendant au cours de l’année 2005, comme prévu par la Feuille de route.
M. NIRUPAM SEN (Inde), après avoir rendu hommage à Yasser Arafat, a affirmé qu’Israël, dans cette période critique avant l’élection présidentielle palestinienne, devrait cesser toute action qui saperait la confiance, notamment les activités de colonisation. Il a demandé à Israël de faciliter la préparation et la conduite des élections, de prendre des mesures pour lever le couvre-feu et permettre la libre circulation des personnes et des biens, d’améliorer la situation humanitaire dans les territoires palestiniens. Pour sa part, a-t-il indiqué, l’Autorité palestinienne devrait agir sur le terrain pour mettre fin à la violence.
Le représentant a également considéré que Palestiniens et Israéliens devaient profiter pleinement des opportunités qui s’ouvrent actuellement, sachant que la plupart des Palestiniens et des Israéliens semblent être en faveur d’une reprise du processus de paix après quatre ans de conflit. Selon lui, les efforts doivent être renouvelés et redoublés pour permettre au processus de paix de progresser sur la base des résolutions du Conseil de sécurité, de la Feuille de route et du droit international.
Mme MUNEZ DE ODREMAN (Venezuela) a insisté sur la tenue d’élections transparentes en Palestine en janvier 2005. Elle a regretté que Yasser Arafat ait été tenu pour responsable de l’échec du processus de paix et mis au banc de la communauté internationale. Elle a estimé que les violations répétées des droits des Palestiniens, l’intensification des opérations militaires israéliennes, la multiplication des exécutions extrajudiciaires et des attentats-suicide, la construction du mur, ne pouvaient être imputées aux seuls Palestiniens. C’est à la communauté internationale d’assumer la responsabilité de cette situation, a-t-elle dit, parce qu’elle s’est contentée d’une rhétorique stérile et n’a pas su sanctionner les coupables. Elle a rappelé l’impératif de créer un État palestinien indépendant, qui ait toute sa place dans le concert des nations. Elle a appelé en conclusion à lutter contre tout ce qui porte atteinte au droit à l’autodétermination du peuple palestinien.
M. AHMED A. OWN (Jamahiriya arabe libyenne) a rappelé que bien des accords avaient été signés -Oslo, la Feuille de route– mais qu’aucun progrès tangible de la paix n’avait été constaté en Palestine. Au contraire, a-t-il poursuivi, les souffrances du peuple palestinien ne font que s’aggraver. Il a prédit que la Feuille de route connaîtrait le même sort que les tentatives précédentes de trouver une solution. Israël la détruira au bulldozer, comme il le fait avec les routes palestiniennes, a-t-il déclaré. Il a soutenu l’établissement d’un seul État, au sein duquel Juifs et Arabes coexisteraient en paix, à l’instar de l’Afrique du Sud post-apartheid. Il a estimé que c’était la seule solution viable pour les deux peuples, israélien et palestinien, qui veulent vivre sur la même terre.
M. ALLAN ROCK (Canada) a félicité Israéliens et Palestiniens pour leur coopération renouvelée en ce moment ainsi que des efforts déployés actuellement par les deux parties pour permettre la tenue d’élections présidentielles palestiniennes libres et démocratiques et la reprise des négociations visant à aboutir à une paix juste et durable. Selon lui, les aspirations légitimes des Israéliens et des Palestiniens sont entravées par la violence que connaît la région et les problèmes non réglés. L’édification d’un mur ne permettra pas à Israël de vivre dans la paix et la sécurité à l’intérieur d’une frontière reconnue, a-t-il souligné. De même, a-t-il ajouté, les actes terroristes ne contribueront jamais à régler ces questions. Les terroristes et ceux qui les appuient doivent être jugés conformément au droit international, a-t-il précisé.
Le représentant a rappelé que le Canada était opposé à toute colonie de peuplement sur le territoire palestinien. Israël, a-t-il dit, a des obligations au titre du droit humanitaire dans les territoires qu’il occupe. Par ailleurs, il a jugé que nombre des résolutions votées par l’Assemblée générale ne contribuaient pas à renforcer le dialogue et la confiance entre les parties. Le Canada, a-t-il expliqué, a toujours demandé aux parties de réduire le nombre des résolutions, qualifiées de redondantes, obsolètes et entamant la crédibilité de l’ONU. Selon lui, elles ne sont pas équilibrées et conduisent souvent à la division. C’est là une lacune dans le processus, a-t-il jugé. C’est pourquoi, il a préconisé d’adopter une approche plus novatrice pour la rédaction des résolutions afin qu’elles soient suivies de mesures concrètes. Le Canada, a-t-il ajouté, est ainsi opposé à deux des projets de résolution présentés devant l’Assemblée générale.
