L’ASSEMBLÉE GÉNÉRALE S’ENGAGE DANS LA PRÉPARATION DE LA RENCONTRE DE HAUT NIVEAU DE 2005 SUR LE SUIVI DE LA DÉCLARATION DU MILLÉNAIRE
Communiqué de presse AG/10303 |
Assemblée générale
58e & 59e séances plénières – matin & après-midi
L’ASSEMBLÉE GÉNÉRALE S’ENGAGE DANS LA PRÉPARATION DE LA RENCONTRE DE HAUT NIVEAU DE 2005 SUR LE SUIVI DE LA DÉCLARATION DU MILLÉNAIRE
Elle proclame les 8 et 9 mai journées du souvenir et de la réconciliation
L’Assemblée générale a exprimé de grandes attentes concernant la rencontre de haut niveau qui aura lieu en septembre 2005, à l’occasion du soixantième anniversaire des Nations Unies et du cinquième anniversaire de la Déclaration du Millénaire. Le Liechtenstein a qualifié cette rencontre d’« occasion unique », le Kenya a espéré pour sa part qu’elle donnera un « nouveau souffle », lors d’un débat général consacré aujourd’hui au rapport du Secrétaire général sur les suites à donner aux textes issus du Sommet du Millénaire(1).
La plupart des orateurs ont appuyé la proposition du Secrétaire général d’organiser un Sommet de chefs d’État et de gouvernement de trois jours, du 14 au 16 septembre 2005 à New York, avant le débat général de l’Assemblée générale, qui serait composé d’une session plénière et de plusieurs tables rondes interactives. Les intervenants ont souligné l’importance du processus préparatoire à ce sommet, afin d’en assurer le succès. À cet égard, le représentant de l’Indonésie a souhaité que l’Assemblée adopte dès le mois prochain une résolution sur les modalités d’organisation, afin de pouvoir entamer les consultations sur le fond, qui doivent être dirigées par le Président de l’Assemblée, comme l’a indiqué le représentant de la Barbade.
Le représentant de l’Australie a lui aussi jugé cruciale la phase préparatoire, afin de parvenir à un consensus, compte tenu de la diversité des priorités propres à chaque État Membre. Le représentant de la Tunisie a également insisté sur la notion d’équilibre, en souhaitant que les thèmes liés à la sécurité ne soient pas privilégiés au détriment des questions de développement. « Nous sommes intéressés par le résultat, et non pas par le rituel, et c’est pourquoi nous voulons des décisions sensées, et non pas de simples déclarations d’intention », a pour sa part déclaré le représentant de l’Inde.
Le représentant du Qatar a vu dans le Sommet de 2005 une occasion de donner un coup d’accélérateur à la mise en œuvre des Objectifs du Millénaire pour le développement, dont il a constaté qu’ils s’éloignaient de plus en plus. Son homologue de l’Afrique du Sud a estimé que, si la tâche était écrasante, il ne fallait pas y voir une mission impossible.
Par ailleurs, l’Assemblée générale a adopté sans vote le projet de résolution intitulé « Commémoration du soixantième anniversaire de la fin de la Deuxième Guerre mondiale », tel que révisé oralement par la Fédération de Russie au nom de ses coauteurs(2). Par cette résolution, l’Assemblée générale proclame les 8 et 9 mai « une occasion de souvenir et de réconciliation ». Tout en reconnaissant que les États Membres peuvent célébrer leurs propres journées de la victoire ou de la libération», elle invite tous les États Membres, les organisations des Nations Unies, les organisations non gouvernementales et les particuliers à observer dignement l’une ou l’autre de ces journées pour rendre hommage à toutes les victimes de la Deuxième Guerre mondiale. Tout en se joignant au consensus, le représentant de la Lituanie a expliqué que les 8 et 9 mai ne représentaient pas une victoire pour son pays, mais le début de l’occupation soviétique.
Outre ceux déjà cités, les représentants des pays suivants se sont exprimés au cours du débat: Chine, Pays Bas,Brunei Darussalam, Algérie, République arabe syrienne, Tadjikistan, Suisse, Norvège, Liechtenstein, République de Corée, Azerbaïdjan, Brésil, Maroc, République-Unie de Tanzanie, Érythrée, Islande, Nigéria, Mongolie, Malaisie, Japon, Népal, Kazakhstan, Bangladesh, Éthiopie et Égypte.
(1) Rapport publié sous la cote A/59/545
(2) A/59/L.28/Rev.2. Les Pays-Bas et l’Azerbaïdjan ont exprimé leur position sur ce texte.
APPLICATION ET SUIVI INTÉGRÉS ET COORDONNÉS DES TEXTES ISSUS DES GRANDES CONFÉRENCES ET RÉUNIONS AU SOMMET ORGANISÉES PAR LES NATIONS UNIES DANS LES DOMAINES ÉCONOMIQUE ET SOCIAL ET DANS LES DOMAINES CONNEXES [45]; SUITE À DONNER AUX TEXTES ISSUS DU SOMMET DU MILLÉNAIRE [55]
Rapport du Secrétaire général (A/59/545)
Ce rapport présenté en application de la résolution 58/291 de l’Assemblée générale en date du 6 mai 2004, contient des propositions relatives aux modalités, à la forme et à l’organisation de la réunion plénière de haut niveau avec la participation des chefs d’État et de gouvernement. Les recommandations formulées dans ce document s’appuient sur le rapport des médiateurs et les enseignements tirés du Sommet du Millénaire, ainsi que sur l’expérience acquise à ce jour dans le cadre de l’organisation des sessions extraordinaires, des grandes conférences et réunions au sommet des Nations Unies, des dialogues de haut niveau et d’autres réunions de l’Assemblée générale.
Le Secrétaire général recommande instamment à l’Assemblée générale d’envisager de tenir la réunion plénière de haut niveau sur une période de trois jours, indiquant qu’elle voudra peut-être envisager de la tenir du mercredi 14 septembre au vendredi 16 septembre 2005. Il explique également qu’elle voudra peut-être reprendre la forme et la structure du Sommet du Millénaire et tenir des séances plénières et quatre tables rondes interactives. Par ailleurs, le Secrétaire général a encouragé tous les États Membres à participer au sommet au plus haut niveau, mais a indiqué que pour des raisons de sécurité et compte tenu de l’espace limité dans le bâtiment de l’ONU, une participation plus large de la société civile était malheureusement impossible.