M. F. M. VALLERSNES (Norvège), Président du Comité pour le Moyen-Orient de l’Union interparlementaire, a vivement condamné les assassinats ciblés et les attentats-suicide, qui entretiennent tous les deux le cycle de violence et réduisent les perspectives de réconciliation. Il a appelé Israël à cesser la construction de colonies et de barrières sur le territoire palestinien, et à mettre un terme aux exécutions extrajudiciaires. Il a également noté que l’arrestation et la détention de deux membres du Parlement palestinien, M. Bargouti et M. Khader, constituaient une violation de la quatrième Convention de Genève et des Accords d’Oslo. Il a souligné la nécessité de créer un État palestinien viable et indépendant et a affirmé parallèlement le droit sans équivoque d’Israël de vivre dans des frontières sûres.
M. Vallersnes s’est félicité de la décision de l’Autorité palestinienne d’organiser des élections générales le 9 janvier et a salué les garanties données par Israël pour faciliter la tenue de ce scrutin. Il a appelé les Parlements du monde entier à envoyer des observateurs pour ce scrutin. Il a également noté avec satisfaction les progrès réalisés par le Conseil législatif palestinien (CLP) dans l’adoption d’une nouvelle loi électorale, afin de pouvoir organiser des élections législatives au printemps. Il a indiqué que son organisation avait répondu favorablement à la demande d’assistance du CLP. Il a par ailleurs espéré que le CLP et la Knesset intensifieraient leur dialogue l’année prochaine, sous les auspices de l’UIP. Il a enfin regretté que les membres élus du CLP soient empêchés de se rendre à Ramallah. Il a appelé à cet égard la communauté internationale à intervenir pour que le Conseil puisse se réunir, afin de permettre la tenue d’un débat politique au sein de cette institution légitime et représentative, mise en place avec l’aide de la communauté internationale.
LA SITUATION AU MOYEN-ORIENT
Rapport du secrétaire général sur la situation au Moyen-Orient (A/59/431)
Le présent rapport contient les réponses reçues d’États Membres à la note verbale du Secrétaire général, en date du 12 avril 2004, concernant l’application des dispositions pertinentes des résolutions 58/22 et 58/23 de l’Assemblée générale, intitulées respectivement « Jérusalem » et « Le Golan syrien », toutes deux datées du 3 décembre 2003. Ces États Membres sont l’Estonie, Israël, les Pays-Bas, la Syrie et la Suisse.
Déclarations
M. ABOUL ATTA (Égypte) a déploré la situation d’instabilité qui caractérisait actuellement le Moyen-Orient, estimant qu’il fallait trouver une solution au conflit israélo-arabe. Il a rappelé que le sommet tenu à Beyrouth en 2002 avait confirmé que le peuple arabe avait choisi la paix, comme l’illustrait l’initiative de paix arabe. Le représentant a exhorté la communauté internationale à mettre en œuvre la Feuille de route, et a estimé qu’il fallait agir maintenant pour trouver un règlement juste et global au conflit. Il a estimé que le Quatuor devait redoubler d’efforts afin de s’assurer qu’Israël respecte ses engagements et que la communauté internationale devait s'efforcer de garantir la bonne tenue d'élections en Palestine.
Le représentant a présenté deux projets de résolution, l'un intitulé « Jérusalem » (A/59/L.39) et l'autre « Le Golan syrien » (A/59/L.40). Le projet de résolution relatif à Jérusalem souligne qu’un règlement global, juste et durable de la question de la ville de Jérusalem doit tenir compte des préoccupations légitimes des deux parties, palestinienne et israélienne, et assurer la liberté de culte de ses habitants et leur accès aux lieux saints. Le projet de résolution relatif au Golan syrien demande à Israël de reprendre les négociations avec la République arabe syrienne et le Liban et de respecter les garanties et engagements déjà convenus, et exige qu’Israël se retire de tout le Golan syrien occupé jusqu’à la ligne du 4 juin 1967.
M. TAWFEEQ AHMED ALMANSOOR (Bahreïn) a déclaré qu’au Moyen-Orient, la réalité empirait jour après jour en raison de la poursuite de l’occupation par Israël des territoires arabes. La situation au Moyen-Orient est une situation de conflit chronique et permanent. Les pratiques israéliennes ne sont pas compatibles avec la dignité humaine, a-t-il affirmé, Israël vivant, selon lui, dans un monde isolé qu’il considère comme le sien. L’aveuglement israélien a engendré une tragédie et un bain de sang, a-t-il ajouté, assurant qu’aucun pays dans le monde ne s’était comporté comme Israël. La haine suscitée par Israël ne connaît pas d’équivalent dans d’autres conflits du monde, a-t-il poursuivi.
Le représentant a estimé que seule une solution pacifique pouvait faire cesser la haine, les violences et les assassinats, et permettra de restaurer le droit et la justice.
M. DIRK JAN VAN DEN BERG (Pays-Bas), qui s’exprimait au nom de l’Union européenne, a encouragé la direction palestinienne à faire preuve d’un sens fort des responsabilités en assurant le fonctionnement régulier des institutions palestiniennes et a jugé essentiel qu’une direction légitime continue de poursuivre sur la voie qui mène à la paix au Moyen-Orient. Il a demandé à toutes les parties de faire preuve de la détermination et du courage nécessaires pour sortir de l’impasse actuelle et relancer le processus de paix sur la base de la Feuille de route.
Le représentant a indiqué que l’Union européenne appuyait le programme d’action à court terme dans les domaines de la sécurité, des réformes, des élections et de l’économie proposé par le Haut Représentant. L’Union européenne, a-t-il ajouté, appelle d’une part l’Autorité palestinienne à organiser des élections en vertu des normes internationales et sous l’autorité d’une commission électorale indépendante et d’autre part appelle Israël à faciliter ces élections. Dans les circonstances difficiles actuelles, l’Union européenne travaillera avec Israël, l’Autorité palestinienne et la communauté internationale pour contribuer à réaliser les aspirations du peuple palestinien et à parvenir à une solution avec deux États, Israël et la Palestine, vivant à l’intérieur de frontières sûres et reconnues, a également déclaré le représentant.
M. DAN GILLERMAN (Israël) a estimé, en paraphrasant Martin Luther King, que les peuples du Moyen-Orient étaient fatigués par les effusions de sang, la violence, le terrorisme, le despotisme et la haine. Ils sont las, a-t-il poursuivi, de l’adoption de résolutions anachroniques et partiales qui sont, selon lui, déconnectées de la réalité et éloignées des nobles idéaux au nom desquels ont été fondées les Nations Unies. Les voix de ceux qui souhaitent vivre en paix avec leurs voisins au Moyen-Orient ne sont pas entendues, a-t-il regretté, en plaidant pour que ces voix trouvent un écho dans l’enceinte de l’Assemblée générale.
Israël, a affirmé M. Gillerman, a toujours tendu la main pour la reconnaissance mutuelle et le compromis, citant à cet égard les traités signés avec l’Égypte et la Jordanie, ainsi qu’avec d’autres pays de la région dans les années 1990. La paix, a-t-il dit, se fera à Ramallah et à Jérusalem, pas à New York ou à Genève. Il a assuré qu’Israël ne cherchait pas à se dérober à ses obligations. C’est faute de partenaire palestinien que son gouvernement, a-t-il estimé, a été amené à proposer son plan de retrait de Gaza, espérant qu’il permettrait de relancer les négociations. Le représentant israélien a affirmé que les gouvernements qui glorifient le martyre et les assassinats, qui tolèrent l’extrémisme religieux, ne pouvaient pas s’engager sincèrement en faveur de la paix. Les organisations terroristes comme le Hezbollah, le Hamas, le Jihad islamique, sont par définition opposées à une coexistence pacifique, a-t-il poursuivi, en déplorant que la Syrie et l’Iran, dont il a dénoncé les intentions nucléaires dangereuses, continuent à les abriter et à soutenir leurs activités terroristes. Une fenêtre de nouvelles opportunités s’ouvre au Moyen-Orient, mais ces organisations cherchent à la refermer, a-t-il constaté avec regret. Estimant qu’on ne pouvait pas parrainer à la fois la paix et le terrorisme, il a jugé immoral de traiter d’égal à égal ceux qui encouragent la terreur et ceux qui cherchent à y répondre. M. Gillerman a estimé qu’il existait aujourd’hui une chance de changer les choses. Il a assuré qu’Israël était déterminé à réaliser la paix avec ses voisins de la région et a demandé à l’Assemblée d’accepter sa bonne volonté. Le Moyen-Orient est connu pour avoir été le berceau de la civilisation, il doit retrouver cette identité, a-t-il conclu.