Pour assurer l’efficacité du Sommet, a-t-il expliqué, le processus préparatoire devrait suivre un certain nombre de principes généraux. En premier lieu, il devra être ouvert, représentatif et transparent. En deuxième lieu, il devra rassembler diverses contributions et aboutir à un ensemble de décisions unique et intégré, qui sera présenté à la réunion plénière de haut niveau. En troisième lieu, il devra être souple et efficace, utilisant les réunions et mécanismes existants dans toute la mesure possible. Compte tenu de l’importance et de l’ampleur de l’ordre du jour, le processus préparatoire devra être conduit de manière à parvenir à un consensus et à obtenir des résultats, indique le rapport. Enfin, le Secrétaire général a demandé instamment aux pays Membres d’entamer la préparation de la réunion au plus haut niveau des chefs d’État et de gouvernement, avec la volonté résolue de parvenir à un accord sur les décisions qui permettront d’honorer effectivement les engagements contenus dans la Déclaration du Millénaire.
Suite à donner aux textes issus du Sommet du Millénaire
Rapport du Secrétaire général (A/59/282 et A/59/282/Corr.1)
Note du Secrétaire général transmettant le rapport du corps commun d’inspection sur le thème « Assurer l’accès universel à l’enseignement primaire, objectif fixé dans la Déclaration du Millénaire » (A/59/76, A/59/76/Add.1 et A/59/76/Add.1/Corr.1)
Lettre des Représentants permanents de la Finlande et de la République-Unie de Tanzanie transmettant le rapport intitulé « Une mondialisation juste: créer des opportunités pour tous » (A/59/98)
Débat commun
M. CHENG JINGYE (Chine), présentant le projet de résolution A/59/L.30 intitulé « Intensification du renforcement des capacités dans le secteur de la santé publique à travers le monde », a estimé que cette problématique était un élément important des Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD), dans la mesure où trois des huit OMD étaient liés à la santé. Lorsqu’une maladie infectieuse se développe, elle pose une menace immédiate au monde entier, a-t-il expliqué, rappelant que les conséquences graves que les épidémies du VIH/sida, du paludisme, de la pneumonie atypique et de la grippe aviaire avaient engendrées pour l’humanité, n’étaient que trop évidentes. Ce n’est que par des efforts concertés que la communauté internationale sera capable de mieux se préparer à prévenir ce type de maladies et à réagir rapidement, a-t-il indiqué.
M. Cheng a par ailleurs estimé que la réunion plénière de haut niveau de septembre 2005 était d’une importance cruciale pour l’avenir des Nations Unies, et que l’intégralité des États Membres devait commencer à s’y préparer dès maintenant. Il faut tout d’abord s’atteler à mettre en œuvre la Déclaration du Millénaire, a-t-il expliqué, en soulignant qu’il reste encore beaucoup à faire. Le représentant a également expliqué qu’il était nécessaire de suivre et d’appliquer les recommandations des principaux sommets et conférences de l’ONU dans les domaines économiques et sociaux.
M. JAMAL AL-BADER (Qatar), au nom du Groupe des 77 et de la Chine, a souligné que le rapport sur la mise en œuvre de la Déclaration du Millénaire indiquait qu’un grand nombre de pays accusaient un retard, et que les objectifs de développement semblaient s’éloigner de plus en plus. Pour inverser cette tendance, la Déclaration du Millénaire doit être mise en œuvre dans son ensemble, tous ses objectifs devant être considérés comme prioritaires, a-t-il estimé. La paix et la sécurité sont inextricablement liées au développement durable, a-t-il souligné, convaincu que la sécurité sans le développement durable est inconcevable, et inversement, il ne peut y avoir de paix durable sans sécurité. Le représentant a précisé que les questions de sécurité devaient être traitées dans le cadre de politiques et d’actions multilatérales renforcées.
Le représentant a souhaité en outre un effort de collaboration majeure de la communauté internationale pour la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement et d’autres objectifs de développement. Nous continuons d’améliorer nos systèmes de gouvernance et nous espérons que les pays développés se montrent à la hauteur de leur engagement en faveur des OMD, a-t-il déclaré. Il a par ailleurs plaidé en faveur d’un renforcement des Nations Unies pour leur permettre d’affronter les défis qu’engendre la mondialisation. La mise en œuvre de la Déclaration et le suivi des grandes conférences et réunions au sommet organisées par les Nations Unies sont essentiels pour promouvoir des synergies et utiliser de manière efficace les ressources, a-t-il considéré. Selon lui, la réunion plénière de haut niveau de 2005 jouera un rôle important pour réaliser les objectifs communs. Le résultat final de cette réunion plénière de haut niveau doit être négocié au niveau intergouvernemental et les États Membres doivent en assumer la responsabilité, a-t-il dit. Il a souligné l’importance de la participation des agences, des fonds et des programmes des Nations Unies, des institutions financières et commerciales internationales, ainsi que de la société civile et des organisations non gouvernementales. Le débat de haut niveau sur le financement du développement, auquel devraient participer toutes les parties prenantes, doit envoyer un message politique fort, a-t-il également insisté, tout en souhaitant que la question du financement soit étroitement liée au calendrier du développement. À cette fin, a-t-il poursuivi, le dialogue devrait recevoir le maximum d’attention de la part de nos dirigeants.
M. JAN VAN DEN BERG (Pays-Bas), au nom de l’Union européenne, a pris note des progrès réalisés dans la mise en œuvre des Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD) tout en estimant qu’il ne fallait pas céder à l’autosatisfaction. L’année 2005, a-t-il poursuivi, doit être l’occasion de revitaliser le multilatéralisme, de réaffirmer l’engagement de réaliser les OMD pour assurer un développement durable et d’établir de nouvelles règles face aux nouveaux défis et menaces. Cela passe, a-t-il dit, par la tenue d’un sommet, dont il a estimé qu’il devait déboucher sur une déclaration politique succincte et globale. Il s’est félicité du calendrier préparatoire proposé par le Secrétaire général et le Président de l’Assemblée générale. Il a identifié plusieurs phases: l’adoption, en décembre, d’une résolution sur les modalités du Sommet, puis de janvier à mars 2005, la tenue de consultations informelles, suivies par la présentation, en mars, d’un rapport du Secrétaire général sur la mise en œuvre des recommandations du Groupe d’éminentes personnalités sur les menaces, les défis et les changements. Il a enfin proposé une nouvelle série de consultations, transparentes et exhaustives, menées sous la houlette du Président de l’Assemblée, et s’appuyant sur tous les mécanismes existants. Il a souligné l’importance à accorder, dans cette phase préparatoire, au financement du développement. Quant au Sommet lui-même, il a souhaité qu’il prenne la forme d’une réunion de haut niveau de l’Assemblée générale, avec la participation des chefs d’État et de gouvernement. L’Union européenne, a-t-il ajouté, préconise la recherche de nouvelles formes de participation de la société civile, du secteur privé et des institutions financières et commerciales internationales. Si l’on ne saisit pas l’occasion, nous en subirions toutes les conséquences. Nous devons redynamiser notre système multilatéral pour faire face aux nouvelles réalités. Nous avons besoin d’une Organisation aussi efficace que possible, a souligné le représentant.