M. ZEID RA’AD ZEID AL-HUSSEIN (Jordanie) a indiqué que son pays était déterminé à tout entreprendre pour réaliser la vision du Président George W. Bush, à savoir deux États indépendants vivant côte à côte dans la paix et la sécurité. Afin d’arriver à cet objectif, il a estimé que le peuple palestinien devait faire preuve de courage et assurer la bonne tenue de l’élection du président de l’Autorité palestinienne, et a indiqué que les deux parties devaient respecter les engagements qu’ils avaient pris conformément à la Feuille de route. Israël doit cesser la construction du mur de séparation et toute action contraire à la quatrième Convention de Genève, a-t-il expliqué, ajoutant que les Palestiniens devaient pour leur part poursuivre leur réforme de sécurité structurelle.
La communauté internationale se doit, quant à elle, de vérifier la bonne mise en œuvre par les parties concernées de leurs engagements, sous la supervision du Quatuor, a affirmé M. Al-Hussein. Il a également estimé qu’il était temps de relancer la voie politique dégagée par la Feuille de route, indiquant que son pays appuyait le projet d’Israël de se retirer de la bande de Gaza, mais que ce projet devait s’inscrire dans le cadre de la Feuille de route et s’accompagner d’un retrait de la Cisjordanie. Il a enfin enjoint l’ensemble des États Membres à prendre en compte l’avis de la Cour internationale de Justice concernant le mur de séparation.
M. FAYSSAL MEKDAD (République arabe syrienne) a affirmé que l’occupation par Israël du Golan syrien et de certaines parties de la Palestine représentait une grave violation du droit international. Pour la communauté internationale, a-t-il soutenu, aucune paix au Moyen-Orient ne saurait être réalisée sans passer par le retrait total du Golan occupé. Au lieu de se conformer à la logique du droit et de la paix, Israël a employé toutes les méthodes possibles pour occuper des terres et expulser des habitants de leurs villages, de leurs villes et de leurs exploitations agricoles, a-t-il ajouté, précisant que des centaines de milliers de Syriens étaient concernés et attendaient de regagner leurs foyers.
Le représentant, citant une déclaration du Président syrien, a indiqué que son pays souhaitait reprendre le processus de paix. La Syrie estime que la paix est un choix stratégique, a-t-il assuré. Maintes fois, la Syrie a manifesté son désir d’obtenir une paix juste et durable, a-t-il noté. Nous continuons de croire que la paix n’est possible que si Israël se retire de tous les territoires arabes occupés, conformément notamment aux résolutions du Conseil de sécurité, a-t-il souligné, appelant la communauté internationale à empêcher Israël de poursuivre ses pratiques qui menacent d’aggraver la situation déjà difficile de la région.
M. NASSER AL-KIDWA, Observateur de la Palestine, a estimé que le conflit du Moyen-Orient menaçait de déclencher une guerre de civilisations et de religions. Outre la question de la Palestine, il a cité l’occupation d’autres territoires arabes, la prolifération d’armes de destruction massive, l’Iraq ou encore l’échec de la marche vers la démocratisation et la modernisation. Il a jugé que tous ces facteurs étaient effroyables pour la paix et la sécurité mondiales. Mais le pire, a-t-il ajouté, c’est que la situation ne semble pas prête de s’améliorer, du fait de la domination de concepts fondés sur des visions idéologiques. Il a estimé que l’exigence de démocratisation des institutions palestiniennes, bien qu’elle soit justifiée en principe, avait en fait pour objectif de changer la nature du conflit pour faire apparaître un mouvement de libération nationale comme un problème interne aux Palestiniens. Dans une situation sous occupation étrangère, l’enracinement d’institutions démocratiques est d’autant plus voué à l’échec, a-t-il fait remarquer.
L’Observateur a mis en garde contre une autre idée, tout aussi dangereuse à ses yeux, selon laquelle il y aurait un fossé infranchissable entre l’Occident et le Moyen-Orient. Cette idée soutient aussi que les Arabes et Musulmans détesteraient l’Occident par définition. Il a vigoureusement rejeté cette idée, qualifiée de non-sens dangereux, alimenté selon lui par certains pour provoquer un choc des civilisations. Il a pareillement récusé l’idée que le terrorisme serait un produit de l’extrémisme islamiste et que le seul moyen d’y faire face serait l’usage de la force. Il a assuré que ces mises en garde n’étaient pas une manière pour les Palestiniens d’échapper à leurs responsabilités. Il s’est dit convaincu que la solution du conflit devait d’abord venir de la région elle-même. Il a cependant estimé qu’une part de responsabilité incombait également aux forces impliquées dans la région et dont les politiques sont, d’une manière ou d’une autre, à l’origine de nombreux problèmes. Alors que les Palestiniens pleurent la disparition de leur chef, il y a aussi un espoir que soit retrouvé le chemin de la paix dans la région. Il a cependant estimé qu’il fallait pour cela qu’Israël s’engage résolument en faveur d’une solution, acceptée de longue date par les Palestiniens, reposant sur l’existence de deux États côte à côte et respectant les frontières d’avant 1967.
M. MUNIR AKRAM (Pakistan) a estimé que les problèmes que connaissaient le Moyen-Orient et la Palestine avaient été créés par le recours à la force et l’occupation militaire d’une puissance étrangère. Faisant remarquer que le peuple palestinien se trouvait actuellement à un carrefour de son histoire, il a expliqué que ce dernier réagissait de façon très mûre, et s’est félicité de la décision de tenir des élections en Palestine le 9 janvier prochain, ce qui leur permettra de faire avancer le processus de paix, a-t-il ajouté.
Affirmant que la menace qui planait sur le peuple palestinien avait été aggravée par les mesures imposées par Israël et l’implantation de ses colonies, le représentant a exhorté la communauté internationale à faire respecter la Charte des Nations Unies. Il a expliqué que le Pakistan estimait qu’Israël devait relâcher les prisonniers politiques palestiniens, prendre des mesures pour améliorer la situation humanitaire dans les territoires palestiniens occupés en coordination avec les Nations Unies, suspendre ses activités d’implantation, envisager son projet de retrait de la bande de Gaza comme la première étape d’un retrait total, et répondre à l’initiative prise par le Président de la Syrie. Il a enfin souligné l’importance de la vision de deux États vivant côte à côte dans la paix et la sécurité, et a affirmé qu’il fallait éviter de créer un rideau de fer entre le monde islamique et ceux qui appuyaient aveuglément Israël.
M. ABDULAZIZ NASSER AL-SHAMSI (Émirats arabes unis) a jugé impératif pour la communauté internationale, en particulier pour le Conseil de sécurité, d’obliger Israël à se retirer de tous les territoires occupés depuis 1967 et à mettre un terme aux violences, de condamner les projets de colonies de peuplement illégitimes et de retirer immédiatement ses colonies existantes. Israël doit respecter l’avis consultatif de la Cour internationale de Justice (CIJ) déclarant illégale la construction d’un mur dans les territoires palestiniens occupés, a-t-il également souligné.
Le représentant a estimé en outre que la communauté internationale devait demander au Quatuor de prendre des mesures pour s’assurer qu’Israël respecte son engagement à reprendre les négociations de paix et mette en œuvre les exigences de la Feuille de route, en particulier la déclaration d’un État palestinien avant la fin de l’année 2005 et sur la base des frontières de 1967. Il a également souligné l’importance d’élargir la Feuille de route pour y inclure les questions libanaise et syrienne.
M. IBRAHIM ASSAF (Liban) a estimé que le conflit du Moyen-Orient était entretenu par l’occupation des territoires arabes par Israël. Il a rappelé que 6 000 km2 de terres palestiniennes étaient occupées depuis 1967, Israël pratiquant le démembrement de la terre occupée, privant le peuple palestinien du droit inaliénable à disposer de lui-même et les réfugiés du droit au retour. Il a également cité l’installation de 20 000 colons sur le plateau du Golan syrien. Il a affirmé que les agressions israéliennes se poursuivaient au Liban, accusant Israël de ne pas avoir remis 20% des cartes recensant l’emplacement des mines sur le territoire libanais. Il a également reproché à Israël de violer presque chaque jour l’espace aérien libanais en franchissant le mur du son, ce qui, a-t-il dit, effraie les populations locales ainsi que les touristes de passage. Il a estimé qu’il fallait contraindre Israël à mettre en œuvre les résolutions pertinentes et à se retirer des territoires arabes occupés. Il a rappelé l’initiative arabe de paix proposée à Beyrouth en 2002, qui envisageait la reconnaissance d’Israël et la coexistence pacifique entre tous les États de la région, regrettant que cette initiative ait été rejetée.