M. CHRISTOPHER HACKETT (Barbade), au nom de la CARICOM, a estimé que la poursuite des Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD) était essentielle pour atteindre un monde meilleur et plus sûr. C’est pourquoi, la réunion plénière de haut niveau qui se tiendra au début de la 60ème session de l’Assemblée générale est importante pour examiner les progrès réalisés dans la mise en œuvre de la Déclaration du Millénaire. Remarquant qu’il était communément admis que cette mise en œuvre devait être liée à l’application et au suivi des principaux sommets et conférences de l’ONU, il a estimé que la nature de ces liens devait être mise en exergue. Le représentant a notamment plaidé pour un renforcement des liens entre les commissions régionales et le Conseil économique et social et une meilleure coordination entre les activités du système des Nations Unies et ses fonds et programmes.
M. Hackett a par ailleurs indiqué qu’il attendait avec intérêt le rapport du Secrétaire général sur la Déclaration du Millénaire, qui permettra aux États Membres de commencer à se préparer pour le Sommet de septembre 2005. Rappelant que la paix, la sécurité et le développement étaient indissociables, il a estimé que ce rapport et celui du Groupe des personnalités éminentes sur les menaces, les défis et le changement devaient être examinés conjointement. Ces deux documents, a-t-il noté, ne sont pas les seuls à être examinés lors du Sommet. Il a enfin indiqué que c’est au Président de l’Assemblée générale qu’il revenait de mener le processus de préparation à la réunion plénière de haut niveau.
M. JOHN DAUTH (Australie), au nom du Canada et de la Nouvelle-Zélande (CANZ), a affirmé que les États verront l’événement que constituera le Sommet de 2005 avec des priorités différentes. Mais, pour qu’il soit un succès, aucun domaine ne peut être envisagé de façon plus importante qu’un autre et aucune question ne devrait être ignorée, a-t-il ajouté. Le processus de préparation est crucial, a-t-il estimé, soutenant la suggestion du Président de l’Assemblée générale en faveur d’un processus en deux phases.
De l’avis de M. Dauth, le dialogue de haut niveau sur le financement du développement doit être visible et contribuer réellement au Sommet, ce qui explique l’intérêt de procéder en deux étapes. Il a invité le Président de l’Assemblée générale et le Secrétaire général à s’engager personnellement dans le processus de préparation.
M. SHOFRY ABDUL GHAFOR (Brunei Darussalam), au nom de l’Association des nations de l’Asie du Sud-Est (ANASE), a souligné les efforts continus réalisés par cette institution en faveur de la mise en œuvre des OMD. Il a souligné la priorité accordée par l’ANASE au secteur de la santé, en particulier celle des femmes et des enfants. Il a cité la mise en place d’une ligne rouge entre ministres de la santé de la région, pour prévenir et détecter de nouvelles flambées de SRAS et de grippe aviaire. Il a également indiqué que l’ANASE avait mis en place un programme de lutte contre le VIH/sida, qui s’attache notamment à réduire la vulnérabilité des travailleurs migrants et à éliminer les discriminations à l’égard des malades.
Le représentant a fait part de l’engagement de l’ANASE à intégrer les considérations environnementales dans le développement économique et social. Il s’est félicité à cet égard de la signature de l’Accord sur la pollution transfrontière par le brouillard, premier accord environnemental contraignant de l’ANASE, présenté comme un accord-type par le Programme des Nations Unies pour l’environnement. Concernant la lutte contre la pauvreté, il a estimé que le prochain sommet de l’ANASE, qui doit se tenir à la fin du mois en République démocratique populaire lao, devait permettre d’accélérer l’intégration régionale, afin de réduire les inégalités entre les pays membres. Il a par ailleurs estimé que les succès de l’ANASE dans le domaine de l’éducation, se retrouvaient dans les chiffres cités par le Secrétaire général, faisant état, dans la région, d’un taux de scolarisation primaire de 90% et d’un taux d’alphabétisation de 95%. Les Ministres des affaires étrangères de l’ANASE ont adopté en juin dernier la Déclaration sur l’élimination des violences faites aux femmes, a-t-il indiqué. En dépit des progrès considérables accomplis par l’ANASE, le niveau de développement des pays membres demeure très inégal, a-t-il fait remarquer, en appelant à un soutien financier pour réduire la pauvreté et assurer un développement durable.
M. ABDALLAH BAALI (Algérie) s’est rallié à la position du Qatar, qui s’était exprimé au nom du Groupe de 77 et de la Chine. Remarquant qu’il était largement admis qu’à défaut d’une action concrète et audacieuse de la communauté internationale, la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD) à l’horizon 2015 serait compromise dans certaines régions du monde, il a espéré que la réunion plénière de haut niveau de septembre 2005 serait à même d’imprimer un nouvel élan à l’action commune. Indiquant que le mesures à prendre étaient connues, il a estimé qu’il fallait notamment que les pays pauvres se dotent d’une stratégie nationale axée sur la réduction de la pauvreté, que les engagements pris dans le cadre du consensus de Monterrey en vue d’atteindre un niveau d’aide publique au développement équivalant à 0,7 % du PNB soient mis en œuvre, et que les pays à faible revenu puissent avoir un accès plus grand aux marchés des pays riches.
La réunion de haut niveau de 2005, a insisté M. Baali, devra également se pencher sur les questions relatives à la paix et la sécurité et la réforme des Nations Unies, en particulier à la lumière des recommandations du Groupe d’éminentes personnalités sur les menaces, les défis et le changement. À cet égard, il a notamment estimé que le concept de guerre préemptive ne pouvait être assimilé au droit naturel de légitime défense, que le statu quo qui caractérise la réforme du Conseil de sécurité n’était plus acceptable, et qu’il fallait définir le terrorisme afin d’éviter l’amalgame entre celui-ci et la lutte légitime des peuples contre l’occupation étrangère.
M. FAYSSAL MEKDAD (République arabe syrienne) a rappelé qu’une bonne partie de la population mondiale vivait encore sous le joug de la pauvreté, de la maladie et de l’occupation. Le respect de l’état de droit constitue une base essentielle de l’ordre mondial et un gage de la prospérité et du développement, a-t-il affirmé, soulignant la nécessité de renforcer le multilatéralisme qui, à ses yeux, devrait être le fondement des relations internationales. Il a ajouté que les progrès dans la mise en œuvre des Objectifs du Millénaire pour le développement se faisaient lentement, et qu’un nombre croissant de personnes étaient tuées dans des guerres qui leur étaient imposées. Les pauvres sont plus pauvres aujourd’hui, a-t-il observé, tandis que les maladies continuent de se propager et que la course aux armements se poursuit.