M. PETER MAURER (Suisse) a estimé que la décision de l’autorité palestinienne de convoquer une élection présidentielle, le 9 janvier prochain, et la constitution d’une nouvelle équipe palestinienne offriraient une occasion pour la reprise des négociations en vue d’aboutir à un statut final permanent d’un futur État de Palestine. Expliquant que des mesures visant à rétablir la confiance devraient être rapidement prises, il a affirmé que l’Autorité palestinienne devrait faire tout son possible pour lutter contre le terrorisme, mais qu’il faudrait également que les souffrances quotidiennes endurées par la population palestinienne soient atténuées de manière significative.
M. Maurer a par ailleurs signalé qu’Israël avait le droit de protéger sa population contre le terrorisme, mais que l’utilisation disproportionnée de la force armée ne faisait qu’exacerber le cercle vicieux de la violence. Il a également estimé que l’implantation de nouvelles colonies dans les territoires palestiniens occupés, ainsi que la construction d’une barrière de séparation étaient contraires au droit international. Le représentant a expliqué que son pays appuyait le plan israélien visant à évacuer militairement la bande de Gaza, à condition que ce retrait soit mis en œuvre avec le concours de l’Autorité palestinienne, qu’il n’ait pas pour conséquence un transfert des résidents entre plusieurs implantations israéliennes en Cisjordanie, et qu’il s’inscrive dans le cadre de la mise en œuvre de la Feuille de route, entre autres. Estimant enfin qu’une « nouvelle constellation » était en train de naître au Proche-Orient, il a affirmé que la communauté internationale devait encourager les parties au conflit à saisir cette opportunité et à reprendre les négociations.
M. RASTAM MOHD ISA (Malaisie) a déclaré que la clef menant à la paix et à la sécurité dans la région passait par la fin complète de l’annexion israélienne des territoires palestiniens et la création d’un État palestinien indépendant. La situation actuelle offre une occasion exceptionnelle pour la reprise du processus de paix, a-t-il souligné. Il s’est également félicité des intentions manifestées par les parties intéressées pour revitaliser la Feuille de route. Cette revitalisation, a-t-il précisé, est tributaire de la volonté de coopérer d’Israël dans bien des domaines, d’abord en faisant en sorte, en tant que puissance occupante, que l’élection présidentielle palestinienne puisse se dérouler en janvier 2005 dans un environnement calme, pacifique et sûr.
Le représentant, qui a également évoqué les situations au Liban et en Syrie, s’est attardé sur la question de l’Iraq, et de ses graves conséquences régionales et internationales. La communauté internationale doit faire en sorte que la paix et la sécurité soient rétablies en Iraq, a-t-il dit. Les autorités iraquiennes ont le droit, et même le devoir, de maintenir la loi et l’ordre sur l’ensemble du territoire, a-t-il ajouté. Il a réitéré l’appel lancé par son pays à tous les États pour qu’ils respectent l’indépendance, la souveraineté et l’intégrité de l’Iraq en vertu de la Charte des Nations Unies et du droit international.
M. SAEED H. S. AL-JOMAE (Arabie saoudite) a déploré la détérioration de la situation au Moyen-Orient, du fait, selon lui, de la terreur d’État pratiquée par Israël. Il a souhaité qu’une réponse soit apportée à la question des réfugiés palestiniens. Il a par ailleurs déclaré qu’Israël devait se retirer totalement du Golan syrien et des territoires libanais. Il a souligné le danger qui planait sur toute la région à cause de l’obstination d’Israël à vouloir se doter d’une capacité nucléaire et à ne pas adhérer au traité de non-prolifération. Il a enfin souhaité que soient respectés les droits inaliénables du peuple palestinien.
M. ALTAY CENGIZER (Turquie), qui s’est rallié aux remarques du représentant des Pays-Bas, au nom de l’Union européenne, a estimé que l’élection d’un nouveau Président de l’Autorité palestinienne pouvait donner un élan nécessaire aux efforts visant à résoudre le conflit israélo-palestinien en facilitant la reprise d’un véritable processus politique. Il a jugé que la communauté internationale devrait offrir son aide à la Palestine afin de garantir la tenue des élections, et qu’Israël devrait s’atteler à faciliter le processus électoral dans les territoires palestiniens.
Le représentant a expliqué que la Feuille de route restait le document le plus important pour mettre fin à l’impasse qui caractérisait les relations entre Israéliens et les Palestiniens, et a exhorté les membres du Quatuor à s’efforcer de mettre en œuvre ce plan de paix, en coopération avec les parties concernées. Il a également signalé que la construction du mur de séparation en Cisjordanie par Israël avait nui à la condition du peuple palestinien, et était contraire à l’avis consultatif de la Cour internationale de Justice, indiquant par ailleurs que le projet israélien de retrait de la bande de Gaza et de certaines parties de la Cisjordanie pourrait se révéler contre-productif s’il n’était pas mis en oeuvre en coordination avec les Palestiniens et en accord avec la Feuille de route.
M. ANDREY DENISOV (Fédération de Russie), après avoir rendu hommage à Yasser Arafat, a estimé que les Palestiniens devaient poursuivre les efforts de paix sur la voie tracée par leur chef historique. Il a espéré que l’administration palestinienne sera en mesure de garantir la sécurité dans ses territoires et ne laisse pas ressurgir les activités d’éléments extrémistes. Il a également formé le vœu qu’Israéliens et Palestiniens, après l’élection du Président de l’Autorité palestinienne, s’assoient à la table des négociations pour tenter de résoudre tous les problèmes bilatéraux. La communauté internationale, par l’intermédiaire du Quatuor, entend aider les Israéliens et les Palestiniens à régler leurs différends, a-t-il assuré.
Le représentant a en outre jugé nécessaire de relancer les négociations israélo-syriennes, ce qui, a-t-il dit, aurait le mérite d’assainir la situation au Moyen-Orient. La communauté internationale, a-t-il considéré, ne saurait manquer la chance qui existe aujourd’hui d’une reprise du dialogue. Ceci serait impardonnable, a-t-il ajouté.
M. RODNEY LOPEZ CLEMENTE (Cuba) a dénoncé le cercle vicieux de la violence et des représailles. Il a constaté qu’il n’existait aucun indice pour un dialogue sincère entre les parties au conflit du Moyen-Orient. Une chose est sûre, a-t-il dit, la violence, la destruction et l’usage de la force ne conduiront jamais à une paix durable. Il a appelé Israël à mettre fin à l’occupation illégale des territoires arabes palestiniens, syriens et libanais et aux implantations non autorisées. Il a souhaité qu’une solution soit trouvée pour les quatre millions de réfugiés palestiniens. Il a par ailleurs mis en garde contre la menace d’une escalade militaire, du fait notamment de la présence de forces étrangères dans la région. Le représentant s’est insurgé contre ce qu’il a qualifié de prise en otage du Conseil de sécurité par une puissance qui fait usage de son droit pour empêcher la mise en œuvre des résolutions. Il a proposé en conclusion le déploiement en Palestine d’une force internationale de maintien de la paix sous mandat de l’ONU.
M. JOHN TIERNEY (Australie) a déploré de constater que la situation au Moyen-Orient ne connaissait pas actuellement d’amélioration, et a estimé qu’il fallait travailler ensemble en vue de la création d’un État palestinien vivant en paix aux côtés d’Israël, en mémoire de Yasser Arafat. Il appartient à la communauté internationale d’aider les parties concernées à saisir l’occasion présentée par un changement de leadership politique parmi les Palestiniens afin d’aller de l’avant, a-t-il expliqué.
M. Tierney a indiqué que la Feuille de route offrait la possibilité d’aller de l’avant, et constituait le meilleur espoir vers la paix recherchée. Il a signalé que l’Australie continuerait d’encourager les différentes parties à respecter les engagements définis dans la Feuille de route et à instaurer une atmosphère de confiance mutuelle nécessaire à tout progrès. Il a également expliqué que son pays restait déterminé à assurer la stabilisation de l’Iraq, et a exhorté la communauté internationale à soutenir les Iraquiens dans leurs efforts de poursuite de la liberté et de la prospérité, et à appuyer les élections qui s’y tiendraient en janvier prochain.
Mme DINA MARTINA (Ukraine) a affirmé que les développements du conflit israélo-palestinien au cours de l’année écoulée n’incitait pas à l’optimisme. La situation continue d’être dominée par la violence et le terrorisme, l’absence de processus de paix et de dialogue entre les parties, la détérioration de la crise humanitaire en Cisjordanie et dans la bande de Gaza, a-t-elle estimé. L’histoire entière du conflit israélo-arabe, en particulier au cours des quatre dernières années, est la preuve manifeste que la violence ne conduit nulle part. On ne peut imposer la paix et la sécurité par la violence ou la force militaire, a-t-elle souligné. Le règlement du conflit israélo-palestinien ne se fera que par un dialogue pacifique et un processus politique, a-t-elle poursuivi.