Le représentant a également estimé que les objectifs énoncés par les conférences et les sommets internationaux étaient intimement liés et formaient la base à partir de laquelle on pouvait mettre en œuvre les Objectifs du Millénaire. Les objectifs demeureront à tout jamais hors de notre portée si nous ne créons pas un cadre idoine pour mettre en œuvre les accords, a-t-il dit. Le représentant a regretté que les pays en développement ne fussent pas associés aux prises de décisions concernant le processus de mondialisation de manière à ce qu’ils puissent avoir voix au chapitre. Les pays en développement doivent bénéficier d’un traitement préférentiel pour qu’ils aient accès aux décisions d’ordre multilatéral, a-t-il insisté. Il a également plaidé en faveur d’une participation large de toutes les parties prenantes au dialogue de haut niveau sur le financement du développement durable.
M. HENRI RAUBENHEIMER (Afrique du Sud) a rappelé que, dans la Déclaration du Millénaire, les dirigeants du monde s’étaient engagés à assurer le développement, non seulement de leurs propres citoyens, mais aussi de tous les peuples de la planète. Il a regretté que l’engagement politique manifesté dans la Déclaration n’avait pas été suivi de mesures concrètes de réduction de la pauvreté. Il a expliqué cet état de fait par l’insuffisante mise à disposition de ressources et a souligné à cet égard l’importance du huitième Objectif du Millénaire pour le développement. Constatant que l’Afrique subsaharienne restait à la traîne dans la mise en œuvre des OMD, il s’est félicité de la prise en compte par les Nations Unies des besoins particuliers du continent. Il a souhaité un engagement accru de la communauté internationale en faveur du NEPAD. Il a salué les progrès des opérations de maintien de la paix de l’ONU et a prôné à cet égard un renforcement du mandat de la Mission des Nations Unies en République démocratique du Congo (MONUC). Il a également insisté sur l’importance de la lutte contre la criminalité transnationale, qui alimente, selon lui, les guerres civiles.
Le représentant s’est félicité de la mobilisation de toutes les agences des Nations Unies en faveur des OMD. Il cependant estimé que le soutien de l’ONU devait se fonder sur les besoins et les priorités identifiées par chaque pays. Il a déclaré en conclusion que, si la réalisation des OMD était une tâche écrasante, il ne fallait pas en aucun cas y voir une mission impossible.
M. RASHID ALIMOV (Tadjikistan) a indiqué que la mise en œuvre de la Déclaration du Millénaire nécessitait la solidarité de la communauté internationale dans son ensemble, et que les Nations Unies devaient jouer un rôle déterminant à cet égard. Remarquant que les Objectifs du Millénaire pour le développement n’étaient pas une notion nouvelle pour le Tadjikistan, il a estimé que leur poursuite restait possible malgré les situations différentes que connaissaient certains pays, et que la communauté internationale devait traiter cette problématique de manière coordonnée. Le représentant a expliqué que l’augmentation de l’aide au développement, la poursuite d’un système commercial équitable et le règlement du problème de la dette faisaient partie des principales solutions.
M. Alimov a estimé que le Tadjikistan pouvait servir de bon exemple de l’importance pour illustrer les problèmes précités. Il a notamment indiqué que son pays consacrait actuellement 40% de son budget au paiement de la dette extérieure, expliquant que si cette dette était annulée, le Tadjikistan pourrait investir ces ressources supplémentaires dans des domaines cruciaux à la poursuite des Objectifs du Millénaire pour le développement. Remarquant que la paix et la stabilité politique avaient été fermement établies dans son pays au fil des années, il a souligné que le Tadjikistan avait été capable de surmonter la crise humanitaire qu’avait causé la guerre civile et connaissait actuellement une période de développement durable, caractérisée par une réduction de la pauvreté et une augmentation du PIB. Il a cependant estimé que la poursuite de ces Objectifs du Millénaire pour le développement n’était pas possible sans l’aide continue de la communauté internationale.
M. PETER MAURER (Suisse) a déclaré que, sans rien vouloir enlever à l’importance des processus politiques, son pays aimerait ne pas perdre de vue les efforts en cours destinés à renforcer l’architecture institutionnelle des organes de coordination du système des Nations Unies. La cohérence structurelle de la mise en œuvre des programmes d’action adoptés lors des grandes conférences, tant au plan des politiques que des institutions, demande une attention continue, a-t-il dit. Ainsi, selon lui, le Conseil économique et social doit être la plateforme centrale de la coordination opérationnelle à l’échelle du système des Nations Unies, tout aussi bien au niveau institutionnel qu’au niveau des politiques. Pour renforcer le Conseil dans ce rôle, a préconisé le représentant, les méthodes de travail doivent être renforcées rapidement. Les réformes du Conseil économique et social, a-t-il poursuivi, doivent aller de pair avec les réformes des méthodes de travail des commissions techniques.
Le représentant a en outre souligné le rôle de point focal que les commissions régionales pouvaient jouer pour le suivi et l’évaluation des progrès dans la réalisation des buts et objectifs des conférences mondiales ainsi que des Objectifs du Millénaire pour le développement. Il s’est ainsi dit favorable à un renforcement de la coordination, par le biais de réunions de coordination régionale, entre les commissions régionales, les organismes de l’ONU et les institutions spécialisées qui développent des programmes régionaux.
M. YURI FEDOTOV, Vice-Ministre des affaires étrangères de la Fédération de Russie, a souligné l’importance d’affirmer la solidarité dans la lutte contre le terrorisme au niveau international, mais aussi d’engager des actions concrètes. Il a estimé que la communauté internationale était malheureusement toujours en retard dans l’adoption de mesures visant à contrer efficacement la menace terroriste. Il a souhaité la définition d’une stratégie claire et complète, qui permette d’éviter la politique des « deux poids, deux mesures » à l’égard des terroristes, quels que soient leurs slogans ou leurs tentatives de dissimulation. Dans ce contexte, il a salué l’adoption de la résolution 1540 du Conseil de sécurité visant à empêcher les acteurs non étatiques d’acquérir des armes de destruction massive. Il a espéré que cette session permettrait d’aller plus loin, notamment par l’adoption de la Convention internationale sur la suppression du terrorisme nucléaire.
Le représentant a souhaité une amélioration des opérations de maintien de la paix, dans le cadre de la Charte des Nations Unies. Il a jugé essentiel à cet égard de ne pas contourner le pouvoir du Conseil de sécurité, en particulier quand il s’agit d’avoir recours à la force au nom de la communauté internationale. Il a par ailleurs indiqué que son pays présentera en 2005 son propre rapport sur la mise en œuvre des OMD au niveau national. Il a souhaité que l’Assemblée adoptera au plus vite une résolution sur l’organisation du Sommet de 2005.
M. JOHAN LOVALD (Norvège) a expliqué que la poursuite des Objectifs du Millénaire pour le développement permettrait d’éroder la base du terrorisme international. La lutte contre le terrorisme ne peut se limiter à l’action militaire et policière, a-t-il indiqué, estimant que ce combat devait être mené dans le cadre du droit international, en particulier du droit international humanitaire. Pour atteindre ces objectifs, les Nations Unies doivent devenir plus fortes et plus flexibles, a-t-il affirmé, soulignant que l’Assemblée générale devrait jouer un rôle important lors de la préparation de la réunion plénière de haut niveau de septembre 2005, en se basant notamment sur le rapport du Groupe d’éminentes personnalités sur les menaces, les défis et le changement.
M. Lovald a estimé qu’il fallait également s’atteler à renforcer les capacités des Nations Unies en matière de paix et de sécurité, notamment en améliorant les partenariats entre l’ONU et les organisations régionales. Il s’est par ailleurs inquiété de l’émergence de réseaux transnationaux du crime organisé, et du grave impact de ces crimes sur la paix et le développement, la croissance économique et les droits de l’homme. Le représentant a également estimé que l’assistance humanitaire aux victimes des catastrophes naturelles, des génocides et des conflits armés à travers le monde était cruciale pour la mise en œuvre de la paix et de la sécurité. Il a enfin affirmé qu’il était toujours possible d’atteindre les Objectifs du Millénaire pour le développement, même dans les pays les plus pauvres, mais qu’il fallait agir rapidement, soulignant que 2005 serait une année particulièrement importante à cet égard.
M. CHRISTIAN WENAWESER (Liechtenstein) a estimé que le Sommet de 2005 sera l’occasion unique de renouveler l’engagement de la communauté internationale dans le multilatéralisme de façon nouvelle et créative. Il a espéré que le Groupe de haut niveau établi par le Secrétaire général fasse à cet égard une contribution substantielle.
Les questions de sécurité et de développement doivent être traitées de façon à indiquer qu’elles sont inséparables l’une de l’autre, a-t-il également souligné. De la même manière, le fond doit prendre le dessus sur la forme, a-t-il considéré, précisant que la Déclaration devrait contenir une série de mesures visant à relever les nouveaux défis et menaces dans le domaine de la sécurité ainsi que l’engagement à renforcer la mise en œuvre de la Déclaration du Millénaire. La Déclaration doit inclure les questions concernant les réformes institutionnelles, a-t-il en outre observé.
M. SOLOMON KARANJA (Kenya) a constaté que, malgré les nombreuses conférences et sommets organisés par les Nations Unies pendant les années 1990, le monde n’était pas plus sûr ni plus prospère aujourd’hui. Il a estimé que les efforts consentis par les pays en développement n’avaient pas été relayés par la communauté internationale. Il a souhaité à cet égard un renforcement de l’aide publique au développement, un système commercial plus juste et plus transparent, et une augmentation des investissements étrangers directs. Il a salué la reconnaissance du rôle des organisations régionales, estimant que cela permettrait d’assurer plus de
cohérence au travail des Nations Unies et d’éviter les doubles emplois. Il a estimé que la réunion au Sommet de 2005 devrait permettre de donner un nouveau souffle à la mise en œuvre des OMD. Il a espéré une participation au plus haut niveau, afin d’adresser un message ferme à la communauté internationale. Il a enfin proposé que la préparation de cette réunion s’inspire de l’expérience du Sommet du Millénaire de 2000.
M. KIM SAM-HOON (République de Corée) a estimé que la coordination entre l’Assemblée générale et le Conseil économique et social était essentielle pour assurer l’application effective et le suivi des principales conférences des Nations Unies. Il a également plaidé pour un renforcement de la coopération entre les Deuxième et Troisième Commissions de l’Assemblée générale et le débat général du Conseil économique et social, afin d’éviter les doubles emplois, ainsi que pour un rôle accru des commissions régionales dans la coordination des questions économiques, sociales et environnementales au niveau régional. Le représentant a par ailleurs souligné l’importance de renforcer les liens entre le cadre stratégique du système de l’ONU et ses activités sur le terrain.
Remarquant que les Objectifs du Millénaire pour le développement étaient interdépendants, M. Kim a estimé qu’il n’était pas possible d’atteindre la paix sans le développement, et inversement. Le terrorisme continue de menacer la prospérité de la communauté internationale et la poursuite des Objectifs du Millénaire pour le développement, a fait remarquer le représentant. En outre, il s’est dit très préoccupé par l’augmentation considérable des personnes touchées par le VIH/sida lors de l’année 2003. Cette pandémie, à laquelle s’ajoute l’émergence de nouvelles épidémies comme la pneumonie atypique, pose une menace importante à la santé publique mais également au commerce, au transport et au développement économique, a-t-il expliqué, affirmant qu’il était urgent d’adopter un plan d’action visant à lutter contre ces menaces à la santé et au développement.
M. RONALDO MOTA SARDENBERG (Brésil), au nom du Groupe de Rio, a estimé que le Sommet de septembre 2005 aurait un impact important sur l’avenir du multilatéralisme et des Nations Unies en général. Lors de cette réunion plénière de haut niveau, les composantes de la sécurité, du développement et de la réforme institutionnelle seront abordées de manière équilibrée, a-t-il expliqué, indiquant cependant que certaines des problématiques actuelles, comme la pandémie du VIH/sida, concernaient plusieurs de ces composantes. Il a expliqué que les pays du Groupe de Rio espéraient que des décisions fondamentales seraient prises en 2005 en vue d’atteindre les Objectifs du Millénaire pour le développement. Ces pays, a-t-il fait remarquer, sont disposés à collaborer à la recherche de projets concrets, portant entre autres sur les sources et mécanismes novateurs de financement du développement et à une participation plus importante des pays en développement dans le processus de décision économique mondial.
Par ailleurs, M. Sardenberg a indiqué qu’il soutenait la création d’un groupe de facilitateurs destinés à préparer le Sommet de 2005. Le processus préparatoire doit être transparent et ouvert à tous, a-t-il estimé, ajoutant que sa délégation souscrivait à un vaste échange de vues avec la société civile. Le représentant a également signalé que sa délégation était favorable à la tenue de tables rondes en marge des séances plénières, soulignant qu’il fallait cependant garantir une représentation géographique équitable.
M. MOHAMED BENNOUNA (Maroc) a déclaré que le succès du Sommet du Millénaire exigeait la participation et l’engagement de tous d’une manière positive dans le cadre de la solidarité internationale afin d’aboutir à un résultat équilibré et consensuel, qui réponde aux attentes et aux intérêts de tous les pays. Selon lui, si les questions de la sécurité et du terrorisme ont pris une importance particulière ces dernières années, les questions de développement et le financement des Objectifs du Millénaire pour le développement doivent occuper une place centrale dans les discussions et par la suite dans le résultat final du Sommet. Avec ce Sommet, il s’agit, a-t-il dit, de redonner espoir aux populations pauvres, qui représentent actuellement plus de 800 millions de personnes. On ne peut se permettre, selon lui, de continuer à marginaliser les pauvres, car il ne peut y avoir de sécurité sans développement et sans respect de la dignité humaine.