La représentante, qui a rappelé l’offre de bons offices faite par son pays pour organiser des négociations de paix sur son territoire, a indiqué que la Feuille de route était le seul moyen viable de mettre fin à l’occupation israélienne et d’aboutir à la création de deux États vivant côte à côte dans la paix et la sécurité et à l’intérieur de frontières sûres et internationalement reconnues. Appelant les parties concernées à respecter les principes du droit international et les résolutions pertinentes du Conseil de sécurité, elle a indiqué que son pays continuerait à soutenir les efforts de la communauté internationale visant à faire progresser le processus de paix et à instaurer la paix au Moyen-Orient.
M. CESAR MAYORAL (Argentine), qui s’exprimait également au nom du Brésil, a souligné l’importance de deux événements à venir dans la région, la tenue, le 9 janvier, d’élections libres justes et démocratiques en Palestine, ainsi que le retrait israélien de la bande de Gaza, dont il a estimé qu’il devait s’insérer dans le cadre de la Feuille de route. Il a espéré que ces deux événements se dérouleraient dans une atmosphère pacifique et contribueraient à restaurer la confiance. Il a insisté sur les autres composantes du conflit israélo-arabe, appelant à la reprise des négociations sur le plateau du Golan et au respect de la Ligne bleue du Sud-Liban. Il a estimé que la question de Jérusalem devait tenir compte des revendications légitimes des Israéliens comme des Palestiniens et assurer un libre accès de tous les peuples de toutes nationalités et de toutes religions aux lieux saints.
Mme NABEELA AL-MULLA (Koweït) a déclaré qu’Israël continuait d’utiliser la force pour tenter d’assurer sa propre sécurité, une situation qui, a-t-elle souligné, ne contribue qu’à aggraver l’insécurité de la région. La représentante a affirmé que les pratiques israéliennes avaient lieu, par le biais des médias, sous les regards du monde entier, sans que ce pays ait le sentiment de devoir rendre des comptes. Le Gouvernement israélien continue de fuir ses responsabilités et n’honore pas les engagements pris.
La représentante a estimé qu’Israël devrait mettre en œuvre toutes les dispositions de la Feuille de route, cesser ses campagnes militaires dans les zones palestiniennes occupées, ses destructions d’infrastructures et de maisons et respecter la sainteté des lieux sacrés. Elle a ajouté que toute mesure prise par Israël pour judaïser la ville de Jérusalem devait être rejetée. Le Koweït, a-t-elle dit, réaffirme le caractère illégal des activités israéliennes dans le Golan occupé. Israël doit également arrêter les menaces constantes contre le Liban et sa souveraineté, a-t-elle souligné. Il n’y aura pas de paix au Moyen-Orient, a-elle estimé, tant que l’occupation des territoires arabes se poursuivra.
M. FRANCOIS OUBIDA (Burkina Faso) a constaté que l’environnement du Moyen-Orient était plus que jamais précaire. Il a déploré que l’Iraq vive sous le feu de la croisade contre le terrorisme et a appelé à un rétablissement rapide de la souveraineté iraquienne. Faisant part de sa préoccupation sur l’avenir de l’Iran, il a qualifié d’encourageants les récents progrès sur le programme nucléaire iranien. Concernant la Palestine, il a réaffirmé que la Feuille de route restait l’unique et la seule alternative. Ce ne sera qu’au prix d’un sacrifice conjugué qu’un État palestinien verra le jour, a-t-il conclu en appelant de ses vœux l’adoption d’un calendrier de reprise des négociations.
Droit de réponse
Le représentant de la République islamique d’Iran a répondu, à titre de clarification, a-t-il dit, après l’intervention du représentant d’Israël, que la politique agressive de ce pays et ses pratiques inhumaines à l’égard des Palestiniens et des autres nations de la région avaient rendu cette partie sensible du monde aussi explosive que jamais. La tentative faite par Israël de se faire l’avocat de la paix, a-t-il estimé, est un pur mythe. Il a ajouté que le représentant israélien avait tenté de déformer les faits concernant le programme nucléaire iranien qu’il a qualifié de pacifique, notant que le seul obstacle à l’établissement d’une zone dénucléarisée au Moyen-Orient est la non-adhésion d’Israël au Traité de non-prolifération d’armes nucléaires.
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