Au chapitre des questions de la réforme et de la sécurité, le représentant a appuyé la proposition de la présidence de l’Assemblée générale de commencer un échange de vues informel dès la parution du rapport du Groupe des personnalités éminentes. Au sujet du dialogue de haut niveau sur le financement du développement, il a soutenu la proposition du Secrétaire général visant à l’organiser à Genève, juste avant ou après le débat ministériel de l’ECOSOC, qui portera sur l’évaluation des progrès accomplis vers la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement. Selon lui, la tenue de deux réunions consécutives à Genève contribuera à renforcer les deux processus et à encourager une participation importante des ministres aux délibérations des deux réunions et, en conséquence, une contribution importante au processus préparatoire du Sommet l’année prochaine.
M. NIRUPAM SEN (Inde) s’est félicité des recommandations du Secrétaire général sur les dates, la durée et les modalités du Sommet de 2005, qui comportera une séance plénière et plusieurs tables rondes interactives. Il a insisté sur la nécessité d’un processus de préparation ouvert, transparent et ouvert à tous, afin que tous les États Membres se sentent concernés, particulièrement les pays en développement. Il a souhaité que le dialogue de haut niveau sur le financement du développement se tienne fin juin - début juillet 2005 à New York.
Le représentant a appuyé la proposition du Secrétaire général de faire adopter par le Sommet de 2005 une déclaration qui regroupe un ensemble cohérent de décisions. Il a cependant mis en garde contre le risque que des progrès sur une question soient entravés par l’absence d’avancée sur d’autres points. Le risque de division ne doit pas servir de prétexte pour éviter toute discussion sur des réformes institutionnelles profondes, a-t-il prévenu. Il a rappelé que la plupart des pays en développement préféraient que la rencontre débouche sur l’action plutôt que sur une déclaration fondée sur le plus petit dénominateur commun. C’est pourquoi, il a préconisé d’adopter une démarche audacieuse qui rende aux Nations Unies le rôle qui leur revient. Nous sommes intéressés par le résultat, et non pas par le rituel; nous voulons des décisions sensées, et non pas de simples déclarations d’intention, a-t-il déclaré. Citant le Secrétaire général, il a estimé que les Nations Unies se trouvaient à un carrefour, et qu’il faudrait éviter de se retrouver dans une impasse.
M. SERVACIUS LIKWELILE (République-Unie de Tanzanie), s’associant à la déclaration faite par le Qatar, au nom du Groupe des 77 et de la Chine, a estimé que la mise en œuvre de la Déclaration du Millénaire, particulièrement les mesures visant à atteindre les Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD), ne devrait pas se limiter à une liste d’engagements et obligations mutuels des partenaires au développement. En revanche, elle devrait s’inscrire sous la forme d’un dialogue interactif entre les partenaires et au sein des pays impliqués dans le processus de mise en œuvre sur des questions de première importance comme notamment l’accès aux marchés, le problème de la dette et le financement des OMD. Expliquant que son pays était pleinement engagé à mettre en œuvre les objectifs de la Déclaration du Millénaire au moyen de stratégies visant entre autres à réduire la pauvreté et améliorer l’accès à la nourriture, il a indiqué que l’enseignement primaire, les soins de santé, l’accès à l’eau, la construction des routes dans les zones rurales et l’agriculture constituaient des domaines d’intervention prioritaire.
M. AMARE TEKLE (Érythrée) a estimé qu’à ce jour, la mise en œuvre des Objectifs du Millénaire pour le développement n’a connu que des résultats mitigés. L’Érythrée a cependant accompli des progrès considérables pour réaliser les OMD. Dans deux domaines, les projets gouvernementaux connaissent des difficultés, a-t-il dit, citant la réduction de la pauvreté extrême et l’accès universel à l’éducation primaire. Dans le premier cas, ces difficultés résultent dans du conflit et de la sécheresse, et dans le deuxième cas, des destructions inexplicables commises par une armée ennemie barbare.
Le représentant a estimé que le développement était inextricablement lié à la paix. Les conflits armés et la menace de l’utilisation de la force, a-t-il ajouté, constituent les obstacles les plus importants à la paix, à la sécurité, à la stabilité et à la prospérité, a-t-il poursuivi. À cet égard, il a cité l’exemple de la Corne de l’Afrique où, a-t-il affirmé, des États arrogants violent systématiquement et en toute impunité la Charte des Nations Unies ou refusent de respecter les décisions d’une commission chargée de la démarcation de la frontière établie par le Conseil de sécurité.
M. HJALMAR W. HANNESSON (Islande) a estimé que les progrès réalisés dans la mise en œuvre des OMD étaient mitigés et marqués par de fortes disparités régionales. Le manque de progrès en Afrique subsaharienne est particulièrement préoccupant, a-t-il dit. Il a souligné la nécessité pour les pays en développement de s’engager en faveur de la réforme et de la bonne gouvernance, tout en rappelant que les pays développés devaient eux aussi tenir leurs engagements, notamment en augmentant l’aide publique au développement (APD) et en assurant un accès libre et équitable aux marchés. À cet égard, il a indiqué que l’objectif de son pays était de doubler l’APD d’ici à 2009. Son gouvernement est prêt à jouer un rôle actif et constructif pour assurer le succès du Sommet de 2005, a-t-il assuré.
M. ALI HACHANI (Tunisie) s’est rallié à la position exprimée par le représentant du Qatar, au nom du Groupe des 77 et de la Chine. Il a estimé que la réunion au Sommet de septembre 2005 n’était pas seulement l’occasion de dresser un bilan de la mise en œuvre des objectifs assignés et des engagements souscrits lors du Sommet du Millénaire et des autres grandes conférences des Nations Unies, mais également de tirer les conclusions et les enseignements permettant de « rectifier le tir et de recadrer les cibles ».
M. Hachani a voulu mettre l’accent sur la notion d’équilibre, estimant notamment que les thèmes liés à la sécurité ne devraient pas prendre une place prépondérante au détriment des questions de développement. Le choix des thèmes des tables rondes, a-t-il ajouté, revêt une importance particulière et requiert l’implication constructive de toutes les parties. Il a également plaidé pour un équilibre entre les textes de référence, expliquant que la Déclaration du Millénaire et les textes issus des diverses conférences qui se sont tenues au cours des dernières années, telles que la Conférence de Monterrey sur le financement du développement et le Sommet de Johannesburg sur le développement durable, devraient faire l’objet de la même attention. Il a enfin souligné l’importance de l’équilibre des intérêts, estimant qu’il fallait œuvrer pour un consensus authentique qui reflète des intérêts partagés et une vision commune de l’avenir.
M. SIMEON A. ADEKANYE (Nigéria) a déclaré qu’il incombait à la communauté des États de redorer son blason en rétablissant la confiance des membres les plus pauvres de la société. Si nous ne réussissons pas à combattre la pauvreté et des fléaux qui y sont associés, nos efforts en vue de préserver la paix resteront inutiles, a-t-il affirmé. Selon lui, les objectifs définis lors des différentes conférences et sommets des Nations unies restent valables aujourd’hui. Il ne saurait y avoir de paix sans développement, a-t-il insisté.
Le représentant a également exhorté la communauté internationale à tenir compte des suggestions utiles et des recommandations de la Commission mondiale sur la dimension sociale de la mondialisation contenues dans le rapport intitulé « Une mondialisation juste: créer des chances pour tous ». Le Nigéria, a-t-il ajouté, soutient fermement l’appel du Secrétaire général en faveur d’un renforcement des Nations Unies comme organisation légitime et multilatérale. L’ONU doit rester notre porte-parole pour exprimer non seulement les voeux des pauvres, mais être également l’instance appropriée pour le dialogue et l’action visant à affronter les défis de notre temps, a-t-il estimé. Pour ce faire, il faut lui fournir les ressources nécessaires.
M. CHOISUREN BAATAR (Mongolie) a reconnu certains progrès, mais il a surtout souligné les retards dans la mise en œuvre des Objectifs du Millénaire pour le développement. Il a constaté que la guerre, le terrorisme et les conflits violents continuaient à faire peser une grave menace sur la paix et sécurité dans le monde. La stabilité politique, a-t-il estimé est la condition première pour lutter contre la pauvreté, la faim et le sous-développement. Le Sommet de 2005, a-t-il estimé, serait l’occasion de réaffirmer l’importance du multilatéralisme. Son pays a établi son premier rapport national sur la mise en œuvre des OMD, dans la perspective du Sommet de 2005, a-t-il indiqué, convaincu que ce type de rapports permettrait d’évaluer les progrès, mais aussi d’échanger les expériences nationales et de mieux faire connaître les OMD auprès du grand public. Il a espéré en conclusion que le rapport du Groupe d’éminentes personnalités sur les menaces, les défis et les changements serait suivi de propositions audacieuses, tout en restant réalistes.
M. RASTAM MOHD ISA (Malaisie), appuyant la déclaration du Qatar, faite au nom du Groupe des 77 et de la Chine, et celle du représentant du Brunei Darussalam, au nom de l’ANASE, s’est dit préoccupé par les difficultés de certains pays en développement à atteindre les Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD) d’ici à 2015. La pauvreté et la propagation du VIH/sida et d’autres maladies contagieuses demeurent un problème majeur. Afin d’encourager ces pays à poursuivre les OMD, le représentant a indiqué que de nouvelles sources de financement du développement devaient être trouvées, plaidant notamment pour un système commercial équitable envers les pays en développement.
M. Isa a expliqué que l’élimination des barrières commerciales et des subventions au secteur agricole permettrait de libérer 120 milliards de dollars américains. Il a estimé que la communauté internationale devrait continuer à produire les réformes et changements nécessaires afin d’offrir une véritable chance aux pays en développement pour continuer à participer à une économie internationale de plus en plus mondialisée. À cet égard, il a affirmé que les consultations qui auraient lieu à la suite de la publication du rapport du Groupe de personnalités éminentes sur les menaces, les défis et le changement serait de première importance, alors que la communauté internationale se prépare pour le Sommet de septembre 2005.
M. KOICHI HARAGUCHI (Japon) a rappelé que la nécessité d’une réforme aux Nations Unies était souhaitée par un grand nombre de chefs d’État et de gouvernement. Une chance historique se présente maintenant pour permettre à l’ONU de mieux répondre aux nouvelles réalités. Il a espéré que le rapport du Groupe des personnalités éminentes sur les menaces, défis et changements, qui doit être présenté au début du mois de décembre, fournira de nombreuses idées permettant à la communauté internationale de renforcer le cadre multilatéral.
Le représentant a souligné que son pays était fermement engagé à contribuer de manière significative à la réalisation de progrès dans les domaines du développement, de la paix internationale, de la sécurité ou de la réforme institutionnelle des Nations Unies. Dans la phase de préparation du Sommet de l’an prochain, il est important, a-t-il estimé, d’utiliser le temps de manière efficace et effective pour maintenir l’élan généré par les rapports nationaux et réaliser des progrès substantiels.
M. REZLAN IZAR JENIE (Indonésie) a estimé que la réunion plénière de l’année prochaine sera l’occasion pour les États Membres de réaffirmer leur attachement aux idéaux de paix et de sécurité, et de développement durable. Il a soutenu la proposition du Secrétaire général d’organiser un sommet de trois jours des chefs d’État et de gouvernement, précédent le débat général de l'Assemblée générale. Il s’est cependant interrogé sur le rôle de ce débat général de la 60ème session qui risque, a-t-il dit, d’être affaibli par le Sommet. Il a estimé que la préparation de la rencontre devait être ouverte, transparente et ouvert à tous. Il a salué l’engagement du Président de l'Assemblée générale à superviser personnellement les consultations préparatoires et s’est félicité de la nomination des représentants du Nicaragua et de la Norvège comme facilitateurs. Il a enfin souhaité que l'Assemblée générale conclue rapidement ses consultations officieuses sur les modalités d’organisation du Sommet de 2005, afin de pouvoir consacrer plus de temps aux consultations sur le fond.
M. DURGA SUBEDI (Népal), faisant sienne la position exprimée par le Qatar, au nom du Groupe des 77 et de la Chine, a reconnu qu’il incombait en premier lieu à chaque gouvernement d’assurer le développement économique et social de son pays. Toutefois, les efforts nationaux des pays en développement ne pouvaient pas leur permettre de réaliser leurs objectifs sans un soutien substantiel de leurs partenaires au développement. C’est pourquoi, il a préconisé que la communauté internationale s’engage à une action concrète et coordonnée pour contribuer à la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD), et a exhorté les pays développés à respecter leurs engagements de consacrer 0,7% de leur PNB aux pays en développement et entre 0,15% et 0,20% aux pays les moins avancés.
Tout en notant qu’il n’était pas possible d’empêcher la vague de la mondialisation, M. Subedi a estimé qu’il fallait faire en sorte qu’elle profite à tous. Il a donc plaidé pour un régime commercial multilatéral plus ouvert et non discriminatoire, et un accès libre et juste aux marchés mondiaux pour tous les produits des pays les moins développés. Le représentant a également expliqué que l’annulation totale de la dette des pays pauvres était la solution durable à leurs problèmes de dette extérieure. Enfin, il a estimé qu’il était nécessaire de renforcer le rôle de coordination du Conseil économique et social.
M. YERZHAN KH. KAZYKHANOV (Kazakhstan) a souligné le rôle clef du Conseil économique et social comme mécanisme central de coordination du processus de mise en œuvre intégrée et de suivi et de réalisation des résultats des conférences et sommets des Nations Unies.
Le Sommet de 2005, a estimé le représentant, sera l’occasion pour la communauté internationale de redoubler d’efforts pour relancer la vision décrite dans la Déclaration du Millénaire. Il a également espéré que le Sommet fournira aux États Membres l’occasion, outre la possibilité d’évaluer les progrès accomplis depuis l’adoption de la Déclaration du Millénaire, de réaffirmer la volonté politique de la communauté internationale pour réaliser les objectifs en temps voulu. Le succès du Sommet dépendra largement des contributions apportées lors du processus de préparation par les institutions intergouvernementales, les organisations du système des Nations Unies et les organisations non gouvernementales, a-t-il souligné.
M. IFTEKHAR AHMED CHOWDHURY (Bangladesh) a estimé que la Déclaration du Millénaire constitue une obligation morale pour les États Membres de mettre fin à la souffrance de près de deux milliards de personnes à travers la planète. Le représentant a expliqué que la poursuite des Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD) ne serait pas possible sans une coopération internationale, en particulier dans le domaine du financement et dans la tenue de négociations commerciales internationales favorables au développement au sein de l'Organisation mondiale du commerce (OMC).
M. Chowdhury a indiqué que le commerce constituait la source la plus importante de financement, expliquant qu'un système commercial multilatéral, ouvert et équitable pouvait jouer un rôle crucial dans la stimulation de la croissance économique. Il a également plaidé pour une réforme du système financier international, afin d'assurer la participation des pays en développement au sein du processus de décision. Enfin, il a exhorté les partenaires au développement à consacrer 0,7% de leur PNB à l'aide en faveur des pays en développement et 0,2% de leur PNB à l’aide en faveur des pays les moins avancés.
M. TERUNCH ZENNA (Éthiopie) a lancé un appel à la communauté internationale pour qu’elle soutienne des pays comme l’Éthiopie à réaliser les Objectifs du Millénaire pour le développement, en augmentant son aide, en allégeant davantage la dette et en améliorant l’accès aux marchés. Il a souligné que de nombreux pays de l’Afrique subsaharienne n’étaient pas en mesure de remplir les Objectifs du Millénaire concernant l’accès à l’éducation primaire pour tous et que les progrès en vue de réduire de deux tiers le taux de mortalité infantile d’ici à 2015 étaient extrêmement lents. La région, a-t-il ajouté, rencontre les mêmes difficultés pour réduire le taux de mortalité maternelle, tandis que le VIH/sida continue à affecter gravement les populations.
Le représentant a indiqué que son pays faisait tout son possible pour s’acquitter des objectifs fixés. Le rapport sur les Objectifs nationaux du Millénaire pour le développement, publié récemment en collaboration avec l’équipe des Nations Unies travaillant en Éthiopie, souligne que des progrès ont été réalisés en matière d’éducation et d’accès à l’eau potable, a-t-il affirmé. Il démontre en revanche que le défi le plus important auquel est confronté le pays est le financement des objectifs. Pour aboutir à un taux de croissance de 5,7% requis pour la réalisation des objectifs, il faudrait financer un déficit de 1,6 milliard de dollars, a-t-il noté, ajoutant que 40 milliards de dollars étaient nécessaires d’ici à 2015, notamment pour les secteurs de l’éducation, de la santé, de l’agriculture.
M. ABOUL ATTA (Égypte), se ralliant à la position exprimée par le Qatar, au nom du Groupe des 77 et de la Chine, a estimé qu’il fallait maintenir le rôle des Nations Unies en tant que cadre général pour faire face aux crises et défis que traversait actuellement la planète. Rappelant l’importance et Charte comme cadre juridique des relations internationales, il a expliqué que les défis auxquels est actuellement confrontée la communauté internationale sont interdépendants, et que les problématiques de sécurité et de développement étaient dès lors indissociables.
Soulignant que la pauvreté et le sous-développement étaient liés à l’instabilité à tous les niveaux, le représentant égyptien a plaidé pour la création d’un partenariat international visant à lutter contre la pauvreté. Le Sommet de septembre 2005 ne doit pas seulement servir à la réflexion, a-t-il fait remarquer, assurant cependant que son pays entendait contribuer activement aux préparatifs du Sommet.
DÉCLARATION DES NATIONS UNIES PROCLAMANT LES 8 ET 9 MAI JOURNÉES DU SOUVENIR ET DE LA RÉCONCILIATION: PROJET DE RÉSOLUTION (A/59/L.28/REV.2)
Explications de position
S’exprimant au nom de l’Union européenne, le représentant des Pays-Bas a expliqué que l’Union s’était ralliée au consensus après que des amendements importants aient été apportés au projet de résolution. Seule l’unanimité pouvait être considérée comme appropriée pour ce type de question, a-t-il estimé, affirmant qu’on ne pouvait pas oublier la Deuxième Guerre mondiale, les sacrifices qui y ont été consentis et les crimes contre l’humanité qui y ont été commis.
Le représentant de l’Azerbaïdjan a affirmé que son pays s’était rallié au consensus et rendait hommage aux millions d’Azéris qui se sont sacrifiés pour les générations à venir, et à tous ceux qui ont lutté pour la paix et la sécurité dans le monde. Le représentant a souligné que par une coïncidence de l’histoire, le 9 mai 1992, les forces armées avaient occupé la ville de Chucha en expulsant la population de cette ville, qui est le centre de la culture de l’Azerbaïdjan. En adoptant cette résolution, l’Azerbaïdjan travaille pour la mémoire du passé et pour la réconciliation avec l’Arménie, a-t-il dit. Ce jour-là sera vraiment un jour de réconciliation pour l’Azerbaïdjan, a-t-il assuré.
Le représentant de la Lituanie a déclaré que son pays s’était rallié au consensus, au nom des millions de victimes de la Deuxième Guerre mondiale. Il a cependant estimé que la commémoration devait tenir compte de l’héritage de la guerre et révéler la vérité historique. Chaque nation, a-t-il expliqué, a sa propre destinée, ainsi que ses propres dates de commémoration. Ni le 8 mai 1945, ni le 2 septembre 1945 –date officielle de la fin de la guerre-, n’ont été synonymes de liberté et de souveraineté recouvrée pour l’Europe centrale et orientale, et notamment pour la Lituanie, a-t-il poursuivi. Le 8 mai, a-t-il estimé, a marqué la fin d’une idéologie totalitaire, le fascisme, mais aussi l’expansion d’une autre, le communisme. En revanche, a tenu à préciser le représentant lituanien, le 9 mai ne représente pas une victoire, mais le début de l’occupation soviétique. Il a indiqué que son pays, bien qu’il ait aujourd’hui recouvré sa souveraineté, n’oubliait pas le passé et il a souhaité que s’engage un débat honnête profond sur la vérité historique, le souvenir et la réconciliation. La commémoration de la fin de la Deuxième Guerre mondiale et de ses victimes passe aussi par la commémoration des victimes de l’occupation et de la répression qui a suivi, a-t-il conclu.
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